Maroc - Demographic and Health Survey - 2005

Publication date: 2005

Maroc Enquête sur la Population et la Santé Familiale (EPSF) Enquête sur la Population et la Santé Fam iliale M aroc 2003–2004 2003-04 INDICATEURS DU SOMMET MONDIAL POUR LES ENFANTS – ENPS 2003-2004 Taux de mortalité des enfants (0- 4) (données observées) Probabilité de décéder entre la naissance et l’âge de 5 ans, pour 1 000 naissances vivantes (période 0-4 ans avant l’enquête) 47 (pour la période de 10 ans avant l’enquête) Masculin : Féminin : 59 48 Taux de mortalité infantile (données observées) Probabilité de décéder entre la naissance et le 1er anniversaire, pour 1 000 naissances vivantes (période 0-4 ans avant l’enquête) 40 Retard de croissance Enfants de moins de cinq ans souffrant de retard de croissance (%) 18 Émaciation Enfants de moins de cinq ans souffrant d’émaciation (%) 9 Insuffisance pondérale Enfants de moins de cinq ans souffrant d’insuffisance pondérale (%) Masculin Féminin 10 10 10 Utilisation de l’eau salubre Pourcentage de la population qui utilise une source d’eau salubre pour boire1 78 Utilisation des sanitaires Pourcentage de la population disposant de chasse d’eau ou de latrines améliorées 78 Taux d’alphabétisation Pourcentage de femmes de 15-49 ans qui savent lire un texte court et simple lié à la vie quotidienne 51 Soins prénatals Femmes de 15-49 ans consultées au moins une fois durant la grossesse par du personnel de santé2 (%) 68 Soins à la naissance de l’enfant Naissances dont la mère a accouché avec l’assistance de personnel de santé2 (%) 63 Poids à la naissance < 2,5 kg Naissances vivantes qui pèsent moins de 2 500 grammes3 (%) 13 Compléments de vitamine A Enfants de 6-59 mois ayant reçu un supplément de vitamine A au cours des 6 derniers mois (%) 26 Compléments de vitamine A Mères qui ont reçu un supplément de vitamine A avant que l’enfant n’atteigne l’âge de 8 semaines (%) 24 Cécité crépusculaire Femmes qui souffraient de cécité nocturne durant la dernière grossesse (%) 2 Taux d’allaitement exclusif Enfants de moins de 6 mois qui reçoivent exclusivement le sein (%) 31 Taux d’allaitement continu Enfants de 12-15 mois qui sont allaités (%) 56 Taux d’allaitement continu Enfants de 20-23 mois qui sont allaités (%) 14 Vaccin du BCG Enfants d’un an vaccinés contre la tuberculose (%) 98 Vaccin du DTCoq Enfants d’un an vaccinés contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTCoq) (%) 95 Vaccin de la polio Enfants d’un an vaccinés contre la poliomyélite (%) 95 Vaccin de la rougeole Enfants d’un an vaccinés contre la rougeole (%) 90 Prévalence de la diarrhée Enfants de moins de cinq ans ayant souffert de la diarrhée au cours des deux dernières semaines (%) 12 Utilisation de la TRO Enfants de 0-59 mois qui avaient la diarrhée durant les deux dernières semaines et qui ont été traités avec SRO ou une solution préparée à la maison (%) 28 Prévalence des IRA Enfants de moins de cinq ans ayant souffert des symptômes d’IRA au cours des deux dernières semaines (%) 12 Traitement des IRA Enfants de 0-59 mois qui avaient des IRA durant les deux dernières semaines et qui ont été conduits à un centre de santé ou auprès d’un agent de santé (%) 35 1 Eau de robinet ou de puits protégé ; 2 Le personnel de santé comprend le médecin, la sage-femme ou l’infirmière ; 3 Pour les enfants pour lesquels on ne dispose pas du poids déclaré à la naissance, on suppose que la proportion de faible poids à la naissance est la même que celle que l'on trouve dans chaque catégorie de poids parmi les enfants pour lesquels on connaît le poids. Pour les indicateurs supplémentaires, se référer à la couverture intérieure arrière. INDICATEURS SUPPLÉMENTAIRES – EDSMD-III Indicateurs supplémentaires pour le suivi du VIH/sida et autres IST Connaissance correcte des moyens de prévention du VIH/sida Pourcentage de femmes de 15-49 ans qui connaissent parfaitement les deux moyens programmatiques de prévention du VIH/sida4 (%) : 34 Connaissance erronée de la transmission du VIH/sida Pourcentage de femmes de 15-49 ans qui connaissent qu’une personne paraissant en bonne santé peut avoir le virus du sida Pourcentage de femmes de 15-49 ans qui connaissent que le sida ne peut pas être transmis par les moustiques 52 26 Transmission du VIH de la mère à son enfant Pourcentage de femmes de 15-49 ans qui pensent que le VIH peut être transmis de la mère à son enfant durant la grossesse, durant l’accouchement ou durant (l’allaitement (%) 50 Indicateurs supplémentaires pour le suivi de la fécondité Indice synthétique de fécondité Nombre moyen d’enfants par femme en fin de vie féconde 2,5 Âge médian à la première naissance Âge auquel la moitié des mères de 25-49 ans ont eu leur première naissance 23,9 Intervalle intergénésique médian Durée de l’intervalle (en mois) pendant laquelle la moitié des mères de 15-49 ans ont attendu avant d’avoir une autre naissance 42,0 Fécondité des adolescentes Femmes de 15-19 ans déjà mères ou enceintes du 1er enfant (%) 7 Indicateurs supplémentaires pour le suivi de la nuptialité Femmes actuellement mariées Femmes de 15-49 ans qui sont mariées au moment de l’enquête (%) 52 Femmes de 15-49 ans célibataires Femmes de 15-49 ans qui ne se sont jamais mariées (%) 42 Femmes de 15-19 ans célibataires Femmes de 15-19 ans qui ne sont jamais mariées (%) 89 Femmes de 20-24 ans célibataires Femmes de 20-24 ans qui ne sont jamais mariées (%) 62 Âge au premier mariage Âge auquel la moitié des femmes de 25-49 ans sont entrées en mariage pour la première fois 21,4 Indicateurs supplémentaires pour le suivi des préférences en fécondité Indice synthétique de fécondité désirée Pour les femmes de 15-49 ans, le nombre moyen d’enfants souhaité à la fin de leur vie féconde 1,8 Désir d’espacement des naissances Femmes actuellement mariées souhaitant espacer la prochaine naissance de deux ans ou plus (%) 23 Désir de limitation des naissances Femmes actuellement mariées ne voulant plus d’enfants, y compris celles qui sont stérilisées (%) 54 Prévalence contraceptive – femmes actuellement mariées Femmes actuellement mariées de 15-49 ans qui utilisent une méthode contraceptive (toutes méthodes confondues, et méthodes modernes) (%) Toutes méthodes : Méth. modernes : 63 55 Besoins non satisfaits en planification familiale Femmes actuellement mariées ayant déclaré ne plus vouloir d’enfants ou vouloir attendre deux ans ou plus avant la prochaine naissance et qui n’utilisent pas la contraception (%) 10 4 Avoir des rapports sexuels avec seulement un partenaire qui n'a pas d'autre partenaire et utiliser le condom au cours de chaque rapport sexuel. ROYAUME DU MAROC ENQUÊTE SUR LA POPULATION ET LA SANTÉ FAMILIALE (EPSF) 2003-2004 Ministère de la Santé DPRF/DPE/SEIS Rabat, Maroc ORC Macro Calverton, Maryland USA Projet PAPFAM Ligue des États Arabes Le Caire, Egypte Mars 2005 Ce rapport présente les principaux résultats de l’Enquête sur la Population et la Santé Familiale (EPSF) réalisée au Maroc d’octobre 2003 à février 2004 par le Ministère de la Santé (Service des Etudes et de l’Information Sanitaire – SEIS, Division de la Planification et des Études, Direction de la Planification et des Ressources Financières). L’EPSF, initiée par le Gouvernement du Maroc fait partie du Programme mondial MEASURE DHS+ et du Projet PAPFAM (The Pan-Arab Project for Family Health – Le projet Pan-Arabe pour la Santé Familiale). Les deux projets ont pour objectifs la collecte, l’analyse et la diffusion des données relatives à la population et la santé de la famille, l’évaluation de l’impact des programmes mis en œuvre et la planification de nouvelles stratégies pour l’amélioration de la santé et le bien-être de la population. L'EPSF a réalisée avec l’appui technique du programme mondial des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys - MEASURE DHS+) de ORC Macro, et du projet PAPFAM de la Ligue des États Arabes. Elle a bénéficié de l’appui financier du Gouvernement marocain, de l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et du Projet PAPFAM. Ce rapport est l’œuvre des auteurs et ne représente nécessairement ni la politique de l’USAID ni des autres agences de coopération. Des informations complémentaires sur l’EPSF peuvent être obtenues auprès du Ministère de la Santé, Direction de la Planification et des Ressources Financières, Division de la Planification et des Études, Service des Etudes et de l’Information Sanitaire – SEIS, Avenue Mohamed V, Rabat, Maroc. Téléphone : 212-37-762781 ; Fax : 212-37- 769480) ; Email : mazelmat@sante.gov.ma ; Internet : www.sante.gov.ma. Concernant le Projet Pan Arab Project for Family Health, 22A Taha Hussein St., Zamalek – Caire, Egypte 11211. Téléphone : (202) 735 4306 ; Tél/Fax : (202) 738 3634 ; Email : papfaminfo@papfam.org. Concernant le Programme MEASURE DHS+, des renseignements peuvent être obtenus auprès de ORC Macro, 11785 Beltsville Drive, Calverton, Maryland 20705, USA. Téléphone : 301-572-0200 ; Fax : 301-572-0999 ; Email : reports@macroint.com ; Internet : www.measuredhs.com. Citation recommandé : Ministère de la Santé [Maroc], ORC Macro, et Ligue des États Arabes. 2005. Enquête sur la Population et la Santé Familiale (EPSF) 2003-2004. Calverton, Maryland, USA : Ministère de la Santé et ORC Macro. Table des Matières | iii TABLE DES MATIÈRES Page Liste des tableaux et des graphiques . ix Préface . xvii Remerciements. xix Sigles . xxi Résumé . xxiii Carte du Maroc . xxvi CHAPITRE 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE Jilali Hazim 1.1 MILIEU NATUREL.1 1.1.1 Relief .1 1.1.2 Climat.1 1.2 MILIEU HUMAIN.2 1.3 ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET SANITAIRE DU MAROC .3 1.3.1 Organisation administrative du pays.3 1.3.2 Organisation du système de Santé.4 1.4 POLITIQUE DE POPULATION ET PLANIFICATION FAMILIALE .4 1.5 OBJECTIFS ET CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ENQUÊTE .5 1.5.1 Objectifs .5 1.5.2 Cadre institutionnel et financement de l'enquête .6 1.6 QUESTIONNAIRES .6 1.6.1 Questionnaire ménage.6 1.6.2 Questionnaire individuel.6 1.7 ÉCHANTILLONNAGE .7 1.8 FORMATION ET COLLECTE DES DONNÉES.8 1.8.1 Pré enquête .8 1.8.2 Recrutement et formation du personnel de terrain.8 1.8.3 Collecte des données.9 1.9 TRAITEMENT INFORMATIQUE .9 iv | Table des Matières CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES Abdeljabbar El Gandassi 2.1 ENQUÊTE MÉNAGE .11 2.1.1 Répartition par âge, sexe et milieu de résidence de la population .11 2.2 TAILLE ET COMPOSITION DES MÉNAGES.14 2.3 NIVEAU D’INSTRUCTION.15 2.4 CARACTÉRISTIQUES DES LOGEMENTS ET BIENS POSSÉDÉS PAR LES MÉNAGES .18 2.4.1 Caractéristiques du logement .18 2.4.2 Biens durables possédés par les ménages .21 CHAPITRE 3 CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES ENQUÊTÉES Monique Barrère et Dr Mohamed Ayad 3.1 CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES DES ENQUÊTÉS.23 3.2 EXPOSITION AUX MÉDIAS.27 3.3 ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE .28 3.4 STATUT DE LA FEMME.31 3.4.1 Décision de l'utilisation du revenu et contribution aux dépenses du ménage .31 3.4.2 Contrôle du revenu des femmes .35 3.4.3 Participation des femmes en ce qui concerne certaines prises de décision dans le ménage .35 3.5 OPINION DES FEMMES SUR LA VIOLENCE CONJUGALE .38 3.6 ATTITUDE DES FEMMES ENVERS LE REFUS D'AVOIR DES RAPPORTS SEXUELS AVEC LEUR MARI .40 CHAPITRE 4 FÉCONDITÉ Dr Mohamed Ayad 4.1 NIVEAU DE LA FÉCONDITÉ ET FÉCONDITÉ DIFFÉRENTIELLE.44 4.2 TENDANCES DE LA FÉCONDITÉ.47 4.3 PARITÉ ET STERILITÉ PRIMAIRE.50 4.4 INTERVALLE INTERGÉNÉSIQUE .51 4.5 ÂGE À LA PREMIÈRE NAISSANCE .53 4.6 FÉCONDITÉ DES ADOLESCENTES .54 CHAPITRE 5 PLANIFICATION FAMILIALE El-Arbi Housni 5.1 CONNAISSANCE DE LA CONTRACEPTION.58 5.2 PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION À UN MOMENT QUELCONQUE.60 5.3 UTILISATION ACTUELLE DE LA CONTRACEPTION.61 Table des Matières | v 5.4 UTILISATION DE LA CONTRACEPTION ET STATUT DE LA FEMME .65 5.5 NOMBRE D'ENFANTS À LA PREMIÈRE UTILISATION.66 5.6 CONNAISSANCE DE LA PÉRIODE FÉCONDE .67 5.7 ÂGE À LA STÉRILISATION .68 5.8 SOURCES D'APPROVISIONNEMENT DE LA CONTRACEPTION .69 5.9 INFORMATIONS RELATIVES AUX MÉTHODES CONTRACEPTIVES .70 5.10 DISCONTINUATION DES MÉTHODES CONTRACEPTIVES .72 5.11 RAISONS DE DISCONTINUATION DES MÉTHODES CONTRACEPTIVES .73 5.12 UTILISATION FUTURE DE LA CONTRACEPTION .74 5.13 RAISON DE NON UTILISATION DE LA CONTRACEPTION .74 5.14 MÉTHODE CONTRACEPTIVE PRÉFÉRÉE .75 5.15 SOURCES D'INFORMATION SUR LA CONTRACEPTION.76 5.16 CONTACT DES NON-UTILISATRICES AVEC LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ.77 5.17 DISCUSSION AVEC LE MARI ET OPINIONS ET ATTITUDES VIS-À-VIS DE LA PLANIFICATION FAMILIALE.78 5.18 CONCLUSION .81 CHAPITRE 6 NUPTIALITÉ ET EXPOSITION AUX RISQUES DE GROSSESSEE Khadija Loudghiri 6.1 ÉTAT MATRIMONAL .83 6.2 ÂGE AU PREMIER MARIAGE .83 6.3 POLYGAMIE .87 6.4 AMÉNORRHEE ET ABSTINENCE POST-PARTUM .89 6.5 MÉNOPAUSE.92 CHAPITRE 7 PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ Abdelaziz Zguiouor 7.1 DÉSIR D’AVOIR DES ENFANTS SUPPLÉMENTAIRES .93 7.2 BESOINS EN MATIÈRE DE PLANIFICATION FAMILIALE .96 7.3 NOMBRE IDÉAL D’ENFANTS .98 7.4 PLANIFICATION DE LA FÉCONDITE. 100 7.5 STATUT DE LA FEMME. 103 CHAPITRE 8 SANTÉ DE LA REPRODUCTION Dr Ahmed Laabid 8.1 SOINS PRÉNATALS ET ACCOUCHEMENT . 105 8.2 VISITES POSTNATALES. 116 8.3 STATUT DE LA FEMME ET SANTÉ REPRODUCTIVE . 118 8.4 PROBLÈMES PERÇUS POUR L’ACCÈS AUX SOINS DE SANTÉ DE LA FEMME. 119 vi | Table des Matières CHAPITRE 9 VACCINATIONS ET MALADIES DES ENFANTS Dr Abdelouahab Zerrari et Dr Mhammed Braikat 9.1 VACCINATIONS . 121 9.2 MALADIES DES ENFANTS . 124 9.3 ÉLIMINATION DES SELLES DES ENFANTS. 130 CHAPITRE 10 ALLAITEMENT ET ÉTAT NUTRITIONNEL Dr El Arbi Rjimati et Dr Hamid Chekli 10.1 ALLAITEMENT MATERNEL ET ALIMENTATION DE COMPLÉMENT . 133 10.2 ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS. 145 10.2.1 Méthodologie . 145 10.2.2 Résultats . 146 10.3 ÉTAT NUTRITIONNEL DES FEMMES . 150 CHAPITRE 11 MORTALITÉ DES ENFANTS DE MOINS DE CINQ ANS Dr M’Hamed Ouakrim et Mustapha Azelmat 11.1 MÉTHODOLOGIE ET QUALITÉ DES DONNÉES. 154 11.2 NIVEAUX ET TENDANCES. 156 11.3 MORTALITÉ DIFFÉRENTIELLE . 158 11.4 MORTALITÉ PÉRINATALE ET GROUPES À HAUTS RISQUES . 162 CHAPITRE 12 ÉTAT DE SANTÉ DES FEMMES ET MORBIDITÉ REPRODUCTIVE Dr Ahmed Abdelmoneim et Mustapha Azelmat 12.1 ÉTAT DE SANTE DES FEMMES. 167 12.2 MALADIES CHRONIQUES . 168 12.3 MALADIES DE L’APPAREIL GÉNITAL ET URINAIRE . 169 12.4 TROUBLES DU CYCLE MENSTRUEL . 172 12.5 LIEU DE PRESTATIONS DE SERVICE . 174 CHAPITRE 13 MALADIES CHRONIQUES ET HANDICAPS Mustapha Azelmat et Dr Ahmed Abdelmoneim 13.1 MALADIES CHRONIQUES . 177 13.2 HANDICAPS. 179 13.3 CONSOMMATION DE TABAC. 183 CHAPITRE 14 MORTALITÉ MATERNELLE El-Arbi Housni 14.1 INTRODUCTION . 185 14.2 COLLECTE DES DONNÉES. 185 14.3 ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES. 186 14.4 ESTIMATION DE LA MORTALITÉ ADULTE. 188 Table des Matières | vii 14.5 ESTIMATION DIRECTE DE LA MORTALITÉ MATERNELLE. 191 CHAPITRE 15 VIH/SIDA ET INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES : CONNAISSANCE ET ATTITUDES Dr Ahmed Zidouh 15.1 CONNAISSANCE DU SIDA. 193 15.2 CONNAISSANCE DES MOYENS DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA . 195 15.3 IDÉES ERRONÉES À PROPOS DU VIH/SIDA. 196 15.4 STIGMATISATION ENVERS LES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH/SIDA . 198 15.5 TRANSMISSION DU VIH DE LA MÈRE À L’ENFANT. 200 15.6 OPINIONS SUR LA NÉGOCIATION DES RAPPORTS SEXUELS PROTÉGÉS AVEC LE MARI ET IST . 201 RÉFÉRENCES .205 ANNEXE A PLAN DE SONDAGE A.1 INTRODUCTION . 207 A.2 BASE DE SONDAGE . 207 A.3 ÉCHANTILLONNAGE . 207 A.4 PROBABILITÉS DE SONDAGE . 208 A.5 RÉSULTAT DES ENQUÊTES . 209 ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE. 213 ANNEXE C TABLEAU POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES. 221 ANNEXE D TABLEAUX SELON LA RÉGION. 227 ANNEXE E PERSONNEL DE L’EPSF 2003-2004. 243 ANNEXE F QUESTIONNAIRES. 249 Liste de Tableaux et des Graphiques | ix LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES Page CHAPITRE 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE Tableau 1.1 Évolution du taux de natalité .2 Tableau 1.2 Évolution du taux d'accroissement démographique.3 Tableau 1.3 Résultats de l'enquête ménage et de l'enquête individuelle .8 CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES Tableau 2.1 Population des ménages par âge, sexe et résidence.12 Tableau 2.2 Population par grands groupes d’âge selon différentes sources .13 Tableau 2.3 Composition des ménages.14 Tableau 2.4.1 Niveau d'instruction de la population des femmes.16 Tableau 2.4.2 Niveau d'instruction de la population des hommes.17 Tableau 2.5 Caractéristiques des logements.19 Tableau 2.6 Biens durables possédés par les ménages .22 Graphique 2.1 Pyramide de la population .13 Graphique 2.2 Caractéristiques des logements.20 Graphique 2.3 Biens durables possédés par les ménages .22 CHAPITRE 3 CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES ENQUÊTÉES Tableau 3.1 Caractéristiques socio-démographiques des enquêtées.24 Tableau 3.2 Niveau d'instruction par caractéristiques socio-démographiques.25 Tableau 3.3 Alphabétisation .26 Tableau 3.4 Exposition aux média .27 Tableau 3.5 Emploi .29 Tableau 3.6 Occupation.30 Tableau 3.7 Type d'emploi .31 Tableau 3.8 Décision de l'utilisation du revenu et contribution aux dépenses du ménage.32 Tableau 3.9 Contrôle du revenu des femmes.35 Tableau 3.10 Participation des femmes dans la prise de décision.36 Tableau 3.11 Participation des femmes dans la prises de décision selon certaines caractéristiques socio-démographiques .37 Tableau 3.12 Opinion des femmes concernant le fait qu'un mari batte sa femme.39 Graphique 3.1 Proportion de femmes exposées aux trois média .28 Graphique 3.2 Répartition des femmes ayant effectué un travail rémunéré au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, selon la personne qui décide de l’utilisation des revenus.33 Graphique 3.3 Répartition des femmes ayant effectué un travail rémunéré au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête selon la part de leurs revenus consacrée aux dépenses du ménage .34 x| Liste de Tableaux et des Graphiques Graphique 3.4 Répartition des femmes mariées selon la personne qui a le dernier mot concernant certaines prises de décisions .36 CHAPITRE 4 FÉCONDITÉ Tableau 4.1 Fécondité actuelle.44 Tableau 4.2 Fécondité par caractéristiques socio-démographiques .46 Tableau 4.3 Fécondité par âge selon différentes sources.48 Tableau 4.4 Tendances de la fécondité par âge .49 Tableau 4.5 Enfants nés vivants et enfants survivants des femmes .51 Tableau 4.6 Intervalle intergénésique .52 Tableau 4.7 Âge à la première naissance .53 Tableau 4.8 Âge médian à la première naissance par caractéristiques socio- démographiques .54 Tableau 4.9 Grossesses chez les adolescentes .55 Graphique 4.1 Taux de fécondité générale par âge selon le milieu de résidence.45 Graphique 4.2 Indice synthétique de fécondité par région.47 Graphique 4.3 Évolution de l'indice synthétique de fécondité selon plusieurs sources de 1962 à 2004 .49 Graphique 4.4 Tendance de la fécondité par âge .50 Graphique 4.5 Proportion d'adolescentes ayant commencé leur vie féconde .56 CHAPITRE 5 PLANIFICATION FAMILIALE Tableau 5.1 Connaissance des méthodes contraceptives .59 Tableau 5.2 Connaissance des méthodes contraceptives par caractéristiques socio- démographiques .60 Tableau 5.3 Utilisation de la contraception à un moment quelconque .61 Tableau 5.4 Utilisation actuelle de la contraception.62 Tableau 5.5 Utilisation actuelle de la contraception par caractéristiques socio- démographiques .63 Tableau 5.6 Utilisation actuelle de la contraception par statut de la femme .65 Tableau 5.7 Nombre d'enfants à la première utilisation .66 Tableau 5.8 Connaissance de la période féconde .68 Tableau 5.9 Âge à la stérilisation.68 Tableau 5.10 Source d'approvisionnement .69 Tableau 5.11 Choix de la méthode et information.71 Tableau 5.12 Taux de discontinuation des méthodes contraceptives au cours de la première année.72 Tableau 5.13 Raisons de discontinuation.73 Tableau 5.14 Utilisation future .74 Tableau 5.15 Raisons pour lesquelles les femmes n'ont pas l'intention d'utiliser la contraception.75 Tableau 5.16 Méthode contraceptive future préférée .76 Tableau 5.17 Exposition aux messages sur la planification familiale.77 Tableau 5.18 Contact des non-utilisatrices de la contraception avec des prestataires de planification familiale .78 Tableau 5.19 Discussion de la planification familiale avec le mari.79 Liste de Tableaux et des Graphiques | xi Tableau 5.20 Opinion des couples face à la planification familiale .80 Graphique 5.1 Utilisation actuelle des méthodes contraceptives par les femmes mariées selon différentes sources .62 Graphique 5.2 Utilisation actuelle de la contraception.63 Graphique 5.3 Utilisation des méthodes contraceptives selon le milieu de résidence, le niveau d'instruction et le nombre d'enfants et le quintile de bien-être.64 Graphique 5.4 Évolution de l'utilisation de la contraception avant la naissance du premier enfant .67 Graphique 5.5 Sources d’approvisionnement de certaines méthodes contraceptives .70 CHAPITRE 6 NUPTIALITÉ ET EXPOSITION AUX RISQUES DE GROSSESSEE Tableau 6.1 État matrimonial actuel .83 Tableau 6.2 Âge au premier mariage .84 Tableau 6.3 Âge médian au premier mariage selon deux sources .85 Tableau 6.4 Âge médian au premier mariage .86 Tableau 6.5 Nombre de co-épouses .88 Tableau 6.6 Aménorrhée, abstinence et non-susceptibilité post-partum .90 Tableau 6.7 Durée médiane de la non-susceptibilité post-partum par caractéristiques socio-démographiques .91 Tableau 6.8 Ménopause .92 Graphique 6.1 État matrimonial actuel des femmes de 15-49 ans .84 Graphique 6.2 Âge médian au premier mariage des femmes de 25-49 ans selon les régions .87 Graphique 6.3 Proportion de femmes mariées ayant au moins une co-épouse selon la région .89 CHAPITRE 7 PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ Tableau 7.1 Préférences en matière de fécondité par nombre d'enfant vivants .94 Tableau 7.2 Désir de limiter les naissances .95 Tableau 7.3 Besoins en matière de planification familiale .97 Tableau 7.4 Nombre idéal d'enfants .98 Tableau 7.5 Nombre idéal d'enfants par caractéristiques socio-démographiques.99 Tableau 7.6 Planification de la fécondité . 101 Tableau 7.7 Taux de fécondité désirée . 102 Tableau 7.8 Nombre idéal d'enfants, statut de la femme et besoins non satisfaits. 104 Graphique 7.1 Désir d'enfants supplémentaires des femmes mariées, selon le nombre d'enfants vivants .94 Graphique 7.2 Nombre idéal d'enfants pour les femmes selon certaines caractéristiques socio-démographiques . 100 Graphique 7.3 Indice Synthétique de Fécondité et Indice Synthétique de Fécondité Désirée . 103 CHAPITRE 8 SANTÉ DE LA REPRODUCTION Tableau 8.1 Soins prénatals . 106 Tableau 8.2 Nombre de visites prénatales et stade de la grossesse . 108 Tableau 8.3 Composants des visites prénatales . 110 xii| Liste de Tableaux et des Graphiques Tableau 8.4 Vaccination antitétanique. 111 Tableau 8.5 Lieu de l'accouchement . 113 Tableau 8.6 Assistance lors de l'accouchement . 114 Tableau 8.7 Caractéristiques de l'accouchement. 116 Tableau 8.8 Soins postnatals. 117 Tableau 8.9 Statut de la femme et santé reproductive . 118 Tableau 8.10 Problèmes d'accès aux soins de santé . 120 Graphique 8.1 Couverture des soins prénatals de 1992 à 2004 . 107 Graphique 8.2 Nombre de visites prénatales et stade de la grossesse . 109 Graphique 8.3 Proportion de femmes ayant effectué certains examens au cours des visites prénatales . 110 Graphique 8.4 Accouchement en établissement sanitaire et assistance à l'accouchement par du personnel formé. 113 CHAPITRE 9 VACCINATIONS ET MALADIES DES ENFANTS Tableau 9.1 Vaccinations selon les sources d'information. 121 Tableau 9.2 Vaccinations selon les caractéristiques socio-démographiques . 123 Tableau 9.3 Vaccinations au cours de la première année (Tableau de travail) . 124 Tableau 9.4 Prévalence et traitement des infections respiratoires aiguës (IRA) et de la fièvre. 125 Tableau 9.5 Prévalence de la diarrhée. 126 Tableau 9.6 Connaissance des sachets de SRO. 127 Tableau 9.7 Traitement de la diarrhée. 128 Tableau 9.8 Alimentation pendant la diarrhée . 130 Tableau 9.9 Évacuation des selles des enfants. 131 Graphique 9.1 Couverture vaccinale des enfants de 12-23 mois selon le type de vaccin et la source d'information. 122 Graphique 9.2 Prévalence de la diarrhée selon la région. 127 Graphique 9.3 Quantité de liquides et d'aliments donnés aux enfants de moins de cinq ans pendant la diarrhée. 130 CHAPITRE 10 ALLAITEMENT ET ÉTAT NUTRITIONNEL Tableau 10.1 Allaitement initial . 134 Tableau 10.2 Type d'allaitement selon l'âge de l'enfant . 135 Tableau 10.3 Durée médiane et fréquence de l'allaitement . 137 Tableau 10.4 Aliments reçus par les enfants le jour ou la nuit ayant précédé l'enquête . 138 Tableau 10.5 Fréquence des aliments reçus par les enfants le jour ou la nuit ayant précédé l'enquête . 139 Tableau 10.6 Consommation de micronutriments . 141 Tableau 10.7 Consommation de micronutriments par les mères . 143 Tableau 10.8 État nutritionnel des enfants . 147 Tableau 10.9 État nutritionnel des femmes par caractéristiques socio-démographiques. 151 Liste de Tableaux et des Graphiques | xiii Graphique 10.1 Pratique d'allaitement des enfants de moins de 3 ans . 136 Graphique 10.2 Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans ayant reçu des compléments de vitamine A . 141 Graphique 10.3 Pourcentage de femmes ayant reçu une dose de vitamine A au cours des deux mois ayant suivi l’accouchement . 144 Graphique 10.4 État nutritionnel des enfants de moins de 5 ans . 146 Graphique 10.5 Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans accusant un retard de croissance. 149 CHAPITRE 11 MORTALITÉ DES ENFANTS DE MOINS DE CINQ ANS Tableau 11.1 Taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans. 156 Tableau 11.2 Mortalité infanto juvénile dans quelques pays arabes . 156 Tableau 11.3 Taux de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques socio- démographiques . 158 Tableau 11.4 Taux de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques démographiques de la mère et des enfants. 160 Tableau 11.5 Taux de mortalité des enfants selon les indicateurs du statut de la femme . 161 Tableau 11.6 Mortalité périnatale. 163 Tableau 11.7 Comportement procréateur à hauts risques . 165 Graphique 11.1 Tendance de la mortalité infantile selon l'ENPS-I, l’ENPS-II, l’ENSME et l’EPSF 2003-04 . 157 Graphique 11.2 Tendance de la mortalité juvénile selon l'ENPS-I, l’ENPS-II, l’ENSME et l’EPSF 2003-04 . 157 Graphique 11.3 Taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans selon le quintile de bien-être du ménage. 159 CHAPITRE 12 ÉTAT DE SANTÉ DES FEMMES ET MORBIDITÉ REPRODUCTIVE Tableau 12.1 Évaluation de l’état de santé des femmes non célibataires . 167 Tableau 12.2 Comparaison de l’état de santé actuel par rapport à celui de l'année passée. 168 Tableau 12.3 Pourcentage de femmes non célibataires atteintes d'une maladie . 169 Tableau 12.4 Pourcentage de femmes non célibataires de 15-49 ans, présentant des symptômes indiquant des maladies . 170 Tableau 12.5 Pourcentage de femmes non célibataires de 15-49 ans souffrant de prolapsus selon le lieu de consultation . 170 Tableau 12.6 Pourcentage de femmes non célibataires de 15-49 ans souffrant d’incontinence urinaire selon le lieu de consultation . 171 Tableau 12.7 Pourcentage de femmes non célibataires de 15-49 ans souffrant d’infection urinaire selon le lieu de consultation . 172 Tableau 12.8 Pourcentage de femmes non célibataires de 15-49 ans rapportant des troubles du cycle menstruel. 173 Tableau 12.9 Pourcentage de femmes non célibataires de 15-49 ans rapportant des troubles du cycle menstruel par lieu de consultation . 173 Tableau 12.10 Pourcentage des femmes non célibataires de 15-49 ans par lieu de prestations de service utilisé . 175 Graphique 12.1 Répartition des femmes ayant souffert de troubles du cycle menstruel selon le lieu de consultation . 174 xiv| Liste de Tableaux et des Graphiques Graphique 12.2 Pourcentage de femmes souffrant de troubles de l’appareil urinaire ou génital et n’ayant consulté personne à cause du coût élevé de la prestation ou de la non disponibilité de structure de consultation. 175 CHAPITRE 13 MALADIES CHRONIQUES ET HANDICAPS Tableau 13.1 Population des ménages présentant des maladies chroniques. 177 Tableau 13.2 Types de maladies chroniques. 179 Tableau 13.3 Taux de handicap (en pour mille) selon le groupe d'âge . 180 Tableau 13.4 Type de handicap . 181 Tableau 13.5 Cause du handicap . 181 Tableau 13.6 Type de handicap selon l’âge . 182 Tableau 13.7 Répartition de fumeurs actuels, d’anciens fumeurs et de personnes n’ayant jamais fumé selon le sexe et le milieu de résidence. 184 Graphique 13.1 Proportion de personnes ayant déclaré avoir au moins une maladie chronique selon l’âge . 178 Graphique 13.2 Taux (en pour mille) des handicaps selon le milieu de résidence et le sexe. 180 Graphique 13.3 Pourcentage de handicapés ayant reçu des prestations médico sociales selon le milieu de résidence et le sexe. 183 Graphique 13.4 Pourcentage de fumeurs actuels et d'anciens fumeurs selon l’âge . 184 CHAPITRE 14 MORTALITÉ MATERNELLE Tableau 14.1 Complétude de l'information sur les frères et soeurs . 186 Tableau 14.2 Indicateurs de la qualité des données sur les frères et sœurs. 187 Tableau 14.3 Estimation de la mortalité adulte par âge. 188 Tableau 14.4 Écarts relatifs par groupe d’âges entre quotients de mortalité par rapport au modèle sud à vie moyenne égale à 72,5 ans . 189 Tableau 14.5 Estimation directe de la mortalité maternelle. 191 Graphique 14.1 Taux de mortalité observés par groupe d'âges et taux des tables types – Femmes . 189 Graphique 14.2 Taux de mortalité observés par groupe d'âges et taux des tables types – Hommes . 190 CHAPITRE 15 VIH/SIDA ET INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES : CONNAISSANCE ET ATTITUDES Tableau 15.1 Connaissance du sida. 194 Tableau 15.2 Connaissance des moyens de prévention du VIH . 195 Tableau 15.3 Idées erronées à propos du sida . 197 Tableau 15.4 Attitudes de tolérance envers les personnes vivant avec le VIH. 199 Tableau 15.5 Connaissance de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant . 200 Tableau 15.6 Opinion sur la négociation de rapports sexuels protégés avec le conjoint . 202 Tableau 15.7 Connaissance des symptômes des infections sexuellement transmissibles (IST) . 203 Graphique 15.1 Connaissance de la transmission du VIH de la mère à l'enfant selon la région. 201 Liste de Tableaux et des Graphiques | xv Graphique 15.2 Connaissance par les femmes de deux symptômes ou plus des infections sexuellement transmissibles (IST) . 204 ANNEXE A PLAN DE SONDAGE Tableau A.1 Répartition de l’échantillon entres les régions économiques et par milieu de résidence. 208 Tableau A.2 Résultats de l'enquête . 210 Tableau A.3 Résultats de l'enquête . 211 ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE . 211 Tableau B.1 Variables utilisées pour le calcul des erreurs de sondage . 216 Tableau B.2 Erreurs de sondage - Échantillon national. 217 Tableau B.3 Erreurs de sondage - Échantillon urbain . 218 Tableau B.4 Erreurs de sondage - Échantillon rural . 219 ANNEXE C TABLEAU POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES Tableau C.1 Répartition par âge de la population des ménages . 221 Tableau C.2 Répartition par âge des femmes éligibles et enquêtées. 222 Tableau C.3 Complétude de l'enregistrement . 222 Tableau C.4 Naissances par année de naissance. 223 Tableau C.5 Enregistrement de l'âge au décès en jours . 224 Tableau C.6 Enregistrement de l'âge au décès en mois . 225 ANNEXE D TABLEAUX SELON LA RÉGION Tableau D.3.2 Niveau d'instruction par région . 227 Tableau D.3.4 Exposition aux média par région. 228 Tableau D.3.11 Participation des femmes dans la prises de décision par régiion . 229 Tableau D.3.12 Opinion des femmes concernant le fait qu'un mari batte sa femme par région. 230 Tableau D.3.13.1 Opinion des femmes concernant le refus d'avoir des rapports sexuels avec le conjoint par région . 231 Tableau D.3.13.2 Opinion des femmes non-célibataires concernant le refus d'avoir des rapports sexuels avec le conjoint par région. 232 Tableau D.7.3 Besoins en matière de planification familiale par région. 233 Tableau D.8.5 Lieu de l'accouchement par région . 234 Tableau D.8.6 Assistance lors de l'accouchement par région. 235 Tableau D.8.7 Caractéristiques de l'accouchement par région . 236 Tableau D.8.8 Soins postnatals par région. 237 Tableau D.9.2 Vaccinations selon par région . 238 Tableau D.9.4 Prévalence et traitement des infections respiratoires aiguës (IRA) et de la fièvre par région. 239 Tableau D.9.7 Traitement de la diarrhée par région. 240 Tableau D.10.6 Consommation de micronutriments par région . 241 Préface | xvii PRÉFACE Dans le cadre de ses efforts visant à développer les outils d’évaluation, de planification et d’aide à la décision, le Ministère de la Santé réalise, depuis plus de 25 ans, des enquêtes quinquennales sur la population et la santé. Ces outils sont d’une grande importance en vue d’évaluer les activités et les actions menées par les acteurs du système de santé pour apprécier et évaluer les résultats de leur action. Pourquoi ce genre d’enquêtes? Car, peu de pays en développement disposent de systèmes nationaux d’enregistrement des naissances et des décès et d’identification des causes précises de décès. Mais, certains indicateurs peuvent être évalués au moyen d’enquêtes auprès des ménages faisant appel à des techniques d’estimation directe et indirecte. Ces méthodes, qui requièrent des échantillons de grande taille, restent le seul moyen pour connaître le niveau de certains indicateurs démographiques et de santé malgré qu’elles soient à la fois complexes et coûteuses. Aussi, ces études à la fois quantitatives et qualitatives constituent-elles pour les professionnels de santé, à tous les niveaux, le meilleur outil autour duquel, le débat sur les besoins précis de la population peut être engagé ou déjà engagé. Ces enquêtes sur la population et la santé constituent également un élément principal dans le système national d’information sanitaire (SNIS), puisqu’elles permettent de compléter le système d’information de routine, et apprécient l’état de santé de la population en comparaison avec les pays ayant réalisé le même type d’enquête. Dans ce cadre, l’Enquête sur la Population et la Santé Familiale (EPSF) a été réalisée au Maroc entre les mois d’octobre 2003 et mars 2004 par le Ministère de la Santé (Direction de la Planification et des Ressources Financières). L'EPSF a été financée par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l’OMS et l’UNICEF. Elle a bénéficié de l’assistance technique du programme mondial des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys - MEASURE DHS+) de ORC Macro et du projet PAPFAM de la Ligue des États Arabes. Les résultats du rapport final de cette étude nationale sont d’une grande utilité car ils ont permis une appréciation plus globale de l’état de santé de la population en général et celle de la mère et l’enfant en particulier au travers l’introduction de nouveaux modules tels que le « Bien-être des ménages », et « l’Autonomie des Femmes ». Ces nouveaux indicateurs ont beaucoup aidé à mieux apprécier les efforts entrepris par le gouvernement pour réduire les inégalités sociales dans le domaine de la Santé, et l’impact de cette autonomie sur la santé de la population. Je saisi cette occasion pour féliciter tous ceux et celles qui ont contribué de prés ou de loin à la réussite de cette importante enquête nationale. J’invite, enfin, tous les responsables à procéder à une large diffusion de ce document auprès de tous les professionnels de santé et auprès de tous les acteurs du système de santé. xviii | Préface Le Ministère de la Santé reste disposé à mettre, à la disposition des professionnels intéressés par la recherche en santé, les données des différentes enquêtes dont il dispose, et ce en vue de contribuer au développement de la recherche médicale par l’approfondissement de certains aspects en rapports avec les objectifs de cette étude. LE MINISTRE DE LA SANTE Docteur Mohamed Cheikh BIADILLAH Remerciements | xix REMERCIEMENTS Le Ministère de la Santé a réalisé l’enquête sur la population et la santé familiale (EPSF) 2003- 2004, avec la collaboration précieuse de la population, des Départements Ministériels, des Autorités Locales, des Collectivité Locales et d’un certain nombre d’organismes internationaux. Cette enquête d’une grande importance, ne serait être, aussi, une réussite sans les contributions fructueuses des professionnels de santé et aux efforts louables d’un très grand nombre de personnes. Ainsi mes remerciements s’adressent : • A la population qui a bien voulu accepter de répondre aux enquêtrices, à leurs questionnements dans des conditions parfois très gênantes ; • Aux enquêtrices, aux contrôleuses, et aux superviseurs qui ont assuré le recueil des données dans un temps record, en respectant les normes internationales pour une meilleure qualité des données ; • Au Ministère de l’Intérieur, aux Autorités Locales des Provinces et Préfectures du Royaume, aux Collectivités Locales pour l’aide qu’ils ont apportée aux équipes sur le terrain ; • A l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) ; • Au Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) ; • A l’OMS et l’UNICEF ; • Au Programme Mondial des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys - MEASURE DHS+) de ORC Macro ; • Au projet PAPFAM de la Ligue des États Arabes ; • Aux responsables et à tout le personnel du Ministère de la Santé ; • Aux cadres de la Direction de la Planification et des Ressources Financières des efforts qu’ils ont déployés tout le long de la durée de l’enquête. LE DIRECTEUR DE LA PLANIFICATION ET DES RESSOURCES FINANCIERES Jilali HAZIM Sigles | xxi SIGLES AMPF Association Marocaine de Planification Familiale BCG Bacille de Calmette et Guérin (vaccin antituberculeux) CDC Centers for Disease Control and Prevention (États Unis) CIPD Conférence Internationale sur la Population et le Développement CSPro Census and Survey Processing (Etats-Unis) CV Coefficient de Variation DHS (EDS) Demographic and Health Surveys (Enquêtes Démographiques et de Santé) DIU Dispositif Intra-Utérin DP Direction de la Population DPE Division de la Planification et des Études DPRF Direction de la Planification et des Ressources Financières DR District de Recensement DTCoq Diphtérie, Tétanos, Coqueluche ENDPR Enquête Nationale Démographique à Passages Répétés au Maroc 1986-88 ENFPF Enquête Nationale sur la Fécondité et la Planification Familiale au Maroc, 1979-80 ENPC Enquête Nationale sur la Prévalence Contraceptive au Maroc, 1983-84 ENPS-I Enquête Nationale sur la Planification Familiale, la Fécondité et la Santé de la Population au Maroc, 1987 ENPS-II Enquête Nationale sur la Population et la Santé, 1992 ENSME Enquête Nationale sur la Santé de la Mère et de l’Enfant, 1997 EOM Enquête à Objectifs Multiples au Maroc, 1962 EPSF Enquête sur la Population et la Santé Familiale, 2003-04 ET Écart-type IEC Information, Éducation et Communication IMC Indice de Masse Corporelle IPPF International Planned Parenthood Federation, Angleterre IRA Infections Respiratoires Aiguës ISF lndice Synthétique de Fécondité ISFD lndice Synthétique de Fécondité Désirée ISSA Integrated System for Survey Analysis IST Infection Sexuellement Transmissible MAMA Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée MS Ministère de la Santé NCHS National Center for Health Statistics (États-Unis) OMS Organisation Mondiale de la Santé ORC Opinion Research Corporation (Etats-Unis) xxii | Sigles PAPFAM Pan Arab Project for FAMily health PEV Programme Élargi de Vaccination PF Planning Familial/Planification Familiale PIB Produit Intérieur Brut PNI Programme National d’Immunisation RDV Risque de Mortalité Maternelle sur la Durée de Vie REPS Racine Carrée de l’Effet du Plan de Sondage RGPH Recensement Général de la Population et de l'Habitat SEIS Service des Études et de l’Information Sanitaire, Ministère de la Santé, Maroc SIDA Syndrome de l'Immunodéficience Acquise SMI Santé Maternelle et Infantile SSB Soins de Santé de Base SRO Sels de Réhydratation par voie Orale TBN Taux Brut de Natalité TGFG Taux Global de Fécondité Générale TMM Taux de Mortalité Maternelle TRO Thérapie de Réhydratation par voie Orale UNFPA United Nations Population Fund (Fonds des Nations Unies pour la Population) UNICEF United Nations Children’s Fund (Fonds des Nations Unies pour l'Enfance) UPS Unité Primaire de Sondage USAID United States Agency for International Development (Agence des États-Unis pour le Développement International) VAT Vaccin Antitétanique VDMS Visites à Domicile de Motivations Systématiques en Santé, Maroc VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine WFPHA World Federation of Public Health Associations Résumé | xxiii RÉSUMÉ L’Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale du Maroc (EPSF) est une enquête par sondage, représentative au niveau national. Elle a été exécutée par le Service des Études et de l’Information Sanitaire (SEIS), Division de la Planification et des Etudes de la Direction de la Planification et des Ressources Financières, Ministère de la Santé en collaboration avec le Programme MEASURE DHS+ de ORC Macro et le Projet pan-arabe pour la santé familiale - The Pan Arab Project for Family Health (PAPFAM). L'EPSF fournit des informations détaillées sur la fécondité, la santé maternelle et infantile, l'état nutritionnel des enfants et des mères, la planification familiale, la mortalité infanto- juvénile, la mortalité maternelle, les handicaps, les maladies chroniques et reproductives chez la femme et les infections sexuellement transmis- sibles (IST) et le sida. Au cours de l'enquête, réalisée sur le terrain d’octobre 2003 à février 2004, 11 513 ménages et 16 798 femmes âgées de 15-49 ans ont été interviewés avec succès, soit des taux de réponse respectifs de 99 % et 96 %. Les informations recueillies sont significa- tives au niveau national, au niveau du milieu de résidence (urbain et rural) et au niveau des grandes régions économiques pour un nombre non négligeable d’indicateurs. Pour l’approvisionnement en eau à boire, au niveau national, 71 % des ménages ont accès à de l'eau salubre provenant d’un robinet ou d’une fontaine. La proportion est de 96 % en milieu urbain contre 33 % en milieu rural. En ce qui concerne la disponibilité d'installations sanitaires, plus de huit ménages sur dix (82 %) utilisent des toilettes avec 99 % en milieu urbain et 56 % en milieu rural. Par ailleurs, 78 % des ménages ont de l’électricité (95 % en urbain et 51 % en rural). Avec les niveaux actuels de fécondité, chaque femme aura 2,5 enfants à la fin de sa vie féconde. Il s’agit donc d’une fécondité en pleine transition, qui a connu un changement radical au cours des 40 dernières années. En effet, l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) est passé de 7 enfants par femme en moyenne au début des années 60 à 5,6 enfants à la fin des années 70 et à 2,5 enfants au début des années 2000. Le niveau de la fécondité présente des variations assez prononcées selon le milieu et la région de résidence. La fécondité du milieu rural (3 enfants) est nettement plus élevée que celle du milieu urbain (2,1 enfants). C’est dans les régions de Doukkala-Abda et de Tanger-Tétouan (3,1 enfants) que l’on observe les niveaux les plus élevés. Par ailleurs, les femmes ayant un niveau d’instruction secondaire ou plus ont, en moyenne, plus d’un enfant de moins que celles qui n’ont jamais fréquenté l’école (1,8 contre 3,0). Au nombre des facteurs qui expliquent les faibles niveaux de la fécondité, on peut citer le recul de l’entrée en première union. Ainsi, une femme de 20-49 ans sur quatre seulement était déjà mariée à 18 ans, et un peu plus de la moitié (53 %) était déjà en union à 22 ans. Par ailleurs, l’utilisation plus large des moyens contraceptifs est un autre facteur qui explique la baisse du niveau de fécondité. Chez les femmes mariées, 63 % utilisaient une méthode quelconque au moment de l'enquête : 55 % utilisaient une méthode moderne et 8 % une méthode traditionnelle et/ou populaire. Le taux d’utilisation de l’ensemble des méthodes qui s’élevait à 58 % en 1997 a augmenté de cinq points en six années. Ce changement est dû à la seule augmentation qu’a connu le milieu rural puisque le milieu urbain est resté exactement au niveau atteint en 1997. L’éventail des méthodes contraceptives continue à être invariablement dominé par la pilule qui représente environ les trois quarts (73 %) des méthodes modernes utilisées et 64 % de l’ensemble des méthodes, soit les mêmes parts qu’elle avait en 1997 parmi l’éventail des méthodes contraceptives. La prévalence contraceptive urbaine pour l’ensemble des méthodes n’est que légèrement supérieure à celle du milieu rural : 66 % contre 60 %. La prévalence de la contraception, qu'elle soit moderne ou traditionnelle, augmente avec le niveau d'instruction. Soixante et un xxiv | Résumé pour cent des femmes sans instruction utilisent une méthode quelconque (54 % pour les méthodes modernes). Chez les femmes ayant un niveau d'instruction primaire, la prévalence est un peu plus élevée et atteint 63 % (57 % pour les méthodes modernes). C'est chez les femmes les plus instruites que la prévalence contraceptive est la plus élevée, avec près de sept femmes sur dix (69 % dont 56 % pour les méthodes modernes). Dans leur majorité, les femmes, se procurent les méthodes modernes de contracep- tion auprès du secteur public (56 %), dont 46 % auprès des centres de santé. Pour les méthodes définitives ou de longue durée, le secteur médical public vient en tête avec 79 % pour la stérilisation féminine, 84 % pour le DIU et pour la quasi- totalité des injectables (98 %). . Étant donné le niveau relativement élevé de la prévalence contraceptive, les besoins non- satisfaits en matière de planification familiale ne sont donc pas très importants, ne dépassant pas 10 %. Toutefois, une comparaison de l’indice synthétique de fécondité désirée (ISFD) et de l’indice synthétique de fécondité actuelle (ISF) permet de déterminer l’effet potentiel qu’aurait eu un programme de planification familiale sur la réduction de la fécondité. Au Maroc, l’ISFD est estimé à 1,8 enfants par femme et l’ISF à 2,5 enfants par femme. On peut donc en conclure que si toutes les naissances non désirées avaient été évitées, les femmes auraient 0,7 enfant de moins. D’autre part, l’EPSF a permis de recueillir des données sur la santé maternelle et infantile. En ce qui concerne les soins prénatals pour les naissances survenues dans les 5 années précédant l’enquête et les conditions d’accouchement, on constate que sur 100 femmes qui ont été examinées, plus des deux tiers (69 %) ont fait l'objet de consultations prénatales auprès de professionnels de la santé (médecins, infirmières, sages-femmes). Ce niveau a plus que doublé par rapport à l’enquête ENPS-II de 1992, qui était seulement de 32 %. En 1997, selon les données de l’ENSME, le pourcentage était de 58 % pour les naissances survenues dans les 3 années précédant l’enquête. Les consultations prénatales ont été principalement effectuées par les médecins (40 %), et dans 27 % des cas, elles ont été dispensées par des infirmières ou sages-femmes. Par contre, environ trois naissances sur dix seulement (28 %) ont été protégées par, au moins, une dose de vaccin antitétanique par les mères durant la grossesse et, dans 13 % des cas, les femmes ont reçu deux doses de vaccin ou plus. Ce niveau de vaccinations antitétaniques est de loin inférieur à celui enregistré en 1992 dans le cadre de l’ENPS-II (54% et 46 % des naissances ont été protégées respective- ment par au moins une dose et par deux doses). Concernant le lieu d’accouchement, au cours des cinq années qui ont précédé l'enquête, 61 % des naissances ont eu lieu dans les établissements sanitaires publics et privés contre 39 % à la maison. En 1992, selon l’ENPS-II, l’accouchement dans les services de santé était très limité ne dépassant pas 28 %, et en 1997, selon l’ENSME, il était de 46 %. Le lieu d'accouchement varie selon les caractéristiques socio-démographiques des femmes. On constate, par exemple, que les femmes accouchent plus fréquemment dans les établissements sanitaires urbains (83 %) que ruraux (38 %). En ce qui concerne la région de résidence, on observe que les régions de Marrakech-Tensift-Al Haouz et de Taza-Al Hoceima- Taounate se caractérisent par les plus faibles proportions de femmes accouchant dans des structures sanitaires (respectivement 45 % et 47 %). En ce qui concerne les vaccinations des enfants, on constate qu’au niveau national, et selon les deux sources de vaccination (carte de vaccination et déclarations des mères), 89 % des enfants âgés de 12- 23 mois, ont été complètement vaccinés contre les six maladies de l’enfance. Seulement environ 1 % des enfants âgés de 12-23 mois n'ont reçu aucun vaccin. Cette amélioration du niveau de la couverture vaccinale est le fruit de la stratégie du programme national d’immunisation, en l'occurrence des journées nationales de vaccination. Au Maroc, les infections respiratoires aiguës (IRA) et la diarrhée restent des problèmes de santé importants chez les enfants. Douze pour cent des enfants de moins de cinq ans ont souffert de toux accompagnée de respiration courte et rapide au cours des deux semaines ayant précédé l’enquête. De même, 12 % ont eu un ou plusieurs épisodes diarrhéiques durant les deux semaines ayant précédé l’enquête. Au cours des épisodes diarrhéiques, plus d’un enfant sur trois (34 %) n’a bénéficié d’aucun traitement. Les données de l’enquête montrent que la pratique de l’allaitement maternel est quasi générale Résumé | xxv au Maroc puisque 95 % des enfants nés durant les cinq dernières années ont été allaités. Cependant, la proportion d’enfants encore allaités baisse très vite avec l’augmentation de l’âge de l’enfant (à 12-13 mois, 56 % seulement des enfants sont encore allaités). Un enfant sur deux est allaité pendant 14,2 mois. Par ailleurs, si l’allaitement est quasi général, l’allaitement exclusif est, quant à lui, très limité. En effet, seulement trois enfants sur dix moins de 6 mois sont exclusivement allaités au sein. À partir de 6 mois, tous les enfants devraient recevoir une alimentation de complément : 66 % des enfants marocains de 6-9 mois sont nourris conformément à ces recom- mandations. Au niveau national, presque un enfant sur cinq (18 %) souffre de malnutrition chronique, ou accuse un retard de croissance, c’est-à-dire il est trop petit pour son âge. Le niveau de la malnutrition chronique a connu une baisse non négligeable par rapport à celui enregistré à l’enquête ENPS-II de 1992 qui était de 23 %. Toutefois, le niveau du retard de croissance chez les enfants marocains reste élevé, si on le compare à celui de la population de référence qui est 2,3 %. La mortalité des enfants a accusé une baisse non négligeable au cours des douze dernières années. Pour la période la plus récente (0-4 ans avant 1'enquête), sur 1000 naissances, 40 enfants décèdent avant leur premier anniversaire; pour cette même période, sur 1000 enfants âgés d'un an, 7 meurent avant leur cinquième anniversaire, et sur 1000 naissances, 47 enfants décèdent avant leur cinquième anniversaire. Entre cette enquête pour la période de 1999-2003 et l’ENPS-II pour la période de 1987-1991, la mortalité infantile a connu une baisse de 30 %, la mortalité juvénile a baissé de 65 %, et la mortalité infanto-juvénile de 37 %. L'EPSF a apporté des informations sur la mortalité maternelle. Ainsi, pour la période des dix années précédant l'enquête, c'est-à-dire entre 1984 et 1993, pour 100 000 naissances, il y a 227 décès maternels. Cette nouvelle estimation de la mortalité maternelle vient confirmer le niveau estimé à 228 pour 100 000 naissances pour la période 1992-1996 par l’enquête ENSME de 1997. Ces deux périodes se chevauchent et par conséquent, ces résultats sont à mettre à l’actif de l’une et de l’autre opération, malgré le fait qu’il était impossible de fournir une estimation portant sur une période plus récente pour des raisons de rareté des décès adultes généralement observée aux âges retenus et le niveau relativement élevé de l’espérance de vie féminine à la naissance au Maroc aussi bien que du niveau relativement bas de la fécondité. Au Maroc, plus de neuf femmes sur dix (91 %) ont déclaré avoir entendu parler du VIH/sida. La limitation des rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté ainsi que l’utilisation de condoms demeurent les principaux moyens de prévention de l’infection par le VIH. Les résultats de l’enquête montrent que plus d’un tiers des femmes seulement ont déclaré qu’on pouvait éviter de contracter le virus en utilisant ces deux moyens ; de ces deux moyens, c’est la limitation des rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté qui est le plus fréquemment connu (55 %) ; l’utilisation du condom n’a été citée que par 38 % des femmes. L’ENPS a également recueilli des informations sur les handicaps au Maroc. Au niveau national, sur 1 000 enquêtés, 17 ont déclaré présenter un handicap. On constate que la proportion d’hommes handicapés est supérieure à celle des femmes (21 ‰ contre 14 ‰). Les résultats montrent que les principaux handicaps sont : le handicaps moteur (37 %), le handicap visuel (17 %), le handicap mental (14 %) et le handicap auditif (13 %). Du fait de leur place dans la société et de leur situation économique, les femmes peuvent se trouver en position désavantagée en matière de soins et leur accès aux services de santé peut en être restreint. Au cours de l’EPSF, des questions ont été posées aux femmes non-célibataires concernant les problèmes qu’elles avaient pu rencontrer pour se soigner. Les résultats montrent que le manque d’argent a été l’obstacle majeur rencontré par les femmes pour accéder aux soins de santé et obtenir un traitement (74 %). Deux autres problèmes importants ont été déclarés par les femmes tels que la distance à parcourir pour atteindre un établissement de santé (60 %) et l’obligation de prendre un moyen de transport (56 %). Ces problèmes affectent davantage les femmes les plus vulnérables de la société marocaine, à savoir celles des zones rurales, et appartenant aux ménages les plus démunis. xxvi | Carte du Maroc Royaume du Maroc Carte administrative Les 16 régions : 1 Oued Eddahab-Lagouira 9 Grand Casablanca 2 Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra 10 Rabat-Salé-Zemmour-Zaër 3 Guelmim-Es Smara 11 Doukkala-Abda 4 Souss-Massa-Drâa 12 Tadla-Azilal 5 Gharb-Chrarda-Beni Hssen 13 Meknès-Tafilalt 6 Chaouia-Ouardigha 14 Fès-Boulmane 7 Marrakech-Tensift-El Haouz 15 Taza-Al Hoceima-Taounate 8 Oriental 16 Tanger-Tétouan Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE 1 Jilali Hazim 1.1 MILIEU NATUREL 1.1.1 Relief Le Maroc, dont la superficie est de 710 850 kilomètres carrés, est situé entre la Méditerranée et l'Atlantique (entre le 21° et le 36° de latitude Nord). Pays du soleil couchant, « Al-Maghrib Al Aqça », il constitue une zone de passage Nord-Sud par le détroit de Gibraltar ; de ce fait, il appartient à la fois au monde méditerranéen et au monde saharien. Son littoral de plus de 3 000 km est bordé de plaines basses ou de plateaux, alors que sa façade méditerranéenne longue de plus de 450 km, est plus étroite et constitue une zone bordée de montagnes difficilement franchissables. Selon leur relief et leur situation géographique, on peut distinguer les six régions principales suivantes : La plaine de la côte atlantique : C'est la région la plus fertile et la mieux arrosée du pays. La Meseta : Située au Centre Ouest, cette région a une altitude de 300 m environ au dessus du niveau de la mer. La bordure Nord-Ouest est bien arrosée ce qui permet de bonnes productions de céréales, de vignes et de cultures très variées. Les chaînes de l'Atlas : Elles forment le Haut Atlas et l'Anti-Atlas, séparant le Nord-Ouest du Sud-Est, caractérisée par deux climats (humide et désertique). Le versant ouest, généralement bien arrosé, est boisé : on peut y cultiver des céréales, des olives et des fruits. L'autre versant est sec et nu et les parties les plus élevées sont couvertes de neige en hiver. Le Moyen Atlas offre des pâturages de bonne qualité. Le Rif au Nord est parallèle à la côte méditerranéenne, et bien que moins arrosé que le Moyen Atlas, il est néanmoins boisé mais reste moins propice à une agriculture de grande étendue. Le Sud-Est et le Sud désertique : C'est une région essentiellement constituée d'oasis et de palmeraies, et en grande partie du Sahara, jusqu'à la frontière avec la Mauritanie. Le plateau oriental : Il est situé entre le Haut et le Moyen Atlas et entre la vallée de la Moulouya à l'Ouest, et la frontière algérienne à l'Est. Ce plateau est riche en mines. Les plaines et les collines : Elles couvrent les zones du Souss au Sud-Ouest, du Gharb au Nord et de la vallée de la Moulouya au Nord-Est, et constituent les meilleures terres cultivables du pays. 1.1.2 Climat Le Maroc possède un climat méditerranéen tempéré par l'Atlantique, à la fois contrasté et nuancé. La présence, à la fois de la mer, du Sahara et de hautes montagnes, donne au Maroc un climat très diversifié. C'est ainsi que l'on peut distinguer trois zones climatiques : la zone atlantique, la zone des montagnes et la zone orientale. 2 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête 1.2 MILIEU HUMAIN La population du Maroc est constituée des grands groupes humains suivants : • Les Berbères, qui constituent le groupe le plus important ; ils vivent en majorité dans les régions montagneuses du Rif (les Rifains), du Moyen et Haut Atlas (Les Amazighenes) et de l'Anti-Atlas (les Tachelhites ou Souassas) ; • Les Arabes qui sont installés, en général, dans les plaines intérieures et côtières ; • Les Sahraouis qui vivent au Sahara marocain. En 1997, la population marocaine était estimée à plus de 27 millions d’habitants. La répartition spatiale est très inégale : les deux régions économiques du Grand Casablanca et du Rabat-Salé-Zemmour- Zaër abritent la moitié de la population. Les enquêtes menées par le Ministère de la Santé et par la Direction de la Statistique (Commissariat au Plan), ont permis une meilleure connaissance de notre situation démographique actuelle. Natalité : Le tableau 1.1 présente les taux de natalités estimés par différentes opérations de collecte : on constate une diminution très nette du taux de natalité au Maroc : en effet, de 52-53 ‰ pour la période 1955-60, le taux de natalité est passé à 21 ‰ pour la période 2003-2004. Quant au taux d'accroissement démographique qui était de 2,8 % durant la période 1971-1982, il a connu lui aussi, une baisse relativement importante au cours des dix dernières années : en 2003-2004, ce taux est estimé à 1,49 % (tableau 1.2). Tableau 1.1 Évolution du taux de natalité Évolution du taux de natalité (o/oo) au Maroc selon différentes sources d'information durant la période 1955-2004 Sources d'information et année Taux de natalité (pour mille) Recensement, 1960 (période 1955-60) 52-53 Enquête à Objectifs Multiples, 1962 46,1 Enquête Nationale de Fécondité et de Planification Familiale, 1979-1980 41,0 Enquête Démographique à Passages Répétés, 1986-88 31,6 Enquête Nationale sur la Population et la Santé, 1992 29,2 Enquête Nationale sur la Santé de la Mère et de l’Enfant, 1997 23,6 Enquête sur la Population et la Santé Familiale 2003-2004 21,1 Sources : Centre d'Études et de Recherches Démographiques, Direction de la Statistique (Commissariat au Plan) ; DPRF/Ministère de la Santé. Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 3 Mortalité : S'il est vrai que la mesure du niveau de mortalité reste encore un problème pour les pays en Développement, les études menées ces dernières années par le Ministère de la Santé Publique et le Ministère du Plan, ont néanmoins permis d'avoir une assez bonne connaissance des niveaux de mortalité en général et de la mortalité infanto-juvénile en particulier. Les données suivantes permettent de conclure à une baisse notable de la mortalité générale : • 30 à 40 ‰ pour la période 1930-1940 ; • 19 ‰ en 1962 ; • 15 ‰ pour la période 1971-1982 ; • 8 ‰ en 1992 ; • 6,5 ‰ en 1996-1997 ; • 6,3 ‰ en 2003. Structure par âge : Les résultats du recensement de 1994 ont laissé entrevoir une tendance à la modification de la pyramide des âges. La population de moins de 15 ans représente 37 % de la population totale, et la population âgée de 60 ans ou plus représente quant à elle 7,1 %. Education : Les résultats fournis par les deux recensements de 1982 et 1994, ont montré une amélioration du niveau d'instruction de la population, cela grâce aux efforts déployés en matière d'infrastructure matérielle et humaine dans ce domaine. Le taux d'analphabétisme est passé successivement de 87 % en 1960 à 75 % en 1971, à 65 % en 1982 et à 55 % en 1994. Milieu de résidence : La répartition de la population selon le milieu de résidence (urbain ou rural) a mis en évidence un accroissement important, au cours des quinze dernières années, du taux d'urbanisation : en effet, la proportion des citadins est passée de 35 % en 1971 à 51,4 % en 1994, soit un accroissement annuel moyen de 2 %. En 1997, la population urbaine est estimée à 53,2 %. 1.3 ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET SANITAIRE DU MAROC 1.3.1 Organisation administrative du pays Selon le découpage administratif, le Maroc est divisé, en 16 régions économiques : Oued-Eddahab-Lagouira, Laâyoune-Boujdour-Sakia Al Hamra, Guelmim-Smara, Souss-Massa- Draâ, El Gharb-Chrarda-Bni Hssein, Chaouia-Ouardigha, Marrakech-Tensift-Al Haouz, Région-Oriental, Grand-Casablanca, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, Doukala-Abda, Tadla-Azilal, Meknès-Tafilalet, Fès- Boulmane, Taza-Al Hoceima-Taounate, Tanger-Tétouan. Ces régions sont elles-mêmes subdivisées en 68 provinces ou préfectures. Ces dernières sont regroupées en Wilaya. Le Wali ou gouverneur qui est à la tête d'une wilaya ou d'une province et préfecture, est le représentant de Sa Majesté le Roi. Chaque province est divisée en municipalités, arrondissements, cercles et communes. Ainsi, on compte 76 municipalités, 249 communes urbaines et 1 298 communes rurales. Les municipalités sont administrées Tableau 1.2 Évolution du taux d'accroissement démographique Accroissement démographique durant la période 1925-2004, Maroc Période d'accroissement Taux d'accroissement démographique annuel moyen inter censitaire en % 1925-1952 1,8 1952-1960 3,5 1960-1971 2,6 1971-1982 2,76 1982-1987 2,53 1987-1988 2,34 1988-1989 2,28 1989-1990 2,22 1990-1991 2,15 1991-1992 2,08 1996-1997 1,71 2003-2004 1,49 Sources : Centre d'Études et de Recherches Démographiques, Direction de la Statistique (Commissariat au Plan), DPRF/Ministère de la Santé. 4 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête par un Khalifat et les communes par un Caïd. Des conseils communaux, municipaux, provinciaux ou préfectoraux et régionaux sont élus par la population pour gérer les affaires dont ils ont la charge. 1.3.2 Organisation du système de Santé La responsabilité de l'exécution de la politique sanitaire du gouvernement incombe au Ministère de la Santé. Les délimitations des aires géographiques des provinces et préfectures médicales sont calquées sur le découpage administratif. Le délégué, représentant du Ministère de la Santé, assure l'exécution de la politique sanitaire au niveau de sa province ou préfecture. Le système de santé est subdivisé en deux catégories de réseaux d'action sanitaire, celui de l'action ambulatoire et celui de l'action hospitalière. Réseau d'action ambulatoire : C'est le réseau des soins de santé de base (SSB) ; il a pour principal champ d'action la prévention sanitaire. Pour ce faire, chaque province ou préfecture est divisée en circonscriptions sanitaires, urbaines ou rurales, qui sont des aires géographiques délimitées par la taille de la population mais qui tiennent également compte de la distribution de la population, par rapport au chef lieu de la circonscription sanitaire, qui est le centre de santé. Le médecin-chef de la circonscription est chargé de la supervision, du contrôle et de l'évaluation des différents programmes sanitaires. Enfin, chacun des secteurs est subdivisé en zones géographiques appelées sous-secteurs. L'infirmier est chargé, selon un circuit mensuel, des activités de son sous-secteur. Réseau d'action hospitalière : Il est composé de quatre catégories d'hôpitaux : • L'hôpital de zone d'une capacité optimale de 200 à 250 lits. Il dessert une population moyenne de 250 000 habitants (4 à 5 centres de santé). Il est doté d'un ensemble de quatre services de base : médecine, chirurgie, pédiatrie et gynécologie. • L'hôpital provincial d'une capacité de 400 à 500 lits, est situé au chef-lieu de la province ou de la préfecture. Il dessert la population de toute la province, surtout pour les services de spécialité faisant défaut dans les hôpitaux de zone. • Disposant de 8 spécialités en plus de celles de l'hôpital provincial, et d'une capacité de 800 à 1 000 lits, l'hôpital régional dessert la population de toute la zone (en général 4 à 6 provinces). • L'hôpital national (ou universitaire) dispose de 1 600 à 2 000 lits, et dessert toute la population. Toutes les spécialités y sont disponibles. Par ailleurs, il y a lieu de noter l'existence du réseau de laboratoires et de centres spécialités (centres de référence pour la planification familiale, centres de lutte contre la tuberculose et centres de diagnostic). 1.4 POLITIQUE DE POPULATION ET PLANIFICATION FAMILIALE Depuis 1966, année où a été institué le Programme National de Planification Familiale, la population est considérée comme une variable à intégrer dans le processus de développement économique et social. Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 5 Les rapports de mission des différents organismes internationaux (Banque Mondiale, FAO, etc.), ont mis en évidence l'influence de la croissance démographique sur le développement économique du pays. En conséquence, la politique de population au Maroc, a pris position en faveur de la planification familiale. Parmi les discours de Sa Majesté le Roi Hassan II, on note dans le Mémorandum Royal du 20 avril 1965 soumis aux partis politiques et aux organisations nationales, un Programme d'Action Générale, qui met l'accent sur le contrôle des naissances. D'autre part, Sa Majesté le Roi Hassan II, a été parmi les premiers signataires de la Déclaration sur la Population de l'Organisation des Nations Unies du 11 décembre 1967. Dans ce cadre, le gouvernement, par le biais du Ministère de la Santé Publique, a passé des contrats avec différents organismes non gouvernementaux (Fondation Ford, Population Council et IPPF) en vue de mettre en pratique cette politique. La création en 1966 de la Commission Supérieure de la Population et des Commissions Locales de la Population, ainsi que le décret royal du 1er juillet 1967 qui abroge la loi interdisant la propagande anticonceptionnelle et qui libéralise l'avortement thérapeutique, ne sont que deux aspects parmi d'autres qui ont eu un impact assez net sur la croissance démographique au Maroc. La création en 1976, au sein du Ministère de la Santé Publique, d'une Division de population et d'un Service Central de la Planification Familiale, ont permis de mettre en œuvre la politique de population. C'est ainsi que les activités de planification familiale ont connu un développement très rapide grâce à la stratégie adoptée de « Visite à Domicile de Motivation Systématique en Santé » (VDMS) et aux structures déjà existantes au Ministère de la Santé Publique. 1.5 OBJECTIFS ET CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ENQUÊTE 1.5.1 Objectifs L'Enquête Nationale sur Population et la Santé Familiale (EPSF) au Maroc de 2003-2004 a pour principaux objectifs de : - recueillir des données qui permettent de calculer des taux démographiques, et particulièrement les taux de fécondité et de mortalité infanto juvénile par milieu de résidence urbain/rural et par région ; - recueillir des données sur la couverture vaccinale chez les enfants et sur la couverture des accouchements surveillés par milieu de résidence urbain/rural et par région ; - mesurer les taux de pratique contraceptive par méthode, par milieu de résidence urbain/rural et par région ; - recueillir des données sur les préférences en matière de fécondité, y compris les besoins non satisfaits relatifs à la contraception ; - recueillir des données sur les maladies chroniques des femmes, la santé familiale et la santé reproductive ; - recueillir des données sur la prévalence et le traitement de la diarrhée et d’autres maladies chez les enfants de moins de cinq ans ; 6 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête - mesurer l’état nutritionnel des femmes et des enfants de moins de 5 ans par la prise de mesures anthropométriques (poids et taille) ; - recueillir des données sur la connaissance, les attitudes et le comportement des femmes au sujet des IST et du sida. 1.5.2 Cadre institutionnel et financement de l'enquête Pour la réalisation de l'EPSF, deux conventions ont été signées. L’une entre le Ministère de la Santé et l’USAID, l’USAID étant représentée par ORC Macro, et l’autre entre le Ministère de la Santé et PAPFAM. Ainsi, le financement de cette enquête a été pris en charge par plusieurs organismes : l’USAID, le UNFPA, et l’UNICEF. Cette enquête a été entreprise par le Service des Etudes et de l'Information Sanitaire (SEIS) de la Direction de la Planification et des Ressources Financières (Ministère de la Santé). Le Comité Technique était composé de l’Inspecteur général et des directeurs centraux présidés par M. le Secrétaire Général. Monsieur Mustapha Azelmat, a été chargé de la direction technique de l'enquête. Il a été aidé dans sa tâche par des cadres du Ministère de la Santé : 1.6 QUESTIONNAIRES Dans le cadre de l'EPSF, deux questionnaires différents ont été utilisés : • Le questionnaire ménage ; • Le questionnaire individuel femme. Les questionnaires Ménage et Individuel sont adaptés à partir des questionnaires modèles de DHS (ORC Macro) et du projet PAPFAM. 1.6.1 Questionnaire ménage Le questionnaire ménage permet d'enregistrer tous les membres du ménage avec certaines de leurs caractéristiques : nom, lien de parenté avec le chef de ménage, sexe, âge situation de résidence, niveau d'instruction. Il contient également des informations sur les caractéristiques du logement et sur les caractéristiques relatives aux conditions de vie du ménage. En dehors de ces caractéristiques, ce questionnaire comporte une page de couverture pour l'identification du ménage, et le résultat de l'interview. Le but premier du questionnaire ménage est de fournir les informations permettant d'établir les dénominateurs pour le calcul des taux démographiques (mortalité, natalité, fécondité), et d'identifier les femmes et les hommes éligibles pour être interviewés individuellement. 1.6.2 Questionnaire individuel Le questionnaire individuel femme est utilisé pour enregistrer les informations concernant les femmes éligibles, c'est-à-dire les femmes âgées de 15-49 ans, ayant passé la nuit précédant l'interview dans le ménage sélectionné, quel que soit leur statut de résidence. En dehors de la page de couverture similaire à celle du questionnaire ménage, il comprend neuf sections qui traitent des sujets suivants : Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 7 Caractéristiques socio-démographiques de l'enquêtée : Cette section comprend des questions qui portent sur le lieu de résidence, l'âge, la scolarisation et l'alphabétisation, l'accès aux média et les conditions d'habitat (limités aux femmes visiteuses). Nuptialité : La deuxième section comporte 12 questions portant sur l'état matrimonial de la femme, l'âge au mariage, le régime de mariage (monogamie ou polygamie) et le lien de parenté avec le mari. Reproduction : Elle comprend des informations portant sur l'historique des naissances (enfants vivants, mort-nés, fausse couches, décédés), l'état de grossesse au moment de l'enquête et le statut de cette grossesse (était-elle désirée ou pas?). Une question relative aux date et durée des menstruations et des questions se rapportant à la connaissance et à l'aptitude de la femme à déterminer sa période féconde ont également été posées. Contraception : Cette section comprend des questions concernant la connaissance des méthodes contraceptives, spontanée ou non, leur utilisation et leurs sources d'approvisionnement. La section comporte également des questions sur la non utilisation et la discontinuation des méthodes contraceptives et sur l'utilisation future de la contraception. Santé et Allaitement : Cette section permet d'obtenir des renseignements sur les visites et l'immunisation prénatales, sur le lieu d'accouchement et la qualification de la personne ayant assisté à l'accouchement, sur les conditions cliniques d'accouchement et les caractéristiques physiques des nouveau-nés. Des questions portant sur le retour des couches et la reprise des relations sexuelles après la naissance du nouveau-né ont également été posées. La section comporte également des questions sur l'allaitement (fréquence et durée, type d'allaitement et utilisation des différents compléments nutritionnels). Vaccination et santé : Cette section traite de la vaccination et de la santé des enfants de moins de 5 ans (fréquence et traitement de la fièvre, de la toux et de la diarrhée). Préférences en matière de fécondité : Dans cette section, des questions ont été posées pour saisir les intentions des femmes enquêtées en matière de fécondité, comme le désir d'avoir des enfants, le nombre d'enfants supplémentaires désirés et la taille idéale de la famille. Caractéristiques du conjoint, résidence et activité professionnelle de la femme : Cette section comporte 26 questions consacrées aux caractéristiques socioprofessionnelles du conjoint des femmes mariées, à l'activité professionnelle de la femme, aux changements de résidence de l'enquêtée et à la garde des enfants. Taille et poids : Cette section est consacrée aux mesures anthropométriques des enfants de 0-4 ans des femmes interviewées et aux mesures anthropométriques des mères enquêtées ayant des enfants de moins de cinq ans. 1.7 ÉCHANTILLONNAGE Afin d'atteindre les objectifs que nous venons de mentionner, un échantillon national stratifié à deux degrés, de taille égale à 12000 ménages a été retenu pour effectuer l’enquête sur la Population et la Santé Familiale 2003-04, soit un taux de sondage égal à 0,2 % (tableau 1.3) Celle-ci permettra de disposer d’indicateurs sur la santé reproductive (préférences en matière de fécondité, nutrition, soins postnatals, IST et VIH/sida) concernant les femmes âgées de 15-49 ans et des enfants âgés de moins de 5 ans. 8 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête Tableau 1.3 Résultats de l'enquête ménage et de l'enquête individuelle Nombre de ménages, nombre d'interviews et taux de réponse, selon le milieu de résidence, EPSF Maroc 2003-04 Milieu de résidence Résultat Urbain Rural Ensemble Enquête ménages Ménages sélectionnés 6 775 5 225 12 000 Ménages identifiés 6 531 5 119 11 650 Ménages enquêtés 6 416 5 097 11 513 Taux de réponse des ménages 98,2 99,6 98,8 Enquête individuelle femme Effectif de femmes éligibles 9 398 8 045 17 443 Effectif de femmes éligibles enquêtées 8 997 7 801 16 798 Taux de réponse des femmes éligibles 95,7 97,0 96,3 Cet échantillon est conforme aux recommandations du programme DHS ; il est auto-pondéré et représentatif à l’échelle nationale, par milieu de résidence et pour quelques régions. Étant donné que les opérations de cartographie pour la réalisation du Recensement Général de la Population et de l’Habitat ont été effectuées au cours de l’année 2002, il a été décidé d’utiliser cette cartographie comme base de sondage de l’enquête EPSF 2003-04. Ceci répond à un double objectif : a) avoir une base de sondage récente, exhaustive et utilisant les nouvelles technologies de la cartographie, à savoir le système d’information géographique, et b) avoir la possibilité de comparaison sans biais, avec les résultats du RGPH-2004. Ceci permettra de confirmer les résultats issus de l’EPSF 2003-04. Une description plus détaillée de l'échantillon et des taux de réponse est présentée en annexe A. Les erreurs de sondage sont présentées en Annexe B. 1.8 FORMATION ET COLLECTE DES DONNÉES 1.8.1 Pré enquête Une formation de deux semaines environ (20 janvier au 5 février 2003) pour la pré enquête a été nécessaire au cours de laquelle 12 agents de santé diplômés d'état du Ministère de la Santé ont participé. La pré enquête s'est déroulée dans la Wilaya de Rabat-Salé-Skhirat Témara dans six grappes. Aucune de ces grappes ne faisait partie de l’échantillon principal. Environ 150 ménages ont été interviewés par trois équipes de trois enquêtrices chacune pendant cinq jours. L’objectif de cet exercice était de tester l’acceptabilité des questionnaires ménage et femme, la traduction des questions spécifiques au Maroc ainsi que l’estimation de la durée moyenne de l’interview. 1.8.2 Recrutement et formation du personnel de terrain Pour effectuer l'enquête sur le terrain, environ 70 agents ont été recrutés parmi le personnel régional du Ministère de la Santé ayant au moins trois années d'expérience. La formation a eu lieu du 8 septembre au 10 octobre 2003. Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 9 Tous les candidats aux différents postes ont participé à un programme de formation consacré aux différents aspects de l'enquête : description détaillée des méthodes contraceptives, étude des sujets liés à la démographie, à la santé familiale et à la nutrition et techniques d'interview. Des spécialistes ont amélioré la compréhension des candidats par le biais d'exposés portant sur tous les aspects que recouvre le questionnaire. Par ailleurs, des interviews simulées et réelles sur le terrain ont été conduites durant le stage de formation. La formation sur les mesures anthropométriques (poids et taille) a duré quatre jours et a été centrée sur les séances pratiques. Les enquêtrices ont été formées pour pouvoir assurer le travail de mesureurs et les contrôleuses ont été formées pour être assistantes ou mesureurs de réserve. 1.8.3 Collecte des données À la fin de la formation, 14 équipes ont été sélectionnées pour participer à la phase de terrain. Chacune des équipes comprenait un chef d'équipe, une contrôleuse (responsable du contrôle du travail des enquêtrices), quatre enquêtrices et un chauffeur. La collecte des données a commencé le 15 octobre 2003 et s’est achevée le 29 février 2004. La supervision était assurée, en plus du directeur technique, par trois cadres qui ont été désignés comme coordonnateurs sur le terrain. 1.9 TRAITEMENT INFORMATIQUE Cette phase de l'enquête qui a duré trois mois (novembre 2003 – mars 2004) a comporté les trois étapes suivantes : 1) Réception et classement des données : Les questionnaires remplis et contrôlés étaient envoyés au Bureau Central (SEIS) de Rabat où, après contrôle d'exhaustivité, ils étaient classés dans l'ordre des ménages par grappe et province. 2) Saisie des données : Elle a été effectuée par une équipe de 5 agents sur un micro-ordinateur multiposte fourni à l'enquête par le programme DHS. Le logiciel CSPro (Census and Survey Processing), développé par le Bureau of Census des Etats Unis, le programme DHS de ORC Macro et SERPRO de Chili, pour les besoins des recensements et des enquêtes, a été utilisé pour cette tâche. 3) Apurement des données : Cette opération, utilisant toujours le même logiciel a lieu en même temps que la saisie. Les questionnaires de chaque grappe étaient soumis à un programme de vérification batch (ensemble de grappes) plus exhaustif. Déjà, pendant la saisie, les vérifications des champs de validité des codes et des cohérences des filtres avaient été effectuées. Après l'apurement des données, les dates des événements ont été imputées, dans les cas où ces informations n'avaient pas été enregistrées dans le questionnaire (date de naissance de la femme, date du premier mariage de la femme, date de naissance des enfants et âge au décès des enfants décédés). Après cette version du fichier, des recodifications (autres réponses) et une série de vérifications supplémentaires ont été appliquées pour permettre d’obtenir en avril 2004 un fichier de données devant servir à l'obtention des résultats préliminaires. Les tableaux définitifs ont été finalisés en juin 2004. Caractéristiques des Ménages | 11 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES 2 Abdeljabbar El Gandassi Le questionnaire ménage de l’EPSF a permis, d’une part de fournir des informations sur les caractéristiques générales de la population et des ménages telles que le lien de parenté avec le chef de ménage, l’âge, le sexe, le milieu de résidence ou le niveau d’instruction et, d’autre part d’identifier les femmes éligibles pour l’enquête individuelle. Des informations portant sur les caractéristiques des logements occupés par les ménages ont également été recueillies au cours de cette enquête ; il s’agit entre autres de la source d’eau potable, de la disponibilité d’électricité, du type de revêtement du sol, de la présence de toilettes ; des questions concernant la possession de certains biens durables (radio, téléviseur, réfrigérateur, voiture etc.) ont également été posées afin d’évaluer le niveau socio-économique des ménages. 2.1 ENQUÊTE MÉNAGE 2.1.1 Répartition par âge, sexe et milieu de résidence de la population Répartition par milieu de résidence Le tableau 2.1 présente la répartition en pourcentage de la population des ménages par sexe, groupe d’âges et milieu de résidence. Au total, 60 795 personnes ont été dénombrées dont 34 761 (soit 57 %) résident en milieu urbain et 26 034 (soit 43 %) en milieu rural. Selon les résultats de l’Enquête Nationale sur la Fécondité et la Planification Familiale de 1979-80, ces proportions étaient de 40 % pour le milieu urbain et de 60 % pour le milieu rural. Cette modification de la répartition de la population selon le milieu de résidence s’explique essentiellement par un phénomène d’urbanisation de la population marocaine, conséquence de l’exode rural. Structure par sexe et âge Le tableau 2.1 présente également la répartition de la population des ménages par sexe et âge. L’analyse de la structure par sexe indique que la population des femmes est légèrement plus nombreuse que celle des hommes. En effet, les femmes représentent 52 % de l’ensemble et les hommes 48 % ; le rapport de masculinité qui rend compte de ce déséquilibre numérique entre les deux sexes, s’établit à 93 hommes pour 100 femmes. En outre, cette prédominance des femmes se retrouve quelque soit le milieu de résidence ; le déséquilibre au profit des femmes est cependant plus prononcé en milieu urbain, où le rapport de masculinité s’établit à 91 hommes pour 100 femmes, qu’en rural où il est de 95 hommes pour 100 femmes. D’après les résultats de l’Enquête Nationale sur la Fécondité et la Planification Familiale de 1979-80, le rapport de masculinité s’établissait pour l’ensemble du pays à 99 hommes pour 100 femmes ; il était de 98 en milieu urbain et de 100 en milieu rural. Cette diminution du rapport de masculinité au cours de ces vingt dernières années, au niveau national (environ 6 points de pourcentage) s’explique essentiellement par l’émigration, à majorité masculine. 12 | Caractéristiques des Ménages Tableau 2.1 Population des ménages par âge, sexe et résidence Répartition (en %) de la population (de fait) des ménages par groupe d'âges quinquennal, selon le milieu de résidence et le sexe, EPSF Maroc 2003-04 Urbain Rural Ensemble Groupe d'âges Masculin Féminin Ensemble Masculin Féminin Ensemble Masculin Féminin Ensemble <5 9,0 8,6 8,8 11,7 10,7 11,2 10,2 9,5 9,8 5-9 9,6 9,2 9,4 13,1 11,6 12,3 11,1 10,2 10,7 10-14 11,2 10,4 10,8 12,9 12,2 12,5 11,9 11,2 11,5 15-19 10,8 11,0 10,9 10,8 10,9 10,8 10,8 10,9 10,9 20-24 9,7 9,9 9,8 8,6 9,9 9,3 9,2 9,9 9,6 25-29 7,9 8,4 8,2 7,5 8,6 8,1 7,7 8,5 8,1 30-34 7,6 8,1 7,8 6,2 6,4 6,3 7,0 7,4 7,2 35-39 6,7 7,6 7,2 4,9 5,4 5,2 5,9 6,7 6,3 40-44 6,6 7,1 6,9 4,7 5,2 5,0 5,8 6,3 6,1 45-49 5,8 5,4 5,6 4,2 4,5 4,4 5,1 5,0 5,1 50-54 4,8 4,1 4,4 3,7 3,8 3,7 4,3 4,0 4,1 55-59 2,7 2,6 2,6 2,6 2,8 2,7 2,6 2,7 2,7 60-64 2,4 2,6 2,5 2,5 2,8 2,6 2,4 2,7 2,6 65-69 1,8 1,8 1,8 2,0 1,8 1,9 1,9 1,8 1,8 70-74 1,6 1,5 1,6 2,2 1,7 1,9 1,9 1,6 1,7 75-79 0,8 0,7 0,8 1,1 0,6 0,8 0,9 0,7 0,8 80 + 0,8 1,1 1,0 1,4 1,1 1,3 1,1 1,1 1,1 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Effectif 16 587 18 174 34 761 12 676 13 358 26 034 29 263 31 532 60 795 Structure par âge La pyramide des âges (graphique 2.1) qui décrit la répartition par âge de la population présente, dans l’ensemble, une allure régulière avec une large base qui décroît au fur et à mesure que l’âge augmente et une répartition par sexe presque équilibrée. Elle présente les caractéristiques suivantes : • La forme observée reflète les caractéristiques d’une population jeune : 32 % sont âgés de moins de 15 ans ; cette proportion des moins de 15 ans est plus élevée en milieu rural qu’en urbain (36 % contre 29 %). • Le rétrécissement observé au niveau du groupe d’âges 0-4 ans par rapport au groupe d’âges 5-9 ans s’explique essentiellement par la baisse de la fécondité (voir Chapitre 4 sur la fécondité). • Les groupes d’âges d’éligibilité 15-19 ans et 45-49 ans pour l’enquête individuelle sont très légèrement sous-représentés au détriment des groupes d’âges adjacents 10-14 ans et 50-54 ans. En effet, au niveau national, le rapport de masculinité calculé pour ces groupes se situe à 98,6 pour 10-14 ans contre 92,0 pour 15-19 ans et 94,7 pour 45-49 ans contre 99,8 pour 50-54 ans. Cette légère distorsion résulte probablement de la collecte des données par les enquêtrices qui ont tendance à rajeunir les femmes âgées de 15-19 ans et à vieillir celles âgées de 45-49 ans pour éviter un surplus de travail au niveau de l’enquête individuelle. Ce transfert est plus important en milieu urbain qu’en milieu rural. Caractéristiques des Ménages | 13 • Une sous représentation des hommes par rapport aux femmes à partir du groupe d’âges 20-24 ans jusqu’à 40-44 ans, conséquence du phénomène d’émigration. Par ailleurs, le tableau 2.2 présente la répartition (en pourcentage) de la population par grand groupe d’âges selon la source des données. L’examen de ces résultats met en évidence le phénomène de vieillissement de la population qui s’accentue au fil du temps. Les variations importantes que l’on observe pour la proportion des moins de 15 ans entre 1979-80 et 2003 montrent une tendance à la baisse de 44 % en 1979-80 à 32 % en 2003. Cette constatation peut s’expliquer essentiellement par la baisse de la fécondité observée durant cette période. Tableau 2.2 Population par grands groupes d’âge selon différentes sources Répartition (en %) de la population par grands groupes d’âge, ENFPF 1979-80, Rencensement 1982, ENPS-II 1992, EMSME 1997, et EPSF 2003-04 Groupe d'âges ENFPF 1979-80 RGPH 1982 ENPS-II 1992 EMSME 1997 EPSF 2003 <15 ans 43,6 42,1 39,7 36,3 32,0 15-64 52,7 53,6 55,6 59,3 62,7 65 et plus 3,7 4,3 4,6 4,4 5,4 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Sources : ENFPF, ENPS-II, EMSME Ministère de la Santé RGPH Direction de la Statistique Graphique 2.1 Pyramide de la population EPSF Maroc 2003-04 80 75-79 70-74 65-69 60-64 55-59 50-54 45-49 40-44 35-39 30-34 25-29 20-24 15-19 10-14 5-9 0-4 02468 Pourcentage 0 2 4 6 8 Hommes Femmes Pourcentage Âge 14 | Caractéristiques des Ménages 2.2 TAILLE ET COMPOSITION DES MÉNAGES Le tableau 2.3 présente la répartition en pourcentage des ménages par sexe du chef de ménage et taille du ménage selon le milieu de résidence. Les données de ce tableau sont basées sur la population de droit, composée des résidents habituels, à l’exclusion des visiteurs. Tableau 2.3 Composition des ménages Répartition (en %) des ménages par sexe du chef du ménage et taille du ménage, selon le milieu de résidence, EPSF Maroc 2003-04 Milieu de résidence Caractéristique socio-démographique Urbain Rural Ensemble Sexe du chef de ménage Masculin 79,8 88,0 82,9 Féminin 20,2 12,0 17,1 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif des résidents habituels 0 0,1 0,1 0,1 1 5,2 3,5 4,5 2 8,0 6,0 7,3 3 13,6 9,7 12,1 4 19,2 13,1 16,9 5 18,2 14,6 16,8 6 14,1 15,1 14,5 7 9,3 11,9 10,3 8 5,6 9,0 6,9 9+ 6,7 17,0 10,7 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif de ménages 7 145 4 368 11 513 Taille moyenne 4,9 6,0 5,4 Note : Tableau basé sur la population de droit, c'est-à- dire les résidents habituels. Sexe du chef de ménage Au Maroc, dans la grande majorité des ménages, les chefs de ménage sont des hommes (83 %). Cette proportion est plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (88 % contre 80 %). Cependant, il faut souligner que dans 17 % des cas, les ménages sont dirigés par une femme ; et c’est en milieu urbain que cette proportion est la plus élevée avec plus d’un ménage sur cinq (20 % contre 12 % en rural) ayant, à sa tête, une femme. Taille et composition des ménages Au niveau national, la taille moyenne du ménage est de 5.4 personnes. Les résultats font apparaître des écarts importants entre le milieu urbain et le milieu rural : en effet, la taille moyenne des ménages du milieu rural est sensiblement plus grande que celle du milieu urbain (6,0 personnes contre Caractéristiques des Ménages | 15 4,9). Dans l’ensemble, on constate que 71 % des ménages comptent entre 3 et 7 personnes. Ces ménages sont plus fréquents en milieu urbain (74 %) qu’en milieu rural (64 %). Par ailleurs, environ un ménage sur dix comprend au moins 9 personnes ; ces ménages de grande taille sont proportionnellement plus nombreux dans en milieu rural (17 %) qu’en milieu urbain (7 %). Les ménages de petite taille (composés de 1 à 2 personnes) représentent seulement 12 % avec des variations selon le milieu de résidence (13 % en urbain contre 10 % en rural). La comparaison de ces résultats avec ceux de l’Enquête Panel de 1995 met en évidence, quelque soit le milieu de résidence, une diminution de la taille moyenne du ménage au cours des sept dernières années (5,9 contre 5,4). La proportion des ménages de grande taille (au moins 9 personnes) a diminué de moitié : passant de 22 % à 11 % en 2003. En rural, cette proportion est passée de 30 % en 1995 à 17 % en 2003 et en urbain de 13 % à 7 %. 2.3 NIVEAU D’INSTRUCTION Pour toute personne inscrite dans le tableau ménage et âgées de 6 ans ou plus, deux questions étaient posées sur le niveau d’instruction atteint et sur la dernière classe achevée avec succès. L’âge de 6 ans a été retenu comme âge d’accès aux écoles primaires du secteur privé. En principe, l’âge légal d’entrée à l’école primaire du secteur public est de 7 ans. Les réponses obtenues à ces deux questions ont été regroupées en trois niveaux d’instruction : le primaire, le secondaire et le supérieur. Les tableaux 2.4.1 et 2.4.2 présentent pour chaque sexe la répartition du niveau d’instruction selon le groupe d’âges, le milieu et la région de résidence. En dépit des efforts déployés dans le domaine de l’enseignement, le niveau d’instruction reste relativement faible et les écarts entre les sexes, les milieux de résidence et les régions demeurent considérables. Dans l’ensemble, près de la moitié des femmes (48 %) et plus d’un quart des hommes (29 %) n’ont aucune instruction. Seulement 30 % des femmes et 40 % des hommes ont atteint le niveau primaire. En outre, 31 % des hommes ont bénéficié d’un enseignement secondaire ou plus contre 22 % des femmes. Cependant seulement 3 % des hommes ont achevé le niveau secondaire contre seulement 1 % des femmes. Les résultats selon l’âge montrent clairement une amélioration du niveau d’instruction entre les générations. Chez les hommes, la proportion de ceux sans instruction est passée de 90 % chez ceux de 65 ans ou plus, à 26 % chez ceux âgés de 30-34 ans et à un minimum de 6 % chez ceux âgés de 10-14 ans. Parallèlement, la proportion d’hommes ayant poursuivi des études secondaires a connu une forte augmentation, passant de 3 % chez les plus âgés de 65 ans et plus à un maximum de 57 % chez ceux de 15-19 ans. En tant qu’indicateur de qualité du système d’enseignement, le nombre d’années médian observé par groupe d’âges ne fait que confirmer la tendance de l’amélioration du niveau d’instruction entre les différentes générations. Sa valeur qui était inférieure à 1 dans les générations d’hommes âgées de 55 ans ou plus a augmenté pour atteindre un seuil maximum de 6,3 ans chez celles âgées de 15-19 ans à l’enquête. 16 | Caractéristiques des Ménages Tableau 2.4.1 Niveau d'instruction de la population des femmes Répartition (en %) de la population (de fait) féminine des ménages, âgés de six ans et plus par niveau d'instruction atteint, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Caractéristique socio-démographique Aucune instruction Primaire incomplet Primaire complet Secondaire incomplet Secondaire complet Supérieur NSP/ND Total Nombre Nombre d'années médian Âge 6-9 11,3 88,5 0,0 0,1 0,0 0,0 0,1 100,0 2 626 0,5 10-14 10,8 64,3 4,2 20,6 0,0 0,0 0,0 100,0 3 522 3,7 15-19 27,8 22,1 4,1 43,4 0,8 1,8 0,0 100,0 3 448 5,0 20-24 42,6 18,5 3,0 25,9 2,9 7,1 0,0 100,0 3 116 2,2 25-29 46,5 21,6 1,0 21,1 2,8 7,0 0,0 100,0 2 671 1,0 30-34 52,1 19,8 0,3 18,6 1,6 7,7 0,0 100,0 2 322 a 35-39 63,9 12,3 0,1 15,5 2,3 6,0 0,0 100,0 2 100 a 40-44 67,4 15,0 0,1 10,7 1,6 5,2 0,0 100,0 1 987 a 45-49 73,3 14,9 0,0 7,9 1,1 2,8 0,0 100,0 1 592 a 50-54 78,2 12,3 0,1 7,0 1,3 1,3 0,0 100,0 1 251 a 55-59 88,7 7,4 0,0 2,8 0,8 0,4 0,0 100,0 847 a 60-64 94,5 4,1 0,0 1,1 0,3 0,0 0,0 100,0 852 a 65+ 97,5 1,9 0,0 0,2 0,2 0,1 0,1 100,0 1 613 a NSP/ND * * * * * * * 100,0 6 * Milieu de résidence Urbain 35,6 29,3 1,2 26,3 2,0 5,6 0,0 100,0 16 300 2,8 Rural 65,0 28,0 1,9 4,6 0,2 0,3 0,0 100,0 11 654 a Région Laayoune-Boujdou-sakia Al Hamra 30,5 29,6 1,4 31,6 4,6 2,3 0,0 100,0 57 3,6 Guelmim-Es-smara 43,4 33,2 2,2 18,5 1,7 1,0 0,0 100,0 373 0,5 Souss-Massa-Draâ 53,2 30,9 1,3 12,4 0,6 1,6 0,0 100,0 3 018 a Gharb-Chrarda-Bni Hssen 54,8 27,0 1,1 12,9 0,9 3,3 0,0 100,0 1 582 a Chaouia-Ouardigha 46,7 28,9 1,6 19,1 1,4 2,2 0,0 100,0 1 738 a Marrakech-Tensift-Al Haouz 58,5 25,7 1,3 11,1 0,7 2,5 0,1 100,0 2 734 a Oriental 48,9 30,1 2,0 14,9 1,2 3,0 0,0 100,0 1 947 a Grand-Casablanca 30,7 30,0 0,8 29,1 2,5 6,9 0,0 100,0 3 377 3,6 Rabat-Salé-Zemmour-Zaër 33,3 27,9 1,6 27,2 2,8 7,3 0,0 100,0 2 175 3,0 Doukkala-Abda 57,6 26,2 1,0 12,1 0,9 2,2 0,0 100,0 1 807 a Tadla-Azilal 54,6 29,7 1,7 11,7 0,9 1,4 0,0 100,0 1 285 a Meknès-Tafilalet 47,3 29,3 2,8 17,1 0,8 2,6 0,0 100,0 2 129 a Fès-Boulmane 44,4 28,4 0,6 21,2 1,5 4,0 0,0 100,0 1 489 0,9 Taza-Al Hoceima-Taounate 58,3 26,9 2,2 10,2 1,1 1,2 0,0 100,0 1 976 a Tanger-Tétouan 45,8 30,5 1,5 17,7 0,5 4,0 0,0 100,0 2 268 0,1 Quintile de bien-être Le plus pauvre 72,2 24,6 1,2 1,8 0,0 0,1 0,0 100,0 5 388 a Second 61,4 29,6 1,9 6,7 0,1 0,2 0,0 100,0 5 402 a Moyen 47,2 33,4 1,9 15,5 0,6 1,5 0,0 100,0 5 477 0,0 Quatrième 36,1 29,9 1,5 27,1 1,3 4,1 0,0 100,0 5 798 2,9 Le plus riche 25,3 26,3 1,0 32,9 4,1 10,4 0,0 100,0 5 890 4,7 Ensemble 47,9 28,8 1,5 17,2 1,3 3,4 0,0 100,0 27 954 0,0 a = Non calculés parce que 50 % des enquêtées ou plus sont sans instruction * Calculé sur trop peu de cas (inférieur à 25 cas) Caractéristiques des Ménages | 17 Tableau 2.4.2 Niveau d'instruction de la population des hommes Répartition (en %) de la population (de fait) masculine des ménages, âgés de six ans et plus par niveau d'instruction atteint, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Caractéristique socio-démographique Aucune instruction Primaire incomplet Primaire complet Secondaire incomplet Secondaire complet Supérieur NSP/ND Total Effectif Nombre d'années médian Âge 6-9 8,3 91,3 0,0 0,1 0,0 0,0 0,1 100,0 2 649 0,5 10-14 5,9 69,9 3,7 20,4 0,0 0,0 0,1 100,0 3 494 3,7 15-19 12,4 25,9 4,6 54,7 0,7 1,7 0,0 100,0 3 156 6,3 20-24 18,6 27,2 3,2 37,1 4,3 9,6 0,0 100,0 2 703 5,8 25-29 19,9 33,3 1,7 32,7 3,5 8,9 0,1 100,0 2 266 4,7 30-34 25,8 32,2 0,3 25,7 4,4 11,4 0,2 100,0 2 043 4,3 35-39 37,9 25,3 0,3 19,5 4,4 12,3 0,2 100,0 1 730 3,6 40-44 43,1 24,8 0,1 14,9 6,1 10,7 0,4 100,0 1 696 2,7 45-49 44,2 29,6 0,1 12,7 5,4 7,7 0,3 100,0 1 488 2,0 50-54 47,8 25,0 0,1 16,2 4,2 6,3 0,5 100,0 1 262 0,9 55-59 64,0 17,4 0,0 12,3 2,7 3,5 0,1 100,0 767 a 60-64 71,2 13,9 0,0 7,5 3,7 2,5 1,2 100,0 713 a 65+ 90,3 6,3 0,1 1,9 0,5 0,5 0,4 100,0 1 694 a NSP/ND * * * * * * * * 11 * Milieu de résidence Urbain 19,5 36,3 1,2 30,1 4,1 8,6 0,2 100,0 14 807 4,4 Rural 42,4 40,5 2,2 13,0 0,7 1,1 0,2 100,0 10 866 0,5 Région Laayoune-Boujdou-sakia Al Hamra 19,6 32,5 0,0 33,2 6,0 8,7 0,0 100,0 77 4,8 Guelmim-Es-smara 24,5 39,0 0,0 29,1 3,6 3,8 0,0 100,0 311 3,7 Souss-Massa-Draâ 29,2 42,2 1,2 21,0 2,3 4,0 0,1 100,0 2 604 2,5 Gharb-Chrarda-Bni Hssen 32,0 40,2 1,5 19,9 1,6 4,7 0,1 100,0 1 634 2,2 Chaouia-Ouardigha 28,3 38,5 1,2 24,4 2,5 5,1 0,0 100,0 1 625 3,1 Marrakech-Tensift-Al Haouz 42,1 36,7 1,9 13,2 1,3 4,1 0,8 100,0 2 605 0,6 Oriental 28,1 36,6 3,0 22,5 4,0 5,7 0,1 100,0 1 686 3,6 Grand-Casablanca 17,0 35,3 0,5 33,3 4,4 9,0 0,5 100,0 3 098 4,8 Rabat-Salé-Zemmour-Zaër 18,0 34,8 1,2 30,6 4,1 11,2 0,0 100,0 2 028 4,6 Doukkala-Abda 37,1 36,9 2,4 17,4 3,2 2,9 0,0 100,0 1 601 1,8 Tadla-Azilal 33,7 37,3 1,4 21,6 3,2 2,8 0,0 100,0 1 204 2,7 Meknès-Tafilalet 27,6 40,4 2,8 20,9 2,2 6,0 0,2 100,0 1 857 3,2 Fès-Boulmane 25,9 37,8 0,9 27,2 1,9 6,3 0,1 100,0 1 328 3,7 Taza-Al Hoceima-Taounate 33,5 41,2 2,3 19,0 1,6 2,4 0,0 100,0 1 772 2,2 Tanger-Tétouan 33,1 38,1 1,8 21,8 1,3 3,6 0,3 100,0 2 243 2,3 Quintile de bien-être Le plus pauvre 49,3 39,5 1,9 8,5 0,2 0,5 0,1 100,0 5 060 0,0 Second 39,3 42,7 2,2 14,3 0,5 0,8 0,2 100,0 5 091 1,0 Moyen 28,2 43,0 1,8 22,8 1,6 2,3 0,3 100,0 5 123 3,0 Quatrième 18,8 38,1 1,4 31,1 3,5 6,9 0,1 100,0 5 183 4,4 Le plus riche 11,0 27,4 0,8 37,1 7,2 16,2 0,2 100,0 5 216 7,8 Ensemble 29,2 38,1 1,6 22,9 2,6 5,4 0,2 100,0 25 673 3,1 a = Non calculés parce que 50 % des enquêtés ou plus sont sans instruction * Calculé sur trop peu de cas non pondérés 18 | Caractéristiques des Ménages Pour les femmes, la comparaison selon les groupes d’âges met également en évidence une amélioration du niveau d’instruction entre les générations. Toutefois, cette amélioration est moins importante que celle observée chez les hommes. En effet, la proportion des femmes n’ayant jamais fréquenté l’école diminue progressivement : d’un maximum, de 98 % chez celles âgées de 65 ans ou plus, elle passe à 52 % chez celles de 30-34 ans et atteint un minimum de 11 % chez celles de 10-14ans. Pour le niveau secondaire ou plus, les résultats montrent que la poursuite des études secondaire ou au supérieur est un phénomène récent chez les femmes. En effet, la proportion de celles de 65 ans ou plus ayant poursuivi au moins des études secondaires est passée de moins d’un pour cent a 12 % chez celles de 45-49 ans et à un maximum de 46 % chez celles âgées de 15-19 ans. Le nombre d’année médian passé dans le système scolaire témoigne de l’amélioration du niveau d’instruction des femmes : égal à 1 dans les générations âgées de 25-29 ans, elle est passée à 3,7 ans chez les jeunes filles âgées de 10-14 ans. Selon le milieu de résidence, les résultats mettent en évidence des écarts importants, au détriment du niveau rural, cela aussi bien chez les hommes que chez les femmes. En milieu rural, 42 % des hommes et 65 % des femmes n’ont aucune instruction contre respectivement, 20 % et 36 % en urbain. De plus, seulement 15 % des hommes et 5 % des femmes du milieu rural ont atteint le niveau secondaire ou plus contre, respectivement 43 % et 34 % en milieu urbain. On observe également des disparités selon les régions. Les résultats montrent que six régions enregistrent des proportions d’hommes sans instruction supérieures à la moyenne nationale il s’agit par ordre d’importance des régions Marrakech-Tensift-Al Haouz (42 %), Doukkala-Abda (37 %), Tadla- Azilal (34 %), Taza-Al Hoceima-Taounate (34 %), Tanger-Tétouan (33 %) et Gharb-Chrarda-Bni Hssen (32 %). Pour les femmes, sept régions ont enregistré des proportions supérieures à la moyenne nationale de 48 %. Il s’agit de : Marrakech-Tensift Al Haouz (59 %), Taza-Al Hoceima-Taounate (58 %), Doukkala-Abda (58 %), Gharb-Chrarda-Bni Hssen (55 %), Tadla-Azilal (55 %), Souss-Massa-Draâ (53 %) et la région Oriental (49 %). La comparaison de ces résultats avec ceux de l’Enquête Nationale sur la population et de la Santé de 1992 fait ressortir que l’amélioration du niveau d’instruction, constatée auparavant, s’est davantage manifestée chez les femmes, cela en touchant tous les niveaux d’enseignement. L’augmentation relative par rapport à 1992 de la proportion des femmes ayant atteint au moins le niveau primaire est de 44 % (de 36 % en 1992 à 52 % en 2003) contre 22 % pour les hommes (de 58 % en 1992 à 71 % en 2003). De plus, la proportion des femmes ayant un niveau d’instruction secondaire ou plus est passée de 13 % en 1992 à 22 % en 2003 ; chez les hommes, ces proportions sont passées de 23 % à 31 %. 2.4 CARACTÉRISTIQUES DES LOGEMENTS ET BIENS POSSÉDÉS PAR LES MÉNAGES 2.4.1 Caractéristiques du logement L’enquête auprès des ménages a permis de recueillir certaines informations sur les caractéristiques des logements occupés par les ménages, notamment la disponibilité d’une source d’approvisionnement en eau potable, l’existence de l’électricité dans le logement, le type de toilettes, Le type de revêtement du sol, etc. Ces informations sont essentielles car le type de logement occupé par le ménage a une corrélation étroite avec l’état de santé des membres du ménage et en particulier avec la santé des enfants. Les résultats sont présentés au tableau 2.5. Caractéristiques des Ménages | 19 Tableau 2.5 Caractéristiques des logements Répartition (en %) des ménages par caractéristiques des logements, selon le milieu de résidence, EPSF Maroc 2003-04 Milieu de résidence Caractéristique Urbain Rural Ensemble Électricité Oui 94,6 51,3 78,2 Non 5,3 48,6 21,8 ND 0,1 0,1 0,1 Total 100,0 100,0 100,0 Source d'eau pour boire Eau du robinet dans le logement 82,6 18,1 58,2 Eau du robinet dans la cour 2,6 1,7 2,2 Fontaine publique 10,8 11,0 10,9 Puits ouvert dans le logement 0,1 2,0 0,8 Puits ouvert dans la cour 0,3 6,9 2,8 Puits public ouvert 0,6 17,7 7,1 Puits protégé dans le logement 0,2 1,6 0,7 Puits protégé dans la cour 0,3 4,1 1,7 Puits public protégé 0,3 7,8 3,2 Source 0,9 17,2 7,1 Rivière, fleuve, ruisseau 0,0 5,4 2,0 barrage 0,0 0,3 0,1 Eau de pluie 0,0 4,0 1,5 Camion citerne 0,6 1,5 0,9 Eau en bouteille 0,6 0,3 0,5 Autre 0,1 0,4 0,2 Total 100,0 100,0 100,0 Type de toilettes Toilettes à l'intérieur 92,8 47,9 75,8 Toilettes à l'extérieur 5,0 8,4 6,3 Fosse 0,1 0,9 0,4 Latrines 0,5 2,7 1,3 Plein air 1,4 39,6 15,9 Seau 0,2 0,2 0,2 Autre 0,1 0,2 0,1 Total 100,0 100,0 100,0 Type de sol Terre, sable 1,7 39,6 16,0 Fumier 0,1 0,9 0,4 Carrelage, ciment 92,1 55,6 78,3 Pierre, brique 0,1 1,3 0,6 Autres/ND 6,0 2,6 4,7 Total 100,0 100,0 100,0 Quintile de bien-être Le plus pauvre 0,9 46,2 18,1 Second 7,7 35,6 18,3 Moyen 24,7 15,4 21,2 Quatrième 32,4 2,3 21,0 Le plus riche 34,3 0,5 21,5 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif de ménages 7 145 4 368 11 513 20 | Caractéristiques des Ménages Électricité L’analyse des résultats du tableau 2.4, illustrés par le graphique 2.2 montre que, dans l’ensemble, 78 % des ménages disposent de l’électricité. Des écarts importants sont enregistrés entre les deux milieux de résidence. La quasi-totalité des ménages urbains habitent dans des logements (95 %), pourvus en électricité contre seulement un peu plus de la moitié (51 %) en milieu rural. Toutefois, la comparaison de ces résultats avec ceux de l’Enquête Nationale sur la Santé de la Mère et de l’enfant de 1997 met en évidence les efforts considérables qui ont été déployés pour l’amélioration du réseau électrique en milieu rural, faisant passer la proportion de ménages disposant d’électricité de 14 % en 1997 à 51% en 2003. Provenance de l’eau pour boire En ce qui concerne l’approvisionnement en eau pour boire, on constate, au niveau global, que la majorité des ménages (60 %) utilisent de l’eau provenant d’un robinet situé dans le logement : dans 58 % des cas, le robinet est à l’intérieur du logement et dans 2 % des cas, il est situé dans la cour. En outre, environ un ménage sur dix utilise de l’eau provenant d’une fontaine publique (11 %). Il faut aussi souligner que dans 7 % des cas, l’eau utilisée pour boire provient d’une source. L’examen des résultats du tableau 2.5 montre que la provenance de l’eau utilisée pour boire est différente selon que le ménage réside en milieu rural ou en milieu urbain. En effet, si en urbain, 85 % des ménages ont accès à un robinet situé dans le logement, cette proportion n’est que de 20 % en rural. Par contre, en milieu rural, on note que les ménages s’approvisionnent plus fréquemment auprès de puits : dans 27 % des cas, l’eau provient de puits ouverts, à majorité de puits publics ouverts (18 %) ; dans 14 % des cas, l’eau utilisée provient de puits protégés, surtout de puits publics protégés (8 %). Ajoutons cependant que dans 17 % des cas, les ménages du milieu rural utilisent, pour boire, de l’eau provenant d’une source. La comparaison de ces résultats avec ceux obtenus en 1997 montre que des efforts appréciables ont été déployés en matière d’accès à l’eau de boisson contrôlée (eau de robinet ou de fontaine publique) Graphique 2.2 Caractéristiques des logements EPSF Maroc 2003-04 78 71 76 78 95 96 93 56 51 31 48 92 Électricité Eau du robinet/ fontaine publique Toilettes à l'intérieur du logement Sol en carrelage/ciment 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Maroc Urbain Rural Pourcentage Caractéristiques des Ménages | 21 en faveur du milieu rural. En effet, le pourcentage des ménages ayant accès à de l’eau pour boire considérée comme salubre a plus que doublé, passant de 12 % en 1997 à 31 % en 2003. Pour le milieu urbain, cette proportion est restée inchangée, c’est-à-dire, autour de 96 %. Toilettes Dans l’ensemble, la proportion des ménages disposant de toilettes (soit à l’intérieur ou à l’extérieur du logement) est de 81 %. La comparaison avec les résultats obtenus en 1997 montrent une amélioration indéniable du niveau d’équipement des logements en toilettes puisque à cette date seulement 57 % des ménages disposaient de cet équipement. Cependant, malgré ces progrès, on constate toujours des disparités importantes entre le milieu urbain et le milieu rural. En effet, en rural, la proportion de ménages ne disposant pas de toilettes est d’environ 44 % contre seulement 2 % en urbain. Revêtement du sol La variable sur la nature des matériaux de revêtement du sol du logement est souvent utilisée comme un indicateur du niveau socio économique du ménage. Son intégration dans le questionnaire ménage vise particulièrement à donner une idée de la qualité du revêtement du sol qui peut constituer un facteur favorisant la propagation des maladies. Dans l’ensemble, un peu plus de 78 % des ménages vivent dans des logements dont le sol est recouvert de carrelage ou du ciment. L’analyse différentielle par milieu de résidence met en évidence que cette proportion est de 92 % en urbain contre 56 % au rural. Elle montre aussi qu’environ 40 % des ménages ruraux habitent des logements dont le sol est en terre/sable contre moins de 2 % en ville. 2.4.2 Biens durables possédés par les ménages Pendant l’enquête ménage, des informations ont été également collectées sur la possession par les ménages de certains biens durables de consommation et de moyens de transport (radio, téléviseur, réfrigérateur, voiture, motocyclette, etc.). Ces informations permettent d’évaluer le niveau de confort et les conditions socio-économiques dans lesquelles vit la population enquêtée. Le tableau 2.6, illustré par le graphique 2.3, présente les pourcentages des ménages selon la possession de certains biens par milieu de résidence. Il ressort que la radio (81 %) et le poste de télévision (67 %) sont les biens les plus fréquemment possédés par les ménages, qu’ils résident en milieu urbain ou en milieu rural. Cette information est très importante car c’est essentiellement par l’intermédiaire de ces moyens de communication que sont véhiculés les messages en matière d’information, d’éducation et de communication sanitaire. Par contre, on constate que pour certains biens, les résultats font apparaître des écarts importants entre les niveaux de résidence : par exemple, en urbain, les proportions de ménages possédant un téléphone (66 %), un réfrigérateur (78 %), une vidéo (32 %), une parabole (51 %), un chauffe eau (32 %) ou une machine à laver (27 %) sont bien plus élevées qu’en rural. Cependant, en ce qui concerne la possession d’un téléphone, il faut souligner que la proportion des ménages possédant cet équipement a nettement augmenté, passant de 39 % en 1997 à 66 % en 2003 pour le milieu urbain et de 2 % en 1997 à 29 % en 2003 pour le milieu rural. Ce résultat peut s’expliquer, entre autre, par l’apparition du téléphone mobile. En ce qui concerne les moyens de transport, les résultats montrent qu’un quart des ménages possèdent une bicyclette (25 %) et que cette proportion est légèrement supérieure en milieu urbain qu’en milieu rural (27 % contre 22 %). En outre, un ménage sur sept (14 %) a déclaré posséder une voiture ou un camion ; cette proportion est nettement plus élevée qu’en urbain qu’en rural (18 % contre 7 %). Dans un cas sur dix (11 %), les ménages possèdent une mobylette et cette proportion n’est pas très différente en urbain et en rural. (respectivement, 12 % et 10 %). 22 | Caractéristiques des Ménages Tableau 2.6 Biens durables possédés par les ménages Pourcentage de ménages possédant certains biens de consommation durables, selon le milieu de résidence, EPSF Maroc 2003-04 Milieu de résidence Biens durables Urbain Rural Ensemble Radio 82,3 79,3 81,2 Télévision 85,4 35,8 66,6 Téléphone 65,8 29,0 51,8 Réfrigérateur 77,5 20,3 55,8 Vidéo 31,7 7,0 22,3 Parabole 50,6 16,7 37,7 Butagaz 96,8 86,8 93,0 Chauffe eau 31,9 2,8 20,9 Lave vaisselle 1,3 0,1 0,8 Aspirateur 9,3 0,4 5,9 Micro-ondes 8,7 0,9 5,8 Machine à laver 26,6 1,1 17,0 Climatiseur 3,5 0,4 2,4 Bicyclette 27,3 22,3 25,4 Mobylette 11,8 10,4 11,3 Voiture/camion 18,3 7,4 14,1 Aucun 0,5 2,7 1,3 Effectif de ménages 7 145 4 368 11 513 Graphique 2.3 Biens durables possédés par les ménages EPSF Maroc 2003-04 93 81 67 52 56 38 22 97 82 85 66 78 51 32 87 79 36 29 20 17 7 Butagaz Radio Télévision Téléphone Réfrigérateur Parabole Vidéo 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Maroc Urbain Rural Pourcentage Caractéristiques des Femmes Enquêtées | 23 CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES ENQUÊTÉES 3 Monique Barrère et Dr Mohamed Ayad Ce chapitre porte sur les caractéristiques socio-démographiques des femmes enquêtées, âgées de 15 à 49 ans. Tout comme le questionnaire ménage, le questionnaire individuel a permis de recueillir des informations sur l’âge, le milieu de résidence, l’état matrimonial et le niveau d’instruction des femmes. En outre, les résultats concernant l’alphabétisation, l’accès aux média et l’activité économique des femmes sont présentés dans ce chapitre. Enfin, les réponses à certaines questions concernant le pouvoir de décision de la femme au sein du ménage, son droit à disposer de l’argent gagné et son opinion concernant l’adhésion ou le rejet de certains rôles traditionnels ont permis d’évaluer le statut de la femme au Maroc. 3.1 CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES DES ENQUÊTÉS Les résultats présentés au tableau 3.1 font apparaître une distribution assez régulière des femmes par groupe d’âges, les proportions diminuant progressivement avec l’avancement en âge : de 20 % à 15-19 ans, la proportion passe à 13 % à 30-34 ans et à 10 % à 45-49 ans. Concernant l’état matrimonial, on constate que plus de la moitié des enquêtées sont mariées (52 %). En outre, plus de deux femmes sur cinq (42 %) sont célibataires et environ 6 % des femmes sont en rupture d’union. La répartition selon le milieu de résidence montre qu’une majorité de femmes (61 %) vit en milieu urbain et 40 % en milieu rural. Pratiquement une femme sur huit (13 %) vit dans la région du Grand Casablanca et la région du Souss-Massa-Draâ regroupe environ une femme sur dix (11 %). Ce sont les régions de Laayoune-Boujdour-Sakia Al Hamra et de Guelmim-Es-Smara qui se caractérisent par les proportions les plus faibles de femmes (respectivement, moins d’un pour cent et un pour cent). Niveau d’instruction La distribution selon le niveau d’instruction montre qu’une femme sur deux (50 %) n’a aucune instruction ; une femme sur cinq (20 %) a un niveau primaire mais dans la majorité des cas (18 %), les femmes ne l’ont pas achevé. En outre, trois femmes sur dix ont un niveau secondaire ou plus mais dans la majorité des cas (23 %) elles n’ont pas achevé le cycle secondaire. Enfin, seule une faible proportion de femmes a un niveau supérieur (5 %). Le tableau 3.2 présente le niveau d’instruction atteint par les femmes ainsi que le nombre médian d’années de scolarisation selon différentes caractéristiques socio-démographiques. Les femmes restent peu de temps dans le système éducatif puisque à 20-24 ans, la moitié d’entre elles n’ont que 2,3 années de scolarisation et à 25-29 ans, la médiane est inférieure à 1 an. On note néanmoins une nette amélioration de la scolarisation des femmes puisque celles sans instruction qui représentaient 73 % des générations les plus anciennes (aujourd’hui âgées de 45-49 ans) ne représentent plus que 27 % des générations les plus récentes (aujourd’hui âgées de 15-19 ans). 24 | Caractéristiques des Femmes Enquêtées Tableau 3.1 Caractéristiques socio-démographiques des enquêtées Répartition (en %) des femmes enquêtées, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Caractéristique socio-démographique Pourcentage pondéré de femmes Effectif pondéré de femmes Effectif non pondéré de femmes Âge 15-19 19,6 3 295 3 347 20-24 17,9 3 011 3 021 25-29 15,4 2 584 2 609 30-34 13,4 2 245 2 238 35-39 12,2 2 055 2 019 40-44 11,4 1 921 1 873 45-49 10,0 1 687 1 691 État matrimonial Célibataire 42,1 7 074 7 033 Mariée 52,3 8 782 8 851 Divorcée/séparée 3,5 590 571 Veuve 2,1 352 343 Milieu de résidence Urbain 60,5 10 159 8 997 Rural 39,5 6 639 7 801 Région Laayoune-Boujdour-Sakia Al Hamra 0,3 43 60 Guelmim-Es-Smara 1,3 221 293 Souss-Massa-Draâ 10,5 1 765 1 861 Gharb-Chrarda-Bni Hssen 5,6 941 1 029 Chaouia-Ouardigha 5,9 987 895 Marrakech-Tensift-Al Haouz 9,7 1 621 1 652 Oriental 7,2 1 208 1 195 Grand-Casablanca 12,6 2 124 1 886 Rabat-Salé-Zemmour-Zaër 8,0 1 351 1 234 Doukkala-Abda 6,2 1 034 1 116 Tadla-Azilal 4,5 751 837 Meknès -Tafilalt 7,5 1 265 1 188 Fès - Boulmane 5,5 930 973 Taza -Al Hoceima-Taounate 7,1 1 189 1 267 Tanger-Tétouan 8,1 1 369 1 312 Niveau d'instruction1 Aucune instruction 50,0 8 406 8 917 Primaire 19,7 3 317 3 253 Primaire incomplet 18,2 3 056 2 978 Primaire complet 1,6 261 275 Secondaire ou plus 30,2 5 075 4 628 Secondaire incomplet 23,0 3 864 3 519 Secondaire complet et plus 7,2 1 211 1 109 Quintiles de bien-être Le plus pauvre 17,6 2 959 3 527 Second 18,7 3 145 3 512 Moyen 20,1 3 380 3 299 Quatrième 21,4 3 600 3 132 Le plus riche 22,1 3 714 3 328 Ensemble 100,0 16 798 16 798 1 Dans la suite des tableaux de ce chapitre et de l’ensemble des tableaux du reste du rapport, la variable niveau d’instruction sera limitée à trois catégories : Aucune instruction, primaire et secondaire ou plus. Caractéristiques des Femmes Enquêtées | 25 Tableau 3.2 Niveau d'instruction par caractéristiques socio-démographiques Répartition (en %) des femmes enquêtées en fonction du plus haut niveau d'instruction atteint ou complété et nombre médian d'années d'instruction, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Plus haut niveau d'instruction Caractéristique socio-démographique Aucun niveau Primaire incomplet Primaire complet Secondaire incomplet Secondaire complet Supérieur Total Effectif de femmes Nombre médian d'années de scolarisation Âge 15-19 27,1 21,6 4,2 44,4 0,9 1,8 100.0 3 295 5,2 20-24 42,1 18,5 3,0 26,2 3,1 7,1 100.0 3 011 2,3 25-29 47,0 21,7 1,0 21,0 2,7 6,7 100.0 2 584 0,8 30-34 52,7 19,6 0,1 18,3 1,6 7,7 100.0 2 245 a 35-39 63,6 12,1 0,1 15,9 2,2 6,0 100.0 2 055 a 40-44 68,2 14,3 0,1 10,6 1,8 5,1 100.0 1 921 a 45-49 72,9 15,6 0,0 7,7 0,9 2,8 100.0 1 687 a Milieu de résidence Urbain 33,6 19,7 1,1 34,2 3,0 8,4 100.0 10 159 4,4 Rural 75,2 15,9 2,2 5,8 0,4 0,5 100.0 6 639 a Quintile de bien-être Le plus pauvre 85,5 10,8 1,2 2,4 0,0 0,1 100.0 2 959 a Second 71,7 17,2 2,3 8,4 0,1 0,3 100.0 3 145 a Moyen 51,1 22,6 2,2 20,7 1,0 2,4 100.0 3 380 a Quatrième 33,5 21,3 1,3 35,7 1,9 6,4 100.0 3 600 4,3 Le plus riche 18,5 17,9 0,9 41,6 5,9 15,2 100.0 3 714 8,3 Ensemble 50,0 18,2 1,6 23,0 1,9 5,3 100.0 16 798 a a = Non calculés parce que 50 % des enquêtées ou plus sont sans instruction Le milieu de résidence influence nettement le niveau d’instruction des femmes : en effet, les trois–quarts des femmes du milieu rural n’ont jamais fréquenté l’école ; en urbain, cette proportion est beaucoup plus faible (34 %). Par ailleurs, la répartition des femmes selon le niveau de richesse du ménage dans lequel elles vivent met également en évidence des écarts importants du niveau d’instruction : les proportions de femmes sans instruction diminuent au fur et à mesure que le niveau de richesse du ménage augmenté : d’un maximum de 86 % dans les ménages les plus pauvres, la proportion de femmes sans instruction passe à un minimum de 19 % dans les ménages les plus riches. Alphabétisation Afin d’évaluer le niveau d’alphabétisation des enquêtées, on a demandé au moment de l’interview à celles qui n’avaient pas d’instruction ou qui avaient seulement le niveau primaire de lire une phrase simple qui avait été rédigée à cet effet en arabe. Celles qui avaient un niveau d’instruction secondaire ou plus étaient considérées d’office comme étant alphabétisées. Les résultats du tableau 3.3 montrent que pratiquement une femme sur deux ne sait pas lire (49 %). Dans 5 % des cas, les femmes ont pu lire une partie de la phrase inscrite sur la carte et 15 % ont été capables de lire la phrase entière. On constate cependant que la proportion de femmes analphabètes est quasiment identique à celles qui n’ont jamais fréquenté l’école (49 % contre 50 %) ce qui peut indiquer que la proportion de femmes qui ont fréquenté l’école l’ont fréquentée suffisamment longtemps pour apprendre à lire et qu’elles n’ont pas oublié ce qu’elles ont appris. 26 | Caractéristiques des Femmes Enquêtées Tableau 3.3 Alphabétisation Répartition (en %) des femmes enquêtées par niveau d'instruction atteint et niveau d'alphabétisation, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Primaire ou sans instruction Caractéristique socio-démographique Secondaire ou plus Lit une phrase entière Lit une partie de phrase Ne sait pas lire ND Total Effectif de femmes Pourcentage de femmes alphabétisées1 Âge 15-19 47,0 19,0 5,5 28,1 0,4 100,0 3 295 71,5 20-24 36,4 16,2 4,9 42,3 0,2 100,0 3 011 57,5 25-29 30,3 16,5 5,7 47,3 0,1 100,0 2 584 52,5 30-34 27,6 16,9 4,0 51,3 0,2 100,0 2 245 48,6 35-39 24,2 11,8 4,5 59,3 0,2 100,0 2 055 40,5 40-44 17,5 12,4 4,4 65,7 0,2 100,0 1 921 34,2 45-49 11,5 11,5 4,9 72,1 0,0 100,0 1 687 27,9 Milieu de résidence Urbain 45,6 16,9 5,1 32,2 0,2 100,0 10 159 67,5 Rural 6,7 13,2 4,7 75,3 0,1 100,0 6 639 24,6 Région Laayoune-Boujdour-Sakia Al Hamra (49,6) (20,8) (1,8) (27,8) (0,0) 100,0 43 (72,2) Guelmim-Es-Smara 30,2 25,8 2,4 41,6 0,0 100,0 221 58,4 Souss-Massa-Draâ 20,0 16,3 7,5 56,1 0,1 100,0 1 765 43,7 Gharb-Chrarda-Bni Hssen 23,2 9,4 5,3 61,7 0,4 100,0 941 37,9 Chaouia-Ouardigha 31,6 14,7 5,1 48,4 0,1 100,0 987 51,5 Marrakech-Tensift-Al Haouz 20,3 13,0 4,9 61,7 0,0 100,0 1 621 38,3 Oriental 25,6 20,6 4,1 49,6 0,2 100,0 1 208 50,3 Grand-Casablanca 51,8 18,6 4,6 24,8 0,1 100,0 2 124 75,1 Rabat-Salé-Zemmour-Zaër 48,8 14,1 4,9 31,9 0,3 100,0 1 351 67,8 Doukkala-Abda 22,4 8,3 5,3 64,0 0,0 100,0 1 034 36,0 Tadla-Azilal 21,6 14,5 4,4 59,3 0,3 100,0 751 40,4 Meknès -Tafilalt 29,4 17,8 5,0 47,4 0,4 100,0 1 265 52,1 Fès - Boulmane 36,1 15,6 3,6 44,5 0,2 100,0 930 55,3 Taza -Al Hoceima-Taounate 17,7 13,3 3,7 64,9 0,4 100,0 1 189 34,7 Tanger-Tétouan 28,7 17,4 4,9 48,8 0,2 100,0 1 369 51,0 Quintile de bien-être Le plus pauvre 2,5 7,9 3,3 86,3 0,1 100,0 2 959 13,7 Second 8,8 13,7 5,3 72,1 0,1 100,0 3 145 27,8 Moyen 24,1 18,4 6,1 51,2 0,2 100,0 3 380 48,6 Quatrième 43,9 19,2 5,1 31,4 0,4 100,0 3 600 68,2 Le plus riche 62,7 16,6 4,6 15,9 0,1 100,0 3 714 84,0 Ensemble 30,2 15,4 4,9 49,2 0,2 100,0 16 798 50,6 1 Correspond aux femmes qui ont au moins fréquenté l'école secondaire et à celles pouvant lire une phrase entière ou une partie de phrase. ( ) Basé sur un faible nombre de cas non pondérés Malgré ce niveau relativement élevé d’analphabétisme, on observe des générations anciennes aux plus récentes, une nette amélioration. En effet, la proportion de femmes analphabètes passe de 72 % dans les générations les plus anciennes, âgées de 45-49 ans, à 28 % chez les femmes de 15-19 ans. Comme on pouvait s’y attendre, les proportions de femmes analphabètes sont nettement plus élevées en milieu rural qu’en milieu urbain (75 % contre 32 %). Les résultats selon les régions font également apparaître des écarts importants ; c’est dans les régions de Taza-Al Hoceima-Taounate et de Doukkala-Abda que l’on Caractéristiques des Femmes Enquêtées | 27 enregistre les proportions les plus élevées de femmes analphabètes (respectivement, 65 % et 64 %) ; à l’opposé, c’est la région du Grand Casablanca qui se caractérise par la proportion la plus faible (25 %). 3.2 EXPOSITION AUX MÉDIAS Les données concernant l’exposition des femmes aux médias sont présentées au tableau 3.4 et au graphique 3.1 On constate que la grande majorité des femmes (81 %) ont déclaré regarder la télévision au moins une fois par semaine ; de plus une femme sur deux (50 % ) écoute la radio au moins une fois par semaine ; par contre, la proportion de femmes qui ont déclaré lire un journal au moins une fois par semaine est plus faible (16 %). Globalement, 12 % des femmes sont exposées aux trois média et c’est en milieu urbain, (17 %), parmi les femmes ayant un niveau d’instruction secondaire ou plus (30 %) et parmi celles habitant dans les ménages du quintile le plus riche (26 %) que cette proportion est la plus élevée (graphique 3.1). À l’opposé, un quart des femmes du milieu rural (25 %), plus d’un cinquième de celles sans instruction (22 %) et 44 % de celles dont le ménage est classé dans le quintile le plus pauvre ne sont exposées à aucun média. Tableau 3.4 Exposition aux média Pourcentage de femmes qui habituellement lisent un journal regardent la télévision et/ou écoutent la radio au moins une fois par semaine, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Caractéristique socio-démographique Lit un journal au moins une fois par semaine Regarde la télévision au moins une fois par semaine Écoute la radio au moins une fois par semaine Exposition aux trois média Aucun média Effectif de femmes Âge 15-19 23,0 83,9 51,3 15,8 10,4 3 295 20-24 18,4 82,6 55,8 13,4 10,8 3 011 25-29 17,0 80,4 51,1 12,0 12,9 2 584 30-34 15,7 81,1 50,3 11,0 12,1 2 245 35-39 13,1 80,9 46,1 9,5 13,8 2 055 40-44 11,8 79,6 45,9 8,6 15,2 1 921 45-49 8,9 78,7 42,2 6,0 16,2 1 687 Milieu de résidence Urbain 24,1 93,5 53,1 16,9 4,3 10 159 Rural 4,4 62,8 44,7 3,4 25,4 6 639 Niveau d'instruction Aucune instruction 1,2 68,9 41,7 0,9 22,2 8 406 Primaire 15,7 89,9 53,8 10,9 5,7 3 317 Secondaire ou plus 41,8 96,5 60,6 29,7 1,3 5 075 Quintile de bien-être Le plus pauvre 1,4 36,0 41,1 0,9 43,6 2 959 Second 5,4 75,6 43,8 3,5 16,4 3 145 Moyen 12,7 92,1 48,7 9,0 5,4 3 380 Quatrième 21,8 96,9 53,9 14,9 2,0 3 600 Le plus riche 35,5 97,5 58,8 26,0 1,6 3 714 Ensemble 16,3 81,4 49,8 11,6 12,6 16 798 28 | Caractéristiques des Femmes Enquêtées 3.3 ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE Lors de l’EPSF, des informations relatives à l’emploi des femmes ont été collectées. On a considéré comme ayant un travail toute femme ayant déclaré avoir une activité, régulière ou non, dans le secteur formel ou informel, avec une contrepartie financière ou non. Les résultats sont présentés au tableau 3.5. Les résultats montrent que plus des trois quarts des femmes (79 %) n’avaient pas travaillé au cours des 12 derniers mois ayant précédé l’enquête. Parmi celles qui avaient travaillé pendant cette période (21 %), la majorité travaillait au moment de l’enquête (20 %). La proportion de femmes qui travaillaient au moment de l’enquête augmente avec l’âge, passant de 13 % à 15-19 ans à 22 % à 30-34 ans et atteint un maximum de 25 % à 40-44 ans. Au-delà de cet âge, la proportion diminue (23 %). Du point de vue de l’état matrimonial, on constate que ce sont les femmes en rupture d’union qui étaient les plus actives au moment de l’enquête (36 %) ; à l’opposé, c’est parmi les femmes mariées que l’on enregistre la proportion la plus faible de femmes actives (16 %) ; les célibataires occupent une position intermédiaire (24 %). En fonction du nombre d’enfants vivants, on note que la proportion de femmes exerçant une activité diminue au fur et à mesure que le nombre d’enfants augmente : de 23 % quand la femme n’a pas d’enfant, la proportion passe à 21 % quand elle en a un puis elle diminue de manière plus importante et atteint 16 % à 3-4 enfants et 15 % quand elle en a 5 ou plus. Par ailleurs, on constate que la proportion de femmes du milieu urbain qui travaillaient au moment de l’enquête est légèrement plus élevée qu’en milieu rural (22 % contre 18 %). Les résultats selon le niveau d’instruction font apparaître certains écarts : les femmes ayant un niveau secondaire ou plus travaillaient plus fréquemment que les autres au moment de l’enquête (24 % contre 18 % en moyenne pour les autres). Le tableau 3.5 présente également la répartition des femmes qui travaillaient au moment de l’enquête en fonction du quintile de bien-être du ménage. On ne constate pas d’écarts importants : 26 % des femmes appartenant aux ménages les plus riches travaillaient contre 23 % de celles qui, à l’opposé, vivent dans les plus pauvres. Graphique 3.1 Proportion de femmes exposées aux trois média EPSF Maroc 2003-04 17 3 1 11 30 26 1 RESIDENCE Urbain Rural INSTRUCTION Aucune instruction Primaire Secondaire QUINTILE DE BIEN-ETRE Le plus riche Le plus pauvre 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Pourcentage Caractéristiques des Femmes Enquêtées | 29 Tableau 3.5 Emploi Répartition (en %) des femmes par le fait qu'elles ont ou non un emploi et par durée de l'emploi, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 A travaillé au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête Caractéristique socio-démographique Travaille actuellement Ne travaille pas actuellement N'a pas travaillé au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête ND/NSP Total Effectif Âge 15-19 12,6 0,8 86,5 0,1 100,0 3 295 20-24 19,1 1,2 79,7 0,0 100,0 3 011 25-29 21,5 1,9 76,6 0,0 100,0 2 584 30-34 22,0 1,4 76,6 0,0 100,0 2 245 35-39 24,0 1,1 74,9 0,0 100,0 2 055 40-44 24,7 0,5 74,8 0,0 100,0 1 921 45-49 22,6 0,7 76,6 0,1 100,0 1 687 État matrimonial Célibataire 23,7 1,5 74,7 0,0 100,0 7 074 Mariée 15,6 0,7 83,7 0,0 100,0 8 782 Divorcée/séparée/veuve 36,3 1,8 61,8 0,0 100,0 942 Nombre d'enfants vivants 0 22,7 1,6 75,7 0,0 100,0 8 217 1-2 20,7 1,0 78,4 0,0 100,0 3 573 3-4 16,1 0,8 83,2 0,0 100,0 2 817 5+ 15,1 0,3 84,6 0,1 100,0 2 190 Milieu de résidence Urbain 21,8 1,3 76,9 0,0 100,0 10 159 Rural 17,7 0,8 81,4 0,1 100,0 6 639 Niveau d'instruction Aucune instruction 18,5 0,9 80,6 0,0 100,0 8 406 Primaire 18,2 1,6 80,0 0,1 100,0 3 317 Secondaire et plus 24,2 1,2 74,6 0,0 100,0 5 075 Quintile de bien-être Le plus pauvre 23,4 0,7 75,8 0,1 100,0 2 959 Second 15,3 1,1 83,5 0,0 100,0 3 145 Moyen 17,5 1,6 80,8 0,1 100,0 3 380 Quatrième 18,1 1,2 80,7 0,0 100,0 3 600 Le plus riche 26,1 0,9 72,9 0,0 100,0 3 714 Ensemble 20,2 1,1 78,7 0,0 100,0 16 798 Au tableau 3.6 figure les résultats concernant le type d’occupation des femmes ayant eu un emploi au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête. Dans 28 % des cas, ces femmes exerçaient des travaux manuels qualifiés ; en particulier, plus de deux femmes sur cinq ayant un niveau primaire (45 %), plus d’un tiers des femmes célibataires (34 %) et de celles résidant en milieu urbain (34 %) exerçaient ce type d’activité. En outre, on constate qu’un peu plus d’un quart des femmes étaient occupées dans l’agriculture. En particulier, 82 % de celles vivant dans les ménages les plus pauvres, 72 % de celles vivant en milieu rural, plus de la moitié de celles ayant au moins 5 enfants (55 %) et près de la moitié de celles sans instruction (49 %) travaillaient dans ce secteur. Environ une femme sur sept travaillait comme cadre/technicien administratif : il s’agit principalement des femmes ayant un niveau secondaire ou plus et de celles vivant dans les ménages les plus riches (respectivement, 39 % et 36 %). Dans 9 % des cas, les femmes ont déclaré travailler comme employée cette activité étant plus fréquente en milieu urbain (13 % contre 1 % en rural), parmi les femmes de niveau secondaire ou plus (21 %) et parmi celles des ménages aisés (12 % pour le quatrième quintile et 19 % pour le plus riche). Les femmes qui travaillent dans les « Ventes et Services » représentent 6 % des femmes actives ou l’ayant été et celles qui sont occupées à des travaux non qualifiés représentent 4 %. Enfin, une femme sur dix exerçait des travaux domestiques et cette proportion est particulièrement élevée chez les femmes en rupture d’union (25 %) ; on note également que 14 % des jeunes filles de 15-19 ans et 16 % des femmes ayant un niveau primaire exerçaient ce type d’activité. 30 | Caractéristiques des Femmes Enquêtées Tableau 3.6 Occupation Répartition (en %) des femmes ayant ou ayant eu un emploi au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête par type d'occupation, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Caractéristique socio-démographique Cadre/ technicien/ administratif Employé Ventes et services Travail manuel qualifié Travail manuel non qualifié Travaux domestiques Agriculture ND Total Effectif Âge 15-19 2,1 2,0 2,7 27,9 6,6 14,2 43,2 1,3 100,0 442 20-24 7,1 5,3 5,6 39,1 3,4 10,0 28,7 0,8 100,0 611 25-29 15,7 9,8 5,9 31,6 3,9 8,4 23,9 0,7 100,0 606 30-34 15,5 11,4 8,4 29,9 3,6 8,0 21,4 1,9 100,0 525 35-39 19,4 16,5 6,2 22,8 4,5 10,5 19,0 1,1 100,0 515 40-44 26,9 9,9 6,6 20,4 4,5 9,4 22,1 0,2 100,0 484 45-49 20,6 7,9 8,0 15,2 5,1 11,6 30,8 0,7 100,0 393 État matrimonial Célibataire 11,6 8,4 5,3 34,1 4,6 9,8 25,3 0,9 100,0 1 785 Mariée 20,9 10,8 5,9 22,0 2,8 6,8 29,6 1,2 100,0 1 432 Divorcée/séparée/veuve 9,4 5,5 12,0 17,4 9,8 24,7 20,9 0,2 100,0 360 Nombre d'enfants vivants 0 12,6 9,0 5,5 32,6 4,6 10,0 24,8 0,9 100,0 1 996 1-2 24,2 12,5 5,7 23,2 4,3 9,5 19,5 1,2 100,0 772 3-4 18,9 8,4 9,0 21,7 3,9 12,2 25,2 0,7 100,0 474 5+ 3,5 2,6 7,8 16,3 4,0 9,6 55,4 0,9 100,0 336 Milieu de résidence Urbain 21,1 13,2 8,7 33,8 6,0 13,6 2,8 0,9 100,0 2 345 Rural 3,8 1,3 1,4 15,8 1,3 3,6 71,8 1,1 100,0 1 233 Niveau d'instruction Aucune instruction 1,6 1,4 4,6 23,4 5,3 14,1 48,7 1,0 100,0 1 630 Primaire 2,7 4,1 6,1 44,6 5,5 15,9 20,1 1,0 100,0 658 Secondaire ou plus 38,5 21,3 8,3 24,2 2,7 2,1 1,8 0,9 100,0 1 290 Quintile de bien-être Le plus pauvre 1,5 0,6 0,7 10,4 1,6 1,7 82,4 1,0 100,0 713 Second 3,4 1,7 4,0 21,2 4,6 10,1 54,0 1,0 100,0 517 Moyen 8,4 5,4 8,0 40,9 10,0 15,1 11,3 0,8 100,0 646 Quatrième 14,2 12,3 9,3 45,6 6,3 10,5 1,0 0,8 100,0 695 Le plus riche 35,7 19,0 7,9 22,0 1,3 12,7 0,4 1,1 100,0 1 005 Ensemble 15,1 9,1 6,2 27,6 4,4 10,1 26,6 1,0 100,0 3 578 Les résultats présentés au tableau 3.7 présentent certaines caractéristiques de l’emploi des femmes, à savoir le type de revenu, le type d’employeur et la régularité du travail. On remarque, en premier lieu, que plus des trois quarts des femmes qui exercent une activité ou qui en ont exercé une travaillent pour de l’argent (76 %), c’est même le cas de 95 % des femmes qui travaillent hors du secteur agricole. À l’opposé, dans 16 % des cas, les femmes qui travaillent ne sont pas rémunérées. C’est essentiellement quand le travail est un travail agricole que les femmes ne sont pas rémunérées (54 % contre 3 %). Dans ce secteur d’activité, les femmes sont payées en nature seulement. En outre, on note que dans plus de la moitié des cas (58 %) , les femmes travaillent pour une personne qui n’appartient pas à la famille. Cependant, quand les femmes travaillent dans l’agriculture, elles travaillent presque exclusivement pour un membre de la famille (58 %). En outre, plus d’une femme sur cinq travaille à son propre compte. En ce qui concerne la régularité du travail, les résultats montrent que plus de la moitié des femmes ont un travail annuel ; cela dit, quand elles sont employées dans l’agriculture, les femmes travaillent de manière saisonnière (57 %). Caractéristiques des Femmes Enquêtées | 31 Tableau 3.7 Type d'emploi Répartition (en %) des femmes ayant ou ayant eu un emploi au cours des 12 mois précédant l'enquête par type de revenus type d'employeur et régularité de l'emploi, selon le type de l'emploi (agricole ou non-agricole), EPSF Maroc 2003-04 Caractéristique de l'emploi Travail agricole Travail non agricole ND Total Type de revenu Argent seulement 24,9 94,6 (70,3) 75,9 Argent et en nature 4,4 2,2 (0,0) 2,8 En nature seulement 16,3 0,5 (0,0) 4,7 Sans rémunération 54,0 2,5 (10,7) 16,3 ND 0,4 0,1 (18,9) 0,4 Total 100,0 100,0 (100,0) 100,0 Type d'employeur Travaille pour un membre de la famille 57,8 4,3 (8,4) 18,6 Travaille pour quelqu'un d'autre que la famille 26,0 69,9 (67,0) 58,2 Travaille à son propre compte 16,1 25,3 (5,7) 22,7 ND 0,2 0,4 (18,9) 0,5 Total 100,0 100,0 (100,0) 100,0 Régularité du travail Annuel 28,0 69,2 (57,7) 58,1 Saisonnier 57,3 9,9 (17,3) 22,5 Occasionnel 14,1 20,9 (6,0) 18,9 ND 0,6 0,1 (18,9) 0,4 Total 100,0 100,0 (100,0) 100,0 Effectif 950 2 593 34 3 578 Note: Le total comprend les femmes dont l'information sur le type d'emploi est manquante ( ) Basé sur un faible nombre de cas non pondérés 3.4 STATUT DE LA FEMME Les constructions culturelles liées au genre et à la sexualité définissent le rôle des hommes et des femmes dans la société et ont un impact très important sur leur comportement. L’incorporation de la dimension genre est désormais nécessaire pour assurer la réussite de tout programme dans le domaine de la santé et de la population. À l’EPS, le pouvoir de décision de la femme au sein du ménage, son droit à disposer de l’argent gagné et son opinion concernant l’adhésion ou le rejet de certains rôles traditionnels ont été choisi comme critère d’évaluation du statut de la femme au Maroc. Les résultats sont présentés dans cette partie. 3.4.1 Décision de l'utilisation du revenu et contribution aux dépenses du ménage Décision de l’utilisation du revenu Le pouvoir de décision concernant l'utilisation du revenu de la femme est considéré comme l’un des indicateurs du statut de la femme. En effet, il permet de mesurer son niveau d’autonomie financière. Pour en obtenir une évaluation, on a demandé, au cours de l’enquête, aux femmes qui avaient travaillé au cours des 12 derniers mois et qui avaient gagné de l’argent, qui décidait de l’utilisation de cet argent. Les résultats montrent que plus des trois-quarts des femmes (76 %) décident seules de l’utilisation de l’argent qu’elles gagnent. En outre, dans 15 % des cas, on constate que cette décision est prise conjointement avec le mari ou avec quelqu’un d’autre et dans 9 % des cas, la femme n’est pas impliquée dans la décision (tableau 3.8). 32 | Caractéristiques des Femmes Enquêtées Tableau 3.8 Décision de l'utilisation du revenu et contribution aux dépenses du ménage Répartition (en %) des femmes travaillant ou ayant travaillé au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête et qui gagnent de l'argent en fonction de la personne qui décide de son utilisation et de la proportion dépensée pour les charges du ménage, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Décision sur l'utilisation des revenus Dépenses du ménage couvertes par les gains Caractéristique socio-démographique Enquêtée toute seule Conjointe- ment avec quelqu'un d'autre1 Autre personne décide seule2 ND Total Pratique- ment aucune Moins de la moitié Au moins la moitié Toutes ND Total Effectif Âge 15-19 49,1 15,5 34,7 0,6 100,0 17,1 10,3 33,6 39,0 0,0 100,0 287 20-24 71,9 13,3 14,8 0,0 100,0 19,0 18,0 36,3 26,7 0,0 100,0 469 25-29 83,9 10,1 6,0 0,0 100,0 20,9 15,5 39,6 24,0 0,0 100,0 480 30-34 84,9 11,3 3,8 0,0 100,0 16,6 18,7 28,8 35,9 0,0 100,0 424 35-39 77,1 19,9 3,0 0,0 100,0 11,0 11,8 36,7 40,4 0,2 100,0 442 40-44 75,4 20,9 3,7 0,0 100,0 6,4 7,1 31,7 54,8 0,0 100,0 399 45-49 79,6 16,5 3,6 0,4 100,0 2,9 5,9 28,8 62,4 0,0 100,0 311 État matrimonial Célibataire 75,3 10,4 14,1 0,1 100,0 18,9 17,8 37,9 25,4 0,0 100,0 1 434 Mariée 70,6 25,1 4,1 0,1 100,0 8,8 9,0 33,9 48,3 0,0 100,0 1 050 Divorcée/séparée/veuve 93,9 3,8 2,3 0,0 100,0 8,5 5,0 17,8 68,5 0,2 100,0 329 Nombre d'enfants vivants 0 75,8 11,2 13,0 0,1 100,0 18,8 17,6 37,9 25,8 0,0 100,0 1 608 1-2 77,5 19,6 2,9 0,0 100,0 9,6 9,4 32,6 48,5 0,0 100,0 644 3-4 73,5 23,5 2,6 0,3 100,0 5,3 5,1 27,7 61,6 0,2 100,0 374 5+ 74,3 17,3 8,5 0,0 100,0 4,6 2,2 18,6 74,6 0,0 100,0 186 Milieu de résidence Urbain 78,7 14,0 7,2 0,1 100,0 14,5 14,0 34,5 37,0 0,0 100,0 2 281 Rural 63,2 20,0 16,8 0,0 100,0 11,6 9,0 32,0 47,2 0,1 100,0 532 Niveau d'instruction Aucune instruction 72,2 13,7 14,1 0,0 100,0 9,9 5,2 29,0 55,7 0,1 100,0 1 021 Primaire 71,9 14,5 13,0 0,6 100,0 12,0 13,2 33,0 41,8 0,0 100,0 545 Secondaire ou plus 80,3 16,7 3,0 0,0 100,0 18,1 19,3 38,6 24,0 0,0 100,0 1 246 Quintile de bien-être Le plus pauvre 55,4 24,7 19,9 0,0 100,0 7,6 4,3 33,2 54,6 0,3 100,0 257 Second 69,9 13,7 16,4 0,0 100,0 9,5 6,8 28,6 55,0 0,0 100,0 301 Moyen 76,5 14,0 9,5 0,0 100,0 12,4 9,4 30,3 47,9 0,0 100,0 591 Quatrième 82,0 12,0 6,0 0,0 100,0 12,0 13,7 37,1 37,1 0,0 100,0 682 Le plus riche 78,1 16,0 5,6 0,3 100,0 19,2 18,9 36,0 25,8 0,0 100,0 981 Ensemble 75,8 15,1 9,0 0,1 100,0 13,9 13,0 34,0 39,0 0,0 100,0 2 812 1 En commun avec le conjoint ou quelqu'un d'autre. 2 Y compris le conjoint. Les résultats selon les différentes variables sociodémographiques font apparaître certaines disparités (graphique 3.2). On constate tout d’abord selon l’âge que les jeunes femmes de 15-19 ans et, dans une moindre mesure celles de 20-24 ans, sont celles qui décident le moins fréquemment seules de l’utilisation de l’argent qu’elles gagnent (respectivement, 49 % et 72 %). En fonction de leur statut matrimonial, les femmes n’ont pas le même niveau d’implication dans la décision d’utilisation de l’argent gagné : en effet, ce sont les femmes en rupture d’union (94 %) qui décident le plus fréquemment seules de la façon dont sera dépensé l’argent gagné. À l’opposé, les femmes mariées sont celles qui ont le moins d’autonomie : (71 %) décident seules mais, dans une proportion relativement élevée (25 %), ces femmes décident avec leur mari ou avec quelqu’un d’autre. En ce qui concerne les célibataires, on note que les trois-quarts décident seules et que dans 10 % des cas, elles décident avec quelqu’un d’autre et dans 14 % des cas, c’est quelqu’un d’autre seul qui décide pour elle. Les résultats selon le nombre d’enfants qui sont influencés par l’âge ne font pas apparaître d’écarts très importants, tout au plus peut-on souligner que 13 % des femmes sans enfants, qui sont probablement aussi les plus jeunes, laissent quelqu’un d’autre décider de la façon d’utiliser l’argent qu’elles gagnent. Caractéristiques des Femmes Enquêtées | 33 Selon le milieu de résidence, on constate que les femmes du milieu urbain disposent d’un plus grand pouvoir de décision concernant l’argent qu’elles gagnent puisque 79 % contre 63 % en rural ont déclaré décider de la manière dont elles utilisaient leur argent. Dans les régions, il y a aussi des écarts : celles de Gharb-Chrarda-Bni Hssen (63 %), celle de Doukkala-Abda (68 %) se caractérisent par les proportions les plus faibles de femmes qui décident seules de l’utilisation de l’argent qu’elles gagnent. À l’opposé, les femmes de la région de Marrakech-Tensift-Haouz sont celles qui disposent le plus fréquemment d’autonomie quant à la façon d’utiliser leur argent (données non présentés). Les résultats selon le niveau d’instruction révèlent aussi des différences. Il semble que plus les femmes sont instruites, plus elles décident seules ou conjointement avec quelqu’un d’autre : en effet seulement 3 % des femmes ayant un niveau d’instruction secondaire ou plus laissent à quelqu’un d’autre la décision d’utiliser l’argent qu’elles gagnent contre 14 % quand les femmes n’ont pas d’instruction et 13 % quand elles ont un niveau d’instruction primaire. Contribution aux dépenses du ménage Dans le partage traditionnel des rôles, c’est à l’homme que revient la responsabilité de pourvoir économiquement aux besoins du ménage. À partir du moment où les revenus des femmes jouent un rôle dans l’économie du ménage, leur contribution économique devient effective. Durant l’enquête, pour évaluer l’importance de cette contribution économique des femmes dans la vie du ménage, on a posé aux enquêtées ayant effectué un travail rémunéré au cours des 12 derniers mois la question suivante : « En général, quelle part des dépenses du ménage est payée par ce que vous gagnez : Presque rien ; Moins de la moitié ; À peu près la moitié ; Plus de la moitié ; La totalité ; Rien, tout son revenu est gradé ». Dans l’ensemble, 39 % des femmes ont déclaré que la totalité des dépenses de leur ménage ont été couvertes par leurs revenus (tableau 3.8). En outre, dans 34 % des cas, les femmes ont affecté leurs revenus pour payer au moins la moitié des dépenses du ménage. Cela signifie que pratiquement les trois-quarts des femmes (73 %) utilisent leurs revenus pour couvrir une grande partie des dépenses du ménage. À l’opposé, dans 13 % des cas, moins de la moitié des dépenses du ménage sont payées par les revenus de la femme et dans 14 % des cas, les femmes n’ont pas ou peu contribué aux dépenses du ménage. Graphique 3.2 Répartition des femmes ayant effectué un travail rémunéré au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, selon la personne qui décide de l’utilisation des revenus EPSF Maroc 2003-04 Célibataire Mariée En rupture d'union Urbain Rural Aucune Primaire Secondaire ou plus 0 20 40 60 80 100 Pourcentage Personne qui décide de l'utilisation des revenus Enquêtée seule Avec quelqu'un d'autre Quelqu'un d'autre 34 | Caractéristiques des Femmes Enquêtées Les résultats selon les caractéristiques socio-démographiques font apparaître des disparités. On constate tout d’abord selon l’âge que la proportion de femmes qui couvrent tout ou, au moins, la moitié de des dépenses du ménage augmente avec l’âge : de 63 % à 20-24 ans, la proportion atteint 91 % à 45-49 ans. Avec une proportion de 73 %, le cas particulier du groupe d’âges 15-19 ans mérite d’être expliqué. Ce sont, semble-t-il, des jeunes filles vivant seules en ménages isolés ou qui prennent en charge un ou plusieurs membres de la famille souvent âgés ou incapables d’exercer un travail. Selon le statut matrimonial, on constate que les proportions de femmes qui couvrent tout ou, au moins, la moitié des dépenses pour assurer le fonctionnement du ménage sont plus élevés parmi les femmes mariées et en rupture d’union que parmi les célibataires (respectivement, 82 % et 86 % contre 63 %). Par ailleurs, on constate que la part des dépenses du ménage payées par les femmes avec leurs revenus augmente en fonction du nombre d’enfants: 26 % des femmes sans enfant couvrent toutes les dépenses du ménage contre 49 % de celles qui en ont 1 ou 2 et 75 % de celles qui en ont au moins 5. Ces variations sont assez similaires à celle constatée selon l’état matrimonial : En fait, on peut considérer que les femmes sans enfant se comportent en matière de contribution aux charges du ménage comme les célibataires. Par contre, il est fort possible que les femmes qui ont au moins 5 enfants soient également les plus âgées et par conséquent celles qui sont le plus fréquemment en rupture d’union et donc à la tête d’un ménage (graphique 3.3). En ce qui concerne le milieu de résidence, il ne semble pas que le niveau d’implication économique des femmes dans le ménage soit très différent : tout au plus peut-on souligner que les femmes du milieu rural sont proportionnellement un peu plus nombreuses que celles du milieu urbain à consacrer leurs revenus pour payer toutes ou une partie des dépenses du ménage (79 % contre 72 %). Graphique 3.3 Répartition des femmes ayant effectué un travail rémunéré au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête selon la part des dépenses du ménage couvertes par leur revenu EPSF Maroc 2003-04 Célibataire Mariée En rupture d'union Urbain Rural Aucune Primaire Secondaire ou plus 0 20 40 60 80 100 Pourcentage Part des dépenses couvertes par le revenu de la femme Rien Moins de la moitié Au moins la moitié Tout Caractéristiques des Femmes Enquêtées | 35 Par ailleurs, selon le niveau d’instruction, il semble que plus les femmes sont instruites, moins elles consacrent leurs revenus pour s’acquitter de toutes les dépenses du ménage : 56 % des femmes sans instruction ont déclaré s’acquitter de toutes les dépense du ménage avec leurs revenus contre 42 % des femmes ayant un niveau primaire et seulement 24 % de celles ayant au moins un niveau secondaire. Par contre, quand il s’agit de participer en prenant en charge moins de la moitié des dépenses ou au moins la moitié, la tendance est différente et les femmes instruites sont proportionnellement plus nombreuses que les autres à participer financièrement aux frais de ménage. 3.4.2 Contrôle du revenu des femmes Le tableau 3.9 présente la répartition des femmes qui gagnent de l’argent selon la personne qui décide de son utilisation et selon la part des dépenses du ménage qui est couverte par le revenu de la femme. Les résultats sont présentés selon l’état matrimonial de la femme. On constate tout d’abord que parmi les femmes en union, 71 % décident seules de l’utilisation de leurs gains, dans 24 % des cas, elles décident avec leur mari ; dans 1 % des cas, les femmes ont décidé avec quelqu’un ; une très faible proportion (moins d’un pour cent) n’est pas impliquée dans la décision et enfin 3 % des femmes en union ont déclaré que c’est le mari seul qui décide. Par comparaison, parmi les femmes qui ne sont pas en union, une proportion légèrement supérieure à celle en union (79 % contre 71 %) décide seule de l’utilisation de leurs gains. Cependant, on remarque que dans 12 % des cas, les femmes qui ne sont pas en union ont laissé quelqu’un d’autre décider de la façon utiliser leur argent. D’autre part, les résultats montrent que quel que soit l’état matrimonial, quand les femmes n’affectent rien ou presque rien de leurs revenus aux dépenses du ménage, la quasi-totalité décide seule de l’utilisation de ses gains (93 % pour les femmes en union et 96 % pour celles qui ne le sont pas). Par contre, parmi les femmes en union qui couvrent toutes les dépenses du ménage avec leurs gains, on constate que dans 25 % des cas, le mari est associé à la décision d’utilisation de cet argent ; parmi les femmes qui ne sont pas union, on constate la même situation, sauf que dans ce cas, ce n’est pas le mari mais quelqu’un d’autre qui est impliqué dans la décision (10 %) et dans 24 % des cas, la décision est prise par quelqu’un d’autre seul. Ces résultats montrent que plus la femme contribue financièrement aux dépenses du ménage et plus la décision d’utilisation de ses revenus est une décision conjointe, avec son mari quand elle est mariée et avec quelqu’un d’autre quand elle ne l’est pas. Tableau 3.9 Contrôle du revenu des femmes Répartition (en %) des femmes qui gagnent de l'argent pour leur travail ou qui en ont gagné au cours des 12 derniers mois en fonction de la personne qui décide de son utilisation et en fonction de l'état matrimonial, selon la proportion dépensée pour les charges du ménage, EPSF Maroc 2003-04 Mariées Non mariées1 Contribution aux dépenses du ménage Elle- même Avec mari Avec quelqu'un d'autre Mari seul Quelqu'un d'autre seul ND Total Effectif Elle- même Avec quelqu'un d'autre Quelqu'un d'autre seul ND Total Effectif2 Pratiquement aucune 93,0 3,2 1,8 0,9 1,1 0,0 100,0 93 96,3 2,1 1,6 0,0 100,0 299 Moins de la moitié 86,2 12,2 0,0 1,6 0,0 0,0 100,0 95 92,4 3,8 3,7 0,0 100,0 272 Au moins la moitié 64,2 30,8 1,6 2,5 0,9 0,0 100,0 356 76,3 14,3 9,2 0,3 100,0 601 Toute 68,2 24,8 1,3 4,7 0,8 0,2 100,0 507 66,3 10,0 23,6 0,0 100,0 589 Ensemble 70,6 23,8 1,3 3,3 0,8 0,1 100,0 1 050 78,8 9,2 11,9 0,1 100,0 1 763 1 Femmes célibataires divorcées séparées ou veuves. 2 Comprend un cas non déclaré. 3.4.3 Participation des femmes en ce qui concerne certaines prises de décision dans le ménage Pour évaluer le rôle et le niveau d’implication des femmes dans les prises de décision au niveau du ménage, on a posé à toutes les femmes des questions pour savoir qui de l’enquêtée ou de quelqu’un 36 | Caractéristiques des Femmes Enquêtées d’autre avait le dernier mot dans certaines décisions. Les résultats sont présentés au tableau 3.10, selon l’état matrimonial de la femme. Dans l’ensemble, mis à part la préparation des repas quotidiens pour lesquels 63 % des femmes mariées ont déclaré décidé seules, les décisions dans le ménage sont prises conjointement avec le mari ; dans 3 % des cas la décision est prise, par le mari seul ; concernant les propres soins de santé de l’enquêtée, deux femmes sur cinq (40 %) ont déclaré avoir décidé avec leur mari mais dans 33 % des cas, c’est le mari seul qui a eu le dernier mot. Quand il s’agit des visites à la famille ou aux proches, seulement 9 % des femmes ont déclaré avoir décidé elles-mêmes ; par contre, 48 % ont décidé conjointement avec leur mari, mais dans 29 % des cas, le dernier mot est revenu au mari (tableau 3.10 et graphique 3.4). Tableau 3.10 Participation des femmes dans la prise de décision Répartition (en %) des femmes en fonction de la personne qui a le dernier mot pour certaines prises de décision, selon l'état matrimonial et le type de décision, EPSF Maroc 2003-04 Mariées Non mariées1 Type de décision Enquêtée elle- même Avec son mari Avec quel- qu'un d'autre Mari seul Quel- qu'un d'autre seul Aucune décision prise/ NA Total Effectif Enquêtée elle- même Avec quel- qu'un d'autre Quel- qu'un d'autre seul Aucune décision prise/ NA ND Total Effectif Propres soins de santé 12,1 40,3 4,1 33,1 10,2 0,2 100,0 8 782 12,1 14,1 73,4 0,3 0,1 100,0 8 016 Achats importants pour le ménage 8,7 41,6 4,1 33,7 12,0 0,0 100,0 8 782 8,2 17,1 74,5 0,1 0,1 100,0 8 016 Achats quotidiens pour le ménage 15,4 33,5 3,6 34,4 13,0 0,0 100,0 8 782 8,4 13,0 78,3 0,2 0,1 100,0 8 016 Visites à la famille ou aux proches 8,6 47,7 5,8 28,8 8,8 0,2 100,0 8 782 11,7 21,6 66,2 0,4 0,1 100,0 8 016 Préparation quotidienne des repas 62,9 10,7 15,2 3,3 7,8 0,0 100,0 8 782 15,9 28,9 54,7 0,3 0,1 100,0 8 016 1 Femmes célibataires, divorcées, séparées ou veuves. Graphique 3.4 Répartition des femmes mariées selon la personne qui a le dernier mot concernant certaines prises de décisions EPSF Maroc 2003-04 Propres soins de santé Gros achats pour le ménage Achats quotidiens du ménage Visites à la famille/aux proches Préparation quotidienne du repas 0 20 40 60 80 100 Pourcentage Personne qui a le dernier mot Enquêtée Avec son mari Avec quelqu'un d'autre Mari seul Quelqu'un d'autre seul Caractéristiques des Femmes Enquêtées | 37 En ce qui concerne les femmes qui ne sont pas en union, on constate que, mis à part la préparation des repas quotidiens et les visites à la famille, dans les trois-quarts des cas, les décisions sont prises par une autre personne seule. Plus des trois-quarts des femmes qui ne sont pas en union (78 %) ont déclaré que la décision concernant les achats quotidiens du ménage était prise par une autre personne seule. De même, dans 66 % des cas, c’est une autre personne seule qui a le dernier mot en ce qui concerne les visites à la famille ou aux proches. Le tableau 3.11 présente la répartition de toutes les femmes selon leur niveau d’implication dans certaines prises de décision au niveau du ménage par caractéristiques socio-démographiques. Il faut tout d’abord souligner qu’un quart des femmes (25 %) ont déclaré ne participer à aucune prise de décision ; Il s’agit surtout des jeunes filles de 15-19 ans (55 %), des célibataires (47 %), des femmes sans enfant (43 %). À l’opposé, un peu moins d’un tiers des femmes (30 %) participent, seules ou conjointement avec quelqu’un d’autre, à toutes les prises de décision ; on constate que plus la femme avance en âge, plus elle est sollicitée : on remarque cependant que c’est dans la décision concernant la préparation du repas Tableau 3.11 Participation des femmes dans la prises de décision selon certaines caractéristiques socio-démographiques Pourcentage de femmes qui déclarent avoir le dernier mot seule ou en commun avec quelqu'un pour certaines prises de décision, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Décide seule ou en commun avec quelqu'un de : Caractéristique socio-démographique Propres soins de santé Achats importants pour le ménage Achats quotidiens pour le ménage Visites à la famille ou aux proches Préparation quotidienne des repas Toutes les décisions citées Aucune des décisions citées Effectif de femmes Âge 15-19 13,6 13,6 10,4 22,2 35,0 7,2 55,3 3 295 20-24 27,3 26,8 22,2 34,6 55,9 17,0 34,8 3 011 25-29 39,9 39,4 36,3 47,0 69,1 26,9 22,2 2 584 30-34 51,9 48,9 46,4 57,6 80,0 38,0 13,3 2 245 35-39 60,4 56,4 54,5 64,8 83,8 45,1 10,2 2 055 40-44 64,6 62,2 60,2 69,6 89,7 50,6 5,8 1 921 45-49 66,1 63,6 62,7 69,7 90,7 52,6 5,5 1 687 État matrimonial Célibataire 20,7 20,3 16,1 28,4 40,5 10,9 46,7 7 074 Mariée 56,5 54,3 52,5 62,2 88,8 43,1 8,2 8 782 Divorcée/séparée/veuve 67,3 62,8 61,4 70,1 77,3 56,0 14,2 942 Nombre d'enfants vivants 0 24,1 23,7 19,4 31,6 45,6 14,1 42,6 8 217 1-2 57,4 55,2 52,4 62,6 84,4 42,8 10,9 3 573 3-4 62,4 59,5 58,5 66,9 92,8 49,4 5,1 2 817 5+ 58,3 55,1 55,0 64,1 92,2 46,0 5,4 2 190 Milieu de résidence Urbain 49,0 48,1 45,0 54,3 65,4 35,5 24,9 10 159 Rural 31,4 28,8 26,5 39,3 71,5 22,2 24,5 6 639 Niveau d'instruction Aucune instruction 43,7 40,5 39,3 49,9 77,6 32,7 18,2 8 406 Primaire 38,9 38,2 35,3 44,6 65,7 27,8 27,2 3 317 Secondaire ou plus 37,4 38,6 33,3 45,0 52,1 25,4 36,4 4 189 Emploi Ne travaille pas actuellement 38,9 37,5 35,2 45,9 68,8 28,3 25,4 13 399 Travail payé 60,3 58,5 52,9 62,2 61,9 41,9 22,0 2 651 Travail non payé 33,5 29,8 27,8 43,6 72,4 23,7 22,3 724 ND 42,2 42,2 42,2 53,2 67,4 42,2 25,2 24 Quintile de bien-être Le plus pauvre 30,4 27,3 25,7 40,6 72,5 22,0 23,6 2 959 Second 35,4 32,8 30,1 40,8 70,3 25,0 25,0 3 145 Moyen 44,7 42,7 41,3 48,5 70,5 33,2 23,9 3 380 Quatrième 46,3 45,8 42,5 52,2 64,0 33,2 25,8 3 600 Le plus riche 50,5 50,2 45,6 57,2 63,4 35,8 25,1 3 714 Ensemble 42,1 40,5 37,7 48,4 67,8 30,3 24,7 16 798 38 | Caractéristiques des Femmes Enquêtées quotidien, tâche traditionnellement dévolue aux femmes, qu’elle est le plus impliquée (plus de 80 % à partir de 35 ans). Par comparaison, en ce qui concerne ses propres soins de santé, la proportion de femmes de 40-44 ans qui ont le dernier mot n’est que de 65 % ; dans ce même groupe d’âges, on constate que 60 % décident seules ou conjointement avec quelqu’un d’autre pour tout ce qui concerne les achats quotidiens contre seulement 36 % à 25-29 ans. Les résultats selon l’état matrimonial montrent que les femmes en rupture d’union (56 %) sont plus fréquemment impliquées dans les prises de décisions que les femmes en union (43 %) et surtout que les célibataires (11 %). Ce résultat peut s’expliquer par la situation des femmes qui, n’étant plus en union, sont probablement chefs de ménages, avec éventuellement des enfants à charge. Les femmes célibataires qui vivent éventuellement avec leurs parents et/proches ne sont pas aussi impliquées dans la prise de décision ; quant aux femmes en union, les résultats des tableaux précédents ont montré qu’il était relativement fréquent que le dernier mot revienne au mari. Le niveau de participation des femmes dans la prise de décision croît avec le nombre d'enfants vivants, résultat qui paraît cohérent avec les résultats précédents. Selon le milieu de résidence, on remarque que la proportion de femmes associées à toutes les décisions citées est plus élevée en urbain qu’en rural (36 % contre 22 %). Cela est vrai quelle que soit la décision sauf en matière de nourriture à préparer pour la journée. Par contre en ce qui concerne le niveau d'instruction, on remarque, paradoxalement, que ce sont les femmes sans instruction qui sont les plus fréquemment impliquées dans les prises de décisions (33 % contre 28 % pour le niveau d’instruction primaire et 25 % pour le secondaire ou plus), cela quelle que soit la décision. Selon les régions, on note certaines disparités : c’est dans la région de Laayoune-Boujdou-Sakia Al Hamra qu’on constate la proportion la plus élevée de femmes qui ont déclaré avoir le dernier mot, seules ou de manière conjointe, dans toutes les décisions citées (66 %). Dans cette région, 75 % des femmes décident en dernier ressort en ce qui concerne leurs propres soins de santé. À l’opposé, c’est dans les régions de Chaouia-Ouardigha (20 %) et de Doukkala-Abda (21 %) que les proportions de femmes qui ont déclaré décider en dernier ressort sont les plus faibles (voir Annexe D). Selon l'emploi, on note que ce sont les femmes qui exercent un travail payé qui participent le plus à la prise de décision (sauf en matière de préparation des repas). Quelle que soit la décision, leur proportion avoisine pratiquement 60 %. 3.5 OPINION DES FEMMES SUR LA VIOLENCE CONJUGALE Au cours de l’enquête, on a demandé aux femmes si elles pensaient que pour certaines raisons qui étaient citées, il était justifié qu’un homme batte son épouse ou partenaire. Le tableau 3.12 présente les pourcentages de femmes qui sont d’accord avec certaines raisons justifiant qu’un mari batte sa femme. Ces résultats sont présentés en fonction de certaines caractéristiques socio-démographiques. Globalement, près des deux tiers (64 %) des femmes sont d’accord avec au moins l’une des raisons citées et à l’opposé, un peu moins de quatre femmes sur dix n’approuvent pas du tout ce type de comportement. Il semble donc selon ces résultats qu’une grande partie des femmes marocaines adhèrent toujours à certaines normes traditionnelles selon lesquelles le rôle de la femme reste subordonné à celui de l’homme. La proportion de femmes qui approuve au moins une raison justifiant ce comportement du mari augmente à partir de 40 ans (65 % et 68 % à 45-49 ans) ; les femmes en union sont plus fréquemment d’accord avec cette opinion que les autres (68 % contre 65 % pour celles en rupture d’union et 58 % pour les célibataires). En milieu rural, les femmes ont déclaré plus fréquemment qu’en urbain approuver ce comportement du mari dans au moins une situation (82 % contre 52 %) ; de même, 79 % de celles sans instruction, 86 % de celles qui effectuent un travail non payé et 74 % des femmes qui ont le dernier mot dans seulement 1 ou 2 décisions approuvent ce comportement du mari vis-à-vis de sa femme pour au moins une des raisons citées. Caractéristiques des Femmes Enquêtées | 39 Dans environ la moitié des cas, les femmes pensent qu’il est justifié qu’un mari batte son épouse quand celle-ci discute ses opinions (51 %), quand elle sort sans le lui dire (50 %) et quand elle néglige les enfants (49 %). En outre, pour 43 % des femmes, ce comportement du mari est justifié quand la femme refuse les rapports sexuels avec lui. Brûler la nourriture ne justifie ce comportement que pour 24 % des femmes. Tableau 3.12 Opinion des femmes concernant le fait qu'un mari batte sa femme Pourcentage de femmes qui pensent qu'il est justifié que dans certaines circonstances un mari batte sa femme, selon certaines caractéristiques, socio-démographiques, EPSF Maroc 2003 Pense qu'il est justifié qu'un mari batte sa femme quand : Caractéristique socio-démographique Elle brûle la nourriture Elle discute ses opinions Elle sort sans le lui dire Elle néglige les enfants Elle refuse d'avoir des rapports sexuels avec lui D'accord avec au moins une des raisons mentionnées Effectif de femmes Âge 15-19 22,9 50,6 46,7 49,6 36,8 63,9 3 295 20-24 23,1 49,2 49,9 50,2 41,4 63,1 3 011 25-29 23,4 50,7 50,5 48,1 40,9 63,2 2 584 30-34 22,3 49,2 49,1 48,4 42,8 62,7 2 245 35-39 23,0 49,0 47,9 47,4 44,4 62,1 2 055 40-44 24,6 52,7 51,0 48,3 47,9 65,2 1 921 45-49 27,7 56,1 53,9 54,4 52,0 68,2 1 687 État matrimonial Célibataire 20,4 44,1 42,2 44,1 34,6 58,2 7 074 Mariée 25,7 55,9 55,0 53,4 48,5 68,3 8 782 Divorcée séparée veuve 28,9 53,3 54,0 51,6 51,3 64,9 942 Nombre d'enfants vivants 0 21,1 45,7 44,1 45,2 36,2 59,5 8 217 1-2 21,6 49,0 49,0 47,9 41,0 61,5 3 573 3-4 24,2 54,5 53,4 52,1 48,9 67,1 2 817 5+ 35,7 68,0 65,9 63,8 62,7 79,9 2 190 Milieu de résidence Urbain 12,4 37,9 34,6 35,9 30,3 52,1 10 159 Rural 40,8 70,5 72,4 70,0 61,9 81,9 6 639 Niveau d'instruction Aucune instruction 36,4 66,1 67,5 65,3 58,9 78,5 8 406 Primaire 19,5 52,0 49,6 49,3 40,6 65,9 3 317 Secondaire 6,0 27,7 22,6 25,7 19,3 42,0 4 189 Secondaire ou plus 1,1 9,8 6,5 10,6 9,4 20,8 886 Emploi Ne travaille pas actuellement 24,0 52,2 51,2 50,7 43,5 65,5 13 399 Travail payé 15,8 36,4 33,5 35,4 32,3 49,6 2 651 Travail non payé 46,5 76,0 76,9 75,3 68,7 85,7 724 ND * * * * * * 24 Nombre de décisions prises par la femme 0 25,8 50,1 48,4 48,9 40,3 63,1 4 154 1-2 29,3 59,9 59,0 59,2 50,9 73,5 5 537 3-4 16,2 47,2 43,1 43,2 39,1 60,3 2 023 5 18,7 42,8 42,8 41,4 37,5 55,4 5 084 Quintile de bien-être Le plus pauvre 49,6 76,9 78,9 76,2 67,8 86,9 2 959 Second 36,1 67,0 68,9 66,9 57,8 79,9 3 145 Moyen 20,4 53,3 51,8 51,3 45,5 67,4 3 380 Quatrième 12,7 38,9 35,0 36,3 30,9 54,1 3 600 Le plus riche 6,0 25,4 21,7 24,1 19,3 38,3 3 714 Ensemble 23,6 50,8 49,5 49,4 42,8 63,9 16 798 1 Soit seule ou en commun avec quelqu'un d'autre * Basé sur trop peu de cas non pondérés 40 | Caractéristiques des Femmes Enquêtées 3.6 ATTITUDE DES FEMMES ENVERS LE REFUS D'AVOIR DES RAPPORTS SEXUELS AVEC LEUR MARI Du fait des rôles impartis et des droits assignés à chaque genre dans la plupart des sociétés, il est généralement peu admis qu'une épouse refuse d'avoir des rapports sexuels avec son mari. Pour évaluer le rejet ou l'adhésion des femmes à ces normes traditionnelles, on leur a demandé si elles pensaient qu'il était justifié que pour certaines raisons citées, une femme refuse d'avoir des rapports sexuels avec son mari. Le tableau 3.13 présente les pourcentages de femmes non célibataires qui approuvent ou non certaines raisons justifiant qu'une femme refuse d'avoir des rapports sexuels avec son mari. Seulement 3 % des femmes sont en désaccord avec toutes les raisons citées et considèrent donc qu'en aucune circonstance, une femme peut refuser d'avoir des rapports sexuels avec son mari, ce qui dénote de nouveau une adhésion aux normes traditionnelles qui définissent les rôles respectifs de chaque genre. À l'oppose, pour 28 % des femmes, il est justifié qu'une femme refuse d'avoir des rapports sexuels avec son mari, cela quelle que soit la raison citée. Cette proportion ne varie pas de manière régulière avec l’âge de la femme. Les résultats selon Ie milieu de résidence font apparaître un léger écart (33 % en urbain contre 25 % en rural). En fonction du niveau d'instruction, on constate que ce sont les femmes les plus instruites qui approuvent Ie plus fréquemment I'opinion selon laquelle il est justifié, quelle que soit la raison citée, qu'une femme refuse d'avoir des rapports sexuels avec son mari (33 % contre 30 % pour Ie niveau primaire et 26 % pour celles sans instruction). Les résultats concernant l'emploi montrent que ce sont les femmes effectuant un travail payé qui sont, en proportion, les plus nombreuses à penser que Ie refus d'avoir des rapports sexuels avec son mari se justifie quelle que soit la raison (35 % contre 27 % parmi celles qui ne travaillent pas ou qui effectuent un travail non payé). Le nombre de décisions auxquelles la femme est associée semble influencer I'opinion de la femme de manière paradoxale puisque 29 % des femmes impliquées dans 5 décisions pensent qu'une femme peut refuser d'avoir des rapports sexuels avec son mari quelle qu'en soit la raison contre 35 % quand la femme n’a été impliquée dans aucune décision. En fonction des différentes raisons, on remarque que pour la quasi-majorité des femmes, (94 %), il est justifié qu'une femme refuse d'avoir des rapports sexuels avec son mari quand elle sait que celui-ci a contracté une infection sexuellement transmissible (1ST). En outre, dans 91 % des cas, les femmes admettent que cette attitude est justifiée quand la femme sait que son mari a des rapports sexuels avec d'autres femmes. Ces proportions sont élevées quelles que soient les caractéristiques socio- démographiques des femmes. En outre, pour plus de la moitié des femmes (59 %), il est admissible qu'une femme refuse d'avoir des rapports sexuels avec son mari quand elle n'en éprouve pas le désir ou qu'elle est fatiguée et dans 39 % des cas, cette attitude est justifiée quand la femme vient d'accoucher. Caractéristiques des Femmes Enquêtées | 41 Tableau 3.13 Opinion des femmes non-célibataires concernant le refus d'avoir des rapports sexuels avec le conjoint Pourcentage de femmes qui pensent qu'il est justifié que, dans certaines circonstances, une femme refuse d'avoir des rapports sexuels avec son mari, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003 Pense qu'il est justifié de refuser d'avoir des rapports sexuels avec son mari quand : Caractéristique socio-démographique Elle sait que son mari a une IST Elle sait que son mari a des rapports sexuels avec d'autres femmes Elle a accouché récemment Elle est fatigué ou n'est pas d'humeur D'accord avec toutes les raisons mentionnées N'est d'accord avec aucune des raisons mentionnées Effectif de femmes Âge 15-19 94,8 89,5 39,2 56,3 27,5 2,7 363 20-24 94,9 91,1 41,2 58,3 30,8 2,1 1 154 25-29 95,3 92,4 38,4 59,2 27,5 1,8 1 533 30-34 94,2 91,5 38,3 58,9 28,4 2,4 1 642 35-39 94,6 90,2 39,7 60,3 28,6 2,9 1 719 40-44 94,0 90,2 38,1 58,4 27,8 2,5 1 704 45-49 92,5 88,6 36,2 57,6 25,8 3,9 1 609 État matrimonial Mariée 94,3 90,8 38,4 58,8 27,9 2,5 8 782 Divorcée/séparée et veuve 93,8 88,4 39,6 58,4 29,3 3,4 942 Nombre d'enfants vivants 0 95,3 90,9 39,2 57,3 27,2 1,9 1 143 1-2 95,2 92,0 40,4 60,5 30,2 2,2 3 573 3-4 95,1 91,9 38,2 60,3 28,4 2,2 2 817 5+ 91,0 86,3 35,5 54,4 24,2 4,2 2 190 Milieu de résidence Urbain 95,7 92,5 39,9 61,8 29,8 2,1 5 651 Rural 92,2 87,9 36,7 54,4 25,4 3,4 4 073 Niveau d'instruction Aucune instruction 92,7 88,8 36,9 55,8 26,0 3,4 6 160 Primaire 96,5 93,0 39,2 63,5 29,8 1,4 1 714 Secondaire et plus 97,3 94,4 43,5 64,1 33,0 1,2 1 850 Emploi Ne travaille pas actuellement 94,4 90,7 37,3 58,5 26,9 2,5 8 007 Travail payé 95,2 92,0 44,2 63,5 34,9 3,0 1 315 Travail non payé 87,6 83,1 45,4 48,2 27,2 3,1 386 ND * * * * * * 15 Nombre de décisions prises par la femme 0 93,4 91,7 44,9 55,9 34,6 2,7 850 1-2 93,0 87,5 39,9 57,9 26,2 2,9 3 104 3-4 94,0 90,9 38,3 61,7 25,2 2,6 1 454 5 95,4 92,4 36,4 58,8 28,9 2,4 4 315 Nombre de raisons justifiant qu'un homme batte sa femme 0 96,1 93,5 39,0 62,7 30,6 2,1 3 114 1-2 94,7 90,5 38,0 57,6 25,2 1,7 1 719 3-4 94,1 89,4 36,2 55,6 25,0 2,3 2 742 5 91,3 87,8 41,4 57,9 30,4 4,4 2 148 Quintile de bien-être Le plus pauvre 91,0 86,8 38,2 53,9 28,8 4,4 1 837 Second 93,5 89,5 37,8 56,9 26,0 2,3 1 935 Moyen 94,6 90,7 36,5 59,0 25,8 2,6 2 035 Quatrième 95,9 92,2 38,4 61,1 27,4 1,9 1 939 Le plus riche 95,9 93,5 41,8 62,3 32,0 2,0 1 978 Ensemble 94,2 90,6 38,5 58,7 28,0 2,6 9 724 1 Soit seule ou en commun avec quelqu'un d'autre * Basé sur trop peu de cas non pondérés Fécondité | 43 FÉCONDITÉ 4 Dr Mohamed Ayad L’un des objectifs de l’EPSF 2003-04 est de fournir les indicateurs sur les niveaux et tendances de la fécondité, et d’étudier leurs variations selon les caractéristiques socio-démographiques de la femme telles que l’âge, le milieu de résidence, la région de résidence et le niveau d’instruction. Afin d’atteindre cet objectif, des informations ont été collectées sur l’histoire génésique des femmes âgées de 15-49 ans au moment de l’enquête : l’enquêtrice interrogeait la femme non célibataire sur le nombre total d’enfants qu’elle avait eus, en distinguant les garçons des filles, ceux vivant avec leur mère de ceux vivant ailleurs et ceux encore en vie de ceux décédés. Ensuite, l'enquêtrice reconstituait l'historique complet des naissances de l’enquêtée, de la plus ancienne à la plus récente, en enregistrant, pour chacune d'entre elles le type de naissance (simple ou multiple), le sexe, la date de naissance et l'état de survie. Pour les enfants encore en vie, elle enregistrait leur âge au moment de l’enquête et distinguait ceux vivant avec la mère de ceux vivant ailleurs ; pour les enfants décédés, elle enregistrait l'âge au décès. Par ailleurs, un contrôle de cohérence était effectué par l’enquêtrice entre le nombre total d’enfants déclarés (vivants, décédés) et celui obtenu à partir de l’historique des naissances pour corriger d’éventuelles erreurs. Malgré les multiples contrôles de cohérence effectués lors de la collecte, les données sur les naissances sont sujettes aux différents types d’erreurs inhérentes aux enquêtes rétrospectives. Il s’agit notamment : • du sous enregistrement des naissances, en particulier l’omission (volontaire ou involontaire) d’enfants qui meurent très jeunes, quelques heures ou quelques jours seulement après la naissance, ce qui peut entraîner une sous-estimation des niveaux de fécondité ; • de l’imprécision des déclarations de dates de naissance ou d’âges, en particulier l’attraction pour des années de naissance ou pour des âges ronds, ce qui peut entraîner des sous- estimations ou des surestimations de la fécondité à certains âges et à certaines périodes. Par ailleurs, au début des travaux de collecte, on observe souvent certains déplacements de dates de naissance d’enfants nés durant les six années ayant précédé l’enquête (ou depuis janvier 1998 dans le cas du Maroc) vers les années précédentes. Ces déplacements d’année de naissance sont souvent effectués volontairement par les enquêtrices pour diminuer leur charge de travail. Ainsi, elles évitent de poser les questions sur la santé des enfants (section 4 du questionnaire), de remplir le calendrier et de prendre les mesures anthropométriques des enfants concernés. Ces déplacements interviennent plus fréquemment quand la mère ne connaît pas avec certitude la date de naissance de son enfant ou quand l’enfant est décédé. Dans le cas de l’EPSF, la quasi-totalité des femmes enquêtées semblent connaître la date de naissance de leurs enfants1. Par ailleurs, il semble n’y avoir eu que de légers transferts de naissances de 1 À l’Annexe C, le tableau C.4 montre que pour la période 1999-2003, 99,8 % des enfants nés vivants ont une date de naissance complète (99,9 % pour les enfants survivants et 98,5 % pour les enfants décédés). 44 | Fécondité 1999 et 1998 sur celles de 19972, et ces déplacements ne devraient pas affecter la mesure de la fécondité actuelle. 4.1 NIVEAU DE LA FÉCONDITÉ ET FÉCONDITÉ DIFFÉRENTIELLE Le niveau actuel de la fécondité ainsi que ses variations différentielles sont mesurés par les taux de fécondité générale par âge et l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) ou somme des naissances réduites. Les taux de fécondité par âge sont calculés en rapportant les naissances issues de chaque groupe d’âges à l’effectif des femmes de ce groupe. Ils constituent des mesures fiables et courantes de la fécondité. Quant à l’ISF, qui est un indice du moment, il est calculé à partir du cumul des taux de fécondité par âge. Il correspond au nombre moyen d’enfants qu’aurait une femme à la fin de sa vie si elle avait, à chaque âge, la fécondité par âge d’une période considérée, ici la période des trois années ayant précédé l’enquête. Cette période de référence de trois ans a été retenue afin de pouvoir calculer les indicateurs de fécondité les plus récents possibles, tout en disposant d’un nombre suffisant de cas pour réduire au maximum les erreurs de sondage. Les taux de fécondité par âge, présentés au tableau 4.1 et au graphique 4.1 reflètent le schéma d’une fécondité en pleine transition. Par exemple, au niveau national, le taux de fécondité est extrêmement faible à 15-19 ans avec 32 ‰, puis augmente avec l’âge, passant de 104 ‰ pour le groupe d’âges 20-24 ans à un maximum de seulement 125 ‰ pour le groupe d’âges 30-34 ans. Une baisse sensible de la fécondité intervient à 35-39 ans où le taux passe à 78 ‰. À 40-44 ans, le taux est de 28 ‰, et à 45-49 ans, il n’est plus que de 5 ‰. L'ISF est estimé à 2,5 enfants par femme. Tableau 4.1 Fécondité actuelle Taux de fécondité par âge, indice synthétique de fécondité (ISF), taux brut de natalité (TBN) et taux global de fécondité générale (TGFG) pour la période des trois années précédant l’enquête, selon le milieu de résidence, EPSF Maroc 2003-04 Milieu de ésidence Groupe d'âges Urbain Rural Total 15-19 24 43 32 20-24 82 132 104 25-29 106 149 124 30-34 115 143 125 35-39 67 98 78 40-44 24 36 28 45-49 4 7 5 ISF 15-49 (pour 1 femme) 2,1 3,0 2,5 TGFG (pour 1000) 69 101 81 TBN (pour 1000) 18,7 24,3 21,1 Note : Les taux du groupe d'âges 45-49 ans peuvent êtres légèrement biaisés du fait de données incomplètes pour ce groupe d'âges 2 À l’Annexe C, le tableau C.4 fournit également la distribution des naissances par année de naissance. Le rapport de naissances annuelles (rapport des naissances d’année x à la demi somme des naissances des années précédentes et suivantes, soit Nx /[(Nx-1 + Nx+1 )/ 2], rend compte des déplacements d’années de naissance. Le rapport semble indiquer un manque minime de naissances en 1998 (rapport=95,6<100) et en 1999 (rapport=97,2<100) et un excédent limité en 1997 (rapport=107,7>100). Fécondité | 45 On remarque également, à tous les âges, des différences significatives de niveau de fécondité selon le milieu de résidence. L'ISF qui est de 2,5 enfants par femme pour l'ensemble du pays, varie de 2,1 en milieu urbain à 3,0 en milieu rural. Cela signifie que, si les niveaux actuels de fécondité se maintenaient invariables, les femmes résidant en milieu rural auraient, en fin de vie féconde, 0,9 enfant de plus que celles résidant en milieu urbain. Il faut noter que la fécondité des femmes urbaines se situe au niveau de remplacement. Au-dessous de ce niveau, le renouvellement des générations en milieu urbain ne sera plus assuré. Par ailleurs, au niveau national, le Taux Global de Fécondité Générale (TGFG), c'est-à-dire le nombre annuel moyen de naissances vivantes dans la population des femmes en âge de procréer est de 81 ‰ (69 ‰ en milieu urbain et 101 ‰ en milieu rural). Le Taux Brut de Natalité (TBN), c'est-à-dire le nombre annuel moyen de naissances vivantes dans la population totale, est de 21 ‰ pour l'ensemble du pays. Le niveau de fécondité présente des variations assez nettes, que ce soit selon le milieu de résidence des femmes que selon certaines de leurs caractéristiques socio-démographiques. Au tableau 4.2, on peut voir que l'ISF du milieu rural est nettement plus élevé que celui du milieu urbain, comme nous l’avons signalé précédemment. En ce qui concerne la région de résidence, le niveau maximum de fécondité observé à Doukkala-Abda et à Tanger-Tétouan (3,1 enfants) est de 72 % plus élevé que le niveau minimum observé au Grand Casablanca (1,8 enfants). Par ailleurs, Il faut noter que sur l’ensemble des régions, seules six régions ont un niveau de fécondité inférieur au niveau national. Graphique 4.1 Taux de fécondité générale par âge selon le milieu de résidence EPSF Maroc 2003-04 ' ' ' ' ' ' ' + + + + + + + ! ! ! ! ! ! ! 15 20 25 30 35 40 45 50 Âge de la femme 0 50 100 150 Pour mille Urbain Rural Ensemble! + ' 46 | Fécondité Tableau 4.2 Fécondité par caractéristiques socio-démographiques Indice synthétique de fécondité pour les trois années précédant l'enquête, proportion de femmes actuellement enceintes et nombre moyen d'enfants nés vivants pour les femmes de 40-49 ans, par caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Caractéristiques socio-démographiques Indice synthétique de fécondité1 Pourcentage de femmes actuellemen t enceintes Nombre moyen d'enfants nés vivants pour les femmes de 40-49 ans Milieu de résidence Urbain 2,1 3,0 3,8 Rural 3,0 5,5 5,7 Région Laayoune-Boujdou-Sakia Al Hamra Guelmim-Es-Smara2 2,9 5,4 5,2 Souss-Massa-Draâ 2,4 3,5 4,7 Gharb-Chrarda-Bni Hssen 2,6 4,6 5,2 Chaouia-Ouardigha 2,7 4,0 4,2 Marrakech-Tensift-Al Haouz 2,7 4,6 4,8 Oriental 2,2 4,4 4,3 Grand -Casablanca 1,8 2,9 3,2 Rabat-Salé -Zemmour-Zaër 2,3 2,6 3,6 Doukkala -Abda 3,1 5,6 4,4 Tadla-Azilal 2,3 5,6 4,6 Meknès-Tafilalet 2,2 4,1 4,7 Fès-Boulmane 2,6 3,8 4,5 Taza-Al Hoceima-Taounate 2,8 4,2 5,8 Tanger-Tétouan 3,1 4,1 5,9 Niveau d'instruction Aucune 3,0 5,0 5,1 Primaire 2,3 3,7 3,5 Secondaire ou plus 1,8 2,7 2,3 Quintile de bien-être Le plus pauvre 3,3 6,3 6,0 Second 3,1 4,6 5,5 Moyen 2,5 4,3 4,5 Quatrième 1,8 3,0 3,8 Le plus riche 1,9 2,5 3,4 Ensemble 2,5 4,0 4,5 1 Indice synthétique pour les femmes âgées de 15-49 2 Les données des deux régions Laayoune-Boujdou-Sakia Al Hamra et Guelmim-Es Smara sont combinées vu l’effectif réduit de leur échantillon. Concernant le niveau d'instruction, le tableau 4.2 met en évidence une diminution de la fécondité avec l'augmentation du niveau d'instruction, la fécondité étant d'autant plus faible que le niveau d'instruction est élevé. Cela apparaît assez nettement dans les valeurs de l'ISF qui varient de 3,0 enfants pour les femmes sans instruction, à 2,3 pour les femmes d'instruction primaire et à 1,8 pour les femmes ayant un niveau secondaire ou plus. Selon les quintiles de bien-être, on constate que l’ISF baisse en fonction du niveau économique du ménage, passant de 3.3 enfants pour les femmes appartenant aux Fécondité | 47 ménages les plus pauvres à 2.5 enfants pour celles des ménages de condition moyenne et à 1.9 enfants pour les femmes des ménages les plus aisés. Au tableau 4.2 figure également le nombre moyen d'enfants nés vivants pour les femmes de 40- 49 ans. Contrairement à l'ISF qui mesure la fécondité actuelle ou du moment, le nombre moyen, qui est assimilé à une descendance finale, est le résultat de la fécondité passée des femmes enquêtées qui ont atteint 40-49 ans. Dans une population où la fécondité est entrée dans une phase de transition, cette descendance est largement supérieure à l'ISF. L'écart entre les deux indicateurs de fécondité se vérifie quel que soit le milieu de résidence, la région, le niveau d'instruction ou l’indice de bien-être. Par exemple, on constate que selon le milieu de résidence, l'ISF en milieu urbain (2,1 enfants par femme) est inférieur de près de 45 % à la descendance (3.8 enfants), et dans le cas des femmes du milieu rural, l'ISF (3,0) est inférieur de 47 % à la descendance (5,7 enfants). Le tableau 4.2 donne enfin le pourcentage de femmes qui se sont déclarées enceintes au moment de l'enquête. Il faut préciser ici qu'il ne s'agit pas de la proportion exacte de femmes qui sont enceintes, dans la mesure où les enquêtées qui sont en début de grossesse et ne savent pas qu’elles sont enceintes, n'ont pas déclaré leur état. Néanmoins, on peut relever que cette proportion, estimée à 4 % au niveau national, varie dans le même sens que l'ISF selon le milieu de résidence, le niveau d'instruction et l’indice de bien-être. Graphique 4.2 Indice synthétique de fécondité par région *Laayoune-Boujdour-Sakia Al Hamra-Guelmin-Es-Smara 1.8 2.2 2.2 2.3 2.3 2.4 2.5 2.6 2.6 2.7 2.7 2.8 2.9 3.1 3.1 Grand Casablanca Meknès-Tafilalet Oriental Rabat-Salé-Zemmour-Zaër Tadla-Azilal Souss-Massa-Draâ MAROC Fès-Boulemane Gharb-Chrarda-Bni Hssen Chaouia-Ourdigha Marrakech-Tenzift-Al Haouz Taza-Al Hoceima-Taounate Laayoune-Guelmin-Es-Smara* Doukkala-Abda Tanger-Tétouan 0 1 2 3 Nombre d'enfants par femme EPSF Maroc 2003-04 4.2 TENDANCES DE LA FÉCONDITÉ Au Maroc, en plus des recensements, plusieurs opérations d'envergure nationale ont été réalisées depuis le début des années 60 au cours desquelles l'estimation du niveau de la fécondité était une des priorités. Parmi ces différentes opérations, figurent l'Enquête à Objectifs Multiples (EOM) de 1962, l’Enquête Nationale sur la Fécondité et la Planification Familiale (ENFPF) de 1979-1980, l’Enquête Nationale Démographique à Passages Répétés (ENDPR) de 1986-1988, l’Enquête Nationale sur la 48 | Fécondité Planification Familiale, et la Santé de la Population (ENPS-I) de 1987, l’Enquête Nationale sur la Population et la Santé (ENPS-II) de 1992 et l’Enquête Nationale sur la Santé de la Mère et de l’Enfant (ENSME) de 1996-1997. Les niveaux de fécondité à partir des recensements se rapportent généralement à une année, tandis que ceux des enquêtes comme l'ENFPF, l’ENPS-I, l’ENPS-II, l’ENSME et l’enquête actuelle l’EPSF concernent des périodes de trois à cinq ans avant l’enquête. Étant donné la différence de méthode de collecte utilisée par les recensements (naissances des 12 derniers mois ayant précédé le recensement) et celle des enquêtes (méthode de l’historique des naissances), il est plus cohérent d’examiner les tendances de la fécondité à partir uniquement des résultats de ces enquêtes. L’examen du tableau 4.3 qui présente l’ISF selon six enquêtes de 1962 à 2004 révèle que la fécondité des femmes marocaines a connu un changement radical au cours des 40 dernières années : l’ISF est passé de 7 enfants par femme en moyenne au début des années 60 à 5,6 enfants à la fin des années 70 et à 2,5 enfants au début des années 2000 (graphique 4.3). En d’autres termes, l’ISF a chuté d’environ deux tiers en quarante ans et de plus de la moitié au cours des 20 dernières années. Par ailleurs, on constate qu’à tous les âges, la baisse de la fécondité est très nette. Par exemple, pour le groupe d’âges 25- 29 ans où les femmes sont les plus fécondes, entre l’ENFPF de 1979-80 et l’EPSF de 2003-04, le taux est passé de 281 ‰ à 124 ‰, soit une baisse de 56 % s’étalant sur une période de plus de 20 ans, ou une baisse annelle de l’ordre de 2,4 %. Tableau 4.3 Fécondité par âge selon différentes sources Taux de fécondité par âge, et indice synthétique de fécondité, selon différentes sources, 1962 à 2004 Groupe d'âges EOM 1962 ENFPF 1979-80 ENPS-I 1987 ENPS-II 1987 ENSME 1996-97 EPSF 2003-04 15-19 96 85 49 40 35 32 20-24 305 254 183 139 115 104 25-29 311 281 233 183 144 124 30-34 293 215 210 182 141 125 35-39 186 168 161 138 104 78 40-44 107 94 87 86 52 28 45-49 [93] [22] [44] [39] [21] [5] ISF, 15-49 7,0 5,6 4,8 4,0 3,1 2,5 Note : Les taux de fécondité par âges sont pour 1000 femmes, Les taux entre crochets sont calculés sur la base de données incomplètes, Sources : EOM, 1962 ; ENPS-I, 1987 ; ENPS-II, 1992 et ENSME, 1996- 97 (Azelmat et al., 1989 ; 1993 et 1999) ; ENFPF, 1979-1980 : Tabulation spéciale Fécondité | 49 Graphique 4.3 Évolution de l'indice synthétique de fécondité selon plusieurs sources de 1962 à 2004 7 5.6 4.8 4 3.1 2.5 EOM, 1962 ENFPF, 1979-80 ENPS-I, 1987 ENPS-II, 1992 ENSME, 1996-97 EPSF, 2003-04 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Nombre d'enfants par femme 4.0 7.0 Les données recueillies lors de l'EPSF permettent également de retracer les tendances passées de la fécondité. Le tableau 4.4 et le graphique 4.4, qui présentent les taux de fécondité par groupe d'âges des mères à la naissance de leurs enfants et par période de cinq ans de 1983 à 2003, permettent de constater que les taux de fécondité ont connu une baisse très significative durant les quatre périodes. Ces résultats suggèrent que la baisse de la fécondité a commencé bien avant les années 80. D’ailleurs, comme on l’a vu précédemment, la fécondité a connu une baisse non négligeable entre le début des années 60 et la fin des années 70. Tableau 4.4 Tendances de la fécondité par âge Taux de fécondité par âge par période de cinq ans précédant l’enquête, selon l’âge de la mère, EPSF Maroc 2003-04 Nombre d'années avant l'enquête Groupe d'âges 0-4 5-9 10-14 15-19 15-19 35 48 57 70 20-24 110 130 160 196 25-29 129 156 196 235 30-34 126 143 173 [213] 35-39 81 103 [139] - 40-44 32 [48] - - 45-49 [6] - - - Note : Les taux de fécondité par âges sont calculés pour 1 000 femmes, Les taux entre crochets sont calculés sur la base de données incomplètes. 50 | Fécondité 4.3 PARITÉ ET STERILITÉ PRIMAIRE A partir du nombre total d'enfants que les femmes ont eu au cours de leurs vie féconde, l'EPSF a déterminé les parités moyennes par groupes d'âges, pour l'ensemble des femmes et pour les femmes actuellement mariées. Le tableau 4.5 présente ces résultats qui laissent apparaître tout d'abord une augmentation régulière et rapide des parités avec l'âge de la femme : ainsi de moins de 0,1 enfant en moyenne à moins de 20 ans, la parité atteint 0,5 enfant à moins de 25 ans et à la fin de sa vie féconde, une femme a donné naissance à 5 enfants, en moyenne. Par ailleurs, aux jeunes âges, la répartition de toutes les femmes suivant le nombre de naissances met en évidence une fécondité relativement faible puisque la grande majorité des jeunes femmes de moins de 20 ans (96 %) n’ont pas d’enfants et seulement moins de trois femmes de 20-24 ans sur dix (29 %) ont 1 enfant ou plus. Par contre, la fécondité des femmes en fin de vie reproductive (45-49 ans) est relativement élevée puisque 22 % d’entre elles ont donné naissance à 8 enfants ou plus. Les résultats relatifs aux femmes actuellement mariées diffèrent de ceux concernant toutes les femmes, surtout aux âges les plus jeunes. C'est ainsi que l'on remarque que quatre femmes mariées de 15- 19 ans sur dix (40 %) ont déjà eu au moins un enfant contre seulement 4 % pour l'ensemble des femmes. À 25-29 ans, l'écart entre la proportion de femmes mariées ayant déjà eu au moins un enfant (89 %) et celle de l'ensemble des femmes dans la même situation (52 %) reste important. Même à 40-44 ans, l’écart n’est pas négligeable : 85 % de l’ensemble des femmes ont déjà eu un au moins un enfant contre 96 % des femmes qui sont mariées. D'une manière générale, les femmes qui restent volontairement sans enfants sont rares dans les pays arabes, et le Maroc ne fait pas exception. Par conséquent, la parité zéro des femmes les plus âgées et actuellement mariées permet d'estimer le niveau de stérilité totale ou primaire. Á 45-49 ans, âges auxquels l'arrivée d'un premier enfant est peu probable au Maroc, 4 % seulement des femmes actuellement mariées n’ont jamais eu d’enfant et peuvent être considérées comme stériles. Ce niveau peu élevé de stérilité primaire, observé lors de cette enquête est voisin de celui estimé lors de l’ENPS-I de 1987 (3,8 %) et légèrement supérieur à celui de I’ENPS-II de 1992 (2,7 %). Graphique 4.4 Tendance de la fécondité par âge EPSF Maroc 2003-04 " " " " ' ' ' ' ' + + + + + + ! ! ! ! ! ! ! 15 20 25 30 35 40 45 50 Période avant l'enquête 0 50 100 150 200 250 Pour mille 0-4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans! + ' " Fécondité | 51 Tableau 4.5 Enfants nés vivants et enfants survivants des femmes Répartition (en %) de toutes les femmes et des femmes actuellement mariées par nombre d’enfants nés vivants, nombre moyen d’enfants nés vivants et nombre moyen d’enfants survivants, selon l’âge des femmes, EPSF Maroc 2003-04 Nombre d'enfants nés vivants Groupe d'âges 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10+ Total Effectif Nombre moyen d'enfants nés vivants Nombre moyen d’enfants survivants TOUTES LES FEMMES 15-19 95,7 3,9 0,4 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 3 295 0,05 0,05 20-24 71,1 15,7 9,7 2,6 0,6 0,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 3 011 0,46 0,44 25-29 48,4 15,0 18,6 11,4 4,2 1,6 0,7 0,2 0,0 0,0 0,0 100,0 2 584 1,16 1,09 30-34 32,6 11,1 16,9 16,0 11,7 6,3 3,5 1,2 0,4 0,2 0,2 100,0 2 245 2,07 1,94 35-39 21,1 8,0 13,9 15,4 15,6 10,3 7,3 4,1 2,3 1,1 0,9 100,0 2 055 3,07 2,84 40-44 15,3 6,0 9,4 14,0 14,8 12,7 9,1 6,9 5,4 2,9 3,6 100,0 1 921 4,01 3,62 45-49 9,7 4,7 7,9 10,4 11,8 11,8 11,0 11,0 7,8 5,6 8,3 100,0 1 687 5,03 4,43 Ensemble 48,6 9,5 10,5 8,9 7,1 5,0 3,6 2,6 1,7 1,1 1,4 100,0 16 798 1,89 1,72 FEMMES ACTUELLEMENT MARIÉEES 15-19 59,9 36,1 3,4 0,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 346 0,45 0,43 20-24 23,2 41,1 26,4 7,1 1,7 0,5 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 1 095 1,25 1,18 25-29 11,1 23,9 32,8 20,4 7,5 2,9 1,3 0,3 0,0 0,0 0,0 100,0 1 408 2,04 1,91 30-34 6,3 13,3 23,5 22,8 17,1 9,2 5,2 1,6 0,5 0,3 0,3 100,0 1 521 2,95 2,77 35-39 4,3 7,4 16,6 19,3 19,1 12,6 9,5 5,5 3,1 1,5 1,2 100,0 1 556 3,85 3,55 40-44 3,7 4,5 9,6 15,9 17,6 14,9 11,0 8,3 6,5 3,6 4,4 100,0 1 518 4,73 4,27 45-49 4,1 3,3 7,3 10,4 11,6 12,8 12,2 12,2 9,2 6,8 10,0 100,0 1 338 5,61 4,94 Ensemble 10,1 15,3 18,5 15,9 12,6 8,9 6,6 4,6 3,2 2,0 2,6 100,0 8 782 3,37 3,07 4.4 INTERVALLE INTERGÉNÉSIQUE La durée de l'intervalle qui sépare la naissance d'un enfant de la naissance précédente a une influence sur l'état de santé de la mère et de l'enfant. De nombreuses recherches ont prouvé que des intervalles entre naissances trop courts (inférieurs à 24 mois) sont nuisibles à la santé et à l'état nutritionnel des enfants et augmentent leur risque de décéder. Le tableau 4.6 présente la répartition des naissances des cinq années ayant précédé l'enquête par nombre de mois écoulés depuis la naissance précédente et suivant certaines caractéristiques socio-démographiques. L'examen de ce tableau laisse apparaître qu’un peu moins d’une naissance sur six (17 %) est survenue à moins de deux ans après la naissance précédente : 7 % des enfants sont nés moins de 18 mois et 9 % des enfants sont nés entre 18 et 24 mois après leur aîné. Une proportion non négligeable des naissances (23 %) se sont produites entre 24 et 36 mois après la naissance précédente et plus de six enfants sur dix (61 %) sont mis au monde trois ans ou plus après leur aîné. La durée médiane de l'intervalle inter génésique est de trois ans et demi (42 mois). Cette durée médiane a connu une nette augmentation par rapport à celle de l’ENPS-II de 1992 qui était de 31 mois. Du point de vue de l'âge, on constate que plus l'âge est élevé, plus la proportion de femmes qui ont des intervalles inter génésiques supérieurs à 24 mois augmente. Ainsi, on constate une forte proportion de naissances précédées par un intervalle de moins de deux ans chez les femmes de 20 à 29 ans (24 % et médiane de 35,3 mois), alors qu’un peu moins d’un dixième des naissances des femmes de 40-49 ans se sont produites dans un tel intervalle (9 % et médiane de 59,7 mois). En ce qui concerne les rangs de naissance et le sexe, on ne relève que très peu d'écart entre les intervalles inter génésiques. Par contre, le décès de l’enfant précédent tend à raccourcir l’intervalle inter génésique à 24,8 mois, 52 | Fécondité comparativement à 43,1 mois dans le cas d’une naissance qui suit un enfant encore en vie. Le désir de remplacer rapidement l'enfant décédé explique certainement ce résultat. Le milieu de résidence semble avoir un effet sur l'étendue de l'intervalle inter génésique. En milieu urbain, l'intervalle médian (48,5 mois) est supérieur de 11 mois et demi à celui du milieu rural (36,9 mois). A propos du niveau d'instruction de la mère, l'écart entre les femmes ayant une instruction primaire et ayant une instruction secondaire ou plus est peu significatif (respectivement médiane de 47,0 mois et 47,4 mois). Par contre, le fait de ne pas fréquenter l’école du tout diminue cet intervalle médian de 8 mois environ (médiane de 39,5 mois). L’indice de bien-être a également un effet sur l’intervalle inter génésique : il est de 35,5 mois chez les femmes vivant dans les ménages les plus pauvres, contre 52,4 mois chez celles vivant dans les ménages les plus aisés. Tableau 4.6 Intervalle intergénésique Répartition (en %) des naissances des cinq années précédant l’enquête par nombre de mois écoulés depuis la naissance précédente, selon certaines caractéristiques socio-démographiques, EPSF Maroc 2003-04 Mois écoulés depuis dernière naissance Caractéristiques socio-démographiques 7-17 18-23 24-35 36-47 48+ Total Effectif de naissances Nombre médian de mois depuis la naissance précédente Age 15-19 * * * * * 100,0 15 * 20-29 11,4 12,4 27,8 24,1 24,4 100,0 1 553 35,3 30-39 5,4 8,0 2

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