Utilisation repetee des pilules contraceptives d’urgence: les faits

Publication date: 2015

octobre 2015 UTILISATION REPETEE DES PILULES CONTRACEPTIVES D’URGENCE: LES FAITS Les pilules contraceptives d’urgence (PCU) peuvent réduire le risque de grossesse après un rapport sexuel non protégé lorsqu’une femme estime que sa méthode contraceptive habituelle a échoué, qu’aucune méthode n’a été utilisée, ou que le rapport sexuel a été forcé. Cette fiche d’information explique les PCU au lévonorgestrel (LNG), qui sont la méthode de CU la plus couramment utilisée à travers le monde, ainsi que les PCU à l’acétate d’ulipristal (AUP), sur lesquelles il y a moins de données. La recherche montre que les PCU sont extrêmement sûres, même lorsqu’elles sont utilisées de façon répétée. Comparée aux risques potentiels d’une grossesse sur la santé, la prise de PCU afin de prévenir une grossesse non désirée est bien plus sûre. Les femmes devraient pouvoir avoir accès aux PCU et les utiliser autant de fois qu’elles en ont besoin. Cependant, les méthodes continues de contraception sont plus efficaces que les PCU. Seules les méthodes barrières, tels que les préservatifs, protègent contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST). L’utilisation répétée des PCU est-elle sûre? Bien que les PCU soient étiquetées pour une utilisation unique, l’utilisation répétée même au sein d’un seul cycle menstruel ne pose pas de risques connus pour la santé. L’utilisation répétée des PCU est classée au Niveau 1 dans les Critères de recevabilité médicale de l’Organisation Mondiale de la Santé (le Niveau 1 indique “une condition pour laquelle il n’existe aucune restriction pour l’utilisation d’une méthode contraceptive”).1,2 Les PCU ne posent aucun risque de surdose dangereuse et il n’existe aucune contre-indication ou interaction médicamenteuse majeure.3,4 Elles peuvent causer des effets secondaires mineurs, telles que des irrégularités menstruelles ou des nausées, qui ne durent généralement que très peu de temps.5 Ces effets ne posent aucun danger d’un point de vue médical, et au final chaque femme devrait décider pour elle-même s’ils sont acceptables ou non.6 Les PCU ne représentent aucun danger pour le fœtus si la femme est déjà enceinte.7,8,9,10 La recherche montre également que les PCU au LNG n’affectent pas la fertilité future.11 Selon une méta-analyse de 136 études, les PCU ne sont pas associées à un risque accru de grossesse extra- utérine.12 Si la prise de PCU est extrêmement sûre, la grossesse présente des risques connus pour la santé ; continuer une grossesse et accoucher ou avoir recours à un avortement risqué présentent des risques significatifs pour les femmes. Quelle est l’efficacité des PCU lors d’une utilisation répétée ? En moyenne, les PCU au LNG réduisent le risque de grossesse de 59 à 95% pour chaque acte sexuel ; les PCU à l’AUP réduisent le risque de grossesse de 85% et les chercheurs estiment qu’elles étaient relativement plus efficaces que le LNG. L’efficacité précise des PCU dépend principalement du jour du cycle menstruel pendant lequel les PCU sont prises et à quel moment C o n tr a c e p ti o n d ’u rg e n c e - D E C LA R A TI O N *Une étude auprès de femmes dans des centres commerciaux de Nairobi au Kenya et Lagos au Nigeria a révélé qu’environ une femme sur dix dans chacun de ces centres urbains avait utilisé des PCU plus d’une fois au cours des six mois précédents.23 Une enquête représentative et basée sur la population des femmes urbaines du Kenya et du Nigeria a révélé que moins d’1% des femmes dans l’ensemble avaient utilisé des PCU plus d’une fois par mois au cours de l’année précédente.24 elles sont prises après le rapport sexuel non protégé.13,14,15,16 Il n’existe pas d’indication suggérant que les PCU deviennent moins efficaces lors d’une utilisation répétée. Si une femme a des rapports sexuels non protégés plus d’une fois dans le même cycle menstruel, doit-elle de nouveau prendre des PCU ? Les PCU ne fournissent une protection contraceptive que sur une courte durée. Les femmes ayant pris des PCU une fois pendant leur cycle courent toujours un risque de grossesse plus tard dans le même cycle car les PCU peuvent fonctionner en retardant l’ovulation.15,17 Cela signifie que si une femme a un rapport sexuel non protégé après avoir pris la CU, elle court encore le risque d’une grossesse et devrait sans aucun doute envisager de reprendre des PCU. Parce que le LNG et l’AUP restent dans le corps pendant quelque temps après ingestion, les PCU n’ont pas besoin d’être prises plus d’une fois par 24 heures si de multiples rapports sexuels ont eu lieu pendant ce laps de temps.18,19 Les femmes peuvent-elles utiliser les PCU comme leur méthode contraceptive habituelle ou unique ? On n’a pas encore de données fiables sur l’efficacité des PCU en tant que méthode contraceptive habituelle et continue, cependant plusieurs études anciennes suggèrent qu’une telle utilisation des PCU au LNG est sûre et pourrait avoir des taux d’efficacité comparables à ceux associés à l’utilisation de préservatifs.20 Une étude récente sur l’utilisation régulière de PCU à l’AUP (tous les 5 ou 7 jours) suggère que l’ovulation finit par se produire pour la plupart des femmes; en d’autres termes, une femme court encore le risque de tomber enceinte.4 Que disent les principales organisations de santé au sujet de l’utilisation répétée des PCU ? Les Critères de recevabilité médicale (CRM) de l’Organisation Mondiale de la Santé de 2015 stipulent “qu’il n’existe pas de restrictions quant à l’utilisation répétée des COC, du LNG ou de l’AUP comme PCU (CRM catégorie 1) ).”1(Les COC sont des contraceptifs oraux combinés, qui à certaines doses peuvent être utilisés comme contraception d’urgence.) Le Congrès américains des obstétriciens et gynécologues (ACOG) affirme que “la contraception d’urgence peut être utilisée plus d’une fois, même au sein d’un cycle menstruel.”21 Quelle est la fréquence de l’utilisation répétée des PCU ? Les enquêtes démographiques et de santé (EDS) montrent que dans de nombreux pays en voie de développement, moins de 4% des femmes en âge de procréer ont déjà utilisé des PCU.22 Sur toute cette population d’utilisatrices de PCU, nous avons des informations limitées sur le nombre de femmes les ayant utilisées plus d’une fois ; cependant, deux études,23,24 chacune menée au Kenya et au Nigéria, suggèrent que l’utilisation fréquente des PCU est relativement peu commune.* Recommandation La recherche médicale ne fournit aucune base limitant le nombre de prises des PCU, même au sein d’un seul cycle menstruel. Les PCU sont extrêmement sûres ; elles sont toujours plus sûres qu’une grossesse. Il existe beaucoup de raisons pour lesquelles les femmes font des choix différents en matière de contraception, et l’utilisation de PCU est plus efficace que de ne pas utiliser de méthode contraceptive. Les femmes doivent savoir que les PCU sont moins efficaces que des méthodes de contraception continues et qu’elles ne protègent pas contre les IST, de même, chaque femme peut utiliser des PCU à chaque fois qu’elle a des rapports sexuels non protégés afin d’éviter une grossesse non désirée. Références 1 World Health Organization. Medical Eligibility Criteria for contraceptive use Fifth edition 2015 http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/172915/1/WHO_R HR_15.07_eng.pdf 2 Halpern V, Raymond EG, Lopez LM. Repeated use of pre- and post-coital hormonal contraception for prevention of pregnancy. Cochrane Database of Systematic Reviews 2010;(1):CD007595. 3 Grimes DA, Raymond EG, Scott Jones B. Emergency contraception over-the-counter: the medical and legal imperatives. 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Pregnancy outcome after levonorgestrel-only emergency contraception failure: a prospective cohort study. Human Reproduction 2009;24(7):1605-11. 9 Zhang L, Ye W, Yu W, Cheng L, Shen L, Yang Z. Physical and mental development of children after levonorgestrel emergency contraception exposure: a follow-up prospective cohort study. Biol Reprod 2014;91:27. 10 Levy DP, Jager M, Kapp N, Abitbol JL. Ulipristal acetate for emergency contraception: postmarketing experience after use by more than 1 million women. Contraception. 2014 May;89(5):431-3 11 Liskin L, Rutledge AH. After contraception: Dispelling rumors about later childbearing. Population Reports. Series J: Family Planning Programs 1984;(28):J697-731. 12 Cleland K, Raymond E, Trussell J, Cheng L, Zhu H. Ectopic pregnancy and emergency contraceptive pills: a systematic review. Obstetrics and Gynecology 2010;115(6):1263-6. 13 Trussell J. Understanding contraceptive failure. Best Practice and Research Clinical Obstetrics and Gynaecology. 2009;23:199-209. 14 Dada OA, Godfrey EM, Piaggio G, von Hertzen H. A randomized, double-blind, noninferiority study to compare two regimens of levonorgestrel for emergency contraception in Nigeria. Contraception 2010;82:373-378. 15 Glasier A, Cameron ST, Blithe D, Scherrer B, Mathe H, Levy D, Gainer E, Ulmann A. Can we identify women at risk of pregnancy despite using emergency contraception? Data from randomized trials of ulipristal acetate and levonorgestrel. Contraception 2011;84(4):363-7. 16 Creinin M, Schlaff W, Archer DF, Wan L, Frezieres R, Thomas M, Rosenberg M, Higgins J. Progesterone receptor modulator for emergency contraception: a randomized controlled trial. Obstet Gynecol. 2006 Nov;108(5):1089-97. 17 International Consortium for Emergency Contraception and International Federation of Gynecology and Obstetrics. Mechanism of Action: How do levonorgestrel-only emergency contraceptive pills (LNG ECPs) prevent pregnancy? March 2012. 18 Johansson E, Brache V, Alvarez F, Faundes A, Cochon L, Ranta S, Lovern M, Kumar N. Pharmacokinetic study of different dosing regimens of levonorgestrel for emergency contraception in healthy women. Human Reproduction 2002;17(6):1472-6. 19 Unpublished data, HRA Pharma. 20 Halpern V, Raymond EG, Lopez LM. Repeated use of pre- and post-coital hormonal contraception for prevention of pregnancy. Cochrane Database of Systematic Reviews 2010;(1):CD007595. 21 American Congress of Obstetricians and Gynecologists. Practice Bulletin #112, Emergency Contraception. May 2010. (http://www.acog.cl/descargar.php?c411869daf1970b2b 4a95ea10e65c002) 22 Palermo T, Bleck J, Westley E. Knowledge and Use of Emergency Contraception: A Multicountry Analysis. International Perspectives on Sexual and Reproductive Health 2014; 40(2):79-86. 23 Chin-Quee D, L’Engle K, Otterness C, Mercer S, Chen M. Repeat Use of Emergency Contraceptive Pills in Urban Kenya and Nigeria. International Perspectives on Sexual and Reproductive Health 2014;40(3):127-34. 24 Morgan G, Keesbury J, Speizer I. Emergency Contraceptive Knowledge and Use among Urban Women in Nigeria and Kenya. Studies in Family Planning 2014;45(1):59-72. L’ICEC est hébergé par Family Care International 45 Broadway  Suite 320  New York, NY  10006 www.emergencycontraception.org

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