Sénégal - Demographic and Health Survey - 2015
Publication date: 2015
Sénégal Enquête Démographique et de Santé Continue (EDS-Continue) 2014 Sénégal 2014 Enquête Dém ographique et de Santé Continue (EDS-Continue) RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL Sénégal : Enquête Démographique et de Santé Continue (EDS-Continue) 2014 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) Dakar, Sénégal The DHS Program ICF International Rockville, Maryland, USA Mai 2015 Ministère de la Santé et l’Action Sociale Ce rapport présente les résultats de la deuxième année de l’Enquête Démographique et de Santé Continue au Sénégal (EDS-Continue 2014), exécutée de janvier à octobre 2014 par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). L’EDS-Continue 2014 a été réalisée avec l’appui financier du Gouvernement du Sénégal, de l’USAID, de l’UNICEF, de l’UNFPA et de Micronutrient Initiative. Elle a bénéficié de l’assistance technique du programme mondial des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys – The DHS Program) de ICF International dont l’objectif est de collecter, d’analyser et de diffuser des données démographiques et de santé portant, en particulier, sur la fécondité, la mortalité, la planification familiale, la santé de la mère et de l’enfant, la nutrition, le paludisme et le VIH. Le Laboratoire de Parasitologie de la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop a apporté son expertise à la réalisation de cette opération. Pour tous renseignements concernant l’EDS-Continue 2014, contacter : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) Rocade Fann Bel-air Cerf-volant B.P. 116 ; Dakar RP (Sénégal) Téléphone : (221) 33 869 21 39/33 869 21 60 Fax : (221) 33 824 36 15 E-mail : statsenegal@ansd.sn / statsenegal@yahoo.fr Site web : www.ansd.sn Concernant The DHS Program, des renseignements peuvent être obtenus auprès de : ICF International 530 Gaither Road, Suite 500, Rockville, MD 20850 USA Téléphone 1-301-407-6500 Fax 1-301-407-6501 E-mail : info@dhsprogram.com Internet : www.dhsprogram.com Citation recommandée : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) [Sénégal], et ICF International. 2015. Sénégal : Enquête Démographique et de Santé Continue (EDS-Continue 2014). Rockville, Maryland, USA : ANSD et ICF International. Table des matières • iii TABLE DES MATIÈRES LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES . v AVANT-PROPOS . ix REMERCIEMENTS . xi SIGLES ET ABRÉVIATIONS . xiii CARTE DU SÉNÉGAL . xiv 1 PRÉSENTATION DU PAYS, OBJECTIFS ET MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE . 1 1.1 PRÉSENTATION DU PAYS . 1 1.1.1 Géographie . 1 1.1.2 Économie . 1 1.1.3 Population . 2 1.1.4 Politique en matière de santé et situation sanitaire . 2 1.2 CADRE INSTITUTIONNEL, OBJECTIFS ET MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE . 3 1.2.1 Cadre institutionnel . 3 1.2.2 Objectifs . 4 1.2.3 Méthodologie . 4 1.2.4 Réalisation de l’EDS-Continue . 9 2 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES ET DES FEMMES . 11 2.1 CONDITIONS DE VIE . 11 2.1.1 Provenance de l’eau de boisson . 11 2.1.2 Types de toilettes . 12 2.1.3 Lavage des mains . 13 2.1.4 Caractéristiques des logements . 14 2.1.5 Quintiles de bien-être économique des ménages . 17 2.2 CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES DES ENQUETÉS . 17 3 SITUATION DES ENFANTS . 21 3.1 ENREGISTREMENT DES NAISSANCES . 21 3.2 ACCÈS À L’INSTRUCTION . 22 3.2.1 Taux brut de fréquentation scolaire . 23 3.2.2 Taux net de scolarisation . 23 3.3 TRAVAIL DES ENFANTS . 25 3.3.1 Participation des enfants à des activités économiques . 25 3.3.2 Travail des enfants . 26 3.4 ENFANTS VIVANT SÉPARÉS DE LEURS PARENTS BIOLOGIQUES ET ENFANTS ORPHELINS . 28 4 FÉCONDITÉ ET MORTALITÉ DES ENFANTS . 31 4.1 FÉCONDITÉ . 31 4.1.1 Considérations méthodologiques . 31 4.1.2 Niveau de la fécondité et fécondité différentielle . 32 4.1.3 Tendances de la fécondité . 33 4.1.4 La fécondité des adolescentes . 34 4.2 MORTALITÉ DES ENFANTS . 36 4.2.1 Méthodologie et qualité des données . 36 4.2.2 Niveaux et tendances . 38 4.2.3 Mortalité et caractéristiques socio-économiques . 39 4.2.4 Mortalité et caractéristiques démographiques de la mère et des enfants . 40 5 CONTRACEPTION ET PRÉFÉRENCE EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ DES FEMMES . 43 5.1 UTILISATION ACTUELLE DE LA CONTRACEPTION . 43 5.2 BESOINS EN MATIÈRE DE PLANIFICATION FAMILIALE . 46 5.3 DÉSIR D’ENFANTS SUPPLÉMENTAIRES . 48 iv • Table des matières 6 SANTÉ DE LA MÈRE ET DE L’ENFANT . 51 6.1 SANTÉ DE LA MÈRE . 51 6.1.1 Soins prénatals . 51 6.1.2 Assistance lors de l’accouchement . 57 6.1.3 Lieu d’accouchement . 59 6.2 SANTÉ DE L’ENFANT . 60 6.2.1 Vaccination des enfants . 61 6.2.2 Maladies des enfants . 63 7 ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS . 67 7.1 ALLAITEMENT ET ALIMENTATION DE COMPLÉMENT . 67 7.2 ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS . 69 7.2.1 Méthodologie . 69 7.2.2 Taille-pour-âge . 69 7.2.3 Poids-pour-taille . 72 7.2.4 Surpoids et obésité . 72 7.2.5 Poids-pour-âge . 73 7.3 PRATIQUES ALIMENTAIRES DES NOURRISSONS ET DES JEUNES ENFANTS . 74 7.4 PRÉVALENCE DE L’ANÉMIE CHEZ LES ENFANTS . 75 8 PALUDISME . 77 8.1 MOUSTIQUAIRES ET PULVÉRISATION INTRADOMICILIAIRE . 78 8.1.1 Possession de moustiquaires . 78 8.1.2 Pulvérisation intradomiciliaire (PID) . 80 8.1.3 Accès aux moustiquaires . 81 8.1.4 Utilisation des moustiquaires par la population des ménages . 82 8.1.5 Utilisation des moustiquaires par les groupes vulnérables . 84 8.2 TRAITEMENT PRÉVENTIF ANTIPALUDÉEN AU COURS DE LA GROSSESSE . 87 8.3 FIÈVRE ET TRAITEMENT ANTIPALUDÉEN DES ENFANTS DE MOINS DE CINQ ANS . 88 8.4 TAUX D’HÉMOGLOBINE . 90 8.5 PARASITÉMIE PALUSTRE . 91 8.5.1 Principe et méthodologie . 91 8.5.2 Prévalence de la parasitémie palustre chez les enfants . 92 9 EXCISION . 95 9.1 CONNAISSANCE ET PRATIQUE DE L’EXCISION . 96 9.2 ÂGE DES FEMMES À L’EXCISION . 98 9.3 PRÉVALENCE DE L’EXCISION CHEZ LES FILLES DE MOINS DE 15 ANS . 99 9.3.1 Âge des filles à l’excision . 100 9.3.2 Infibulation . 103 9.4 CROYANCES ET OPINIONS VIS-À-VIS DE L’EXCISION . 103 9.4.1 Croyance sur l’excision . 103 9.4.2 Opinion sur l’abandon ou la poursuite de l’excision . 104 10 MALADIES CHRONIQUES . 107 10.1 PRÉVALENCE DES MALADIES CHRONIQUES . 107 10.1.1 Maladies chroniques chez la femme . 107 10.1.2 Maladies chroniques chez l’homme . 109 10.1.3 Suivi des maladies chroniques . 111 10.2 FACTEURS DE RISQUE . 112 10.2.1 Tabagisme . 112 10.2.2 Consommation d’alcool . 113 10.3 INCAPACITÉ FONCTIONNELLE . 114 10.3.1 Prévalence de l’incapacité fonctionnelle. 114 10.3.2 Prise en charge de l’incapacité fonctionnelle . 115 ANNEXE A PLAN DE SONDAGE . 117 ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE . 123 ANNEXE C TABLEAUX POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES . 133 ANNEXE D PERSONNEL DE L’EDS-CONTINUE, 2014 . 139 ANNEXE E QUESTIONNAIRES . 141 Liste des tableaux et graphiques • v LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES 1 PRÉSENTATION DU PAYS, OBJECTIFS ET MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE . 1 Tableau 1.1 Résultats des interviews Ménages et Individuelles . 8 2 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES ET DES FEMMES . 11 Tableau 2.1 Eau utilisée par les ménages pour boire . 12 Tableau 2.2 Type de toilettes utilisées par les ménages . 13 Tableau 2.3 Lavage des mains . 14 Tableau 2.4 Caractéristiques du logement . 15 Tableau 2.5 Quintiles de bien-être économique . 17 Tableau 2.6 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés . 18 Graphique 2.1 Caractéristiques des logements selon le milieu de résidence . 16 3 SITUATION DES ENFANTS . 21 Tableau 3.1 Enregistrement des naissances d’enfants de moins de cinq ans . 22 Tableau 3.2 Taux de fréquentation scolaire . 24 Tableau 3.3 Participation des enfants à des activités économiques . 25 Tableau 3.4 Travail des enfants . 27 Tableau 3.5 Enfants orphelins et résidence avec les parents . 29 4 FÉCONDITÉ ET MORTALITÉ DES ENFANTS . 31 Tableau 4.1 Fécondité actuelle . 32 Tableau 4.2 Fécondité par âge selon six sources . 34 Tableau 4.3 Grossesse et fécondité des adolescentes . 36 Tableau 4.4 Quotients de mortalité des enfants de moins de cinq ans . 38 Tableau 4.5 Quotients de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques socio- économiques . 40 Tableau 4.6 Quotients de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques démographiques de la mère et des enfants . 41 Graphique 4.1 Taux de fécondité par âge selon le milieu de résidence . 33 Graphique 4.2 Tendance de la fécondité par âge . 34 Graphique 4.3 Proportion d’adolescentes de 15-19 ayant déjà commencé leur vie féconde . 35 Graphique 4.4 Tendance de la mortalité infantile, juvénile et infanto-juvénile, 1992-2014 . 39 5 CONTRACEPTION ET PRÉFÉRENCE EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ DES FEMMES . 43 Tableau 5.1 Utilisation actuelle de la contraception par caractéristiques sociodémographiques . 44 Tableau 5.2 Besoins en matière de planification familiale des femmes actuellement en union . 48 Tableau 5.3 Préférences en matière de fécondité par nombre d’enfants vivants . 49 Graphique 5.1 Prévalence contraceptive parmi les femmes en union selon la méthode . 44 Graphique 5.2 Tendance de l’utilisation de la contraception moderne par les femmes en union . 46 Graphique 5.3 Désir d’enfant supplémentaire des femmes en union selon le nombre d’enfants vivants . 50 6 SANTÉ DE LA MÈRE ET DE L’ENFANT . 51 Tableau 6.1 Soins prénatals . 52 Tableau 6.2 Nombre de visites prénatales et stade de la grossesse . 54 Tableau 6.3 Composants des visites prénatales . 56 Tableau 6.4 Vaccination antitétanique . 57 Tableau 6.5 Assistance lors de l’accouchement . 58 vi • Liste des tableaux et graphiques Tableau 6.6 Lieu d’accouchement . 60 Tableau 6.7 Vaccinations selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 61 Tableau 6.8 Traitement des Infections Respiratoires Aiguës (IRA), de la fièvre et de la diarrhée . 64 Graphique 6.1 Soins prénatals, lieu d’accouchement et assistance à l’accouchement . 53 Graphique 6.2 Pourcentage de femmes ayant effectué au moins les quatre visites prénatales selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 55 Graphique 6.3 Vaccination des enfants de 12-23 mois selon le type de vaccin et quatre sources . 62 Graphique 6.4 Pourcentage d’enfants de 12-23 mois complètement vaccinés selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 63 Graphique 6.5 Pourcentage d’enfants de moins de 5 ans ayant eu de la fièvre et pour lesquels un traitement a été recherché . 65 Graphique 6.6 Pourcentage d’enfants de moins de 5 ans ayant eu de la diarrhée pour lesquels un traitement a été recherché . 66 7 ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS . 67 Tableau 7.1 Type d’allaitement selon l’âge de l’enfant . 68 Tableau 7.2 Échelle pour l’interprétation des valeurs de prévalence de la malnutrition (-2 Z-score) dans une population, EDS-Continue, Sénégal 2014 . 69 Tableau 7.3 État nutritionnel des enfants . 71 Tableau 7.4 Prévalence de l’anémie chez les enfants . 76 Graphique 7.1 Type d’allaitement selon l’âge de l’enfant . 68 Graphique 7.2 Prévalence du retard de croissance . 72 Graphique 7.3 Prévalence de l’insuffisance pondérale . 74 Graphique 7.4 Pratiques alimentaires des nourrissons et des jeunes enfants . 75 8 PALUDISME . 77 Tableau 8.1 Possession de moustiquaires par les ménages . 79 Tableau 8.2 Pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide résiduel (PID) contre les moustiques. 81 Tableau 8.3 Utilisation des moustiquaires par la population des ménages . 83 Tableau 8.4 Utilisation des moustiquaires par les enfants . 85 Tableau 8.5 Utilisation des moustiquaires par les femmes enceintes . 86 Tableau 8.6 Utilisation d’antipaludéens à titre préventif et du Traitement Préventif Intermittent (TPIg) par les femmes au cours de la grossesse . 88 Tableau 8.7 Prévalence, diagnostic et traitement précoce de la fièvre chez les enfants . 89 Tableau 8.8 Hémoglobine <8,0 g/dl . 90 Tableau 8.9 Couverture du test de paludisme chez les enfants (non pondéré) . 92 Tableau 8.10 Résultat du test de diagnostic rapide (TDR) et la gouttes épaisse (GE) du paludisme chez les enfants . 94 Graphique 8.1 Pourcentage de la population de fait ayant accès à une MII dans le ménage . 82 Graphique 8.2 Prévalence de la parasitémie palustre chez les enfants de 6-59 mois . 93 9 EXCISION . 95 Tableau 9.1 Connaissance de l’excision . 97 Tableau 9.2 Prévalence de l’excision . 98 Tableau 9.3 Âge des femmes à l’excision . 99 Tableau 9.4 Prévalence et âge à l’excision des filles de 0-14 ans . 100 Tableau 9.5 Excision des filles de 0-14 ans selon certaines caractéristiques socio- démographiques de la mère . 102 Tableau 9.6 Infibulation . 103 Tableau 9.7 Croyance des femmes et des hommes au sujet de l’excision . 104 Tableau 9.8 Avis des femmes et des hommes sur l’abandon de l’excision . 105 Liste des tableaux et graphiques • vii Graphique 9.1 Pourcentage de femmes de 15-49 ans et de filles de 0-14 ans excisées par âge selon l’âge actuel . 101 10 MALADIES CHRONIQUES . 107 Tableau 10.1 Maladies chroniques chez les femmes . 108 Tableau 10.2 Maladies chroniques chez les hommes . 110 Tableau 10.3 Maladies chroniques chez les femmes et les hommes . 111 Tableau 10.4 Incapacité fonctionnelle . 114 Tableau 10.5 Prise en charge de l’incapacité fonctionnelle . 115 Graphique 10.1 Pourcentage de femmes atteintes d’une maladie chronique par type de maladie . 109 Graphique 10.2 Pourcentage d’hommes atteints d’une maladie chronique par type de maladie . 110 Graphique 10.3 Parmi les personnes qui souffrent d’au moins une maladie chronique, type de suivi des maladies chroniques chez les femmes et les hommes . 112 Graphique 10.4 Parmi les personnes de 15 ans et plus qui fument ou ont fumé dans le passé des cigarettes, ou un autre type de tabac . 113 Graphique 10.5 Parmi les personnes qui consommaient de l’alcool durant les 10 dernières années ou plus . 113 Graphique 10.6 Parmi les personnes qui souffrent d’une incapacité fonctionnelle, pourcentage ayant déclaré une baisse ou une faiblesse des fonctions suivantes . 115 ANNEXE A PLAN DE SONDAGE . 117 Tableau A.1 Répartition des nombres de DR et taille moyenne des DR en ménages par région et selon le milieu de résidence (RGPH-2002) . 118 Tableau A.2 Répartition des ménages et de la population, par région et selon le milieu de résidence (RGPH-2002) . 118 Tableau A.3 Répartition de l’échantillon des grappes et de l’échantillon des ménages par région et selon le type de résidence, EDS-Continue 2014 . 119 Tableau A.4 Répartition des nombres attendus de femmes et d’hommes enquêtés avec succès par région et par type de résidence, EDS-Continue 2014 . 119 Tableau A.5 Résultats de l’enquête . 121 Tableau A.6 Résultats de l’enquête . 122 ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE . 123 Tableau B.1 Variables utilisées pour le calcul des erreurs de sondage, EDS-Continue, Sénégal 2014 . 125 Tableau B.2 Erreurs de sondage : Échantillon Total, EDS-Continue, Sénégal 2014 . 126 Tableau B.3 Erreurs de sondage : Échantillon Urbain, EDS-Continue, Sénégal 2014 . 127 Tableau B.4 Erreurs de sondage : Échantillon Rural, EDS-Continue, Sénégal 2014 . 128 Tableau B.5 Erreurs de sondage : Échantillon Nord, EDS-Continue, Sénégal 2014 . 129 Tableau B.6 Erreurs de sondage : Échantillon Ouest, EDS-Continue, Sénégal 2014 . 130 Tableau B.7 Erreurs de sondage : Échantillon Centre, EDS-Continue, Sénégal 2014 . 131 Tableau B.8 Erreurs de sondage : Échantillon Sud, EDS-Continue, Sénégal 2014 . 132 ANNEXE C TABLEAUX POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES . 133 Tableau C.1 Répartition par âge de la population des ménages . 133 Tableau C.2.1 Répartition par âge des femmes éligibles et enquêtées . 134 Tableau C.2.2 Répartition par âge des hommes éligibles et enquêtés . 134 Tableau C.3 Complétude de l’enregistrement . 135 Tableau C.4 Naissances par année de naissance . 135 Tableau C.5 Enregistrement de l’âge au décès en jours . 136 Tableau C.6 Enregistrement de l’âge au décès en mois . 137 Tableau C.7 État nutritionnel des enfants . 138 Avant-propos • ix AVANT-PROPOS Enquête Démographique et de Santé du Sénégal Continue 2014 (EDS-Continue 2014), fait suite aux EDS de 1986, 1992, 1997, 2005, à l’EDS-MICS 2010-201 et à l’EDS-Continue de 2012- 2013. Au sortir de l’édition 2011, le Sénégal s’est engagé dans la mise en œuvre d’un programme d’enquêtes dans lequel des phases de collecte de données sont répétées à des intervalles réguliers et annuels. C’est ainsi, que la première phase a été réalisée en 2012-2013. L’EDS-Continue comporte un volet traitant de la production d’indicateurs sociodémographiques (Volet ménages) et un autre (ECPSS 2014) visant à apprécier la disponibilité des ressources matérielles et humaines ainsi que la qualité des soins offerts par les services de santé aux populations (Volet Établissements de santé). Je me réjouis de la qualité de la collaboration avec le Ministère de l’Économie, des Finances et du Plan qui a associé le Ministère de la Santé et l’Action Sociale dans cette importante démarche. L’EDS-Continue 2014 a été réalisée par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) avec le concours technique d’ICF International. Le laboratoire de parasitologie de l’Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) a apporté son appui dans la mise en œuvre du volet relatif à la parasitémie palustre. Je leur adresse mes vifs remerciements. Cette deuxième phase de l’EDS-Continue a pris en charge quelques thèmes développés dans les précédentes EDS, en particulier la fécondité, la planification familiale, les soins pré et postnatals, les maladies des enfants, leur prévention et leur prise en charge, la mortalité au cours de l’enfance. Elle renseigne également les questions relatives à la malnutrition des enfants à partir des mesures anthropométriques. Les indicateurs ayant trait à la prévention du paludisme et à l’alimentation des enfants sont aussi appréhendés. En mettant en place ce dispositif, l’ANSD entend mettre à la disposition des utilisateurs et producteurs de statistiques et des décideurs politiques une grande variété de données actualisées ou tout simplement inédites nécessaires à une bonne planification économique et sociale. À travers cette enquête, l’ANSD poursuit ses efforts à l’endroit de la communauté scientifique pour leur faciliter l’accès aux données. Comme toutes les enquêtes EDS, les bases de données de l’EDS- Continue sont téléchargeables en ligne en vue de promouvoir les études approfondies. Il importe de signaler aussi que toute la documentation de l’enquête sera accessible en ligne ou directement auprès de l’ANSD et à ICF International. Je suis convaincu que tous les utilisateurs sauront tirer profit de cette mine d’informations qu’est l’EDS-Continue pour une meilleure planification de leurs activités. La mise en œuvre de cette enquête a mobilisé des ressources financières importantes. L’Agence Américaine pour le développent International (USAID), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le Micronutient Initiative (MI) et l’État en ont assuré le financement. Les partenaires techniques et financiers ont aussi contribué techniquement à la mise en œuvre de cette opération dans le cadre des comités technique et de pilotage du projet. Je leur adresse mes sincères remerciements. Mes remerciements vont donc à tous les partenaires institutionnels et à toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de cette importante investigation. J’exprime ma profonde gratitude aux populations et aux services de l’État pour leur appui et leur disponibilité tout au long du travail de collecte des données. L’ Remerciements • xi REMERCIEMENTS our assurer un meilleur suivi des indicateurs les plus importantes pour les programmes nationaux de santé et des indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), le Sénégal vient de réaliser en 2014, la deuxième phase d’une Enquête Démographique et de Santé Continue (EDS- Continue) conformément au programme d’actions du Schéma Directeur de la Statistique. Le programme de l’EDS-Continue couvre la période 2012-2017 et offre la possibilité de créer un flux continu de données sur la population qui aidera à répondre à la demande de suivi plus régulier des indicateurs de couverture et d’impact résultant des initiatives mondiales en cours, visant à renforcer les programmes de santé. Cette enquête qui entre dans le cadre du programme d’activités du Schéma Directeur de la Statistique permet de répondre aux besoins permanents en données pour planifier, suivre et évaluer les programmes de santé et de population. Elle permet également de renforcer les capacités au sein des institutions du pays d’accueil pour collecter, traiter, analyser et diffuser les données et les résultats. Cette opération régulière qui regroupe une enquête ménage et une enquête auprès des établissements de santé est une nouvelle illustration de la politique de rationalisation des ressources aussi bien financières que techniques, par l’harmonisation et la mutualisation des moyens. Elle a nécessité la mobilisation d’importantes ressources financières, de la disponibilité et de la compétence de plusieurs personnes ressources. Je voudrais donc, à l’occasion de la publication du présent rapport, adresser mes sincères remerciements au Gouvernement du Sénégal, à ses partenaires au développement, notamment l’USAID, l’UNICEF, l’UNFPA, à ICF International et à Micronutrient Initiative qui ont appuyé l’ANSD tout le long de cette opération. À travers cette enquête, l’ANSD réaffirme son ancrage dans les nouvelles technologies en ayant encore recours aux ordinateurs portables pour la collecte et la saisie directe des données sur le terrain. L’ANSD s’inscrit donc résolument dans la collecte de données d’enquêtes sans questionnaires papiers. Une telle option à succès consolide son leadership et confirme la nécessité de faire confiance à l’expertise nationale. J’exprime donc mes félicitations aux experts de l’ANSD et mes sincères remerciements à ICF International. Je voudrais aussi remercier les personnels techniques et administratifs du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, au niveau central comme au niveau périphérique pour leur précieuse collaboration ; les membres des Comité de pilotage et technique pour leur compétence et leur disponibilité ainsi que les personnels du laboratoire de parasitologie de l’Université Cheikh Anta Diop pour leur efficacité dans l’exploitation des analyses biologiques. Je voudrais également témoigner ma profonde gratitude et ma reconnaissance à l’égard des populations des localités enquêtées ainsi qu’aux autorités administratives, locales, coutumières et religieuses pour l’accueil chaleureux qu’elles ont réservé aux personnels de terrain. Enfin, j’adresse toutes mes félicitations aux personnels de terrain, chauffeurs, enquêteurs, techniciens de santé, chefs d’équipe et superviseurs et les informaticiens de l’enquête pour leur professionnalisme, leur dévouement et leur endurance qui ont été déterminants pour la réussite de l’enquête. Je salue le concours des collègues de l’ensemble des services techniques, administratifs, logistiques et financiers de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie qui se sont tous mobilisés pour assurer un succès éclatant à cette enquête cruciale. P Sigles et abréviations • xiii SIGLES ET ABRÉVIATIONS ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie CNERS Comité National d’Éthique pour la Recherche en Santé CRDH Centre de Recherche pour le Développement Humain CTA Combinaisons Thérapeutiques à base d’Artémisinine DHS Demographic and Health Surveys DPES Document de Politique Économique et Social DR District de Recensement DTC Diphtérie, Tétanos et Coqueluche GHI Global Health Initiative ICP Infirmiers/ères Chefs de Poste IRA Infections Respiratoires Aiguës ISF Indice Synthétique de Fécondité MII Moustiquaires Imprégnées d’Insecticide MILDA Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action OIT Organisation Internationale du Travail OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS Organisation Mondiale de la Santé PEV Programme Élargi de Vaccinations PFTE Pires Formes de Travail des Enfants PID Pulvérisation Intradomiciliaire PNDS Plan National de Développement Sanitaire PNLP Programme National de Lutte contre le Paludisme PPTE Pays Pauvre Très Endetté RGP Recensement Général de la Population RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat SP Sulfadoxine-Pyriméthamine SRO Sels de Réhydratation par voie Orale TBF Taux Brut de Fréquentation scolaire TBN Taux Brut de Natalité TDR Test de Diagnostic Rapide TGFG Taux Global de Fécondité Générale TNF Taux Net de Fréquentation scolaire TPIg Traitement Préventif Intermittent TRO Traitement de Réhydratation par voie Orale UCAD Université Cheikh Anta Diop xiv • Carte du Sénégal MAURITANIE MALI GUINÉEGUINÉE-BISSAU GAMBIE Sud Nord Centre Ouest Louga Matam Tambacounda Kolda Saint-Louis Kédougou Fatick Kaffrine Thiès SédhiouZiguinchor Kaolack Diourbel Dakar SÉNÉGAL 0 100 20050 Kilomètres ¯ Présentation du pays, objectifs et méthodologie de l’enquête • 1 PRÉSENTATION DU PAYS, OBJECTIFS ET MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE 1 Fatou Bintou Niang CAMARA e premier chapitre présente le pays ainsi que le contexte de la deuxième Enquête Démographique et de Santé Continue (EDS-Continue 2014). Ses objectifs et sa méthodologie y sont également exposés. 1.1 PRÉSENTATION DU PAYS 1.1.1 Géographie Pays Soudano-Sahélien situé à l’extrême Ouest du continent africain, le Sénégal est limité, au nord, par la République de Mauritanie, à l’est, par le Mali, au sud, par la Guinée Bissau et la Guinée et, à l’ouest, par l’Océan Atlantique. Il est traversé par la Gambie qui est une enclave de terre située entre les régions de Kaolack et de Ziguinchor, sur le cours inférieur du fleuve du même nom. D’une superficie de 196 722 kilomètres carrés, le Sénégal possède une grande ouverture sur l’Océan Atlantique avec ses 700 kilomètres de côtes. C’est un pays plat, l’altitude dépassant rarement 100 mètres et le point culminant, le mont Assiriki, situé au sud-est du pays, a une hauteur de 381 mètres. Au plan hydrographique, le pays est traversé d’est en ouest par quatre fleuves, le Sénégal, la Gambie, la Casamance et le Saloum et leurs affluents. Ce réseau est complété par quelques cours d’eau temporaires et une contribution significative du lac de Guiers au nord du pays. Au niveau administratif, la nouvelle organisation administrative, territoriale et locale du Sénégal est fixée par le décret du 10 septembre 2008. Le territoire passe ainsi de 11 à 14 régions administratives avec comme dernières créations Kaffrine, Kédougou et Sédhiou issues respectivement des anciennes régions de Kaolack, Tambacounda et Kolda. Les régions sont subdivisées en départements (au nombre de 45). On dénombre 554 collectivités locales composées de 46 communes d’arrondissement, 125 communes (assimilées au milieu urbain) et 383 communautés rurales. 1.1.2 Économie Le Sénégal s’est engagé dans un nouveau modèle de développement à travers une stratégie qui vise l’émergence dans la solidarité à l’horizon 2035. Cette stratégie constitue le référentiel de la politique économique et sociale. Elle met l’accent sur la création de richesses et d’emplois, le renforcement de la gouvernance, le développement des secteurs stratégiques ayant des impacts significatifs sur l’amélioration du bien-être des populations, particulièrement par la protection des groupes vulnérables et la garantie de l’accès aux services essentiels. Les indicateurs sur la période 2005-2011 révèlent une stagnation relative de la pauvreté, expliquée en partie par un taux de croissance du PIB par tête d’environ de 0,5 % en moyenne par an. Même si l’incidence de la pauvreté a légèrement baissé, elle a été accompagnée par une augmentation absolue du nombre de pauvres sur la période. La pauvreté est plus élevée en zone rurale que dans les centres urbains. Ces résultats mettent en évidence la fragilité de l’économie sénégalaise et sa capacité, dans le long terme, à améliorer de manière durable les conditions de vie des populations. En outre, selon la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), de 3 738 milliards en 2014, la dette publique projetée est évaluée à 4 109 milliards en 2015. L’encours de la dette publique totale connaîtra par conséquent un accroissement de 9,9 % comparativement à 2014. Cette dette reste cependant en adéquation avec les normes communautaires puisqu’elle est projetée à 49,9 % du Pib en 2015. Ainsi, la perspective d’atteindre tous les OMD à l’horizon 2015 s’éloigne de plus en plus, notamment en matière de C 2 • Présentation du pays, objectifs et méthodologie de l’enquête réduction de la pauvreté et pour les secteurs de la santé (mortalité maternelle et infantile), de l’éducation (achèvement du cycle élémentaire) et de l’assainissement. 1.1.3 Population Le Sénégal dispose d’une masse importante de données sociodémographiques et économiques grâce à de nombreuses enquêtes réalisées au cours des trente dernières années. En effet, en dehors de quatre recensements généraux (RGP de 1976, RGPH de 1988, RGPH de 2002 et RGPHAE de 2013), plusieurs enquêtes d’envergure nationale ont été menées, parmi lesquelles on peut citer l’Enquête Sénégalaise sur la Fécondité de 1978, l’Enquête sur les Migrations et l’Urbanisation au Sénégal en 1993, l’Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages (1994/1995 et 2001/2002), sept Enquêtes Démographiques et de Santé (1986, 1992-1993, 1997, 2005, 2010-2011, 2012-2013 et 2014), l’Enquête Nationale sur le Travail des Enfants au Sénégal en 2005 et l’Enquête de Suivi de la Pauvreté au Sénégal en 2006 et en 2011. Ces différentes investigations ont permis d’obtenir des indicateurs démographiques de base à différentes dates qui contribuent au suivi et à l’évaluation des projets et programmes de développement. La population du Sénégal recensée en 2013 est de 13 508 715 habitants1 dont 6 735 421 hommes et 6 773 294 femmes. Cette population s’établissait en 2002 à 9 858 482 habitants, soit un taux d’accroissement annuel moyen intercensitaire de 2,7 % entre 2002-2013. Avec 4 958 085 en 1976 et 6 881 919 en 1988, les taux d’accroissement intercensitaires étaient respectivement de 2,7 % et 2,6 % pour 1976-1988 et 1988-2002. La densité moyenne est de 65 habitants au km2. Cependant, cette population est inégalement répartie entre les 14 régions administratives du pays. Les effectifs de population les plus élevés se retrouvent dans les régions de Dakar, Thiès et Diourbel avec, respectivement, 3 139 325 habitants (23,2 % de la population totale), 1 789 923 habitants (13,3 %) et 1 499 867 habitants (11,1 %) alors que les régions septentrionales et orientales du pays se caractérisent toujours par la faiblesse de leur population. La région de Kédougou enregistre le plus faible effectif de population avec 151 715 habitants (1,1 %). La région de Tambacounda, qui représente la région la plus vaste du pays (21,5 % de la superficie du pays), ne compte que 5,0 % de la population du Sénégal. La population croît rapidement : le fort taux de croissance démographique de 2,7 % observé entre 2002 et 2013 résulte essentiellement d’une fécondité encore élevée (ISF de 5,0 en 2012-2013) et d’une mortalité infantile en baisse (61 ‰ en 2005, 47 ‰ en 2010-2011 et 43 ‰ 2012-2013). De cette forte croissance, résulte une extrême jeunesse de la population : l’âge moyen de la population est de 22,7 ans et la moitié de la population a moins de 18 ans (âge médian). Au niveau national, Les résultats du RGPHAE révèlent que près d’un Sénégalais sur deux âgé d’au moins dix ans (46 %) sait lire et écrire dans une langue quelconque (53,8 % chez les hommes contre 37,7 % chez les femmes). Le taux d’alphabétisation est plus élevé en milieu urbain où on enregistre 57,9 % contre 33,8 % en milieu rural. Selon la région de résidence, c’est Ziguinchor (72 %) et Dakar (69 %) qui affichent les taux les plus élevés. La population du Sénégal est essentiellement musulmane (96,1 %). On y trouve aussi des chrétiens (3,8 %) ; les animistes et autres religions constituent les 0,1 % restant. 1.1.4 Politique en matière de santé et situation sanitaire La politique dans le secteur de la santé demeure dans la dynamique de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et de la réalisation des objectifs prioritaires du deuxième Plan National de Développement Sanitaire (PNDS-II, 2009-2018) avec notamment pour objectif la réduction de 1 Il s’agit ici de toute la population résidente (population de droit) au Sénégal y compris la population comptée à part (population des ménages ordinaires, collectifs et population flottante). Les données de population des précédents recensements n’incluant pas ce type de population, les taux d’accroissement annuel moyen sont calculés au regard de la seule population résidente, hors celle comptée à part. Présentation du pays, objectifs et méthodologie de l’enquête • 3 la mortalité maternelle et de la mortalité infanto juvénile, la maîtrise de la fécondité et un plus grand accès aux services de base pour les plus démunis. La part du budget de l’État allouée au secteur de la santé a été en hausse régulière ces dernières années. La priorité accordée au secteur de la santé s’est traduite par une augmentation constante du budget du ministère de la Santé qui est passé de 36 milliards de Francs CFA en 1998, à 90,5 en 2008, 105,9 en 2011 et à 110,5 milliards en 2012. Ce budget représente aujourd’hui 10,4 % du budget de fonctionnement de l’État. À l’heure actuelle, le Sénégal compte un total de 3 084 structures de santé (dont 86 hôpitaux, 242 centres de santé y compris les centres médicaux de garnison (CMG), 1 250 postes de santé y compris les infirmeries des maisons d’arrêt et de correction (MAC) et 1 506 cases de santé2. Cependant, en termes de couverture en infrastructures sanitaires, le Sénégal n’a pas encore atteint les normes3 préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ces deux dernières décennies ont été marquées par une amélioration de la situation sanitaire comme en atteste la tendance de la plupart des indicateurs suivis par les programmes de santé. Les taux de mortalité infantile et infanto-juvénile bien qu’encore élevés, ont connu une baisse significative. En effet, le taux de mortalité infanto-juvénile est passé de 121 ‰ en 2005, 72 ‰ en 2010-2011 et 65 ‰ en 2012-2013 et celui de la mortalité infantile est passée de 61 ‰ en 2005, à 47 ‰ en 2010-2011 et à 43 ‰ en 2012- 2013. Enfin, le rapport de mortalité maternelle s’établit à 392 pour 100 000 naissances vivantes en 2010- 2011. Le PNDS accorde une place importante à la surveillance épidémiologique, à la santé de la reproduction, aux MST/Sida et au contrôle des maladies endémiques, notamment le paludisme. Cette dernière endémie qui est une des premières causes de morbidité, est en train de perdre du terrain, résultat à mettre notamment à l’actif du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP). Le niveau de prévalence du VIH relativement faible au sein de la population générale âgée de 15 à 49 ans (0,7 % en 2010-2011) reste stable. En 2012-2013, plus de neuf mères sur dix (95 %) ont consulté du personnel médical formé pendant la grossesse. Pour les naissances ayant eu lieu au cours des 5 dernières années, en 2012-2013, 51 % des mères ont bénéficié, pendant l’accouchement, de l’assistance de personnel médical formé. La couverture vaccinale chez les enfants de moins de cinq ans a enregistré une amélioration (70 % en 2012- 2013). 1.2 CADRE INSTITUTIONNEL, OBJECTIFS ET MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE 1.2.1 Cadre institutionnel Le Gouvernement du Sénégal vient de réaliser en 2014 la deuxième phase d’une Enquête Continue conformément au programme d’actions du Schéma Directeur de la Statistique. Elle couvre la période 2012-2017 et offre la possibilité de créer un flux continu de données sur la population qui aidera à répondre à la demande de suivi plus régulier des indicateurs de couverture et d’impact résultant des initiatives mondiales en cours, visant à renforcer les programmes de santé. L’Enquête-Continue a été réalisée par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) avec l’assistance technique 2 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) [Sénégal] et ICF International. 2012. Enquête Continue sur la Prestation des Services de Soins de Santé (ECPSS) du Sénégal 2014. Rockville, Maryland, USA : ANSD et ICF International. 3 Normes OMS : 1 poste de santé pour 10 000 habitants ; 1 centre de santé pour 50 000 habitants et 1 hôpital pour 150 000 habitants. 4 • Présentation du pays, objectifs et méthodologie de l’enquête de ICF International et l’organisme américain en charge du programme international des EDS (Demographic and Health Surveys-DHS). Le laboratoire de parasitologie de la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) a apporté son appui dans la mise en œuvre du volet portant sur le test du paludisme (formation des agents, prélèvements et analyses des échantillons de sang, analyse des données). Pour la mise en œuvre de l’enquête, un comité de pilotage a été mis en place comprenant, en plus de l’équipe technique de l’EDS-Continue, le ministère de la Santé et les partenaires au développement. Pour la réalisation de l’EDS-Continue, le Gouvernement du Sénégal a bénéficié de l’appui financier de l’USAID, de l’UNFPA, de l’UNICEF et de Micronutrient Initiative (MI). 1.2.2 Objectifs L’Enquête Démographique et de Santé Continue (EDS-Continue) a comme objectifs fondamentaux : (1) répondre aux besoins permanents en données pour planifier, suivre et évaluer les programmes de santé et de population, et (2) renforcer les capacités au sein des institutions du pays pour collecter, traiter, analyser, diffuser et utiliser ces données. En outre, l’EDS-Continue comporte d’autres avantages potentiels. La rétention plus longue du bureau central et du personnel de terrain inhérente à l’EDS-Continue conduit à une « institutionnalisation de fait » du processus EDS, ce qui apporte des avantages que ne peut apporter une EDS quinquennale. On s’attend à ce que le renforcement des capacités du personnel et l’institutionnalisation du processus EDS se traduisent par une amélioration de la qualité des données et une réduction des besoins en assistance technique. La conception de l’EDS-Continue permet également une plus grande souplesse pour répondre aux besoins en statistiques du pays dans la mesure où chacune des phases de l’EDS-Continue peut être adaptée à des sujets particuliers, ce qui est difficile dans le cadre d’une enquête quinquennale. Ces objectifs sont en accord avec les principes fondamentaux de Global Health Initiative (GHI), récemment lancée par le gouvernement des États-Unis pour soutenir les résultats qui améliorent la santé, en particulier chez les femmes et les jeunes enfants, en renforçant la performance du système de santé dans les pays en développement. La GHI est un programme axé sur le résultat et qui compte, parmi ses principes fondamentaux, l’engagement à la prise de décision basée sur la connaissance et à un suivi et une évaluation améliorés. L’engagement au respect de la propriété nationale fait partie intégrante du GHI. Conformément à ce principe, c’est au Sénégal que revient la tâche de réaliser une EDS-Continue. Il convient de noter que le Sénégal est le premier pays en Afrique et le deuxième pays après le Pérou à entreprendre une enquête continue dans le cadre du programme DHS. 1.2.3 Méthodologie Questionnaires Pour permettre une certaine souplesse dans la conception de chaque phase de l’EDS-Continue, le questionnaire standard du Programme DHS utilisé a été réduit. Des modifications jugées nécessaires ont été apportées aux questionnaires de base pour les adapter aux spécificités socioculturelles du Sénégal et répondre aux besoins des utilisateurs. Aussi, pour assurer la comparabilité des résultats au niveau international, ces changements ont été aussi limités que possible. Ce questionnaire réduit comprend un historique des naissances complet permettant le calcul des taux de fécondité et de mortalité et fournit la plupart des indicateurs recommandés au niveau international, y compris ceux de l’UNICEF. Par ailleurs, le Sénégal qui a inclus le test du VIH dans l’enquête EDS-MICS de 2010-2011, le refera lors de la phase 2016-2017 de l’EDS-Continue. Présentation du pays, objectifs et méthodologie de l’enquête • 5 Trois questionnaires ont été utilisés : un questionnaire ménage, un questionnaire individuel pour les femmes de 15-49 ans et, un questionnaire individuel pour les hommes de 15-59 ans. Le contenu spécifique de ces différents questionnaires est le suivant : Le questionnaire ménage : Le questionnaire ménage a été utilisé pour lister tous les membres habituels et les visiteurs des ménages sélectionnés. La page de couverture contient les informations relatives à l’identification du ménage, aux résultats de l’interview qui permettent de calculer le taux de couverture de l’enquête et aux contrôles de terrain et de bureau. Ce questionnaire a permis de collecter des informations sur les membres habituels du ménage et les visiteurs qui y ont passé la nuit précédant l’interview. Les informations recueillies portent sur le sexe, l’âge, l’éducation scolaire et préscolaire, la survie des parents, la déclaration des enfants à l’état civil, la prise en charge des jeunes enfants au niveau préscolaire et le travail des enfants. Par ailleurs, d’autres informations portant sur les caractéristiques du logement (approvisionnement en eau, type de toilettes, matériau de construction, disponibilité de l’électricité, possession de biens durables, etc.), la possession, l’utilisation et le traitement des moustiquaires, ainsi que l’utilisation du sel iodé4 dans la préparation des repas, ont été également collectées. Des questions relatives à l’accès à la propriété foncière et à la sécurité résidentielle ont également été posées. Ces informations ont été recueillies afin d’évaluer les conditions environnementales et socioéconomiques dans lesquelles vivent les personnes enquêtées. En outre, un module sur les maladies chroniques a été introduit dans le questionnaire pour recueillir des informations sur la prévalence des maladies chroniques et les facteurs de risques qui leurs sont associés notamment le tabagisme et la consommation d’alcool. Finalement, un des objectifs essentiels du questionnaire ménage était d’identifier les femmes éligibles pour des interviews individuelles et les enfants éligibles pour l’anthropométrie, les tests d’anémie et de parasitémie palustre. De plus, le questionnaire ménage a permis de recueillir les résultats des tests sur le paludisme et des mesures anthropométriques de tous les enfants de moins de 5 ans des ménages enquêtés de façon à déterminer leur état nutritionnel (émaciation, insuffisance pondérale et retard de croissance pour les enfants). Ce questionnaire a également été utilisé pour enregistrer les résultats des mesures anthropométriques, de l’hémoglobine (anémie) et de la parasitémie palustre. Dans les ménages échantillonnés, les tests d’anémie et de parasitémie palustre ont été effectués sur les enfants de 6-59 mois. Après obtention du consentement éclairé des parents ou des personnes en charge des enfants, un prélèvement sanguin a été effectué auprès des enfants de 6-59 mois. Il a permis d’effectuer, sur le terrain, un test mesurant le niveau d’hémoglobine, et un Test de Diagnostic Rapide (TDR) du paludisme. En outre, du sang a été collecté sur lame pour constituer une goutte épaisse qui a été analysée ultérieurement en laboratoire pour estimer la prévalence du paludisme. Le questionnaire individuel femme : Il constitue l’élément central de l’enquête. Il comprend une page de couverture similaire à celle du questionnaire ménage sur laquelle sont enregistrés les informations d’identification du ménage, le résultat de l’interview qui permet de calculer le taux de couverture de l’enquête et les contrôles de terrain et de bureau, ainsi que dix sections qui servent à recueillir des informations sur les thèmes suivants : • Caractéristiques sociodémographiques : cette section porte sur le lieu de résidence, l’âge et la date de naissance, la scolarisation, l’alphabétisation, la nationalité, la religion et l’ethnie ; 4 Dans tous les ménages enquêtés, le sel utilisé pour la cuisine est testé pour déterminer sa teneur en iode. Les résultats du test permettront de déterminer la proportion de femmes et d’enfants vivant dans un ménage utilisant du sel suffisamment iodé. 6 • Présentation du pays, objectifs et méthodologie de l’enquête • Reproduction : cette deuxième section permet de collecter des informations sur les naissances vivantes que la femme a eues durant sa vie, ainsi que sur leur état de survie au moment de l’enquête, sur l’état de grossesse au moment de l’enquête, et sur la connaissance de la période féconde dans le cycle menstruel ; • Connaissance et utilisation de la contraception : cette section permet de recueillir des informations sur la connaissance et l’utilisation actuelle des différentes méthodes contraceptives, ainsi que sur les sources d’approvisionnement. Elle porte également sur les raisons de la non-utilisation d’une méthode ; • Grossesse et soins postnatals : cette section porte sur les naissances des cinq années ayant précédé l’enquête. Elle permet d’obtenir des informations sur la période de la grossesse, les soins prénatals incluant la vaccination antitétanique, le lieu d’accouchement et la qualification de la personne ayant assisté la femme, les soins postnatals, le retour des règles et la reprise des rapports sexuels après la naissance de l’enfant ; • Vaccination des enfants, santé et nutrition : les questions portent sur la fréquence et la durée de l’allaitement, sur le type d’allaitement (maternel ou artificiel), ainsi que sur l’utilisation des différents compléments nutritionnels. La deuxième partie porte sur les vaccinations incluses dans le Programme Élargi de Vaccinations (PEV) et la santé des enfants de moins de cinq ans, plus particulièrement sur la prévalence et le traitement de la fièvre, de la toux et de la diarrhée ; • Mariage et activité sexuelle : cette section porte sur l’état matrimonial de la femme, la cohabitation avec le conjoint, le type de mariage (monogamie ou polygamie), l’âge au premier mariage et l’âge aux premiers rapports sexuels ainsi que sur l’activité sexuelle ; • Préférences en matière de fécondité : cette section recueille des informations sur le désir d’enfants supplémentaires, l’intervalle souhaité entre les naissances et l’opinion concernant la taille de la famille ; • Caractéristiques du conjoint et travail de la femme : les questions qui ont été posées permettent de connaître les caractéristiques socioprofessionnelles du conjoint des femmes en union et l’activité professionnelle de celles-ci ; • IST et sida : cette section vise à obtenir des informations sur la connaissance et la prévalence des infections sexuellement transmissibles, sur les modes de transmission et les moyens de prévention du sida ; et • Excision : on collecte ici des informations sur la pratique de l’excision chez les femmes interviewées et sur les filles âgées de moins de 15 ans. Le questionnaire individuel homme : Il comprend une page de couverture similaire à celle du questionnaire ménage sur laquelle sont enregistrés les informations d’identification du ménage, le résultat de l’interview qui permet de calculer le taux de couverture de l’enquête et les contrôles de terrain et de bureau, ainsi que huit sections qui servent à recueillir des informations sur les thèmes suivants : • Caractéristiques sociodémographiques ; • Reproduction ; • Connaissance et utilisation de la contraception ; • Mariage et activité sexuelle ; • Préférences en matière de fécondité ; • Emploi et rôle des sexes ; Présentation du pays, objectifs et méthodologie de l’enquête • 7 • VIH et autres infections sexuellement transmissibles ; et • Excision Manuels et autres documents techniques En plus des questionnaires, d’autres documents techniques ont été élaborés par l’équipe technique. Il s’agit en particulier : • du manuel des enquêtrices ; • du manuel des chefs d’équipe ; • du manuel de cartographie et de dénombrement des ménages ; • du manuel d’utilisation des tablettes PC (système d’interview assisté par ordinateur (CAPI) ; • du manuel pour l’anthropométrie ; • du manuel du test du paludisme ; • des fiches d’affectation des enquêteurs/contrôleuses ; • des fiches de contrôle et de gestion pour les tests (anémie et paludisme) ; et • des fiches de référence pour les tests (anémie et paludisme). L’ANSD a assuré la reproduction en nombre suffisant de ces différents documents. Tests d’hémoglobine et de la parasitémie palustre Dans les ménages sélectionnés, les enfants de 6-59 mois étaient éligibles pour le test d’anémie et de parasitémie. Les protocoles pour les tests de l’anémie et de la parasitémie palustre ont été approuvés par le Comité d’Éthique (Internal Review Board) d’ICF International à Rockville, Maryland (USA) et par le Comité National d’Éthique pour la Recherche en Santé (CNERS) du Sénégal. Pour réaliser les prélèvements sanguins auprès des personnes éligibles, chaque équipe de terrain comprenait un enquêteur-technicien de santé spécialement chargé des prélèvements. En plus de la formation d’enquêteurs, ce technicien avait reçu une formation spéciale sur tous les aspects des protocoles du test d’anémie. D’abord, pour chaque enfant éligible, le technicien cherchait à obtenir le consentement éclairé de la personne responsable de l’enfant après lui avoir expliqué les procédures de prélèvement, la confidentialité du test et les conditions de prise en charge en cas de besoin. Test d’hémoglobine : Le test d’hémoglobine est la principale méthode pour diagnostiquer l’anémie ; ce test est effectué en utilisant le système d’HemoCue. Avant de prélever le sang, le doigt était nettoyé avec un tampon imbibé d’alcool et séché à l’air. Ensuite, le bout du doigt (ou du talon des enfants de moins d’un an et très maigre) était piqué avec une lancette rétractable, stérile et non réutilisable. Une goutte de sang était récupérée dans une microcuvette et ensuite introduite dans le photomètre HemoCue qui indiquait le niveau d’hémoglobine. Ces résultats étaient enregistrés dans le questionnaire ménage et communiqués à la personne testée, ou au parent/adulte responsable, en expliquant la signification des résultats. Si la personne présentait une anémie sévère (un niveau d’hémoglobine <7 g/dl), l’enquêteur fournissait une fiche de référence pour rechercher des soins auprès d’un service de santé. Test de parasitémie palustre : Les tests de parasitémie palustre ont été effectués sur les enfants de 6-59 mois. Deux tests du diagnostic du paludisme ont été réalisés : un Test de Diagnostic Rapide (TDR) dont les résultats étaient communiqués aux parents/personne en charge de l’enfant, et une goutte épaisse. Les enfants testés positifs au TDR étaient référencés auprès d’un service de santé par les techniciens de laboratoire de l’enquête selon le protocole en vigueur. 8 • Présentation du pays, objectifs et méthodologie de l’enquête Par ailleurs, les gouttes épaisses confectionnées sur une lame porte-objet après prélèvement d’un échantillon de sang ont été analysées au laboratoire du Département de Parasitologie de la Faculté de Médecine de l’UCAD de Dakar. Échantillonnage L’EDS Continue 2014 vise trois cibles : les femmes de 15-49 ans, les hommes de 15-59 ans et les enfants de 0-59 mois. Le champ de l’enquête couvre l’ensemble du territoire et porte sur un échantillon national stratifié d’environ 4 400 ménages, tiré à deux degrés. Cet échantillon permet de produire, pour la plupart des indicateurs, des résultats représentatifs au niveau des quatre grandes régions5 : • l’Ouest, constitué des régions de Dakar et de Thiès ; • le Centre, il s’agit des régions de Diourbel, de Fatick, de Kaolack et de Kaffrine ; • le Nord, composé des régions de Matam, de Louga et de Saint Louis ; et • le Sud, constitué des régions de Tambacounda, de Kolda, de Kédougou, de Sédhiou et de Ziguinchor. Pour constituer l’échantillon, 200 Districts de Recensement (79 DR en milieu urbain et 121 en milieu rural) ont été tirés au premier degré de sondage en procédant à un tirage systématique avec probabilité proportionnelle à la taille (nombre de ménages dans le DR). Un dénombrement des ménages dans chacun de ces DR a fourni la liste des ménages à partir de laquelle a été tiré au second degré un échantillon de 22 ménages avec un tirage systématique à probabilité égale. Dans cet échantillon de ménages, on s’attendait à trouver 8 500 femmes de 15-49 ans et 8 200 enfants éligibles pour l’enquête. Toutes les femmes de 15 à 49 ans, résidentes habituelles ou visiteuses, identifiées dans ces ménages ont été individuellement enquêtées. Tous les enfants de 6-59 mois étaient éligibles pour subir le test de dépistage du paludisme et celui d’anémie. Au cours de l’EDS-Continue 2014, au total, 4 400 ménages ont été sélectionnés et parmi eux, 4 288 ménages occupés ont été identifiés au moment de l’enquête. Parmi ces 4 288 ménages, 4 231 ont pu être enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 98,7 % (Tableau 1.1). Le taux de réponse est légèrement plus élevé en milieu rural (99,2 %) qu’en milieu urbain (97,9 %). Tableau 1.1 Résultats des interviews Ménages et Individuelles Effectif de ménages, nombre d’interviews et taux de réponse par milieu de résidence (non pondéré), EDS-Continue, Sénégal 2014 Résidence Total Résultat Urbain Rural Interviews Ménages Ménages sélectionnés 1 738 2 662 4 400 Ménages occupés 1 690 2 598 4 288 Ménages interviewés 1 655 2 576 4 231 Taux de réponse des ménages1 97,9 99,2 98,7 Interviews des femmes de 15-49 ans Effectif de femmes éligibles 3 524 5 307 8 831 Effectif de femmes éligibles interviewées 3 406 5 082 8 488 Taux de réponse des femmes éligibles2 96,7 95,8 96,1 Interviews des hommes de 15-59 ans Effectif d’hommes éligibles 1 578 2 203 3 781 Effectif d’hommes éligibles interviewés 1 393 1 978 3 371 Taux de réponse des hommes éligibles2 88,3 89,8 89,2 1 Ménages enquêtés/ménages identifiés 2 Enquêtés interviewés/enquêtés éligibles 5 Ainsi, le terme région ou zone utilisé dans le texte fait référence aux grandes régions. Présentation du pays, objectifs et méthodologie de l’enquête • 9 Dans les 4 231 ménages enquêtés, 8 831 femmes âgées de 15-49 ans ont été identifiées comme éligibles pour l’enquête individuelle, et pour 8 488 d’entre elles, l’interview a été menée avec succès, soit un taux de réponse de 96,1 %. Le taux de réponse est légèrement plus élevé en milieu urbain (96,8 %) qu’en milieu rural (95,8 %). L’enquête homme a été réalisé dans un ménage sur deux : au total 3 371 hommes de 15-59 ans sur 3 781 éligibles ont été entièrement enquêtés (taux de réponse de 89,2 %). Contrairement à ce que l’on observe pour les femmes, le taux de réponse observé en milieu rural (89,8 %) et en milieu urbain (88,3 %) est légèrement plus élevé en milieu rural qu’urbain. 1.2.4 Réalisation de l’EDS-Continue L’EDS-Continue 2014 s’est déroulée en trois étapes principales : la phase préparatoire, la cartographie et le dénombrement des ménages des grappes échantillonnées (en septembre 2012) et la collecte proprement dite. Pour chacune de ces deux dernières étapes, une formation a été dispensée aux personnes recrutées pour les besoins des activités de terrain. La phase préparatoire : La phase préparatoire a démarré en 2013 avec la mise à jour des documents de collecte pour prendre en compte les préoccupations nationales. En outre, le projet a mis à profit les résultats du Recensement Général de la Population, de l’habitat, de l’Agriculture et de l’Élevage réalisé en 2013 pour l’établissement de la liste des districts de recensement et celle des ménages sélectionnés. Ce qui a permis de rationaliser les ressources pour la phase cartographie. Une équipe technique chargée de piloter le projet et assistée par ICF International, a été mise en place au niveau de l’ANSD depuis la première phase. Le laboratoire chargé de la parasitologie était également mis à contribution. Celui-ci avait la charge de la formation et de la supervision des techniciens de santé et les analyses sanguines pour le test de paludisme. Recrutement et formation du personnel de terrain : Puisqu’il s’agit d’une enquête continue, les mêmes agents de terrain, en nombre limité, de l’édition passée ont été reconduits. Ces agents de terrain ont été sélectionnés sur la base de leur expérience, de leur capacité à communiquer, de leur niveau d’instruction, de leur connaissance des langues nationales, de leur pratique informatique et de leur disponibilité pour travailler d’une manière permanente sur l’enquête. Tout a été fait pour engager du personnel de terrain qualifié dont le profil a été prédéfini par l’équipe technique de l’enquête. Les agents de terrain ont suivi une mise à niveau (à partir du 2 janvier 2014) de 13 jours, portant sur tous les aspects de l’enquête en mettant l’accent sur les nouveaux modules, en particulier celui portant sur les hommes. Des exposés sur des thèmes spécifiques ont été effectués par des personnes ressources du ministère de la Santé et de l’Action Sociale ou d’autres institutions appropriées. La formation sur l’utilisation des Tablettes PC, principal outil de collecte, a été assurée par des experts de l’ANSD et d’ICF International. Tous les agents de terrain ont suivi la formation sur tous les modules sauf celui sur les tests biologiques qui était réservé aux seuls techniciens de santé. À la fin de la formation, les agents ont reçu une formation complémentaire sur le contrôle technique, l’organisation et la logistique du terrain ainsi que sur le contact avec les autorités et les populations. La formation sur les tests biologiques (anémie et parasitémie palustre) et les mesures anthropométriques a été assurée par le personnel du laboratoire de parasitologie et un nutritionniste. Les techniciens de santé ont pratiqué les tests sur le terrain, et tous les agents de terrain ont pratiqué les mesures anthropométriques dans des centres de santé à Dakar. Collecte des données : Après la formation, quatre équipes ont été constituées pour le travail de terrain ; chaque équipe était composée de 3 enquêtrices chargées des interviews auprès des ménages et des femmes sur les Tablettes PC, un technicien de santé pour effectuer les mesures anthropométriques, les tests du paludisme et de l’anémie sur un questionnaire papier, et un chef d’équipe chargé des interviews auprès des hommes et qui, était aussi chargé d’administrer le questionnaire ménage sur les Tablettes PC. Ce 10 • Présentation du pays, objectifs et méthodologie de l’enquête dernier était responsable de la performance et de la gestion de son équipe. Il servait aussi d’assistant au technicien de santé pour la prise des mesures anthropométriques. La collecte des données sur le terrain a duré 8 mois (du 21 janvier au 20 octobre 2014). Elle s’est faite en deux vagues de quatre mois chacune entrecoupée d’une période d’un mois de repos, la première allant de janvier à mai et la deuxième de juin à octobre, ce qui a permis de visiter les 200 DR. Des statisticiens ont été recrutés pour assurer la supervision des travaux de collecte. Ainsi, étaient organisées des missions de supervision rapprochées pour s’assurer de la qualité des données collectées sur le terrain. Parallèlement, des missions de supervision organisées par la Cellule de Lutte contre la Malnutrition et le Laboratoire de Parasitologie de l’Université Cheikh Anta Diop ont permis de s’assurer du respect des règles de prélèvement et de mesures anthropométriques sur le terrain. Exploitation des tableaux de qualité des données : le contrôle de qualité a été assuré par la supervision et le suivi des équipes pendant les travaux sur le terrain. Chaque chef d’équipe était responsable de la qualité du travail de son équipe : il tenait des réunions régulières avec son équipe de façon à renforcer la formation et à corriger les erreurs éventuelles commises au cours de la collecte. De plus, les chefs d’équipe devaient ré-interviewer environ 5 % des ménages de façon à contrôler la qualité des données. Ces ré-interviews, limitées à certaines sections du questionnaire, étaient menées avant de quitter le DR. Les chefs d’équipe utilisaient les ré interviews pour contrôler étroitement les raisons des « non-réponses », en particulier les absences du ménage et les refus. Enfin, un ensemble de tableaux de contrôle a été produit par le programmeur informatique au moins une fois toutes les deux semaines tout au long de la collecte pour vérifier la validité des données saisies. Dès qu’ils étaient produits, ces tableaux étaient examinés par l’équipe technique de l’enquête et les problèmes éventuels décelés dans ces tableaux ont été examinés avec les quatre équipes de terrain afin d’améliorer les taux de réponse et la qualité de la collecte. Traitement des données : La collecte des données a été réalisée au moyen de Tablettes PC. Après validation des données sur le terrain, les fichiers de données ont été transférés au bureau central de l’ANSD à Dakar par DR. Ces fichiers de données ont été ensuite enregistrés, compilés et traités sur un ordinateur central. Les données de chaque DR ont été vérifiées et un fichier unique de données apurées a été créé après que les fichiers de tous les DR aient été enregistrés et approuvés. L’enregistrement, contrôle et compilation des données ont été effectués par deux informaticiens recrutés pour les besoins de l’EDS-Continue. Après la fusion des fichiers, les dernières erreurs détectées ont été traitées avec l’appui de l’expert informaticien d’ICF International. Analyse au laboratoire des prélèvements de sang : En ce qui concerne le test du paludisme, la parasitémie palustre était réalisée par le Laboratoire de Parasitologie de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD). Le traitement des échantillons des gouttes épaisses de sang s’est fait au fur et à mesure de la collecte des données sur le terrain. Au final, les résultats des tests ont été fusionnés avec la base de données de l’enquête. Caractéristiques des ménages et des femmes • 11 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES ET DES ENQUÊTÉS 2 Mamadou AMOUZOU et Ndèye Binta DIEME objectif de ce chapitre est de présenter les caractéristiques socio-économiques des femmes et des enfants couverts par l’EDS-Continue 2014 ainsi que les conditions environnementales dans lesquelles ils vivent. La première partie porte sur certaines caractéristiques des logements tels que le type d’approvisionnement en eau de boisson, le type de toilettes, le lavage des mains, la nature du sol et la disponibilité de l’électricité et les quintiles de bien-être économique. La seconde partie est consacrée à la description des caractéristiques sociodémographiques des femmes et des hommes ; il s’agit de la structure par âge, de l’état matrimonial, de la religion, de l’ethnie, du lieu de résidence (urbain et rural et grande région) et du niveau d’instruction. 2.1 CONDITIONS DE VIE 2.1.1 Provenance de l’eau de boisson Le Tableau 2.1 présente la répartition des ménages et de la population selon la source d’approvisionnement en eau de boisson. La plupart des ménages sénégalais s’alimente en eau de boisson à une source améliorée, quel que soit le milieu de résidence, (82 % pour l’ensemble, 91 % pour les ménages urbains et 71 % pour les ménages ruraux). L’eau de robinet vient en tête avec 74 % pour l’ensemble des ménages (85 % pour le milieu urbain et 62 % pour le milieu rural). Le plus souvent, les ménages disposent d’un robinet dans leur logement (59 %). Les autres sources améliorées (puits protégés, eau en bouteille et eau de pluie) représentent seulement 8 % de l’ensemble des ménages (6 % pour le milieu urbain et 9 % pour le milieu rural). La répartition de la population selon la source d’approvisionnement en eau de boisson diffère à peine de celle des ménages. Le Tableau 2.1 montre que 65 % des ménages s’approvisionnent en eau pour la boisson sur place, autrement dit dans leur lieu d’habitation et 24 % mettent moins de 30 minutes pour s’approvisionner en eau de boisson. Près de quatre ménages urbains sur cinq (79 %) disposent d’un mode d’accès à l’eau de boisson dans leur logement contre 49 % des ruraux. L’ Principaux résultats • Plus de la moitié des ménages disposent de l’électricité (61 %).Cependant, les résultats mettent en évidence une grande disparité entre le milieu urbain (85 %) et le milieu rural (33 %). • Environ, 74 % des ménages ont accès à l’eau de robinet et ou à une borne fontaine publique. Plus de deux ménages sur cinq disposent de toilettes améliorées non partagées (44 %) ; cependant, 16 % des ménages, essentiellement ruraux (31 %), ne disposent d’aucun type de toilettes. • Dans l’ensemble, le pourcentage de ménages dans lesquels on a pu observer un endroit pour se laver les mains est de 30 %. Ce pourcentage varie de 34 % en milieu urbain à 25 % en milieu rural. • Les résultats montrent que 65 % des femmes et 38 % des hommes de (15-49 ans) sont en union et plus d’une femme sur deux (51 %) contre 38 % des hommes n’ont aucun niveau d’instruction. 12 • Caractéristiques des ménages et des femmes La plupart du temps, l’eau ne fait l’objet d’aucun traitement avant son utilisation, surtout en zone urbaine (76 % de l’ensemble des ménages, 82 % en milieu urbain et 69 % en milieu rural). Dans 10 % des cas, les ménages traitent l’eau à l’eau de javel ou au chlore ou, dans 17 % des cas, ils procèdent au filtrage à travers un linge. Ce dernier moyen de traitement est surtout utilisé en milieu rural (24 % contre 10 % en milieu urbain). L’ébullition, la désinfection solaire et les autres procédés de filtrage (céramique, sable, etc.) sont très peu utilisés. Tableau 2.1 Eau utilisée par les ménages pour boire Répartition (en %) des ménages et de la population de droit par la provenance de l’eau pour boire, le temps pour s’approvisionner en eau et par le moyen utilisé pour traiter l’eau, selon le milieu de résidence, EDS-Continue, Sénégal 2014 Ménages Population Caractéristique Urbain Rural Ensemble Urbain Rural Ensemble Source d’approvisionnement en eau de boisson Source améliorée 91,2 70,8 81,8 90,8 71,5 80,8 Robinet dans logement/concession 73,2 42,1 58,9 76,1 45,8 60,4 Robinet public/fontaine 11,8 19,9 15,5 10,5 17,7 14,2 Puits à pompe/ forage 0,3 5,0 2,5 0,2 4,8 2,6 Puits creusé protégé 2,7 3,1 2,9 2,9 3,0 3,0 Source d’eau protégée 0,1 0,0 0,1 0,1 0,0 0,1 Eau en bouteille 3,1 0,6 2,0 0,9 0,2 0,5 Source non améliorée 8,5 29,2 18,0 8,8 28,5 19,0 Puits creusé non protégé 7,3 24,9 15,4 7,7 24,5 16,4 Source d’eau non protégée 0,0 0,2 0,1 0,0 0,1 0,1 Camion-citerne/charrette avec petite citerne 1,1 2,9 1,9 1,0 2,8 1,9 Eau de surface 0,0 1,3 0,6 0,0 1,0 0,5 Autre 0,3 0,0 0,2 0,4 0,0 0,2 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Pourcentage utilisant pour boire l’eau d’une source améliorée 91,2 70,8 81,8 90,8 71,5 80,8 Temps de trajet pour s’approvisionner en eau de boisson Eau sur place 79,2 48,8 65,3 82,1 52,3 66,7 Moins de 30 minutes 16,2 34,0 24,3 13,4 31,9 22,9 30 minutes ou plus 4,5 16,6 10,1 4,4 15,3 10,1 NSP/manquant 0,1 0,6 0,3 0,1 0,6 0,3 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Moyen de traitement de l’eau1 Ébullition 0,0 0,1 0,1 0,1 0,3 0,2 Ajout d’eau de Javel/chlore 9,2 10,7 9,9 10,0 9,9 9,9 Passée à travers un linge 10,0 24,2 16,5 10,1 24,1 17,3 Céramique, sable ou autre filtre 2,1 0,4 1,3 1,8 0,3 1,0 Autre 2,1 1,1 1,7 2,1 1,3 1,7 Aucun traitement 81,9 69,3 76,1 82,0 69,7 75,6 Pourcentage utilisant une méthode de traitement approprié2 17,1 30,5 23,3 17,2 30,0 23,9 Effectif 2 290 1 941 4 231 17 577 18 858 36 435 1 Les enquêtés pouvant déclarer plusieurs types de traitement, la somme des pourcentages peut excéder 100 %. 2 Les méthodes pour le traitement de l’eau comprennent l’ébullition, l’ajout de chlore, l’utilisation d’un linge pour passer l’eau, le filtrage et la désinfection solaire. 2.1.2 Types de toilettes L’accès à des installations sanitaires adéquates et la promotion de pratiques hygiéniques constituent des objectifs importants pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Les résultats de l’EDS-Continue 2014 présentés au Tableau 2.2 montrent que 44 % des ménages sénégalais utilisent des toilettes améliorées non partagées. Comme il fallait s’y attendre, l’utilisation de toilettes améliorées est plus fréquente en milieu urbain qu’en rural (55 % contre 32 %). Par ailleurs, un peu plus d’un ménage sur cinq (22 %) a accès à des toilettes améliorées partagées et on note également des variations importantes selon le milieu de résidence (33 % en urbain contre 9 % en rural). En outre, 18 % des ménages ont accès à des latrines traditionnelles et 16 % n’ont pas du tout accès à des toilettes. En milieu rural, les proportions correspondantes sont de 28 % et 31 % contre, respectivement 10 % et 3 % seulement en milieu urbain. Caractéristiques des ménages et des femmes • 13 Tableau 2.2 Type de toilettes utilisées par les ménages Répartition (en %) des ménages et de la population de droit par type de toilettes/latrines, selon le milieu de résidence, EDS-Continue, Sénégal 2014 Ménages Population Type de toilettes/latrines Urbain Rural Ensemble Urbain Rural Ensemble Toilettes améliorées, non partagées Chasse branchée à un système d’égout 8,0 0,0 4,3 8,2 0,0 3,9 Chasse branchée à une fosse septique 12,3 8,8 10,7 13,6 9,9 11,7 Fosse d’aisances améliorées ventilées 1,2 2,7 1,9 1,6 3,3 2,5 Fosses d’aisances avec dalle 30,1 20,2 25,6 41,5 24,0 32,4 Latrines à chasse manuelle 3,0 0,6 1,9 2,0 0,5 1,2 Total 54,6 32.3 44,4 66,9 37,7 51,7 Toilettes partagées1 Chasse branchée à un système d’égout 4,9 0,0 2,6 3,2 0,0 1,5 Chasse branchée à une fosse septique 2,2 1,0 1,7 1,6 0,6 1,1 Fosse d’aisances améliorées ventilées 1,9 1,3 1,6 0,9 0,8 0,9 Fosses d’aisances avec dalle 23,2 6,1 15,3 14,7 5,3 9,9 Latrines à chasse manuelle 0,4 0,1 0,3 0,2 0,1 0,2 Total 32,6 8,5 21,5 20,6 6,8 13,6 Toilettes non améliorées Latrines traditionnelles 9,8 28,4 18,3 10,0 29,2 19,9 Pas de toilettes/nature 3,1 30,7 15,7 2,4 26,2 14,7 Autre 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Total 12,9 59,1 34,0 12,4 55,4 34,6 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Effectif 2 290 1 941 4 231 17 577 18 858 36 435 1 Toilettes partagées qui seraient considérées comme « améliorées » si elles n’étaient pas partagées. En 2012-2013, les proportions de ménages ne disposant pas de toilettes étaient de 20 % dans l’ensemble, et de 38 % en milieu rural contre 2 % en milieu urbain. 2.1.3 Lavage des mains Le lavage des mains au savon, est un élément important en matière d’hygiène. L’endroit où ce lavage a lieu est également important. Ainsi, au cours de l’enquête, on a demandé à voir l’endroit où les membres du ménage se lavent les mains. L’enquêteur devait aussi noter si l’eau et certains produits nettoyants étaient disponibles à cet endroit. Dans l’ensemble, pour sept ménages sur dix (70 %) un endroit précis pour se laver les mains n’a pas été observé (Tableau 2.3). Le milieu urbain enregistre le pourcentage le plus élevé de ménages dans lesquels l’endroit pour se laver les mains a été observé (34 % contre 25 % en milieu rural). Parmi les ménages dans lesquels ce lieu a été observé, 62 % disposaient de savon et d’eau seulement ou d’eau, de savon et d’un autre détergent ; en milieu urbain le pourcentage est de 73 % contre 45 % en milieu rural. Dans les zones Centre (48 %) et Sud (28 %) ainsi qu’en milieu rural (35 %), une part importante des ménages ne dispose pas d’eau, ni de savon, ni d’autres produits nettoyants pour se laver les mains. Les résultats selon les quintiles de bien-être économique montrent que dans plus de la moitié des ménages classés dans le quintile le plus riche, on a pu observer un endroit où les membres du ménage se lavent les mains. Dans les ménages du quintile le plus pauvre, ce pourcentage n’est que de 27 % et dans les autres quintiles, il varie de 19 à 22 %. Dans les ménages les plus riches, 82 % disposent d’eau et de savon et la quasi-totalité ont de l’eau, du savon ou un autre produit nettoyant. Par comparaison, dans les ménages classés dans le quintile le plus pauvre, seulement 19 % disposent de savon et d’eau. Il apparait donc que la disponibilité d’un endroit où se laver les mains ainsi que d’eau et de savon est lié au niveau de bien-être du ménage. 14 • Caractéristiques des ménages et des femmes Tableau 2.3 Lavage des mains Pourcentage de ménages dans lesquels l’endroit le plus souvent utilisé pour se laver les mains a été observé et, parmi ces ménages, répartition (en %) par disponibilité de l’eau, de savon et d’autres produits nettoyants, EDS-Continue, Sénégal 2014 Pourcentage de ménages dans lesquels l’endroit pour se laver les mains a été observé Effectif de ménages Parmi les ménages dans lesquels l’endroit pour se laver les mains a été observé Effectif de ménages dans lesquels l’endroit pour se laver les mains a été observé Caractéristique sociodémographique Savon et eau1 Eau et produit nettoyant2 autre que le savon seulement Eau seulement Savon mais pas d’eau3 Pas d’eau, ni savon, ni autre produit nettoyant Total Résidence Urbain 33,8 2 290 73,2 0,0 19,7 0,3 6,7 100,0 775 Rural 24,8 1 941 44,6 0,2 18,7 1,3 35,2 100,0 482 Grande région Nord 22,8 775 97,9 0,0 2,1 0,0 0,0 100,0 177 Ouest 32,8 1 787 75,5 0,0 17,0 1,0 6,5 100,0 586 Centre 23,9 945 17,0 0,0 34,5 0,5 48,0 100,0 226 Sud 37,0 724 47,5 0,5 23,0 0,7 28,2 100,0 268 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 27,2 745 18,8 0,3 27,7 0,3 52,9 100,0 202 Second 19,9 743 43,5 0,6 22,3 0,0 33,7 100,0 148 Moyen 21,8 783 55,9 0,0 19,5 3,7 20,9 100,0 171 Quatrième 18,8 949 70,1 0,0 18,1 1,0 10,8 100,0 178 Le plus riche 55,1 1 011 82,4 0,0 15,8 0,0 1,8 100,0 557 Total 29,7 4 231 62,2 0,1 19,3 0,7 17,7 100,0 1 257 1 Par « savon », on entend ici le savon ou un détergent en morceau, sous forme liquide, en poudre ou sous forme de pâte. Cette colonne inclut les ménages possédant du savon et de l’eau seulement ainsi que ceux qui possèdent du savon et de l’eau et un autre détergent. 2 Les produits nettoyants autres que le savon incluent des produits disponibles localement comme la cendre, la boue ou du sable 3 Y compris les ménages disposant de savon seulement ainsi que ceux qui disposent de savon et d’autres produits nettoyants 2.1.4 Caractéristiques des logements Le Tableau 2.4 montre que dans l’ensemble, 61 % des ménages enquêtés disposent de l’électricité. Les résultats mettent en évidence des disparités importantes selon le milieu de résidence. Le milieu rural est nettement plus défavorisé : seulement 33 % des ménages y disposent de l’électricité, contre 85 % en milieu urbain (Graphique 2.1). Certains types de revêtement du sol peuvent faciliter la propagation de certains germes responsables de maladies. Pour cette raison, des questions ont été posées sur le type de revêtement du sol des pièces à usage d’habitation du logement. Au Sénégal, 70 % des ménages ont un logement dont le sol est en ciment, en carrelage ou en vinyle et, pour 26 % des ménages, le sol est revêtu de terre, de sable ou de bouse. Caractéristiques des ménages et des femmes • 15 Tableau 2.4 Caractéristiques du logement Répartition (en %) des ménages en fonction de certaines caractéristiques du logement, et pourcentage utilisant du combustible solide pour cuisiner ; Répartition (en %) des ménages en fonction de la fréquence à laquelle on fume dans le logement, selon le milieu de résidence, EDS-Continue, Sénégal 2014 Résidence Total Caractéristique du logement Urbain Rural Électricité Oui 85,0 32,7 61,0 Non 15,0 67,3 39,0 Total 100,0 100,0 100,0 Matériau de revêtement du sol Terre, sable 9,2 40,3 23,5 Bouse 0,2 5,5 2,7 Planches en bois 0,0 0,1 0,0 Palmes/bambou 0,0 0,1 0,0 Parquet ou bois ciré 0,2 0,1 0,2 Bandes de vinyle ou asphalte 15,6 10,5 13,2 Carrelage 37,2 9,5 24,5 Ciment 32,9 31,1 32,0 Moquette 3,8 1,6 2,8 Autre 1,0 1,2 1,1 Total 100,0 100,0 100,0 Pièces utilisées pour dormir Une 27,6 9,8 19,4 Deux 18,3 20,4 19,3 Trois ou plus 54,1 69,7 61,3 Total 100,0 100,0 100,0 Endroit pour cuisiner Dans la maison 54,0 64,6 58,8 Dans un bâtiment séparé 32,2 29,5 30,9 À l’extérieur 8,6 4,3 6,6 Autre 5,2 1,6 3,6 Total 100,0 100,0 100,0 Combustible utilisé pour cuisiner Électricité 0,7 0,5 0,6 GPL/gaz naturel/biogaz 41,6 6,1 25,3 Charbon de bois 28,2 8,7 19,2 Paille/branchage/herbe 20,0 79,8 47,4 Bouse 0,3 2,6 1,4 Autre 9,1 2,4 6,0 Total 100,0 100,0 100,0 Pourcentage utilisant un combustible solide pour cuisiner1 48,5 91,1 68,0 Fréquence à laquelle on fume dans le logement Tous les jours 33,5 23,6 28,9 Une fois par semaine 7,1 7,8 7,4 Une fois par mois 3,7 3,9 3,8 Moins d’une fois par mois 4,8 5,1 4,9 Jamais 51,0 59,6 54,9 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 2 290 1 941 4 231 GPL = Gaz propane liquéfié 1 Inclut Charbon/lignite, Charbon de bois, Bois, Paille/branchages/herbe, Résidus agricoles et Bouse Dans l’ensemble, le ciment reste le principal matériau du sol des pièces à usage d’habitation. En milieu rural, les ménages qui vivent dans un logement dont le sol est recouvert de terre/sable ou bouse restent encore élevé (46 %). En milieu urbain, dans 37 % des cas, les ménages vivent dans un logement dont le sol est recouvert de carrelage et dans 33 % des cas, le sol est recouvert de ciment. Le Tableau 2.4 présente aussi la répartition des ménages selon le nombre de pièces utilisées pour dormir. Dans 61 % des cas, les ménages utilisent trois pièces ou plus pour dormir et, dans 19 % des cas, deux pièces. On constate également que 59 % des ménages font la cuisine à l’intérieur de la maison alors que, dans 31 % des cas, la cuisine se fait dans un bâtiment séparé et que 7 % des ménages cuisinent à l’extérieur. 16 • Caractéristiques des ménages et des femmes Graphique 2.1 Caractéristiques des logements selon le milieu de résidence 85 15 9 0,2 0,0 0,0 0,2 16 37 33 4 1 28 18 54 0 54 32 9 5 1 42 28 20 0 9 33 67 40 6 0,1 0,1 0,1 11 10 31 2 1 10 20 70 0 65 30 4 2 1 6 9 80 3 2 Oui Non Terre, sable Bouse Planches en bois Palmes/bambou Parquet ou bois ciré Bandes de vinyle ou asphalte Carrelage Ciment Moquette Autre Une Deux Trois ou plus Manquant Dans la maison Dans un bâtiment séparé A l'extérieur Autre Électricité GPL/gaz naturel/biogaz Charbon de bois Paille/branchage/herbe Bouse Autre Él ec tri ci té M at ér ia u de re vê te m en t d u so l Pi èc es u til is ée s po ur do rm ir E nd ro it po ur c ui si ne r C om bu st ib le u til is é po ur c ui si ne r Pourcentage Rural Urbain EDS-Continue, Sénégal 2014 Pour évaluer le niveau de pollution à l’intérieur du logement, on a demandé quel était le combustible utilisé par le ménage pour cuisiner. On constate, au niveau global, que plus de quatre ménages sur dix (47 % contre 51 % en 2012-2013) utilisent du bois à brûler ou de la paille. Cette proportion varie de manière importante selon le milieu de résidence : 80 % en milieu rural et 20 % en milieu urbain. Les ménages du milieu urbain utilisent plus fréquemment du gaz pour cuisiner (42 %). En outre, l’EDS-Continue de 2014 s’est intéressée à la fréquence à laquelle on fume dans les ménages. On constate que dans presque 30 % des ménages, la consommation du tabac y est quotidienne. Elle est plus fréquente en milieu urbain (34 % contre 24 % en milieu rural). Caractéristiques des ménages et des femmes • 17 2.1.5 Quintiles de bien-être économique des ménages Le Tableau 2.5 présente la répartition de la population de droit par quintile de bien-être économique selon le milieu de résidence et la région. L’indice de bien-être économique est construit à partir des données sur les biens des ménages et sur certaines caractéristiques du logement (électricité, type d’approvisionnement en eau, type de toilettes, matériau de revêtement du sol, etc.) collectées dans le questionnaire ménage de l’EDS-Continue 2014 et en utilisant l’analyse en composante principale. On a affecté à chacun de ces biens et caractéristiques un poids (score ou coefficient) généré à partir d’une analyse en composante principale. Les scores des biens qui en résultent sont standardisés selon une distribution normale standard de moyenne 0 et d’écart type 1 (Gwatkin et al, 2000). On attribue ensuite à chaque ménage un score pour chaque bien et on fait la somme de tous les scores par ménage ; les individus sont classés en fonction du score total du ménage dans lequel ils résident. L’échantillon est ensuite divisé en quintile de population, chaque quintile correspondant à un niveau allant de 1 (le plus bas) à 5 (le plus élevé). Tableau 2.5 Quintiles de bien-être économique Répartition (en %) de la population de droit par quintile de bien-être économique et coefficient de Gini, selon le milieu de résidence et la région, EDS-Continue, Sénégal 2014 Quintiles de bien-être économique Total Effectif d’enquêtés Coefficient de Gini Milieu de résidence/ région Le plus pauvre Second Moyen Quatrième Le plus riche Résidence Urbain 1,8 7,9 19,2 34,6 36,5 100,0 17 577 0,20 Rural 36,9 31,3 20,8 6,5 4,5 100,0 18 858 0,40 Grande région Nord 17,7 21,8 26,8 18,1 15,7 100,0 7 316 0,37 Ouest 2,2 8,0 17,7 32,4 39,7 100,0 13 504 0,24 Centre 34,3 28,9 17,9 12,0 7,0 100,0 9 445 0,41 Sud 39,9 30,4 20,4 7,6 1,7 100,0 6 169 0,39 Total 20,0 20,0 20,0 20,0 19,9 100,0 36 435 0,36 Dans l’ensemble, les résultats présentés dans le Tableau 2.5 montrent que le niveau de bien-être économique est plus bas en milieu rural qu’en milieu urbain : on constate ainsi que seulement 5 % de la population du milieu rural sont classés dans le quintile le plus riche et pratiquement un tiers dans le quintile le plus pauvre (37 %). Par comparaison, en milieu urbain, seulement 2 % de la population appartient au quintile le plus pauvre et 37 % au quintile le plus riche. Les résultats par grandes régions montrent que c’est dans l’Ouest que se concentre la population la plus riche puisque 40 % sont classés dans le quintile le plus riche et 32 % dans le quatrième quintile contre seulement 2 % dans le plus pauvre. Par contre, dans le Sud, seulement 2 % de la population sont classés dans le quintile le plus riche et plus d’un tiers dans le quintile le plus pauvre (40 %). 2.2 CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES DES ENQUETÉS L’âge est une variable fondamentale dans l’analyse des phénomènes démographiques. Il est aussi l’une des informations les plus difficiles à obtenir de façon précise, surtout lorsque l’enregistrement écrit des événements, tels que les faits d’état civil, n’est pas encore ancré dans les habitudes de certaines populations. Pour ces raisons, un soin particulier a été accordé à la collecte de cette information lors du travail sur le terrain. Le Tableau 2.6 montre que la répartition des femmes et des hommes de 15-49 ans par groupe d’âges quinquennaux présente une allure assez régulière, les proportions de chaque groupe d’âges diminuant au fur et à mesure que l’on avance vers les âges élevés. Elles passent, pour les femmes et les hommes de 15-19 ans, de 22 % et 24 % à respectivement 7 % et 8 % à 45-49 ans. 18 • Caractéristiques des ménages et des femmes Tableau 2.6 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés Répartition (en %) des femmes et des hommes enquêtés de 15-49 ans selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDS-Continue, Sénégal 2014 Femme Homme Caractéristique sociodémographique Pourcentage pondéré Effectif pondéré Effectif non pondéré Pourcentage pondéré Effectif pondéré Effectif non pondéré Age 15-19 21,5 1 823 1 918 24,2 733 808 20-24 19,5 1 659 1 688 19,0 574 588 25-29 17,8 1 507 1 469 15,6 472 454 30-34 14,4 1 226 1 224 13,0 393 366 35-39 11,2 953 922 9,7 292 288 40-44 8,8 749 742 10,8 325 291 45-49 6,7 570 525 7,7 234 225 Religion Musulman 95,5 8 102 8 154 95,4 2 884 2 891 Chrétien 4,1 344 280 4,3 129 118 Animiste 0,5 41 53 0,3 9 10 Sans religion 0,0 1 1 0,0 1 1 Ethnie Wolof 41,7 3 540 3 049 39,9 1 205 1 000 Poular 26,8 2 271 2 589 27,2 823 931 Serer 12,6 1 072 1 000 13,9 419 386 Mandingue 6,7 568 800 5,2 158 198 Diola 6,4 541 515 4,1 123 166 Soninké 1,9 158 233 1,4 42 58 Autre/non sénégalais 4,0 339 302 8,3 252 281 État matrimonial Célibataire 29,8 2 526 2 270 59,5 1 799 1 801 Marié 64,3 5 459 5 786 38,4 1 161 1 170 Vivant ensemble 0,5 41 34 0,4 12 10 Divorcé/séparé 4,3 368 294 1,6 48 35 Veuf 1,1 93 104 0,1 2 4 Résidence Urbain 53,7 4 556 3 406 56,6 1 711 1 270 Rural 46,3 3 932 5 082 43,4 1 311 1 750 Grande région Nord 20,2 1 713 2 042 19,6 591 663 Ouest 41,1 3 488 1 303 44,6 1 348 548 Centre 24,0 2 040 2 690 20,1 607 888 Sud 14,7 1 247 2 453 15,8 476 921 Niveau d’instruction Pas d’instruction 51,0 4 330 4 853 37,7 1 138 1 275 Primaire 23,3 1 974 1 775 24,8 749 704 Moyen/secondaire 23,0 1 952 1 759 31,4 949 924 Supérieur 2,7 232 101 6,1 186 117 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 16,5 1 399 2 166 13,9 419 681 Second 17,3 1 470 2 026 13,2 398 625 Moyen 19,8 1 685 1 887 20,5 621 742 Quatrième 21,0 1 786 1 369 24,9 751 560 Le plus riche 25,3 2 148 1 040 27,6 834 412 Ensemble 15-49 100,0 8 488 8 488 100,0 3 022 3 020 50-59 na na na na 349 351 Ensemble 15-59 na na na na 3 371 3 371 Note : Le niveau d’instruction correspond au plus haut niveau d’instruction atteint, qu’il ait été achevé ou non. na = Non applicable Les questions sur l’état matrimonial ont été posées à toutes les femmes et à tous les hommes de 15-49 ans. Dans le cadre de l’EDS-Continue 2014, le terme union s’applique à l’ensemble des femmes et des hommes qui se sont déclarés mariés (quel que soit le type de mariage) ou qui vivent maritalement avec un/une partenaire. Selon cette définition, trois femmes sur dix (30 %) contre trois hommes sur cinq (60 %) sont célibataires, deux tiers (65 %) des femmes et 39 % des hommes sont en union et 5 % des femmes et 2 % des hommes sont divorcés, séparés ou veufs. Plus de la moitié des femmes (54 %) et des hommes (57 %) vivent en milieu urbain. La majorité des enquêtés, femmes (41 %) et hommes (45 %) vivent dans la grande région Ouest. La grande région Caractéristiques des ménages et des femmes • 19 Centre abrite près du quart des femmes (24 %) et le cinquième des hommes enquêtés (20 %) et 20 % des enquêtés dans la grande région Nord. La grande région Sud enregistre la plus faible proportion (15 % des femmes et 16 % des hommes). La distribution selon le niveau d’instruction montre que plus d’une femme sur deux (51 % contre 38 % pour les hommes) n’a aucune instruction alors que plus d’une femme sur cinq (23 %) à un niveau primaire contre 25 % chez les hommes. Le niveau moyen/secondaire a été atteint par 23 % des femmes et 31 % des hommes. Seuls 3 % de femmes et 6 % d’hommes ont atteint le niveau supérieur. En ce qui concerne la religion, plus de 95 % des enquêtés se sont déclarés de religion musulmane et les chrétiens concernent environ 4 % des enquêtés. La répartition de la population selon l’ethnie fait apparaitre trois grands groupes : le Wolof (42 % des femmes et 40 % des hommes), le Poular (27 % chacun) et le Serer (13 % des femmes et 14 % des hommes). Puis viennent les Mandingues et les Diolas et ensuite les Soninkés. Les autres groupes ethniques et les non Sénégalais représentent 4 % des femmes et 8 % des hommes. Situation des enfants • 21 SITUATION DES ENFANTS 3 Papa Ibrahima Sylmang SENE, Jean Pierre Diamane BAHOUM et Mariana STIRBU a situation des enfants au Sénégal fait l’objet d’une attention particulière de la part de l’État, de nombreux organismes comme l’UNICEF, le BIT, et diverses Organisations Non Gouvernementales. Il faut rappeler que selon les résultats du Recensement de 2013, la population de moins de 18 ans au Sénégal représente 49 % de la population totale. C’est donc une cible importante en termes de prestation, accès et qualité de services sociaux de base. Au cours de l’enquête, à partir de questions concernant la fréquentation scolaire, la participation à des activités économiques et l’état de survie des parents biologiques, on a évalué la situation des enfants. En outre, on a posé des questions pour savoir dans quelle proportion les naissances d’enfants de moins de cinq ans étaient enregistrées. Les résultats sont présentés dans ce chapitre. 3.1 ENREGISTREMENT DES NAISSANCES L’enregistrement des naissances est une obligation légale au Sénégal ; elle est inscrite dans l’article 33 du Code de la Famille : « Les déclarations sont faites à l’état civil dans le délai d’un mois par les personnes énumérées aux articles 51 et 67. S’il n’est point justifié des déclarations de naissance et de décès survenus dans leur circonscription dans le délai d’un mois, les chefs de village ou de quartier seront tenus de faire dans les quinze jours suivants à l’officier de l’état civil les déclarations ainsi omises sous peine d’amende de simple police allant de 2 000 à 5 000 francs ». Au cours de l’enquête, les enquêteurs ont demandé aux personnes interviewées si la naissance des enfants les plus jeunes (moins de cinq ans) avait été déclarée à l’état civil. L’enquête révèle que la majorité des enfants de moins de 5 ans sont enregistrés à l’état civil (73 %, soit près de trois enfants sur quatre) comme le montre le Tableau 3.1. Lors de l’enquête, 62 % des enfants de moins de cinq ans détenaient un acte de naissance alors que 11 % n’en avaient pas, mais avaient été enregistrés à l’état civil. Il n’y a pas de différences importantes entre groupes d’âges (60 % des enfants de moins de deux ans et 63 % des enfants de 2 à 4 ans sont enregistrés à l’état civil et disposent d’un acte de naissance) et entre les sexes (64 % des garçons et 60 % des filles). L Principaux résultats • Dans l’ensemble, 73 % des naissances d’enfants de moins de cinq ans sont enregistrées à l’état civil. Ce pourcentage a peu varié par rapport à celui de l’EDS Continue 2012-2013 et de l’EDS-MICS 2010-2011 qui était respectivement de 73 % et 75 %. • En 2014, 55 % des enfants d’âge scolaire du niveau primaire fréquentent l’école primaire mais seulement 30 % des enfants d’âge scolaire secondaire fréquentent l’école secondaire. • Parmi les enfants de 5-17 ans, 26 % ont travaillé au cours de la semaine ayant précédé l’interview. Les garçons ont travaillé plus fréquemment que les filles (36 % contre 15 %). De même, en milieu rural, la proportion d’enfants de 5-17 ans qui ont travaillé est plus élevée qu’en milieu urbain (36 % contre 12 %). • Parmi les enfants de moins de 18 ans, 51 % vivent avec leurs deux parents biologiques • Par ailleurs, 7 % des enfants de moins de 18 ans sont orphelins de père et/ou de mère. 22 • Situation des enfants Tableau 3.1 Enregistrement des naissances d’enfants de moins de cinq ans Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans (de droit) dont la naissance a été enregistrée à l’état civil selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDS-Continue, Sénégal 2014 Enfants dont la naissance a été enregistrée Effectif d’enfants Caractéristiques sociodémographiques Pourcentage ayant un acte de naissance Pourcentage n’ayant pas d’acte de naissance Pourcentage enregistré Âge <2 59,9 12,0 71,9 2 444 2-4 63,2 10,0 73,3 3 730 Sexe Masculin 63,5 11,1 74,7 3 156 Féminin 60,2 10,5 70,7 3 018 Résidence Urbain 79,5 7,7 87,1 2 563 Rural 49,5 13,0 62,5 3 611 Grande région Nord 65,2 8,2 73,4 1 276 Ouest 81,3 7,7 88,9 1 932 Centre 52,4 10,1 62,5 1 889 Sud 40,0 20,7 60,8 1 078 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 36,6 14,2 50,8 1 537 Second 51,5 14,0 65,5 1 364 Moyen 65,0 12,7 77,7 1 214 Quatrième 83,7 5,4 89,0 1 080 Le plus riche 88,5 4,7 93,2 980 Ensemble 61,9 10,8 72,7 6 174 Cependant, l’enregistrement des naissances à l’état civil est très variable selon la zone et le milieu de résidence. Les enfants enregistrés à l’état civil et disposant d’un acte de naissance sont proportionnellement beaucoup moins nombreux en milieu rural (50 %) qu’en milieu urbain (80 %). Au niveau des grandes régions, ce sont les enfants des zones Centre (52 %) et Sud (40 %) qui possèdent le moins fréquemment un acte de naissance ; à l’inverse, la grande majorité des enfants des zones Ouest (81 %) et Nord (65 %) ont été déclarées à l’état civil et disposent d’un acte de naissance. C’est important de noter que le taux d’enregistrement des naissances à l’état civil est plus de deux fois plus faible dans les ménages classés dans le quintile le plus pauvre par rapport à ceux classés dans le plus riche (37 % contre 89 %). Dans la mesure où l’enregistrement de la naissance et surtout la possession d’un acte de naissance est essentiel pour avoir accès à l’ensemble des services sociaux de base, il est évident que les enfants des ménages les plus pauvres se trouvent défavorisés par rapport à ceux des ménages les plus riches. 3.2 ACCÈS À L’INSTRUCTION L’accès à l’instruction est considéré par l’UNICEF comme « un facteur essentiel » pour le développement des enfants et surtout de leur capital humain. Au Sénégal, la loi 2004-37 du 15 décembre 2004 spécifie en son article 3 bis que « la scolarité est obligatoire pour tous les enfants des deux sexes âgés de 6 ans à 16 ans ». Pour évaluer la situation en matière de scolarisation des enfants, deux principaux indicateurs sont calculés : le taux brut de fréquentation scolaire (TBF) et le taux net de fréquentation scolaire (TNF). Ces indicateurs sont calculés pour les niveaux primaire et secondaire et portent sur les enfants âgés de 6 à 16 ans. Le taux TBF au niveau primaire est le nombre total d’élèves du niveau primaire, exprimé en pourcentage de la population d’âge officiel de fréquentation du niveau primaire. Le TBF au niveau secondaire est le nombre total d’élèves du niveau secondaire, exprimé en pourcentage de la population d’âge officiel de fréquentation du niveau secondaire. Ainsi, le TBF peut dépasser 100 % s’il y a pour un niveau donné un nombre important d’élèves plus âgés ou plus jeunes que l’âge officiel pour ce niveau. Le TNF pour le niveau primaire est le pourcentage de la population d’âge de fréquentation du niveau primaire (6-11 ans) qui fréquente l’école primaire. Le TNF pour le niveau secondaire est le pourcentage de la population d’âge de fréquentation du niveau secondaire (12-16 ans) qui fréquente l’école secondaire. Situation des enfants • 23 3.2.1 Taux brut de fréquentation scolaire1 Le taux brut de fréquentation scolaire (TBF) au niveau primaire est le nombre total d’élèves du niveau primaire, exprimé en pourcentage de la population d’âge officiel de fréquentation du niveau primaire. Le taux brut de fréquentation scolaire au niveau secondaire est le nombre total d’élèves du niveau secondaire, exprimé en pourcentage de la population d’âge officiel de fréquentation du niveau secondaire. S’il y a pour un niveau donné un nombre important d’élèves plus âgés ou plus jeunes que l’âge officiel pour ce niveau, le TBF peut excéder 100 %. L’enquête montre que, dans l’ensemble, 75 % des enfants, quel que soit leur, âge fréquentent le niveau primaire (Tableau 3.2). Le taux brut de scolarisation est influencé par le lieu de résidence des enfants et le niveau de bien-être du ménage. On note que le pourcentage d’enfants qui fréquentent le niveau primaire est beaucoup plus important en milieu urbain (93 %) qu’en milieu rural (67 %). Les taux les plus faibles sont observés dans la région Centre (59 %). Les taux les plus élevées sont enregistrées par la région Ouest (87 %) et Sud (86%) ; dans la région Nord ce taux est de 71 %. Les résultats font apparaître un léger écart de fréquentation scolaire, au détriment des garçons, 73 % fréquentant l’école primaire contre 78 % des filles. Cet écart en faveur des filles est observé dans trois régions sauf au Sud, où l’écart est en faveur des garçons avec un indice de parité de genre égal à 0,9. Le taux brut de scolarisation au niveau primaire varie avec le niveau de bien-être du ménage, d’un minimum de 61 % dans les ménages des deux premiers quintiles à un maximum de 102 % dans ceux du quintile le plus riche. Le taux brut de fréquentation scolaire pour le niveau secondaire s’établit à 68 %. Il varie légèrement entre les sexes (71 % pour les garçons contre 65 % pour les filles). Par contre, l’écart entre les milieux de résidence est important : 41 % en milieu rural contre 102 % en milieu urbain). De même, entre les régions, les écarts sont importants, le taux de fréquentation scolaire variant, comme pour le niveau primaire, d’un maximum de 97 % dans la région Ouest à un minimum de 47 % dans la région Centre. Le Tableau 3.2 présente aussi l’indice de parité entre les genres qui est le rapport entre le taux de fréquentation scolaire des filles et celui des garçons. Plus l’indice de parité est proche de 1, moins l’écart de fréquentation scolaire entre les genres est important. Un indice égal à 1 indique l’égalité totale. Dans l’ensemble, au Sénégal, l’indice de parité est supérieur à 1 (1,07 pour le niveau primaire) ou très proche de 1 (0,91 pour le niveau secondaire). Au niveau primaire, quelle que soit la caractéristique, l’indice de parité entre les genres est pratiquement très proche ou supérieur à 1. Ce qui signifie que plus de filles que de garçons fréquentent ce niveau. Seule la région Sud fait exception avec un indice de 0,89. Au niveau secondaire, l’indice est inférieur à 1 (0,95), en particulier dans la région Centre (0,80). Par contre, il est égal à 1 dans la région Nord et très proche de 1 dans les ménages du quatrième quintile (0,99). Il faut signaler qu’avec un indice de parité entre les genres égal à 0,74 c’est dans les ménages du quintile le plus pauvre que l’écart de fréquentation scolaire au niveau secondaire est le plus important. Des efforts restent donc à faire, notamment dans les régions Sud et surtout du Centre pour maintenir les filles à l’école. 3.2.2 Taux net de scolarisation L’enquête révèle que 55 % des enfants âgés de 6 à 11 ans fréquentent le niveau primaire (Tableau 3.2). L’écart de fréquentation scolaire entre les filles et les garçons est peu important (53 % pour les garçons contre 56 % pour les filles). L’indice de parité entre les genres égal à 1,04 signifie qu’un peu plus de filles que de garçons ayant l’âge officiel du niveau primaire, fréquentent ce niveau. Par contre, on note des variations importantes en fonction du milieu et des régions de résidence ainsi que selon le niveau de bien-être économique du ménage. En effet, la proportion d’enfants de 6-11 ans qui fréquentent le niveau primaire est beaucoup plus importante en milieu urbain (69 %) qu’en milieu rural (44 %). Dans les régions, c’est dans le Centre que l’on constate le taux le plus faible (41 %). Les taux les plus importants sont enregistrés par les zones Sud et Ouest (respectivement 62 % et 65 %) ; la zone Nord suit avec 50 %. En outre, c’est dans la région Nord que l’indice de parité entre les genres est le plus élevé (1,2) signifiant que dans cette région, plus de filles que de garçons ayant l’âge du niveau primaire fréquentent ce niveau. À l’opposé, dans la région Sud, l’indice de parité est inférieur à 1 (0,93). Au niveau secondaire, le taux net de 1 Les taux nets et bruts de fréquentation scolaire sont calculés conformément à la loi de 2004 qui rend la scolarisation obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans. 24 • Situation des enfants fréquentation scolaire des enfants âgés de 12 à 16 ans est beaucoup plus faible qu’au niveau primaire (30 % contre 55 %). Il n’y a pratiquement pas d’écart entre les filles et les garçons (respectivement 31 % contre 30 %). Par contre, on note que la proportion d’enfants qui fréquentent le niveau secondaire est beaucoup plus importante en milieu urbain (43 %) qu’en milieu rural (20 %). C’est dans la région Ouest que le taux net au niveau secondaire est le plus important (41 %) et dans la région Centre qu’il est le plus faible (20 %). Ainsi comme pour le niveau primaire, c’est la région Ouest qui détient le taux de fréquentation scolaire le plus élevé. Avec un taux de 15 %, c’est dans les ménages du quintile le plus pauvre que la proportion d’enfants d’âge officiel du niveau secondaire qui fréquentent ce niveau est de loin la plus faible (15 % contre 52 % dans le quintile le plus riche). De même, avec un indice de parité entre les genres de 0,74, c’est dans ces ménages que l’écart de fréquentation scolaire au niveau secondaire au détriment des filles est le plus important. Tableau 3.2 Taux de fréquentation scolaire Taux net de fréquentation scolaire (TNF) et taux brut de fréquentation scolaire (TBF) de la population de fait des ménages, par sexe et niveau d’études, et indice de parité entre les genres selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDS-Continue, Sénégal 2014 Taux net de fréquentation scolaire1 Taux brut de fréquentation scolaire2 Caractéristique sociodémographique Homme Femme Ensemble Indice de parité entre les genres3 Homme Femme Ensemble Indice de parité entre les genres3 NIVEAU PRIMAIRE Résidence Urbain 63,6 64,5 64,1 1,01 85,5 92,5 89,1 1,08 Rural 40,2 43,5 41,9 1,08 63,0 67,0 65,0 1,06 Grande région Nord 44,2 51,6 48,1 1,17 64,9 74,4 69,9 1,15 Ouest 59,2 61,8 60,5 1,04 79,5 92,6 86,0 1,16 Centre 36,3 40,3 38,4 1,11 56,6 61,3 59,0 1,08 Sud 60,7 56,7 58,7 0,93 91,7 82,7 87,2 0,90 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 38,1 44,4 41,2 1,17 57,7 65,2 61,4 1,13 Second 43,3 45,8 44,6 1,06 68,2 67,7 68,0 0,99 Moyen 48,8 45,7 47,2 0,94 76,3 74,2 75,2 0,97 Quatrième 53,6 60,8 57,2 1,13 70,8 86,8 78,9 1,23 Le plus riche 76,0 72,2 74,0 0,95 99,1 104,4 101,8 1,05 Ensemble 50,1 52,5 51,4 1,05 72,5 78,0 75,3 1,07 NIVEAU SECONDAIRE Résidence Urbain 38,5 40,2 39,4 1,04 107,7 97,3 102,0 0,90 Rural 19,1 16,5 17,8 0,87 45,2 36,0 40,6 0,80 Grande région Nord 23,9 24,2 24,0 1,01 51,6 51,8 51,7 1,00 Ouest 37,7 38,5 38,2 1,02 107,6 89,5 97,0 0,83 Centre 18,0 18,2 18,1 1,01 52,8 42,4 47,2 0,80 Sud 27,5 22,6 25,3 0,82 65,7 61,2 63,7 0,93 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 15,0 10,9 13,0 0,73 36,2 26,9 31,6 0,74 Second 20,4 17,5 19,1 0,86 50,2 41,0 45,8 0,82 Moyen 21,7 26,3 24,1 1,21 62,1 61,6 61,8 0,99 Quatrième 35,6 35,1 35,3 0,99 97,8 86,6 91,3 0,89 Le plus riche 51,8 47,9 49,6 0,92 134,0 107,0 118,8 0,80 Ensemble 27,2 27,6 27,4 1,01 71,3 64,8 67,9 0,91 1 Le taux net de fréquentation scolaire (TNF) pour le niveau primaire est le pourcentage de la population d’âge de fréquentation du niveau primaire (6-11 ans) qui fréquente l’école primaire. Le taux net de fréquentation scolaire pour le niveau secondaire est le pourcentage de la population d’âge de fréquentation du niveau secondaire (12-16 ans) qui fréquente l’école secondaire. Par définition le taux net de fréquentation ne peut excéder 100 %. 2 Le taux brut de fréquentation scolaire (TBF) au niveau primaire est le nombre total d’élèves du niveau primaire, exprimé en pourcentage de la population d’âge officiel de fréquentation du niveau primaire. Le taux brut de fréquentation scolaire au niveau secondaire est le nombre total d’élèves du niveau secondaire, exprimé en pourcentage de la population d’âge officiel de fréquentation du niveau secondaire. S’il y a pour un niveau donné un nombre important d’élèves plus âgés ou plus jeunes que l’âge officiel pour ce niveau, le TBF peut excéder 100 %. 3 L’indice de parité entre les genres pour le primaire est le ratio du TBF au niveau primaire des filles sur le TBF des garçons. L’indice de parité entre les genres pour le secondaire est le ratio du TBF au niveau secondaire des filles sur le TBF des garçons. Situation des enfants • 25 3.3 TRAVAIL DES ENFANTS La convention 138 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur l’âge minimum d’admission à l’emploi fixé à 15 ans ratifiée par le Sénégal en 1999 et la convention 182 sur les Pires Formes de Travail des Enfants (PFTE) ratifiée en 2000, définissent l’enfant comme étant une personne âgée de moins de 18 ans. Au cours de l’enquête ménage, des données concernant le travail des enfants de 5-17 ans ont permis de calculer les indicateurs utilisés par l’UNICEF dans les enquêtes MICS pour définir le travail des enfants. Les indicateurs concernant le travail des enfants présentés dans ce chapitre sont donc basés sur les définitions établies par l’UNICEF. Sur le plan méthodologique, le module sur le travail a été posé dans les ménages à propos d’un seul enfant de 15-17 ans, sélectionné de manière aléatoire. 3.3.1 Participation des enfants à des activités économiques Le Tableau 3.3 présente les résultats concernant la participation des enfants de 15-17 ans à des activités économiques, séparément pour les enfants de 5-11 ans, 12-14 ans et pour ceux de 15-17 ans, dans la mesure où les seuils d’activité fixés par l’UNICEF2 varient avec l’âge de l’enfant. La période de référence retenue est la semaine qui a précédé l’interview. Tableau 3.3 Participation des enfants à des activités économiques Pourcentage d’enfants ayant participé à des activités économiques au cours de la semaine ayant précédé l’interview, par groupe d’âges et selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDS-Continue, Sénégal 2014 Pourcentage d’enfants de 5-11 ans ayant participé à des activités économiques pendant au moins une heure Effectif d’enfants de 5-11 ans Pourcentage d’enfants de 12- 14 ans ayant participé à : Effectif d’enfants de 12-14 ans Pourcentage d’enfants de 15- 17 ans ayant participé à : Effectif d’enfants de 15-17 ans Caractéristiques sociodémographiques Des activités économiques pendant moins de 14 heures Des activités économiques pendant 14 heures ou plus Des activités économiques pendant moins de 43 heures Des activités économiques pendant 43 heures ou plus Sexe Masculin 34,5 1 119 17,3 31,4 372 51,3 14,4 267 Féminin 9,2 1 051 9,6 8,3 419 17,2 4,3 296 Résidence Urbain 7,9 921 8,4 10,5 357 20,8 6,8 269 Rural 32,8 1 249 17,3 26,3 434 44,9 11,2 293 Grande région Nord 22,8 426 14,8 18,3 171 38,8 2,9 147 Ouest 9,9 726 10,1 6,9 274 18,5 7,4 169 Centre 31,5 615 8,4 35 200 36,2 20,3 153 Sud 29,6 403 24,1 21,6 145 46,9 3,6 93 Fréquentation scolaire Oui 19,5 1 083 12,8 11,7 537 30,4 4,4 319 Non 24,9 1 087 14,3 34,9 254 37,2 15,2 243 Niveau d’instruction de la mère2 Pas d’instruction 27,9 1 345 12,4 22,2 467 36,2 11,7 261 Primaire 10,7 299 12,5 9,7 80 21,5 7,7 65 Moyen/secondaire ou plus 4,3 131 (8,7) (0,0) 48 * * 26 Mère non interviewée et ne vivant pas dans le ménage1 17,7 392 16,8 20,5 194 33,2 7,4 210 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 44,3 496 17,5 39,0 181 58,8 10,7 92 Second 28,8 514 18,0 19,0 152 46,6 8,7 116 Moyen 17,9 410 11,0 19,7 177 26,0 14,4 141 Quatrième 5,5 440 13,7 10,0 140 25,4 7,0 104 Le plus riche 5,2 310 4,9 2,1 140 15,1 3,4 110 Ensemble 22,2 2 170 13,3 19,2 791 33,3 9,1 562 Note : Un astérisque indique qu’une valeur est basée sur moins de 25 cas non pondérés et qu’elle a été supprimée. Les valeurs entre parenthèses sont basées sur 25-49 cas non pondérés. 1 Y compris les enfants dont la mère est décédée. 2 Y compris 2 enfants de 5-11 ans, 1 de 12-14 ans et 1 de 15-17 ans (non pondérés) dont l’information sur le niveau d’instruction de la mère est manquante. 2 Selon la définition de l’UNICEF, le seuil se situe à 1 heure d’activité économique pour les enfants de 5-11 ans, 14 heures d’activité économique pour les enfants de 12-14 ans, et 43 heures d’activité économique pour les enfants de 15-17 ans. 26 • Situation des enfants On constate qu’au cours de la semaine qui a précédé l’interview, 22 % des enfants de 5-11 ans ont participé à des activités économiques pendant au moins une heure. Cette proportion varie de manière importante en fonction de certaines caractéristiques sociodémographiques et, dans certaines sous- populations d’enfants, la proportion de ceux qui ont travaillé est plus élevée que la moyenne. On remarque, par exemple, que 35 % des garçons contre 9 % des filles ont effectué ce type d’activité. De même, en milieu rural 33 % des enfants de 5-11 ans contre 8 % en milieu urbain ont participé à des activités économiques. Dans les régions, les résultats montrent que, si seulement 10 % des enfants de la région Ouest ont participé à des activités économiques, cette proportion est de 30 % dans la région Sud et atteint même 32 % dans la région Centre. De même, on observe un écart selon que l’enfant fréquente ou non l’école, la proportion d’enfants ayant travaillé au cours de la semaine précédente étant de 20 % quand l’enfant fréquente l’école et de 25 % quand il ne va pas à l’école. On note une tendance en fonction du niveau d’instruction de la mère, la proportion d’enfants ayant participé à des activités économiques diminuant au fur et à mesure que le niveau d’instruction de la mère augmente, variant de 28 % quand la mère n’a aucun niveau à 11 % quand elle a le niveau primaire et à 4 % quand elle a le niveau moyen/secondaire ou plus. Les résultats selon le niveau de bien-être du ménage montrent que des ménages les plus pauvres aux plus riches, la proportion d’enfants ayant participé à des activités économiques diminue de manière importante, variant de 44 % à 5 %. Le Tableau 3.3 présente les mêmes informations pour les enfants de 12-14 ans. Au cours de la semaine qui a précédé l’interview, 13 % des enfants de ce groupe d’âges ont participé à des activités économiques pendant moins de 14 heures alors que 19 % ont effectué ce type de travail pendant 14 heures ou plus. On retrouve, pour ce groupe d’âges, la plupart des variations constatées pour les enfants de 5-11 ans. Dans le groupe d’âges 15-17 ans, la proportion d’enfants ayant participé à des activités économiques est nettement plus élevée que parmi les plus jeunes puisque 33 % ont été impliqués dans ce type d’activités pendant moins de 43 heures et, pour 9 % d’entre eux, la durée du travail était de 43 heures ou plus. Globalement, les résultats font apparaître les mêmes différentiels que ceux déjà constatés pour les enfants de 5-11 ans et de 12-14 ans. 3.3.2 Travail des enfants Le Tableau 3.4 présente pour les enfants de 5-17 ans les proportions de ceux qui ont participé à des activités économiques ainsi que les proportions de ceux qui ont effectué des tâches domestiques, selon la durée du travail établie par l’UNICEF en fonction de l’âge de l’enfant. Le tableau présente aussi la proportion d’enfants ayant travaillé dans des conditions dangereuses. Les seuils et définitions figurent au bas de ce tableau. Environ un enfant de 5-17 ans sur cinq (19 %) a participé à des activités économiques pendant un nombre total d’heures, dans la semaine, qui se situe à la limite ou qui est supérieur au seuil défini en fonction de l’âge. Les résultats en fonction du groupe d’âges montrent que cette proportion diminue avec l’âge de l’enfant. Parmi les enfants de 5-11 ans, 22 % ont participé à des activités économiques, c’est-à- dire qu’ils ont travaillé 1 heure ou plus. Parmi ceux de 12-14 ans, 19 % ont travaillé pendant 14 heures ou plus. Enfin, parmi ceux de 15-17 ans, 9 % ont participé à des activités économiques pendant 43 heures ou plus. On constate que les garçons (31 % contre 8 % parmi les filles), les enfants du milieu rural (28 % contre 8 % en milieu urbain), ceux qui ne fréquentent pas l’école (25 % contre 15 % parmi ceux qui vont à l’école) et ceux dont la mère n’a aucun niveau d’instruction (25 % contre 3 % parmi ceux dont la mère a le niveau secondaire) ont plus fréquemment travaillé dans ces conditions que les autres enfants. Dans les régions, on note également des variations importantes : dans le Centre, 30 % des enfants de 5-17 ans ont participé à des activités économiques pendant un nombre d’heures égal ou supérieur au seuil établi par l’UNICEF. À l’opposé, dans la région Ouest, cette proportion n’est que de 9 %. Situation des enfants • 27 Tableau 3.4 Travail des enfants Pourcentage d’enfants de 5-17 ans ayant participé, au cours de la semaine ayant précédé l’enquête, à des activités économiques ou à des tâches domestiques, pourcentage ayant travaillé dans des conditions dangereuses au cours de la semaine ayant précédé l’interview et pourcentage d’enfants ayant effectué un travail au cours de la semaine ayant précédé l’enquête, EDS-Continue, Sénégal 2014 Enfants ayant participé à des activités économiques pour un nombre total d’heures, au cours de la semaine avant l’interview : Enfants ayant participé à des tâches domestiques pour un nombre total d’heures, au cours de la semaine avant l’interview : Enfants ayant travaillé dans des conditions dangereuses3 Ensemble du travail des enfants4 Effectif d’enfants de 5-17 ans Caractéristiques sociodémographiques En dessous du seuil défini pour chaque groupe d’âges1 À la limite ou au-dessus du seuil défini pour chaque groupe d’âges1 En dessous du seuil défini pour chaque groupe d’âges2 À la limite ou au-dessus du seuil défini pour chaque groupe d’âges2 Age 5-11 - 22,2 73,5 3,6 9,2 25,2 2 170 12-14 13,3 19,2 80,4 8,0 11,9 28,3 791 15-17 33,3 9,1 81,3 3,6 13,1 22,3 562 Sexe Masculin 11,4 30,8 66,4 3,1 16,2 35,8 1 758 Féminin 5,2 8,1 86,1 6,0 4,6 15,2 1 765 Résidence Urbain 5,5 8,3 79,3 2,4 3,7 11,7 1 547 Rural 10,4 28,1 73,9 6,3 15,6 36,2 1 976 Grande région Nord 11,1 17,8 80,7 5,1 14,9 26,3 744 Ouest 5,0 8,8 74,9 2,5 5,2 12,7 1 169 Centre 7,4 30,4 72,3 6,0 13,1 36,6 968 Sud 12,3 24,0 79,6 5,6 10,7 30,9 641 Fréquentation scolaire Oui 8,5 14,9 80,7 3,9 7,8 20,2 1 939 Non 8,0 25,0 70,9 5,4 13,6 31,8 1 584 Niveau d’instruction de la mère Pas d’instruction 7,4 24,6 74,2 5,0 11,9 30,5 2 073 Primaire 5,4 10,0 74,6 4,6 3,9 14,0 444 Moyen/secondaire ou plus 6,5 2,7 83,7 1,6 1,5 4,4 205 Mère non interviewée et ne vivant pas dans le ménage5 12,8 15,7 80,8 4,3 12,4 24,2 796 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 11,1 39,1 71,4 7,2 23,1 47,1 769 Second 10,4 23,9 75,7 5,9 13,0 32,7 782 Moyen 7,7 17,7 77,5 5,0 7,8 23,6 728 Quatrième 6,7 6,6 80,8 2,0 3,2 11,1 684 Le plus riche 4,2 4,1 76,5 1,6 1,6 5,5 560 Total6 8,3 19,4 76,3 4,6 10,4 25,5 3 523 Note : Les valeurs entre parenthèses sont basées sur 25-49 cas non pondérés. 1 Selon la définition de l’UNICEF, le seuil se situe à 1 heure d’activité économique pour les enfants de 5-11 ans, 14 heures d’activité économique pour les enfants de 12-14 ans, et 43 heure d’activité économique pour les enfants de 15-17 ans. 2 Selon la définition de l’UNICEF, le seuil se situe à 28 heures de tâches domestiques pour les enfants de 5-11 ans et 12-14 ans, et 43 heure de tâches domestiques pour les enfants de 15-17 ans. 3 Selon la définition de l’UNICEF, les enfants travaillant dans des conditions dangereuses sont ceux qui, dans le cadre de leur travail : a) portent des charges lourdes ; ou b) travaillent avec des outils dangereux ou font fonctionner de grosses machines ; ou c) sont exposés à la poussière, à la fumée ou au gaz ; ou d) sont exposés au froid, à la chaleur ou à de l’humidité extrême ; e) sont exposés à des bruits intenses ou des vibrations ; f) sont exposés à un travail en hauteur ; g) sont exposés à des produits chimiques (pesticides, colles, etc.) ou à des explosifs ; h) sont exposés à d’autres choses, procédés ou conditions mauvaises pour sa santé ou sa sécurité. 4 Selon la définition de l’UNICEF, sont inclus dans cette catégorie les enfants qui a) participent à des activités économiques à la limite ou au- dessus du seuil défini pour leur groupe d’âges ; ou b) participent à des tâches domestiques à la limite ou au-dessus du seuil défini pour leur groupe d’âges ; ou c) qui travaillent dans des conditions dangereuses. 5 Y compris les enfants dont la mère est décédée. 6 Y compris 4 enfants (non pondérés) dont l’information sur le niveau d’instruction de la mère est manquante. Le Tableau 3.4 présente également ces résultats pour les tâches domestiques. Une proportion élevée d’enfants de 5-17 ans ont participé, au cours de la semaine ayant précédé l’interview, à des tâches domestiques en dessous de la limite définie pour chaque groupe d’âges (76 %). Dans 5 % des cas, le nombre d’heures passées à effectuer des tâches domestiques est à la limite du seuil fixé ou supérieur à ce seuil. Les filles ont été davantage sollicitées pour les tâches domestiques que les garçons puisque 6 % contre 3 % de garçons ont effectué des tâches domestiques pendant une durée égale ou supérieure au seuil fixé. En outre, le travail domestique effectué par des enfants est plus fréquent en milieu rural qu’en milieu urbain (6 % contre 2 %). Les écarts entre régions ne sont pas importants, à l’exception de l’Ouest qui se 28 • Situation des enfants caractérise par une proportion plus faible d’enfants ayant été occupés à des tâches domestiques à la limite ou au-dessus du seuil fixé (3 % contre 5-6 % ailleurs). En outre, ce pourcentage est plus élevé quand la mère n’a aucun niveau d’instruction et il tend à diminuer des ménages du quintile le plus pauvre au plus riche. Un enfant de 5-17 ans sur dix (10 %) a travaillé au cours de la semaine ayant précédé l’interview dans des conditions jugées dangereuses. Dans les ménages classés dans le quintile le plus pauvre, cette proportion atteint 24 %. Les résultats montrent aussi que les enfants qui ont travaillé dans des conditions considérées comme dangereuses sont proportionnellement plus nombreux chez les garçons que chez les filles (16 % contre 5 %), en milieu rural qu’en milieu urbain (16 % contre 5 %), dans les régions Nord (15 %) et Centre (13 %) que dans les autres, chez ceux qui ne fréquentent pas l’école que chez ceux qui y vont (14 % contre 8 %). En outre, la proportion d’enfants travaillant dans des conditions dangereuses a tendance à diminuer avec l’augmentation du niveau d’instruction de la mère, variant de 12 % quand la mère n’a aucun niveau d’instruction à 2 % quand elle a un niveau moyen/secondaire ou plus. On retrouve ce type de tendance avec l’augmentation du niveau de bien-être économique du ménage puisque de 23 % dans les ménages du quintile le plus pauvre, la proportion d’enfants ayant travaillé dans des conditions dangereuses passe à 8 % dans le quintile moyen et à 2 % dans le quintile le plus riche. Globalement, 26 % des enfants de 5-17 ans ont travaillé, au cours de la semaine ayant précédé l’interview, soit en participant à des activités économiques, soit en effectuant des tâches domestiques, à la limite ou au-dessus de la limite retenue, ou en travaillant dans des conditions jugées dangereuses. Cette proportion varie de manière irrégulière selon le groupe d’âges de 25 % parmi ceux de 5-11 ans à 28 % parmi ceux de 12-14 ans et à 22 % parmi ceux de 15-17 ans. C’est parmi les garçons (36 %), en milieu rural (36 %), dans la région Centre (37 %), parmi ceux qui ne fréquentent pas l’école (32 %), parmi ceux dont la mère n’a aucun niveau d’instruction (31 %) et enfin parmi ceux dont le ménage est classé dans le quintile le plus pauvre (47 %) que la proportion de ceux qui ont effectué des activités économiques ou des tâches domestiques à la limite ou au-dessus du seuil défini pour leur groupe d’âges ou qui ont effectué un travail dans des conditions considérées comme dangereuses est la plus élevée. 3.4 ENFANTS VIVANT SÉPARÉS DE LEURS PARENTS BIOLOGIQUES ET ENFANTS ORPHELINS Au Sénégal, comme dans de nombreux pays africains, la société et la famille jouent un rôle important dans la survie et le développement des enfants. Il est donc essentiel d’identifier les enfants qui sont séparés de leurs parents biologiques et de savoir avec qui ils vivent. Le Tableau 3.5 présente ces informations pour les enfants de moins de 18 ans. Globalement, il ressort que, parmi les 18 452 enfants de moins de 18 ans dénombrés dans les ménages enquêtés, 51 % vivent avec leurs deux parents biologiques. Cette proportion diminue régulièrement avec l’âge de l’enfant, passant d’un maximum de 58 % à moins de 2 ans à 53 % à 5-9 ans et à un minimum de 41 % à 15-17 ans. On ne note pas d’écart important en fonction du sexe de l’enfant et du milieu de résidence. Par contre, cette proportion varie selon la région. C’est dans les régions Nord et Ouest que les proportions d’enfants vivant avec leurs deux parents biologiques sont les plus faibles (48 % dans les deux cas) ; à l’opposé, c’est la région Sud qui se caractérise par la proportion la plus élevée (57 %). Les variations selon le niveau de bien-être du ménage sont assez irrégulières. C’est cependant dans les ménages classés dans le quintile le plus pauvre que la proportion d’enfants de moins de 18 ans qui vivent avec leurs deux parents biologiques est la plus élevée (62 %) et dans les ménages du quintile moyen qu’elle est la plus faible (46 %). En outre, les résultats montrent que dans 30 % des cas, les enfants de moins de 18 ans vivent avec leur mère seulement, que leur père soit en vie (27 %) ou décédé (3 %). Par ailleurs, 3 % vivent seulement avec leur père et 16 % ne vivent avec aucun des deux parents, bien que dans la majorité des cas (13 %), les deux parents soient en vie. Situation des enfants • 29 Globalement, 7 % des enfants de moins de 18 ans sont orphelins de père et/ou de mère : 1 % ont perdu leurs deux parents, 5 % sont orphelins de père et 2 % orphelins de mère. Du fait de l’accroissement du risque de décéder des parents avec l’âge, la proportion d’orphelins de père et/ou de mère augmente de façon importante avec l’âge de l’enfant, passant de 1 % à moins de 2 ans, à 5 % à 5-9 ans et à 11 % à 10-14 ans. Parmi les enfants de 15-17 ans cette proportion atteint 18 %. Tableau 3.5 Enfants orphelins et résidence avec les parents Répartition (en %) de la population de droit des enfants de moins de 18 ans par état de survie des parents et résidence avec les parents; pourcentage d’enfants ne vivant pas avec un parent biologique et pourcentage d’enfants ayant un ou leurs deux parents décédés, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDS-Continue, Sénégal 2014 Vit avec les deux parents Vit avec la mère mais pas avec le père Vit avec le père mais pas avec la mère Ne vit avec aucun des deux parents Total Pourcentage ne vivant avec aucun parent biologique Pourcentage avec un ou les deux parents décédés1 Effectif d’enfants Caractéristique sociodémographique Père en vie Père décédé Mère en vie Mère décédée Les deux sont vivants Seul le père est vivant Seule la mère est vivante Les deux décédés Infor- mation man- quante sur père/ mère Age 0-4 57,1 34,2 1,0 1,2 0,1 5,9 0,3 0,1 0,1 0,0 100,0 6,4 1,5 6 174 <2 57,9 39,1 0,4 0,5 0,0 1,9 0,2 0,0 0,0 0,0 100,0 2,2 0,6 2 444 2-4 56,6 31,1 1,4 1,6 0,1 8,6 0,4 0,1 0,1 0,0 100,0 9,2 2,1 3 730 5-9 52,6 25,9 2,4 2,3 0,3 14,6 0,8 0,8 0,2 0,0 100,0 16,4 4,5 5 623 10-14 46,9 21,9 4,7 2,7 1,2 17,6 1,4 2,6 0,8 0,2 100,0 22,4 10,6 4 526 15-17 40,8 18,8 7,8 3,1 1,4 18,9 2,6 4,7 1,8 0,0 100,0 28,0 18,4 2 128 Sexe Masculin 52,5 27,5 3,0 2,8 0,6 11,0 0,8 1,3 0,4 0,1 100,0 13,5 6,1 9 170 Féminin 50,3 26,3 3,2 1,4 0,5 14,8 1,1 1,6 0,6 0,1 100,0 18,2 7,1 9 281 Résidence Urbain 50,1 28,5 2,7 2,3 0,3 13,0 1,1 1,3 0,6 0,1 100,0 16,0 6,0 7 949 Rural 52,3 25,7 3,4 2,0 0,8 12,9 0,9 1,5 0,4 0,1 100,0 15,7 7,0 10 503 Grande région Nord 47,9 30,3 2,7 1,8 0,7 13,6 1,2 1,3 0,4 0,2 100,0 16,5 6,3 3 896 Ouest 48,4 31,2 3,1 2,5 0,2 11,7 0,9 1,2 0,7 0,1 100,0 14,5 6,1 5 990 Centre 53,4 25,5 3,0 1,5 0,9 13,1 0,8 1,5 0,2 0,0 100,0 15,6 6,4 5 248 Sud 57,4 17,3 3,8 2,8 0,6 14,3 1,1 2,1 0,5 0,0 100,0 18,0 8,2 3 318 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 61,7 18,3 3,4 1,9 1,0 11,2 0,8 1,3 0,3 0,0 100,0 13,6 6,9 4 198 Second 52,3 25,3 3,3 2,1 0,5 13,7 1,0 1,5 0,3 0,2 100,0 16,4 6,5 4 097 Moyen 45,0 31,2 4,1 2,0 0,6 13,2 1,0 1,9 0,8 0,0 100,0 16,9 8,5 3 743 Quatrième 48,9 28,2 3,3 2,3 0,4 14,2 1,0 1,0 0,7 0,1 100,0 16,9 6,3 3 431 Le plus riche 46,3 34,3 1,0 2,4 0,1 12,6 1,3 1,6 0,3 0,1 100,0 15,8 4,3 2 983 Ensemble <15 52,7 28,0 2,5 2,0 0,4 12,2 0,8 1,0 0,3 0,1 100,0 14,3 5,1 16 323 Ensemble <18 51,4 26,9 3,1 2,1 0,6 12,9 1,0 1,4 0,5 0,1 100,0 15,9 6,6 18 452 Note : Le tableau est basé sur la population de droit des ménages, c’est-à-dire les résidents habituels. 1 Inclut les enfants dont le père est décédé, la mère est décédée, les deux parents sont décédés et ceux dont un seul parent est décédé mais dont l’information sur l’état de survie de l’autre parent est manquante. Fécondité et mortalité des enfants • 31 FÉCONDITÉ ET MORTALITÉ DES ENFANTS 4 Fatou Bintou NIANG, Ibrahima DIOUF et Mahmouth DIOUF omme dans les enquêtes démographiques et de santé précédentes, dans l’EDS-Continue 2014, des informations ont été collectées sur l’histoire génésique des femmes afin d’estimer les niveaux de la fécondité, d’en dégager les tendances et d’apprécier les éventuelles différences entre certains groupes socioéconomiques. À cet effet, les enquêtrices ont demandé à toutes les femmes de 15-49 ans des ménages sélectionnés, le nombre total d’enfants nés vivants qu’elles avaient eus, ceux vivant avec elles et ceux vivant ailleurs, et ceux décédés. Ensuite, l’historique complet des naissances de l’enquêtée était établi, de la plus ancienne à la plus récente, en enregistrant pour chacune d’entre elles, le type de naissance (simple ou multiple), le sexe, la date de naissance et l’âge actuel pour les enfants en vie. L’historique des naissances permet donc d’estimer, en plus de la fécondité, les niveaux de mortalité des enfants. Il est reconnu que les niveaux de mortalité des enfants, et leurs variations, dépendent, quelle que soit la population concernée, des conditions sanitaires, environnementales et socioéconomiques qui prévalent dans leur contexte global. Malgré les énormes progrès de la médecine moderne, le risque de décéder, avant ou pendant l’accouchement, mais aussi durant les premières jours, mois et années de la vie reste important. Ainsi, ce chapitre présente les niveaux, les tendances et certaines caractéristiques de la mortalité des enfants avant leur cinquième anniversaire. 4.1 FÉCONDITÉ 4.1.1 Considérations méthodologiques Les données collectées permettent d’estimer, non seulement, le niveau de la fécondité sur la période actuelle, mais également les tendances passées de la fécondité au cours des 20 années précédant C Principaux résultats • La fécondité des femmes au Sénégal a baissé régulièrement de 1986 à 2005, le nombre d’enfants par femme passant de 6,4 à 5,3. L’EDS- Continue estime le niveau de fécondité à 5,0 enfants par femme, un niveau qui est resté le même depuis 2005. • Des différences très nettes de fécondité apparaissent entre milieux de résidence: une femme du milieu urbain à un niveau de fécondité nettement plus faible (4,0 enfants par femme) qu’une femme du milieu rural (6,3). • La mortalité infantile reste élevée au plan national. Pour la période la plus récente (0-4 ans avant l’enquête), sur 1 000 naissances vivantes, 33 meurent avant d’atteindre leur premier anniversaire ; sur 1 000 enfants âgés d’un an, 22 n’atteignent pas leur cinquième anniversaire. Globalement, le risque de décès entre la naissance et le cinquième anniversaire est de 54 pour 1 000 naissances, soit environ un enfant sur 19. • Cependant, le niveau de mortalité des enfants a baissé de façon régulière au cours des 15 dernières années : 10-14 ans avant l’EDS- Continue, la mortalité infanto-juvénile était de 94 ‰ contre 54 ‰ pour la période 0-4 ans avant l’enquête. 32 • Fécondité et mortalité des enfants l’enquête. Cependant, il convient de mentionner certaines limites inhérentes aux enquêtes rétrospectives. Il s’agit : • du sous enregistrement de naissances, en particulier l’omission d’enfants en bas âge, d’enfants qui ne vivent pas avec leur mère, d’enfants qui meurent très jeunes, quelques heures ou quelques jours seulement après la naissance, ce qui peut entraîner une sous-estimation des niveaux de fécondité ; • de l’imprécision des déclarations de date de naissance et/ou d’âge, en particulier l’attraction pour des années de naissance ou pour des âges ronds, qui pourrait entraîner des sous- estimations ou des surestimations de la fécondité à certains âges et/ou pour certaines périodes ; • du biais sélectif de la survie, les femmes enquêtées étant celles qui sont survivantes. Si l’on suppose que la fécondité des femmes décédées avant l’enquête est différente de celle des survivantes, les niveaux de fécondité obtenus s’en trouveraient légèrement biaisés.1 Les informations peuvent également être affectées par le mauvais classement des dates de naissance d’enfants nés depuis janvier 2009, transférées vers les années précédentes. Ces transferts d’année de naissance, que l’on retrouve dans la plupart des enquêtes de type EDS, sont parfois effectués par les enquêtrices pour éviter de poser les questions sur la santé des enfants nés depuis 2009. Cependant, aucun sous-enregistrement ni transfert important qui pourrait affecter de façon significative les niveaux actuels de fécondité n’ont été relevés. 4.1.2 Niveau de la fécondité et fécondité différentielle Le niveau de la fécondité est mesuré par les taux de fécondité par âge et l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) ou somme des naissances réduites. Les taux de fécondité par âge sont calculés en rapportant les naissances issues des femmes de chaque groupe d’âges à l’effectif des femmes du groupe d’âges correspondant. Quant à l’ISF, qui est un indicateur conjoncturel de fécondité, il est obtenu à partir du cumul des taux de fécondité par âge. Il correspond au nombre moyen d’enfants que mettrait au monde une femme à la fin de sa vie féconde si les taux de fécondité du moment restaient invariables. Pour la fécondité actuelle, les taux de fécondité et l’ISF ont été calculés pour la période des trois années ayant précédé l’enquête. Cette période de référence de trois années a été choisie afin de pouvoir fournir des indicateurs de fécondité les plus récents possibles et tout en disposant de suffisamment de cas pour de réduire les erreurs de sondage. Le Tableau 4.1, illustré par le Graphique 4.1, montre que les taux de fécondité par âge suivent un schéma classique observé en général, dans les pays à forte fécondité : une fécondité précoce élevée (90 ‰ à 15-19 ans), qui augmente très rapidement pour atteindre son maximum à 25-29 ans (240 ‰) et qui, par la suite, décroît régulièrement pour s’établir à 20 ‰ à 45-49 ans. Globalement, la fécondité des femmes sénégalaises demeure encore élevée puisqu’une femme donne naissance, en moyenne, à 5,0 enfants en fin de vie féconde. Le taux global de fécondité générale (TGFG), c’est-à-dire le nombre annuel moyen de naissances vivantes dans la population des femmes en âge de procréer, et le taux brut de natalité (TBN) qui est le rapport entre le nombre de naissances vivantes et la population moyenne de l’année sont estimés, respectivement, à 167 ‰ et 38 ‰. 1 Selon les résultats de l’enquête ménage, moins de 1 % des enfants de moins de 5 ans survivants et identifiés dans les ménages étaient orphelins de mère (cf. Tableau 3.5) Tableau 4.1 Fécondité actuelle Taux de fécondité par âge, Indice Synthétique de Fécondité (ISF), Taux Global de Fécondité Générale (TGFG) et Taux Brut de Natalité (TBN) pour la période des trois années précédant l’enquête, par milieu de résidence, EDS-Continue, Sénégal 2014 Groupe d’âges Milieu de résidence Ensemble Urbain Rural 15-19 65 118 90 20-24 149 250 195 25-29 210 276 240 30-34 161 265 210 35-39 119 198 155 40-44 81 113 96 45-49 11 31 20 ISF (15-49) 4,0 6,3 5,0 TGFG 133 207 167 TBN 33,4 41,6 37,6 Note : Les taux sont exprimés pour 1 000 femmes. Les taux pour le groupe d’âges, 45-49 ans peuvent être légèrement biaisés du fait de données incomplètes. Les taux correspondent à la période 1-36 mois avant l’enquête. ISF : Indice Synthétique de Fécondité exprimé pour une femme TGFG : Taux Global de Fécondité Générale exprimé pour 1 000 femmes de 15-44 ans TBN : Taux Brut de Natalité exprimé pour 1 000 individus. Fécondité et mortalité des enfants • 33 Graphique 4.1 Taux de fécondité par âge selon le milieu de résidence 0 50 100 150 200 250 300 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Pour mille Âge de la femme Urbain Rural Total EDS-Continue 2014 Ce niveau global de fécondité cache des disparités importantes selon le milieu de résidence. La fécondité est nettement plus faible en milieu urbain qu’en milieu rural (ISF de 4,0 contre 6,3). En fin de vie féconde, les femmes des zones rurales donneraient naissance, en moyenne, à plus de 2 enfants de plus que celles du milieu urbain. Cette différence de niveau de fécondité entre milieux urbain et rural s’observe à tous les âges, en particulier chez les adolescentes de moins de 20 ans. 4.1.3 Tendances de la fécondité Le Sénégal a réalisé cinq Enquêtes Démographiques et de Santé au cours de ces 25 dernières années dont un des objectifs principaux était l’estimation du niveau de la fécondité. À partir de ces sept sources de données, on peut donc apprécier les tendances de la fécondité (Tableau 4.2 et Graphique 4.2). Au cours des 25 dernières années, l’indice synthétique de fécondité a baissé lentement mais régulièrement, passant de de 6,4 enfants par femme en 1986, à 6,0 en 1992, 5,7 en 1997, 5,3 en 2005 et 5,0 en 2010-11. À partir de 2010, la tendance est moins régulière et il semble que le niveau de fécondité se stabilise autour de 5 enfants par femme en moyenne. L’indice synthétique de fécondité passe de 5,3 en 2010-2011 à 5,0 en 2012-13 et 5,0 encore selon l’EDS-Continue 2014. Par ailleurs, les sept courbes de taux de fécondité présentent une allure similaire et suivent le schéma classique d’évolution des taux de fécondité. En effet, la fécondité est très précoce aux âges 15-19 ans, augmente très rapidement pour atteindre son maximum à 25-29 ans, puis diminue régulièrement. En 2014, sauf à 15-19 ans, les taux par âge sont tous légèrement moins élevés qu’en 2012-2013 mais, là encore, aucune de ces différences n’est statistiquement significative. 34 • Fécondité et mortalité des enfants Tableau 4.2 Fécondité par âge selon six sources Taux de fécondité par âge et indice synthétique de fécondité (sur une période de trois années ayant précédé l’enquête), EDS- Continue, Sénégal 2014 Groupe d’âges EDS 1986 EDS 1992 EDS 1997 EDS 2005 EDS-MICS 2010-2011 EDS-Continue 2012-2013 EDS-Continue 2014 15-19 154 127 103 101 93 80 90 20-24 270 250 219 212 201 210 195 25-29 271 266 240 250 241 246 240 30-34 261 244 245 228 219 223 210 35-39 196 185 186 169 156 184 155 40-44 89 99 99 74 73 97 96 45-49 36 34 41 22 13 19 20 ISF 15-49 ans 6,4 6,0 5,7 5,3 5,0 5,3 5,0 Note : Taux de fécondité par groupe d’âges pour 1 000 femmes Graphique 4.2 Tendance de la fécondité par âge 0 50 100 150 200 250 300 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Naissance pour mille Âge de la femme EDS 1986 EDS 1992 EDS 1997 EDS 2005 EDS-MICS 2010-2011 EDS-Continue 2012-2013 EDS-Continue 2014 EDS-Continue 2014 4.1.4 La fécondité des adolescentes Les enfants nés de jeunes mères (moins de 20 ans) courent généralement un risque plus important de décéder que ceux issus de mères plus âgées. De même les accouchements précoces augmentent le risque de décéder des adolescentes. Ces adolescentes qui constituent 22 % de l’ensemble des femmes en âge de procréer contribuent pour 9 % à la fécondité totale des femmes. Le Tableau 4.2 présente, par année d’âge de 15 à 19 ans, les proportions d’adolescentes qui ont déjà eu un ou plusieurs enfants ainsi que les proportions de celles qui sont enceintes pour la première fois. En considérant que la somme de ces deux pourcentages fournit la proportion d’adolescentes ayant déjà commencé leur vie féconde, on constate que près d’un cinquième des jeunes femmes de 15-19 ans (18 %) ont déjà commencé leur vie féconde : 14 % ont déjà eu au moins un enfant et 4 % sont enceintes pour la première fois. Dès l’âge de 17 ans, une jeune fille sur cinq (21 %) a déjà commencé sa vie féconde et, à 18 ans, cette proportion est de 32 % dont la grande majorité (26 %) a déjà eu au moins un enfant. Fécondité et mortalité des enfants • 35 Graphique 4.3 Proportion d’adolescentes de 15-19 ayant déjà commencé leur vie féconde 18 12 23 18 12 22 25 32 16 9 33 22 17 13 8 SÉNÉGAL RÉSIDENCE Urbain Rural GRANDES RÉGIONS Nord Ouest Centre Sud NIVEAU D’INSTRUCTION Pas d'instruction Primaire Moyen/secondaire ou plus QUINTILES DE BIEN-ÊTRE ÉCONOMIQUE Le plus pauvre Second Moyen Quatrième Le plus riche EDS-Continue 2014 Les résultats par caractéristiques sociodémographiques mettent en évidence des écarts très importants. En effet, on constate que les adolescentes du milieu rural (23 %) ont une fécondité beaucoup plus élevée que celles du milieu urbain (12 %). Au niveau régional, deux régions se caractérisent par leur fort pourcentage d’adolescentes ayant commencé leur vie féconde ; il s’agit du centre (22 %) et du sud (25 %). À l’autre extrême, on trouve la grande région Ouest avec 12 %, enregistrant la proportion la plus faible. Par ailleurs, comme on le constate dans la plupart des pays enquêtés, la fécondité des adolescentes varie de manière importante avec le niveau d’instruction. En effet, de 32 % parmi les jeunes filles non instruites, le niveau de la fécondité passe à 16 % parmi celles qui ont le niveau primaire et à un minimum de 9 % parmi celles qui ont le niveau moyen/secondaire ou plus. Enfin, on relève que les femmes des ménages les plus démunis sont largement plus exposées aux risques de grossesse et de maternité précoces. Dans les ménages les plus pauvres, plus d’une femme sur trois (33 %) ont commencé leur vie féconde contre 8 % chez les femmes des ménages les plus riches. 36 • Fécondité et mortalité des enfants Tableau 4.3 Grossesse et fécondité des adolescentes Pourcentage d’adolescentes de 15-19 ans qui ont déjà eu une naissance vivante ou qui sont enceintes d’un premier enfant et pourcentage qui ont déjà commencé leur vie procréative, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDS-Continue, Sénégal 2014 Pourcentage de femmes de 15-19 ans qui : Pourcentage ayant déjà commencé leur vie procréative Effectif de femmes Caractéristiques sociodémographiques Ont eu une naissance vivante Sont enceintes d’un premier enfant Âge 15 0,4 0,2 0,7 384 16 1,9 4,7 6,6 345 17 16,0 5,0 21,0 351 18 26,1 5,5 31,6 431 19 25,7 1,9 27,6 312 Résidence Urbain 9,5 2,4 11,9 920 Rural 18,8 4,6 23,4 903 Grandes région Nord 13,4 4,2 17,6 418 Ouest 9,7 2,1 11,8 643 Centre 17,1 4,4 21,5 491 Sud 20,4 4,1 24,5 271 Niveau d’instruction Pas d’instruction 25,6 6,2 31,8 564 Primaire 13,8 1,9 15,7 445 Moyen/secondaire ou plus 6,3 2,5 8,8 814 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 25,2 7,5 32,7 327 Second 19,5 3,0 22,4 321 Moyen 11,9 4,7 16,5 401 Quatrième 12,4 0,1 12,5 343 Le plus riche 5,1 2,6 7,7 430 Ensemble 14,1 3,5 17,6 1 823 4.2 MORTALITÉ DES ENFANTS 4.2.1 Méthodologie et qualité des données Les indicateurs de mortalité présentés dans ce chapitre sont estimés à partir de l’historique des naissances du questionnaire femme. En plus de la liste de toutes les naissances que la femme a eues, l’enquêtrice a collecté, pour chaque naissance, des informations telles que le sexe, l’âge, l’état de survie mais aussi l’âge au décès pour les enfants décédés. Du fait de son importance dans la mesure du phénomène, l’âge au décès a été collecté au jour près pour les décès de moins d’un mois, en mois pour ceux survenus entre un mois et 23 mois, et en années pour les décès survenus à deux ans ou plus. Les indicateurs examinés dans ce chapitre sont définis ci-après : Le quotient de mortalité néonatale (NN) : probabilité de décéder avant d’atteindre l’âge d’un mois exact ; Le quotient de mortalité post-néonatale (PNN) : probabilité de décéder entre le premier mois et le douzième mois exact ; Le quotient de mortalité infantile (1q0) : probabilité de décéder entre la naissance et le premier anniversaire ; Le quotient de mortalité juvénile (4q1) : probabilité de décéder entre le premier et le cinquième anniversaire ; et Le quotient de mortalité infanto-juvénile (5q0) : probabilité de décéder entre la naissance et le cinquième anniversaire. Fécondité et mortalité des enfants • 37 Limites d’ordre méthodologique Au plan méthodologique, l’estimation de la mortalité des enfants présente certaines limites. Ces limites ainsi que certains risques d’erreurs d’enregistrement inhérentes à la méthode peuvent, dans une certaine mesure, affecter la qualité des estimations. L’une des faiblesses de la méthode utilisée dans l’enquête est de limiter la collecte des données aux seules femmes de 15-49 ans vivantes au moment de l’interview, en excluant ainsi les informations sur l’état de survie des enfants dont la mère est décédée avant l’enquête. En effet, l’estimation du niveau général de la mortalité pourrait être légèrement biaisée si le nombre d’enfants orphelins de mère est relativement important, et si la mortalité de ces orphelins est sensiblement différente de celle des enfants dont la mère a été interviewée dans l’enquête. En outre, en limitant la collecte des données aux seules femmes de 15-49 ans au moment de l’enquête, les informations découlant de l’historique des naissances ne sont pas complètement représentatives pour certaines périodes passées : pour la période 10-14 ans avant l’enquête, par exemple, aucune information n’est disponible sur les naissances issues des femmes âgées de 40-49 ans à cette période. Les femmes de 15-49 ans au moment de l’enquête avaient moins de 40 ans, 10 ans avant l’enquête, et celles de 40-49 ans à ce moment-là ne sont plus éligibles au moment de l’enquête. Par conséquent, si une proportion importante des naissances de cette époque étaient issues de femmes de 40-49 ans, et que le risque de décéder de leurs enfants était très différent de celui des naissances issues des femmes plus jeunes, il pourrait en résulter un important biais sur l’estimation de la mortalité des enfants pour la période étudiée. Dans l’ensemble, l’effet de ces phénomènes ne constitue pas un biais sérieux, le pourcentage d’orphelins de mère étant relativement faible, et les femmes de 40 ans et plus arrivant au terme de leur vie reproductive contribuent peu à la fécondité générale. Risques d’erreurs d’enregistrement La validité des données sur la mortalité des enfants peut être affectée par : 1) La sous-déclaration des événements pouvant résulter d’omissions systématiques de naissances et/ou de décès entraine une sous-estimation de la mortalité. Les omissions de naissances interviennent généralement quand l’enfant meurt très jeune, c’est-à-dire quelques heures/jours après la naissance. Dans de tels cas, plus la période de référence est éloignée de la date de l’enquête, plus les risques d’omission sont élevés et plus la sous-estimation des niveaux de la mortalité est importante. L’évaluation du sous-enregistrement des décès de très jeunes enfants est faite à partir de la proportion d’enfants décédés entre 0 et 6 jours par rapport aux décès survenus au cours du premier mois. Cette proportion augmente avec la diminution de la mortalité des enfants du fait que le niveau de la mortalité diminue très rapidement entre la naissance et les jours qui suivent. Une proportion de décès précoces inférieure à 60 % indiquerait un sous-enregistrement important des décès précoces. Dans le cas de l’EDS- Continue 2014 cette proportion est de 69 % (données non présentées), chiffre similaire à celle obtenue dans l’EDS-Continue 2012-13, ce qui indique qu’il n’y a pas eu de sous- enregistrement significatif des décès précoces durant les cinq années précédant l’enquête. En outre, comme on peut le constater au Tableau C.6 (Annexe C), selon la période quinquennale considérée, les proportions de décès survenus à moins de 1 mois se situent à un niveau acceptable, variant de 52 % 5-9 ans avant l’enquête à 57 % 0-4 ans avant l’enquête, et ne mettent pas en évidence de sous-enregistrement de décès dans la période néonatale. 2) Les transferts de dates de naissance des enfants d’une période à une autre peuvent causer une sous-estimation de la mortalité d’une période au profit des périodes adjacentes. Ainsi, un mauvais classement des décès dans l’intervalle 0-4 ans avant l’enquête entraînerait une sous- estimation de la mortalité pour cette période et une surestimation de celle-ci dans l’intervalle précédente, soit 5-9 ans avant l’enquête. Là encore, les données de l’EDS-Continue (données 38 • Fécondité et mortalité des enfants non présentées) ne mettent pas en évidence de transferts importants d’une période quinquennale à l’autre qui pourraient affecter de façon significative les estimations des niveaux de mortalité. À l'Annexe C, le Tableau C.4 qui fournit la distribution des naissances, selon leur état de survie, par année de naissance, ne met pas en évidence de transferts suffisamment importants susceptibles d’affecter de façon significative les niveaux de mortalité. 3) L’imprécision des déclarations de l’âge au décès comme l’attraction de certains âges au décès peuvent engendrer une sous-estimation de la mortalité infantile et une surestimation de la mortalité juvénile, par le transfert d’une partie des décès d’enfants de moins d’un an aux décès d’enfants plus âgés. C’est pour minimiser ce type d’erreur que l’âge au décès a été enregistré en jours, en mois ou en années, selon que le décès est intervenu dans les 29 jours suivant la naissance, entre 1 et 23 mois ou au-delà de 23 mois. 4) Les données collectées montrent qu’il existe d’attraction pour l’âge au décès « 12 mois » dans la déclaration des âges au décès, ce qui affecte les estimations de la mortalité infantile et de la mortalité juvénile. Dans le cas de la mortalité infantile, cet effet contribuerait à une sous- estimation de la mortalité infantile de près de 4-5 pour cent. 4.2.2 Niveaux et tendances Les différents quotients de mortalité pour les quinze années ayant précédé l’enquête sont présentés au Tableau 4.4. Les niveaux sont calculés par période quinquennale de 0-4 ans, 5-9 ans et 10-14 ans avant l’enquête, soit de 1999 à 2014. Tableau 4.4 Quotients de mortalité des enfants de moins de cinq ans Quotients de mortalité néonatale, post-néonatale, infantile, juvénile et infanto-juvénile par période de cinq ans ayant précédé l’enquête, EDS-Continue, Sénégal 2014 Nombre d’années ayant précédé l’enquête Mortalité néonatale (NN) Mortalité post- néonatale (PNN)1 Mortalité infantile (1q0) Mortalité juvénile (4q1) Mortalité infanto- juvénile (5q0) 0-4 19 14 33 22 54 5-9 23 23 46 27 72 10-14 22 27 48 47 94 1 Calculé par différence entre les taux de mortalité infantile et néonatale. Dans la période 2009-2014, soit 0-4 ans avant l’enquête, 33 enfants nés vivants sur 1 000 sont décédés avant d’atteindre leur premier anniversaire dont 19 ‰ entre 0 et 1 mois exact et 14 ‰ entre 1 et 12 mois exacts. Parmi les enfants ayant atteint un an, 22 ‰ n’ont pas atteint leur cinquième anniversaire. Durant cette même période, le risque global de décès entre la naissance et le cinquième anniversaire est estimé à 54 ‰, soit moins de cinq enfants sur 100. La tendance à la baisse de la mortalité infantile, observée depuis plusieurs années déjà, semble se poursuivre (Graphique 4.4). Un examen de l’évolution de cet indicateur au cours des 15 dernières années montre que, le niveau a sensiblement fléchi dans la période. Ainsi, de 68 ‰ selon l’EDS 1997, le taux de mortalité infantile est passé à 33 ‰ selon l’EDS 2014, soit une baisse globale de 51 % pendant cette période. La baisse de la mortalité juvénile se poursuit également : le taux est passé de 77 ‰ à 22 ‰, soit une baisse de 71 %. Cependant, contrairement à la mortalité infantile, la baisse apparaît moins forte sur la dernière période que sur la période la plus récente. En ce qui concerne la mortalité infanto-juvénile, la baisse qui suit les mêmes tendances se situe à des niveaux intermédiaires : le taux global est passé de 139 ‰ à 54 ‰, soit une baisse de 61 %. Fécondité et mortalité des enfants • 39 Graphique 4.4 Tendance de la mortalité infantile, juvénile et infanto-juvénile, 1992-2014 68 68 132 68 77 139 61 64 121 47 26 72 43 23 65 33 22 54 Mortalité infantile Mortalité juvénile Mortalité infanto-juvénile Décès pour mille EDS 1992-93 EDS 1997 EDS 2005 EDS-MICS 2010-11 EDS-Continue 2012-13 EDS-Continue 2014 4.2.3 Mortalité et caractéristiques socio-économiques Les résultats du Tableau 4.5 mettent en évidence des variations importantes du niveau de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques socio-économiques. Ainsi, le risque de décéder est plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain, quelle que soit la composante de la mortalité considérée. Le risque de décéder avant le premier anniversaire est de 30 ‰ en milieu urbain contre 46 ‰ en milieu rural. Cette différence de mortalité entre les deux milieux est plus marquée avant le cinquième anniversaire avec un quotient de 44 ‰ en milieu urbain contre 77 ‰ en milieu rural. Le niveau de mortalité des enfants présente des écarts importants entre les grandes régions. C’est dans la région Sud que l’on observe les niveaux de mortalité les plus élevés, cela quelle que soit la composante de la mortalité. En effet, le quotient de mortalité néonatale y est de 27 ‰ contre 15 ‰ dans la région Ouest ; Entre la naissance et un an exact, la probabilité de décéder y est de 57 ‰ contre 28 ‰ dans la région Ouest et enfin, entre la naissance et le cinquième anniversaire, le quotient y est estimé à 100 ‰ contre 43 ‰ dans la région Ouest. C’est la région Ouest qui enregistre les niveaux de mortalité les plus faibles. Le niveau d’instruction de la mère est l’un des indicateurs les plus déterminants de la mortalité des enfants. L’analyse du Tableau 4.5 montre qu’en général, la mortalité des enfants de moins de cinq ans semble être beaucoup moins élevée chez les mères de niveau d’instruction primaire (41 ‰ contre 70 ‰ quand la mère n’a aucun niveau d’instruction). Le niveau de vie du ménage influence également le niveau de mortalité chez les enfants. À cet effet, le Tableau 4.5 montre que le risque de décès diminue avec le niveau de bien-être des ménages. Ainsi, on peut remarquer que les enfants vivant dans un ménage du quintile le plus pauvre sont plus exposés au risque de décéder que ceux vivant dans un ménage du quintile le plus riche, cela quelle que soit la composante considérée. Le risque de décéder entre la naissance et le cinquième anniversaire est estimé à 92 ‰ pour un enfant dont le ménage est classé dans le quintile le plus pauvre contre 44 ‰ pour un enfant dont le ménage est classé dans le quintile le plus riche. 40 • Fécondité et mortalité des enfants Tableau 4.5 Quotients de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques socio- économiques Quotients de mortalité néonatale, post-néonatale, infantile, juvénile et infanto-juvénile pour la période des dix années ayant précédé l’enquête, selon certaines caractéristiques socio- économiques, EDS-Continue, Sénégal 2014 Caractéristique socio-économique Mortalité néonatale (NN) Mortalité post- néonatale (PNN)1 Mortalité infantile (1q0) Mortalité juvénile (4q1) Mortalité infanto- juvénile (5q0) Résidence Urbain 15 15 30 14 44 Rural 25 21 46 32 77 Grande région Nord 25 15 40 15 54 Ouest 15 13 28 16 43 Centre 21 19 40 28 66 Sud 27 29 57 46 100 Niveau d’instruction de la mère Pas d’instruction 24 19 43 29 70 Primaire 17 13 31 10 41 Moyen/secondaire ou plus 7 23 30 23 53 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 25 27 52 42 92 Second 22 20 41 25 66 Moyen 25 16 41 27 67 Quatrième 19 13 31 13 44 Le plus riche 11 11 23 6 28 1 Calculé par différence entre les taux de mortalité infantile et néonatale. 4.2.4 Mortalité et caractéristiques démographiques de la mère et des enfants Le niveau de la mortalité des enfants est aussi influencé par certaines caractéristiques démographiques de la mère et de l’enfant. Comme dans la plupart des populations, on s’attend à ce que le niveau de mortalité des garçons soit supérieur à celui des filles. Cependant, les résultats ne mettent pas en évidence d’écarts très importants entre les sexes. On peut néanmoins relever que le quotient de mortalité infantile des garçons est estimé à 41 ‰ contre 37 ‰ pour les filles. Le comportement procréateur de la mère influence de manière importante les chances de survie des enfants. Les résultats selon l’âge de la mère à la naissance de l’enfant montrent que les quotients de mortalité baissent avec l’âge de la mère. Dans tous les cas, ce sont les enfants nés de mère en début de vie reproductive (moins de 20 ans) qui courent les risques de décès les plus élevés. Pour ce qui est de la mortalité post-néonatale, les enfants de ces femmes ont un risque de décéder (24 ‰) plus de deux fois plus élevé que celui des enfants dont la mère est âgée de 40-49 ans (11 ‰). Il en est de même pour les risques de décéder entre le premier et le cinquième anniversaire. Entre la naissance et le cinquième anniversaire, ce quotient est de 80 ‰ chez les enfants dont la mère avait moins de 20 ans à leur naissance contre 41 ‰ chez ceux dont elle avait 40-49 ans. Le rang de naissance de l’enfant affecte aussi ses chances de survie : entre la naissance et le cinquième anniversaire, les enfants dont le rang de naissance est élevé courent un risque de décéder plus élevé que les autres. Ce quotient est de 67 ‰ pour les enfants de rang 7 et plus contre 58 ‰ pour ceux de rang 2-3. Cependant, on remarque que les enfants de rang 1 ont un risque de mortalité élevé presque similaire à celui des enfants de rang 7. Ceci pourrait s’expliquer par les risques que font courir aux enfants les maternités trop précoces ou trop tardives. Tout comme l’âge de la mère, le risque de décéder diminue avec l’intervalle entre deux naissances. Plus l’intervalle est court, plus le risque de décéder des enfants est élevé. Le risque de décéder entre la naissance et le cinquième anniversaire est de 89 ‰ pour un intervalle intergénésique de moins de 2 ans contre 46 ‰ pour un intervalle de 3 ans et plus. Fécondité et mortalité des enfants • 41 Tableau 4.6 Quotients de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques démographiques de la mère et des enfants Quotients de mortalité néonatale, post-néonatale, infantile, juvénile et infanto-juvénile pour la période des dix années ayant précédé l’enquête, selon certaines caractéristiques démographiques de la mère et des enfants, EDS-Continue, Sénégal 2014 Caractéristique démographique Mortalité néonatale (NN) Mortalité post- néonatale (PNN)1 Mortalité infantile (1q0) Mortalité juvénile (4q1) Mortalité infanto- juvénile (5q0) Sexe de l’enfant Masculin 22 19 41 23 63 Féminin 19 18 37 26 62 Âge de la mère à la naissance de l’enfant <20 29 24 53 29 80 20-29 20 18 38 26 63 30-39 19 16 35 19 54 40-49 19 11 30 11 41 Rang de naissance 1 22 21 42 23 65 2-3 18 18 36 22 58 4-6 22 16 38 28 64 7+ 24 19 44 25 67 Intervalle avec la naissance précédente2 <2 années 34 26 60 31 89 2 années 16 19 34 28 62 3 années 12 14 26 20 46 4 années+ 22 10 32 14 46 Taille à la naissance3 Petit/très petit 21 23 44 na na Moyen ou gros 17 11 28 na na na = Non applicable 1 Calculé par différence entre les quotients de mortalité infantile et néonatale. 2 Non compris les naissances de rang 1. 3 Quotients pour la période des cinq années avant l’enquête. Contraception et préférences en matière de fécondité des femmes • 43 CONTRACEPTION ET PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ DES FEMMES 5 Papa Mabèye DIOP et Atoumane FALL e niveau d’utilisation de la contraception est l’un des indicateurs qui permet de juger de la réussite des programmes de planification familiale. L’EDS-Continue permet de mesurer le niveau d’utilisation de la contraception au moment de l’enquête. Aux femmes qui ont déclaré connaître une méthode contraceptive, on a demandé si elles en utilisaient une au moment de l’enquête. 5.1 UTILISATION ACTUELLE DE LA CONTRACEPTION Le Tableau 5.1 présente le taux de prévalence de la contraception, c’est-à-dire la proportion de femmes actuellement en union qui utilisaient une méthode contraceptive au moment de l’enquête. Dans l’ensemble, 22 % des femmes en union utilisaient, au moment de l’enquête, une méthode contraceptive ; 20 % une méthode moderne et moins de 2 % une méthode traditionnelle. Les femmes utilisaient essentiellement les injectables (8 %) suivis de la pilule et des implants (5 % dans chaque cas) (Graphique 5.1). Toutes les autres méthodes sont utilisées par moins de 1 % des enquêtées. Parmi les méthodes traditionnelles les plus utilisées, on peut citer la méthode du rythme et celle du retrait, mais dans des proportions très faibles, avec respectivement 0,8 % et 0,3 %. L Principaux résultats • L’utilisation des méthodes contraceptives par les femmes en union continue d’augmenter : 22 % pour toutes méthodes confondues, et 20 % pour les méthodes modernes contre 16 % à l’EDS-Continue 2012-2013. • L’utilisation des méthodes modernes reste essentiellement le fait des femmes urbaines (29 %), de celles résidant dans la région Ouest (32 %), et des femmes ayant un niveau d’instruction secondaire moyen/ plus (33 %). • Au total, 64 % des femmes peuvent être considérées comme des candidates potentielles à la planification familiale car elles ne veulent plus d’enfants (20 %) ou désirent espacer la naissance de leurs prochains enfants pour une période d’au moins deux ans (44 %). 44 • Contraception et préférences en matière de fécondité des femmes Tableau 5.1 Utilisation actuelle de la contraception par caractéristiques sociodémographiques Répartition (en %) des femmes de 15-49 ans, actuellement en union, par méthode contraceptive actuellement utilisée, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDS- Continue, Sénégal 2014 N’im- porte quelle mé- thode Une mé- thode mo- derne Une méthode moderne Une mé- thode tradi- tion- nelle Une méthode traditionnelle N’utilise pas actuel- lement Total Effectif de femmes Caractéristique sociodémographique Stérili- sation fémi- nine Pilule DIU Injec- tables Im- plants Con- dom mascu- lin MAMA Collier Autre Rythme Retrait Autre Âge 15-19 12,4 12,3 0,0 6,8 0,0 4,3 0,6 0,6 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0 0,1 87,6 100,0 416 20-24 13,5 12,2 0,0 2,1 0,1 6,4 2,5 0,8 0,3 0,0 0,0 1,4 0,1 0,0 1,2 86,5 100,0 877 25-29 26,1 24,5 0,0 4,9 0,6 10,9 6,8 1,0 0,2 0,0 0,1 1,6 0,7 0,3 0,6 73,9 100,0 1 194 30-34 26,2 22,8 0,9 5,8 0,2 10,2 5,2 0,3 0,0 0,3 0,0 3,5 1,9 0,9 0,6 73,8 100,0 1 073 35-39 29,6 27,9 0,3 9,2 2,7 9,9 5,1 0,7 0,0 0,0 0,0 1,7 0,7 0,1 0,8 70,4 100,0 807 40-44 20,5 18,9 0,6 3,7 0,9 6,1 6,9 0,6 0,2 0,0 0,0 1,6 0,7 0,2 0,7 79,5 100,0 654 45-49 17,3 15,6 1,3 3,6 1,7 5,5 3,4 0,0 0,0 0,0 0,0 1,7 1,0 0,0 0,8 82,7 100,0 478 Nombre d’enfants vivants 0 3,2 2,2 0,0 0,5 0,0 1,3 0,1 0,3 0,0 0,0 0,0 0,9 0,9 0,0 0,0 96,8 100,0 686 1-2 22,7 21,0 0,0 5,6 0,4 8,5 5,0 1,4 0,1 0,0 0,0 1,7 0,6 0,5 0,6 77,3 100,0 1 817 3-4 25,2 23,7 0,7 6,7 0,8 10,5 4,2 0,4 0,2 0,2 0,0 1,5 0,7 0,3 0,5 74,8 100,0 1 528 5+ 27,2 24,4 0,6 5,2 1,8 9,2 7,4 0,0 0,1 0,0 0,1 2,7 1,2 0,1 1,4 72,8 100,0 1 469 Résidence Urbain 31,1 28,8 0,6 7,8 1,4 11,1 6,7 1,0 0,0 0,1 0,0 2,3 1,3 0,5 0,5 68,9 100,0 2 551 Rural 14,4 13,0 0,2 2,9 0,4 6,0 3,2 0,2 0,2 0,0 0,1 1,4 0,4 0,1 0,9 85,6 100,0 2 949 Grande région Nord 16,3 15,5 0,3 6,4 0,7 5,8 2,1 0,1 0,1 0,0 0,0 0,8 0,5 0,2 0,2 83,7 100,0 1 194 Ouest 34,3 31,6 0,8 7,8 1,6 12,3 7,8 1,2 0,1 0,1 0,0 2,7 1,5 0,5 0,6 65,7 100,0 1 937 Centre 13,8 12,3 0,1 2,8 0,3 5,9 2,8 0,1 0,2 0,0 0,1 1,6 0,4 0,1 1,1 86,2 100,0 1 495 Sud 17,6 15,7 0,1 1,6 0,3 7,3 5,3 0,9 0,2 0,0 0,0 1,8 0,6 0,3 1,0 82,4 100,0 874 Niveau d’instruction Pas d’instruction 15,8 14,3 0,2 2,9 0,6 7,1 3,1 0,2 0,1 0,0 0,0 1,5 0,5 0,2 0,8 84,2 100,0 3 516 Primaire 31,2 29,6 0,1 9,1 0,6 11,0 7,1 1,3 0,0 0,2 0,0 1,7 0,4 0,7 0,6 68,8 100,0 1 239 Moyen/secondaire ou plus 37,2 33,4 1,5 9,3 2,3 10,0 8,9 1,3 0,2 0,0 0,0 3,7 3,2 0,2 0,4 62,8 100,0 745 Quintiles de bien- être économique Le plus pauvre 12,2 10,7 0,1 1,3 0,2 5,3 3,3 0,3 0,2 0,0 0,0 1,5 0,4 0,1 1,0 87,8 100,0 1 130 Second 15,0 13,5 0,2 2,2 0,4 6,4 3,7 0,3 0,1 0,0 0,2 1,5 0,2 0,1 1,2 85,0 100,0 1 084 Moyen 21,8 19,5 0,2 5,7 0,4 8,8 4,0 0,3 0,1 0,0 0,0 2,3 1,5 0,0 0,7 78,2 100,0 1 087 Quatrième 30,3 28,7 0,4 7,4 1,4 12,6 5,8 1,1 0,0 0,0 0,0 1,6 0,6 0,6 0,5 69,7 100,0 1 096 Le plus riche 31,7 29,4 1,0 9,4 1,7 8,7 7,2 1,1 0,1 0,3 0,0 2,3 1,5 0,6 0,2 68,3 100,0 1 102 Ensemble 22,2 20,3 0,4 5,2 0,8 8,4 4,8 0,6 0,1 0,1 0,0 1,8 0,8 0,3 0,7 77,8 100,0 5 500 Note : Si plus d’une méthode a été utilisée, seule la plus efficace est prise en compte dans ce tableau. MAMA = Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée Graphique 5.1 Prévalence contraceptive parmi les femmes en union selon la méthode 1 1 2 0,4 1 1 5 5 8 20 22 Autre Rythme Une méthode traditionnelle Stérilisation féminine Condom masculin DIU Implants Pilule Injectables Une méthode moderne N’importe quelle méthode Pourcentage EDS-Continue, Sénégal 2014 Contraception et préférences en matière de fécondité des femmes • 45 Par ailleurs, les renseignements recueillis permettent aussi l’analyse de la prévalence contraceptive selon certaines caractéristiques sociodémographiques des femmes en union (Tableau 5.1). Les résultats selon l’âge montrent que c’est entre 25 et 39 ans, particulièrement dans le groupe d’âges 35-39 ans, où le pourcentage d’utilisatrices atteint 30 %, que la prévalence est la plus élevée. L’utilisation de la contraception augmente régulièrement avec le nombre d’enfants passant de 3 % chez les femmes nullipares, à 23 % parmi les femmes ayant 1-2 enfants et à 27 % parmi celles en ayant 5 ou plus. La prévalence contraceptive pour l’ensemble des méthodes est presque trois fois plus élevée en milieu urbain (31 %) qu’en milieu rural (14 %). Les différences observées entre les régions sont importantes. La grande région Centre (12 %) se distinguent par une faible prévalence contraceptive moderne. À l’inverse, la région Ouest enregistre le taux de prévalence contraceptive le plus élevé (32 %). Dans les régions Nord et Sud la prévalence est de 16 %. Par ailleurs, la prévalence contraceptive, qu’elle soit moderne ou traditionnelle, augmente de façon très nette avec le niveau d’instruction. Pour les méthodes modernes, la prévalence passe de 14 % chez les femmes sans niveau d’instruction à 29 % chez celles ayant un niveau d’instruction primaire et à 33 % chez les femmes de niveau moyen/secondaire ou plus. L’utilisation de méthodes contraceptives est aussi influencée par le niveau de bien-être économique du ménage, la prévalence moderne passant de 11 % parmi les femmes dont le ménage est classé dans le quintile le plus pauvre à 29 % parmi celles dont le ménage est classé dans les deux derniers quintiles. Les résultats selon le type de méthodes montrent que, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural et quel que soit le niveau d’instruction, les méthodes modernes les plus fréquemment utilisées par les femmes en union sont les injectables (11 % en zone urbaine et 6 % en zone rurale), les implants (7 % en urbain et 3 % en rural) et la pilule (8 % en urbain et 3 % en rural). La principale méthode traditionnelle utilisée est la méthode du rythme, surtout en milieu urbain (1,3 % contre 0,4 % pour les femmes du milieu rural). Tendances La comparaison avec les résultats des enquêtes précédentes montre que la prévalence contraceptive moderne parmi les femmes en union n’a cessé d’augmenter. Comme on peut le voir au Graphique 5.2, la prévalence est passée de 5 % en 1993 (EDS-II) à 10 % en 2005 (EDS-IV), à 16 % en 2013 (EDS-Continue 2012-2013) pour atteindre 20 % en 2014. En particulier, on constate, au cours des cinq dernières années, une accélération de la tendance à l’augmentation, la prévalence contraceptive étant passée de 12 % en 2010-2011 à 20 % en 2014. C’est surtout parmi les femmes du milieu rural et celles sans instruction que ces progrès ont été les plus importants. En effet, la prévalence contraceptive moderne a doublé en milieu rural, passant de 6,6 % en 2010-2011 à 13 % en 2014. En comparaison, en milieu urbain, le gain a été plus modeste (44 %). On constate cette augmentation de la prévalence moderne quel que soit le niveau d’instruction : par exemple, pour le niveau primaire, la proportion d’utilisatrices de méthodes modernes est passée de 21 % en 2010-2011 à 30 % en 2014. Parmi les femmes sans niveau d’instruction, la prévalence moderne est passée de 7,9 % en 2010-2011 à 14 % en 2014, soit une augmentation de 77 %. 46 • Contraception et préférences en matière de fécondité des femmes Graphique 5.2 Tendance de l’utilisation de la contraception moderne par les femmes en union 5 8 10 12 16 20 EDS 1992-93 EDS 1997 EDS 2005 EDS-MICS 2010-2011 EDS-Continue 2012-13 EDS-Continue 2014 Pourcentage 5.2 BESOINS EN MATIÈRE DE PLANIFICATION FAMILIALE La demande potentielle en matière de contraception et l’identification des femmes qui ont des besoins élevés en services de planification constituent les problèmes les plus importants de tout programme de planification familiale. Les femmes fécondes qui n’utilisent pas la contraception, mais qui souhaitent espacer leur prochaine naissance (espacement) ou qui ne veulent plus d’enfant (limitation) sont considérées comme ayant des besoins non satisfaits en matière de planification familiale. Plus précisément, les besoins non satisfaits pour espacer concernent : • les femmes qui courent un risque de tomber enceintes, qui n’utilisent pas la contraception et qui ne souhaitent pas tomber enceintes dans les prochaines années ou qui ne sont pas sûres de vouloir tomber enceintes ou du moment auquel elles voudraient tomber enceintes ; • les femmes enceintes dont la grossesse ne s’est pas produite au moment voulu ; • les femmes en aménorrhée post-partum pour une période d’au maximum 2 ans à la suite d’une naissance qui ne s’est pas produite au moment voulu et qui n’utilisent pas de contraception. Les besoins non satisfaits pour limiter concernent : • les femmes qui courent un risque de tomber enceintes, qui n’utilisent pas la contraception et qui ne souhaitent pas (plus) d’enfants ; • les femmes enceintes dont la grossesse n’est pas voulue ; • les femmes en aménorrhée post-partum pour une période de deux ans au maximum à la suite d’une grossesse non désirée et qui n’utilisent pas de contraception. Les femmes classées comme n’étant pas fécondes ne sont pas considérées comme ayant des besoins non satisfaits, car elles ne courent pas de risque de tomber enceintes. Au contraire, les femmes qui utilisent la contraception sont considérées comme ayant des besoins satisfaits. Les femmes qui utilisent la Contraception et préférences en matière de fécondité des femmes • 47 contraception et qui déclarent ne pas (plus) vouloir d’enfant sont considérées comme ayant des besoins satisfaits pour limiter. Celles qui utilisent la contraception et qui déclarent qu’elles veulent retarder la venue d’un enfant ou qui n’en sont pas sûres ou bien qui ne sont sûres de vouloir, ou non, un autre enfant ou du moment auquel elles le souhaitent sont considérées comme ayant des besoins satisfaits pour espacer. Les besoins non satisfaits, la demande totale, le pourcentage de demande satisfaite et le pourcentage de demande satisfaite par les méthodes modernes sont définis comme suit : • besoins non satisfaits : somme des besoins non satisfaits pour espacer et des besoins non satisfaits pour limiter ; • demande totale en planification familiale : somme des besoins non satisfaits et de l’utilisation contraceptive totale ; • pourcentage de demande satisfaite : utilisation contraceptive totale divisée par la somme des besoins non satisfaits et de l’utilisation contraceptive totale ; • pourcentage de demande satisfaite par les méthodes modernes : utilisation des méthodes contraceptives modernes divisée par la somme des besoins non satisfaits et de l’utilisation contraceptive totale. Le Tableau 5.2 présente les besoins non satisfaits pour les femmes actuellement en union. La proportion de femmes en union qui ont des besoins non satisfaits en matière de planification familiale est estimée à 25,6 %, soit 19,2 % pour l’espacement des naissances et 6,3 % pour la limitation. Ajouté à la proportion d’utilisatrices actuelle (22 %), la demande totale en planification familiale atteint 48 %, soit 35 % pour espacer et 13 % pour limiter. Presque la moité de cette demande est satisfaite (46 %). Pour les seules méthodes modernes, le pourcentage de la demande qui est satisfaite est de 43 %. Il ressort de la lecture du Tableau 5.2 que la demande totale en services de planification familiale varie avec l’âge des femmes en union. Elle passe de 33 % pour les femmes âgées de 15-19 ans à 55 % pour celles âgées de 30-34 ans. Le pourcentage de demande satisfaite varie aussi avec l’âge des femmes. Il passe d’un minimun de 37 % chez les femmes de 15-19 ans à un maximum de 57 % chez les femmes de 35-39 ans. En outre, les résultats montrent que la demande en planification familiale est plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (54 % contre 43 %); En milieu urbain, 58 % de la demande est satisfaite contre seulement 345 % en milieu rural. Les régions Centre (41 %) et Sud (43 %) enregistrent les proportions de demande en matière de planification familiale les plus faibles ; par contre, la proportion la plus élevée est observée dans la zone Ouest (56 %). La proportion de demande satisfaite est assez faible dans toutes les Grandes régions, en particulier dans les zones Centre et Nord (34 et 35 %). Par ailleurs, la demande totale en service de planification familiale augmente avec le niveau d’instruction. En effet, plus le niveau d’instruction de la femme est élevé plus la demande est forte. 48 • Contraception et préférences en matière de fécondité des femmes Tableau 5.2 Besoins en matière de planification familiale des femmes actuellement en union Pourcentage de femmes de 15-49 ans, actuellement en union, ayant des besoins non satisfaits en matière de planification familiale, pourcentage de celles dont les besoins sont satisfaits, pourcentage de demande potentielle totale de services de planification familiale et pourcentage de demande satisfaite, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDS-Continue, Sénégal 2014 Besoins non satisfaits en matière de planification familiale Besoins satisfaits en matière de planification familiale (utilisation actuelle) Demande totale en planification familiale1 Pourcentage de demande satisfaite2 Pourcentage de demande satisfaite par des méthodes modernes3 Effectif de femmes Caractéristique sociodémographique Pour espacer Pour limiter Total Pour espacer Pour limiter Total Pour espacer Pour limiter Total Âge 15-19 20,3 0,6 21,0 12,2 0,2 12,4 32,6 0,8 33,4 37,2 36,8 416 20-24 26,0 0,4 26,4 13,2 0,3 13,5 39,3 0,7 40,0 33,9 30,5 877 25-29 23,6 0,9 24,5 24,1 1,9 26,1 47,8 2,8 50,6 51,5 48,4 1 194 30-34 25,8 3,2 29,0 22,8 3,4 26,2 48,6 6,6 55,2 47,5 41,2 1 073 35-39 13,6 9,1 22,7 15,2 14,4 29,6 28,8 23,5 52,3 56,6 53,4 807 40-44 9,8 20,1 29,9 4,1 16,3 20,5 14,0 36,4 50,3 40,7 37,5 654 45-49 2,3 19,5 21,8 0,7 16,6 17,3 3,0 36,1 39,1 44,3 39,8 478 Résidence Urbain 16,5 6,1 22,6 22,4 8,7 31,1 38,9 14,8 53,7 58,0 53,7 2 551 Rural 21,6 6,6 28,1 9,5 4,9 14,4 31,1 11,5 42,6 33,9 30,5 2 949 Grande région Nord 24,7 5,8 30,6 12,0 4,3 16,3 36,7 10,2 46,9 34,8 33,1 1 194 Ouest 15,0 6,6 21,5 23,8 10,4 34,3 38,8 17,0 55,8 61,4 56,6 1 937 Centre 20,7 6,0 26,8 9,2 4,6 13,8 29,9 10,7 40,6 34,1 30,2 1 495 Sud 18,5 7,1 25,6 12,7 4,9 17,6 31,1 12,0 43,1 40,7 36,4 874 Niveau d’instruction Pas d’instruction 20,3 7,4 27,7 10,8 5,0 15,8 31,1 12,3 43,5 36,3 32,9 3 516 Primaire 16,4 5,3 21,7 22,1 9,1 31,2 38,5 14,4 52,9 59,0 55,8 1 239 Moyen/secondaire ou plus 18,7 3,2 21,9 26,7 10,5 37,2 45,4 13,7 59,1 62,9 56,6 745 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 21,6 8,0 29,6 8,5 3,7 12,2 30,1 11,7 41,8 29,2 25,7 1 130 Second 21,3 6,1 27,4 9,3 5,7 15,0 30,6 11,8 42,4 35,3 31,9 1 084 Moyen 17,7 5,5 23,2 16,7 5,1 21,8 34,4 10,6 45,0 48,5 43,4 1 087 Quatrième 16,4 5,8 22,1 20,1 10,2 30,3 36,5 16,0 52,4 57,8 54,7 1 096 Le plus riche 19,0 6,3 25,3 23,1 8,6 31,7 42,1 14,9 57,0 55,6 51,6 1 102 Ensemble 19,2 6,3 25,6 15,5 6,7 22,2 34,7 13,0 47,7 46,4 42,6 5 500 Les calculs des besoins en matière de planification familial sont basés sur la définition dans Bradley et al, 2012 (Bradley, S.E.K., T. N. Croft, J.D. Fishel, and C.F. Westoff. 2012. Revising unmet need for family planning (DHS Analytical Studies No. 25). Calverton, Maryland, USA : ICF International). 1 La demande totale est la somme des femmes dans les catégories de besoins non satisfaits et besoins satisfaits. 2 Le pourcentage se la demande satisfaite est la demande satisfaite divisée para la demande totale. 3 Dans les méthodes modernes sont inclus : la stérilisation féminine, la stérilisation masculine, la pilule, le DIU, les injectables, le condom masculin, le condom féminin, la mousse/gelée, MAMA et la MJF/Collier. 5.3 DÉSIR D’ENFANTS SUPPLÉMENTAIRES Des questions ont été posées aux femmes de 15-49 ans actuellement en union pour obtenir des informations sur leur désir d’avoir ou non des (d’autres) enfants et d’espacer leur prochaine naissance. Le désir d’avoir ou non des enfants supplémentaires dans l’avenir est généralement lié à l’âge de la femme et au nombre d’enfants actuellement en vie. Le Tableau 5.3 et le Graphique 5.3 qui présentent les résultats selon le nombre d’enfants vivants montrent qu’une femme sur cinq (20 %) ne désire plus d’enfant. Ces résultats révèlent également que parmi les 76 % de femmes qui désirent avoir des enfants supplémentaires dans l’avenir, plus de la moitié (44 %) souhaitent espacer la prochaine naissance de deux ans ou plus. Au total donc, près des deux tiers (64 % de femmes), regroupant celles ne voulant plus d’enfants (20 %) et celles désirant espacer pour une période d’au moins deux ans la naissance de leurs prochains enfants (44 %), peuvent être considérées comme des candidates potentielles à la planification familiale. Ces niveaux sont voisins de ceux enregistrés dans les enquêtes précédentes. Comme on pouvait s’y attendre, la proportion de femmes qui ne veulent plus d’enfants augmente régulièrement avec le nombre d’enfants actuellement en vie : elle passe de moins de 1 % chez les femmes qui n’ont aucun enfant à 12 % chez celles qui en ont 3 et à 62 % chez celles qui en ont au moins 6. On note également que la totalité des femmes nullipares (99 %) souhaitent avoir un enfant et la grande majorité (81 %) désire une naissance dans les deux années à venir. En ce qui concerne les hommes de 15-49 ans Contraception et préférences en matière de fécondité des femmes • 49 actuellement en union, on constate que seulement 3 % ont déclaré ne plus vouloir d’enfants et, à l’inverse, 93 % en désiraient davantage. Les hommes en union souhaitant avoir d’autres enfants sont proportionnellement, plus nombreux que les femmes en union. Comme chez les femmes, la proportion d’hommes désirant avoir des enfants diminue avec le nombre d’enfants vivants, passant de 99 % à la parité 1, à 94 % à la parité 3 et à 80 % au rang 6 ou plus. Environ un homme en union sur deux (51 %) peut être considéré comme ayant des besoins en matière de planification familiale, soit 3 % qui ne souhaitent plus d’enfants et 48 % qui souhaitent espacer de 2 ans la venue du prochain enfant. Tableau 5.3 Préférences en matière de fécondité par nombre d’enfants vivants Répartition (en %) des femmes de 15-49 ans, actuellement en union, par désir d’enfants supplémantaire, selon le nombre d’enfants vivants, EDS-Continue, Sénégal 2014 Nombre d’enfants vivants1 Ensemble 15-49 Ensemble 15-59 Désir d’enfants 0 1 2 3 4 5 6+ FEMME Veut un autre bientôt2 80,9 31,8 26,2 23,4 15,1 16,4 5,7 26,1 na Veut un autre plus tard3 3,6 55,9 62,5 53,5 52,2 41,3 23,9 43,7 na Veut un autre, NSP quand 14,1 9,9 5,8 8,3 2,5 3,1 1,2 6,2 na Indécise 0,0 0,7 0,7 1,4 4,3 2,3 2,2 1,6 na Ne veut plus d’enfant 0,3 1,3 2,9 11,9 20,7 31,6 62,1 19,5 na Stérilisé 0,0 0,0 0,1 0,3 1,2 0,7 0,6 0,4 na S’est déclarée stérile 1,1 0,5 1,9 1,3 4,1 4,6 4,3 2,4 na Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 0,0 Effectif 552 920 930 877 691 539 990 5 500 0 HOMME5 Veut un autre bientôt2 81,9 46,0 31,4 28,4 34,3 22,1 28,5 37,7 36,0 Veut un autre plus tard3 8,2 50,0 56,1 57,4 50,2 59,0 44,5 47,5 42,5 Veut un autre, NSP quand 8,0 3,2 10,8 8,6 10,8 9,7 7,2 8,1 9,1 Indécis 0,5 0,5 0,7 3,6 1,2 1,6 11,5 3,3 4,2 Ne veut plus d’enfant 1,3 0,3 1,0 0,7 3,1 7,6 8,0 3,1 6,3 Stérilisé4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,3 S’est déclaré stérile 0,0 0,0 0,0 1,3 0,3 0,0 0,1 0,2 1,6 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Effectif 124 201 206 162 143 111 227 1 173 1 510 na = Non applicable 1 Le nombre d’enfants vivants inclut la grossesse actuelle. 2 Veut une autre naissance dans les deux ans. 3 Veut espacer la prochaine naissance de deux ans ou plus. 4 Y compris la stérilisation féminine et masculine. 5 Le nombre d’enfants vivants comprend un enfant supplémentaire si l’épouse de l’enquêtée est enceinte (ou si une des épouses est enceinte, pour les hommes qui ont actuellement plus d’une épouse). 50 • Contraception et préférences en matière de fécondité des femmes Graphique 5.3 Désir d’enfant supplémentaire des femmes en union selon le nombre d’enfants vivants 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% 0 1 2 3 4 5 6+ Pourcentage S'est déclarée stérile Stérilisée Ne veut plus d'enfant Indécise Veut un autre, NSP quand Veut un autre plus tard Veut un autre bientôt EDS-Continue, Sénégal 2014 Santé de la mère et de l’enfant • 51 SANTÉ DE LA MÈRE ET DE L’ENFANT 6 Fatou Bintou NIANG et Ibrahima DIOUF Enquête Démographique et de Santé Continue (EDS-Continue) a collecté des informations sur la santé de la mère et de l’enfant. Ces informations concernent les soins prénatals et les conditions d’accouchement (lieu et assistance), la couverture vaccinale des enfants de 12-23 mois et la prévalence et le traitement des Infections Respiratoires Aiguës (IRA), de la fièvre et de la diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans. Ces informations sont très importantes pour l’évaluation et la planification des politiques et des programmes de santé. 6.1 SANTÉ DE LA MÈRE 6.1.1 Soins prénatals L’enquête Démographique et de Santé Continue a collecté des informations sur la santé des mères. Ces informations concernent l’accès des femmes aux soins de santé, les soins pré et postnatals et les conditions d’accouchement. Les résultats présentés dans ce chapitre permettent d’identifier les problèmes les plus importants en matière de prise en charge de la grossesse et de l’accouchement. Ils constituent ainsi des outils de grande importance pour l’évaluation et la planification des politiques et des programmes de santé. La surveillance médicale de la grossesse a une influence considérable sur la santé de la femme et de l’enfant. En effet, les soins prénatals permettent de déceler les complications qui peuvent mettre en danger la vie du couple mère-enfant. Il est recommandé au moins quatre consultations prénatales pour assurer un suivi correct de l’évolution de la grossesse. Les consultations prénatales donnent l’occasion d’immuniser la future mère contre le tétanos et de la faire bénéficier de conseils, et si besoin, de suppléments nutritionnels en cas de signes de malnutrition et de Traitement préventif ou curatif contre le paludisme dans les régions impaludées. L’ Principaux résultats • La grande majorité des femmes (96 %) ont consulté un professionnel de santé durant la grossesse de leur naissance la plus récente. • Seulement 48 % des femmes ont effectué au moins les 4 visites prénatales recommandées. En outre, dans près de 3 cas sur 5 (59 %) la première visite a eu lieu durant les 3 premiers mois de grossesse. • Plus de trois naissances sur quatre (77 %) se sont déroulées dans un établissement de santé, et 59 % ont bénéficié de l’assistance d’un prestataire de santé formé au moment de l’accouchement. • La majorité des enfants de 12-23 mois ont reçu le vaccin du BCG (95 %), les trois doses de Pentavalent (89 %), celles de Polio (84 %) et 80 % ont été vaccinés contre la rougeole. Au total, plus de sept enfants de 12-23 mois sur dix (74 %) ont reçu tous les vaccins du Programme Élargi de Vaccination (PEV). • Au cours des deux semaines avant l’enquête, 3 % d’enfants ont présenté des symptômes d’IRA, 11 % ont eu de la fièvre et 19 % ont eu la diarrhée. • Au cours des épisodes diarrhéiques, 24 % des enfants ont reçu une TRO (SRO ou solution préparée à la maison). 52 • Santé de la mère et de l’enfant Les données du Tableau 6.1 présentent la répartition des femmes de 15-49 ans qui ont eu une naissance vivante au cours des cinq années ayant précédé l’enquête selon le type de personnel médical consulté durant la grossesse et selon certaines caractéristiques sociodémographiques des femmes enquêtées. Au cours de l’EDS-Continue 2014, toutes les catégories de personnes consultées par la mère pendant la grossesse ont été enregistrées. Lorsque plusieurs personnes avaient été consultées par la femme, seule la personne la plus qualifiée a été prise en compte dans ce tableau. On relève que parmi les dernières naissances vivantes ayant eu lieu au cours des cinq dernières années, plus de neuf naissances sur dix (96 %) ont fait l’objet de consultations prénatales auprès de professionnels de la santé (médecins, sages- femmes et infirmières). Ces consultations ont été principalement effectuées par les sages-femmes (71 %), suivies des infirmières (22 %) ; dans très peu de cas, elles ont été fournies par des médecins (3 %). Seulement, 1 % des mères ont effectué des consultations prénatales auprès de matrones et d’accoucheuses traditionnelles. Tableau 6.1 Soins prénatals Répartition (en %) des femmes de 15-49 ans qui ont eu une naissance vivante au cours des cinq années ayant précédé l’enquête par type de prestataire consulté durant la grossesse pour la naissance la plus récente, et pourcentage de naissances les plus récentes pour lesquelles la mère a consulté un professionnel de la santé, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDS-Continue, Sénégal 2014 Prestataire de soins prénatals Total Pourcentage ayant reçu des soins prénatals par un prestataire formé1 Effectif de femmes Caractéristique sociodémographique Médecin Sage- femme Infirmière Matrone/ Accou- cheuse traditionnelle Pas de soins prénatals Âge de la mère à la naissance <20 2,3 67,1 27,3 1,7 1,7 100,0 96,6 485 20-34 3,7 71,4 21,3 1,0 2,6 100,0 96,4 2 825 35-49 2,0 70,3 22,8 0,8 4,0 100,0 95,1 789 Rang de naissance 1 5,4 71,9 20,9 1,0 0,8 100,0 98,2 860 2-3 4,4 73,9 19,4 0,8 1,5 100,0 97,7 1 458 4-5 1,6 71,7 22,3 1,5 3,1 100,0 95,5 932 6+ 0,9 62,7 28,8 1,1 6,5 100,0 92,4 849 Résidence Urbain 5,8 87,7 5,6 0,2 0,6 100,0 99,2 1 851 Rural 1,1 56,6 36,1 1,7 4,5 100,0 93,8 2 249 Grande région Nord 1,4 68,1 27,2 1,0 2,4 100,0 96,7 846 Ouest 6,2 85,6 8,1 0,0 0,1 100,0 99,9 1 386 Centre 2,5 60,0 31,9 1,8 3,9 100,0 94,3 1 145 Sud 0,9 62,0 28,8 1,9 6,4 100,0 91,6 723 Niveau d’instruction de la mère Pas d’instruction 1,6 65,1 28,3 1,2 3,9 100,0 94,9 2 644 Primaire 5,0 80,2 12,9 1,1 0,8 100,0 98,2 919 Moyen/secondaire ou plus 8,2 81,9 9,0 0,4 0,5 100,0 99,1 536 Quintiles de bien-être économique Le plus pauvre 0,5 49,1 41,2 2,7 6,5 100,0 90,8 921 Second 0,7 58,0 35,1 1,4 4,8 100,0 93,8 838 Moyen 1,0 76,8 20,5 0,6 1,1 100,0 98,3 835 Quatrième 3,4 90,4 5,6 0,1 0,4 100,0 99,5 790 Le plus riche 11,9 84,3 3,8 0,0 0,0 100,0 100,0 716 Ensemble 3,2 70,7 22,3 1,0 2,8 100,0 96,2 4 100 Note : Si plus d’un prestataire de soins prénatals a été déclaré, seul le prestataire le plus qualifié est pris en compte dans ce tableau. 1 Les médecins, les sages-femmes et les infirmiers/infirmières chefs de poste (ICP) sont considérés comme des prestataires formés. La proportion de naissances pour lesquelles la mère a bénéficié de soins prénatals auprès de personnel formé, sans différencier le type de prestataire, ne présente pas de différences importantes selon les caractéristiques sociodémographiques. En effet, au moins neuf femmes sur dix ont reçu des soins prénatals. On peut cependant relever que dans la région Ouest, constituée des régions de Dakar et de Thiès, la quasi-totalité des femmes ont reçu des soins prénatals dispensés par un prestataire de santé formé contre 92 % dans le Sud qui se caractérise par la proportion la plus faible. IL faut aussi remarquer que si, dans les Santé de la mère et de l’enfant • 53 ménages classés dans le quintile le plus riche, 100 % des femmes ont consulté durant leur grossesse un professionnel de santé, cette proportion est légèrement plus faible dans les ménages du quintile le plus pauvre (91 %). La proportion de femmes ayant reçu des soins prénatals dispensés par un médecin est très faible (3 %). Cependant, dans certaines catégories de femmes comme celle du milieu urbain (6 %), celles de la région Ouest (6 %), celles ayant un niveau d’instruction moyen/secondaire ou plus (8 %) et surtout celles dont le ménage est classé dans le quintile le plus riche (12 %), la consultation d’un médecin pendant la grossesse est plus fréquente. Tendance Comme le montre le Graphique 6.1, la comparaison de ces résultats avec ceux des enquêtes précédentes met en évidence une nette tendance à l’amélioration de la couverture en soins prénatals, cette proportion étant passée de 74 % en 1993 à 96 % en 2014. En outre, cette amélioration a concerné toutes les catégories de femmes. Graphique 6.1 Soins prénatals, lieu d’accouchement et assistance à l’accouchement 74 47 47 82 47 48 87 52 62 93 65 73 95 50 70 96 59 77 Soins prénatals Assistance à l’accouchement Accouchement établissement de santé Pourcentage EDS-II 1993 EDS-III 1997 EDS-IV 2005 EDS-MICS 2010-2011 EDS-Continue 2012-2013 EDS-Continue 2014 Pour être efficaces, les soins prénatals doivent être effectués à un stade précoce de la grossesse et, surtout, ils doivent se poursuivre avec une certaine régularité jusqu’à l’accouchement. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande au moins quatre visites prénatales, à intervalles réguliers tout au long de la grossesse. Le Tableau 6.2 présente la répartition des femmes selon le nombre de visites prénatales et le stade de la grossesse à la première visite. Dans l’ensemble, on note que près de la moitié des femmes (48 %) ont effectué les quatre visites prénatales recommandées. Dans 43 % des cas, elles n’en ont effectué que 2-3 et seulement 5 % n’en ont effectué qu’une. La proportion de femmes ayant effectué les quatre visites prénatales recommandées est nettement plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (56 % contre 42 %). En ce qui concerne le stade de la grossesse auquel a eu lieu la première visite, dans près de trois cas sur cinq, (59 %), la première visite s’est déroulée à moins de quatre mois de grossesse. Même en zone rurale, plus de la moitié des femmes (52 %) ont effectué leur première visite prénatale avant quatre mois de 54 • Santé de la mère et de l’enfant grossesse. Cependant, dans près d’un cas sur trois (27 %), la visite prénatale a eu lieu à 4-5 mois de grossesse. La moitié des femmes enceintes ont effectué leur première visite à 3,6 mois et ce nombre médian de mois varie de de 3,8 en milieu rural à 3,4 en milieu urbain. Les femmes du milieu rural commencent donc un peu plus tardivement leurs consultations prénatales que celles du milieu urbain. Tableau 6.2 Nombre de visites prénatales et stade de la grossesse Répartition (en %) des femmes de 15-49 ans ayant eu une naissance vivante au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, selon le nombre de visites prénatales et selon le stade de la grossesse au moment de la première visite pour la naissance la plus récente et, parmi les femmes ayant effectué des visites prénatales, nombre médian de mois de grossesse à la première visite, par milieu de résidence, EDS-Continue, Sénégal 2014 Résidence Ensemble Visites prénatales Urbain Rural Nombre de consultations prénatales Aucune 0,6 4,5 2,8 1 3,8 6,7 5,4 2-3 38,7 46,2 42,8 4+ 55,8 41,7 48,1 Ne sait pas/manquant 1,1 0,8 0,9 Total 100,0 100,0 100,0 Nombre de mois de grossesse à la première consultation prénatale Aucune consultation prénatale 0,6 4,5 2,8 <4 66,7 51,8 58,5 4-5 24,8 29,5 27,4 6-7 6,7 11,0 9,1 8+ 0,8 1,5 1,2 Ne sait pas/manquant 0,3 1,6 1,0 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif de femmes 1 851 2 249 4 100 Nombre médian de mois de grossesse à la première consultation (pour les femmes ayant reçu des soins prénatals) 3,4 3,8 3,6 Effectif de femmes ayant reçu des soins prénatals 1 840 2 147 3 987 Santé de la mère et de l’enfant • 55 Graphique 6.2 Pourcentage de femmes ayant effectué au moins les quatre visites prénatales selon certaines caractéristiques sociodémographiques 48 54 37 52 44 45 43 58 40 47 56 42 51 56 43 38 43 53 67 33 40 48 51 73 48 Musulmane Chrétienne animiste Wolof Poular Serer Mandingue Diola Soninké Autres/non Sénégalais Urbain Rural Nord Ouest Centre Sud Pas d'instruction Primaire Moyen/secondaire ou plus Le plus pauvre Second Moyen Quatrième Le plus riche SÉNÉGAL R el ig io n E th ni e Zo ne d e ré si - de nc e G ra nd e ré gi on N iv ea u d’ in st ru ct io n de la m èr e Q ui nt ile d e bi en -ê tre Pourcentage EDS-Continue, Sénégal 2014 Composantes des visites prénatales L’efficacité des soins prénatals dépend non seulement du type d’examens effectués pendant les consultations, mais aussi des conseils qui sont prodigués aux femmes. Pour cette raison, l’EDS-Continue 2014 a collecté des données sur cet aspect important du suivi prénatal en demandant aux femmes si, au cours des visites prénatales, elles avaient été informées sur les signes révélateurs de complications de la grossesse, si certains examens médicaux (vérification de la tension artérielle) avaient été effectués et si on avait procédé à des examens d’urine et de sang. En outre, on a cherché à savoir si elles avaient reçu des suppléments de fer et si elles avaient été protégées contre les parasites intestinaux. Ces résultats sont présentés au Tableau 6.3. Globalement, on constate que la quasi-totalité des femmes qui ont eu une naissance au cours des cinq années ayant précédé l’enquête (95 %) ont pris des suppléments de fer sous forme de sirop ou de comprimés. La proportion de celles qui ont reçu des médicaments contre les parasites intestinaux est nettement plus faible (27 %) et les écarts sont peu importants. Parmi les femmes qui ont reçu des soins prénatals pour leur naissance la plus récente, seulement 44 % ont été informées des signes de complication de la grossesse. Cette proportion est particulièrement faible dans la 56 • Santé de la mère et de l’enfant région Ouest (14 %). Par comparaison, elle est de 80 % dans le Nord. On constate donc que si la quasi-totalité des femmes reçoivent des soins prénatals (96 %), dans de nombreux cas, au cours de ces consultations, elles ne reçoivent pas les informations importantes sur les risques de la grossesse. En outre, par rapport à l’enquête de 2010-2011, la proportion de femmes ayant reçu des informations sur les signes de complication de la grossesse n’a pratiquement pas varié (45 %). En outre, on constate que les examens courants qui sont pratiqués généralement au cours des visites prénatales ont été effectués pour pratiquement toutes les femmes. On peut cependant relever qu’un prélèvement sanguin a été moins fréquemment effectué en milieu rural qu’en milieu urbain (79 % contre 93 %), dans la région Nord que dans les autres (77 % contre un maximum de 93 % dans l’Ouest), parmi les femmes sans niveau d’instruction (81 % contre plus de 90 % parmi les autres) et enfin parmi les femmes dont le ménage est classé dans le quintile le plus pauv
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