Tchad - Demographic and Health Survey - 2005
Publication date: 2005
7FKDG (QTXrWH�'pPRJUDSKLTXH HW�GH�6DQWp ���� INDICATEURS DU SOMMET MONDIAL POUR LES ENFANTS – EDST-II Taux de mortalité infanto-juvénile Probabilité de décéder entre la naissance et l’âge de 5 ans, pour 1 000 naissances vivantes (pour la période 0-4 ans avant l’enquête) 191 Taux de mortalité infantile Probabilité de décéder entre la naissance et le 1er anniversaire, pour 1 000 naissances vivantes (pour la période 0-4 ans avant l’enquête) 102 Insuffisance pondérale Enfants de moins de cinq ans souffrant d’insuffisance pondérale (%) 37 Retard de croissance Enfants de moins de cinq ans souffrant de retard de croissance (%) 41 Émaciation Enfants de moins de cinq ans souffrant d’émaciation (%) 14 Utilisation de l’eau salubre Pourcentage de la population qui utilise une source d’eau salubre pour boire1 36 Utilisation des sanitaires Pourcentage de la population disposant de latrines améliorées ou chasse d’eau 4 Taux d’alphabétisation Pourcentage de la population âgée de 15 ans ou plus qui sait lire un texte court et simple lié à la vie quotidienne Homme : Femme : 35 12 Soins prénatals Femmes de 15-49 ans ayant consulté au moins une fois durant la grossesse du personnel de santé formé (%)2 43 Soins à la naissance de l’enfant Naissances dont la mère a accouché avec l’assistance de personnel de santé (%) 21 Poids à la naissance < 2,5 kg Naissances vivantes qui pèsent moins de 2 500 grammes (%)3 19 Consommation de sel iodé Ménages qui consomment du sel suffisamment iodé (%) 15 ppm ou plus 56 Compléments de vitamine A Enfants de 6-59 mois ayant reçu un supplément de vitamine A au cours des 6 derniers mois (%) 32 Cécité crépusculaire Femmes qui souffraient de cécité nocturne déclarée durant la dernière grossesse (%) 18 Taux d’allaitement exclusif Enfants de moins de 6 mois qui reçoivent exclusivement le sein (%) 2 Taux d’allaitement continu Enfants de 12-15 mois qui sont allaités (%) 92 Taux d’allaitement continu Enfants de 20-23 mois qui sont allaités (%) 65 Alimentation de complément Proportion des enfants de 6-9 mois recevant une alimentation de complément 77 Vaccin du DTCoq Enfants de 12-23 mois vaccinés contre le DTCoq (%) 20 Vaccin de la rougeole Enfants de 12-23 mois vaccinés contre la rougeole (%) 23 Vaccin de la polio Enfants de 12-23 mois vaccinés contre la poliomyélite (%) 36 Vaccin du BCG Enfants de 12-23 mois vaccinés contre la tuberculose (%) 40 Vaccination antitétanique Femmes ayant reçu deux doses ou plus de vaccin antitétanique au cours de la grossesse (%) 29 Prévalence de la diarrhée Enfants de moins de cinq ans ayant souffert de la diarrhée au cours des deux dernières semaines (%) 27 Utilisation de la TRO Enfants de 0-59 mois qui ont eu la diarrhée durant les deux dernières semaines et qui ont été traités avec une SRO ou une solution préparée à la maison (%) 18 Prévalence des IRA Enfants de moins de cinq ans ayant souffert de symptômes d’IRA au cours des deux dernières semaines (%) 9 Traitement des IRA Enfants de 0-59 mois qui ont eu une IRA au cours des deux dernières semaines et qui ont été conduits à un centre de santé ou auprès d’un agent de santé (%) 12 1 Eau provenant d’un robinet, d’un puits moderne, d’une fontaine publique ou d’une source protégée 2 Pour la dernière naissance au cours des cinq années précédant l’enquête 3 Pour les enfants pour lesquels on ne dispose pas du poids déclaré à la naissance, on suppose qui la proportion de faible poids à la naissance est la même que celle que l’on trouve dans chague catégorie de poids parmi les enfants pour lesquels on connaît le poids. Pour les indicateurs supplémentaires, se référer à la couverture intérieure arrière. INDICATEURS SUPPLÉMENTAIRES – EDST-II Orphelins dans les ménages Enfants de 0-14 ans orphelins vivant dans des ménages (%) 7 Possession de moustiquaire Ménages possédant au moins une moustiquaire (%) 64 Connaissance des moyens de prévention du VIH Femmes qui ont déclaré qu’ou pouvait éviter le VIH en ayant des rapports sexuels avec seulement un partenaire qui n’a pas d’autre partenaire et en utilisant un condom au cours de chaque rapport sexuel (%) 23 Connaissance de la transmission du VIH Femmes qui ont identifié deux idées erronées concernant le sida (%)4 17 Connaissance de la transmission du VIH de la mère à son enfant Femmes qui pensent que le VIH peut être transmis de la mère à son enfant durant la grossesse (%) Femmes qui pensent que le VIH peut être transmis de la mère à son enfant durant l’accouchement (%) Femmes qui pensent que le VIH peut être transmis de la mère à son enfant durant l’allaitement (%) 48 41 36 Population testée pour le VIH Pourcentage de femmes ayant effectué le test du VIH (%)5 1 4 Femmes rejetant les deux idées erronées les plus courantes (transmission par les moustiques et en partageant les repas avec une personne infectée) et sachant qu’une personne paraissant en bonne santé peut avoir le virus du sida. 5 Femmes ayant effectué un test de VIH/sida et ayant reçu les résultats RÉPUBLIQUE DU TCHAD Enquête Démographique et de Santé Tchad 2004 Bandoumal Ouagadjio Kostelngar Nodjimadji Tchobkréo Bagamla Riradjim Madnodji Joël Sibaye Tokindang Ningam Ngakoutou Joël Nodjimbatem Ngoniri Caman Bédaou Donato Koyalta Bernard Barrère Monique Barrère Septembre 2005 Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques (INSEED) Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération N=Djaména, Tchad ORC Macro Calverton, Maryland USA Ce rapport présente les principaux résultats de l=Enquête Démographique et de Santé (EDST-II) réalisée au Tchad en 2004 par l’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques (INSEED). L'EDST-II a été financée par le Gouvernement Tchadien, grâce à ses propres ressources et par un crédit auprès de la Banque Mondiale, et par l=UNICEF et elle a bénéficié de l'assistance technique de ORC Macro. L'EDST-II fait partie du programme mondial des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys-DHS) dont l'objectif est de collecter, analyser et diffuser des données démographiques portant en particulier sur la fécondité, la planification familiale et la santé de la mère et de l'enfant. Des informations complémentaires sur l'EDST-II peuvent être obtenues auprès de l’INSEED, B.P. 453, N=Djaména, Tchad. Téléphone (235) 52 31 64 ; e-mail : inseed@intnet.td et inseed1@intnet.td ; Internet : http://www.inseed-tchad.org. Concernant le programme DHS, des renseignements peuvent être obtenus auprès de ORC Macro, 11785 Beltsville Drive, Calverton, MD 20705, USA. Téléphone 301-572-0200 ; Fax 301-572-0999 ; e-mail : reports@orcmacro.com ; Internet : http://www.measuredhs.com). Citation recommandée : Ouagadjio, Bandoumal, Kostelngar Nodjimadji, Tchobkréo Bagamla, Riradjim Madnodji, Joël Sibaye Tokindang, Ningam Ngakoutou, Joël Nodjimbatem Ngoniri, Caman Bédaou, Donato Koyalta, Bernard Barrère, Monique Barrère. 2004. Enquête Démographique et de Santé Tchad 2004. Calverton, Maryland, U.S.A. : INSEED et ORC Macro. Table des Matières | iii TABLE DES MATIÈRES Page Liste des tableaux et des graphiques . ix Préface . xvii Remerciements. xviii Sigles et abréviations. xix Résumé . xxi Carte du Tchad. xvi CHAPITRE 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE Bandoumal Ouagadjio 1.1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS .1 1.1.1 Géographie et climat .1 1.1.2 Évolution récente de la situation politique et administrative.1 1.1.3 Situation démographique .2 1.1.4 Évolution économique récente .2 1.1.5 Situation sanitaire .4 1.1.6 Politique de Population .5 1.2 MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE .8 1.2.1 Cadre institutionnel .8 1.2.2 Objectifs de l'enquête.8 1.3 QUESTIONNAIRES.9 1.3.1 Questionnaire ménage .9 1.3.2 Questionnaire femme.9 1.3.3 Questionnaire homme.10 1.3.4 Questionnaire communautaire .11 1.4 ÉCHANTILLONNAGE.11 1.5 DÉROULEMENT DES ACTIVITÉS.13 1.5.1 Cartographie.13 1.5.2 Enquête pilote .13 1.5.3 Enquête principale .13 1.5.4 Traitement des données .13 1.5.5 Analyse.14 CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES ET SITUATION DES ENFANTS Kostelngar Nodjimadji 2.1 POPULATION DES MÉNAGES .15 2.1.1 Structure par sexe et âge de la population .15 2.1.2 Taille et composition des ménages.17 2.1.3 Niveau d'instruction et fréquentation scolaire .18 2. 2 CONDITIONS DE VIE .22 2.2.1 Caractéristiques des logements .22 iv | Table des Matières 2.2.2 Biens possédés par le ménage .26 2.2.3 Consommation de sel iodé .27 2.3 SITUATION DES ENFANTS .28 2.3.1 Enregistrement des naissances à l'état civil .28 2.3.2 Orphelins, dispositions relatives à la garde des enfants et scolarisation .30 2.3.3 Travail des enfants .33 CHAPITRE 3 CARACTÉRISTIQUES DES ENQUÊTÉS Riradjim Madnodji 3.1 CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES DES ENQUÊTÉS .35 3.2 NIVEAU D’INSTRUCTION ET ALPHABÉTISATION .38 3.3 CARACTÉRISTIQUES DES COUPLES.44 3.4 EXPOSITION AUX MÉDIA.45 3.5 ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE.47 CHAPITRE 4 FÉCONDITÉ Bernard Barrère et Monique Barrère 4.1 MÉTHODOLOGIE ET QUALITÉ DES DONNÉES .55 4.2 NIVEAU DE LA FÉCONDITÉ ET FÉCONDITÉ DIFFÉRENTIELLE .56 4.3 TENDANCES DE LA FÉCONDITÉ .60 4.4 PARITÉ ET STÉRILITÉ PRIMAIRE .62 4.5 GROSSESSES IMPRODUCTIVES.64 4.6 INTERVALLE INTERGÉNÉSIQUE.65 4.7 ÂGE À LA PREMIÈRE NAISSANCE.67 4.8 FÉCONDITÉ DES ADOLESCENTES.69 CHAPITRE 5 PLANIFICATION FAMILIALE Tchobkréo Bagamla 5.1 CONNAISSANCE DE LA CONTRACEPTION .71 5.2 UTILISATION PASSÉE DE LA CONTRACEPTION .75 5.3 UTILISATION ACTUELLE DE LA CONTRACEPTION .76 5.4 CONNAISSANCE DE LA PÉRIODE FÉCONDE.82 5.5 UTILISATION FUTURE DE LA CONTRACEPTION.83 5.6 RAISON DE NON UTILISATION DE LA CONTRACEPTION.84 5.7 SOURCES D'INFORMATION SUR LA CONTRACEPTION .85 5.8 OPINIONS ET ATTITUDES VIS-À-VIS DE LA PLANIFICATION FAMILIALE .87 CHAPITRE 6 NUPTIALITÉ ET EXPOSITION AU RISQUE DE GROSSESSE Joël Sibaye Tokindang 6.1 ÉTAT MATRIMONIAL.89 6.2 POLYGAMIE.91 6.3 ÂGE A LA PREMIÈRE UNION ET ÂGE AUX PREMIERS RAPPORTS SEXUELS .92 6.4 ACTIVITÉ SEXUELLE RÉCENTE .98 6.5 EXPOSITION AU RISQUE DE GROSSESSE . 101 Table des Matières | v CHAPITRE 7 PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ Ningam Ngakoutou 7.1 DÉSIR D'AVOIR DES ENFANTS (SUPPLÉMENTAIRES). 105 7.2 BESOINS EN MATIÈRE DE PLANIFICATION FAMILIALE . 111 7.3 NOMBRE IDÉAL D’ENFANTS . 114 7.4 PLANIFICATION DE LA FÉCONDITÉ. 118 CHAPITRE 8 HANDICAP Ningam Ngakoutou 8.1 PRÉVALENCE DES HANDICAPS . 121 8.2 CAUSES DES HANDICAPS. 123 CHAPITRE 9 SANTÉ DE LA MÈRE ET DE L’ENFANT Joël Sibaye Tokindang et Kostelngar Nodjimadji 9.1 SOINS PRÉNATALS, ACCOUCHEMENT ET VISITES POSTNATALES . 127 9.1.1 Soins prénatals. 127 9.1.2 Conditions d’accouchement . 135 9.1.3 Visites postnatales . 142 9.1.4 Tendances . 143 9.2 VACCINATION. 144 9.2.1 Tendances . 147 9.2.2 Avitaminose A. 147 9.3 MALADIES DES ENFANTS . 149 9.3.1 Infections respiratoires et fièvre. 149 9.3.2 Disponibilité et utilisation de moustiquaires . 152 9.3.3 Diarrhée . 153 CHAPITRE 10 ABLATION DE LA LUETTE Joël Nodjimbatem Ngoniri 10.1 Introduction . 159 10.2 Connaissance de la pratique de la luette . 159 10.3 Pratique de l’ablation de la luette. 159 10.4 Caractéristiques de l’ablation de la luette . 162 10.5 Avantages de l’ablation de la luette . 163 10.6 Inconvénients de l’ablation de la luette . 165 CHAPITRE 11 EXCISION Joël Sibaye Tokindang 11.1 CONNAISSANCE ET PRATIQUE DE L’EXCISION CHEZ LES FEMMES ENQUÊTÉES . 169 11.1.1 Connaissance de l’excision parmi les femmes enquêtées. 169 11.1.2 Pratique de l’excision chez les femmes enquêtées . 171 11.1.3 Âge à l’excision des femmes enquêtées. 172 11.1.4 Personne ayant procédé à l’excision . 174 vi | Table des Matières 11.1.5 Les complications liées à l’excision des femmes . 174 11.2 PRATIQUE DE L’EXCISION CHEZ LES FILLES DES FEMMES ENQUÊTÉES . 175 11.2.1 Pratique de l’excision chez les filles. 175 11.2.2 Âge des filles à l’excision. 178 11.2.3 Excision des filles et complications . 179 11.3 OPINIONS ET CROYANCES VIS-À-VIS DE L’EXCISION . 180 11.3.1 Avantages pour une fille d’être excisée . 180 11.3.2 Avantages pour une fille de ne pas être excisée. 184 11.3.3 Opinions sur l’excision. 189 CHAPITRE 12 ALLAITEMENT ET ÉTAT NUTRITIONNEL Joël Nodjimbatem Ngoniri 12.1 ALLAITEMENT ET ALIMENTATION DE COMPLÉMENT. 193 12.2 ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS ET DES FEMMES. 200 12.2.1 État nutritionnel des enfants . 200 12.2.2 État nutritionnel des femmes. 207 CHAPITRE 13 MORTALITÉ DES ENFANTS Bernard Barrère et Monique Barrère 13.1 MÉTHODOLOGIE ET QUALITÉ DES DONNÉES. 211 13.2 NIVEAUX ET TENDANCES DE LA MORTALITÉ DES ENFANTS . 213 13.3 MORTALITÉ DIFFÉRENTIELLE . 215 13.4 MORTALITÉ ET GROUPES À HAUTS RISQUES . 217 CHAPITRE 14 MORTALITÉ ADULTE ET MORTALITÉ MATERNELLE Bernard Barrère 14.1 COLLECTE DES DONNÉES. 223 14.2 ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES. 224 14.3 ESTIMATION DE LA MORTALITÉ ADULTE. 226 14.4 ESTIMATION DIRECTE DE LA MORTALITÉ MATERNELLE. 228 CHAPITRE 15 CONNAISSANCE, ATTITUDES ET COMPORTEMENTS VIS-À-VIS DES IST/SIDA Caman Bédaou, Dr Donato Koyalta et Kostelngar Nodjimadji INTRODUCTION. 231 15.1 CONNAISSANCE, OPINIONS ET ATTITUDES . 231 15.1.1 Connaissance des moyens de prévention et de transmission . 232 15.1.2 Perception du sida . 234 15.1.3 Connaissance générale. 237 15.1.4 Stigmatisation . 238 15.1.5 Connaissance de la transmission de la mère à l’enfant. 241 15.2 POPULATION AYANT EFFECTUÉ UN TEST DE VIH/SIDA . 243 15.3 RAPPORTS SEXUELS À HAUTS RISQUES ET UTILISATION DU CONDOM. 246 15.4 INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES. 249 15.5 OPINIONS. 252 Table des Matières | vii 15.6 CONNAISSANCE DU VIH/SIDA ET COMPORTEMENTS SEXUELS CHEZ LES JEUNES. 255 15.6.1 Connaissance. 255 15.6.2 Comportements sexuels . 257 CHAPITRE 16 DISPONIBILITÉ DES SERVICES COMMUNAUTAIRES Riradjim Madnodji 16.1 CARACTÉRISTIQUES DES COMMUNAUTÉS RURALES . 265 16.2 DISTANCE PAR RAPPORT AUX SERVICES SOCIOÉCONOMIQUES . 266 16.3 TEMPS DE TRAJET POUR ATTEINDRE LES SERVICES SOCIO- ÉCONOMIQUES . 269 16.4 DISPONIBILITÉ DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ . 270 16.4.1 Disponibilité des établissements de santé offrant des services de santé maternelle et infantile . 273 16.4.2 Accès au service de santé maternelle et infantile le plus proche . 274 16.5 PROBLÈMES DE SANTÉ. 275 16.5.1 Principaux problèmes pour se soigner. 276 16.5.2 Principales maladies des jeunes enfants . 279 RÉFÉRENCES .283 ANNEXE A PLAN DE SONDAGE . 285 A.1 INTRODUCTION . 285 A.2 BASE DE SONDAGE . 285 A.3 ÉCHANTILLONNAGE . 286 A.4 PROBABILITÉS DE SONDAGE . 287 A.5 RÉSULTATS DES ENQUÊTES . 287 ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE . 291 ANNEXE C TABLEAU POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES. 301 ANNEXE D PERSONNEL DE L’EDST-II 2004. 307 ANNEXE E QUESTIONNAIRES .309 Liste des Tableaux et des Graphiques | ix LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES Page CHAPITRE 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE Tableau 1.1 Taille et couverture de l’échantillon . 12 CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES ET SITUATION DES ENFANTS Tableau 2.1 Population des ménages par âge et sexe . 16 Tableau 2.2 Composition des ménages . 17 Tableau 2.3.1 Niveau d'instruction de la population des hommes . 19 Tableau 2.3.2 Niveau d'instruction de la population des femmes . 20 Tableau 2.4 Taux de fréquentation scolaire . 21 Tableau 2.5 Caractéristiques des logements . 24 Tableau 2.6 Biens possédés par les ménages . 26 Tableau 2.7 Consommation de sel iodé . 28 Tableau 2.8 Enregistrement des enfants à l'état civil. 29 Tableau 2.9 Enfants orphelins et résidence des enfants avec les parents . 31 Tableau 2.10 Scolarisation des enfants de 10-14 ans orphelins ou non. 32 Tableau 2.11 Travail des enfants . 34 Graphique 2.1 Pyramide des âges de la population . 17 Graphique 2.2 Taux de fréquentation scolaire par âge. 22 Graphique 2.3 Biens possédés par les ménages, selon l’EDST-I et l’EDST-II . 27 CHAPITRE 3 CARACTÉRISTIQUES DES ENQUÊTÉS Tableau 3.1 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés . 36 Tableau 3.2 Niveau d'instruction des enquêtés. 39 Tableau 3.3 Fréquentation scolaire et raisons de l'abandon de l'école. 40 Tableau 3.4.1 Alphabétisation (femmes). 41 Tableau 3.4.2 Alphabétisation (hommes). 42 Tableau 3.5 Caractéristiques différentielles des couples. 44 Tableau 3.6 Exposition aux média. 46 Tableau 3.7 Travail des femmes . 48 Tableau 3.8 Employeur et formes de revenus . 49 Tableau 3.9 Occupation des femmes . 52 Graphique 3.1 Niveau d’instruction des femmes de 15-49 ans et des hommes de 15-59 ans selon l’EDST-I et l’EDST-II. 40 Graphique 3.2 Proportion d’analphabètes par sexe et selon le quintile de bien-être économique . 43 x | Liste des Tableaux et des Graphiques Graphique 3.3 Caractéristiques des couples . 44 CHAPITRE 4 FÉCONDITÉ Tableau 4.1 Fécondité actuelle. 57 Tableau 4.2 Fécondité par caractéristiques sociodémographiques . 58 Tableau 4.3 Fécondité selon l’EDST-I et l’EDST-II. 60 Tableau 4.4 Tendance de la fécondité par âge . 61 Tableau 4.5.1 Enfants nés vivants et enfants survivants des femmes . 63 Tableau 4.5.2 Enfants nés vivants et enfants survivants des hommes. 64 Tableau 4.6 Grossesses improductives. 65 Tableau 4.7 Intervalle intergénésique . 66 Tableau 4.8 Âge à la première naissance . 68 Tableau 4.9 Âge médian à la première naissance selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 68 Tableau 4.10 Grossesse et fécondité des adolescentes. 69 Graphique 4.1 Taux de fécondité par âge selon le milieu de résidence. 57 Graphique 4.2 Indice Synthétique de Fécondité et descendance atteinte à 40-49 ans . 60 Graphique 4.3 Taux de fécondité par âge selon l'EDST-I et l’EDST-II . 61 Graphique 4.4 Tendances de l'ISF pour les femmes de 15-34 ans selon l'EDST-I et l'EDST-II. 62 Graphique 4.5 Proportion d'adolescentes ayant commencé leur vie féconde selon l'EDST-I et l'EDST-II. 70 CHAPITRE 5 PLANIFICATION FAMILIALE Tableau 5.1 Connaissance des méthodes contraceptives . 73 Tableau 5.2 Connaissance des méthodes contraceptives par caractéristiques socio- démographiques . 74 Tableau 5.3 Utilisation de la contraception à un moment quelconque . 76 Tableau 5.4 Utilisation actuelle de la contraception . 77 Tableau 5.5.1 Utilisation actuelle de la contraception par caractéristiques socio- démographiques (femmes). 79 Tableau 5.5.2 Utilisation actuelle de la contraception par caractéristiques socio- démographiques (hommes). 81 Tableau 5.6 Connaissance de la période féconde. 83 Tableau 5.7 Utilisation future . 84 Tableau 5.8 Raison de non utilisation de la contraception . 85 Tableau 5.9 Exposition aux messages sur la planification familiale . 86 Tableau 5.10 Discussion de la planification familiale avec le conjoint. 87 Graphique 5.1 Prévalence contraceptive parmi les femmes en union selon l’EDST-I et l’EDST-II . 78 Graphique 5.2 Prévalence contraceptive moderne parmi les femmes en union selon le milieu de résidence . 80 Graphique 5.3 Prévalence contraceptive moderne parmi les hommes en union selon le milieu de résidence . 82 Liste des Tableaux et des Graphiques | xi Graphique 5.4 Intention d’utiliser la contraception par les femmes et les hommes en union non utilisateurs . 84 CHAPITRE 6 NUPTIALITÉ ET EXPOSITION AU RISQUE DE GROSSESSE Tableau 6.1 État matrimonial . 90 Tableau 6.2 Nombre d'épouses et de co-épouses. 92 Tableau 6.3 Âge à la première union. 93 Tableau 6.4 Âge médian à la première union . 94 Tableau 6.5 Âge aux premiers rapports sexuels . 96 Tableau 6.6 Âge médian aux premiers rapports sexuels. 97 Tableau 6.7 Activité sexuelle récente des femmes . 99 Tableau 6.8 Activité sexuelle récente des hommes . 100 Tableau 6.9 Aménorrhée, abstinence et insusceptibilité post-partum. 101 Tableau 6.10 Durée médiane de l'insusceptibilité post-partum. 102 Graphique 6.1 Proportion de femmes célibataires par âge, selon l’EDST-I et l’EDST-II . 90 Graphique 6.2 Âge médian des femmes et des hommes à la première union . 95 Graphique 6.3 Âge médian des femmes et des hommes aux premiers rapports sexuels . 98 CHAPITRE 7 PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ Tableau 7.1 Préférences en matière de fécondité selon le nombre d'enfant vivants . 106 Tableau 7.2 Préférences en matière de fécondité selon l'âge . 108 Tableau 7.3 Préférences des couples monogames en matière de fécondité . 109 Tableau 7.4 Désir de limiter les naissances . 110 Tableau 7.5 Besoins en matière de planification familiale. 112 Tableau 7.6 Nombre idéal d'enfants . 115 Tableau 7.7 Nombre idéal d'enfants par caractéristiques sociodémographiques . 116 Tableau 7.8 Planification de la fécondité. 118 Tableau 7.9 Taux de fécondité désirée. 119 Graphique 7.1 Désir d’enfant supplémentaire des femmes en union selon le nombre d’enfants vivants . 107 Graphique 7.2 Proportion d’hommes et de femmes ne voulant plus d’enfants selon le nombre d’enfants vivants . 107 Graphique 7.3 Nombre idéal d'enfants pour les femmes et les hommes . 117 Graphique 7.4 Indice Synthétique de Fécondité et Indice Synthétique de Fécondité Désirée . 120 CHAPITRE 8 HANDICAP Tableau 8.1 Prévalence des handicaps . 122 Tableau 8.2 Cause des handicaps. 123 Tableau 8.3 Prévalence des handicaps par caractéristique de la population. 125 Graphique 8.1 Prévalence des handicaps par type d’handicap et sévérité. 123 xii | Liste des Tableaux et des Graphiques Graphique 8.2 Pourcentage de la population souffrant d’au moins un handicap par milieu et zone de résidence. 126 CHAPITRE 9 SANTÉ DE LA MÈRE ET DE L’ENFANT Tableau 9.1 Soins prénatals. 128 Tableau 9.2 Nombre de visites prénatales et stade de la grossesse . 130 Tableau 9.3 Examens au cours des visites prénatales . 131 Tableau 9.4 Vaccination antitétanique . 132 Tableau 9.5 Cécité crépusculaire. 133 Tableau 9.6 Traitements au cours de la grossesse . 135 Tableau 9.7 Lieu d'accouchement. 136 Tableau 9.8 Assistance lors de l'accouchement. 138 Tableau 9.9 Raison de non utilisation des établissements sanitaires pour l'accouchement . 140 Tableau 9.10 Caractéristiques de l'accouchement: césarienne, poids et grosseur à la naissance . 141 Tableau 9.11 Soins postnatals. 142 Tableau 9.12 Vaccinations selon les sources d'information . 144 Tableau 9.13 Vaccinations selon les caractéristiques sociodémographiques . 146 Tableau 9.14 Vitamine A. 148 Tableau 9.15 Prévalence et traitement des Infections Respiratoires Aiguës (IRA) . 149 Tableau 9.16 Prévalence et traitement de la fièvre . 151 Tableau 9.17 Disponibilité et utilisation des moustiquaires. 153 Tableau 9.18 Prévalence de la diarrhée. 154 Tableau 9.19 Connaissance des sachets de SRO. 155 Tableau 9.20 Traitement de la diarrhée. 156 Graphique 9.1 Enfants de moins de cinq ans dont la mère a bénéficié de soins prénatals pendant la grossesse . 129 Graphique 9.2 Enfants de moins de cinq ans dont la naissance a été assistée par un professionnel de la santé. 139 Graphique 9.3 Soins prénatals et conditions d’accouchement, selon l’EDST-I et l’EDST-II . 144 Graphique 9.4 Vaccination des enfants de 12-23 mois, selon l’EDST-I et l’EDST-II . 147 Graphique 9.5 Alimentation pendant la diarrhée. 157 CHAPITRE 10 ABLATION DE LA LUETTE Tableau 10.1 Connaissance de la pratique de l'ablation de la luette . 160 Tableau 10.2 Pratique de l'ablation de la luette . 161 Tableau 10.3 Caractéristiques de l'ablation de la luette . 162 Tableau 10.4 Avantages de l’ablation de la luette . 164 Tableau 10.5 Inconvénients de l’ablation de la luette . 166 Graphique 10.1 Avantages de l’ablation de la luette selon le niveau d’instruction des femmes. 165 Graphique 10.2 Inconvénients de l’ablation de la luette selon le niveau d’instruction des femmes. 167 Liste des Tableaux et des Graphiques | xiii CHAPITRE 11 EXCISION Tableau 11.1 Connaissance et pratique de l'excision . 170 Tableau 11.2 Âge des enquêtées à l'excision . 173 Tableau 11.3 Personne qui a procédé à l’excision . 174 Tableau 11.4 Excision des femmes et complications. 175 Tableau 11.5 Pratique de l'excision parmi les filles des femmes enquêtées . 176 Tableau 11.6 Type d'excision des filles . 178 Tableau 11.7 Âge des filles à l'excision . 179 Tableau 11.8 Excision des filles et complications . 180 Tableau 11.9.1 Avantages pour une fille d'être excisée, selon les femmes. 181 Tableau 11.9.2 Avantages pour une fille d'être excisée, selon les hommes. 183 Tableau 11.10.1 Avantages pour une fille de ne pas être excisée, selon les femmes . 185 Tableau 11.10.2 Avantages pour une fille de ne pas être excisée, selon les hommes . 186 Tableau 11.11 Croyances au sujet de l'excision . 188 Tableau 11.12 Opinion des femmes par rapport à l’excision selon leur situation par rapport à l’excision . 189 Tableau 11.13 Opinion par rapport à l'excision selon les caractéristiques socio- démographiques . 190 Tableau 11.14 Opinion des femmes et des hommes par rapport à l'excision . 192 Graphique 11.1 Proportion de femmes excisées selon l’ethnie . 171 Graphique 11.2 Prévalence de l’excision dans certains pays d’Afrique. 172 Graphique 11.3 Proportion de filles qui sont déjà excisées ou qui seront excisées selon l’ethnie . 177 Graphique 11.4 Avantages pour une fille d’être excisée, selon les femmes et les hommes . 184 Graphique 11.5 Proportion de femmes et d’hommes favorables à l’abandon de la pratique de l’excision. 191 CHAPITRE 12 ALLAITEMENT ET ÉTAT NUTRITIONNEL Tableau 12.1 Allaitement initial. 194 Tableau 12.2 Type d'allaitement selon l'âge de l'enfant. 196 Tableau 12.3 Durée médiane et fréquence de l'allaitement. 198 Tableau 12.4 Aliments reçus par les enfants allaités le jour ou la nuit ayant précédé l'enquête. 200 Tableau 12.5 État nutritionnel des enfants . 201 Tableau 12.6 Indicateurs anthropométriques de l'état nutritionnel des mères . 208 Tableau 12.7 État nutritionnel des mères par caractéristiques sociodémographiques . 210 Graphique 12.1 Pratique d'allaitement des enfants de moins de 3 ans. 197 Graphique 12.2 Durée médiane de l’allaitement dans certains pays d’Afrique Subsaharienne . 199 Graphique 12.3 État nutritionnel des enfants de moins de 5 ans. 202 Graphique 12.4 Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans accusant un retard de croissance. 203 Graphique 12.5 Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans accusant un retard de croissance selon la zone. 204 Graphique 12.6 Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans atteints d’émaciation. 206 xiv | Liste des Tableaux et des Graphiques Graphique 12.7 Tendances de la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans, selon l’EDST-I et l’EDST-II . 207 CHAPITRE 13 MORTALITÉ DES ENFANTS Tableau 13.1 Taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans . 213 Tableau 13.2 Taux de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 215 Tableau 13.3 Taux de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques démographiques de la mère et des enfants . 218 Tableau 13.4 Comportement procréateur à hauts risques. 220 Graphique 13.1 Tendance de la mortalité infantile selon l’EDST-I et l’EDST-II . 214 Graphique 13.2 Tendance de la mortalité juvénile et infanto-juvénile selon l’EDST-I et l’EDST-II . 214 Graphique 13.3 Mortalité infanto-juvénile. 216 Graphique 13.4 Mortalité infantile et caractéristiques des naissances. 218 CHAPITRE 14 MORTALITÉ ADULTE ET MORTALITÉ MATERNELLE Tableau 14.1 Complétude de l'information sur les frères et soeurs. 225 Tableau 14.2 Indicateurs de la qualité des données sur les frères et sœurs. 226 Tableau 14.3 Estimation de la mortalité adulte par âge. 227 Tableau 14.4 Estimation directe de la mortalité maternelle. 229 Graphique 14.1 Taux de mortalité féminine par âge et par période avant l’EDST-II et l’EDST-I . 228 Graphique 14.2 Taux de mortalité masculine par âge et par période avant l’EDST-II et l’EDST-I . 228 Graphique 14.3 Intervalle de confiance du taux de mortalité maternelle pour la période 0-6 ans avant l’EDST-I et l’EDST-II . 230 CHAPITRE 15 CONNAISSANCE, ATTITUDES ET COMPORTEMENTS VIS-À-VIS DES IST/SIDA Tableau 15.1 Connaissance du sida. 232 Tableau 15.2 Connaissance des moyens de prévention du VIH. 233 Tableau 15.3.1 Idées erronées à propos du sida (femmes). 235 Tableau 15.3.2 Idées erronées à propos du sida (hommes). 236 Tableau 15.4 Connaissance générale du sida. 238 Tableau 15.5.1 Attitudes de tolérance envers les personnes vivant avec le VIH (femmes) . 240 Tableau 15.5.2 Attitudes de tolérance envers les personnes vivant avec le VIH (hommes en union) . 241 Tableau 15.6 Connaissance de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. 242 Tableau 15.7 Population ayant effectué un test du VIH et ayant reçu les résultats . 244 Tableau 15.8 Femmes enceintes conseillées et testées pour le VIH. 245 Tableau 15.9 Multiplicité des partenaires sexuels . 247 Liste des Tableaux et des Graphiques | xv Tableau 15.10 Rapports sexuels à hauts risques et utilisation du condom au cours des derniers rapports sexuels à hauts risques . 248 Tableau 15.11 Rapports sexuels payants au cours des 12 derniers mois et utilisation du condom au cours des derniers rapports sexuels payants . 249 Tableau 15.12 Infection Sexuellement Transmissible (IST) et symptômes d'IST déclarés. 251 Tableau 15.13 Opinion sur la négociation de rapports sexuels protégés avec le conjoint . 253 Tableau 15.14 Adultes (femmes et hommes) qui pensent que l’utilisation du condom devrait être enseignée aux jeunes de 12-14 ans . 254 Tableau 15.15 Idées erronées à propos du sida chez les jeunes. 256 Tableau 15.16 Connaissance générale du sida par les jeunes. 257 Tableau 15.17 Âge des jeunes de 15-24 ans aux premiers rapports sexuels . 258 Tableau 15.18 Connaissance par les jeunes d'un endroit où se procurer des condoms . 259 Tableau 15.19 Utilisation du condom aux premiers rapports sexuels par les jeunes de 15-24 ans . 260 Tableau 15.20 Jeunes de 15-24 ans ayant eu des rapports sexuels prémaritaux au cours des 12 derniers mois. 261 Tableau 15.21 Rapports sexuels à hauts risques et utilisation du condom lors des derniers rapports sexuels à hauts risques au cours des 12 derniers mois par les jeunes de 15-24 ans. 262 Tableau 15.22 Disparité d'âges entre partenaires sexuels. 264 Graphique 15.1 Recherche de conseils et de traitement pour les IST. 252 Graphique 15.2 Abstinence, fidélité et utilisation du condom dans la population des jeunes de 15-24 ans . 263 CHAPITRE 16 DISPONIBILITÉ DES SERVICES COMMUNAUTAIRES Tableau 16.1 Caractéristiques des communautés rurales . 266 Tableau 16.2 Distance par rapport à certains services socioéconomiques . 267 Tableau 16.3 Temps de trajet pour atteindre certains services socioéconomiques . 269 Tableau 16.4 Distance par rapport aux formations sanitaires . 271 Tableau 16.5 Temps de trajet pour atteindre les formations sanitaires . 272 Tableau 16.6 Distance par rapport aux services de santé maternelle et infantile les plus proches. 273 Tableau 16.7 Temps de trajet pour atteindre les services de santé maternelle et infantile les plus proches . 274 Tableau 16.8 Distance par rapport aux services de santé maternelle et infantile les plus proches, soins prénatals et couverture vaccinale . 275 Tableau 16.9 Principaux problèmes pour se soigner. 276 Tableau 16.10 Principaux problèmes pour se soigner par milieu de résidence. 278 Tableau 16.11 Principales maladies des jeunes enfants . 280 Tableau 16.12 Principales maladies des jeunes enfants par milieu de résidence . 281 Graphique 16.1 Principaux problèmes pour se soigner, selon l’EDST-I et l’EDST-II . 277 Graphique 16.2 Principaux problèmes pour se soigner, selon le milieu de résidence. 279 Graphique 16.3 Principales maladies des jeunes enfants, selon l’EDST-I et l’EDST-II. 280 xvi | Liste des Tableaux et des Graphiques ANNEXE A PLAN DE SONDAGE Tableau A.1 Répartition de l’échantillon entres les domaines et par milieu de résidence. 286 Tableau A.2 Résultats de l'enquête auprès des ménages et auprès des femmes . 288 Tableau A.3 Résultats de l'enquête auprès des ménages et auprès des hommes. 289 ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE Tableau B.1 Variables utilisées pour le calcul des erreurs de sondage . 294 Tableau B.2 Erreurs de sondage - Échantillon national . 295 Tableau B.3 Erreurs de sondage - Échantillon N’Djaména. 296 Tableau B.4 Erreurs de sondage - Échantillon autres villes. 297 Tableau B.5 Erreurs de sondage - Échantillon urbain . 298 Tableau B.6 Erreurs de sondage - Échantillon rural . 299 ANNEXE C TABLEAU POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES Tableau C.1 Répartition par âge de la population des ménages . 301 Tableau C.2 Répartition par âge des femmes éligibles et enquêtées . 302 Tableau C.3 Répartition par âge des hommes éligibles et enquêtés. 302 Tableau C.4 Complétude de l'enregistrement . 303 Tableau C.5 Naissances par année de naissance . 303 Tableau C.6 Enregistrement de l'âge au décès en jours . 304 Tableau C.7 Enregistrement de l'âge au décès en mois. 305 Préface | xvii PRÉFACE Sur décision du Gouvernement, une Deuxième Enquête Démographique et de Santé au Tchad (EDST-II) a été instituée par Arrêté N°022/MPED/DG/DSEED/2001 du 02 août 2001. Cette Enquête a été réalisée grâce aux ressources propres du Gouvernement Tchadien, un crédit de la Banque Mondiale à travers le Projet d’Appui au Secteur Santé (PASS) et la contribution de l’UNICEF. L’exécution de l’Enquête a été assurée par l’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques (INSEED), avec l’appui technique de ORC Macro (un cabinet d’études basé aux États Unis), et des services techniques du Ministère de la Santé Publique, du Ministère des Affaires Sociales et de la Famille. La réalisation de l’EDST-II s’inscrit dans la volonté du Gouvernement de se doter d’outils statistiques fiables pour permettre une meilleure connaissance de la situation socioéconomique, sanitaire et démographique du pays, et plus particulièrement pour le suivi des résultats des efforts menés dans le cadre du Projet Appui au Secteur Santé (PASS). D’une manière générale, les résultats de cette Enquête vont aider à évaluer la situation socio-sanitaire des populations à travers des informations collectées dans plusieurs domaines, à savoir : le niveau actuel de la fécondité, la connaissance et l’utilisation de la contraception, la couverture vaccinale, l’état nutritionnel des femmes et des enfants, la mortalité infantile, juvénile et maternelle et la connaissance des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et du VIH/SIDA, etc. L’EDST-II fournit également des informations sur la disponibilité et l’accessibilité aux services socio- économiques et sanitaires. Après l’EDST-I, réalisée en 1996-1997, les résultats de l’EDST-II permettent de mesurer les progrès réalisés ces dernières années dans le domaine de l’amélioration de la situation socio-sanitaire de la population. Le présent rapport met à la disposition des décideurs publics, des responsables des projets et programmes Santé, des partenaires bilatéraux et multilatéraux au développement, des enseignants, des chercheurs et étudiants, des ONG et de la société civile, des informations et des indicateurs précieux dont ils ont besoin dans le cadre de leurs activités. Dans le souci de satisfaire aux nombreuses et urgentes demandes, l’INSEED a été amené à publier les résultats préliminaires de l’EDST-II, aussitôt après l’exploitation informatique des données. En plus de ces résultats préliminaires à usage limité, un rapport principal de l’enquête, et un rapport de synthèse ont été également élaborés et publiés. Je voudrais au nom du Gouvernement, adresser mes sincères remerciements à la Banque Mondiale à travers le Projet d’Appui au Secteur Santé (PASS) et à l’UNICEF qui, par leur contribution, ont permis la réalisation de cette enquête. J’exprime également toute ma reconnaissance aux experts de ORC Macro pour leur appui technique. Enfin, je tiens à féliciter et encourager au nom du Gouvernement notre jeune Institut National de la Statistique pour les efforts qu’il déploie afin de répondre à une demande nationale d’information toujours croissante. xviii | Remerciements REMERCIEMENTS Une opération d’enquête est un travail d’équipe. La Deuxième Enquête Démographique et de Santé est une opération d’envergure nationale qui a mobilisé d’importantes ressources financières, matérielles et humaines. Elle a pu être réalisée dans les délais et dans de bonnes conditions grâce à la bonne volonté et à la sollicitude constante du Gouvernement, à la disponibilité des bailleurs de fonds, et au dynamisme de l’équipe technique et des agents enquêteurs/enquêtrices et de saisie. Je voudrais exprimer ma gratitude à toutes les institutions et à toutes les personnes qui ont apporté leur contribution à quelque niveau que soit à la réalisation de cette importante opération dont les résultats permettront au Gouvernement et plus particulièrement aux responsables des programmes et projets de santé, en amont, d’initier des projets et programmes en matière de santé et, en aval, de mesurer les efforts réalisés jusque là dans le domaine de la santé. Je voudrais remercier plus particulièrement : x Les autorités politiques, administratives, religieuses, traditionnelles et militaires pour leur soutien matériel et moral ; x Les populations des zones enquêtées qui n’ont ménagé aucun effort, malgré leurs multiples occupations quotidiennes, et qui se sont prêtées aux questions souvent intimes des agents enquêteurs et enquêtrices ; x Tout le personnel de l’INSEED et plus particulièrement l’équipe technique de l’EDST II pour l’esprit de responsabilité et de sacrifice dont il a fait preuve ; x Les consultants nationaux et internationaux pour leur contribution aux travaux d’élaboration des documents méthodologiques et autres manuels pour la formation du personnel de terrain, de saisie et d’analyse ; x Les experts du cabinet ORC Macro pour leur appui technique. Sigles et Abréviations | xix SIGLES ET ABRÉVIATIONS AFJT Association des Femmes Juristes du Tchad ASTBEF Association Tchadienne pour le Bien-être Familial BCG Bilié de Calmette et Guérin (vaccin antituberculeux) BET Borkou-Ennedi-Tibesti CDC Centers for Disease Control and Prevention (centre de contrôle des maladies, États-Unis) CELIAF Cellule de Liaison pour les Associations Féminines CIDP Conférence Internationale sur la Population et le Développement CILSS Comité permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel CNS Conférence Nationale Souveraine CSPro Census and Survey Processing DCAP Direction de la Coordination des Activités en matière de Population DIU Dispositif Intra Utérin DPP Déclaration de la Politique de Population DTCoq Diphtérie, Tétanos, Coqueluche (vaccin) ECOSIT-I Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad EDS (DHS) Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys) EDST Enquête Démographique et de Santé au Tchad ET Écart Type FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine FMI Fond Monétaire International IEC Information, Éducation et Communication IMC Indice de Masse Corporelle INSEED Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques ISF Indice Synthétique de Fécondité IRA Infections Respiratoires Aiguës ISFD Indice Synthétique de Fécondité Désirée IST Infections Sexuellement Transmissibles MAMA Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée MASOCOT Marketing Social de Condom au Tchad MGF Mutilations Génitales Féminines NCHS National Center for Health Statistics (Centre national des statistiques sanitaires, États-Unis) OMS Organisation Mondiale de la Santé ONUSIDA Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/sida xx | Sigles et Abréviations PASS Projet d’Appui au Secteur Santé PEV Programme Élargi de Vaccination PIB Produit Intérieur Brut PNB Produit National Brut PNLS-I Programme National de Lutte contre le Sida PNP Politique Nationale de Population PNSR Programme National de la Santé de la Reproduction PPM Parties par million RDV Risque de Mortalité Maternelle sur la Durée de Vie REPS Racine Carrée de l’Effet du Plan de Sondage RGPH Recensement Général de la Population et de l'Habitat SIDA Syndrome de l'ImmunoDéficience Acquise SMI Santé Maternelle et Infantile SMI/BEF Santé Maternelle et Infantile et Bien-Être Familial SR Santé de la Reproduction SRO Sels de Réhydratation par voie Orale TBM Taux Brut de Mortalité TBN Taux Brut de Natalité TGFG Taux Global de Fécondité Générale TMM Taux de Mortalité Maternelle TRO Thérapie de Réhydratation par voie Orale UNFPA Fonds des Nations Unies pour la Population UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance UPS Unité Primaire de Sondage VAT Vaccination Antitétanique VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine ZD Zones de Dénombrement Résumé | xxi RÉSUMÉ L’Enquête Démographique et de Santé au Tchad (EDST-II) est la deuxième enquête de ce type réalisée au Tchad. Il s’agit d’une enquête par sondage représentative au niveau national. Cette enquête a été exécutée par l’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques (INSEED). En outre, elle a bénéficié de l’assistance technique de ORC Macro, institution de coopération américaine en charge du programme international des Enquêtes Démographiques et de Santé (DHS). Elle a été financée par le Gouvernement tchadien grâce à ses propres ressources, par la Banque Mondiale par l’intermédiaire du Projet d’Appui au Secteur Santé (PASS) et par l’UNICEF. L’EDST-II fournit des informations sur les niveaux de fécondité et de mortalité infantile, adulte et maternelle. Une partie de ce rapport est consacrée à l’analyse des résultats concernant la planification familiale, ce qui inclut la connais- sance et l’utilisation des méthodes contraceptives, ainsi que les préférences en matière de fécondité. L’analyse des résultats concernant la santé de la mère et de l’enfant occupe une place importante. En effet, au cours de l’enquête, des données ont été collectées sur la fréquence des soins prénatals et postnatals, sur la couverture antitétanique des mères pendant la grossesse ainsi que sur certains traitements effectués au cours de la grossesse comme la supplémentation en fer et un traitement antipaludéen préventif. En outre, des données ont également été collectées en vue d’obtenir une estimation de la cécité crépusculaire ajustée des femmes au cours de la grossesse. Enfin les résultats concernant le lieu et l’assistance à l’accouchement sont également analysés dans ce chapitre santé. Les résultats concernant la santé des enfants de moins de cinq ans portent essentiellement sur la couverture vaccinale des enfants de 12-23 mois et sur la prévalence et le traitement de la diarrhée, de la fièvre et des IRA. L’enquête présente également les résultats concernant l’état nutritionnel des femmes et des enfants de moins de cinq ans ainsi que les pratiques d’allaitement. Il faut également citer une partie non moins importante consacrée à l’analyse des résultats portant sur la connaissance, les attitudes et les comportements vis-à-vis du Sida et autres infections sexuellement transmissibles. Les résultats provenant de nouveaux modules sur les pratiques traditionnelles que sont l’excision et l’ablation de la luette qui n’avaient pas été posés au cours de la première enquête ont été analysés dans ce rapport. Enfin, le dernier chapitre de ce rapport est consacré à l’analyse des résultats provenant de l’enquête sur la disponibilité des services communautaires. Les informations collectées au cours de l’EDST-II permettent la mise à jour des indicateurs de base sur la situation démographique et sanitaire estimés lors de la précédente enquête effectuée en 1996-1997. Au cours de l’enquête, dont la collecte des données s’est déroulée de 23 juillet au 10 décembre 2004, 6 085 femmes âgées de 15-49 ans et 1 887 hommes de 15-59 ans ont été interviewés avec succès. Les informations recueillies sont représentatives au niveau national, au niveau du milieu de résidence (N’Djaména, Autres Villes, et milieu rural) et au niveau des zone de résidence qui constitue chacune un regroupement de régions qui partagent des us et coutumes et des liens historiques. Les 18 régions sont regroupées comme suit : - Zone 1 : N’Djaména - Zone 2 : BET, Kanem et Lac - Zone 3 : Batha, Guéra et Salamat - Zone 4 : Ouaddaï et Wadi Fira - Zone 5 : Hadjer Lamis et Chari Baguirmi - Zone 6 : Mayo Kebbi Est et Mayo Kebbi Ouest - Zone 7 : Logone Occidental, Logone Oriental et Tandjilé - Zone 8 : Mandoul et Moyen Chari. La quasi-totalité des ménages tchadiens ne dispose pas d’électricité (97 %). Si l’on compare cette proportion à celle observée à l’enquête précédente de 1996-1997, on ne note aucune amélioration. En effet, à cette date, la proportion de ménages n’ayant pas xxii | Résumé l’électricité était de 98 %. En ce qui concerne l’approvisionnement en eau de boisson salubre, les résultats montrent que 36 % des ménages tchadiens consomment de l’eau potable. Cette proportion varie de 30 % en milieu rural à 57 % en milieu urbain. À N’Djaména, 61 % des ménages ont accès à de l’eau potable. Comparé aux résultats de l’enquête précédente, cette proportion a très peu augmenté (27 % à l’EDST-I). Au cours de cette deuxième enquête, des données ont été collectées sur la situation des enfants, essentiellement sur l’enregistrement des naissances à l’état civil et sur la survie des parents des enfants de moins de 18 ans. Au niveau national, on constate que seulement un enfant sur dix (10 %) a été déclaré à l’état civil dont 6 % l’ont été au cours des trois mois suivant la naissance. En outre, parmi les enfants de moins de 15 ans, 7 % sont orphelins, soit leurs deux parents sont décédés (0,6 %), soit le père seulement (4 %), soit la mère seulement (2 %). Cette proportion passe à 8 % pour l’ensemble des enfants de moins de 18 ans. D’autre part, les résultats ont mis en évidence des proportions d’analphabètes encore très élevées puisque 88 % des femmes et 65 % des hommes ne savent pas lire. En outre, cette proportion varie de manière importante selon le milieu de résidence, la zone de résidence et le quintile de bien-être économique. En milieu urbain, environ un tiers des femmes (34 %) et 59 % des hommes sont alphabétisés contre moins d’une femme sur dix (6 %) et environ un homme sur quatre (26 %) en milieu rural. FÉCONDITÉ Niveau de fécondité et tendance. Les données de l’EDST-II montrent que la fécondité des femmes tchadiennes demeure parmi l’une des plus élevée au monde. Avec les niveaux actuels, le nombre moyen d’enfants par femme en fin de vie féconde est estimé à 6,3 enfants et la comparaison des résultats avec la première enquête montre que la fécondité n’aurait que très peu varié au cours des 15 dernières années. Cette fécondité qui se maintient à un niveau élevé est également précoce puisque 37 % des jeunes filles de moins de 20 ans ont déjà donné naissance à, au moins, un enfant ou sont enceintes pour la première fois. Cette proportion a peu changé depuis l’EDST-I qui estimait à 39 % la proportion d’adolescentes ayant commencé leur vie féconde. Fécondité différentielle. Des différences très nettes de fécondité apparaissent entre milieux de résidence : En effet, le nombre moyen d’enfants présente des variations importantes selon la zone de résidence des femmes, passant d’un minimum de 4,3 enfants par femme dans la zone 4 (Ouaddaï et Wadi Fira) et de 5,8 dans la zone 1 (N’Djaména) à un maximum de 7,2 dans la zone 5 (Hadjer Lamis et Chari Baguirmi) et 7,3 dans la zone 7 (Logone Occidental, Logone Oriental et Tandjilé). NUPTIALITÉ Au moment de l’enquête, plus de trois femmes sur quatre (77 %) étaient en union. Les célibataires ne représentaient que 14 % de la population et les femmes en rupture d’union 9 %. De plus, la polygamie est une pratique répandue au Tchad puisqu’elle concerne 39 % des femmes en union ; dès l’âge de 15-19 ans, près d’une femme en union sur cinq vit déjà en union polygame (19 %). On constate également que les femmes tchadiennes se marient très jeunes. Parmi les femmes de 25-49 ans, l’âge médian s’établit à 15,9 ans. Par ailleurs, la comparaison des résultats des deux enquêtes montre de façon très nette qu’il n’y a eu aucun changement dans le calendrier de la primo nuptialité entre 1996 et 2004. L’âge médian estimé lors de la précédente enquête (EDST-I de 1996/1997) est quasiment identique (15,8 ans) à celui obtenu à l’EDST-II. De même, les résultats ne semblent pas montrer une quelconque tendance à une diminution des mariages précoces. Les hommes entrent en première union à un âge beaucoup plus tardif que les femmes (âge médian de 23,1 ans contre 15,9 ans). De plus, contrairement aux femmes, on constate entre les deux enquêtes, un léger vieillissement de l’âge au premier mariage : de 22,6 ans à l’EDST-I, cet âge médian à la première union est passé à 23,1 ans. PLANIFICATION FAMILIALE Connaissance des méthodes contraceptives. Les résultats montrent que 61 % des femmes et une proportion nettement plus élevée d’hommes (79 %) ont déclaré connaître une méthode contraceptive. Résumé | xxiii Prévalence contraceptive. Malgré ce niveau élevé de connaissance, la prévalence contraceptive demeure très faible au Tchad. Parmi l’ensemble des femmes âgées de 15 à 49 ans, 3 % utilisaient une méthode contraceptive quelconque au moment de l’enquête et 2 % une méthode moderne. En 1996/1997, la prévalence était de 4 % pour une méthode et 1 % pour une méthode moderne. Besoins non satisfaits en planification. Alors que le niveau d’utilisation actuelle de la contraception est encore faible chez les femmes en union (3 %), les besoins non satisfaits en matière de planification familiale sont environ huit fois plus importants puisque 23 % en ont exprimé le besoin. Ces femmes auraient davantage besoin d’utiliser la contraception pour espacer que pour limiter les naissances (19 % contre 4 %). Si les femmes ayant des besoins non satisfaits en matière de contraception satisfaisaient ces besoins, c’est-à-dire si elles utilisaient effectivement la contraception, la prévalence contraceptive pourrait atteindre 26 % chez les femmes en union, c’est-à-dire neuf fois plus élevée que ce qu’elle est actuellement. Cette demande potentielle totale en planification familiale aurait pour objectif essentiel l'espace- ment des naissances (21 % contre 5 % pour la limitation). SANTÉ DE LA MÈRE Soins prénatals. En ce qui concerne les soins prénatals et les conditions d’accouchement, on constate que pour moins de la moitié des naissances survenues dans les 5 années précédant l’enquête, les mères ont effectué une visite prénatale auprès de personnel qualifié (43 %) et que seulement 42 % d’entre elles ont été protégées contre le tétanos néonatal, par au moins une dose de vaccin antitétanique. La grande majorité des naissances (86 %) se sont déroulées à domicile, et seulement une femme sur cinq a bénéficié d’une assistance par du personnel formé durant l’accouchement. Les femmes du milieu rural (12 %), celles sans instruction (13 %), celles appartenant aux ménages les plus pauvres (4 %) et celles n’ayant reçu aucun soin prénatal (5 %) sont, celles dont l’accouchement a été le moins fréquemment assisté par du personnel qualifié. Tendances des soins prénatals. La comparaison avec les résultats de la précédente enquête réalisée en 1996-1997 fait apparaître une amélioration du suivi prénatal par du personnel qualifié et une augmentation de la couverture antitétanique des femmes et, à l’opposé, une légère détérioration des conditions d’accouchement. SANTÉ DE L’ENFANT Vaccination des enfants. La couverture vaccinale reste extrêmement faible au Tchad : 40 % des enfants de 12-23 mois ont reçu le BCG, 20 % les trois doses de DTCoq, 36 % celles de la polio, 23 % ont été vaccinés contre la rougeole et 20 % ont reçu la vaccination antiamarile. Globalement, seulement 11 % des enfants de 12-23 mois ont reçu tous les vaccins du Programme Élargi de Vaccination (PEV). À l’inverse, 19 % des enfants de 12-23 mois n'ont reçu aucun vaccin. La comparaison des résultats des deux enquêtes concernant la couverture vaccinale des enfants de 12-23 mois permet de constater que la proportion d’enfants qui n’avaient pas été vaccinés a nettement diminué, passant de 44 % en 1996-1997 à 19 % en 2004. Cependant, la proportion de ceux qui sont complètement vaccinés est restée stable (11 %). Les taux de déperdition entre les doses de vaccins restent très élevés. Les enfants bénéficiant d’une meilleure couverture vaccinale sont ceux qui vivent à N’Djaména, ceux dont la mère est instruite et ceux dont le ménage est classé dans le quintile le plus riche. Maladies de l’enfance. Au Tchad, les infections respiratoires aiguës, la fièvre et la diarrhée sont des problèmes de santé importants chez les enfants. Parmi les enfants de moins de cinq ans, on relève qu’un peu moins d’un enfant sur dix (9 %) avait souffert de toux accompagnée de respiration courte et rapide, plus d’un tiers (34 %) avait eu de la fièvre durant les deux semaines ayant précédé l'interview. En outre, les résultats montrent que 27 % d’enfants de moins de cinq ans avaient souffert de diarrhée pendant les deux semaines ayant précédé l’enquête. La prévalence de la diarrhée est particulièrement importante chez les jeunes enfants de 6-11 mois (40 %). Pendant les épisodes diarrhéiques, 38 % des enfants ont été soignés à l’aide d’une TRO, c'est-à-dire qu’ils ont reçu soit des sachets de SRO, soit une solution maison ou leur quantité de liquides a été augmentée. À l’opposé, un quart des enfants n’ont reçu aucun traitement contre la diarrhée. xxiv | Résumé Possession et utilisation des mousti- quaires. L’utilisation des moustiquaires est un moyen efficace de protection contre les moustiques qui transmettent le paludisme. Les données de l’enquête montrent que 64 % des ménages du Tchad disposent au moins d’une moustiquaire, cette proportion variant d’un minimum de 61 % en milieu rural à 77 % en milieu urbain. À N’Djaména, où la stagnation des eaux de pluie et des eaux usées favorise la multiplication des moustiques, la proportion de ménages disposent d’au moins une moustiquaire est élevée (89 %) En outre, dans 56 % des ménages qui comptent au moins un enfant de moins de cinq ans, tous les enfants avaient dormi sous une moustiquaire la nuit précédant l’enquête ; dans 2 % des cas, seulement certains enfants avaient dormi sous une moustiquaire et à l’opposé, dans 40 % des ménages, aucun enfant n’avait dormi sous une moustiquaire la nuit avant l’enquête. NUTRITION Allaitement des jeunes enfants. Plus de neuf enfants sur dix (98 %) nés durant les cinq années ayant précédé l’enquête ont été allaités. Bien que la majorité des enfants aient été allaités, seulement 34 % l’ont été dans l’heure qui a suivi leur naissance. Cependant, cette proportion est nettement supérieure à celle enregistrée à l'EDST-I de 1996-97 (34 % contre 24 %). Sevrage et aliments de compléments. Les résultats concernant les pratiques alimentaires des jeunes enfants montrent qu’au Tchad, les recom- mandations de l’OMS et de l’UNICEF ne sont pas suivies. En effet, dès la naissance, seulement 1 % des enfants ne reçoivent exclusivement que le lait maternel. Parmi les nouveau-nés de moins de 2 mois, 75 % reçoivent le lait maternel avec de l’eau seulement ; dans 11 % des cas ils reçoivent en plus du lait maternel d’autres liquides et 12 % ont déjà reçu en plus du lait maternel des aliments de complément. Par contre, entre 6-7 mois, âge à partir duquel tous les enfants devraient déjà recevoir des aliments de complément en plus du lait maternel, seulement 76 % sont nourris de cette façon. Supplémentation nutritionnel. Environ un tiers des enfants (32 %) âgés de moins de cinq ans ont reçu des compléments de vitamine A. Les proportions d’enfants qui ont reçu ces suppléments de vitamine A varient surtout selon le milieu de résidence (60 % à N’Djaména contre 48 % dans les Autres Villes et 28 % en rural). Parmi les femmes, les résultats montrent que seulement 29 % ont bénéficié d’un apport nutritionnel sous forme de complément de fer durant la grossesse. En outre, 39 % ont pris des antipaludéens à titre préventif pendant leur grossesse. État nutritionnel des enfants. Les indices concernant l’état nutritionnel montrent que 41 % des enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, ou accusent un retard de croissance, c’est-à-dire sont trop petits pour leur âge et 23 % présentent un retard de croissance sévère. En outre, 14 % sont émaciés et 37 % présentent une insuffisance pondérale. Les niveaux de malnutrition chronique sont particulièrement critiques en milieu rural, dans les zones 2 et 4 et parmi les enfants dont la mère n’a pas d’instruction ou qui vivent dans les ménages les plus pauvres. En outre, la situation des enfants sur le plan nutritionnel, entre 1996-1997 et 2004 n’a connu aucune amélioration et s’est même dégradée. En effet, Les proportions d’enfants souffrant de malnutrition n’ont pas diminué. En revanche, la proportion des enfants souffrant d’un retard de crois- sance sous la forme sévère a augmenté, passant de 20 % en 1996-1997 à 23 % en 2004. MORTALITÉ INFANTILE Niveau de mortalité et tendance. La mortalité infanto-juvénile reste élevée au plan national. Pour la période la plus récente (0-4 ans avant l’enquête), les résultats montrent que sur 1 000 naissances vivantes, 102 meurent avant d’atteindre leur premier anniversaire (39 ‰ entre 0 et 1 mois exact et 63 ‰ entre 1 et 12 mois exacts), et que sur 1 000 enfants âgés d’un an, 99 n’atteignent pas leur cinquième anniversaire. Globalement, le risque de décès entre la naissance et le cinquième anniversaire est de 191 pour 1 000 naissances, soit environ un enfant sur sept. Tendance de la mortalité des jeunes enfants. La comparaison des résultats avec la première enquête montrent clairement que la mortalité des enfants tchadiens n’a pratiquement pas connu d’amélioration au cours des 25 dernières années : la mortalité infantile se maintenant dans un intervalle de 100-120 ‰ et la mortalité juvénile dans un intervalle de 100-110 ‰. Aujourd’hui, comme il y a vingt ans, environ un enfant sur cinq décède avant l’âge de cinq ans. Résumé | xxv EXCISION Prévalence. Près d’une femme sur deux (45 %) a déclaré avoir été excisée. Cependant, on constate des variations selon les catégories de femmes. Dans les zones 3 (Batha, Guéra et Salamat), 4 (Ouaddaï et Wadi Fira) et 8 (Mandoul et Moyen Chari), la quasi-totalité des femmes ont été excisées (au moins 80 %). De même, l’appartenance ethnique, la religion et le niveau d’instruction influencent la fréquence du recours à cette pratique. Perspectives. Dans près de la moitié des cas (49 %), les femmes ont déclaré que la pratique de l’excision devait être maintenue. Les hommes sont, en proportion, un peu moins nombreux à soutenir cette opinion (41 %). Ces résultats ne laissent pas présager du déclin de cette pratique au Tchad dans un avenir proche. Ablation de la luette. Les résultats montrent que la pratique de l’ablation de la luette est encore courante au Tchad puisque environ un enfant âgé de moins de cinq ans sur deux l’a subie (47 %). C’est à N’Djaména (61 %) et dans la zone 5 (56 %) (Hadjer Lamis et Chari Baguirmi) que cette pratique est la plus répandue. VIH/sida Connaissance du Sida. Le VIH/Sida est connu par une grande majorité de femmes (80 %) et d’hommes (90 %) Cependant, bien que la grande majorité des femmes aient entendu parler du VIH/Sida, seulement 7 % d’entre elles possèdent les informations correctes concernant les moyens de prévention et de transmission du VIH/sida. Chez les hommes, la proportion de ceux qui sont bien informés est supérieure à celle des femmes (21 %). La connaissance de la transmission du VIH de la mère à l’enfant est, quel qu’en soit le moment, légèrement plus répandue parmi les hommes que parmi les femmes. Sida et stigma. Le comportement que les gens adopteraient face à des personnes atteintes par le VIH/Sida est révélateur du niveau de stigmatisation et de discrimination à l’égard des personnes infectées par ce virus. Cette enquête montre que 75 % des femmes ont déclaré qu’elles seraient prêtes à prendre soin chez elles d’un membre de la famille atteint du Sida. La proportion est nettement plus faible chez les hommes (51 %). Rapports à hauts risques et utilisation du condom chez les jeunes de 15-24 ans. Les résultats de l’enquête montrent que parmi les jeunes de 15-24 ans, seule une très faible proportion ont utilisé un condom au cours des premiers rapports sexuels (3 % des femmes et 8 % des hommes). Parmi les jeunes vivant à N’Djaména et parmi ceux ayant un niveau d’instruction au moins secondaire, cette proportion est beaucoup plus élevée (respectivement, 8 % des femmes et 15 % des hommes et 13 % des femmes et 12 % des hommes). DISPONIBILITÉ DES SERVICES COMMUNAUTAIRES L’analyse des résultats provenant de l’enquête sur la disponibilité des services communautaires a mis en évidence les difficultés d’accès des femmes aux établissements de santé, en particulier ceux offrant des services de santé maternelle et infantile et surtout en milieu rural. xxvi | Carte du Tchad Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête | 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE 1 Bandoumal Ouagadjio 1.1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS 1.1.1 Géographie et climat Le Tchad est situé entre les 7e et 24e degrés de latitude Nord et les 13e et 24e degrés de longitude Est. Il couvre une superficie de 1 284 000 km2 ; il est le cinquième pays le plus vaste d’Afrique après le Soudan, l’Algérie, le Zaïre et la Libye. Du Nord au Sud, il s’étend sur 1 700 km et, de l’Est à l’Ouest, sur 1 000 km. Il partage ses frontières avec, au Nord, la Libye, à l’Est, le Soudan, au Sud, la République Centrafricaine et, à l’Ouest, le Cameroun, le Nigeria et le Niger. De par sa position géographique, au Sud du Tropique du Cancer et au cœur du continent africain, le Tchad est marqué par une continentalité accentuée dont l’étranglement économique est l’une des conséquences. En effet, le pays est dépourvu de toute façade maritime. Le port le plus proche est Port Harcourt (Nigéria), à 1 700 km de N’Djaména. Cet enclavement extérieur est accentué par une insuffisance des réseaux routiers qui rend difficile la circulation durant une bonne partie de l’année. Le pays appartient politiquement et économiquement à l’Afrique Centrale, mais en raison des similitudes des conditions climatiques, il est rattaché également aux pays sahéliens. Sur le plan climatique, on distingue trois zones principales : • la zone saharienne qui couvre environ 50 % de la superficie du pays et qui comprend les régions du BET, le nord de la région du Kanem et une partie de la région du Batha. Elle est marquée par une pluviométrie très faible (moins de 300 mm par an), et par une végétation de type steppique ou pseudo steppique. Les sols nus caractérisés par les dunes et ergs du désert saharien occupent les confins septentrionaux de la zone. • la zone sahélienne qui couvre une partie de la région du Batha, une partie de la région du Kanem, les régions du Chari Baguirmi y compris la ville de N’Djaména, de Hadjer Lamis, du Guéra, de Wadi Fira (Biltine), du Lac, du Ouaddaï et du Salamat. Elle s’étend sur environ 40 % de la superficie du territoire et se situe entre la zone saharienne au nord et soudanienne au sud. Les pluies ne sont abondantes que dans sa partie sud (400 à 700 mm par an) et s’étalent sur deux à trois mois. La formation végétale est celle de la savane arbustive du type sahélo soudanien. • la zone soudanienne comprend les régions du Logone Occidental, du Logone Oriental, du Mandoul, du Mayo Kebbi Est, du Mayo Kebbi Ouest, du Moyen Chari et de la Tandjilé. Elle s’étend sur une superficie représentant environ 10 % de celle du pays. Elle est constituée par deux bassins des principaux fleuves (le Chari et le Logone). La pluviométrie dépasse 700 mm par an et pourrait atteindre 1 200 à 1 300 mm au sud (Moundou, Goré et Baibokoum). 1.1.2 Évolution récente de la situation politique et administrative Ancienne colonie française, le Tchad a accédé à l’indépendance le 11 août 1960. Devenu indépendant, le Tchad a hérité des structures administratives et économiques mises en place par la France. Moins de quatre ans après l’indépendance, son développement a été miné par une succession de crises 2 | Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête politico-militaires qui ont eu un effet désastreux sur son potentiel économique. D’une manière générale, la situation se caractérisait par : le gaspillage des ressources publiques en raison principalement du poids des dépenses militaires, de l’inadéquation des modes d’allocation et de pratiques avérées de corruption, d’une prédominance de l’Etat organisé sur une base fortement centralisée, tandis qu’un rôle négligeable était laissé d’une part, au secteur privé et, d’autre part, aux organisations de la société civile, et enfin une absence de possibilité d’expression pour un grand nombre, faute d’élections démocratiques. L’actuelle décennie a constitué, de ce point de vue, un tournant important pour le Tchad avec l’amorce du processus démocratique qui a conduit à la Conférence Nationale Souveraine (CNS) en 1993, et à l’adoption d’une nouvelle constitution en 1996, puis à la tenue des élections présidentielles et législatives libres et transparentes en 1996 et 2001. Sur le plan administratif, pour mieux rapprocher l’administrateur de l’administré, le pays a connu une profonde réforme administrative. La situation actuelle se caractérise par le découpage du territoire en 18 régions (y compris la capitale N’Djaména), 50 départements et 202 sous-préfectures. 1.1.3 Situation démographique La population du Tchad, estimée en 1993 à environ 6 280 000 habitants s’établit en 2005 à 9,3 millions et atteindra 12 millions d’habitants en 2015 selon les projections de la Direction de la Coordination des Activités en matière de Population (DCAP, 2003). Le taux d’accroissement de cette population est passé de 1,4 % en 1964 (Service de Statistique, 1966) à 2,5 % en 1993 (BCR, 1995) pour atteindre 3,2 % en 2000 selon les projections de la DCAP en 2003. Cette population est très mal répartie à travers l’espace national. Cette inégale répartition a pour conséquence des zones de fortes et de faibles concentrations. Environ la moitié de la population du pays (47 %) est concentrée sur seulement 10 % de la superficie totale. La densité moyenne de la population en 1993 est relativement faible (4,9 habitants par kilomètres carrés) et varie de 0,1 habitants par kilomètres carrés dans la région du Borkou-Ennedi-Tibesti (BET) à 52 habitants par kilomètres carrés dans la région du Logone Occidental. Cette densité moyenne de la population du Tchad estimée à 7,2 habitants par kilomètres carrés en 2005 s’établira autour de 9,3 habitants par kilomètres carrés en 2015. La structure par âge et sexe révèle que la population du Tchad est relativement jeune et à dominance féminine. En 1993, la population âgée de moins de 15 ans représentait 48 % de la population totale, 47 % pour les 15-59 ans et 3,5 % pour les personnes âgées de plus de 64 ans. Les femmes représentaient 52 %, alors que la proportion des hommes se situait autour de 48 %. Le niveau de fécondité au Tchad reste l’un des plus élevés de la sous-région. L’Indice Synthétique de Fécondité (nombre moyen d’enfants par femme) était de 5,1 enfants par femme en 1964 (Service de Statistique, 1966). Il était estimé à 5,6 enfants par femme en 1993 (BCR, 1995) et à 6,6 enfants par femme en 1996-97 (EDST-I). 1.1.4 Évolution économique récente Depuis 1994, grâce à l’appui de la Facilité d’ajustement structurel renforcée et de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, le Tchad a connu une performance macroéconomique satisfaisante. La croissance du PIB a été, en moyenne, de 5,2 % en valeur réelle pendant la période 1994- 2003. Depuis 2001, elle a dépassé 9,5 % en moyenne, par an. D’après les dernières estimations et projections, le PIB réel a continué d’augmenter à un rythme soutenu (8,4 et 12,6 %) en 2002 et 2003 sous l’effet des investissements liés au pétrole et de leurs retombées. La construction de l’oléoduc entre le Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête | 3 Tchad et le Cameroun a avancé plus rapidement que prévu. La production pétrolière a commencé en juillet 2003 et le Tchad a perçu ses premiers revenus pétroliers à la fin du mois de novembre 2003. Pendant les dernières années, la politique budgétaire s’est généralement conformée aux objectifs macroéconomiques. Depuis le dernier trimestre de 2001, la mobilisation des recettes fiscales intérieures s’est quelque peu améliorée. En 2003, les recettes de l’État, en pourcentage du PNB, bien qu’étant relativement faibles, ont augmenté par rapport à 2002 (de 8 % à 8,9 %). Le ratio recettes publiques/PNB reste toutefois l’un des plus bas du monde et les efforts en cours doivent être vigoureusement poursuivis en vue d’élargir la base et l’efficience de la mobilisation des impôts ainsi que des opérations douanières. En 2003, le déficit primaire, dons exclus, a augmenté jusqu’à 2,7 % du PNB contre 2,4 % en 2002. Les dépenses totales ont représenté, en moyenne, 19,1 % du PNB pendant la période 1994-2003 tandis que les dépenses courantes ont été strictement maîtrisées et se sont maintenues en moyenne à 10 % environ du PNB. En même temps, la répartition des dépenses a été modifiée en faveur de l’éducation, de la santé, des affaires sociales, des transports, des travaux publics et de la justice. Les allocations budgétaires aux secteurs prioritaires pour la réduction de la pauvreté ont été encore accrues dans toutes les lois de finances depuis 1997. Ces allocations se sont ensuite accrues dans la loi de finance 2004, étant donné que la majorité des revenus pétroliers ont été assignés à ces secteurs. En ce qui concerne le développement humain, le Tchad occupe la 167e place parmi les 177 pays inclus dans l’indice 2004 du développement humain des Nations Unies. D’après la première Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad (ECOSIT-I) en 1995- 96, l’incidence de la pauvreté (à savoir le pourcentage de ménages dont les dépenses annuelles sont inférieures au niveau nécessaire pour couvrir les besoins alimentaires et non alimentaires minima1 est estimée à 43,4 %. Si l’on utilise une définition transnationale du seuil de pauvreté, quatre cinquièmes des neuf millions d’habitants vivent avec moins d’un dollar par jour. Les indicateurs sociaux restent bien au-dessous des moyennes de l’Afrique subsaharienne. Plus de la moitié des habitants de plus de 15 ans (y compris la majorité des femmes) sont analphabètes. L’accès à des sources améliorées d’eau potable s’est étendu au cours des trois dernières années mais reste néanmoins limité à trois personnes sur neuf. Seulement 1 % de la population dispose de l’électricité et on ne compte que 550 kilomètres de routes revêtues sur un territoire de plus de 1,2 millions kilomètres carrés. Le PIB réel par habitant a, d’après les estimations, augmenté en moyenne de 7,6 % au Tchad entre 2001 et 2003 et il devrait augmenter, en moyenne, de 8,3 % entre 2004-2008. En l’absence de données sur l’évolution des revenus des ménages, il est difficile d’évaluer son impact sur la réduction de la pauvreté et sur la redistribution de cette croissance moyenne. Cela étant, on peut raisonnablement supposer que la récente augmentation du revenu national, entraînée par les investissements pétroliers et les retombées dans les secteurs de la construction et des services, bénéficie principalement aux citadins qui vivent à N’Djaména et dans les villes secondaires du sud. En même temps, la population rurale du sud a subi les effets de la chute des prix mondiaux du coton jusqu’en 2002. Pendant la dernière décennie, les prix mondiaux du coton ont baissé d’une manière soutenue. Ils sont tombés à leur niveau le plus bas en 30 ans en 2001/02 et ont diminué de 56 % entre 1994/95 et 2001/02. Ils remontent légèrement à l’heure actuelle mais dans l’ensemble, la chute des prix pendant la dernière décennie a creusé l’écart entre les revenus urbains et ruraux. Les faibles indicateurs sociaux du Tchad exigent des efforts intensifiés pour que l’utilisation des ressources pétrolières permette de réduire la pauvreté, et notamment des efforts spécifiques pour atteindre les pauvres dans les régions rurales et isolées du pays. Le programme de réforme soutenu par le crédit proposé, qui porte sur les dépenses publiques et les services pour le développement humain et 1 Pour l’ensemble du territoire couvert par l’ECOSIT-I, le niveau (quotidien) est estimé à 253 FCFA, nettement en deçà de la norme internationale du seuil de pauvreté qui est d’un dollar par personne par jour (environ 700 FCFA). 4 | Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête économique, ainsi que la réforme du secteur cotonnier, fournit la politique et le cadre institutionnel approprié afin d’exécuter les mesures nécessaires pour améliorer les conditions de vie. Il est prévu que le démarrage de la production et des exportations de pétrole conduisent à une forte accélération de la croissance économique avec une augmentation du PIB réel qui atteindra 33,6 % en 2004, 13,5 % en 2005 et seulement 4,3 % en 2006. Pendant la période 2007-2020, la progression du PIB devrait être environ de 2 % par an en raison de la baisse prévue de la production dans la région de Doba. En revanche, il est prévu que la croissance du secteur non pétrolier soit soutenue et que le PIB non pétrolier augmente en moyenne d’environ 5 % par an. Ces prévisions sont relativement prudentes dans la mesure où elles reposent sur l’hypothèse qu’aucun nouveau site pétrolier ne sera exploité. 1.1.5 Situation sanitaire Le Tchad est l’un des pays où la situation sanitaire demeure très précaire du fait du manque d’eau potable (27 % seulement de la population ont accès à l’eau potable, EDST-I 1996-97). Les conditions de vie et d’hygiène très défavorables constituent les principaux facteurs de la morbidité et de la mortalité au sein de la population. Dans l’ensemble, cette situation est illustrée par les indicateurs suivants : • le taux de mortalité infantile (0 an) : 103 ‰ (EDST-I, 1996-97) ; • le taux de mortalité infanto-juvénile (0-4 ans) : 194 ‰ (EDST-I, 1996-97) ; • l’espérance de vie à la naissance : 49,6 ans pour l’ensemble des deux sexes (hommes : 48,5 ans, femmes : 50,6 ans) selon les projections de la DCAP en 2005, hypothèse moyenne ; • le taux de mortalité maternelle : 827 décès pour 100 000 naissances vivantes (EDST-I, 1996-97) ; • le taux brut de mortalité : 16,3 ‰ au RGPH en 1993 (18,6 ‰ pour les hommes et 14,2 ‰ pour les femmes) ; • 64 % des femmes, au cours des cinq années ayant précédé l’EDST-I n’ont suivi aucune consultation prénatale (EDST-I, 1996-97) ; • 88 % des naissances ont eu lieu à la maison (EDST-I, 1996-97) ; • 44 % des enfants n’ont reçu aucune dose de vaccin (EDST-I, 1996-97) ; • 11 % seulement des enfants de 11–23 mois ont reçu toutes les doses de vaccin (EDST-I, 1996-97). La faiblesse de ces indicateurs justifie la mise en place de la Politique Nationale de la Santé dont l’objectif général est « d’assurer l’accès à des services de base de qualité ». Cette politique s’inscrit dans la philosophie de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à savoir : Santé pour tous à un horizon aussi rapproché que possible. Les principaux axes de la Politique Nationale de Santé sont : 1) le développement des services de santé de base de qualité pour la population, 2) l’urgence de disposer des ressources humaines de qualité, 3) l’amélioration de la gestion du système de santé, 4) la poursuite de la lutte contre les maladies endémiques et épidémiques. Les objectifs intermédiaires retenus sont les suivants : - Assurer la couverture sanitaire ; - Développer la politique pharmaceutique ; - Poursuivre et développer les efforts pour augmenter le taux de fréquentation des centres de santé ; - Développer les ressources humaines ; Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête | 5 - Assurer la gestion du système de santé ; - Mettre en place des mécanismes contractuels régissant la fourniture des services de santé par des opérations privées ; - Fournir les efforts pour réduire l’impact des maladies endémiques et épidémiques ; - Renforcer le système de suivi et d’alerte avancée contre les maladies potentiellement épidémiques (choléra, méningite, tuberculose). 1.1.6 Politique de Population Le Tchad a adopté la Déclaration de la Politique de Population en 1994 et sa mise en œuvre de 1994 à 2001. La politique Nationale de Population (PNP) repose sur le principe que les problèmes de population sont, dans une très grande mesure, la conséquence de choix, d’attitudes et de comportements des individus, des couples et des familles, et participent de ce fait à la culture et à la civilisation. Ces choix se traduisent souvent en terme de besoins d’éducation, de santé, de logement et d’emploi que la performance actuelle de l’économie tchadienne ne peut satisfaire. Plusieurs activités de développement ont été initiées par le Gouvernement en vue de maîtriser ces problèmes mais, ces problèmes demeurent préoccupants malgré les efforts qui ont été déployés. C’est cette situation qui justifie amplement l’actualisation de la présente Politique Nationale de la Population qui couvre la période 2002-2015. Tenant compte également des engagements, pris lors des conférences internationales et régionales qui se sont tenues après l’adoption de la Déclaration de la Politique de Population, telles que la Conférence Internationale sur la Population et le développement (Caire 1994), la Conférence Mondiale sur les Femmes (Beijing 1995), le Sommet Mondial sur le Développement Social (Copenhague 1995), la CIPD+5 (New York, 1999), le Programme d’Action de Ouagadougou (octobre 1997) qui cherche à harmoniser les positions et interventions des pays du Sahel (CILSS) vis-à-vis des problèmes de population et la Déclaration du Millénaire (2000), le gouvernement a décidé de procéder à la révision de la Déclaration de la Politique de Population (DPP). Pour permettre une meilleure orientation, il a été décidé de faire le bilan de mise en œuvre de cette politique pour en tirer les enseignements utiles afin d’effectuer des modifications. Dans la suite du rapport, le terme « Déclaration de la Politique de Population » a été remplacé par celui de Politique Nationale de la Population (PNP). Objectifs généraux et spécifiques : Objectif général 1 : assurer une meilleure adéquation entre la croissance de la population, les ressources disponibles et le développement socioéconomique du pays ; Objectif spécifique 1 : promouvoir la prise en compte des questions de population, genre et développement durable dans les programmes et projets aux niveaux sectoriel, national, régional et local ; Objectif spécifique 2 : renforcer au niveau des populations et des leaders politiques, religieux et traditionnels, la compréhension des interrelations populations et développement et leur impact sur la dynamique du changement social ; Objectif spécifique 3 : adapter la mise en œuvre de la Politique Nationale de Population aux spécificités régionales du Pays ; Objectif spécifique 4 : améliorer la connaissance de l’information socioculturelle, démographique et économique. Objectif général 2 : contribuer à l’amélioration de l’état général de santé de la population en accordant une attention particulière à la santé de la reproduction et à la lutte contre les IST/VIH/SIDA. 6 | Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête Objectif spécifique 1 : assurer à la population l’accès géographique et financier aux services de santé en général et à ceux de la santé de la reproduction ; Objectif spécifique 2 : améliorer la qualité des services ; Objectif spécifique 3 : mettre en place et intensifier le programme de santé de la reproduction et des adolescents ; Objectif spécifique 4 : endiguer la propagation du VIH/SIDA d’ici 2015 en inversant la tendance actuelle ; Objectif spécifique 5 : réduire le taux de mortalité infanto-juvénile de 194 ‰ en 1997 à 97 ‰ en 2015, cela, en augmentant la couverture vaccinale des enfants de 24 % en 1997 à 75 % à 2015 et faire diminuer le taux de mortalité maternelle de 827 pour 100 000 naissances vivantes en 1997 à 413 pour 100 000 naissances vivantes en 2015. Objectif spécifique 6 : maîtriser la fécondité pour ramener l’indice synthétique de fécondité de 6,6 enfants par femme en 1997 à 5 enfants par femme en 2015 en augmentant la prévalence contraceptive moderne de 3 % en 2000 à 35 % en 2015. Objectif Général 3 : éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des filles et des femmes et assurer leur pleine participation au processus de développement. Il en est de même à l’endroit des autres groupes vulnérables que sont les vieillards, les handicapés et les enfants en circonstance particulièrement difficile. Objectif spécifique 1 : valoriser le rôle et le statut de la femme tchadienne et développer ses capacités à participer pleinement au processus de développement à tous les niveaux ; Objectif spécifique 2 : promouvoir la scolarisation des filles (en portant le taux brut de scolarisation de 55 % en 2000 à 100 % en 2015) et l’alphabétisation des femmes ; Objectif spécifique 3 : assurer une sécurité sociale aux personnes du troisième âge ; Objectif spécifique 4 : intégrer les personnes handicapées dans le processus de développement socioéconomique ; Objectif spécifique 5 : assurer la formation socioprofessionnelle des enfants en circonstance particulièrement difficile à travers le programme Éducation de base et développement du jeune enfant ; Objectif général 4 : assurer le développement des ressources humaines : Objectif spécifique 1 : renforcer l’équité et l’accès à l’enseignement de base et porter le taux d’inscription en première année primaire à 100 % d’ici 2009 et le taux brut de scolarisation à 100 % d’ici 2015 ; Objectif spécifique 2 : promouvoir l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur à un nombre important d’élèves et particulièrement aux filles ; Objectif spécifique 3 : accélérer l’alphabétisation des adultes pour porter le taux à 60 % en 2015 ; Objectif spécifique 4 : renforcer la formation professionnelle et en cours d’emploi ; Objectif spécifique 5 : promouvoir les politiques économiques et créatrices d’emploi. Objectif général 5 : assurer une répartition spatiale équilibrée de la population dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire, en prenant en compte la dimension environnementale. Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête | 7 Objectif spécifique 1 : assurer une meilleure couverture des besoins de base nutritionnels et alimentaires de la population et augmenter la proportion des personnes ayant accès à l’eau potable de 26 % en 1996/1997 à 80 % d’ici 2015 ; Objectif spécifique 2 : améliorer les conditions d’habitat tant en milieu urbain que rural ; Objectif 3 : promouvoir le développement intégré des milieux ruraux et urbains en prenant en compte la dimension environnementale. Le rapport bilan a révélé que pour toutes les stratégies confondues regroupant cent cinq objectifs intermédiaires, trente-neuf ont été atteints, vingt et un partiellement et quarante-cinq n’ont pas été atteints, soit un taux de réalisation de 47,1 %. En passant en revue les neuf objectifs spécifiques de la Déclaration de la Politique de Population (DPP), on note que : trois sont totalement atteints, quatre ne l’ont été que partiellement et deux restent à atteindre, soit un taux de réalisation de 56 %. De manière générale, ce sont les objectifs spécifiques, destinés à mesurer les actions gouvernementales telles que l’élaboration et la promulgation des textes de lois, les actions d’information et de sensibilisation sur les droits des enfants et des femmes ou sur le renforcement des capacités économiques des femmes qui ont connu la meilleure réussite dans leur réalisation. Par contre, les objectifs spécifiques destinés à mesurer le changement en termes d’impact des programmes et projets exécutés sont ceux qui ont le moins réussi. La formulation des objectifs globaux, spécifiques et des stratégies pour les atteindre a tenu compte des difficultés de l’opérationnalisation du document de la DPP. C’est ainsi que la structuration du document dans les parties objectifs et stratégies de mise en œuvre a totalement changé. Au niveau du cadre institutionnel, quelques modifications apportées au document méritent d’être relevées : - l’organe de programmation et de coordination de l’ensemble des activités est la Direction de la Coordination des Activités en matière de Population (DCAP) ; - au sein de chaque ministère, on désignera un point focal de la Direction de la Coordination des Activités en matière de Population ; - l’ensemble des points focaux constituera le groupe technique de coordination de la PNP, c’est-à-dire le Comité Technique de suivi et d’évaluation de la politique et des programmes de population ; - chaque région disposera d’une Commission Régionale de la Population et chaque département d’une Commission Départementale de la Population. Ces deux niveaux de structures décentralisées suffisent pour coordonner et mener des activités au niveau des régions, des départements, des sous-préfectures et des cantons. Finalement, il n’existera plus de sous-commissions sous-préfectorales et de cellules cantonales comme par le passé à cause du manque de moyens financiers et humains pour les faire fonctionner et les encadrer ; - chaque région élaborera son Programme d’Action et d’Investissements Prioritaires en matière de Population (PAIP) afin de traduire la Politique Nationale de Population en projets et en activités. Le bilan de la mise en œuvre de la Déclaration de la Politique de Population de 1994-2001 a permis de réajuster la Politique Nationale de Population tant dans ses objectifs, ses stratégies que son assise institutionnelle. Cette Politique Nationale de Population est déjà approuvée par la Commission Nationale de la Population et des Ressources Humaines et le Haut Conseil de la Population et des Ressources Humaines. Elle va bientôt être soumise à l’approbation de l’Assemblée Nationale. 8 | Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête L’approbation de la Politique Nationale de Population donnera un cadre légal pour sa mise en œuvre. Elle permettra de revoir la composition du Haut Conseil de la Population et de la Commission Nationale de la Population qui devraient être élargies aux autres ministères et associations de la société civile travaillant dans le domaine de la population. 1.2 MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE 1.2.1 Cadre Institutionnel La Deuxième Enquête Démographique et de Santé (EDST II) a été exécutée par l’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques (INSEED) avec l’appui Technique de Macro International. Elle a été financée par le Gouvernement tchadien grâce à ses propres ressources, par la Banque Mondiale à travers le Projet d’Appui au Secteur Santé (PASS) et par l’UNICEF. La coordination de l’enquête a fait appel aux linguistes de l’Université de N’Djaména et au personnel de la Santé pour la traduction des expressions et termes relatifs aux points sensibles des questionnaires (en particulier les questions sur la reproduction, l’activité sexuelle, la contraception et les maladies) dans les 14 langues principales du Tchad. Ces lexiques ont été testés et améliorés au cours des formations et du pré-test avant leur utilisation pour l’enquête principale. 1.2.2 Objectifs de l'enquête La Deuxième Enquête Démographique et de Santé au Tchad (EDST-II), réalisée auprès d'un échantillon national de femmes de 15-49 ans et d'hommes de 15-59 ans, vise à atteindre un certain nombre d'objectifs dont les principaux sont : • recueillir des données à l'échelle nationale et par milieu de résidence permettant de calculer divers indicateurs démographiques, en particulier les taux de fécondité et de mortalité infantile et juvénile ; • mesurer le niveau de mortalité maternelle au niveau national ; • analyser les facteurs directs et indirects qui déterminent les niveaux et tendances de la fécondité, telles que les structures du mariage et l'utilisation de la contraception ; • identifier les catégories de femmes susceptibles d'avoir plus ou moins d'enfants et susceptibles d'utiliser la contraception ; • mesurer les taux de connaissance et de pratique contraceptive par méthode, selon diverses caractéristiques sociodémographiques des femmes et des hommes ; • analyser les facteurs directs et indirects qui déterminent les niveaux et tendances de la mortalité ; • recueillir des données détaillées sur la santé maternelle et infantile : visites prénatales, assistance à l'accouchement, allaitement, vaccinations, supplémentation en Vitamine A, prévalence et traitement de la diarrhée et d'autres maladies chez les enfants de moins de cinq ans ; • évaluer le niveau de consommation de sel iodé ; • déterminer l'état nutritionnel des mères et des enfants de moins de cinq ans au moyen des mesures anthropométriques (poids et taille) ; Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête | 9 • recueillir des données détaillées sur la connaissance, les opinions et attitudes des femmes et des hommes vis-à-vis des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et du VIH/sida ; • recueillir des données sur les handicaps, le travail des enfants et l’enregistrement des naissances à l’état civil ; • recueillir des informations sur les connaissances et pratiques de l’excision et de l’ablation de la luette et l’opinion des femmes et des hommes par rapport à ces pratiques. De plus, l'EDST-II fournit des informations sur la disponibilité et l'accessibilité des services socioéconomiques et sanitaires au niveau des communautés. Par ailleurs, les données ont été collectées selon une méthodologie similaire à celle utilisée dans d’autres pays ayant participé au programme DHS. Ces bases de données sont utilisables et comparables au niveau international. Enfin, la réalisation de cette enquête contribue au renforcement du cadre institutionnel et au renforcement des compétences des cadres nationaux nécessaires pour entreprendre la collecte et l'analyse de données démographiques, socioéconomiques et sanitaires. 1.3 QUESTIONNAIRES Afin d’atteindre les objectifs fixés, quatre types de questionnaires ont été utilisés : 1.3.1 Questionnaire ménage Ce questionnaire permet de collecter des informations tels que le nombre de personnes composant le ménage, le sexe, l’âge, le niveau d’instruction, la prévalence des handicaps, le travail des enfants de 5-17 ans, l’enregistrement des naissances à l’état civil, etc. Des informations sur les caractéristiques du logement (approvisionnement en eau, type de toilettes, etc.) sont aussi recueillies afin d’apprécier les conditions environnementales dans lesquelles vivent les personnes enquêtées. Cependant, le but premier du questionnaire ménage est d’établir l’éligibilité des personnes à interviewer individuellement. Il permet aussi de déterminer les populations de référence pour le calcul de certains indicateurs démographiques. 1.3.2 Questionnaire femme Il comprend les sections suivantes : - caractéristiques sociodémographiques des enquêtées. Cette section porte sur le lieu de résidence, l’âge et la date de naissance, la scolarisation, l’alphabétisation, la nationalité, la religion, l’ethnie et, l’accès aux média. - reproduction. Cette section permet de collecter des informations sur les naissances vivantes que la femme a eues durant sa vie ainsi que sur leur état de survie au moment de l’enquête, sur l’état de grossesse au moment de l’enquête et sur la connaissance de la période féconde au cours du cycle mensuel. - planification familiale. Cette section porte sur la connaissance spontanée ou non des diverses méthodes contraceptives, sur leur utilisation ainsi que sur les diverses sources d’approvisionnement. Des questions concernant les raisons de non utilisation de la contraception figurent également dans cette section. - grossesses et allaitement. Cette section porte uniquement sur les naissances ayant eu lieu au cours des cinq années précédant l’enquête. Le questionnaire permet d’obtenir des 10 | Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête informations sur la période de la grossesse, les soins prénatals y compris la vaccination antitétanique, le lieu d’accouchement et la qualification de la personne ayant assisté la femme pendant l’accouchement, le retour des règles et la reprise des rapports sexuels après la naissance de l’enfant. Concernant l’allaitement, les questions portent sur sa fréquence et sa durée, sur le type d’allaitement (maternel ou artificiel), ainsi que sur l’utilisation des différents compléments. - vaccination et santé des enfants. Cette section porte sur les naissances ayant eu lieu au cours des cinq années précédant l’enquête. La section porte également sur les vaccinations incluses dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV), sur la santé des enfants de moins de cinq ans et, plus particulièrement, sur la prévalence, et le traitement de la fièvre. - nuptialité et activité sexuelle. Cette section permet de recueillir des informations sur l’état matrimonial, le régime de mariage (monogamie ou polygamie), l’âge aux premiers rapports sexuels ainsi que sur l’activité sexuelle. - connaissance et opinions sur les pratiques traditionnelles de l’excision et de l’ablation de la luette. - préférences en matière de fécondité. Cette section recueille des informations sur le désir d’enfants supplémentaires, l’intervalle entre les naissances et l’attitude concernant la taille de la famille. - caractéristiques du conjoint et activité professionnelle de la femme. Dans cette section, les questions concernent les caractéristiques socioprofessionnelles du conjoint des femmes en union et sur l’activité professionnelle des femmes. - maladies sexuellement transmissibles et VIH/sida. Cette section permet d’obtenir des informations sur la connaissance des modes de transmission et de prévention des IST ainsi qu’une prévalence déclarée des IST. - mortalité maternelle. Au niveau de cette section, on enregistre des informations sur l’âge et l’état de survie des frères et sœurs de l’enquêtée. Pour les sœurs décédées à l’âge de 12 ans ou plus, des questions supplémentaires permettent de déterminer si le décès est en rapport avec la maternité. - mesures anthropométriques. Cette section est consacrée aux mesures anthropométriques des femmes enquêtées et de leurs enfants âgés de moins de cinq ans. Ces sections permettent de calculer les différents indicateurs signalés précédemment. 1.3.3 Questionnaire homme Il s’agit également d’un questionnaire individuel comprenant les six sections suivantes : - caractéristiques sociodémographiques des enquêtés, - reproduction, - planification familiale, - nuptialité et activité sexuelle, - excision, - préférences en matière de fécondité, - Infections Sexuellement Transmissibles et VIH/Sida. Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête | 11 1.3.4 Questionnaire communautaire Il porte sur les infrastructures socioéconomiques et sanitaires des 196 grappes visitées. Cette enquête a été réalisée en même temps que l'enquête principale. Ces instruments ont été développés à partir des questionnaires de base du programme DHS, préalablement adaptés au contexte tchadien et en tenant compte des objectifs de l'enquête. Par ailleurs, environ 80 expressions et termes relatifs aux parties sensibles des questionnaires (en particulier, les questions sur la reproduction, l'activité sexuelle, la contraception, les maladies et l’excision) ont été traduits en 8 principales langues parlées au Tchad de façon à ce qu'au cours de l'enquête, les enquêtrices traduisent les questions le plus fidèlement possible. Ces lexiques ont été testés et améliorés au cours des formations et du pré-test avant leur utilisation pour l'enquête principale. 1.4 ÉCHANTILLONNAGE L'échantillon de l'EDST-II est un échantillon représentatif au niveau national, basé sur un sondage par grappes stratifié à deux degrés. Au premier degré, 196 grappes ont été tirées à partir de la liste des Zones de Dénombrement (ZD) établie lors du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 1993. Toutes les grappes sélectionnées ont fait l'objet d'un dénombrement exhaustif des ménages. Au deuxième degré, des ménages ont été tirés à partir de la liste des ménages établie lors de l'opération de dénombrement. Toutes les femmes âgées de 15 à 49 ans (résidentes habituelles ou visiteuses) qui se trouvaient dans les ménages ont été enquêtées. De plus, dans un ménage sur trois, tous les hommes de 15 à 59 ans (résidents habituels ou visiteurs) ont été enquêtés. Compte tenu de la taille variable de chaque strate (zone 1 à zone 8), constituant chacune un domaine d'études, différents taux de sondage ont été appliqués à chaque strate et les résultats ont été pondérés au niveau national. Par contre, l'échantillon est auto-pondéré au niveau de chaque domaine. Les 196 grappes sélectionnées dans l’échantillon ont pu être enquêtées au cours de l’EDST-II. Au total sur 5 512 ménages qui ont été sélectionnés, 5 369 ont pu être enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 99 % (tableau 1.1). À l’intérieur des 5 369 ménages enquêtés, 6 262 femmes âgées de 15-49 ans ont été identifiées comme étant éligibles pour l’enquête individuelle et, pour 6 085 d’entre elles, l’interview a pu être menée à bien. Le taux de réponse s’établit donc à 97 % pour l’enquête auprès des femmes. L’enquête homme a été réalisée dans un ménage sur trois : au total, 1 999 hommes de 15-59 ans ont été identifiés dans les ménages du sous-échantillon. Parmi ces 1 999 hommes devant être interviewés individuellement, 1 887 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 94 %. Quelque soit le sexe, les taux de réponse en milieu rural sont légèrement plus élevés que ceux obtenus en milieu urbain. En dehors du milieu de résidence (la ville de N’Djaména, les Autres Villes et le milieu rural), l’analyse des résultats de l’EDST-II a été effectuée en fonction d’autres critères comme la zone de résidence qui est un regroupement des régions, l’appartenance à un groupe ethnique qui est un regroupement des ethnies et également en fonction du critère de bien-être économique (cf chapitre II pour des explications détaillées). Ce regroupement obéit à un certain nombre de critères, notamment les us et coutumes et les liens historiques en ce qui concerne le regroupement des régions ; les similitudes linguistiques, les mœurs, les us et coutume et la gestion d’un même espace géographique en ce qui concerne celui des ethnies. 12 | Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête Tableau 1.1 Taille et couverture de l’échantillon Effectifs de ménages, de femmes et d’hommes sélectionnés, identifiés et enquêtés, et taux de réponse, selon le milieu de résidence, Tchad 2004 Résidence Résultat N'Djaména Autres Villes Ensemble urbain Rural Total Enquête ménages Ménages sélectionnés 1 200 1 344 2 544 2 968 5 512 Ménages identifiés 1 185 1 318 2 503 2 896 5 399 Ménages enquêtés 1 169 1 311 2 480 2 889 5 369 Taux de réponse des ménages 98,6 99,5 99,1 99,8 99,4 Enquête individuelle femme Effectif de femmes éligibles 1 392 1 594 2 986 3 276 6 262 Effectif de femmes éligibles enquêtées 1 324 1 562 2 886 3 199 6 085 Taux de réponse des femmes éligibles 95,1 98,0 96,7 97,6 97,2 Ménages pour l'enquête homme Ménages sélectionnés pour l'enquête homme 393 445 838 976 1 814 Ménages identifiés 390 439 829 952 1 781 Ménages enquêtés 384 436 820 950 1 770 Taux de réponse des ménages pour l'enquête homme 98,5 99,3 98,9 99,8 99,4 Enquêtes individuelle hommes Nombre d'hommes éligibles 588 517 1 105 894 1 999 Nombre d'hommes éligibles enquêtés 549 493 1 042 845 1 887 Taux de réponse des hommes éligibles 93,4 95,4 94,3 94,5 94,4 Les milieux de résidence retenus sont : la ville de N'Djaména, les Autres Villes et le milieu rural. Un regroupement des 18 régions a été effectué afin de permettre de disposer des indicateurs au niveau régional. Les 18 régions sont regroupées comme suit : - Zone 1 : N’Djaména - Zone 2 : BET, Kanem et Lac - Zone 3 : Batha, Guéra et Salamat - Zone 4 : Ouaddaï et Wadi Fira - Zone 5 : Hadjer Lamis et Chari Baguirmi - Zone 6 : Mayo Kebbi Est et Mayo Kebbi Ouest - Zone 7 : Logone Occidental, Logone Oriental et Tandjilé - Zone 8 : Mandoul et Moyen Chari. Au Recensement Général de la Population de l’Habitat de 1993, plus d’une centaine d’ethnies ont été répertoriées. Ces ethnies ont été regroupées en 13 grands groupes, en tenant compte des similitudes linguistiques, des mœurs, des us et coutumes et de la gestion d’un même espace. Il s’agit des grands groupes suivants : 1. OUADDAÏ : Maba, Bachas, Karanga, Massalit, Aboucharib, Assongori, Mararit, Mimi, Tama 2. PEUL Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête | 13 3. FOULBE 4. SARA : Ngambaye, Gor, Bédjonde, Goulaye, Mbaye, Sara Madingaye, Noi (ou Nogne), Sara Kaba, Ngama, Mboum, Daye. 5. TANDJILE : Besmé, Kabalaye, Goundo, Kimré, Kouang (ou Gam), Lélé, Mangsé. 6. GORANE : Bilia, Zaghawa, Bideyat, Daza, Teda. 7. HADJARAI 8. KANEM-BORNOU : Kanembou, Bornou, Kanouri, Boudouma, Kotoko. 9. LAC IRO : Rounga, Goula, (ou Bone), Routo (ou Louto). 10. MAYO KEBBI : Kim, Moundang, Guiziga, Guidar, Mombaye, Massa, Mouloui, Mousgom, Mousseye, Dombaye, Lamé (ou pévé), Zimé (ou Kado), Toupouri, Kéra. 11. ARABE : Babalia, Béni Said (ou Beni Seid), Ghawalmé, Hassa’one, Beni Hassan, Hamat, Hémadjié, Houmour, Missirié, Zourouk, Ouled Sliman, Rachid, Salamat, Toundjour, Tribus Arabes de l’est, Autres Arabe. 12. BAGUIRMI : Barma, Bodoré, Boua, Gori, Miltou, Ndam (ou Ndom), Niellim, Saroua, Toumak, Tounia. 13. FITRI BATHA : Médégo, Boulala, Kouka, Mesmédjé (ou Masmadjé), Massalat. 1.5 DÉROULEMENT DES ACTIVITÉS 1.5.1 Cartographie L’opération de cartographie et de dénombrement des ménages des 196 grappes de l’échantillon a débuté au mois d’avril 2004 et s’est achevée au mois de mai 2004, soit deux mois de travail pour cette activité. Vingt-huit agents cartographes et énumérateurs, préalablement formés, étaient chargés de ce travail. 1.5.2 Enquête pilote Au mois de mai 2004, les questionnaires en français ont été testés, en utilisant les lexiques en langues nationales, dans le cadre d’une pré-enquête à laquelle ont participé 22 enquêtrices et enquêteurs. Cette pré-enquête a duré cinq jours et s’est déroulée sur deux zones de la ville de N’Djaména et deux zones rurales qui ne faisaient pas partie de l’échantillon de l’enquête. Cette opération a permis de réviser les questionnaires ainsi que les lexiques en langues nationales. 1.5.3 Enquête principale La formation pour l’enquête principale a duré quatre semaines pendant lesquelles différents consultants nationaux sont intervenus pour présenter aux enquêtrices et enquêteurs un panorama complet de l’état sanitaire du pays et leur expliquer l’importance de l’EDST-II. À l’issue de la formation, huit équipes, chacune composée de trois enquêtrices, d’un enquêteur chargé des enquêtes auprès des hommes, d’un chef d’équipe, d’une contrôleuse et d’un chauffeur, ont visité les grappes sélectionnées pour procéder aux interviews. La collecte des données s’est déroulée de 23 juillet au 10 décembre 2004. 1.5.4 Traitement des données La saisie des données sur micro-ordinateur a débuté une semaine après le démarrage de l'enquête sur le terrain, en utilisant le logiciel CSPro, développé conjointement par le Bureau du Recensement des Etats-Unis, le Programme DHS, et le Serpro S.A. Deux personnes étaient chargées de la vérification des questionnaires ainsi que de la codification des questions relatives aux catégories socioprofessionnelles. La 14 | Caractéristiques du Pays et Méthodologie de l’Enquête saisie a été réalisée par quatorze opérateurs, assistés de deux contrôleurs et supervisés par l'équipe technique. Tous les questionnaires ont fait l'objet d'une double saisie, ce qui a permis d'éliminer du fichier, les erreurs dues à la saisie. Par ailleurs, un programme de contrôle de qualité permettait de détecter, pour chaque équipe, certaines des principales erreurs de collecte. Ces informations étaient immédiatement répercutées sur les équipes de terrain lors des missions de supervision afin d'améliorer la qualité des données. À la suite de la saisie, les données ont été éditées en vue de vérifier la cohérence interne des réponses. La vérification finale a été réalisée par un informaticien et un démographe du programme DHS, utilisant une technique éprouvée au cours de dizaines d'enquêtes similaires. 1.5.5 Analyse Comme à l’ESDT-I, les travaux d’analyse ont été réalisés en collaboration avec Macro International. Contrairement à l’EDST-I qui comportait 12 chapitres, l’EDST-II en comporte 16. Cette augmentation du nombre de chapitres est liée au rajout de nouveaux thèmes jugés utiles par les membres du Comité de pilotage de l’EDST-II ; il s’agit des thèmes suivants : le handicap, l’ablation de la luette, l’excision et le travail des enfants. Sur les seize chapitres, treize ont été traités par les Experts nationaux et trois par ORC Macro International. Un séminaire d’harmonisation et de pré-finalisation du rapport national, d’une durée de cinq jours a été organisé du 8 au 13 août 2005 à N’Djaména au Tchad. Tous les chapitres traités ont été centralisés à l’INSEED un mois avant pour être reproduits et distribués aux différents consultants et personnes ressources pour lecture et observations avant l’atelier de validation. Excepté les Experts de Macro, le séminaire a regroupé en plus des analystes nationaux, les personnes ressources venant du ministère de la Santé Publique, du ministère de l’Éducation Nationale, du ministère de l’Action Sociale et de la Famille et de l’Université du Tchad. Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants | 15 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES ET SITUATION DES ENFANTS 2 Kostelngar Nodjimadji Ce chapitre porte sur les caractéristiques sociodémographiques de la population des ménages (structure par âge et sexe, taux de fréquentation scolaire, niveau d’instruction). Il aborde également les caractéristiques des logements ainsi que les biens durables possédés par les ménages. L’objectif de ce chapitre est donc de présenter un profil de la population des ménages et quelques caractéristiques de l’environnement socioéconomique dans lesquels vivent les hommes, les femmes et les enfants ciblés par l’enquête. Une telle description est essentielle dans la mesure où ces caractéristiques socioéconomiques et environnementales sont des déterminants des conditions de vie et de l’état de santé de la population. Ce chapitre porte également sur la situation des enfants du point de vue de leur statut légal, de la survie de leurs parents, de leur scolarisation, ainsi que sur le travail des enfants. En préambule à ce chapitre, il convient d’introduire le concept de bien-être économique du ménage qui sera utilisé dans la suite de ce chapitre ainsi que dans tous les chapitres qui suivent. L'indice de bien-être économique est construit à partir des données sur les biens des ménages (voir section 2.4 - Conditions de vie) et en utilisant l'analyse en composante principale. Les informations sur les biens des ménages proviennent des réponses aux questions relatives à la possession par les ménages de certains biens durables (la télévision, la radio ou la voiture, etc.) et celles concernant certaines caractéristiques du logement comme la disponibilité de l'électricité, le type d'approvisionnement en eau, le type de toilettes, le type de sol du logement, le nombre de pièces utilisées pour dormir, etc. Cet indice est construit de la manière suivante : • on affecte à chacun des biens ou caractéristiques un poids (score ou coefficient) généré à partir d'une analyse en composante principale ; • les scores des biens qui en résultent sont standardisés selon une distribution normale standard de moyenne 0 et d'écart type 1 (Gwatkin et al., 2000) ; • on attribue à chaque ménage un score pour chaque bien et on fait la somme de tous les scores par ménage ; • les ménages sont classés par ordre croissant de score total et divisés en 5 catégories d’effectifs égaux, appelés quintiles. On établie ainsi une échelle allant de 1 (quintile le plus pauvre) à 5 (quintile le plus riche) : • le score de chaque ménage est affecté aux individus qui le composent. Les individus sont ainsi repartis dans les différentes catégories. 2.1 POPULATION DES MÉNAGES 2.1.1 Structure par sexe et âge de la population L’étude de la structure par sexe et âge d’une population est capitale puisqu’elle permet de mettre en évidence le poids de certains sous-groupes de population par rapport à d’autres. À son tour, la connaissance de ces sous-groupes de population permet d’orienter la politique de population. Le tableau 2.1 présente la répartition par âge et sexe de la population des ménages enquêtés, selon le milieu de 16 | Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants Tableau 2.1 Population des ménages par âge et sexe Répartition (en %) de la population (de fait) des ménages par groupe d'âges quinquennal, selon le milieu de résidence et le sexe, Tchad 2004 Urbain Rural Ensemble Groupe d'âges Masculin Féminin Ensemble Masculin Féminin Ensemble Masculin Féminin Ensemble <5 17,7 16,8 17,3 20,8 18,5 19,6 20,1 18,1 19,1 5-9 15,3 15,8 15,5 20,3 18,4 19,3 19,2 17,9 18,5 10-14 13,9 13,7 13,8 14,9 13,0 13,9 14,7 13,1 13,9 15-19 10,7 11,5 11,1 8,7 8,9 8,8 9,1 9,5 9,3 20-24 9,2 8,5 8,9 5,8 7,3 6,6 6,6 7,5 7,1 25-29 8,1 8,0 8,1 4,7 7,9 6,4 5,5 8,0 6,7 30-34 6,0 5,5 5,7 4,7 5,4 5,0 4,9 5,4 5,2 35-39 4,2 5,1 4,7 4,0 4,4 4,2 4,1 4,5 4,3 40-44 4,1 3,3 3,7 3,8 3,8 3,8 3,9 3,7 3,8 45-49 3,7 3,4 3,6 3,1 3,8 3,5 3,2 3,7 3,5 50-54 2,1 2,9 2,5 2,5 2,8 2,7 2,4 2,8 2,6 55-59 1,2 1,6 1,4 1,7 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 60-64 1,5 1,4 1,5 1,6 1,7 1,7 1,6 1,6 1,6 65-69 0,9 0,8 0,9 1,1 0,9 1,0 1,0 0,9 1,0 70-74 0,8 0,9 0,8 1,2 0,9 1,1 1,1 0,9 1,0 75-79 0,4 0,4 0,4 0,5 0,2 0,3 0,4 0,2 0,3 80 + 0,3 0,4 0,3 0,7 0,5 0,6 0,6 0,5 0,6 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Effectif 2 983 2 845 5 828 10 532 11 519 22 052 13 515 14 364 27 879 résidence. L’enquête ménage a touché 27 879 personnes dont 22 052 en milieu rural. La proportion de femmes dans la population est de 52 %, proportion identique à celle du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 1993 et de l’Enquête Démographique et de Santé (EDST-I) de 1996-1997. La pyramide des âges présente une base élargie qui se rétrécit rapidement au fur et à mesure que l’on avance vers les âges élevés, forme caractéristique des populations à forte proportion de jeunes et à forte fécondité (graphique 2.1). En effet, cette répartition par âge permet de constater que la population tchadienne est relativement jeune puisque 38 % de la population est âgée de moins de 10 ans et 52 % de moins de 15 ans. La structure de la population des ménages révèle une prédominance du sexe masculin dans la tranche d’âge 0-14 ans. De 15 à 54 ans, la tendance inverse s’observe. Cela pourrait s’expliquer par les migrations internationales sélectives des hommes, notamment vers les pays voisins pour la recherche de travail. À partir de 65 ans, les proportions d’hommes deviennent à nouveau plus importantes que celles des femmes. De manière générale, le rapport de masculinité s’établit à 94 hommes pour 100 femmes (contre 91 hommes pour 100 femmes à l’EDST-I de 1996-1997). En considérant le milieu résidence, on constate qu’en milieu rural, la proportion de femme est plus élevée (52 %) que celle des hommes. Par contre, en milieu urbain, c’est la tendance inverse qui est observée : 51 % d’hommes contre 49 % de femmes. Comme constaté au niveau national, en milieu rural, on note aussi une prédominance d’hommes dans la tranche d’âges 0-14 ans. À partir de 15 ans et jusqu’à 55 ans, la situation s’inverse au profit des femmes. En milieu urbain, la tendance est globalement la même Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants | 17 mais avec des écarts beaucoup plus réduits entre les proportions d’hommes et de femmes et avec quelques irrégularités dans les groupes d’âges 5-9 ans et 15-19 ans où les hommes sont relativement moins nombreux que les femmes. Cette situation pourrait résulter du phénomène migratoire, principalement de jeunes filles rurales placées dans des familles urbaines notamment pour des raisons de travail et, à un moindre degré, pour des raisons de scolarisation. 2.1.2 Taille et composition des ménages Le tableau 2.2 fournit des informations sur le sexe des chefs de ménage, le nombre de membres habituels et la taille moyenne des ménages, selon le milieu de résidence. Tableau 2.2 Composition des ménages Répartition (en %) des ménages par sexe du chef du ménage et taille du ménage, selon le milieu de résidence, Tchad 2004 Caractéristique N'Djaména Autres Villes Ensemble urbain Rural Ensemble Sexe du chef de ménage Masculin 83,1 75,4 78,5 80,9 80,4 Féminin 16,9 24,6 21,5 19,1 19,6 Effectif des résidents habituels 1 12,8 13,6 13,3 6,8 8,1 2 9,9 9,5 9,7 10,4 10,3 3 11,5 11,3 11,4 12,9 12,6 4 12,4 11,2 11,7 14,9 14,3 5 11,5 11,6 11,5 13,4 13,1 6 8,3 10,5 9,6 11,4 11,0 7 6,8 9,2 8,3 10,3 9,9 8 6,2 6,2 6,2 7,9 7,6 9 ou plus 20,6 16,8 18,3 11,9 13,2 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Effectif de ménages 432 642 1 074 4 295 5 369 Taille moyenne 5,6 5,4 5,5 5,3 5,4 Note : Tableau basé sur la population de droit, c’est-à-dire les résidents habituels. EDST-II 2004 Graphique 2.1 Pyramide des âges de la population 80 + 75-79 70-74 65-69 60-64 55-59 50-54 45-49 40-44 35-39 30-34 25-29 20-24 15-19 10-14 5-9 <5 Âge 0246810 0 2 4 6 8 10 Hommes Femmes Pourcentage 18 | Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants Il ressort de ce tableau que sur cent ménages, vingt sont dirigés par une femme. Par rapport au niveau observé à l’EDST-I de 1996-97, la proportion de ménages dirigés par une femme a légèrement baissé, passant de 22 % à 20 %. La proportion de ménages dirigés par une femme est légèrement plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (22 % contre 19 %). Dans les Autres Villes, cette proportion est de 25 % contre 17 % à N’Djaména. Comparé au niveau observé en 1996-97, la proportion des femmes chefs de ménages est passée de 20 % à 17 % pour la ville de N’Djaména. En ce qui concerne la taille, 8 % des ménages sont composés d’une seule personne. Les ménages de 2 à 6 personnes sont les plus fréquents (10 % à 14 %) avec un maximum pour les ménages de 4 personnes (14 %). Près d’un tiers des ménages (31 %) sont de grande taille et comportent 7 membres ou plus. En milieu urbain, la proportion de ménages composés d’une seule personne est plus élevée qu’en milieu rural : 13 % contre 7 %. La proportion de ménages de grande taille (7 membres ou plus) est aussi légèrement plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (33 % contre 30 %), en particulier à N’Djaména où 21 % des ménages comptent 9 personnes ou plus. Ce résultat est surprenant car on pourrait s’attendre à trouver les ménages de grande dimension principalement en milieu rural. La taille moyenne s’établit à 5,4 personnes par ménage et ne varie qu’assez peu selon le milieu de résidence, d’un minimum de 5,3 en milieu rural contre 5,6 à N’Djaména. 2.1.3 Niveau d'instruction et fréquentation scolaire Les tableaux 2.3.1 et 2.3.2 présentent, pour chaque sexe, la répartition de la population de six ans ou plus des ménages enquêtés selon le niveau d’instruction atteint, l’âge et certaines caractéristiques sociodémographiques. Une proportion importante de la population tchadienne âgée de 6 ans ou plus n’a jamais fréquenté l’école et, plus particulièrement, les femmes (73 % contre 54 % pour les hommes). Un tiers des hommes (34 %) et moins d’un quart des femmes (23 %) ont fréquenté l’école primaire. Le pourcentage de femmes ayant atteint, au moins, le niveau secondaire se situe à 4 % contre 12 % pour les hommes. Par rapport à l’EDST-I, on constate une légère amélioration de la scolarisation des femmes. En effet, la proportion de femmes sans instruction est passée de 78 % en 1996-97 à 73 % en 2004. De même, on constate chez les hommes une légère amélioration de la scolarisation : 56 % d’hommes sans instruction en 1996-97 contre 54 % en 2004. On constate que des générations les plus âgées aux plus jeunes, la proportion d’hommes sans instruction est passée de 92 % à 65 ans ou plus à 40 % à 10-14 ans. Cependant il faut relever la forte proportion d’enfants de 6 à 9 ans qui n’ont jamais fréquenté l’école (63 %). La même tendance est observée chez les femmes avec de proportions plus élevées. Néanmois, des générations les plus âgées aux plus jeunes, la proportion des femmes sans instruction passe de 99 % à 60 ans ou plus à 54 % dans la génération des 10-14 ans ; la proportion des filles de 6-9 ans n’ayant jamais fréquenté l’école atteint 72 %. Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants | 19 Tableau 2.3.1 Niveau d'instruction de la population des hommes Répartition (en %) de la population (de fait) des hommes des ménages, âgés de six ans et plus par niveau d'instruction atteint, selon l'âge et certaines caractéristiques sociodémographiques, Tchad 2004 Caractéristique sociodémographique Aucune instruction Primaire Secondaire Supérieur Total1 Effectif Groupe d'âges 6-9 62,7 37,2 0,0 0,0 100,0 2 082 10-14 40,2 55,3 4,4 0,0 100,0 1 985 15-19 41,8 34,5 23,3 0,2 100,0 1 231 20-24 40,2 27,8 29,9 1,7 100,0 888 25-29 39,1 32,0 25,4 3,1 100,0 738 30-34 54,3 26,6 14,9 3,9 100,0 668 35-39 60,1 25,8 11,6 2,1 100,0 549 40-44 65,2 21,7 10,4 2,3 100,0 523 45-49 60,8 29,6 7,2 2,2 100,0 433 50-54 67,7 23,5 7,1 1,4 100,0 321 55-59 72,1 21,6 4,6 1,2 100,0 213 60-64 88,4 5,8 4,9 0,8 100,0 215 65+ 91,7 6,9 0,5 0,3 100,0 438 Résidence N'Djaména 27,1 31,9 32,2 8,4 100,0 1 049 Autres Villes 37,8 40,1 20,0 1,5 100,0 1 326 Ensemble urbain 33,1 36,5 25,4 4,6 100,0 2 375 Rural 59,9 33,4 6,6 0,0 100,0 7 911 Zone2 Zone 1 27,1 31,9 32,2 8,4 100,0 1 049 Zone 2 80,1 16,2 3,6 0,1 100,0 1 241 Zone 3 72,5 24,1 3,3 0,2 100,0 1 311 Zone 4 87,5 8,0 4,0 0,4 100,0 839 Zone 5 85,6 12,8 1,4 0,1 100,0 1 141 Zone 6 33,4 43,2 23,2 0,3 100,0 990 Zone 7 28,8 57,9 12,7 0,4 100,0 2 292 Zone 8 41,9 48,1 8,8 0,1 100,0 1 424 Quintile de bien- être économique Le plus pauvre 90,1 9,8 0,1 0,0 100,0 1 918 Second 55,3 39,3 5,1 0,1 100,0 2 135 Moyen 53,8 38,5 7,4 0,0 100,0 1 835 Quatrième 43,4 44,1 12,2 0,1 100,0 2 099 Le plus riche 31,3 36,7 27,0 4,6 100,0 2 298 Ensemble2 53,7 34,1 10,9 1,1 100,0 10 286 Note : Les 18 régions administratives sont regroupées comme suit : Zone 1 (N’Djaména), Zone 2 (BET, Kanem et Lac), Zone 3 (Batha, Guéra et Salamat), Zone 4 (Ouaddaï et Wadi Fira), Zone 5 (Hadjer Lamis et Chari Baguirmi), Zone 6 (Mayo Kebbi Est et Mayo Kebbi Ouest), Zone 7 (Logone Occidental, Logone Oriental et Tandjilé), Zone 8 (Mandoul et Moyen Chari). Note : Les catégories de niveau d’instruction font référence au plus haut niveau d’instruction atteint que ce niveau ait été achevé ou non. 1 Y compris les non déterminés. 2 Y compris 1 homme dont l’âge est non déterminé. 20 | Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants Tableau 2.3.2 Niveau d'instruction de la population des femmes Répartition (en %) de la population (de fait) des femmes des ménages, âgées de six ans et plus par niveau d'instruction atteint, selon l'âge et certaines caractéristiques sociodémographiques, Tchad 2004 Caractéristique sociodémographique Aucune instruction Primaire Secondaire Supérieur Total1 Effectif Groupe d'âges 6-9 71,6 28,2 0,1 0,0 100,0 2 065 10-14 54,3 42,9 2,8 0,0 100,0 1 882 15-19 61,2 27,5 10,7 0,3 100,0 1 358 20-24 69,6 21,1 8,8 0,4 100,0 1 081 25-29 75,5 17,9 5,9 0,6 100,0 1 142 30-34 80,0 17,0 2,5 0,5 100,0 776 35-39 82,2 14,7 2,7 0,4 100,0 650 40-44 82,3 15,5 2,0 0,2 100,0 529 45-49 90,0 8,6 0,9 0,5 100,0 535 50-54 93,1 6,1 0,8 0,1 100,0 407 55-59 98,4 1,5 0,0 0,0 100,0 230 60-64 99,2 0,8 0,0 0,0 100,0 234 65+ 98,5 1,5 0,0 0,0 100,0 367 Résidence N'Djaména 42,7 33,3 21,4 2,3 100,0 896 Autres Villes 58,3 32,6 8,9 0,1 100,0 1 387 Ensemble urbain 52,2 32,9 13,8 1,0 100,0 2 283 Rural 78,3 20,5 1,2 0,0 100,0 8 977 Zone Zone 1 42,7 33,3 21,4 2,3 100,0 896 Zone 2 90,3 9,1 0,5 0,0 100,0 1 402 Zone 3 86,3 13,0 0,7 0,0 100,0 1 522 Zone 4 94,0 4,5 1,4 0,0 100,0 1 059 Zone 5 92,0 7,0 0,9 0,0 100,0 1 256 Zone 6 58,9 34,8 6,3 0,0 100,0 1 216 Zone 7 60,7 36,2 2,8 0,2 100,0 2 358 Zone 8 61,6 35,6 2,7 0,0 100,0 1 550 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 95,9 4,0 0,0 0,0 100,0 2 312 Second 77,0 22,3 0,6 0,0 100,0 2 518 Moyen 76,7 21,8 1,3 0,1 100,0 2 038 Quatrième 63,9 33,3 2,8 0,0 100,0 2 261 Le plus riche 49,5 34,6 14,7 1,0 100,0 2 131 Ensemble2 73,0 23,0 3,7 0,2 100,0 11 259 1 Y compris les non déterminés. 2 Y compris 3 femmes dont l’âge est non déterminé. Les données selon le milieu de résidence mettent en évidence des écarts importants de scolarisation. En milieu rural, 60 % des hommes et 78 % des femmes n’ont pas d’instruction contre respectivement, 33 % et 52 % en milieu urbain. C’est à N’Djaména que la proportion d’hommes et de femmes sans aucune instruction est la plus faible (respectivement, 27 % et 43 %). Du point de vue régional, mis à part N’Djaména (zone 1) et dans une moindre mesure, les régions méridionales du pays (zone 6 - Mayo Kebbi Est et Mayo Kebbi Ouest, zone 7 - Logone Occidental, Logone Oriental et Tandjilé, et zone 8 - Mandoul et Moyen Chari), les pourcentages de population sans instruction sont très élevés. En effet, la proportion d’hommes sans instruction varie d’un minimum de 73 % dans la zone 3 (Batha, Guéra et Salamat) à un maximum de 88 % dans la zone 4 (Ouaddaï et Wadi Fira). Chez les Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants | 21 femmes, cette prortion varie d’un minimum de 43 % dans la zone 1 (N’Djaména) à un maximum de 94 % dans la zone 4 (Ouaddaï et Wadi Fira). En d’autres termes, seulement 12 % des hommes et 6 % des femmes de la zone 4 ont fréquenté, à un moment donné, un établissement scolaire. Du point de vue du niveau de bien-être économique, que ce soit chez les hommes ou les femmes, la proportion sans niveau d’instruction est plus élevée chez les personnes vivant dans les ménages les plus pauvres (90 % des hommes et 96 % des femmes) et baisse régulièrement avec l’augmentation du niveau de bien-être pour atteindre le minimum chez les plus riches (31 % des hommes et 50 % des femmes). De manière générale, quelle que soit la caractéristique sociodémographique, rares sont ceux qui ont atteint le niveau secondaire. Le niveau d’accès au système éducatif de la population est un des indicateurs clés du niveau de développement socioéconomique d’un pays. Au cours de l’enquête, des questions relatives à la fréquentation scolaire actuelle ont été posées pour toutes les personnes âgées de 6-24 ans. Le tableau 2.4 présente la proportion de la population des ménages, âgée de 6 à 24 ans, fréquentant un établissement scolaire selon l’âge et le milieu de résidence. Tableau 2.4 Taux de fréquentation scolaire Proportion de la population (de fait) des ménages, âgée de 6 à 24 ans, fréquentant un établissement scolaire, par âge, selon le sexe et le milieu de résidence, Tchad 2004 Masculin Féminin Ensemble Groupe d'âges N'Djaména Autres Villes Ensemble urbain Rural Ensemble N'Djaména Autres Villes Ensemble urbain Rural Ensemble N'Djaména Autres Villes Ensemble urbain Rural Ensemble 6-10 77,7 61,5 67,2 43,5 47,7 69,7 51,3 58,2 30,1 35,2 73,7 56,5 62,8 36,9 41,5 11-15 88,9 73,9 80,4 67,3 70,2 76,9 60,7 67,6 35,5 42,4 83,0 67,4 74,1 51,6 56,5 6-15 83,3 66,7 73,1 52,7 56,7 73,1 55,3 62,4 32,2 38,1 78,2 61,1 67,8 42,6 47,5 16-20 66,1 61,6 63,7 44,9 50,3 46,5 33,0 38,6 9,7 16,6 56,7 46,8 51,2 25,1 31,9 21-24 52,6 35,2 43,8 27,5 32,6 28,9 16,4 21,6 1,9 6,3 43,1 26,0 33,8 13,1 18,6 Le taux de fréquentation scolaire est le rapport du nombre de personnes d'un groupe d'âges donné fréquentant actuellement un établissement scolaire à la population totale de ce groupe d'âges. Au niveau national, ce taux est de 42 % (36 % à l’EDST-I) chez les enfants de 6-10 ans et atteint son maximum à 11-15 ans (57 % contre 49 % à l’EDST-I). Globalement, le taux est de 48 % pour les enfants de la tranche d’âges 6-15 ans. À 16-20 ans, âges correspondant, en principe, au niveau secondaire, ce taux tombe à 32 % (27 % à l’EDST-I). À 21-24 ans, seulement 19 % (15 % à l’EDST-I) fréquentent actuellement l’école. Le degré de fréquentation scolaire selon le sexe présente de fortes disparités. En effet, le taux de fréquentation scolaire des garçons est de 57 % pour le groupe d'âges 6-15 ans contre seulement 38 % chez les filles. Ces taux étaient respectivement de 52 % et de 30% en 1996-97. Cet écart se creuse au fur et à mesure que l'âge et le niveau d'étude augmentent : à 16-20 ans, 50 % (48 % à l’EDST-I) des garçons sont scolarisés contre seulement 17 % (11 % à l’EDST-I) des filles ; à 21-24 ans, ce taux chute à 33 % chez les garçons contre seulement 6 % chez les filles. Ainsi, malgré les efforts réalisés en vue de l’amélioration de la scolarisation des filles et de la réduction de l’écart qui existe entre filles et garçons, l’écart de niveau d’instruction entre les hommes et les femmes persiste. Si l’on considère le milieu de résidence, on constate que le taux de fréquentation scolaire est beaucoup plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural et l'écart s'accentue avec l'âge. En effet, dans la 22 | Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants tranche d’âges 6-15 ans, le taux de fréquentation scolaire est de 68 % en milieu urbain contre 43 % en milieu rural. Entre 16 et 20 ans, les jeunes résidant en milieu urbain sont deux fois plus scolarisés que ceux du milieu rural (51 % contre 25 %) ; à 21-24 ans, ces taux sont respectivement de 34 % contre 13 %. Ces grands écarts de scolarisation observés selon le milieu de résidence s’expliquent par la concentration des infrastructures scolaires dans les centres urbains, favorisant ainsi les jeunes d’âge scolaire vivant dans ce milieu. À contrario, dans les campagnes, en plus de la rareté des écoles à cycles complets, le comportement des parents enclins à faire travailler les enfants dans les champs contribuerait aussi à freiner la scolarisation des enfants. Le graphique 2.2 présente le pourcentage de la population des ménages âgée de 5-24 ans fréquentant l’école par âge et par sexe. On observe sur ce graphique que seulement 27 % des garçons et 20 % des filles de 6 ans fréquentent l’école. Les taux de fréquentation augmentent avec l’âge jusqu’à 11 ans chez les garçons où ils atteignent 74 % tandis que chez les filles, le taux de fréquentation maximum est atteint à 14 ans (51 %). Ces résultats traduisent le fait qu’une proportion importante d’enfants n’entrent dans le système scolaire qu’à un âge plus avancé que l’âge normal. De 11 % à 14 %, les taux se maintiennent à un niveau relativement élevé chez les garçons (au-dessus de 70 %), pour diminuer ensuite régulièrement au-delà de 15 ans. Chez les filles par contre, ces taux diminuent plus rapidement que chez les garçons creusant ainsi l’écart qui existe entre les deux sexes pour tomber à moins de 10 % à partir de 20 ans. Graphique 2.2 Taux de fréquentation scolaire par âge (Pourcentage de la population de 5-24 ans fréquentant l'école par âge et sexe) EDST-II 2004 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Âge 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Pourcentage Hommes Femmes 2. 2 CONDITIONS DE VIE 2.2.1 Caractéristiques des logements Lors de l’enquête ménage, on s’est intéressé à certaines caractéristiques du logement (disponibilité de l’électricité, approvisionnement en eau, matériaux du toit et revêtement du sol, type de toilettes). On a également recueilli des informations sur la possession d’un certain nombre d’équipements modernes (radio, télévision, réfrigérateur, bicyclette, motocyclette, véhicule). Ces caractéristiques permettent d’apprécier le niveau socioéconomique des ménages. Ce sont, en outre, des éléments qui Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants | 23 entrent en compte dans l’amélioration des conditions de vie et partant dans l’amélioration de l’état de santé et du bien-être de la population. L’examen du tableau 2.5 révèle qu’au niveau national, seulement 4 % de ménages disposent de l’électricité. Par rapport à 1996-97 (2 %), on constate une augmentation minime de la possession de l’électricité en huit ans : l’électricité demeure un luxe pour les ménages tchadiens. Les résultats mettent en évidence des disparités importantes selon le milieu de résidence. En milieu rural, moins d’un pour cent (0,3 %) des ménages disposent de l’électricité contre 16 % en milieu urbain. C’est à N’Djaména que la proportion de ménages ayant l’électricité est la plus élevée (29 %). Dans les autres centres urbains, cette proportion n’est que de 8 %. Concernant l’approvisionnement en eau destinée à la consommation, il apparaît qu’au niveau national, 31 % des ménages consomment de l’eau provenant des puits traditionnels communautaires, 23 % consomment l’eau des puits modernes communautaires et 12 % utilisent de l’eau d’une source non protégée comme l’eau de fleuve, de rivière, de lac ou marigot alors qu’on sait que la consommation de l’eau de telle source peut provoquer de sérieux problèmes de santé. En milieu rural, les sources telles que les puits traditionnels publics au communautaires constituent un des principaux modes d’approvisionne- ment en eau (37 %). En milieu urbain, la fontaine publique est la principale source d’approvisionnement en eau (23 %) ; suivent les ménages possédant un robinet soit dans leur logement ou dans la cour (19 %) et ceux qui s’approvisionnent auprès des revendeurs d’eau des puits modernes ou forage (17 %). Si l’on considère que l’eau provenant des puits modernes, forages, des robinets et des sources protégées est considérée comme de l’eau potable, alors 36 % des ménages résidant au Tchad consomment de l’eau potable (27 % à l’EDST-I). Cette proportion varie de 30 % en milieu rural à 57 % en milieu urbain. À N’Djaména, 61 % des ménages ont accès à de l’eau potable. Il ressort également du tableau 2.5 que plus de deux ménages sur cinq (45 %) mettent moins de 15 minutes pour s’approvisionner en eau. Cette proportion est plus élevée en milieu urbain (74 %) qu’en milieu rural (37 %). Le temps médian d’approvisionnement en eau de consommation est de 14,5 minutes au niveau national. Par rapport à l’EDST-I, il y a une relative amélioration du temps pour s’approvisionner en eau. En effet, en 1996-97, ce temps médian était de 20 minutes. Ces résultats montrent qu’il y a encore beaucoup d’efforts à fournir pour améliorer la disponibilité en eau de la population. En ce qui concerne le type de toilettes dont disposent les ménages, les données du tableau 2.5 montrent qu’une proportion élevée de ménages tchadiens ne possèdent pas de toilettes et utilisent la nature comme lieux d’aisance (74 %). Cette proportion n’a pratiquement pas changé depuis la première EDST-I (73 %). Moins d’un ménage sur cinq (22 %) utilise des latrines rudimentaires et seulement 2 % des fosses ou latrines améliorées. En milieu rural, 88 % des ménages ne disposent pas de toilettes. En milieu urbain, par contre, 65 % des ménages utilisent les fosses rudimentaires et il faut aussi relever que 18 % des ménages urbains utilisent la nature comme lieux d’aisance. Plus de la moitié des ménages tchadiens utilisent la lampe à pétrole pour s’éclairer (57 %) suivi du bois/tige/paille qui est utilisé par 26 % des ménages. La lampe à pétrole est utilisée par 81 % des ménages urbains contre 51 % des ménages ruraux. À N’Djaména, l’électricité est utilisée pour l’éclairage par 20 % des ménages (17 % à l’EDST-I). 24 | Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants Tableau 2.5 Caractéristiques des logements Répartition (en %) des ménages par caractéristiques des logements, selon le milieu de résidence, Tchad 2004 Caractéristiques des logements N'Djaména Autres Villes Ensemble urbain Rural Ensemble Électricité (du réseau ou personnelle) Oui 29,2 7,8 16,4 0,3 3,5 Non 70,8 92,2 83,6 99,7 96,5 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Provenance de l'eau pour boire Robinet dans logement/cour 27,6 12,5 18,6 0,0 3,7 Fontaine publique 20,9 25,1 23,4 2,6 6,7 Puits traditionnel dans la cour 7,2 11,3 9,7 8,5 8,7 Puits traditionnel public/communautaire 1,0 15,3 9,6 36,5 31,1 Puits moderne/forage dans cour 4,7 1,3 2,7 0,9 1,3 Puits moderne/forage public/communautaire 5,8 13,4 10,4 26,5 23,2 Source protégée 1,5 1,5 1,5 0,4 0,6 Source non protégée/fleuve/rivière/canal 0,0 2,3 1,4 15,0 12,3 Mare/lac/marigot 0,0 0,5 0,3 8,4 6,7 Vendeur d'eau de puits moderne/forage 27,2 10,0 16,9 0,0 3,4 Vendeur d'eau d’autres sources 2,6 4,5 3,7 0,5 1,1 Autre/ND 1,5 2,2 1,9 0,9 1,0 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Temps nécessaire pour s'approvisionner en eau Moins de 15 minutes (%) 85,9 65,8 73,9 37,3 44,6 Temps médian pour s'approvisionner en eau (en minutes) 0,0 5,4 - 19,1 14,5 Type de toilettes Chasse d'eau pour le ménage seul 1,6 0,3 0,8 0,0 0,2 Chasse d'eau en commun 8,7 2,4 4,9 0,4 1,3 Fosse/latrines améliorées 20,7 5,1 11,4 0,1 2,4 Fosse/latrines rudimentaires 67,3 62,9 64,7 11,1 21,9 Pas de toilettes/nature 1,6 29,0 18,0 88,1 74,1 Autre/ND 0,1 0,3 0,3 0,2 0,2 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Type d'éclairage Électricité 20,0 5,5 11,3 0,1 2.3 Lampe à pétrole 77,7 82,4 80,5 50,5 56,5 Lampe à piles 0,7 5,9 3,8 16,3 13,8 Bois/tige/paille 0,0 5,1 3,0 32,2 26,4 Autre/ND 1,6 1,0 1,4 0,9 1,1 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Type de sol Terre/sable/palme/nattes 74,5 85,9 81,3 99,4 95,8 Carrelage 1,2 0,3 0,6 0,1 0,2 Ciment 24,1 13,5 17,8 0,4 3,9 Autre/ND 0,2 0,3 0,2 0,1 0,1 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Suite… Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants | 25 Tableau 2.5—Suite Caractéristiques des logements N'Djaména Autres Villes Ensemble urbain Rural Ensemble Type de murs Paille/palme/bambou/bois 0,8 6,5 4,2 29,7 24,6 Banco 72,9 75,6 74,5 68,8 69,9 Semi dur 13,0 13,6 13,4 1,0 3,5 Dur 10,9 2,7 6,0 0,1 1,3 Autre/ND 2,3 1,6 1,9 0,3 0,6 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Type de toit Paille/palme 2,2 29,0 18,2 83,1 70,1 Banco 14,3 24,9 20,6 14,3 15,6 Tôles 81,9 46,0 60,4 2,5 14,1 Autre/ND 1,6 0,1 0,6 0,0 0,1 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Personnes par pièce utilisée pour dormir <3 56,6 52,5 54,2 47,7 49,0 3-4 27,9 30,9 29,7 33,9 33,1 5-6 10,8 12,4 11,8 13,4 13,0 7 ou plus 3,5 3,4 3,4 4,7 4,5 ND 1,2 0,8 1,0 0,3 0,5 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Nombre moyen de personnes par pièce 2,6 2,7 2,6 2,8 2,8 Effectif de ménages 432 642 1 074 4 295 5 369 Le revêtement du sol des pièces d’habitation revêt une importance capitale car il peut être un facteur de propagation de certains parasites ou germes responsables de maladies. On constate qu’au Tchad, la quasi-totalité des ménages vivent dans des logements dont le sol est recouvert de terre/sable (96 %). Cette proportion varie de 99 % en milieu rural à 75 % à N’Djaména. On note également qu’à N’Djaména, 25 % des ménages vivent dans des logements dont le sol est recouvert de ciment ou de carrelage. Concernant le type de murs, on note que 70 % des ménages vivent dans des logements dont les murs sont en banco et 25 % des ménages habitent des huttes. Cette tendance s’observe aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, mais dans les villes, les logements avec des murs en paille sont très limités et 19 % ont des murs en dur ou semi-dur. S'agissant de la toiture des habitations, on constate que 70 % des logements sont recouverts de paille, 16 % de banco et 14 % sont en tôle. Ces proportions sont du même ordre de grandeur qu’à l’EDST-I. La différence selon le milieu de résidence fait apparaître que les logements dont la toiture est en tôle sont beaucoup plus fréquents en milieu urbain (60 %) suivi du banco (21 %) tandis qu'en milieu rural, la toiture dominante reste la paille (83 %). La connaissance du nombre de personnes qui dorment dans une même pièce fournit une indication sur le degré d’entassement dans le logement, lequel est lié à la situation socioéconomique du ménage. En effet, plus le ménage est pauvre, moins il dispose d’espace pour vivre et le risque de contagion ou de contamination des personnes est important dans les ménages où les individus sont très entassés. Selon le tableau 2.5, on constate que dans environ un ménage sur deux (49 %), moins de 3 personnes couchent dans la même pièce et dans 33 % de cas, 3 à 4 personnes dorment dans une même 26 | Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants pièce ; la moyenne étant de 2,8 personnes par pièce. Ces proportions sont sensiblement les mêmes quel que soit le milieu de résidence et le nombre moyen de personnes par pièce est de 2,6 en milieu urbain contre 2,8 personnes en milieu rural. 2.2.2 Biens possédés par le ménage Au cours de l’enquête, pour évaluer le niveau socioéconomique des ménages, on s’est intéressé à la possession de certains biens durables considérés comme des indicateurs du niveau de vie socioéconomique (tableau 2.6). On constate qu’au niveau national, le bien le plus fréquemment possédé par les ménages est la radio (37 % contre 29 % en 1996-97, voir graphique 2.3), suivi de la possession d’un animal utilisé pour le transport (chameau/âne/cheval) (37 %). En outre, 22 % des ménages possèdent une bicyclette, contre seulement 12 % en 1996-97. En milieu rural, le chameau/cheval/âne est le bien le plus répandu dans les ménages (44 %). En milieu urbain, le bien le plus fréquemment possédé par les ménages est la radio (73 %) suivi de la bicyclette (34 %). Les biens comme le poste téléviseur (3 % contre 2 % en 1996-97), la mobylette/moto (4 % contre 3 % en 1996-97), le réfrigérateur ou congélateur (1 % en 2004 et en 1996-97) sont des biens de luxe et les ménages qui en possèdent sont très rares au niveau national. Ces types de biens sont généralement des biens d’équipement des ménages urbains notamment ceux qui vivent à N’Djaména. En effet, l’examen du tableau 2.6 révèle que 30 % des ménages de la capitale possèdent un poste téléviseur, 29 % disposent d’une mobylette/moto et 13 % ont une voiture/camion. Tableau 2.6 Biens possédés par les ménages Pourcentage de ménages possédant certains biens, selon le milieu de résidence, Tchad 2004 Biens N'Djaména Autres Villes Ensemble urbain Rural Total Radio 87,6 62,6 72,6 27,6 36,6 Télévision 30,3 3,4 14,2 0,1 2,9 Téléphone 6,5 0,8 3,1 0,0 0,7 Réfrigérateur 9,7 1,5 4,8 0,0 1,0 Bicyclette 40,2 30,2 34,3 18,3 21,5 Mobylette/moto 29,4 10,4 18,0 0,9 4,3 Voiture/camion 12,7 2,1 6,4 0,3 1,5 Pirogue 0,7 0,3 0,5 0,7 0,7 Charrette 1,3 4,6 3,2 7,6 6,8 Chameau/cheval/âne 1,6 18,8 11,9 43,7 37,3 Aucun 9,3 23,8 18,0 33,7 30,5 Effectif de ménages 432 642 1 074 4 295 5 369 Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants | 27 2.2.3 Consommation de sel iodé Il est reconnu que la faible consommation d’iode peut entraîner des troubles souvent graves et parfois irréversibles. La carence en iode peut accroître les risques d’avortements spontanés, de mortinatalité et de mortalité infantile, d’accouchement prématurés, d’anomalies congénitales, de retard de croissance, de difficulté d’apprentissage, de retard du développement mental de l’enfant (crétinisme) et favoriser l’apparition du goitre chez les adultes. L’apport alimentaire insuffisant en iode est généralement dû à la pauvreté en iode du sol où les aliments ont été produits, mais peut être compensé par la consommation de sel iodé. Pour lutter contre les troubles dues aux carences en iode, il est donc nécessaire de savoir si les populations consomment du sel dont la teneur en iode est suffisante. Pour cela, au cours de l’EDST-II, les agents enquêteurs ont testé dans chaque ménage un échantillon du sel utilisé pour la cuisine afin d’en déterminer sa teneur en iode. Il ressort du tableau 2.7 que, dans l’ensemble du pays, 20 % des ménages utilisent pour la cuisine du sel non iodé, 56 % utilisent du sel suffisamment iodé (15 parties par million [ppm] ou plus) et, dans 9 % des cas, le sel est insuffisamment iodé (moins de 15 ppm)1. On n’observe qu’assez peu de variations selon le milieu de résidence des ménages. En effet, 60 % des ménages résidant en milieu urbain utilisent du sel suffisamment iodé contre 55 % en milieu rural. À N’Djaména, 67 % des ménages utilisent du sel suffisamment iodé. 1 Il faut préciser que dans 15 % des cas on ne dispose pas d’information sur la teneur en iode du sel : soit le test n’a pas été réalisé car il n’y avait pas de sel disponible dans le ménage au moment de l’enquête, soit le résultat du test n’était pas probant. Graphique 2.3 Biens possédés par les ménages, selon l’EDST-I et l’EDST-II 29 2 0 1 12 3 1 37 3 1 1 22 4 2 Radio Télévision Téléphone Réfrigérateur Bicyclette Mobylette/moto Voiture/camion 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Pourcentage EDST-I 1996-97 EDST-II 2004 28 | Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants Tableau 2.7 Consommation de sel iodé Répartition (en %) des ménages par type de sel utilisé pour la cuisine (d'après les résultats du test), selon le milieu de résidence, Tchad 2004 Type de sel N'Djaména Autres Villes Ensemble urbain Rural Total Sel iodé (15ppm ou plus) 66,9 54,9 59,7 54,9 55,8 Sel iodé (moins de 15ppm) 10,6 8,5 9,3 9,0 9,0 Sel non iodé 5,8 16,8 12,4 21,7 19,9 Pas de sel disponible 12,8 18,3 16,1 12,7 13,4 Test non réalisé 2,4 0,6 1,3 0,7 0,8 ND 1,4 0,9 1,1 1,0 1,0 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Effectif de ménages 432 642 1 074 4 295 5 369 2.3 SITUATION DES ENFANTS L’enfant, de part sa vulnérabilité (immaturité physique et intellectuelle) a besoin de protection et de soins spéciaux, notamment d’une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance. De nombreux textes ont été ratifiés en faveur de la protection de l’enfant parmi lesquels la Convention Relative aux Droits de l’Enfant (Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, 1989), qui stipule en certains points ce qui suit : • « L'enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d'acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d'être élevé par eux. » (Article 7.1) ; • « Les Etats doivent veiller à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré… » (Article 9.1) ; • « Les Etats parties reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des chances : ils rendent l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous. » (Article 28.1) ; • Les Etats doivent reconnaître le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou son développement physique, mental, spirituel, moral ou social. Pour cela, ils doivent prendre des mesures législatives, administratives, sociales et éducatives en fixant un âge minimum ou des âges minimums d’admission à l’emploi, en prévoyant une réglementation appropriée des horaires de travail et des conditions d’emploi mais aussi des peines ou autres sanctions appropriées (Article 32). 2.3.1 Enregistrement des naissances à l'état civil Comme mentionné précédemment, la Convention Relative aux droits de l'Enfant stipule que chaque enfant a droit à un nom, à une nationalité et à la protection contre la privation de son identité. L'enregistrement des naissances à l'état civil constitue un moyen fondamental de préserver ces droits pour les enfants. Au niveau national, seulement un enfant sur dix (10 %) a été déclaré à l’état civil dont 6 % l’ont été au cours des trois mois suivant la naissance (tableau 2.8). Si on se limite aux enfants de moins de Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants | 29 5 ans, seulement 9 % des naissances ont été déclarées à l’état civil2. La proportion de naissances déclarées augmente avec l’âge de l’enfant, passant de 8 % à 0-2 ans à 11 % à 5-9 ans. En fait, ce sont surtout les naissances déclarées longtemps après la naissance qui augmentent avec l’âge (passant de 2 % à 5 %), alors que celles déclarées juste après la naissance ne varient pratiquement pas (autour de 6 %). Ce résultat indique qu’il n’y a pas d’amélioration récente de l’enregistrement des naissances, mais que plus l’enfant vieillit, plus de naissances sont enregistrées « en retard », certainement pour des raisons de scolarisation. La mise en place, au sein du Ministère de l’Administration du Territoire, d’un projet « État Civil », financé par le PNUD, dont le principal objectif est l’amélioration de l’enregistrement des naissances à l’état civil au cours des deux premiers mois, devrait contribuer à une augmentation des naissances déclarées à l’état civil. Tableau 2.8 Enregistrement des enfants à l'état civil Répartition (en %) des enfants de moins de dix ans selon que leur naissance a été ou non déclarée à l'état civil, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Tchad 2004 Naissance déclarée à l'état civil Pas de déclaration à l'état civil Caractéristique sociodémographique Dans les 3 mois suivant la naissance 3 mois ou plus après la naissance NSP quand Naissance non déclarée NSP si la naissance a été déclarée, ND Total Effectif d’enfants de moins de 10 ans Âge 0-2 5,9 2,0 0,1 91,0 1,1 100,0 3 107 3-4 6,4 3,5 0,2 88,5 1,4 100,0 2 284 5-9 6,4 4,6 0,3 86,9 1,8 100,0 5 268 Sexe Masculin 6,6 4,1 0,2 87,4 1,7 100,0 5 383 Féminin 5,9 3,1 0,2 89,4 1,4 100,0 5 277 Résidence N'Djaména 42,5 15,6 0,9 39,8 1,3 100,0 731 Autres Villes 14,9 10,9 1,4 70,3 2,4 100,0 1 183 Ensemble urbain 25,4 12,7 1,2 58,7 2,0 100,0 1 914 Rural 2,0 1,6 0,0 94,9 1,4 100,0 8 747 Zone Zone 1 42,5 15,6 0,9 39,8 1,3 100,0 731 Zone 2 1,0 1,6 0,0 96,6 0,9 100,0 1 369 Zone 3 2,6 1,5 0,2 94,8 1,0 100,0 1 410 Zone 4 3,8 2,1 0,3 93,0 0,8 100,0 875 Zone 5 3,5 1,9 0,1 94,0 0,5 100,0 1 265 Zone 6 6,2 2,5 0,0 90,9 0,4 100,0 1 070 Zone 7 4,1 4,3 0,2 88,2 3,2 100,0 2 475 Zone 8 4,1 3,6 0,3 89,8 2,1 100,0 1 465 Ensemble 6,2 3,6 0,2 88,4 1,5 100,0 10 660 2 Selon l’enquête MICS réalisée en l’an 2000 (DSEED, 2001), on estimait qu’une naissance sur quatre d’enfants de moins de cinq ans avait été enregistrée. Cependant, l’enquête MICS ne précisait pas de quel enregistrement il s’agissait (légal à l’état civil, auprès des autorités religieuses, etc.) il se peut donc que cette enquête ait légèrement surestimé l’enregistrement « légal » des naissances auprès des autorités civiles. Par contre, au cours de la MICS on posait directement cette question à la mère de l’enfant alors que lors de l’EDST-II, la question s’adressait à la personne « en charge » de l’enfant qui est peut-être moins bien informée que la mère. De ce point de vue, il est possible que l’EDST-II sous-estime légèrement l’enregistrement des naissances à l’état-civil. Compte tenu de cet écart, il serait souhaitable d’entreprendre une étude approfondie spécifique sur l’enregistrement des naissances à l’état civil. 30 | Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants Il n'existe que peu de disparités concernant l'enregistrement des naissances à l'état civil selon le sexe ; les naissances de garçons sont néanmoins enregistrées légèrement plus fréquemment que celles des filles (11 % contre 9 %). Par contre, on constate des différences très importantes selon le milieu de résidence : en milieu rural, à peine 4 % des enfants nés au cours des dix dernières années sont enregistrés à l’état civil, contre 27 % dans les Autres Villes et 59 % à N’Djaména. Du point de vue de la zone de résidence, mis à part à N’Djaména (zone 1), les proportions d’enfants enregistrés varient d’un « maximum » de 9 % dans les zones 6 (Mayo Kebbi Est et Mayo Kebbi Ouest) et 7 (Logone Occidental, Logone Oriental et Tandjilé) à un minimum de 3 % en zone 2 (BET, Kanem et Lac). 2.3.2 Orphelins, dispositions relatives à la garde des enfants et scolarisation Un enfant orphelin ou un enfant qui vit loin de ses parents biologiques peut facilement être exposé à un risque accru d'appauvrissement, de discrimination, de déni des droits de propriété et des droits d'héritage, de différentes formes de sévices, de négligence et d'exploitation par le travail ou par la sexualité. Comme le Tchad a ratifié la Convention Internationale du droit de l’enfant, le suivi des dispositions relatives à la garde des enfants permet d'identifier ceux qui peuvent être exposés aux risques et de suivre l'évolution de leur situation au fil du temps. Au cours de l’EDST-II, on a donc cherché à identifier les enfants orphelins et les enfants qui ne vivaient pas avec leurs parents biologiques. Parmi les enfants de moins de 15 ans, 7 % sont orphelins (tableau 2.9) : soit leurs deux parents sont décédés (0,6 %), soit le père seulement (4 %), soit la mère seulement (2 %). Cette proportion passe à 8 % pour l’ensemble des enfants de moins de 18 ans. Comme on pouvait s’y attendre, les pourcentages d’orphelins augmentent régulièrement avec l’âge, passant de 2 % chez les enfants de 0-2 ans à 18 % chez ceux de 15-17 ans. Les proportions d’enfants orphelins sont beaucoup plus élevées en milieu urbain et, en particulier, à N’Djaména qu’en milieu rural (13 % contre 7 %) et parmi les enfants vivant dans les ménages les plus riches (11 % contre 9 % ou moins pour les autres quintiles). Ce résultat ne signifie pas que la mortalité des parents est plus élevée à N’Djaména ou dans les ménages les plus riches, mais certainement que les ménages de N’Djaména et les ménages les plus riches ont plus tendances que les autres à accueillir des orphelins, en particulier lorsque ces orphelins sont membres de leur famille. On constate par ailleurs (tableau 2.9) qu’environ trois enfants de moins de 15 ans sur quatre (74 %) et 72 % de ceux de moins de 18 ans vivent avec leurs deux parents biologiques. Dans 13 % des cas, les enfants vivent seulement avec leur mère biologique et, dans 4 % des cas, seulement avec leur père. Au total, un enfant de moins de 15 ans sur dix (10 %) ne vit avec aucun des ses parents biologiques, que ceux-ci soient vivants ou décédés. La proportion d’enfants vivant avec leurs deux parents diminue régulièrement avec l’âge passant de 83 % pour les 0-2 ans, à 66 % à 10-14 ans et à 51 % à 15-17 ans. Par ailleurs, on constate que la proportion d’enfants vivant avec leurs deux parents biologiques est beaucoup plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (74 % contre 61 %). Cette différence peut s’expliquer en partie par le fait qu’un bon nombre d’enfants originaires du milieu rural sont envoyés en ville, parfois en domesticité mais surtout pour être inscrits à l’école ; par ailleurs, comme on l’a indiqué précédemment, il est possible que certains ménages du milieu urbain accueillent des enfants orphelins de leur famille. En ce qui concerne la région de résidence, c’est dans la zone 5 (Hadjer Lamis et Chari Baguirmi - 85 %), suivi de la zone 6 (Mayo Kebbi Est et Mayo Kebbi Ouest - 79 %) que les proportions d’enfants vivant avec les deux parents biologiques sont les plus élevées. Enfin, c’est dans les ménages les plus riches que la proportion d’enfants vivant avec les deux parents biologiques est la plus faible (66 %) : ce phénomène s’explique certainement par les mêmes raisons que celles avancées pour le milieu urbain. Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants | 31 Tableau 2.9 Enfants orphelins et résidence des enfants avec les parents Répartition (en %) de la population d'enfants (de droit) de moins de 18 ans par état de survie des parents et résidence avec les parents, et pourcentage d’orphelins, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Tchad 2004 Vivant avec la mère seulement Vivant avec le père seulement Ne vivant avec aucun des deux parents Caractéristique sociodémographique Vivant avec les deux parents Père en vie Père décédé Mère en vie Mère décédée Les deux vivants Seul le père vivant Seule la mère vivante Les deux décédés Information sur père/ mère non déclarée Total Pourcentage d'orphelins (père et/ou mère décédés) Effectif d'enfants Âge 0-2 83,4 13,0 1,4 0,4 0,1 1,0 0,2 0,0 0,1 0,3 100,0 1,9 3 104 3-5 76,7 10,4 1,8 2,4 1,0 5,5 0,9 0,9 0,2 0,2 100,0 4,8 3 317 6-9 72,5 8,9 3,1 3,5 0,9 7,9 1,0 1,2 0,7 0,3 100,0 6,9 4 239 10-14 65,5 7,3 5,1 3,2 1,8 10,0 1,6 3,0 1,3 1,1 100,0 12,9 3 967 15-17 50,6 7,2 7,0 4,3 3,0 16,3 2,1 4,0 2,3 3,4 100,0 18,3 1 688 Sexe Masculin 72,2 9,6 3,2 3,3 1,1 6,4 1,0 1,8 0,7 0,7 100,0 7,8 8 244 Féminin 70,7 9,3 3,7 2,1 1,2 8,5 1,2 1,5 0,9 0,9 100,0 8,5 8 071 Résidence N'Djaména 62,6 10,2 4,7 3,0 1,8 9,3 1,3 2,5 3,2 1,5 100,0 13,4 1 232 Autres Villes 60,1 16,0 5,3 2,7 1,1 8,6 1,5 2,4 1,9 0,5 100,0 12,2 1 895 Ensemble urbain 61,1 13,7 5,1 2,9 1,4 8,8 1,4 2,4 2,4 0,9 100,0 12,7 3 127 Rural 73,9 8,4 3,0 2,7 1,1 7,1 1,0 1,5 0,4 0,8 100,0 7,1 13 188 Zone Zone 1 62,6 10,2 4,7 3,0 1,8 9,3 1,3 2,5 3,2 1,5 100,0 13,4 1 232 Zone 2 73,5 10,1 2,4 2,9 0,8 6,8 1,4 0,7 0,5 0,9 100,0 5,8 2 094 Zone 3 66,0 13,6 4,6 2,7 0,7 7,9 1,5 1,5 0,8 0,6 100,0 9,2 2 155 Zone 4 68,6 18,4 2,6 0,8 0,3 6,1 0,5 1,7 0,2 0,7 100,0 5,3 1 434 Zone 5 84,5 2,9 1,8 2,9 1,1 4,9 0,6 0,3 0,7 0,3 100,0 4,4 1 859 Zone 6 79,1 5,2 3,1 1,5 0,8 6,4 0,6 1,7 0,9 0,7 100,0 7,1 1 640 Zone 7 69,5 7,4 4,0 3,7 1,7 8,4 1,2 2,3 0,7 1,1 100,0 9,9 3 687 Zone 8 68,2 10,5 3,6 2,6 1,8 9,0 1,4 2,2 0,4 0,4 100,0 9,3 2 214 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 70,4 13,4 3,6 2,5 0,4 6,8 1,0 0,9 0,3 0,7 100,0 6,1 3 188 Second 70,2 10,4 4,2 2,1 1,3 7,5 0,8 1,7 0,6 1,2 100,0 8,6 3 569 Moyen 75,6 7,5 3,2 1,5 1,5 6,4 1,1 2,0 0,5 0,8 100,0 8,3 3 121 Quatrième 75,1 6,2 2,3 4,3 1,1 7,6 1,3 1,3 0,6 0,3 100,0 6,6 3 396 Le plus riche 65,8 9,7 3,8 3,1 1,7 9,0 1,3 2,5 2,1 1,0 100,0 11,4 3 040 Ensemble 0-17 71,5 9,4 3,4 2,7 1,2 7,5 1,1 1,6 0,8 0,8 100,0 8,1 16 315 Ensemble 0-14 73,9 9,7 3,0 2,5 1,0 6,5 1,0 1,4 0,6 0,5 100,0 7,0 14 627 Le tableau 2.10 présente le pourcentage d’enfants de 10-14 ans orphelins ou non fréquentant actuellement l’école, selon certaines caractéristiques sociodémographiques. Il ressort de ce tableau que les taux de fréquentation scolaire sont légèrement plus élevés parmi les enfants dont l’un des parents biologiques est décédé (60 % lorsque seule la mère est décédée, et 62 % lorsque seul le père est décédé) et ceux dont les deux parents sont décédés (60 %) que parmi les enfants dont les deux parents sont en vie, que l’enfant vive ou non avec au moins un parent (respectivement (57 % et 58 %). 32 | Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants Tableau 2.10 Scolarisation des enfants de 10-14 ans orphelins ou non Pourcentage d'enfants (de droit) de 10-14 ans orphelins ou non fréquentant actuellement l'école, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Tchad 2004 Les deux parents en vie, vivant avec au moins un parent Les deux parents en vie, ne vivant avec aucun parent Seule la mère est décédée Seule le père est décédée Les deux parents sont décédés Mère, père ou les deux sont décédés Caractéristique sociodémographique % à l'école Effectif % à l'école Effectif % à l'école Effectif % à l'école Effectif % à l'école Effectif % à l'école Effectif Sexe Masculin 69,1 1 555 66,9 229 75,2 70 74,0 167 (81,2) 20 74,9 257 Féminin 44,1 1 465 48,5 205 43,8 66 49,8 157 (46,8) 31 47,9 255 Résidence N'Djaména 87,7 219 83,7 46 (81,0) 12 78,1 36 (73,8) 22 77,3 70 Autres Villes 72,5 338 61,8 53 (75,1) 21 68,9 56 (75,3) 15 71,4 93 Ensemble urbain 78,5 557 72,0 98 77,3 34 72,5 92 (74,4) 37 73,9 163 Rural 52,1 2 464 54,2 336 54,2 102 58,3 233 * 14 55,6 349 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 32,7 675 49,2 83 * 9 (47,9) 46 * 4 (47,1) 59 Second 57,5 594 62,4 79 * 28 60,8 94 * 7 56,0 129 Moyen 50,4 600 (46,1) 78 (42,9) 36 (47,3) 55 * 1 44,8 93 Quatrième 66,9 621 52,9 93 * 26 (69,5) 49 * 4 67,4 78 Le plus riche 83,1 531 76,3 102 (79,5) 36 77,8 82 (79,2) 34 78,6 153 Ensemble. 57,0 3 021 58,2 435 59,9 136 62,3 325 60,1 51 61,4 512 ( ) Basé sur un faible nombre de cas non pondérés * Basé sur trop peu de cas non pondérés On constate de fortes disparités selon le sexe de l’enfant. Tout d’abord, on constate que, quel que soit l’état d’orphelin et le statut de résidence, le taux de fréquentation scolaire des garçons est toujours beaucoup plus élevé que celui des filles. Chez les filles, les taux de scolarisation les plus bas s’observent chez celles ayant perdu leur mère seulement et chez celles ayant leurs deux parents en vie et vivant avec au moins un des parents (44 % dans les deux cas) ; à l’opposé, ce sont les filles dont seul le père est décédé qui fréquentent le plus fréquemment l’école (50 %). Chez les garçons, les variations sont nettement plus importantes que chez les filles puisque le niveau de scolarisation varie d’un minimum de 67 % lorsque les deux parents sont vivants mais que l’enfant ne vit pas avec ses parents à un maximum de 81 % pour les enfants qui ont perdu leurs deux parents. L’écart le plus important entre les taux de scolarisation des garçons et filles s’observe lorsque la mère est décédée ou lorsque les deux parents sont décédés ; en termes relatifs, les garçons de ces catégories ont 1,7 fois plus de chance de fréquenter l’école que les filles. Si la proportion d’enfants scolarisés est toujours plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural, on constate que l’écart est particulièrement important dans le cas des enfants résidant en milieu rural dont les deux parents sont vivants et qui résident avec au moins un parent (52 % contre 79 % en milieu urbain). Alors qu’en milieu urbain, le niveau de scolarisation des enfants dont les deux parents sont vivants et qui vivent avec au moins un des parents est légèrement plus élevé que pour les enfants qui ont perdu un ou les deux parents (79 % contre 74 %), c’est l’inverse qui se passe en milieu rural (52 % contre 56 %). De même, dans les ménages les plus riches, le niveau de scolarisation des enfants dont les deux parents sont Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants | 33 vivants et qui vivent avec au moins un des parents est légèrement plus élevé que pour les enfants qui ont perdu un ou les deux parents (83 % contre 79 %) ; par contre, on observe le phénomène contraire pour les enfants vivant dans les ménages les plus pauvres (33 % contre 47 %). 2.3.3 Travail des enfants Selon la Convention relative aux droits de l’Enfant, « l’enfant a le droit d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou son développement physique, mental, spirituel, moral ou social » (Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, 1989). Toutes les dispositions doivent être prises pour que les enfants ne soient pas exposés à des risques, qu’ils ne soient pas exploités et qu’ils ne tombent pas dans un cycle de pauvreté et de privation. De plus, même si certaines activités sont considérées parfois comme faisant partie du processus d’éducation (par exemple, les jeunes filles qui font la cuisine, le nettoyage, la lessive, etc.), il n’en reste pas moins que les enfants qui travaillent, y compris dans les activités domestiques ont moins de chance d’être scolarisés et plus de chance d’abandonner l’école. À l’EDST-II, des informations sur le travail des enfants ont été collectées au cours de l’enquête ménage pour tous les enfants de 5 à 17 ans. Le tableau 2.11 présente le pourcentage d'enfants de 5-17 ans qui, au cours de la semaine ayant précédé l'enquête, ont travaillé pour quelqu'un d'autre qu'un membre de la famille, ont travaillé dans les champs ou dans les affaires de la famille, ou ont fait des travaux domestiques, en fonction du nombre d'heures travaillées. L’enquête révèle que 83 % des enfants âgés de 5 à 17 ans ont effectué un travail quelconque, dont près de la moitié (43 %) ont travaillé pendant au moins 4 heures par jour. Trois enfants sur quatre (75 %) ont fait du travail dans le cadre domestique et 13 % y ont consacré plus de quatre heures par jour ; 17 % des enfants ont travaillé pour quelqu’un d’autre qu’un membre du ménage au cours de la semaine précédant l’enquête, une minorité (1 %) ayant travaillé pendant au moins quatre heures par jour, mais la majorité (12 %) n’ayant reçu aucun salaire pour leur travail ; enfin, 49 % des enfants ont travaillé dans les champs ou dans l’affaire de la famille3. La proportion d’enfants qui travaillent augmente avec l’âge, en particulier ceux qui travaillent pour quelqu’un d’autre ou dans les champs ou les affaires de la famille. Il faut souligner que près de trois enfants de 5-9 ans sur quatre avaient travaillé au cours de la semaine précédent l’enquête. En particulier, 33 % des enfants de 5-9 ans avaient travaillé aux champs ou dans l’affaire de la famille et, surtout, 13 % de ces très jeunes enfants avaient travaillé pour quelqu’un d’autre. Une proportion légèrement plus importante de filles que de garçons avaient travaillé la semaine avant l’enquête (85 % contre 80 %) ; en particulier, les filles sont plus impliquées que les garçons dans les travaux domestiques (82 % contre 67 %), alors qu’elles le sont moins dans les champs ou les affaires de famille (46 % contre 53 %). Le milieu de résidence ne fait pas apparaître de disparités importantes en ce qui concerne le travail des enfants en dehors du ménage ; par contre, et comme on pouvait s’y attendre, 56 % des enfants du milieu rural, contre 22 % de ceux du milieu urbain travaillent pour la famille, essentiellement dans les champs. De même, une proportion plus importante d’enfants sont impliqués dans les travaux domestiques en milieu rural qu’en milieu urbain (76 % contre 70 %). 3 Un même enfant pouvant travailler dans l’affaire de famille, pour quelqu’un d’autre et faire des travaux domestiques, la proportion d’ensemble d’enfants qui travaillent (83 %) ne correspond pas à la somme, mais à une combinaison de ces trois types d’activités. Par contre, un enfant qui travaille moins de quatre heures par jour dans chaque type d’activités peut, en tout, travailler plus de quatre heures par jour : pour cette raison, la proportion d’ensemble d’enfants qui travaillent plus de 4 heures par jour (43 %) est supérieure à la somme des proportions d’enfants qui travaillent plus de quatre heures par jour dans chaque type d’activité. 34 | Caractéristiques des Ménages et Situation des Enfants Tableau 2.11 Travail des enfants Pourcentage d'enfant de 5-17 ans qui, au cours de la semaine ayant précédé l'enquête, ont travaillé pour quelqu'un d'autre qu'un membre de la famille, ont travaillé dans les champs ou dans une l'affaire familiale, ou ont fait des travaux domestiques et pourcentage d’ensemble des enfants qui ont fait un travail quelconque, en fonction du nombre d'heures travaillées, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Tchad 2004 Enfants qui ont travaillé pour quelqu'un d'autre qu'un membre du ménage Enfants qui ont travaillé dans les champs/affaires de la famille Enfants qui ont fait des travaux domestiques Ensemble des enfants qui ont travaillé Caractéristique sociodémographique Payé, < 4 heures/ jour Payé, 4+ heures/ jour Non payé, < 4 heures/ jour Non payé, 4+ heures/ jour Ensemble < 4 heures/ jour 4+ heures/ jour Ensemble < 4 heures/ jour 4+ heures/ jour Ensemble < 4 heures/ jour 4+ heures/ jour Ensemble Effectif d’enfants de 5-17 ans Âge 5-9 1,7 0,2 10,7 0,3 12,9 27,1 6,0 33,1 60,3 8,1 68,4 42,4 32,1 74,5 5 321 10-14 5,5 1,4 13,1 0,8 20,8 44,8 18,3 63,1 65,7 16,6 82,3 39,3 52,5 91,8 4 005 15-17 7,8 1,7 12,1 0,7 22,4 41,2 25,4 66,6 56,3 20,2 76,4 31,8 55,5 87,3 1 729 Sexe Masculin 4,6 0,8 11,4 0,5 17,3 36,5 16,2 52,7 58,2 9,0 67,1 39,7 40,7 80,4 5 558 Féminin 3,5 0,9 12,2 0,6 17,2 35,0 10,7 45,6 65,1 17,3 82,4 39,5 45,7 85,1 5 496 Résidence N'Djaména 2,4 0,6 12,0 0,2 15,3 6,7 0,8 7,5 55,9 5,5 61,4 46,6 18,7 65,3 856 Autres Villes 2,3 0,7 11,3 0,8 15,1 25,5 5,3 30,8 64,4 10,4 74,8 45,5 35,3 80,8 1 312 Ensemble urbain 2,3 0,7 11,6 0,6 15,2 18,1 3,5 21,6 61,1 8,4 69,5 45,9 28,8 74,7 2 167 Rural 4,4 0,9 11,9 0,6 17,8 40,0 15,9 55,9 61,8 14,2 76,0 38,1 46,7 84,7 8 887 Zone Zone 1 2,4 0,6 12,0 0,2 15,3 6,7 0,8 7,5 55,9 5,5 61,4 46,6 18,7 65,3 856 Zone 2 0,9 0,0 12,8 0,0 13,7 38,7 4,6 43,3 52,8 5,0 57,8 56,2 14,2 70,4 1 445 Zone 3 1,7 1,1 1,9 0,1 4,7 42,6 19,2 61,7 66,1 9,9 76,0 38,5 48,9 87,5 1 509 Zone 4 1,5 0,0 11,2 0,2 12,8 56,7 9,4 66,1 69,8 9,1 78,9 44,8 38,6 83,3 999 Zone 5 0,1 0,0 6,2 0,1 6,3 56,8 6,7 63,5 77,5 2,7 80,2 62,2 23,9 86,1 1 210 Zone 6 1,8 0,8 2,9 0,3 5,8 18,5 24,9 43,4 44,8 23,7 68,4 17,8 61,6 79,4 1 075 Zone 7 7,2 1,9 18,4 2,1 29,5 21,0 22,5 43,6 51,2 29,1 80,3 17,7 70,5 88,1 2 488 Zone 8 11,7 1,3 21,3 0,0 34,4 48,5 8,4 56,8 80,3 5,1 85,5 51,2 39,2 90,4 1 474 Orphelin (père et/ ou mère décédés) Oui 6,5 1,2 14,3 0,2 22,2 35,6 16,5 52,1 59,1 17,5 76,6 33,7 51,4 85,1 1 194 Non 3,7 0,8 11,5 0,6 16,7 35,7 13,1 48,8 61,9 12,6 74,5 40,3 42,2 82,5 9 861 Total 4,0 0,9 11,8 0,6 17,3 35,7 13,5 49,2 61,6 13,1 74,7 39,6 43,2 82,8 11 054 Du point de vue de la région de résidence, on constate de très fortes disparités. La proportion d’enfants travaillant en dehors du ménage varie d’un minimum de 5 % dans la zone 3 (Batha, Guéra et Salamat), à un maximum de 34 % dans la zone 8 (Mandoul et Moyen Chari) dont une majorité (21 %) n’est pas payé. Concernant le travail dans les champs ou les affaires de famille, les proportions varient de 8 % à N’Djaména à plus de 60 % dans les zones 3 (Batha, Guéra et Salamat), 4 (Ouaddaï et Wadi Fira) et 5 (Hadjer Lamis et Chari Baguirmi). On constate beaucoup moins de variations en ce qui concerne les travaux domestiques, les proportions passant de 58 % en zone 2 (BET, Kanem et Lac) à 86 % en zone 8 (Mandoul et Moyen Chari). La proportion d’enfants orphelins (un ou les deux parents décédés) qui travaillent en dehors du ménage est nettement supérieure à celle des enfants dont les deux parents sont en vie (22 % contre 17 %) ; il en est de même, mais avec un écart relatif moins important pour les travaux des champs (52 % contre 49 %) et pour les travaux domestiques (77 % contre 75 %). Caractéristiques des Enquêtés | 35 CARACTÉRISTIQUES DES ENQUÊTÉS 3 Riradjim Madnodji Ce chapitre porte sur les caractéristiques sociodémographiques des enquêtés (femmes de 15-49 ans et hommes de 15-59 ans). Il s’agit principalement de l’âge, de l’état matrimonial, du milieu et de la zone de résidence, du niveau d’instruction, du bien-être économique, de la religion, de l’appartenance ethnique, de l’alphabétisation, du travail et des formes de revenus. Ces caractéristiques individuelles sont d’une grande importance pour comprendre et expliquer les comportements des enquêtés en matière de fécondité, d’hygiène, de contraception, d’utilisation des services, etc. Par ailleurs, compte tenu de l’importance des média dans les programmes d’Information, Éducation et Communication (IEC) pour la mise en place des programmes de planification et de santé, une section est consacrée à l’exposition aux média. Les caractéristiques des couples sont analysées ; en particulier, des questions ont été posées concernant l’âge et le niveau d’instruction des conjoints. Enfin, une section particulière porte sur l'activité économique des enquêtés. 3.1 CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES DES ENQUÊTÉS L'âge est une variable fondamentale dans l'analyse des phénomènes démographiques. Il constitue l'une des informations les plus difficiles à obtenir lorsque les événements ne sont généralement pas transcrits, comme c'est le cas au Tchad où le taux d’analphabétisme reste encore très élevé (selon l’Enquête MICS 2000, 88 % de femmes et 59 % d’hommes sont encore analphabètes ; pour les 15 ans et plus, la proportion d’analphabètes tous sexes confondus est de 75 %) (DSEED, 2001). De ce fait, un soin particulier a été accordé à son estimation au moment de l'enquête individuelle. On demandait d'abord aux femmes et aux hommes, leur date de naissance, puis leur âge. Lorsque la date de naissance et l'âge étaient obtenus, l'enquêteur contrôlait la cohérence des deux informations. Dans le cas où l'enquêté ne connaissait pas sa date de naissance ou son âge, l'enquêteur essayait d'obtenir un document officiel (carte d'identité, acte de naissance, etc.) où figure la date de naissance. Lorsque aucun document n'était disponible, l'enquêteur devait estimer l'âge de la femme ou de l'homme, soit par comparaison avec l'âge d'autres membres du ménage, soit par déduction à partir de certains événements marquants (mariage, décès, etc.) de l'enquêté, ou encore en utilisant le calendrier historique au niveau local, voire national. La distribution des femmes de 15-49 ans par groupe d'âges quinquennal présente une allure assez régulière (tableau 3.1), les proportions des femmes et des hommes de chaque groupe d'âges diminuent régulièrement au fur et à mesure que l'on avance vers les âges élevés, ce qui se traduit par un rétrécissement régulier de la pyramide des âges. Ainsi, chez les femmes, ces proportions passent de 22 % à 15-19 ans à 13 % à 30-34 ans et à 9 % à 45-49 ans. On observe également que près de trois femmes sur cinq (59 %) sont âgées de moins de 30 ans. Pour être sélectionnés en vue de l'enquête individuelle, les hommes devaient être âgés de 15 à 59 ans. Un peu plus de la moitié de ces hommes enquêtés ont moins de 30 ans (51%). Les proportions des groupes d’âges quinquennaux chez les hommes, passent de 22 % à 15-19 ans à 5 % à 55-59 ans. 36 | Caractéristiques des Enquêtés Tableau 3.1 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés Répartition (en %) des femmes et des hommes enquêtés selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Tchad 2004 Femmes Hommes Caractéristique sociodémographique Pourcentage pondéré Effectif pondéré Effectif non pondéré Pourcentage pondéré Effectif pondéré Effectif non pondéré Âge 15-19 22,4 1 360 1 459 21,5 406 413 20-24 17,6 1 072 1 072 14,1 267 294 25-29 18,7 1 140 1 092 15,5 293 290 30-34 12,9 783 769 11,2 212 216 35-39 10,8 657 650 9,6 181 189 40-44 8,6 525 506 9,1 172 153 45-49 9,0 547 537 8,0 151 143 50-54 na na na 6,0 113 108 55-59 na na na 4,9 92 81 État matrimonial Célibataire 14,3 873 1 047 34,6 653 750 En union 76,6 4 663 4 415 62,0 1 170 1 063 Divorcé/séparé 5,8 354 397 2,7 51 59 Veuf 3,2 195 226 0,7 14 15 Résidence N'Djaména 8,5 516 1,324 12,3 233 549 Autres Villes 12,7 773 1,562 14,3 270 493 Ensemble urbain 21,2 1 289 2 886 26,6 503 1 042 Rural 78,8 4 796 3 199 73,4 1 384 845 Zone Zone 1 8,5 516 1 324 12,3 233 549 Zone 2 12,0 731 607 12,2 230 182 Zone 3 12,0 732 827 10,7 202 199 Zone 4 9,9 605 594 8,3 156 163 Zone 5 11,9 723 571 10,7 202 172 Zone 6 10,2 620 654 8,8 166 186 Zone 7 21,7 1 320 671 23,3 440 194 Zone 8 13,7 836 837 13,7 258 242 Niveau d'instruction Aucune instruction 74,8 4 549 4 262 47,3 893 836 Primaire 18,8 1 144 1 112 32,1 606 453 Secondaire 6,0 367 649 18,1 341 492 Supérieur 0,4 25 62 2,5 47 106 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 20,0 1 216 1 107 16,0 302 250 Second 21,5 1 310 873 19,4 366 217 Moyen 18,1 1 100 748 18,8 355 220 Quatrième 20,5 1 246 1 003 19,5 368 272 Le plus riche 19,9 1 213 2 354 26,2 495 928 Religion Catholique 21,8 1 326 963 23,1 436 305 Protestante 17,1 1 043 816 18,1 341 280 Musulmane 57,3 3 484 4 098 54,0 1 019 1 234 Animiste/sans religion/autre 3,8 232 208 4,8 91 68 Ethnie Gorane 4,7 287 436 4,4 84 143 Arabe 12,6 769 1 032 12,5 236 292 Ouadai 10,3 627 638 9,6 181 213 Baguirmien 1,4 83 107 1,1 21 30 Kanem-bornou 11,7 712 633 13,2 249 226 Fitri-batha 4,0 243 248 1,7 33 33 Hadjarai 7,4 452 536 6,6 125 158 Lac iro 2,2 134 92 1,7 32 26 Sara 23,3 1 418 1 037 26,4 498 355 Tandjile 6,6 402 256 7,7 146 91 Peul 1,1 67 111 1,2 22 39 Mayo kebbi 10,0 606 605 8,7 164 186 Autres ethnies/Étranger 4,7 287 354 5,2 97 95 Ensemble 100,0 6 085 6 085 100,0 1 887 1 887 Note : Les niveaux d'instruction correspondent au plus haut niveau d'instruction atteint, qu'il soit achevé ou non. na = Non applicable Caractéristiques des Enquêtés | 37 Concernant l'état matrimonial, il faut préciser que dans le cadre de l'EDST-II, ont été considérés en union tous les hommes et les femmes mariés, de façon formelle ou non, ainsi que ceux vivant en union consensuelle. Selon cette définition, on constate que la très grande majorité des femmes (77 %) étaient en union au moment de l'enquête et, qu’à l'inverse, seulement 14 % d’entre elles étaient célibataires. Chez les hommes, 35 % étaient célibataires au moment de l’enquête et 62 % étaient en union. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que l’âge à l'union est beaucoup plus tardif chez les hommes que chez les femmes (âge médian à la première union de 15,8 ans chez les femmes de 25-49 ans contre 22,6 ans chez les hommes de 30-59 ans à l’EDST-I de 1996-97). La proportion de femmes en rupture d'union (veuves, divorcées, séparées) représente 9 % des enquêtées contre 3 % chez les hommes. Comme au RGPH de 1993 et à l’EDST-I de 1996-97, la proportion d'hommes en rupture d'union est beaucoup plus faible que celle des femmes. Cette situation pourrait s'expliquer par la facilité de remariage des hommes divorcés et veufs, surtout aux âges avancés par rapport aux femmes. Du point de vue de l’état matrimonial, les distributions sont très proches de celles obtenues à l’EDST-I de 1996-97. S’agissant du milieu de résidence, les résultats montrent que plus des trois quarts des femmes enquêtées (79 %) résident en milieu rural. Chez les hommes, cette proportion est de 73 %. Un peu plus d’une femme sur cinq (21 %) et plus du quart des hommes (27 %) résident en milieu urbain. Les hommes sont relativement plus nombreux que les femmes en milieu urbain, et cela peut s’expliquer, en partie, par la migration masculine vers les villes. Cependant, il convient de noter que contre toute attente, par rapport à l’EDST-I, les proportions de femmes et d’hommes résidant en milieu rural ont légèrement augmenté (chez les femmes, 76 % à l’EDST-I contre 79 % à l’EDST-II ; chez les hommes, 70 % à l’EDST-I contre 73 % à l’EDST-II). Cette différence peut s’expliquer, en partie, par une modification des ensembles urbain et rural. Concernant la zone de résidence, on constate que les femmes et les hommes enquêtés sont relativement plus nombreux dans la zone 7 (Logone occidental, Logone Oriental et Tandjilé) (22 % chez les femmes et 23 % chez les hommes) et dans la zone 8 (Mandoul et Moyen Chari) (14 % pour chaque sexe). À l’opposé, ils sont proportionnellement moins nombreux dans la zone 4 (Ouaddaï et Wadi Fira), dans la zone 1 (N’Djamena ) et dans la zone 6 (Mayo Kebbi Est et Mayo Kebbi Ouest). Cette répartition par zone est très proche de celle constatée lors du Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 1993, ce qui témoigne de la bonne représentativité de l’échantillon de l’EDST-II. Il convient de rappeler qu’à l’EDST-I, l’analyse n’a été faite selon cette variable que dans le cadre des analyses régionales. Concernant le niveau d'instruction, les résultats montrent que 75 % des femmes et 47 % des hommes n'ont jamais fréquenté l'école formelle1. Par rapport à l’EDST-I, on constate une légère baisse puisqu’à cette date, 77 % des femmes et 55 % des hommes n’avaient pas fréquenté l’école. Environ une femme sur cinq (19 %) et près d’un tiers des hommes (32 %) ont un niveau d'instruction primaire. Par contre, on constate que seulement 6 % des femmes et 21 % des hommes ont atteint un niveau secondaire ou plus. Le tableau 3.1 présente également la répartition des hommes et des femmes selon l’indice de bien-être économique du ménage. La définition et le mode de calcul de cet indice figurent au chapitre II. On constate qu’un cinquième des femmes et une proportion légèrement inférieure d’hommes (16 %) vivent dans des ménages du quintile le plus pauvre et qu’à l’opposé, une femme sur cinq (20 %) et une proportion légèrement plus élevée d’hommes (26 %) vivent dans des ménages du quintile le plus riche. La 1 L’école coranique n'a pas été comptabilisée ici dans le système éducatif formel. Par contre, les personnes ayant fréquenté des médersa sont comptabilisées dans les niveaux d’instruction correspondants (primaire, secondaire ou plus). 38 | Caractéristiques des Enquêtés proportion d’individus vivant dans des ménages du niveau de bien-être économique moyen est respectivement de 18 % chez les femmes et de 19 % chez les hommes. Il convient de noter qu’à l’EDST-I, l’analyse n’a pas été faite selon cet indice de bien-être économique du ménage. En outre, selon les données recueillies, on constate que plus de la moitié des enquêtés sont de confession musulmane (57 % des femmes et 54 % des hommes). Les catholiques représentent moins d'un quart de la population (22 % des femmes et 23 % des hommes). Les protestants représentent 17 % chez les femmes et 18 % chez les hommes alors que les Animistes/Sans religion/Autre représentent une part relativement moins importante, 4 % chez les femmes et 5 % chez les hommes. Il convient de signaler que cette répartition n’est pas très différente de celle obtenue à l’EDST-I. Du point de vue de l’appartenance ethnique, on constate que c’est dans le groupe Sara que les femmes et les hommes sont proportionnellement les plus nombreux (respectivement, 23 % et 26 %), suivi du groupe Arabe (13 % pour chaque sexe) et du groupe Kanem-Bornou (12 % chez les femmes et 13 % chez les hommes). À l’opposé, seulement 1 % des femmes et 1 % des hommes appartiennent à l’ethnie Peul. Cette répartition des ethnies est quasi-similaire à celle observée au RGPH de 1993. 3.2 NIVEAU D’INSTRUCTION ET ALPHABÉTISATION Les résultats par groupe d’âges montrent que des générations les plus anciennes aux plus récentes, les proportions de femmes et d’hommes n’ayant jamais fréquenté l’école diminuent, passant de 89 % parmi les femmes de 45-49 ans à 63 % parmi les jeunes de 15-19 ans et de 62 % parmi les hommes de 55-59 ans à 44 % parmi ceux de 15-19 ans. Corrélativement, les proportions de femmes ayant une instruction primaire augmentent au fil des générations : de 10 % parmi les femmes de 45-49 ans, cette proportion atteint 26 % chez celles de 15-19 ans ; chez les hommes, on constate le même phénomène, mais de moindre ampleur, puisqu’à 45-49 ans, pratiquement un quart avait déjà atteint le niveau primaire ; à 15-19 ans, 31 % des hommes ont un niveau primaire. En ce qui concerne le niveau secondaire ou plus, on constate également des améliorations dans les générations ; cependant, même dans les générations les plus jeunes, les hommes sont plus de deux fois plus nombreux à avoir atteint ce niveau (25 % contre 11 %). Les résultats par milieu de résidence font apparaître des écarts importants du niveau d’instruction. En milieu rural, seulement 46 % des hommes sont allés à l'école contre 71 % en milieu urbain. La situation en milieu urbain s’explique par le fait que la ville de N’Djaména est englobée dans l’ensemble du milieu urbain. En effet, c’est à N’Djaména que l’on constate les proportions les plus faibles de femmes et d’hommes qui n’ont jamais fréquenté l’école (respectivement, 42 % et 23 %). Cela s’explique par la présence d’infrastructures plus nombreuses et par le fait qu’elle abrite une population plus hétérogène. Par ailleurs, en milieu rural, seulement 19 % des femmes ont atteint, au moins, le niveau d'instruction primaire, contre 48 % en milieu urbain. En fonction de la zone de résidence, on constate que dans quatre zones sur huit, la quasi-totalité des femmes n’ont jamais fréquenté l’école. Chez les hommes, on observe la même situation dans la zone 4 (Ouaddaï et Wadi Fira) où 90 % d’entre eux n’ont pas d’instruction. Caractéristiques des Enquêtés | 39 Tableau 3.2 Niveau d'instruction des enquêtés Répartition (en %) des femmes et des hommes enquêtés par niveau d'instruction atteint, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Tchad 2004 Femmes Hommes Caractéristique Sociodémographique Aucune instruction Primaire Secondaire ou plus Total Effectif Aucune instruction Primaire Secondaire ou plus Total Effectif Âge 15-19 63,0 25,6 11,4 100,0 1 360 44,0 30,8 25,2 100,0 417 20-24 69,2 21,3 9,5 100,0 1 072 51,6 27,6 20,8 100,0 326 25-29 75,9 17,8 6,4 100,0 1 140 37,1 38,7 24,2 100,0 327 30-34 80,3 16,8 2,9 100,0 783 50,5 36,4 13,1 100,0 258 35-39 82,2 14,7 3,1 100,0 657 47,1 33,3 19,6 100,0 235 40-44 82,2 15,7 2,0 100,0 525 55,9 31,1 13,0 100,0 162 45-49 88,5 9,9 1,6 100,0 547 54,9 23,5 21,6 100,0 163 50-54 na na na na na 69,7 21,9 8,5 100,0 113 55-59 na na na na na 62,3 27,0 10,7 100,0 92 Résidence N'Djaména 42,3 22,5 35,1 100,0 516 22,9 17,3 59,7 100,0 233 Autres Villes 58,3 27,1 14,6 100,0 773 34,2 31,6 34,1 100,0 270 Ensemble urbain 51,9 25,3 22,8 100,0 1 289 29,0 25,0 46,0 100,0 503 Rural 80,9 17,1 2,0 100,0 4 796 54,0 34,7 11,3 100,0 1 384 Zone Zone 1 42,3 22,5 35,1 100,0 516 22,9 17,3 59,7 100,0 233 Zone 2 93,8 5,6 0,6 100,0 731 78,8 11,4 9,8 100,0 230 Zone 3 93,5 5,6 0,9 100,0 732 79,8 15,2 5,0 100,0 202 Zone 4 95,9 1,6 2,5 100,0 605 90,4 1,9 7,7 100,0 156 Zone 5 92,9 6,1 1,0 100,0 723 87,1 10,9 2,0 100,0 202 Zone 6 60,8 28,0 11,2 100,0 620 17,7 38,2 44,1 100,0 166 Zone 7 60,9 33,9 5,3 100,0 1 320 17,6 65,7 16,7 100,0 440 Zone 8 62,9 32,4 4,7 100,0 836 28,3 51,1 20,7 100,0 258 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 98,1 1,9 0,0 100,0 1 216 94,9 4,7 0,4 100,0 302 Second 80,7 18,0 1,3 100,0 1 310 43,3 47,3 9,4 100,0 366 Moyen 78,1 19,4 2,5 100,0 1 100 45,1 41,2 13,6 100,0 355 Quatrième 67,7 28,0 4,4 100,0 1 246 37,4 42,1 20,5 100,0 368 Le plus riche 49,2 26,7 24,1 100,0 1 213 30,2 23,6 46,1 100,0 495 Ensemble 74,8 18,8 6,4 100,0 6 085 47,3 32,1 20,5 100,0 1 887 na = Non applicable Les résultats selon l’indice de bien-être économique du ménage mettent en évidence une relation très nette entre le niveau d’instruction et le niveau de richesse du ménage. En effet, dans le quintile le plus pauvre, 98 % des femmes et 95 % des hommes n’ont aucun niveau d’instruction ; dans le quintile le plus élevé, ces proportions sont respectivement de 49 % et de 30 %. Toutefois, il faut noter que même dans le quintile le plus riche, la proportion de femmes sans instruction est nettement supérieure à celle des hommes (49 % contre 30 %). De même, la proportion d’ hommes ayant le niveau secondaire ou plus y est environ deux fois plus importante que celle des femmes (46 % contre 24 %). Dans le quintile le plus pauvre, les proportions de femmes et d’hommes ayant le niveau secondaire ou plus sont quasiment nulles. 40 | Caractéristiques des Enquêtés Graphique 3.1 Niveau d’instruction des femmes de 15-49 ans et des hommes de 15-59 ans selon l’EDST-I et l’EDST-II 77 19 4 55 29 17 75 19 6 47 32 21 FEMMES Sans instruction Primaire Secondaire ou plus HOMMES Sans instruction Primaire Secondaire ou plus 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Pourcentage EDST-I 1996-97 EDST-II 2004 Le tableau 3.3 présente la réparti- tion des femmes de 15-24 ans qui ont fréquenté l’école, selon qu'elles fréquent- aient ou non l'école au moment de l'enquête. Sur l'ensemble des femmes de 15-24 ans ayant fréquenté l’école, 59 % ne la fréquentaient plus au moment de l'enquête. Le tableau présente également les raisons pour lesquelles les femmes ont abandonné l’école. La raison la plus souvent évoquée pour l'arrêt des études est le fait que l'enquêtée s’était mariée (29 %), dans 22 % des cas, ce sont des raisons financières qui expliquent l’abandon de l’école car ces femmes ne pouvaient pas payer les frais de scolarité et dans 16 % des cas, l’enquêtée a déclaré qu’elle n’aimait pas l’école. Il convient de noter que le mariage, le manque d’intérêt et les difficultés financières étaient, dans l’ordre, les principales raisons d’abandon scolaire chez les femmes de 15-29 ans à l’EDST-I de 1996-97. Lorsqu'on examine de près ces raisons selon le niveau d'instruction atteint au moment de l'abandon, on constate que quel que soit le niveau, les femmes ont abandonné l’école parce qu’elles s’étaient mariées (27 % au niveau primaire et 40 % au niveau secondaire ou plus) ; il faut également noter que dans 16 % des cas, les femmes ont abandonné l’école au niveau secondaire parce qu’elles étaient enceintes. Tableau 3.3 Fréquentation scolaire et raisons de l'abandon de l'école Répartition (en %) des femmes de 15 à 24 ans qui ont fréquenté l’école, selon qu’elles fréquentent ou non l’école actuellement et répartition (en %) des femmes qui ne fréquentent plus l’école actuellement selon la raison principale de l'abandon de l'école, en fonction du niveau d'instruction atteint, Tchad 2004 Niveau d'instruction Primaire Secondaire ou plus Ensemble Fréquente l’école actuellement Oui 26,8 72,4 40,8 Non 73,2 27,6 59,2 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 577 257 833 Raisons d'abandon scolaire S'est mariée 26,6 40,4 28,6 Tombée enceinte 2,4 16,1 4,4 Garde des enfants 2,6 2,8 2,6 Aide la famille au travail 5,4 2,9 5,1 Ne pouvait pas payer l’école 23,4 16,0 22,3 Avait besoin d'argent 0,8 0,0 0,7 Assez scolarisée 0,0 1,7 0,2 N'aimait pas l'école 18,6 3,5 16,4 Echec scolaire 3,6 4,0 3,7 École non accessible 3,1 1,1 2,8 Raisons de santé 2,1 0,6 1,9 Manque de tuteur 3,0 1,7 2,9 Autre 6,8 2,5 6,2 NSP/ND 1,4 6,6 2,2 Ensemble 100,0 100,0 100,0 Effectif qui ne fréquente plus l'école 422 71 493 Caractéristiques des Enquêtés | 41 Les tableaux 3.4.1 et 3.4.2 présentent les résultats concernant l’alphabétisation. Pour obtenir ces informations, on a demandé à ceux qui avaient déclaré ne pas avoir fréquenté l’école, à ceux qui avaient fréquenté seulement l’école coranique et à ceux qui avaient seulement le niveau primaire s’ils savaient lire une phrase entière ou une partie de la phrase en Français ou dans au moins une des langues officielles (français et arabe). Les femmes et les hommes ayant atteint le niveau secondaire ou plus (6 % des femmes et 21 % des hommes) ont été considérés comme étant alphabétisés. Tableau 3.4.1 Alphabétisation (femmes) Répartition (en %) des femmes enquêtées par niveau d'instruction atteint et niveau d'alphabétisation, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Tchad 2004 Primaire ou sans instruction Caractéristique sociodémographique Secondaire ou plus Lit une phrase entière Lit une partie de phrase Ne sait pas lire Total1 Effectif Pourcentage alphabétisé2 Âge 15-19 11,4 4,0 5,2 79,5 100,0 1 360 20,5 20-24 9,5 1,8 3,3 85,4 100,0 1 072 14,6 25-29 6,4 1,9 2,3 89,4 100,0 1 140 10,6 30-34 2,9 1,4 2,7 93,0 100,0 783 6,9 35-39 3,1 3,1 1,9 91,9 100,0 657 8,1 40-44 2,0 3,1 2,3 92,5 100,0 525 7,5 45-49 1,6 2,1 1,7 94,5 100,0 547 5,5 Résidence N'Djaména 35,1 5,0 6,0 53,8 100,0 516 46,2 Autres Villes 14,6 5,8 5,1 74,3 100,0 773 25,5 Ensemble urbain 22,8 5,5 5,4 66,1 100,0 1 289 33,8 Rural 2,0 1,7 2,4 93,8 100,0 4 796 6,2 Zone Zone 1 35,1 5,0 6,0 53,8 100,0 516 46,2 Zone 2 0,6 1,2 1,5 96,8 100,0 731 3,2 Zone 3 0,9 0,6 1,1 97,3 100,0 732 2,6 Zone 4 2,5 0,2 0,4 97,0 100,0 605 3,0 Zone 5 1,0 0,8 1,2 97,0 100,0 723 3,0 Zone 6 11,2 2,7 4,6 81,5 100,0 620 18,5 Zone 7 5,3 4,3 4,2 86,3 100,0 1 320 13,7 Zone 8 4,7 4,3 5,2 85,9 100,0 836 14,1 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 0,0 0,4 0,2 99,4 100,0 1 216 0,6 Second 1,3 1,7 2,3 94,7 100,0 1 310 5,3 Moyen 2,5 1,3 3,0 93,1 100,0 1 100 6,9 Quatrième 4,4 2,9 3,9 88,8 100,0 1 246 11,2 Le plus riche 24,1 6,3 6,0 63,5 100,0 1 213 36,4 Ensemble 6,4 2,5 3,1 87,9 100,0 6 085 12,1 1 Y compris les non déterminés 2 Correspond aux femmes qui ont, au moins, fréquenté l'école secondaire et à celles pouvant lire une phrase entière ou une partie de phrase. 42 | Caractéristiques des Enquêtés Tableau 3.4.2 Alphabétisation (hommes) Répartition (en %) des hommes enquêtés par niveau d'instruction atteint et niveau d'alphabétisation, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Tchad 2004 Primaire ou sans instruction Caractéristique sociodémographique Secondaire ou plus Lit une phrase entière Lit une partie de phrase Ne sait pas lire Total1 Effectif Pourcentage alphabétisé2 Âge 15-19 25,2 8,9 6,5 59,4 100,0 417 40,6 20-24 20,8 7,7 5,5 64,7 100,0 326 34,0 25-29 24,2 11,0 8,9 56,0 100,0 327 44,0 30-34 13,1 8,6 3,6 74,5 100,0 258 25,3 35-39 19,6 9,9 4,5 65,5 100,0 235 33,9 40-44 13,0 7,1 4,8 75,1 100,0 162 24,9 45-49 21,6 6,0 5,7 66,7 100,0 163 33,3 50-54 8,5 13,2 2,6 75,7 100,0 113 24,3 55-59 10,7 8,6 4,7 75,6 100,0 92 24,0 Résidence N'Djaména 59,7 6,6 3,0 29,6 100,0 233 69,4 Autres Villes 34,1 7,5 8,9 49,2 100,0 270 50,5 Ensemble urbain 46,0 7,1 6,2 40,1 100,0 503 59,2 Rural 11,3 9,3 5,8 73,4 100,0 1 384 26,4 Zone Zone 1 59,7 6,6 3,0 29,6 100,0 233 69,4 Zone 2 9,8 1,8 6,1 82,1 100,0 230 17,7 Zone 3 5,0 0,6 7,6 86,8 100,0 202 13,2 Zone 4 7,7 0,5 1,4 90,4 100,0 156 9,6 Zone 5 2,0 1,0 3,0 93,8 100,0 202 6,0 Zone 6 44,1 13,5 6,8 35,6 100,0 166 64,4 Zone 7 16,7 15,1 10,1 57,3 100,0 440 42,0 Zone 8 20,7 20,2 3,9 55,2 100,0 258 44,8 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 0,4 0,0 0,9 98,7 100,0 302 1,3 Second 9,4 7,0 9,9 73,7 100,0 366 26,3 Moyen 13,6 12,4 4,9 69,0 100,0 355 31,0 Quatrième 20,5 15,4 6,8 56,5 100,0 368 42,7 Le plus riche 46,1 7,7 5,9 39,6 100,0 495 59,7 Ensemble 20,5 8,7 5,9 64,5 100,0 1 887 35,1 1 Y compris les non déterminés 2 Correspond aux hommes qui ont, au moins, fréquenté l'école secondaire et à ceux pouvant lire une phrase entière ou une partie de phrase. On constate que d’une part, les proportions de femmes et d’hommes qui ne savent pas lire restent élevées (respectivement, 88 % et 65 %), et d’autre part que la proportion d’hommes alphabétisés est environ trois fois plus élevée que celle des femmes (35 % contre 12 %). Caractéristiques des Enquêtés | 43 À l’instar de ce qui a été observé précédemment avec le niveau d’instruction (Section 3.2), on constate que la proportion de femmes alphabétisées augmente, de manière régulière, des générations les plus anciennes aux plus récentes : de 6 % à 45-49 ans, la proportion passe à 21 % à 15-19 ans. Chez les hommes, on constate le même phénomène, bien que plus irrégulier : de 24 % à 55-59 ans, la proportion de ceux qui sont alphabétisés atteint 41 % à 15-19 ans. En comparant les données du tableau 3.2 à celles des tableaux 3.4.1 et 3.4.2, on remarque que la proportion de ceux qui ne savent pas lire du tout est supérieure à la proportion de ceux qui n’ont jamais fréquenté l’école (88 % contre 75 % chez les femmes et 65 % contre 47 % chez les hommes). Le fait que ces proportions soient différentes montre qu’une partie non négligeable de la population n’a pas fréquenté suffisamment l’école pour apprendre correctement à lire ou qu’elle a oublié ce qu’elle avait appris (analphabétisme de retour). En outre, on constate que les proportions d’alphabétisés varient de façon importante selon le milieu de résidence, la zone de résidence et le quintile de bien-être économique. C’est ainsi qu’en milieu urbain, environ un tiers des femmes (34 %) et 59 % des hommes sont alphabétisés contre moins d’une femme sur dix (6 %) et environ un homme sur quatre (26 %) en milieu rural. Les écarts entre quintiles de bien-être économique sont importants : dans le quintile le plus riche, 36 % des femmes et 60 % des hommes sont alphabétisés ; dans le plus pauvre, ces proportions sont respectivement de moins d’un pour cent et d’un pour cent. De plus, il faut souligner que même dans le quintile le plus riche, la proportion d’hommes alphabétisés est plus d’une fois et demie plus élevé que celle des femmes, ce qui montre que le désavantage dont souffrent les femmes sur le plan de l’instruction ne peut s’expliquer uniquement par des raisons financières. (graphique 3.2). Enfin, les résultats selon les zones mettent également en évidence des disparités : quel que soit le sexe, dans les zones 2 (BET, Kanem et Lac), 3 (Batha, Guéra et Salamat), 4 (OuaddaÏ et Wadi Fira), et 5 (Hadjer Lamis et Chari Baguirmi), la quasi-totalité de la population est analphabète. Graphique 3.2 Proportion d’analphabètes par sexe et selon le quintile de bien-être économique Le plus pauvre Second Moyen Quatrième Le plus riche Quintile de bien-être économique 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Pourcentage Femmes 15-49 ans Hommes 15-59 ans EDST-II 2004 44 | Caractéristiques des Enquêtés 3.3 CARACTÉRISTIQUES DES COUPLES Parmi les 1 887 hommes interviewés, 1 170 étaient en union au moment de l’enquête et, parmi ces derniers, 1 082 ont leurs conjointes qui ont été enquêtées. Il est alors possible d’associer l’homme à sa femme et de reconstituer ainsi des couples qui, par la suite, seront étudiés du
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