Guinée - Demographic and Health Survey - 2006

Publication date: 2006

Guinée Enquête Démographique et de Santé G u in ée 2005 E nquête D ém ographique et de S anté 2005 RÉPUBLIQUE DE GUINÉE Enquête Démographique et de Santé Guinée 2005 Direction Nationale de la Statistique Ministère du Plan Conakry, Guinée ORC Macro Calverton, Maryland, USA Avril 2006 Les personnes suivantes ont participé à l’analyse des données de l’EDSG-III et à la rédaction du rapport Mamadou Badian DIALLO (DNS) Abdoulaye DIALLO (DNS) Fatoumata DANFACA (DNS) Marie-Anne DOUALAMOU (DNS) M’Balou BERETE (DNS) Oumar DIALLO (DNS) Mamadou Chérif BAH (DNS) Dr Kaba KOUROUMA (CNTS) Ibrahima DIALLO (DNS) Noah BARTLETT (ORC Macro) Mamadou Dian BAH (BCRG) Mohamed AYAD (ORC Macro) Dr Yéro Boye CAMARA (Ministère de la Santé) Monique BARRÈRE (ORC Macro) Ce rapport présente les principaux résultats de la troisième Enquête Démographique et de Santé en Guinée (EDSG-III), qui a été menée en 2005 par la Direction Nationale de la Statistique (DNS) du Ministère du Plan. L’EDSG-III a été réalisée avec l’appui financier de l’USAID, l’UNFPA, la Banque Mondiale, à travers le Projet d’Appui au Programme Multisectoriel de Lutte contre le SIDA et l’UNICEF. Elle a bénéficié de l’assistance technique du programme mondial des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys - MEASURE DHS) de ORC Macro, dont l’objectif est de collecter, analyser et diffuser des données démographiques portant, en particulier, sur la fécondité, la planification familiale, la santé de la mère et de l’enfant et le VIH. Des informations complémentaires sur l’EDSG-III peuvent être obtenues auprès de la Direction Nationale de la Statistique (DNS), BP 221, Conakry, Guinée. Téléphone : (224) 41-45-67/41-38-36 ; Fax : (224) 41-30-59 ; e-mail : dnstat@biasy.net et bnr-stat@biasy.net Concernant le programme MEASURE DHS, des renseignements peuvent être obtenus auprès de ORC Macro, 11785 Beltsville Drive, Calverton, MD 20705, USA. Téléphone : 301-572-0200 ; Fax : 301-572-0999 ; e-mail : reports@orcmacro.com ; Internet : http://www.measuredhs.com). Citation recommandée : Direction Nationale de la Statistique (DNS) (Guinée) et ORC Macro. 2006. Enquête Démographique et de Santé, Guinée 2005. Calverton, Maryland, U.S.A. : DNS et ORC Macro. Table des Matières | iii TABLE DES MATIÈRES Page Liste des tableaux et des graphiques . ix Préface . xvii Résumé . xix Indicateurs du Millénaire . xxv Carte du Guinée. xxvi CHAPITRE 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE Mamadou Badian DIALLO 1.1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS .1 1.1.1 Situation géographique.1 1.1.2 Organisation politico administrative.2 1.1.3 Aperçu socio-économique.3 1.1.4 Milieu humain et démographie.4 1.1.5 Politique de population .6 1.1.6 Politique de santé.7 1.2 MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE .9 1.2.1 Organisation de l’EDSG-III.9 1.2.2 Objectifs de l’EDSG-III.9 1.2.3 Questionnaires .10 1.2.4 Échantillonnage .13 1.2.5 Tests d’hémoglobine et du VIH.14 1.2.6 Personnel de l’EDSG-III .15 1.2.7 Déroulement des activités de l’EDSG-III .15 CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES Fatoumata DANFACA 2.1 POPULATION DES MÉNAGES .19 2.1.1 Structure par sexe et âge de la population .19 2.1.2 Taille et composition des ménages.21 2.2 NIVEAU D’INSTRUCTION ET FRÉQUENTATION SCOLAIRE .21 2.3 CONDITIONS DE VIE .26 2.3.1 Caractéristiques des logements .26 2.3.2 Biens durables possédés par les ménages.28 iv | Table des Matières 2.3.3 Bien-être économique des ménages .29 2.4 SITUATION DES ORPHELINS .30 CHAPITRE 3 CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES ET DES HOMMES ENQUÊTÉS M’Balou BERETE 3.1 CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES DES ENQUÊTÉS .33 3.2 NIVEAU D’INSTRUCTION .36 3.3 ALPHABÉTISATION.39 3.4 EXPOSITION AUX MÉDIAS .41 3.5 ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE.44 3.6 STATUT DE LA FEMME .50 3.6.1 Revenu et contribution aux dépenses du ménage .50 3.6.2 Prise de décision dans le ménage .52 3.6.3 Opinion des femmes sur la violence conjugale .54 3.6.4 Opinion des femmes sur le refus d’avoir des rapports sexuels .56 CHAPITRE 4 FÉCONDITÉ Abdoulaye DIALLO 4.1 NIVEAU DE LA FÉCONDITÉ ET FÉCONDITÉ DIFFÉRENTIELLE .58 4.2 TENDANCES DE LA FÉCONDITÉ .62 4.3 PARITÉ ET STÉRILITÉ PRIMAIRE .63 4.4 INTERVALLE INTERGÉNÉSIQUE.66 4.5 ÂGE À LA PREMIÈRE NAISSANCE.68 4.6 FÉCONDITÉ DES ADOLESCENTES.70 CHAPITRE 5 PLANIFICATION FAMILIALE Mamadou Chérif BAH 5.1 CONNAISSANCE DE LA CONTRACEPTION .73 5.2 PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION .78 5.2.1 Utilisation de la contraception à un moment quelconque.78 5.2.2 Utilisation actuelle de la contraception .80 5.3 NOMBRE D’ENFANTS À LA PREMIÈRE UTILISATION.74 5.4 CONNAISSANCE DE LA PÉRIODE FÉCONDE.74 5.5 SOURCES D’APPROVISIONNEMENT DE LA CONTRACEPTION .76 5.6 UTILISATION FUTURE DE LA CONTRACEPTION.77 5.6.1 Intention d’utiliser la contraception à l’avenir .77 5.6.2 Raison de non utilisation de la contraception.78 5.6.3 Méthode future préférée .78 5.7 SOURCES D’INFORMATION SUR LA CONTRACEPTION.79 Table des Matières | v 5.7.1 Contact des non utilisatrices de la contraception avec des prestataires de planification familiale.81 5.8 OPINIONS ET ATTITUDES DES COUPLES FACE À LA PLANIFICATION FAMILIALE.83 5.8.1 Discussion de la planification familiale avec le conjoint .83 5.8.2 Opinion des couples face à la planification familiale .83 CHAPITRE 6 NUPTIALITÉ ET EXPOSITION AU RISQUE DE GROSSESSE Ibrahima DIALLO 6.1 ÉTAT MATRIMONIAL.95 6.2 POLYGAMIE.97 6.3 ÂGE À LA PREMIÈRE UNION .98 6.4 ÂGE AUX PREMIERS RAPPORTS SEXUELS . 101 6.5 ACTIVITÉ SEXUELLE RÉCENTE . 105 6.6 EXPOSITION AU RISQUE DE GROSSESSE . 107 6.7 MÉNOPAUSE . 110 CHAPITRE 7 PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ Noah BARTLETT 7.1 DÉSIR D’AVOIR DES ENFANTS (SUPPLÉMENTAIRES) . 111 7.2 BESOINS EN MATIÈRE DE PLANIFICATION FAMILIALE . 114 7.3 NOMBRE IDÉAL D’ENFANTS . 116 7.4 PLANIFICATION DE LA FÉCONDITÉ. 119 CHAPITRE 8 SANTÉ DE LA REPRODUCTION Mamadou Dian BAH 8.1 SOINS PRÉNATALS. 123 8.1.1 Composants des soins prénatals . 126 8.1.2 Vaccination antitétanique . 127 8.2 ACCOUCHEMENT . 129 8.2.1 Lieu d’accouchement . 129 8.2.2 Assistance lors de l’accouchement . 131 8.3 SOINS POSTNATALS . 133 8.4 ACCÈS AUX SOINS DE SANTÉ. 135 CHAPITRE 9 SANTÉ DE L’ENFANT Mamadou Dian BAH 9.1 CARACTÉRISTIQUES DE L’ACCOUCHEMENT . 137 vi | Table des Matières 9.2 VACCINATION DES ENFANTS . 139 9.3 MALADIES DES ENFANTS . 143 CHAPITRE 10 ALLAITEMENT MATERNEL ET ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS ET DES FEMMES Oumar DIALLO 10.1 ALLAITEMENT MATERNEL ET ALIMENTATION DE COMPLÉMENT . 151 10.1.1 Début de l’allaitement maternel. 151 10.1.2 Allaitement exclusif et introduction de l’alimentation de complément. 154 10.1.3 Durée et fréquence de l’allaitement maternel 156 10.1.4 Type d’aliments de complément . 157 10.2 CONSOMMATION DE MICRONUTRIMENTS. 158 10.2.1 Consommation de sel iodé par les ménages . 158 10.2.2 Consommation de micronutriments chez les enfants. 160 10.2.3 Consommation de micronutriments et cécité crépusculaire chez les femmes. 162 10.3 PRÉVALENCE DE L’ANÉMIE . 164 10.4 ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS . 167 10.4.1 Méthodologie . 167 10.4.2 Retard de croissance . 170 10.4.3 Émaciation. 173 10.4.4 Insuffisance pondérale . 174 10.4.5 Tendance de la malnutrition . 175 10.5 ÉTAT NUTRITIONNEL DES FEMMES. 176 CHAPITRE 11 PALUDISME Ibrahima Diallo 11.1 SITUATION DU PALUDISME ET STRATÉGIES DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME EN GUINÉE . 179 11.2 PRÉVENTION DU PALUDISME . 180 11.2.1 Disponibilité de moustiquaires . 180 11.2.2 Utilisation des moustiquaires. 183 11.2.3 Chimioprévention chez la femme enceinte . 186 11.3 TRAITEMENT DU PALUDISME CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS . 190 Table des Matières | vii CHAPITRE 12 MORTALITÉ DES ENFANTS Abdoulaye DIALLO 12.1 METHODOLOGIE ET QUALITE DES DONNEES. 195 12.2 NIVEAUX ET TENDANCES DE LA MORTALITÉ DES ENFANTS . 197 12.3 MORTALITÉ DIFFÉRENTIELLE . 199 12.4 MORTALITÉ PÉRINATALE. 203 12.5 MORTALITÉ ET GROUPES À HAUTS RISQUES . 205 CHAPITRE 13 MORTALITÉ MATERNELLE Mohamed AYAD 13.1 COLLECTE DES DONNEES. 210 13.2 ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES. 210 13.3 ESTIMATION DIRECTE DE LA MORTALITÉ ADULTE. 213 13.4 ESTIMATION DIRECTE DE LA MORTALITÉ MATERNELLE. 216 13.5 ESTIMATION INDIRECTE DE LA MORTALITÉ MATERNELLE . 217 13.6 DISCUSSION. 218 CHAPITRE 14 EXCISION Marie-Anne DOUALAMOU 14.1 PRATIQUE DE L’EXCISION. 222 14.1.1 Prévalence de l’excision. 222 14.1.2 Âge des enquêtées à l’excision. 224 14.1.3 Personne qui a procédé à l’excision . 226 14.2 PRATIQUE DE L’EXCISION CHEZ LES FILLES DES FEMMES ENQUÊTÉES 14.2.1 Excision des filles et complications . 232 14.3 OPINIONS ET CROYANCES VIS-À-VIS DE L’EXCISION . 233 CHAPITRE 15 CONNAISSANCE, ATTITUDES ET COMPORTEMENTS VIS-À-VIS DES IST/SIDA Mamadou Chérif BAH 15.1 CONNAISSANCE, OPINIONS ET ATTITUDES . 246 15.1.1 Connaissance des moyens de prévention et de transmission . 247 15.1.2 Stigmatisation . 254 15.1.3 Opinions. 257 15.2 POPULATION AYANT EFFECTUÉ UN TEST DU VIH/SIDA . 258 15.3 RAPPORTS SEXUELS À HAUTS RISQUES ET UTILISATION DU CONDOM. 261 15.4 INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES. 265 viii | Table des Matières 15.5 CONNAISSANCE DU VIH/SIDA ET COMPORTEMENTS SEXUELS CHEZ LES JEUNES. 266 CHAPITRE 16 PRÉVALENCE DU VIH ET FACTEURS ASSOCIÉS Dr Kaba KOUROUMA 16.1 PROTOCOLE DE TEST DU VIH. 276 16.1.1 Collecte . 277 16.1.2 Procédures de laboratoire . 277 16.1.3 Traitement informatique et restitution des résultats . 279 16.2 TAUX DE COUVERTURE DU TEST DE VIH . 280 16.3 PRÉVALENCE DU VIH . 283 16.3.1 Prévalence du VIH selon certaines caractéristiques socio- démographiques . 283 16.3.2 Prévalence du VIH selon certaines caractéristiques démographiques. 287 16.3.3 Prévalence du VIH et facteurs de risques . 288 16.3.4 Prévalence du VIH et autres facteurs de risques . 292 16.3.5 Prévalence du VIH parmi les couples . 293 RÉFÉRENCES . 295 ANNEXE A PLAN DE SONDAGE A.1 INTRODUCTION . 297 A.2 BASE DE SONDAGE . 297 A.3 ÉCHANTILLONNAGE . 298 A.4 PROBABILITÉS DE SONDAGE . 299 A.5 RÉSULTATS DES ENQUÊTES . 299 ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE . 307 ANNEXE C TABLEAU POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES. 323 ANNEXE D PERSONNEL DE L’EDSG-III 2005. 329 ANNEXE E QUESTIONNAIRES . 333 Liste des Tableaux et des Graphiques | ix LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES Page CHAPITRE 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE Tableau 1.1 Indicateurs démographiques de base .6 Tableau 1.2 Taille et couverture de l’échantillon .14 CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES Tableau 2.1 Population des ménages par âge, sexe et résidence.20 Tableau 2.2 Composition des ménages .21 Tableau 2.3.1 Niveau d’instruction de la population des ménages – femmes.22 Tableau 2.3.2 Niveau d’instruction de la population des ménages – hommes.23 Tableau 2.4 Taux de fréquentation scolaire .25 Tableau 2.5 Caractéristiques des logements .27 Tableau 2.6 Biens durables possédés par les ménages .28 Tableau 2.7 Quintiles de bien-être économique .30 Tableau 2.8 Enfants orphelins et résidence des enfants avec les parents .31 Tableau 2.9 Scolarisation des enfants de 10-14 ans orphelins ou non et selon la résidence avec les parents .32 Graphique 2.1 Pyramide des âges de la population .20 Graphique 2.2 Taux de fréquentation scolaire par âge.24 Graphique 2.3 Survie des parents des enfants de moins de 15 ans et résidence des enfants avec les parents .31 CHAPITRE 3 CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES ET DES HOMMES ENQUÊTÉS Tableau 3.1 Répartition par âge des enquêtés .34 Tableau 3.2 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés .35 Tableau 3.3.1 Niveau d’instruction par caractéristiques sociodémographiques - femmes.37 Tableau 3.3.2 Niveau d’instruction par caractéristiques sociodémographiques - hommes.38 Tableau 3.4.1 Alphabétisation – femmes .39 Tableau 3.4.2 Alphabétisation – hommes.40 Tableau 3.5.1 Exposition aux médias – femmes.42 Tableau 3.5.2 Exposition aux médias – hommes .43 Tableau 3.6 Emploi .45 Tableau 3.7.1 Occupation des femmes .47 Tableau 3.7.2 Occupation des hommes .48 Tableau 3.8 Type d’emploi .49 Tableau 3.9 Type d’employeur .50 Tableau 3.10 Décision de l’utilisation du revenu et contribution aux dépenses du ménage .51 x | Liste des Tableaux et des Graphiques Tableau 3.11 Contrôle du revenu des femmes .52 Tableau 3.12 Participation des femmes dans la prise de décision .53 Tableau 3.13 Participation des femmes dans la prise de décision selon certaines caractéristiques sociodémographiques .54 Tableau 3.14 Opinion des femmes concernant le fait qu’un mari batte sa femme .55 Tableau 3.15 Opinion des femmes concernant le refus d’avoir des rapports sexuels avec le conjoint .56 Graphique 3.1 Proportion d’analphabètes parmi les femmes de 15-49 ans et les hommes de 15-59 ans .41 CHAPITRE 4 FÉCONDITÉ Tableau 4.1 Fécondité actuelle.58 Tableau 4.2 Fécondité selon certaines caractéristiques sociodémographiques .60 Tableau 4.3 Fécondité par âge selon trois sources .62 Tableau 4.4 Tendance de la fécondité par âge .63 Tableau 4.5.1 Enfants nés vivants et enfants survivants des femmes .64 Tableau 4.5.2 Enfants nés vivants et enfants survivants des hommes.65 Tableau 4.6 Intervalle intergénésique .67 Tableau 4.7 Âge à la première naissance .68 Tableau 4.8 Âge médian à la première naissance selon certaines caractéristiques sociodémographiques .69 Tableau 4.9 Grossesse et fécondité des adolescentes.70 Graphique 4.1 Taux de fécondité générale par âge selon le milieu de résidence .59 Graphique 4.2 Indice synthétique de fécondité et descendance atteinte à 40-49 ans .61 Graphique 4.3 Taux de fécondité par âge selon l’EDSG-I 1992, l’EDSG-II 1999 et l’EDSG-III 2005.62 Graphique 4.4 Taux de fécondité par âge et par période de cinq ans précédant l’EDSG-III .63 Graphique 4.5 Proportion d’adolescentes de 15-19 ans ayant commencé leur vie féconde selon l’EDSG-II 1999 et l’EDSG-III 2005 .71 CHAPITRE 5 PLANIFICATION FAMILIALE Tableau 5.1.1 Connaissance des méthodes contraceptives - femmes.75 Tableau 5.1.2 Connaissance des méthodes contraceptives - hommes.76 Tableau 5.2 Connaissance des méthodes contraceptives par caractéristiques sociodémographiques .77 Tableau 5.3 Utilisation de la contraception à un moment quelconque .73 Tableau 5.4 Utilisation actuelle de la contraception .80 Tableau 5.5 Utilisation actuelle de la contraception par caractéristiques sociodémographiques .73 Tableau 5.6 Nombre d’enfants à la première utilisation.84 Tableau 5.7 Connaissance de la période féconde.85 Tableau 5.8 Source d’approvisionnement .86 Tableau 5.9 Utilisation future .87 Liste des Tableaux et des Graphiques | xi Tableau 5.10 Raisons pour lesquelles les femmes n’ont pas l’intention d’utiliser la contraception .88 Tableau 5.11 Méthode contraceptive future préférée.88 Tableau 5.12.1 Exposition aux messages sur la planification familiale : femmes .90 Tableau 5.12.2 Exposition aux messages sur la planification familiale : hommes.91 Tableau 5.13 Contact des non utilisatrices de la contraception avec des prestataires de planification familiale.92 Tableau 5.14 Discussion de la planification familiale avec le conjoint.93 Tableau 5.15 Opinion des couples face à la planification familiale .94 Graphique 5.1 Prévalence contraceptive parmi les femmes en union .81 Graphique 5.2 Prévalence contraceptive moderne parmi les femmes en union 1992, 1999 et 2005.81 Graphique 5.3 Intention d’utiliser la contraception par les femmes en union non utilisatrices .87 CHAPITRE 6 NUPTIALITÉ ET EXPOSITION AU RISQUE DE GROSSESSE Tableau 6.1 État matrimonial actuel .96 Tableau 6.2 Nombre de co-épouses et d’épouses .98 Tableau 6.3 Âge à la première union.99 Tableau 6.4 Âge médian à la première union . 100 Tableau 6.5 Âge aux premiers rapports sexuels . 102 Tableau 6.6 Âge médian aux premiers rapports sexuels. 103 Tableau 6.7.1 Activité sexuelle récente - femmes . 105 Tableau 6.7.2 Activité sexuelle récente - hommes . 107 Tableau 6.8 Aménorrhée, abstinence et insusceptibilité post-partum. 108 Tableau 6.9 Durée médiane de l’insusceptibilité post-partum par caractéristiques sociodémographiques . 109 Tableau 6.10 Ménopause. 110 Graphique 6.1 Proportion de femmes célibataires par âge selon différentes sources, 1992-2005 .96 Graphique 6.2 Âge médian à la première union des femmes et des hommes . 101 Graphique 6.3 Âge médian des femmes à la première union et aux premiers rapports sexuels . 104 CHAPITRE 7 PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ Tableau 7.1 Préférences en matière de fécondité selon le nombre d’enfants vivants. 112 Tableau 7.2 Désir de limiter les naissances selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 113 Tableau 7.3 Besoins en matière de planification familiale. 115 Tableau 7.4 Nombre idéal d’enfants . 117 Tableau 7.5 Nombre idéal d’enfants par caractéristiques sociodémographiques . 119 Tableau 7.6 Planification de la fécondité. 120 Tableau 7.7 Taux de fécondité désirée. 121 xii | Liste des Tableaux et des Graphiques Graphique 7.1 Désir d’enfant supplémentaire des femmes en union selon le nombre d’enfants vivants . 112 Graphique 7.2 Nombre idéal d'enfants pour les femmes et les hommes . 118 CHAPITRE 8 SANTÉ DE LA REPRODUCTION Tableau 8.1 Soins prénatals. 124 Tableau 8.2 Nombre de visites prénatales et stade de la grossesse . 125 Tableau 8.3 Composants des visites prénatales. 127 Tableau 8.4 Vaccination antitétanique . 128 Tableau 8.5 Lieu de l’accouchement. 130 Tableau 8.6 Assistance lors de l’accouchement . 132 Tableau 8.7 Soins postnatals. 134 Tableau 8.8 Problèmes d’accès aux soins de santé . 136 Graphique 8.1 Soins prénatals par du personnel formé selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 125 Graphique 8.2 Soins prénatals, assistance à l’accouchement et lieu d’accouchement, 1992-2005 . 131 Graphique 8.3 Assistance à l'accouchement par du personnel formé selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 133 CHAPITRE 9 SANTÉ DE L’ENFANT Tableau 9.1 Caractéristiques de l’accouchement . 138 Tableau 9.2 Vaccinations selon les sources d’information . 139 Tableau 9.3 Vaccinations selon les caractéristiques sociodémographiques . 141 Tableau 9.4 Prévalence et traitement des Infections Respiratoires Aiguës (IRA) et de la fièvre. 144 Tableau 9.5 Médicaments donnés pour traiter la fièvre . 145 Tableau 9.6 Prévalence de la diarrhée. 146 Tableau 9.8 Traitement de la diarrhée. 148 Tableau 9.9 Alimentation pendant la diarrhée. 149 Graphique 9.1 Pourcentage d’enfants de 12-23 mois complètement vaccinés selon certaines caractéristiques sociodémographiques. 142 Graphique 9.2 Vaccinations des enfants de 12-23 mois selon trois sources, 1992-2005 . 142 Graphique 9.3 Prévalence des IRA, de la fièvre et de la diarrhée selon l’âge. 145 CHAPITRE 10 ALLAITEMENT MATERNEL ET ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS ET DES FEMMES Tableau 10.1 Allaitement initial. 153 Tableau 10.2 Type d’allaitement selon l’âge de l’enfant . 155 Tableau 10.3 Durée médiane et fréquence de l’allaitement . 156 Tableau 10.4 Aliments reçus par les enfants le jour ou la nuit ayant précédé l’enquête . 158 Tableau 10.5 Sel iodé dans le ménage . 159 Liste des Tableaux et des Graphiques | xiii Tableau 10.6 Consommation de micronutriments . 161 Tableau 10.7 Consommation de micronutriments par les mères. 163 Tableau 10.8 Prévalence de l’anémie chez les enfants. 165 Tableau 10.9 Prévalence de l’anémie chez les femmes . 166 Tableau 10.10 État nutritionnel des enfants . 169 Tableau 10.11 État nutritionnel des femmes par caractéristiques sociodémographiques . 178 Graphique 10.1 Pratique d'allaitement des enfants de moins de 3 ans. 155 Graphique 10.2 Durée médiane de l'allaitement dans certains pays d'Afrique de l'Ouest . 157 Graphique 10.3 État nutritionnel des enfants de moins de 5 ans. 171 Graphique 10.4 Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans accusant un retard de croissance. 172 Graphique 10.5 Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans émaciés . 173 Graphique 10.6 Tendances de la malnutrition (enfants de moins de 5 ans) selon l'EDSG-II 1999 et l'EDSG-III 2005 . 175 Graphique 10.7 Tendances du retard de croissance, selon la région naturelle. 176 CHAPITRE 11 PALUDISME Tableau 11.1 Possession de moustiquaires . 181 Tableau 11.2 Utilisation des moustiquaires par les enfants. 184 Tableau 11.3 Utilisation des moustiquaires par les femmes et les femmes enceintes. 186 Tableau 11.4 Utilisation de traitement préventif intermittent au cours de la grossesse . 187 Tableau 11.5 Utilisation de Fansidar pour le traitement intermittent (TI). 189 Tableau 11.6 Prévalence et traitement précoce de la fièvre. 191 Tableau 11.7 Différents antipaludéens et prise précoce. 193 Graphique 11.1 Possession de moustiquaires par les ménages. 182 Graphique 11.2 Utilisation de moustiquaires par les enfants de moins de 5 ans. 185 Graphique 11.3 Utilisation de traitement préventif contre le paludisme au cours de la dernière grossesse . 188 CHAPITRE 12 MORTALITÉ DES ENFANTS Tableau 12.1 Mortalité des enfants de moins de cinq ans. 197 Tableau 12.2 Mortalité des enfants selon certaines caractéristiques sociodémographiques. 200 Tableau 12.3 Taux de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques démographiques de la mère et des enfants . 202 Tableau 12.4 Mortalité périnatale . 204 Tableau 12.5 Comportement procréateur à hauts risques. 206 Graphique 12.1 Tendances de la mortalité infantile, juvénile et infanto juvénile. 199 Graphique 12.2 Tendances de la mortalité infantile et infanto juvénile selon différentes sources, 1999-2005 . 199 Graphique 12.3 Mortalité infantile et juvénile selon la région administrative. 201 Graphique 12.4 Mortalité infantile et caractéristiques des naissances. 203 xiv | Liste des Tableaux et des Graphiques CHAPITRE 13 MORTALITÉ MATERNELLE Tableau 13.1 Complétude de l’information sur les frères et sœurs . 211 Tableau 13.2 Indicateurs de la qualité des données sur les frères et sœurs. 212 Tableau 13.3 Estimation de la mortalité adulte par âge. 213 Tableau 13.4 Estimation directe de la mortalité maternelle. 216 Tableau 13.5 Estimation indirecte de la mortalité maternelle. 218 Graphique 13.1 Taux de mortalité féminine pour la période 0-9 ans avant l’enquête et taux des tables types de mortalité par groupe d’âges. 215 Graphique 13.2 Taux de mortalité masculine pour la période 0-9 ans avant l’enquête et taux des tables types de mortalité par groupe d’âges. 215 Graphique 13.3 Intervalle de confiance du taux de mortalité maternelle dans l’EDSG-II et l’EDSG-III. 217 CHAPITRE 14 EXCISION Tableau 14.1 Connaissance et pratique de l’excision. 223 Tableau 14.2 Âge des enquêtées á l’excision. 225 Tableau 14.3 Personne qui a procédé á l’excision . 227 Tableau 14.4 Pratique de l’excision parmi les filles des femmes enquêtées. 229 Tableau 14.5 Type d’excision des filles. 230 Tableau 14.6 Âge des filles à l’excision. 231 Tableau 14.7 Personne qui a procédé á l’excision des filles . 232 Tableau 14.8 Excision des filles et complications . 233 Tableau 14.9.1 Avantages pour une fille d’être excisée : femmes . 234 Tableau 14.9.2 Avantages pour une fille d’être excisée : hommes . 235 Tableau 14.10.1 Avantages pour une fille de ne pas être excisée : femmes . 237 Tableau 14.10.2 Avantages pour une fille de ne pas être excisée : hommes . 238 Tableau 14.11 Croyance au sujet de l’excision . 239 Tableau 14.12.1 Opinion par rapport á l’excision selon les caractéristiques socio- démographiques : femmes. 240 Tableau 14.12.2 Opinion par rapport á l’excision selon les caractéristiques socio- démographiques : hommes. 242 Tableau 14.13 Opinion des femmes et des hommes par rapport á l’excision. 243 Graphique 14.1 Pratique de l’excision selon l’ethnie . 224 Graphique 14.2 Âge à l’excision des mères et des filles . 226 Graphique 14.3 Personne qui a procédé à l’excision des femmes enquêtées et des filles . 227 Graphique 14.4 Proportions de femmes et d’hommes favorables à la disparition de la pratique de l’excision selon la région . 241 CHAPITRE 15 CONNAISSANCE, ATTITUDES ET COMPORTEMENTS VIS-À-VIS DES IST/SIDA Tableau 15.1 Connaissance du sida. 246 Tableau 15.2 Connaissance des moyens de prévention du VIH. 247 Liste des Tableaux et des Graphiques | xv Tableau 15.3.1 Idées erronées à propos du sida - femmes. 249 Tableau 15.3.2 Idées erronées à propos du sida - hommes . 251 Tableau 15.4 Connaissance de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant . 253 Tableau 15.5.1 Attitudes de tolérance envers les personnes vivant avec le VIH - femmes . 255 Tableau 15.5.2 Attitudes de tolérance envers les personnes vivant avec le VIH - hommes . 256 Tableau 15.6 Opinion sur la négociation de rapports sexuels protégés avec le conjoint . 257 Tableau 15.7 Adultes qui pensent que l’utilisation du condom devrait être enseignée aux jeunes de 12-14 ans. 258 Tableau 15.8 Population ayant effectué un test du VIH et ayant reçu les résultats . 259 Tableau 15.9 Femmes enceintes conseillées et testées pour le VIH. 261 Tableau 15.10.1 Rapports sexuels à hauts risques et utilisation du condom au cours des derniers rapports sexuels à hauts risques - femmes. 262 Tableau 15.10.2 Rapports sexuels à hauts risques et utilisation du condom au cours des derniers rapports sexuels à hauts risques - hommes. 264 Tableau 15.11 Infection Sexuellement Transmissible (IST) et symptômes d’IST déclarés . 265 Tableau 15.12 Connaissance par les jeunes des moyens de prévention du VIH et d’un endroit où se procurer des condoms. 267 Tableau 15.13 Âge des jeunes de 15-24 ans aux premiers rapports sexuels . 269 Tableau 15.14 Utilisation des condoms au cours des premiers rapports sexuels parmi les jeunes. 270 Tableau 15.15 Jeunes de 15-24 ans ayant eu des rapports sexuels prémaritaux au cours des 12 derniers mois et utilisation du condom au cours des derniers rapports sexuels prémaritaux. 271 Tableau 15.16 Rapports sexuels à hauts risques et utilisation du condom lors des derniers rapports sexuels à hauts risques au cours des 12 derniers mois par les jeunes de 15-24 ans . 272 Tableau 15.17 Disparité d’âges entre partenaires sexuels . 273 Graphique 15.1 Recherche de conseils et de traitement pour les IST. 266 CHAPITRE 16 PRÉVALENCE DU VIH ET FACTEURS ASSOCIÉS Tableau 16.1 Couverture du test du VIH selon le milieu et la région de résidence. 281 Tableau 16.2 Couverture du test du VIH selon l’âge, le niveau d’instruction et le quintile de bien-être économique . 282 Tableau 16.3 Prévalence du VIH selon l’âge. 284 Tableau 16.4 Prévalence du VIH selon certaines caractéristiques sociodémographiques. 286 Tableau 16.5 Prévalence du VIH selon certaines caractéristiques démographiques. 287 Tableau 16.6 Prévalence du VIH selon certaines caractéristiques du comportement sexuel . 289 Tableau 16.7 Prévalence du VIH parmi les jeunes de 15-24 ans. 291 Tableau 16.8 Prévalence du VIH selon la prévalence des IST et le test du VIH antérieur à l’enquête . 292 Tableau 16.9 Test du VIH antérieur à l’enquête et prévalence du VIH . 293 Tableau 16.10 Prévalence du VIH parmi les couples . 294 xvi | Liste des Tableaux et des Graphiques Graphique 16.1 Algorithme de dépistage du VIH Laboratoire National de Référence de Guinée EDSG-III . 279 Graphique 16.2 Prévalence du VIH par sexe et âge. 284 ANNEXE A PLAN DE SONDAGE Tableau A.1 Répartition des ménages par région et selon le milieu de résidence (RGPH, 1996) . 297 Tableau A.2 Répartition de l’échantillon entre les régions et par milieu de résidence. 298 Tableau A.3 Résultats de l’enquête auprès des ménages et auprès des femmes. 300 Tableau A.4 Résultats de l’enquête auprès des ménages et auprès des hommes . 301 Tableau A.5 Couverture du test du VIH selon certaines variables sociodémographiques : femmes. 302 Tableau A.6 Couverture du test du VIH selon certaines variables sociodémographiques : hommes . 303 Tableau A.7 Couverture du test du VIH parmi les femmes ayant déjà eu des rapports sexuels selon certaines caractéristiques du comportement sexuel . 304 Tableau A.8 Couverture du test du VIH parmi les hommes ayant déjà eu des rapports sexuels selon certaines caractéristiques du comportement sexuel . 305 ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE Tableau B.1 Variables utilisées pour le calcul des erreurs de sondage . 310 Tableau B.2 Erreurs de sondage - Échantillon National . 311 Tableau B.3 Erreurs de sondage – Échantillon Urbain . 312 Tableau B.4 Erreurs de sondage – Échantillon Rural. 313 Tableau B.5 Erreurs de sondage – Échantillon Boké . 314 Tableau B.6 Erreurs de sondage – Échantillon Conakry. 315 Tableau B.7 Erreurs de sondage – Échantillon Faranah . 316 Tableau B.8 Erreurs de sondage – Échantillon Kankan . 317 Tableau B.9 Erreurs de sondage – Échantillon Kindia . 318 Tableau B.10 Erreurs de sondage – Échantillon Labé . 319 Tableau B.11 Erreurs de sondage – Échantillon Mamou. 320 Tableau B.12 Erreurs de sondage – Échantillon N’Zérékoré . 321 ANNEXE C TABLEAU POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES Tableau C.1 Répartition par âge de la population des ménages . 323 Tableau C.2.1 Répartition par âge des femmes éligibles et enquêtées . 324 Tableau C.2.2 Répartition par âge des hommes éligibles et enquêtés. 324 Tableau C.3 Complétude de l’enregistrement. 325 Tableau C.4 Naissances par année de naissance . 325 Tableau C.5 Enregistrement de l’âge au décès en jours . 326 Tableau C.6 Enregistrement de l’âge au décès en mois . 327 Préface | xvii PRÉFACE La troisième Enquête Démographique et de Santé (EDSG-III) fait suite aux enquêtes réalisées en 1992 et 1999 par la Direction Nationale de la Statistique (DNS). Elle a bénéficié de l’appui financier de l’Agence des États Unis pour le Développement (USAID), du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), de la Banque Mondiale à travers le projet d’appui au programme multisectoriel de lutte contre le VIH/sida exécuté par le Comité National de Lutte contre le Sida (CNLS), du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef) et du Gouvernement Guinéen. La supervision technique de l’opération a été assurée par le Bureau d’Études américain, ORC Macro, spécialisé dans les enquêtes démographiques et de santé. La réalisation de l’EDSG-III s’inscrit dans le cadre de la mise en place des outils de suivi et évaluation de la Stratégie de Réduction de la pauvreté (SRP), des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et des programmes et projets du secteur de la santé. Par rapport aux deux premières enquêtes Démographique et de Santé, l’EDSG-III a intégré deux nouveaux modules: le module sur les tests d’anémie et celui du dépistage du VIH/sida. Des informations sur les comportements et pratiques en matière de prévention et de traitement du paludisme ont été également recueillies. Le sujet sur les pratiques de l’excision a été approfondi. Le présent rapport est le fruit d’une étroite collaboration entre les cadres de la Direction Nationale de la Statistique (DNS), du Ministère de la Santé et les experts de ORC Macro. Il fournit le niveau actuel des indicateurs démographiques et sanitaires se rapportant à la santé maternelle et infantile, l’état nutritionnel de la mère et de l’enfant, la planification familiale, l’excision et les infections sexuellement transmissibles. À l’instar des rapports standard des EDS, ces indicateurs sont ventilés non seulement selon certaines variables démographiques et socioéconomiques de la population mais également selon les régions naturelles et les régions administratives du pays. Pour la première fois, ces indicateurs ont été distribués selon le niveau de vie du ménage. Ce qui permet de saisir les liens entre les différents indicateurs publiés et le niveau de pauvreté de la population. Ce rapport présente également quelques analyses de tendances des principaux indicateurs démographiques et sanitaires par rapport à leurs niveaux de 1999. Les résultats obtenus indiquent une légère amélioration de la situation sanitaire de la population sur la période 1999-2005. Les comportements en matière de santé préventive, prénatale, postnatale et en matière de planification familiale ont enregistré une légère amélioration et la mortalité infantile a baissé de façon significative. Les résultats du test de VIH/sida indiquent une prévalence moindre que dans certains pays voisins. Cependant, en dépit de leur aspect encourageant, les résultats de l’EDSG-III montrent que des efforts restent encore à fournir pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement, notamment dans les domaine de la réduction de la mortalité maternelle et infantile, de la lutte contre la malnutrition et des grandes endémies telles que le paludisme et le VIH/sida. Ces résultats interpellent tous les citoyens guinéens et les partenaires au développement. Je saisis cette occasion pour remercier à la fois, les populations enquêtées dont la disponibilité a été un gage pour le succès de l’opération et l’ensemble des cadres qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de l’enquête. xviii | Préface Mes très sincères remerciements vont enfin à l’USAID, à l’UNFPA, à la Banque Mondiale, à travers le CNLS, à l’Unicef, au Gouvernement Guinéen pour leur contribution financière et au Bureau d’Études et ORC Macro pour la qualité de l’appui technique dans la réalisation de l’EDSG-III. Résumé | xix RÉSUMÉ L’Enquête Démographique et de Santé en Guinée (EDSG-III) est la troisième du genre. Il s’agit d’une enquête par sondage représentative au niveau national. Cette enquête a été exécutée par la Direction Nationale de la Statistique (DNS). Elle a bénéficié de l’assistance technique de ORC Macro, institution de coopération américaine en charge du programme international des Enquêtes Démographiques et de Santé (DHS). Le projet EDSG-III a été exécuté grâce à l’appui financier de l’Agence des États-unis pour le Développement International (USAID), de la Banque Mondiale à travers le Projet d’Appui au Programme Multi- sectoriel de Lutte contre le Sida, du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). En outre, l’EDSG-III a bénéficié de l’apport financier du Gouvernement guinéen et de sa contribution par la mise à disposition des cadres techniques et de la logistique. L’EDSG-III fournit des informations sur les niveaux de fécondité, l’activité sexuelle, les préférences en matière de fécondité, la connaissance et l’utilisation des méthodes de planification familiale, les pratiques de l’allaitement, l’état nutritionnel des femmes et des enfants de moins de cinq ans, la mortalité infantile, la mortalité adulte, y compris la mortalité maternelle, la santé de la mère et de l’enfant, la pratique de l’excision et sur la connaissance, les attitudes et les comportements vis- à-vis du sida et autres infections sexuellement transmissibles. De nouveaux volets concernent le paludisme et les tests du VIH/sida ainsi que de l’anémie. Les informations collectées au cours de l’EDSG-III permettent la mise à jour des indicateurs de base sur la situation démographique et sanitaire estimés lors des précédentes enquêtes de 1992 et 1999. Au cours de l’enquête, réalisée sur le terrain de février à juin 2005, 6 282 ménages, 7 954 femmes âgées de 15-49 ans et 3 174 hommes de 15-59 ans ont été interviewés avec succès, parmi lesquels 3 875 femmes de 15-49 ans et 2 964 hommes de 15-59 ans ont été testés pour le VIH/sida. Les informations recueillies sont représentatives au niveau national, au niveau du milieu de résidence (urbain et rural) et au niveau des 8 domaines d’étude que sont la ville de Conakry et les sept régions du pays : Boké, Faranah, Kankan, Kindia, Labé, Mamou et N’Zérékoré. Les résultats de l’EDSG-III sont aussi représentatifs au niveau des régions naturelles. L’enquête ménage a touché 37 582 personnes dont 52 % de femmes. La taille moyenne des ménages est de 6,1 personnes contre 6,6 à l’enquête précédente. Dans l’ensemble, 37 % des ménages comprennent entre 1 et 4 personnes. La proportion de ménages d’une seule personne représente 5 %. À l’opposé, 20 % des ménages comptent 9 personnes ou plus. Un ménage Guinéen sur cinq dispose de l’électricité (20 %). Pour l’approvisionnement en eau de boisson, près de 13 % des ménages urbains et 50 % des ménages ruraux ne consomment pas de l’eau salubre. L’EDSG-III s’est intéressée à la survie des parents des enfants de moins de 15 ans. Il en ressort que 69 % des enfants de moins de 15 ans vivent avec leurs deux parents biologiques. Dans l’ensemble, 13 % des enfants de moins de 15 ans ne vivent avec aucun des deux parents biologiques. Les indices de parité du genre révèlent l’existence d’une certaine discrimination à l’égard des filles en ce qui concerne la fréquentation scolaire aux niveaux des enseignements primaire et secondaire. L’indice de parité de genre pour le niveau primaire est estimé à 0,83. Cependant, cette discrimination est nettement plus accentuée au niveau secondaire que primaire puisque cet indice est évalué à 0,55. FÉCONDITÉ Niveau de fécondité et tendance. Les données de l’EDSG-III montrent que la fécondité des femmes en Guinée en 2005 demeure élevée. Avec les niveaux actuels, chaque femme donnerait naissance en moyenne à 5,7 enfants à la fin de sa vie xx | Résumé féconde. Cette fécondité est également précoce puisque 32 % des jeunes filles de 15-19 ans ont déjà donné naissance à, au moins, un enfant ou en sont à leur première grossesse au moment de l’enquête. La tendance de l’ISF ne montre aucun changement depuis le Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH) en 1983 : l’ISF était estimé à 5,8 par le RGPH (1983) ; à 5,7 par l’EDSG-I (1992) ; à 5,5 par l’EDSG-II (1999) ; et à 5,7 par l’enquête actuelle. Ceci indique que la fécondité n’a pas varié depuis 1983. Fécondité différentielle. Des différences très nettes de fécondité apparaissent entre milieux de résidence : une femme du milieu urbain a un niveau de fécondité nettement plus faible (4,4) que celui qui prévaut dans les zones rurales (6,3). En outre, le nombre moyen d’enfants par femme varie de façon importante selon les régions, d’un minimum de 5,3 enfants à Conakry à un maximum de 7,4 à Kankan. Ce nombre moyen présente également des écarts très importants selon le niveau d’instruction des femmes (3,3 enfants par femme chez celles ayant atteint le niveau d’instruction secondaire ou plus contre 6,2 chez celles sans niveau d’instruction) et le niveau de vie du ménage d’appartenance de la femme : 4,2 enfants en moyenne pour les femmes appartenant aux ménages les plus riches contre 6,5 pour celles des ménages les plus pauvres. PLANIFICATION FAMILIALE Connaissance des méthodes contraceptives. Bien que de plus en plus de femmes connaissent les méthodes contraceptives (92 % en 2005 contre 72 % en 1999), et en particulier les méthodes modernes (92 % en 2005 contre 71 % en 1999), peu de femmes les utilisent. Prévalence contraceptive. En effet, la prévalence contraceptive des femmes en union est seulement de 9 %, toutes méthodes confondues, et 6 % pour les méthodes modernes. Parmi les femmes en union, la proportion des utilisatrices a augmenté légèrement au cours des quatorze dernières années : 2 % en 1992 à 6 % en 1999 et 9 % en 2005 pour l’ensemble des méthodes. Concernant les seules méthodes modernes, la variation est presque constante entre les trois périodes (1 % en 1992, 4 % en 1999 et 6 % en 2005). Besoins non satisfaits en planification familiale. Alors que le niveau d’utilisation de la contraception est encore faible chez les femmes en union (9 %), les besoins non satisfaits en matière de planification familiale sont plus de deux fois plus importants puisque 21 % en ont exprimé le besoin. Ces femmes auraient davantage besoin d’utiliser la contraception pour espacer que pour limiter les naissances (13 % contre 8 %). Si les femmes ayant des besoins non satisfaits en matière de contraception satisfaisaient ces besoins, c’est-à-dire si elles utilisaient effectivement la contraception, la prévalence contraceptive pourrait atteindre 30 % chez les femmes en union, c’est-à-dire trois fois plus élevée que ce qu’elle est actuellement. NUPTIALITÉ Parmi les femmes de 15-49 ans, 75 % étaient en union au moment de l’enquête. La proportion des femmes qui restent encore célibataires à 30-34 ans est de 2 % seulement. Ainsi, le mariage qui demeure le cadre privilégié de l’activité sexuelle et de la procréation est largement répandu en Guinée. En outre, la moitié des femmes (53 %) sont en union polygame. L’entrée en union demeure précoce en Guinée : 24 % des femmes de 25-49 ans étaient déjà en union à 15 ans et la moitié des femmes entrent en première union dès l’âge de 16,2 ans. En 1992 et 1999, l’âge médian à la première union étaient respectivement de 15,8 ans et 16,4 ans ; il n’y a donc pas eu d’évolution notable dans le calendrier de la primo nuptialité depuis les deux dernières enquêtes. Les premiers rapports sexuels se produisent toujours très tôt, puisque l’âge médian est de 16,0 ans chez les femmes. Les hommes contractent leur première union à un âge plus tardif ; leur âge médian à la première union étant de 26,2 ans. L’âge aux premiers rapports sexuels pour les hommes âgés de 25-59 ans est de 20,0 ans. SANTÉ DE LA REPRODUCTION Soins prénatals et accouchement. En ce qui concerne les soins prénatals, on constate que pour la majorité (82 %) des naissances survenues dans les cinq années précédant l’enquête, les mères ont effectué une visite prénatale auprès de personnel formé et 66 % d’entre elles ont été protégées contre le tétanos néonatal, par au moins deux doses de Résumé | xxi vaccin antitétanique. Environ une naissance sur trois (31 %) s’est déroulée dans un établissement sanitaire, contre 69 % à la maison. Par ailleurs, seulement 38 % des naissances ont bénéficié de l’assistance de personnel de santé au moment de l’accouchement. Les femmes appartenant aux ménages les plus pauvres (15 %) et celles de Mamou (19 %) et Labé (20 %) sont celles dont l’accouchement a été le moins fréquemment assisté par du personnel formé. Tendances des soins prénatals. Par rapport à l’enquête de 1999, on note une légère amélioration des proportions de femmes qui ont effectué des visites prénatales (71 % en 1999) et de celles protégées contre le tétanos néonatal (59 % en 1999). Cependant, la proportion de femmes assistées à l’accouchement n’a varié que très peu (35 % en 1999). SANTÉ DE L’ENFANT Vaccination des enfants. Pour ce qui est de la vaccination des enfants, on constate que la majorité est vaccinée : 79 % des enfants de 12-23 mois ont reçu le BCG, 51 % les trois doses de DTCoq, 50 % celles de la Polio et 50 % ont été vaccinés contre la rougeole. Au total, plus d’un enfant de 12-23 mois sur trois (37 %) a reçu tous les vaccins du Programme Élargi de Vaccination (PEV). À l’inverse, seulement 14 % des enfants de 12-23 mois n’ont reçu aucun vaccin. Comparativement à la situation qui prévalait en 1999, on note une légère amélioration de la couverture vaccinale (32 % d’enfants totalement vaccinés en 1999). Maladies de l’enfance. En Guinée, les infections respiratoires aiguës, la fièvre et la diarrhée sont des problèmes de santé importants chez les enfants. Un peu moins d’un enfant sur dix (8 %) a souffert de toux accompagnée de respiration courte et rapide au cours des deux semaines ayant précédé l’enquête et un tiers (34 %) des enfants ont eu la fièvre pendant cette période. S’agissant de la diarrhée, moins d’un enfant sur cinq (16 %) a eu un ou plusieurs épisodes diarrhéiques durant cette même période. Au cours des épisodes diarrhéiques, 57 % ont reçu une Thérapie de Réhydratation Orale, et dans 17 % des cas, les enfants n’ont bénéficié d’aucun type de traitement. Possession et utilisation des moustiquaires. L’utilisation des moustiquaires est un moyen efficace de protection contre les moustiques qui transmettent le paludisme. Les données de l’enquête montrent que seulement un ménage sur quatre (27 %) possède au moins une moustiquaire. C’est à Kankan et à Boké que près de la moitié des ménages possède au moins une moustiquaire (46 %) contre seulement 6 % et 3 % respectivement à Labé et à Mamou. Dans les ménages ayant des enfants de moins de cinq ans, seulement 12 % des enfants ont dormi sous une moustiquaire la nuit précédant l’enquête. Une proportion quasiment identique de femmes et de femmes enceintes (13 %) a dormi sous une moustiquaire au cours de la nuit ayant précédé l’interview. NUTRITION Allaitement des petits enfants. La presque totalité des enfants nés dans les cinq années ayant précédé l’enquête (96 %) ont été allaités. Bien que la majorité des enfants (74 %) soient allaités dans les 24 heures qui ont suivi leur naissance, dans 72 % des cas, ils ont reçu des aliments avant le début de l’allaitement. L’assistance lors de l’accouchement et partant, le lieu où celui-ci s’est déroulé, influence légèrement le début de l’allaitement. Sevrage et aliments de complément. L’OMS et l’UNICEF recommandent que les enfants soient exclusivement nourris au sein jusqu’à 6 mois. À partir de 6 mois, tous les enfants devraient recevoir une alimentation de complément, car à partir de cet âge, le lait maternel seul n’est plus suffisant pour assurer la croissance optimale de l’enfant. En Guinée, 11 % des enfants de moins de 6 mois consomment des aliments de complément. À l’opposé, seulement 41 % des enfants de 6-9 mois consomment des aliments solides ou semi-solides comme complément nutritionnel en plus du lait maternel. Supplémentation en vitamine A. Plus de deux enfants sur trois (68 %) âgés de moins de cinq ans ont reçu des compléments de vitamine A. Les proportions d’enfants qui ont reçu des suppléments de vitamine A varient surtout selon le milieu de résidence (82 % en milieu urbain contre 64 % en milieu rural). Au plan national, seulement 33 % des femmes ont reçu des suppléments en vitamine A deux mois après l’accouchement de leur dernier-né. xxii | Résumé État nutritionnel des enfants. Les indices concernant l’état nutritionnel montrent que 35 % des enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, dont 15 % sous sa forme sévère. En plus, 9 % des enfants souffrent de sous- nutrition aiguë, dont 2 % sous sa forme sévère. Enfin, la prévalence de l’insuffisance pondérale est de 26 % ; 7 % pour sa forme sévère. MORTALITÉ DES ENFANTS Niveau de mortalité. La mortalité infanto- juvénile reste élevée au plan national. Pour la période la plus récente (0-4 ans avant l’enquête), les résultats montrent que sur 1 000 naissances vivantes, 91 meurent avant d’atteindre leur premier anniversaire (39 ‰ entre 0 et 1 mois exact et 52 ‰ entre 1 et 12 mois exacts), et que sur 1 000 enfants âgés d’un an, 79 n’atteignent pas leur cinquième anniversaire. Globalement, le risque de décès entre la naissance et le cinquième anniversaire est de 163 pour 1 000 naissances, soit environ un enfant sur six. Tendance de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Par rapport aux résultats de la précédente enquête réalisée en 1999 (EDSG-II), le niveau de toutes les composantes de la mortalité des enfants obtenus en 2005 est sensiblement le même : mortalité infantile de 91 pour mille à l’EDSG-III contre 98 pour mille en 1999, mortalité infanto- juvénile de 163 pour mille en 2005 contre 177 pour mille pour les cinq dernières années précédant l’EDSG-II. MORTALITÉ MATERNELLE Niveau de mortalité maternelle. La mortalité maternelle est très élevée en Guinée. Pour la période 1996-2005, le taux de mortalité maternelle est estimé à 980 décès pour 100 000 naissances vivantes. Avec ce niveau de mortalité, une femme sur 16 court le risque de décéder pour cause maternelle pendant les âges de procréation. EXCISION Prévalence. L’excision est une pratique généralisée en Guinée ; la presque-totalité des femmes (96 %) l’ont subie. Une femme sur trois a été excisée dans la petite enfance. Il n’existe pratiquement aucune variation tant au niveau du milieu de résidence que celui de la région ou du niveau d’instruction. Seulement 10 % des femmes ont été excisées par du personnel médical formé (médecin, infirmière ou sage-femme). Perspectives. La majeure partie des femmes (69 %) approuve la continuation de l’excision et un peu moins d’une femme sur cinq (19 %) souhaite son abandon. La reconnaissance sociale (64 %) et la nécessité religieuse (32 %) sont les principales raisons évoquées par les enquêtées pour la continuation de l’excision. SIDA ET AUTRES IST Connaissance du sida. Le VIH/sida est connu par pratiquement toute la population (97 % des femmes et 99 % des hommes). Cependant, bien que la grande majorité des femmes aient entendu parler du VIH/sida, seulement 68 % d’entre elles ont déclaré qu’on pouvait limiter les risques de contracter le VIH/sida en utilisant des condoms lors des rapport sexuels et en limitant des rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté. Chez les hommes, cette proportion est bien plus élevée (79 %). Rapports à hauts risques et utilisation du condom. Un des objectifs essentiels du Comité National de Lutte contre le Sida est d’encourager la population sexuellement active à utiliser de façon régulière le condom. L’EDSG-III montre que 16 % des femmes ont eu des rapports sexuels à hauts risques au cours des 12 derniers mois. Chez les hommes, cette proportion est beaucoup plus élevée puisqu’elle atteint 54 %. Un quart des femmes (25 %) et deux hommes sur cinq (40 %) ont déclaré avoir utilisé un condom au cours de ces derniers rapports sexuels à hauts risques. Infection sexuellement transmissible (IST). Une femme sur trois (32 %) et moins d’un homme sur dix (8 %) ont déclaré avoir eu une IST ou des symptômes d’une IST au cours des 12 derniers mois. Parmi eux, 69 % des femmes et 81 % d’hommes ont recherché un conseil ou un traitement. PRÉVALENCE DU VIH Taux de couverture. Les résultats de l’EDSG-III indiquent que plus de 9 personnes sur 10 ont consenti à donner quelques gouttes de leur sang pour effectuer le test du VIH/sida. Le taux de Résumé | xxiii couverture est légèrement plus élevé chez les femmes (93 %) que chez les hommes (88 %). Les taux d’acceptation chez les femmes et les hommes du milieu rural sont nettement plus élevés que chez ceux du milieu urbain. Dans l’ensemble, 94 % des personnes dans les zones rurales ont accepté contre 84 % chez celles des villes. Le taux de couverture du test du VIH/sida est plus élevé à N’Zérékoré et à Faranah où 98 % des enquêtés ont été testés et moins élevé à Conakry où 73 % des enquêtés ont été testés. D’une manière générale, à l’exception de Kindia, le taux de couverture est toujours plus élevé chez les femmes, comparé à celui des hommes. Prévalence selon le sexe et l’âge. Les résultats montrent que 1,5 % des adultes âgés de 15-49 ans sont séropositifs au VIH/sida. Le taux de séroprévalence chez les femmes de 15-49 ans est supérieur à celui des hommes de la même tranche d’âges : 1,9 % contre 0,9 %. Il s’en dégage un ratio d’infection entre les hommes et les femmes de 2,1, ce qui revient à dire que pour 100 hommes infectés, il y a 210 femmes infectées. La proportion de personnes séropositives augmente avec l’âge : en effet, d’un minimum de 0,8 % dans le groupe d’âges 15-19 ans, la proportion atteint un maximum de 2,1 % à 40-44 ans et 45-49 ans. Prévalence selon le milieu de résidence. La prévalence du VIH/sida en milieu urbain, pour l’ensemble de la population, est plus élevée qu’en milieu rural (2,4 % contre 1,0 %). Les résultats de l’EDSG-III montrent que Conakry (2,1 %), Labé (1,8 %), N’Zérékoré (1,7 %) et Faranah (1,6 %) sont les régions où les niveaux de prévalence sont les plus élevés. A l’opposé, Mamou (0,7 %) et Kindia (0,9 %) sont celles où les niveaux de prévalence sont les plus faibles. Indicateurs du Millénaire | xxv Indicateurs du Millénaire, EDSG-III Guinée 2005 Objectif Indicateur Valeur 1. Réduction de l’extrême pauvreté et de la faim Pourcentage d’enfants de moins de 5 ans présentant une insuffisance pondérale Masculin : 26,7 % Féminin : 24,9 % Ensemble : 25,8 % Taux net de scolarisation dans le primaire1 Masculin : 46,6 % Féminin : 40,8 % Ensemble : 43,8 % Proportion d’écoliers commençant la première année d’études dans l’enseignement primaire et achevant la cinquième1 Masculin : 33,8 % Féminin : 32,0 % Ensemble : 33,0 % 2. Assurer l’éducation primaire pour tous Taux d’alphabétisation des 15 à 24 ans2 Masculin : 55,5 % Féminin : 22,1 % Ensemble : 31,7 % Rapport filles/garçons dans l’enseignement primaire et secondaire Primaire : 0,83 Secondaire : 0,55 Taux d’alphabétisation des femmes de 15 à 24 ans par rapport à celui des hommes2 0,40 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes Pourcentage de salariées dans le secteur non agricole qui sont femmes3 31,4 % Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (pour 1 000 naissances vivantes) 163 pour 1 000 Taux de mortalité infantile (pour 1 000 naissances vivantes) 91 pour 1 000 4. Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans Proportion d’enfants de 1 an vaccinés contre la rougeole Masculin : 51,6 % Féminin : 48,8 % Ensemble : 50,2 % Taux de mortalité maternelle (pour 100 000 naissances vivantes) 980 pour 100 000 5. Améliorer la santé maternelle Proportion d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié 38,0 % Taux d’utilisation du préservatif sur le taux de prévalence des contraceptifs (une méthode moderne, femmes 15-49 en union) 21,7 % Utilisation d’un préservatif lors du dernier rapport sexuel à risque (population âgée de 15 à 24) 4 Masculin : 37,2 % Féminin : 26,0 % Population âgée de 15 à 24 ans ayant une bonne connaissance générale du VIH/sida 5 Masculin : 22,8 % Féminin : 16,9 % Taux d’utilisation de la contraception (une méthode moderne, femmes 15-49 actuellement en union) 5,7 % 6. Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies Taux de scolarisation des orphelins par rapport au taux de scolarisation des autres enfants non-orphelins âgées de 10 à 14 ans 0,7 Proportion de la population utilisant des combustibles solides 6 Urbain : 98,5 % Rural : 99,8 % Ensemble : 99,4 % Proportion de la population ayant accès de façon durable à une source d’eau meilleure7, zones urbaines et rurales Urbain : 84,9 % Rural : 48,4 % Ensemble : 59,2 % 7. Assurer un environnement durable Proportion de la population ayant accès à un meilleur système d’assainissement8, zones urbaines et rurales Urbain : 94,3 % Rural : 59,9 % Ensemble : 70,1 % 1 Non compris les enfants dont le statut des parents est manquant. 2 Correspond aux enquêtés qui ont, au moins, fréquenté l’école secondaire et à ceux pouvant lire une phrase entière. 3 L’emploi salarié comprend les enquêtées qui ont été payés en argent ou en argent et en nature. 4 On entend par rapports sexuels à hauts risques, les rapports sexuels avec un partenaire non marital et non cohabitant au cours des 12 mois précédant l’enquête. 5 Sont considérés comme ayant une bonne connaissance générale, les femmes et les hommes qui déclarent qu’on peut réduire le risque de contracter le virus du sida en utilisant des condoms et en limitant les rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et qui n’est pas infecté, qui rejettent les deux idées locales erronées les plus courantes à propos de la transmission du sida, et qui savent qu’une personne paraissant en bonne santé peut avoir le virus du sida. En Guinée, les deux idées erronées les plus courantes sont la transmission par les piqûres de moustiques et le fait de partager les repas avec une personne infectée. 6 Charbon de bois, bois à brûler ou sciure de bois. 7 Eau de robinet, forage ou puits protégés. 8 Chasse d’eau, fosse/latrines non couvertes, fosse/latrines couvertes ou fosse/latrines ventilée améliorées. Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE 1 Mamadou Badian DIALLO Ce chapitre est consacré à la présentation de certaines caractéristiques de la Guinée et de la troisième Enquête Démographique et de Santé (EDSG-III) réalisée dans le pays. Il fournit au lecteur des informations sur le contexte qui prévalait au moment de la réalisation de l’enquête ainsi que sur les procédures techniques de mise en œuvre de l’opération. 1.1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS 1.1.1 Situation géographique La République de Guinée est un pays côtier situé dans la partie occidentale du continent africain, à mi-chemin entre l’Équateur et le Tropique du Cancer (7° 30’ et 12° 30’ de latitude Nord et 8° et 15° de longitude Ouest). Elle est limitée à l’Ouest par la Guinée Bissau et l’Océan Atlantique, au Nord par le Sénégal et le Mali, à l’Est par la Côte d’Ivoire et au Sud par la Sierra Léone et le Libéria et couvre une superficie de 245 857 km2. La Guinée est subdivisée en quatre régions naturelles assez bien distinctes et homogènes du point de vue géo écologique. Le pays doit cette originalité à son milieu naturel qui se caractérise par des contrastes climatiques, des barrières montagneuses et l’orientation des reliefs qui se combinent pour donner à chaque région des particularités du point de vue climat, sols, végétation et mode de vie des populations. La Basse Guinée ou Guinée Maritime constitue le bassin alluvionnaire des rivières côtières. Située dans la partie ouest du pays, elle est large de 150 km et s’étale le long de l’Océan Atlantique sur environ 300 km de côtes. Elle couvre près de 44 000 km2. Son climat est influencé par la mousson, alizé maritime qui apporte d’abondantes précipitations sur la côte. La pluviométrie moyenne est partout supérieure à 1 800 mm, atteignant quelques fois 3 000 mm à Conakry. Les températures sont constamment élevées tout au long de l’année. La région est arrosée par de nombreux cours d’eau issus des versants occidentaux des massifs foutaniens. Ces cours d’eau irriguent de larges plaines propices à la culture du riz et offrent d’importantes potentialités énergétiques en amont. Le sous-sol est riche en gisements de bauxite exploités par des sociétés industrielles telles que la Compagnie RUSAL à Fria, la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) à Boké et la Compagnie des Bauxites de Kindia (CBK). À cause de l’abondance des précipitations, la Basse Guinée est le domaine par excellence des cultures vivrières et des cultures de rentes telles que la banane, l’ananas et le palmier à huile. La proximité de l’Océan Atlantique favorise la pêche artisanale et l’aménagement de grands ports commerciaux et miniers (Conakry et Kamsar), et de nombreux débarcadères tout au long de la côte. Les énormes atouts de développement dont dispose cette région sont cependant très peu exploités. La Moyenne Guinée ou Fouta Djallon est une région de plateaux et de montagnes dont le point culminant est le mont Loura à Mali (1 538 m). Ce massif est entaillé de vallées et de plaines et de dépressions intérieures. Les sols fortement dégradés sont progressivement remplacés par des bowé, ce qui rétrécit l’étendue des terres agricoles. Du fait que de nombreux cours d’eau y prennent leur source, cette région est appelée « le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ». Le climat tropical y est modifié en microclimat de montagne. Les précipitations y sont très peu abondantes. C’est une zone de pâturages, d’agrumes et de cultures potagères. De nos jours, la dégradation du milieu a poussé les éleveurs à étendre 2 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête la transhumance jusqu’en Basse Guinée (Boké, Boffa et Forécariah), alors qu’au départ elle était pratiquée entre les hauts plateaux en saison pluvieuse et dans les dépressions en saison sèche. À cause de son relief montagneux et de l’ampleur de la dégradation de son écosystème, la Moyenne Guinée est la région la plus pauvre du point de vue agricole. La Haute Guinée fait partie d’une unité géographique sur le plan morphologique et climatique très étendue. C’est une région de savanes et de plateaux. Le Niger et ses affluents y ont entaillé des plaines humides en terrasses très favorables à la riziculture inondée. Du point de vue du climat, c’est la région la plus aride de la Guinée. Les précipitations varient entre 1 200 et 1 800 mm par an. La saison sèche est plus longue (7 à 8 mois) et les températures moyennes y sont relativement élevées pendant presque toute l’année. Les maxima dépassent parfois 40° C pendant les mois de mars et avril. La végétation est jalonnée par de minces galeries forestières. Malgré l’existence de vastes plaines fluviales favorables à la culture du riz, la Haute Guinée n’a pas une agriculture prospère à cause des épisodes fréquents de sécheresse. Elle est, par contre, une zone privilégiée de pêche fluviale et favorable à l’élevage. L’exploitation artisanale de l’or et du diamant est une activité traditionnelle des populations de cette région. Mais depuis quelques années, la Société Aurifère de Guinée (SAG) et la Société Minière de Dinguiraye (SMD) effectuent l’exploitation industrielle de l’or et du diamant. La Guinée Forestière doit son nom à la forêt humide qui couvrait la majeure partie de son territoire. Cette forêt a été progressivement détruite au fil des temps et on ne la retrouve plus que sous forme d’îlots sur les sommets montagneux (Nimba, Ziama) et le long des cours d’eau. Le relief de la Guinée Forestière est entièrement dominé par la dorsale guinéenne sur laquelle se juxtaposent des massifs élevés aux versants souvent abrupts dont le point culminant est le mont Nimba à Lola (1 752 m), des plateaux, des plaines de piedmont, des bas-fonds et des vallées inondables. Son climat est de type subéquatorial avec des précipitations abondantes et quasi régulières tout au long de l’année (environ 8 à 9 mois). La pluviométrie moyenne annuelle varie entre 1 800 et 2 300 mm. La température est douce tout le long de l’année et oscille autour de 25° C. La forêt dense et humide favorise la formation et la conservation des sols relativement épais, mais très sensibles à l’érosion à cause du relief. Cette région est le domaine des cultures vivrières et des cultures industrielles (café, thé, cacao, palmier à huile, hévéa etc). La Guinée Forestière est une zone privilégiée de l’exploitation du bois. L’exploitation des riches gisements de fer du mont Nimba est en cours de négociation. Le projet prévoit la construction du chemin de fer (transguinéen) qui reliera la Préfecture de Lola au port de Benty (Forécariah). 1.1.2 Organisation politico administrative La Guinée est une ancienne colonie française qui a été occupée à partir du 1875. Placée sous un système « d’Administration Directe » pendant plus de soixante années de colonisation, elle a été la première colonie française de l’Afrique Occidentale à accéder à l’indépendance le 2 Octobre 1958. Son évolution après l’indépendance est caractérisée par deux périodes distinctes. La première période qui s’étale de 1958 à 1984, est caractérisée par un régime dominé par un système de parti unique d’inspiration socialiste qui dirigeait l’État et régulait l’ensemble de la vie économique, sociale et culturelle. La deuxième période va de 1984 à nos jours. En effet, le 3 Avril 1984, le Comité Militaire de Redressement National (CMRN) prend le pouvoir et instaure la deuxième République. Au cours de la période transitoire (1984-1993), les nouvelles autorités ont opéré des réformes politiques, économiques et financières pour traduire dans les faits l’option libérale et asseoir les bases d’un État de droit respectueux des droits de l’homme et des libertés individuelles. Ainsi en décembre 1990, le pays s’est doté d’une Loi fondamentale qui établit un régime présidentiel et reconnaît la séparation des pouvoirs. Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 3 Le multipartisme est instauré avec 47 partis agréés au début. Le pays a été doté également d’une Cour Suprême et d’un Conseil National de la Communication en 1992, d’une Assemblée Nationale en 1995 et d’un Conseil Économique et Social en 1997. La première élection présidentielle multipartite a été organisée en décembre 1993. Elle a donné naissance à la troisième République qui œuvre depuis à la consolidation des acquis démocratiques et à la poursuite des réformes économiques et financières en vue de créer un environnement socio-économique plus favorable au développement rapide du pays. Le pouvoir exécutif est exercé par le Président de la République qui est élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans renouvelable1. L’Assemblée Nationale est composée de 114 députés dont la majorité appartient au parti au pouvoir (Parti de l’Unité et du Progrès). Sur le plan administratif, la Guinée fonctionne sur la base d’un système décentralisé. En effet, le pays est divisé en sept régions administratives auxquelles s’ajoute la Ville de Conakry (Capitale) qui jouit d’un statut particulier de collectivité décentralisée. Ces régions sont, par ordre alphabétique : Boké, Conakry, Faranah, Kankan, Kindia, Labé, Mamou et N’Zérékoré. Chaque région administrative est constituée de Préfectures dont le nombre est variable. La Préfecture est le deuxième niveau de découpage. Elle est subdivisée en commune (chef lieu de préfecture) et sous-préfectures (collectivités rurales). Au total, il existe 33 préfectures, 38 communes (dont 5 à Conakry) et 303 sous-préfectures. Les communes sont découpées en quartiers tandis que les sous-préfectures sont divisées en districts. La langue officielle est le français, mais plusieurs langues locales sont parlées dans le pays dont les principales sont : le sosso, le poular, le maninka, le kissi, le loma et le kpèlè. 1.1.3 Aperçu socio-économique La nature a doté la Guinée d’importantes potentialités agricoles et minières qui constituent des atouts majeurs pour son développement économique et social. La pluviométrie, le climat et la végétation sont propices à l’agriculture, l’élevage et la pêche. Le sous-sol est riche en bauxite, or, diamant, etc. Malgré ces atouts, la Guinée demeure un pays très pauvre. En effet, jusqu’en 1984, la politique économique était axée essentiellement sur l’industrialisation et la modernisation du monde rural. Les stratégies de développement de ces deux secteurs, basées sur un renforcement considérable du secteur public (nationalisation et création des entreprises d’État) et la forte protection tarifaire se sont révélées coûteuses et inefficaces. Seul le secteur minier a connu une évolution positive grâce aux exportations de bauxite et d’alumine. Le pays s’est retrouvé dans une situation de crise marquée par un PIB par habitant en baisse constante, une dette extérieure, presque exclusivement publique, élevée, une balance commerciale structurellement déficitaire, en particulier, du fait des importations de produits agricoles sans cesse croissantes et du maintien d’un taux de change irréaliste et enfin une administration pléthorique et inefficace. À partir de 1986, la Guinée s’est engagée dans un processus de transition d’une économie planifiée vers une économie de marché pour traduire l’option libérale prise en 1984. D’importantes reformes économiques et financières ont été menées pour réduire les déséquilibres internes et externes avec le soutien des partenaires au développement, notamment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. Ces reformes ont permis de stabiliser les agrégats macroéconomiques et de répondre à une partie de la demande sociale, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé. La performance économique acquise s’est traduite par : - un taux de croissance annuel moyen de 4,6 % entre 1990 et 1999 ; 1 C’est à la suite de la révision constitutionnelle de 2002 que la durée du mandat présidentiel qui était de 5 ans a été fixée à 7 ans et le mandat qui était renouvelable une seule fois a été illimité. 4 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête - un taux d’inflation maîtrisé (1,9 % en 1997) ; - le taux brut de scolarisation a atteint 61 % en 2001 contre 28 % en 1988 ; - le taux de couverture vaccinale a été estimé à 32 % en 1999 contre 29 % en 1992 ; - le quotient de mortalité infantile a été réduit de 136 ‰ à 98 ‰ entre 1992 et 1999 ; et - la proportion des ménages qui ont accès à l’eau potable est passée de 51 % en 1995 à 62 % en 2002. Mais cette évolution positive de l’économie guinéenne a été fortement perturbée durant la période 2000-2005 par la chute du prix de la bauxite sur le marché international, le renchérissement des cours des produits pétroliers, l’insécurité au niveau des frontières et le poids de centaines de milliers de réfugiés libériens, sierra léonais et ivoiriens. Il faut noter aussi qu’en septembre 2000, la Guinée a subi des attaques rebelles répétées le long de ses frontières avec la Sierra Léone et le Libéria qui ont occasionné un déplacement massif des populations à l’intérieur du pays, des pertes en vie humaines et la destruction d’infrastructures économiques et sociales ainsi que d’actifs productifs. Le manque à gagner, en termes de concours financiers extérieurs, intervenu à la suite de la suspension de la coopération avec les principaux bailleurs de fonds que sont la Banque Mondiale, le FMI, l’Union Européenne, la Banque Africaine de Développement en 2003 est venu aggraver une situation économique qui était déjà fragile. L’impact de toutes ces perturbations fut dommageable pour l’économie avec pour conséquence le ralentissement de la croissance (2 %), notamment dans le secteur primaire qui a enregistré une croissance négative (-2,3 % contre 5,7 % en 1999) et la relance de l’inflation dont le taux a dépassé 30 % en 2005. Par ailleurs, malgré les efforts consentis pour satisfaire la demande sociale qui est sans cesse croissante, la Guinée connaît, de nos jours, de sérieux problèmes de développement humain. En effet, elle vient d’être classée par le PNUD, 156e sur les 177 pays membres des Nations Unies, avec un indice de développement humain de 0,466. Pour faire face aux défis économiques qui l’interpellent, le Gouvernement, s’est engagé en 2000 dans le processus d’élaboration d’un Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui a été adopté en janvier 2002. Les objectifs assignés à la stratégie de réduction de la pauvreté sont en parfaite harmonie avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) que la Guinée s’est également engagée à atteindre. La DSRP vise principalement la réduction significative de la proportion des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté de 40 % en 2002 à 30 % en 2010. Mais un tel objectif est difficilement atteignable dans le contexte actuel de développement de la Guinée. Toutefois, parallèlement à la révision du DSRP qui est en cours pour adapter les stratégies de développement aux réalités du moment, le gouvernement a pris d’importantes décisions entrant dans le cadre de l’améliora- tion de la gouvernance économique et politique et pour renouer rapidement avec les Institutions de Breton Wood et les autres bailleurs de fonds. 1.1.4 Milieu humain et démographie La population guinéenne actuelle résulte d’un profond brassage entre d’une part les premiers occupants qualifiés d’autochtones que sont les Bagas, Nalous, Landoumas, Mikiforés, Mandendjis (en Basse Guinée) ; les Bassaris, Koniaguis, Badiarankés (en Moyenne Guinée) ; les Kissis, Guerzés, Tomas Konos et Manos (en Guinée Forestière) et d’autre part les migrants Mandingues venus du Soudan entre les XI ème et XII ème siècles et les Peulhs venus du Macina ou du Fouta Toro aux XII ème et XVII ème siècles. Une cohésion solide règne entre ces groupes ethniques. Depuis 1983, date du premier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH – 1983), le Gouvernement a contribué de manière significative à l’amélioration de la connaissance de la situation de la population par la réalisation de nombreuses opérations de collecte de données Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 5 démographiques et socioéconomiques avec l’appui technique et financier des partenaires au développement. Les opérations plus importantes sont les suivantes : - les recensements généraux de la population et de l’habitat de 1983 et 1996 ; - les recensements administratifs de la population de 1990, 1992 et 1994 ; - les recensements agricoles de 1988 et 2000 ; - l’Enquête Sur les Informations Prioritaires auprès des ménages (ESIP) de 1991 ; - l’Enquête Intégrale Budget Consommation (EIBC) de 1994 ; - l’enquête sur la migration et l’urbanisation en Guinée (1993) ; - les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS) de 1992, 1999 et 2005 ; - les enquêtes à indicateurs multiples (MICS) de 1996 et 2003 ; - l’Enquête Intégrée de Base pour l’Évaluation de la Pauvreté (EIBEP) de 2002/2003 ; et - l’enquête sur le Questionnaire des Indicateurs de Base du Bien-être (QUIBB) de 2002. Dans le souci d’actualiser les données disponibles, le troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat prévu en 2007 est en cours de préparation. Les statistiques de l’état civil ne sont pas exploitées à cause du sous-enregistrement qui caractérise le système. Toutefois depuis quelques années, l’Unicef et l’ONG Plan International s’investissent pour remédier à cette situation par le biais de campagnes de sensibilisation menées dans le pays. Le gouvernement, a, pour sa part, mis en place en 2003 un comité interministériel de promotion de l’état civil dans le cadre d’une initiative sous régionale appuyée par les Nations Unies. En ce qui concerne les mouvements migratoires (internes et internationaux), très peu d’informations sont disponibles en dehors des résultats de l’enquête sur la migration et l’urbanisation en Guinée réalisée en 1993. Cependant, le pays a connu d’intenses mouvements de population ces dernières années. Sur le plan intérieur, l’exode en direction des zones minières et des centres urbains, particulièrement Conakry, s’est intensifié. Il faut également noter que les attaques rebelles de septembre 2000 le long des frontières avec le Libéria et la Sierra Léone ont occasionné des déplacements importants de population vers l’intérieur du pays. Quant à la migration internationale, elle s’est aussi accrue. Ce qui retient l’attention à ce niveau, c’est surtout l’afflux de milliers de réfugiés sierra léonais, libériens et ivoiriens d’une part et d’autre part le retour massif de Guinéens qui résidaient dans les pays voisins où des conflits armés ont éclaté. La politique du gouvernement en matière de collecte de données démographiques vise la connaissance des niveaux et des déterminants de la fécondité, de la mortalité, des migrations ainsi que les facteurs socioéconomiques qui influencent le bien-être de la population. Cette politique tient compte des spécificités régionales et des besoins des différents utilisateurs de données (administration, institutions internationales, secteur privé, ONG). Par ailleurs, elle se fixe comme autre objectif la formation des ressources humaines de haut niveau et la dynamisation de la recherche sur les questions de population et de développement. La Direction Nationale de la Statistique du Ministère du Plan est le principal artisan dans le domaine de la production des statistiques démographiques. Elle est appuyée dans cette activité par plusieurs départements sectoriels (Éducation, Santé, Agriculture, Fonction Publique) et par des ONG/Associations, etc. Les sources d’informations démographiques les plus fiables restent les recensements généraux de la population réalisés en 1983 et 1996 et les enquêtes démographiques et santé de 1992 et 1999 (tableau 1.1). 6 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête Selon les résultats du dernier RGPH réalisé en 1996, la population guinéenne est très inégalement répartie sur le territoire national. La densité moyenne de peuplement est de 29 habitants par kilomètre carré. Cette population est constituée majoritairement de femmes (51 %) et elle réside principalement en milieu rural (70 %). De plus, la population guinéenne est jeune : les personnes âgées de 0-14 ans représentent 45,5 % de la population totale. Par ailleurs, le RGPH de 1996 a révélé que la population guinéenne a augmenté rapidement au cours de la période 1983-1996, avec un taux d’accroissement annuel moyen estimé à 3,1 %. Cette croissance rapide est imputable à la baisse de la mortalité et à une fécondité relativement constante mais dont le niveau demeure élevé. À ce rythme de croissance, la population doublera en 22 ans. En d’autres termes, si ce rythme de croissance se maintenait, la Guinée comptera environ 14 millions d’habitants en 2018. 1.1.5 Politique de population La Guinée était pro nataliste au cours des vingt premières années de son indépendance. Ce choix était consécutif à l’option socialiste du pays. Mais à partir de 1980, le gouvernement a changé d’attitude, après s’être aperçu qu’il n’était pas possible de dissocier la dimension population des questions de développement. C’est ainsi que les travaux d’un Groupe Interministériel d’Experts Nationaux en matière de Population (GIENP), créé en 1991, ont débouché sur l’élaboration et l’adoption en 1992, d’une déclaration de politique nationale de population. La politique de population de la Guinée prend en compte les corrélations nécessaires entre les variables démographiques et les facteurs sociaux, économiques et culturels. Elle repose sur la reconnaissance des droits des individus, des couples et des groupes sociaux définis et garantis par la Loi Fondamentale. Elle a pour objectif fondamental la valorisation des ressources humaines à travers des actions visant à réaliser un équilibre entre la population et les ressources disponibles. Cet objectif fondamental est traduit en quatorze objectifs spécifiques qui sont les suivants : 1- Intégrer les variables démographiques aux programmes socioéconomiques ; 2- Porter le taux de natalité à un niveau soutenable par les familles et la société ; 3- Réduire la mortalité ; 4- Maîtriser les migrations et le processus d’urbanisation ; Tableau 1.1 Indicateurs démographiques de base –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– RGPH EDSG-I RGPH EDSG-II Indicateurs 1983 1992 1996 1999 –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– Population totale (millions) 4,66 -- 7,16 -- Taux Brut de Natalité (pour mille) 45 41 40 37 Indice Synthétique de fécondité 5,8 5,7 5,6 5,5 Taux Brut de Mortalité (pour mille) 18 -- 14,2 -- Taux de mortalité infantile (pour mille) 146 136 121 98 Espérance de vie (eo, en années) 45 -- 54 -- –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– Sources : Recensement Général de la Population et de l’Habitat, RGPH 1983 Enquête Démographique et de Santé, EDSG-I 1992 Recensement Général de la Population et de l’Habitat, RGPH 1996 Enquête Démographique et de Santé, EDSG-II 1999 Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 7 5- Améliorer le niveau nutritionnel des populations ; 6- Développer l’éducation des différentes couches de la population ; 7- Améliorer la qualification de la main d’œuvre, les niveaux de l’emploi et du revenu des populations et en assurer une répartition équitable ; 8- Améliorer l’habitat ; 9- Protéger et sauvegarder l’environnement ; 10- Assurer l’intégration des femmes et des jeunes au processus de développement ; 11- Protéger les groupes vulnérables : les enfants, les jeunes, les personnes du troisième âge et les handicapés ; 12- Améliorer la connaissance des problèmes de population ; 13- Assurer une large sensibilisation des différentes couches sociales aux problèmes et politiques de population ; 14- Promouvoir un développement équilibré des régions en rapport avec leur contexte démographique. Les orientations générales de mise en œuvre de l’ensemble de ces objectifs ont été également définies. Leur exécution s’appuie sur des stratégies opérationnelles élaborées pour chaque secteur et pour chaque région. L’exercice a débouché sur l’élaboration d’un Programme National d’Actions en matière de population (PNA) dans lequel est défini l’ensemble des actions appropriées et réalistes à entreprendre pour atteindre les objectifs fixés. Le deuxième PNA couvrant la période 2005-2009 vient d’être élaboré par le Gouvernement en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (l’UNFPA). La coordination de la mise en œuvre de la politique de population est assurée par la Commission Nationale de Population et des Ressources Humaines (CNPRH) qui est représentée au niveau de chaque région et de chaque préfecture. Le Secrétariat Permanent de la CNPRH est domicilié au ministère du Plan. 1.1.6 Politique de santé La politique sanitaire de la Guinée a évolué dans le temps mais ses principes de base et ses orientations fondamentales n’ont pas changé. Avant 1996, les objectifs de la politique sanitaire était axés sur l’accès des populations aux services de santé, le développement des soins de santé adaptés aux besoins du pays, notamment des mères et des enfants (cibles prioritaires des actions sanitaires), l’amélioration de la disponibilité et de la gestion des services, l’intégration et la continuité des soins, l’amélioration de la capacité institutionnelle du ministère de la Santé. Réaffirmant les soins de santé primaires comme pierre angulaire du développement sanitaire, les orientations exigeaient la prise en compte des programmes nationaux de développement économique du pays, la collaboration intersectorielle, la participation communautaire, la formation et l’utilisation efficace et efficiente des ressources. Un bilan rapide et partiel dressé en 1995 par le ministère et les résultats de la première revue des dépenses publiques dans le secteur montrèrent les principales forces et faiblesses du système de santé à l’époque. 8 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête La politique sanitaire fut alors adaptée aux réalités du moment en introduisant quelques nouvelles stratégies et en précisant davantage d’autres. Ainsi, la notion de participation communautaire fut mieux clarifiée, les volets de planification et de gestion courante furent introduits dans le développement des ressources humaines par la formation. De même, l’approche de décentralisation a été renforcée et des programmes prioritaires ont été sélectionnés. Cette nouvelle politique insiste davantage sur l’efficacité et l’efficience de l’utilisation des ressources et la qualité des services sans abandonner les efforts portant sur leur disponibilité et accessibilité. Ainsi, avec l’appui des partenaires, notamment la Banque Mondiale, l’approche du cadre des dépenses à moyen terme (CDMT) est introduite. Toutefois, le processus en vue de la mise en œuvre de cette approche fut très hâté et, de ce fait, les résultats attendus ne purent être obtenus. Pour combler cette insuffisance, le forum national de la santé, organisé en mai 1997, recommanda l’élaboration du plan national de développement sanitaire (PNDS). En effet, dans son processus comme dans son contenu, le PNDS ne diffère en rien du cadre des dépenses à moyen terme : - analyse de situation pour identification des principaux défis à relever, - définition des priorités et des stratégies à mettre en œuvre, et - élaboration d’un plan d’action à moyen terme (cinq ans) déterminant les activités à réaliser, les moyens physiques, humains et financiers à mobiliser à cet effet. En application de cette recommandation, ce travail à caractère participatif est engagé aussitôt après le forum. Il culmine, appuyé par tous les partenaires au développement, avec la révision et l’amendement de la politique sectorielle de santé en 2001, l’élaboration et l’adoption du plan stratégique (horizon 2015) en 2002 et du plan quinquennal (2005-2009) en 2004. Comme dit plus haut, la nouvelle politique de santé n’a pas changé les orientations stratégiques mais celles-ci ont été clarifiées et précisées davantage. Ainsi, pour la première fois, une vision de la Guinée sur le plan sanitaire, à l’horizon 2015, a été retenue : une société dans laquelle chaque personne jouit d’une santé lui permettant de mener une vie socialement et économiquement utile. Cette vision implique : - l’accès universel aux soins de qualité sans barrière géographique, économique et socioculturelle sur la base d’une complémentarité et une synergie des secteurs public et privé (associatif, lucratif et communautaire) ; - Une plus grande responsabilisation communautaire pour un meilleur partenariat des populations dans la prise en charge de leurs problèmes de santé ; - Un personnel de santé compétent, motivé et mieux distribué pour des prestations de services de qualité ; - Des facilités d’acquisition des médicaments, vaccins et consommables pour une disponibilité assurée et un approvisionnement adéquat des structures sanitaires ; - Un système de partage du risque maladie fonctionnel pour la réduction du poids financier catastrophique de la santé sur les pauvres ; - Un cadre de travail transparent, stimulant la créativité ; et Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 9 - Un système de santé orienté vers la satisfaction des besoins des communautés et des usagers et appuyé par une collaboration étroite de tous. De plus, les principes d’équité, d’efficacité et d’efficience, de consolidation des acquis, de qualité des prestations, de satisfaction des usagers, de partenariat (avec les communautés, entre public et privé), etc. ont été réaffirmés. Les orientations stipulent que le développement sanitaire sera fondé sur les cinq axes stratégiques suivants : i) la lutte intégrée contre la maladie, ii) le renforcement des capacités institutionnelles et de gestion, iii) l’amélioration de l’offre et de l’utilisation des services, iv) le développement des ressources humaines et v) la promotion de la santé. Les objectifs à atteindre sont la réduction de la mortalité, de la morbidité et de l’incapacité dues aux principales maladies, de manière à contribuer à la réduction de la pauvreté dans le pays. Pour cela, les programmes prioritaires sont les suivants : i) le programme de soins de santé primaires (PEV/SSP/ME), ii) le programme de lutte contre les IST et le VIH/sida, iii) le programme de lutte contre le paludisme, iv) le programme de lutte contre la tuberculose, v) le programme de santé de la reproduction et vi) le programme de lutte contre les urgences, épidémies et catastrophes. Si les mesures préconisées sont mises en œuvre efficacement, elles contribueront à réduire la pauvreté car elles permettront d’apporter les soins promotionnels, préventifs et curatifs essentiels à l’ensemble de la population où qu’elle soit sur le territoire national. Les populations productrices pourront ainsi mieux s’occuper de leurs activités économiques. 1.2 MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE 1.2.1 Organisation de l’EDSG-III La troisième Enquête Démographique et de Santé (EDSG-III) fait partie du Programme International des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys-DHS) de ORC Macro, Calverton, Maryland, U.S.A). Elle a été réalisée par la Direction Nationale de la Statistique (DNS) du Ministère du Plan en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique et le Comité National de Lutte contre le sida (CNLS), avec l’assistance technique de ORC Macro. L’EDSG-III a été réalisée grâce à l’appui financier de l’USAID, l’UNFPA, la Banque Mondiale par le biais du Projet d’Appui au Programme Multisectoriel de Lutte contre le Sida, et l’Unicef. Le gouvernement guinéen a contribué au projet par un apport financier, la mise à disposition de cadres techniques et la logistique. Plusieurs services techniques du Ministère de la Santé Publique, dont le Laboratoire National de Référence (LNR), les CHU de Donka et d’Ignace DEEN, le Programme National de Lutte contre le Paludisme, la Division Santé de la Reproduction, l’Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant (INSE), le Centre National de Transfusion Sanguine, le Programme National de Lutte contre les Troubles dus à la Carence en Iode (TDCI), la Section « Alimentation et Nutrition » et le Programme National de Prise en Charge des IST et VIH/sida ont apporté leur expertise à la réalisation de cette opération. 1.2.2 Objectifs de l’EDSG-III La troisième Enquête Démographique et de Santé de la Guinée (EDSG-III) réalisée à partir d’un échantillon représentatif de femmes de 15-49 ans et d’hommes de 15-59 ans vise à atteindre les principaux objectifs suivants : - recueillir des données à l’échelle nationale qui permettent de calculer des taux démographiques essentiels, plus particulièrement les taux de fécondité et de mortalité 10 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête infantile, infanto-juvénile et maternelle et d’analyser les facteurs directs et indirects qui déterminent le niveau et la tendance de la fécondité et de la mortalité infanto-juvénile ; - mesurer les niveaux de connaissance et de pratique contraceptive des femmes par méthode et les préférences en matière de fécondité ; - recueillir des données sur la santé familiale : vaccination, prévalence et traitement de la diarrhée, des infections respiratoires aiguës (IRA) et de la fièvre et/ou de convulsions chez les enfants de moins de cinq ans, visites prénatales et assistance à l’accouchement ; - recueillir des données sur la prévention et sur le traitement du paludisme, en particulier la possession et l’utilisation de moustiquaires, la prévention du paludisme chez les femmes enceintes ; - recueillir des données sur les pratiques nutritionnelles des enfants, y compris l’allaitement, et dans la moitié des ménages de l’enquête prendre les mesures anthropométriques pour évaluer l’état nutritionnel des femmes et des enfants, et réaliser un test d’anémie auprès des enfants de moins de cinq ans, des femmes de 15-49 ans et des hommes de 15-59 ans ; - recueillir des données sur la connaissance et les attitudes des femmes et des hommes au sujet des IST et du VIH/sida et évaluer les modifications récentes de comportement du point de vue de l’utilisation du condom ; - effectuer des prélèvements de sang dans la moitié des ménages de l’enquête pour le dépistage anonyme du VIH/sida auprès des femmes de 15-49 ans et des hommes de 15-59 ans afin d’estimer la prévalence du VIH dans la population adulte d’âge reproductif ; et - recueillir des données sur la pratique de l’excision. Les informations collectées au cours de l’EDSG-III permettront la mise à jour des indicateurs de base sur la situation démographique et sanitaire estimés lors des précédentes enquêtes de 1992 et de 1999. Ces données faciliteront aussi le suivi et l’évaluation des programmes de lutte contre le VIH/sida, ceux concernant la santé maternelle et infantile et le bien-être familial. Par ailleurs, les données ayant été collectées selon une méthodologie similaire à celle utilisée dans les opérations précédentes et dans de nombreux autres pays ayant participé au programme DHS, elles font partie de ce fait, d’une base de données utilisables et comparables avec les périodes antérieures et au niveau international. 1.2.3 Questionnaires Trois questionnaires ont été utilisés au cours de l’EDSG-III : - le questionnaire ménage ; - le questionnaire individuel pour les femmes de 15-49 ans ; et - le questionnaire individuel pour les hommes de 15-59 ans. Ces questionnaires ont été basés sur les modèles développés dans le cadre du programme international DHS, et ont été adaptés aux spécificités de la Guinée et aux besoins des utilisateurs. Ils étaient disponibles en versions française et dans les principales langues nationales du pays. Ces versions ont également été testées et améliorées au cours de l’enquête pilote et de la formation des enquêtrices et enquêteurs avant leur utilisation pour l’enquête principale. Les questionnaires comprenaient pour la Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 11 première fois un module sur le paludisme et un module sur le VIH/sida. Ces modules ont permis d’obtenir les informations nécessaires au calcul des indicateurs de suivi et évaluation des programmes et projets mis en œuvre dans ces domaines. Questionnaire ménage Ce questionnaire permet d’établir la liste de tous les membres du ménage et des visiteurs et de collecter à leur sujet un certain nombre d’informations telles que le nom, le lien de parenté avec le chef de ménage, la situation de résidence, le sexe, l’âge, le niveau d’instruction et la survie des parents. Par ailleurs, dans un ménage sur deux, le questionnaire ménage a permis aussi d’enregistrer les mesures anthropométriques (le poids et la taille) de toutes les femmes de 15-49 ans et des enfants âgés de moins de 5 ans ; de même, au moyen du questionnaire ménage, on a mesuré le niveau d’hémoglobine des enfants de moins de 5 ans, des femmes et des hommes par test direct à partir d’un prélèvement sanguin. Ce même prélèvement a servi pour le test de VIH/sida. Il faut noter que le consentement informé des enquêtés était requis pour les tests d’hémoglobine et du VIH/sida chez les femmes et chez les hommes. Enfin, par le biais du questionnaire ménage, on a également collecté certaines caractéristiques des logements qui ont été utilisées pour évaluer les conditions socio économiques et environnementales dans lesquelles vivent les femmes et les hommes qui ont été enquêtés individuellement. Cependant, l’objectif principal de ce questionnaire est de permettre l’identification des femmes éligibles (celles âgées de 15-49 ans) et, dans un ménage sur deux, celle des hommes éligibles (ceux âgés de 15-59 ans). Le questionnaire ménage fournit également les informations permettant d’établir le dénominateur pour le calcul des taux démographiques (natalité, mortalité, fécondité). En outre, le questionnaire comprend, en page de garde, la localisation du ménage (nom de la localité, nom du chef de ménage, numéro de la grappe, numéro du ménage, région et milieu de résidence), le nombre de visites effectuées par l’agent enquêteur, le résultat de l’interview, ainsi qu’une partie réservée au contrôle de terrain et de bureau. Questionnaire individuel femme Le questionnaire individuel femme, qui constitue le cœur de l’EDSG-III, a été élaboré sur la base du questionnaire modèle B du programme MEASURE DHS (questionnaire pour les pays à faible prévalence contraceptive). Il comprend une page de couverture, similaire à celle du questionnaire ménage, sur laquelle sont enregistrées les informations d’identification et les résultats des interviews. Avec les dix sections qui le composent, il sert à recueillir des informations sur les thèmes suivants : - Caractéristiques sociodémographiques : cette section est consacrée aux informations concernant le lieu et la durée de résidence, l’âge et la date de naissance, la scolarisation, l’alphabétisation, l’exposition aux médias, la nationalité, la religion, l’ethnie et la principale langue parlée dans le ménage. - Reproduction : cette deuxième section permet de collecter des informations sur les naissances vivantes que la femme a eues durant sa vie, ainsi que sur leur état de survie au moment de l’enquête, sur l’état de grossesse au moment de l’enquête et sur la connaissance de la période féconde dans le cycle menstruel. - Planification familiale : cette section a pour but de recueillir des informations sur la connaissance et l’utilisation antérieure et actuelle des diverses méthodes contraceptives disponibles dans le pays, ainsi que sur leurs sources d’approvisionnement. Elle porte également sur le lieu et la date de la stérilisation féminine, ainsi que sur les raisons de la non utilisation de la contraception. 12 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête - Santé des enfants : cette section concerne les naissances ayant eu lieu au cours des cinq années précédant l’enquête. Elle est composée de deux sous sections : Grossesse, soins postnatals et allaitement : cette première sous-section est composée de deux parties. La première permet d’obtenir des informations sur la période de la grossesse, les soins prénatals incluant la vaccination antitétanique, le lieu d’accouchement et la qualification de la personne ayant assisté la femme, les soins postnatals, le retour des règles et la reprise des rapports sexuels après la naissance de l’enfant. La deuxième sous-section concerne l’allaitement et les questions posées portent sur la fréquence, la durée et le type d’allaitement (maternel ou artificiel), ainsi que sur l’utilisation des différents compléments nutritionnels. Vaccination et santé des enfants : cette sous-section porte sur les vaccinations incluses dans le Programme Élargi de Vaccinations (PEV) ; de plus, cette sous-section comporte des questions sur les Infections Respiratoires Aiguës (IRA), la diarrhée et la fièvre ainsi que sur le traitement des enfants malades de moins de cinq ans; les résultats à ces question permettent d’estimer la prévalence de la fièvre, de la toux et de la diarrhée chez les enfants au cours des deux dernières semaines ayant précédé l’enquête. - Mariage et activité sexuelle : cette section est consacrée aux données sur l’état matrimonial de la femme, la cohabitation avec le conjoint, les différents partenaires sexuels, le régime de mariage (monogamie ou polygamie), l’âge au premier mariage et aux premiers rapports sexuels ainsi que sur l’activité sexuelle. - Préférences en matière de fécondité : cette section a pour but de recueillir des informations sur le désir d’enfants supplémentaires, l’intervalle souhaité entre les naissances et l’opinion concernant la taille de la famille. - Caractéristiques du conjoint et travail de la femme : dans cette partie, les questions qui ont été posées ont pour but de connaître les caractéristiques socioprofessionnelles du conjoint des femmes en union et l’activité professionnelle de ces femmes. De plus, des questions spécifiques ont été posées pour évaluer le statut de la femme portant principalement sur le niveau de contrôle des femmes dans le ménage et sur leur pouvoir de décision concernant l’utilisation de l’argent qu’elles gagnent. On a également demandé aux femmes leur opinion concernant l’acceptation ou le rejet de certains des rôles que la société leur confère. - Sida et autres IST : cette section vise à obtenir des informations sur la connaissance et la prévalence du VIH/sida et des autres Infections Sexuellement Transmissibles, ainsi que sur les modes de transmission et de prévention du VIH/sida. - Excision : dans cette section, on a collecté des informations sur la pratique de l’excision parmi les femmes enquêtées et leurs filles, ainsi que sur leur attitude vis-à-vis de cette pratique. - Mortalité maternelle : dans cette section, on enregistre des informations sur l’âge et l’état de survie des frères et sœurs de l’enquêtée. Pour les sœurs décédées à l’âge de 12 ans ou plus, des questions supplémentaires permettent de déterminer si le décès est en rapport avec la maternité. Des questions sur le nombre d’enfants de la sœur (décédée ou non) ainsi que sur leur état de survie sont aussi posées. Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 13 Questionnaire individuel homme Le questionnaire homme, qui est une forme allégée du questionnaire individuel femme ne comporte que sept sections. Il permet de collecter des informations sur les caractéristiques sociodémographiques des enquêtés, la reproduction, la contraception, le mariage et l’activité sexuelle, les préférences en matière de fécondité, le VIH/sida et les autres IST et l’excision. 1.2.4 Échantillonnage Un échantillon national de 7 500 ménages a été sélectionné. L’échantillon est stratifié de façon à fournir une représentation adéquate des milieux urbain et rural ainsi que des 8 domaines d’étude (constitués des 7 régions administratives et de Conakry) pour lesquels on obtient une estimation pour tous les indicateurs clés. Il faut préciser que les résultats de l’EDSG-III sont représentatifs aussi pour les quatre régions naturelles. L’échantillon a été sélectionné à deux degrés. Au premier degré, on a sélectionné 297 Unités Primaires de Sondage (UPS) à partir de la liste des zones de dénombrement (ZD) établie lors du deuxième Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 1996. Ces ZD ont été sélectionnées avec une probabilité proportionnelle à leur taille. Au second degré, un échantillon de ménages a été sélectionné dans ces ZD sur la base de la liste de ménages établie au cours de l’opération de dénombrement des ménages dans chaque zone. Les ménages ont été sélectionnés avec une probabilité inverse de façon à ce que l’échantillon soit auto pondéré à l’intérieur de chaque domaine d’étude. Toutes les femmes âgées de 15-49 ans vivant de façon permanente dans les ménages sélectionnés, ou présentes la nuit précédant l’enquête, étaient éligibles pour être enquêtées (environ 8 000). De plus, dans un sous-échantillon d’un ménage sur deux, un échantillon d’environ 4 000 hommes de 15-59 ans devait également être enquêté au cours de l’EDSG-III. Dans ce sous-échantillon, toutes les femmes et tous les hommes éligibles pour l’enquête individuelle étaient aussi éligibles pour le test du VIH. En outre, dans ce sous-échantillon de ménages, toutes les femmes et tous les hommes éligibles pour l’enquête ainsi que tous les enfants de moins de 5 ans étaient éligibles pour le test d’anémie. Enfin, dans ce sous- échantillon de ménages, toutes les femmes éligibles pour l’enquête ainsi que tous les enfants de moins de 5 ans étaient éligibles pour être mesurés et pesés afin de déterminer leur état nutritionnel. Des 297 grappes sélectionnées dans le cadre de l’EDSG-III, seules deux n’ont pu être enquêtées, l’une est située dans la Préfecture de Mali à cause d’un problème d’inaccessibilité et l’autre se trouvait dans un camp militaire à Conakry. Au total, 6 480 ménages ont été sélectionnés et, parmi eux, 6 333 ont été identifiés et étaient présents au moment de l’enquête. Parmi ces 6 333 ménages, 6 282 ont pu être enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 99,2 %, comme l’indique le tableau 1.2. À l’intérieur des 6 282 ménages enquêtés, 8 183 femmes âgées de 15-49 ans ont été identifiées comme étant éligibles pour l’enquête individuelle et pour 7 954 d’entre elles, l’enquête a pu être menée avec succès. Le taux de réponse s’établit donc à 97,2 % pour les interviews auprès des femmes. L’enquête homme a été réalisée dans un ménage sur deux. Sur les 3 240 ménages sélectionnés, 3 157 ont été identifiés parmi lesquels, 3 126 ont été enquêtes avec succès soit un taux de réponse 99 %. Au total, 3 360 hommes de 15-59 ans ont été identifiés dans les ménages de l’échantillon. Parmi eux, 3 174 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 94,5 % comme on peut le constater au tableau 1.2. 14 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête Tableau 1.2 Taille et couverture de l’échantillon Effectifs des ménages, des femmes et des hommes sélectionnés, identifiés et enquêtés, et taux de réponse selon le milieu de résidence, EDSG-III Guinée 2005 Milieu de résidence Enquête Conakry Autres villes Ensemble urbain Rural Ensemble FEMMES Enquête ménage Ménages sélectionnés 792 1 008 1 800 4 680 6 480 Ménages trouvés 762 989 1 751 4 582 6 333 Ménages enquêtés 736 982 1 718 4 564 6 282 Taux de réponse des ménages 96,6 99,3 98,1 99,6 99,2 Enquête individuelle femme Femmes éligibles 1 032 1 447 2 479 5 704 8 183 Femmes enquêtées 941 1 414 2 355 5 599 7 954 Taux de réponse 91,2 97,7 95,0 98,2 97,2 HOMMES Enquête ménage Ménages sélectionnés 396 504 900 2 340 3 240 Ménages trouvés 379 496 875 2 282 3 157 Ménages enquêtés 362 491 853 2 273 3 126 Taux de réponse des ménages 95,5 99,0 97,5 99,6 99,0 Enquête individuelle homme Hommes éligibles 612 655 1 267 2 093 3 360 Hommes enquêtés 519 628 1 147 2 027 3 174 Taux de réponse 84,8 95,9 90,5 96,8 94,5 1.2.5 Tests d’hémoglobine et du VIH Dans un ménage sur deux, les femmes de 15-49 ans, les hommes de 15-59 ans et les enfants de moins de cinq ans étaient éligibles pour le test d’anémie. En outre, ces femmes et ces hommes étaient éligibles pour le test du VIH. Les protocoles pour les tests de l’anémie et du VIH ont été approuvés par le Comité d’Éthique de ORC Macro à Calverton et par le Comité National d’Éthique de la Guinée. Test d’hémoglobine Le test d’hémoglobine est la principale méthode pour diagnostiquer l’anémie ; ce test est effectué en utilisant le système d’HemoCue. Un texte de consentement éclairé était lu à la personne éligible ou au parent/adulte responsable de l’enfant ou du jeune de 15-17 ans. Ce texte expliquait l’objectif du test, informait l’individu éligible (ou le parent/personne responsable) que les résultats seraient communiqués immédiatement à l’issue du test, et sollicitait sa permission pour le test. Avant de prélever le sang, le doigt était nettoyé avec un tampon imbibé d’alcool et séché à l’air. Ensuite, le bout du doigt (ou du talon des enfants de moins de six mois ou de moins d’un an et très Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 15 maigre) était piqué avec une lancette rétractable, stérile et non réutilisable. Une goutte de sang était récupérée dans une microcuvette et ensuite introduite dans le photomètre HemoCue qui indiquait le niveau d’hémoglobine. Ces résultats étaient enregistrés dans le Questionnaire Ménage et communiqués à la personne testée, ou au parent/adulte responsable, en expliquant la signification des résultats. Si la personne présentait une anémie sévère (un taux d’hémoglobine inférieur à 7 g/dl pour les enfants, les hommes et les femmes non enceintes, et inférieur à 9 g/dl pour les femmes enceintes), le laborantin lui fournissait une fiche de référence pour rechercher des soins auprès des services de santé. Test du VIH Le test du VIH a été effectué dans le sous-échantillon de ménages sélectionnés pour l’enquête homme. Les prélèvements de sang ont été effectués chez tous les hommes et toutes les femmes éligibles de ces ménages qui acceptaient volontairement de se soumettre au test. Le protocole pour dépister le VIH/sida est basé sur le protocole anonyme-lié développé par le projet DHS (Demographic and Health Surveys) et approuvé par le Comité d’Éthique de ORC Macro. Selon ce protocole, aucun nom ou autre caractéristique individuelle ou géographique permettant d’identifier un individu ne peut être lié à l’échantillon de sang. Le Comité National d’Éthique de la Guinée a également approuvé le protocole anonyme-lié spécifique à l’EDSG-III. Les informations concernant ce protocole, la méthode de prélèvement sanguin et l’algorithme des tests de laboratoire figurent au chapitre 16 sur la prévalence du VIH. 1.2.6 Personnel de l’EDSG-III Pour assurer une bonne réalisation des objectifs de l’EDSG-III, un comité technique a été mis en place sous l’autorité de la Direction Nationale de la Statistique. Ce comité technique était composé du Directeur National, du Directeur Adjoint et du Directeur Technique du Projet, du Chef de la Division Santé de la Reproduction, du Responsable du Laboratoire National de Référence, d’un représentant du Ministère des Affaires Sociales, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, d’un représentant du Secrétariat Permanent en charge de la mise en œuvre de la SRP et des représentants de l’USAID, de l’UNFPA et de l’Unicef. Ce comité technique, assisté d’un consultant médical pour le test du VIH/sida et d’une équipe de 6 experts de ORC Macro, a été complété par 4 éditeurs chargés des travaux informatiques et 1 secrétaire. Par ailleurs, des experts nationaux issus des ministères en charge des secteurs sociaux, des organisations internationales et des ONG ont été consultés pour l’adaptation des supports de collecte au contexte du pays. Pour la collecte des données, 70 agents (40 enquêtrices, 10 enquêteurs, 10 laborantins et 10 chefs d’équipes) ont été retenus à l’issue d’une formation. Au niveau de l’exploitation, 8 agents de saisie et 4 agents de vérification avaient été recrutés et affectés à la Division Informatique de la DNS qui a assuré le traitement des données de l’enquête. La liste du personnel de l’EDSG-III ainsi que des experts nationaux et internationaux ayant participé à l’enquête se trouve en annexe D. 1.2.7 Déroulement des activités de l’EDSG-III Cartographie Pour les opérations de mise à jour de la cartographie et de dénombrement des ménages dans les zones sélectionnées pour l’enquête, 20 agents ont été recrutés pour former 10 équipes de deux personnes chacune. Ces agents ont été formés en une semaine et ils ont commencé le travail dans la ville de Conakry 16 | Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête où chaque équipe a dénombré une grappe avant d’être affectée dans une région. Les travaux se sont déroulés du 12 octobre au 12 novembre 2004. Ils consistaient spécifiquement à repérer les coordonnées géographiques des grappes avec un Global Positioning System (GPS), déterminer avec exactitude les limites des grappes, établir leur plan de situation et faire leur croquis, indiquer les positions relatives de chaque structure occupée par les ménages et dresser la liste de ces ménages. Enquête pilote Le pré-test s’est déroulé du 17 au 26 novembre 2004. Pour son exécution, 10 enquêtrices et 5 enquêteurs ont été retenus pour suivre une formation de 25 jours. Les travaux de terrain qui ont duré 10 jours, ont été réalisés dans quatre zones de dénombrement ne faisant pas partie de l’échantillon principal : deux situées dans la Commune de Matoto à Conakry pour le milieu urbain, et deux autres choisies dans la Sous-Préfecture de Khorira (Dubréka), représentant le milieu rural. Le pré-test a permis d’identifier certaines erreurs dans les questionnaires, certaines imprécisions dans les traductions ainsi que des lacunes dans la formation ; à partir de ces enseignements, il a été possible de préparer la version finale des questionnaires, des manuels d’instructions de l’enquête et la finalisation des lexiques de traduction en langues nationales. Formation et enquête principale La formation a duré quatre semaines sur la période allant du 20 décembre 2004 au 17 janvier 2005 : trois semaines de formation théorique et une semaine de pratique de terrain dans les zones non sélectionnées pour l’enquête principale à Conakry. La formation consistait, d’une part, en des exposés théoriques concernant les techniques d’interview et d’enregistrement des informations et, d’autre part, en des exercices sur la façon de remplir les questionnaires. La formation a été essentiellement dispensée en français et, par la suite, des exercices d’interview en langues nationales ont été organisés sur la base de l’expérience du pré-test. En outre, différents spécialistes dans les domaines de la santé de la reproduction, la vaccination, la nutrition, la protection sociale et le VIH/sida ont donné aux enquêtrices des informations complémentaires dans leurs domaines de compétence. Par ailleurs, la pratique des mesures anthropométriques s’est déroulée à l’Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant. Cette formation a été suivie par environ 100 personnes présélectionnées par la Direction Nationale de la Statistique. Un test d’évaluation effectué à la fin de la formation a permis de retenir 60 agents de terrain (40 enquêtrices, 10 enquêteurs et 10 chefs d’équipe). Également, 10 laborantins ont été recrutés pour effectuer les prélèvements sanguins sur le terrain, après leur formation organisée au Laboratoire National de Référence au même moment que la formation des enquêtrices et des enquêteurs. Ces agents de terrain étaient repartis en 10 équipes composées chacune d’un chef d’équipe, de quatre enquêtrices, d’un enquêteur et d’un laborantin. Trois cadres, choisis parmi le personnel de l’encadrement technique du projet ont joué le rôle de coordonnateurs des travaux sur le terrain. x Les chefs d’équipe, au nombre de 10, ont été sélectionnés parmi les personnes qui ont suivi la formation principale et qui présentaient les meilleures aptitudes de compréhension des questionnaires. x Les 40 enquêtrices et les 10 enquêteurs ont été sélectionnés après la formation selon leurs résultats aux différents tests d’aptitude. x Les laborantins (10 dont 4 de sexe féminin) ont été sélectionnés au cours de la formation sur les techniques de prélèvement, conservation et de transport du sang. Caractéristiques du Pays et Présentation de l’Enquête | 17 Les coordonnateurs et les chefs d’équipes ont suivi une formation supplémentaire de trois jours pour leur permettre d’assumer efficacement leurs rôles. La collecte des données a démarré le 1er février 2005 par la couverture des 45 grappes de Conakry par l’ensemble des équipes. Chacune des équipes constituées a couvert au moins quatre grappes de l’échantillon dans la ville de Conakry ; ce qui a permis d’assurer un suivi rapproché des équipes avant qu’elles ne soient déployées dans leurs zones de travail respectives à l’intérieur du pays. La collecte s’est achevée en fin juin 2005. Dans le cadre du suivi des travaux sur le terrain, des missions de supervision ont été organisées régulièrement par les membres de l’équipe technique du projet. Ces missions avaient pour but d’évaluer les conditions de travail de chaque équipe, de contrôler la qualité du travail, de résoudre les problèmes éventuels rencontrés par les équipes, de les ravitailler en matériel, et de rapporter à Conakry les questionnaires remplis et les échantillons de sang prélevé. Traitement des données La saisie des données sur micro-ordinateur a débuté environ deux semaines après le démarrage de l’enquête sur le terrain. Les questionnaires étaient envoyés régulièrement du terrain à la DNS à Conakry où des agents de bureau étaient chargés de leur vérification. Ils étaient ensuite transmis à l’atelier de saisie. Les données ont été saisies en utilisant le logiciel Census and Survey Processing (CSPro), développé conjointement par le Bureau du Recensement des États-Unis, le Programme DHS, et le Serpro S.A. Tous les questionnaires ont fait l’objet d’une double saisie pour éliminer du fichier le maximum d’erreurs de saisie. Par ailleurs, un programme de contrôle de qualité permettait de détecter pour chaque équipe et même pour chaque enquêtrice/enquêteur, certaines des principales erreurs de collecte. Ces informations étaient répercutées aux équipes sur le terrain, au jour le jour quand cela était possible et lors des missions de supervision, afin d’améliorer la qualité des données. La saisie et la vérification de la cohérence interne des réponses se sont achevées en août 2005, suite à une mission d’un expert informaticien de ORC Macro venu pour la vérification finale. Analyse Les travaux d’analyse ont été réalisés en collaboration avec ORC Macro. Sur les seize chapitres du rapport principal, quatorze ont été rédigés par les cadres nationaux, deux par les experts de ORC Macro. Un Comité de lecture a été constitué et chargé de lire les différents chapitres rédigés par les cadres nationaux. La prise en compte des observations faites par ce comité a permis d’obtenir la version du rapport principal qui a été finalisée au siège de ORC Macro par deux cadres de la DNS, un cadre du ministère de la Santé et deux de ORC Macro. Caractéristiques des Ménages | 19 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES 2 Fatoumata DANFACA Le questionnaire ménage de l’EDSG-III a permis de collecter des informations sur les ménages et les logements, et d’identifier les femmes et les hommes éligibles pour l’interview individuelle. Ce chapitre est consacré à l’analyse des résultats concernant les caractéristiques sociodémographiques de la population des ménages tels que la structure par âge et sexe, le taux de fréquentation scolaire et le niveau d’instruction. Dans ce chapitre, sont également présentés les caractéristiques des logements ainsi que les biens durables possédés par les ménages. L’objectif de ce chapitre est donc de présenter un profil des ménages et un aperçu de l’environnement socioéconomique dans lequel vivent les hommes, les femmes et les enfants ciblés par l’enquête. Une telle présentation est essentielle dans la mesure où ces caractéristiques socioéconomiques et environnementales sont des déterminants de l’état de santé de la population et de ses conditions de vie. Avant d’analyser les résultats concernant les caractéristiques des ménages, il est important de rappeler que l’échantillon de l’EDSG-III couvre les 7 régions administratives et la ville de Conakry. Chacune de ces régions, à l’exception de Conakry qui est essentiellement urbaine, a été subdivisée en milieu urbain et en milieu rural. 2.1 POPULATION DES MÉNAGES L’enquête ménage a permis de recueillir des données sur la structure par âge et sexe de la population ainsi que sur la taille et certaines caractéristiques des ménages. 2.1.1 Structure par sexe et âge de la population Le tableau 2.1 présente la répartition par âge et sexe de la population des ménages enquêtés. L’enquête ménage a touché 37 582 personnes dont 17 990 hommes (soit 48 %) et 19 593 femmes (52 %) ; le rapport de masculinité s’établit donc à 92 hommes pour 100 femmes. Cette sous-représentation des hommes dans la population avait déjà été notée lors de la précédente enquête qui avait établi le rapport de masculinité à 96 hommes pour 100 femmes. Entre l’EDSG-II et l’EDSG-III, l’écart s’est donc creusé au détriment des hommes. C’est en milieu rural que cet écart s’est le plus accentué passant de 94 hommes pour 100 femmes en 1999 à 89 hommes pour 100 femmes à l’enquête actuelle. En milieu urbain, on constate un quasi-équilibre entre les sexes (99 hommes pour 100 femmes). L’ampleur du flux migratoire du milieu rural vers les centres urbains explique en grande partie cette situation. La pyramide des âges de la population présente une allure régulière, caractéristique des pays à forte fécondité et forte mortalité : une base élargie qui se rétrécit rapidement au fur et à mesure que l’on avance vers les âges élevés (graphique 2.1). On constate en outre qu’entre 20 et 59 ans, les hommes sont proportionnellement moins nombreux que les femmes, conséquence de la migration. 20 | Caractéristiques des Ménages Tableau 2.1 Population des ménages par âge, sexe et résidence Répartition (en %) de la population (de fait) des ménages par groupe d’âges quinquennal, selon le milieu de résidence et le sexe, EDSG-III Guinée 2005 Urbain Rural Ensemble Groupe d’âges Masculin Féminin Ensemble Masculin Féminin Ensemble Masculin Féminin Ensemble <5 13,7 12,3 13,0 18,8 16,2 17,4 17,3 15,1 16,1 5-9 15,6 15,4 15,5 19,7 16,9 18,2 18,4 16,5 17,4 10-14 15,2 16,2 15,7 16,2 13,1 14,6 15,9 14,0 14,9 15-19 12,7 12,2 12,4 7,4 7,5 7,4 9,0 8,8 8,9 20-24 10,3 8,4 9,4 3,7 5,3 4,5 5,7 6,2 5,9 25-29 5,9 7,0 6,4 3,7 6,6 5,2 4,4 6,7 5,6 30-34 4,5 6,4 5,5 3,5 5,9 4,8 3,8 6,0 5,0 35-39 4,6 5,4 5,0 4,4 6,6 5,5 4,4 6,2 5,4 40-44 4,2 4,0 4,1 3,8 4,6 4,2 3,9 4,4 4,2 45-49 3,5 3,5 3,5 3,7 4,5 4,1 3,6 4,2 3,9 50-54 2,8 3,2 3,0 3,3 3,6 3,5 3,2 3,5 3,3 55-59 2,1 1,8 2,0 2,5 2,9 2,7 2,4 2,6 2,5 60-64 1,9 1,7 1,8 2,4 2,5 2,5 2,3 2,3 2,3 65-69 1,4 0,9 1,2 2,3 1,7 2,0 2,0 1,5 1,7 70-74 0,6 0,9 0,7 1,9 1,2 1,5 1,5 1,1 1,3 75-79 0,4 0,5 0,4 1,2 0,5 0,8 1,0 0,5 0,7 80 + 0,4 0,4 0,4 1,3 0,6 0,9 1,0 0,5 0,8 NSP/ND 0,1 0,1 0,1 0,1 0,0 0,0 0,1 0,0 0,1 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Effectif 5 472 5 533 11 004 12 518 14 060 26 578 17 990 19 593 37 582 EDSG-III 2005 Graphique 2.1 Pyramide des âges de la population 80 + 75-79 70-74 65-69 60-64 55-59 50-54 45-49 40-44 35-39 30-34 25-29 20-24 15-19 10-14 5-9 <5 Âge 0246810 0 2 4 6 8 10 Hommes Femmes Pourcentage Caractéristiques des Ménages | 21 2.1.2 Taille et composition des ménages Le tableau 2.2 présente la répartition des ménages par sexe du chef de ménage et taille du ménage selon le milieu de résidence. Ce tableau montre que, dans l’ensemble, 83 % des ménages guinéens ont, à leur tête, un homme. On constate peu de variation en fonction du milieu de résidence. La proportion de ménages dirigés par une femme est légèrement plus élevée en milieu urbain (19 %) qu’en milieu rural (16 %). Par rapport a l’enquête précédente, la proportion de femme chef de ménage est passée de 13 % a 17 %. Cette augmentation est plus nette en milieu rural où, en 1999, seulement 11 % des ménages étaient dirigés par une femme contre 16 % en 2005. Ce phénomène s’expliquerait, en grande partie, par l’exode rural principalement masculin. En ce qui concerne la taille du ménage, on constate qu’un ménage guinéen compte, en moyenne, 6,1 personnes. Dans l’enquête précédente, cette taille était de 6,6. Dans l’ensemble, 37 % des ménages comprennent entre 1 et 4 personnes. Les ménages ne comprenant qu’une seule personne sont peu fréquents (5 %). À l’opposé, 20 % des ménages comptent 9 personnes ou plus. 2.2 NIVEAU D’INSTRUCTION ET FRÉQUENTATION SCOLAIRE Dans le cadre de l’enquête ménage, on a collecté, pour chaque membre du ménage âgé de 6 ans ou plus, des informations sur le niveau d’instruction atteint ainsi que sur la dernière classe achevée. Le niveau d’instruction est un élément important qui contribue à l’amélioration des conditions de vie du ménage car il peut affecter le comportement procréateur, l’utilisation de la contraception, le comportement en matière de santé, le niveau de scolarisation des autres membres du ménage ainsi que les habitudes en matière d’hygiène et de nutrition. L’EDSG-III a distingué 3 niveaux d’instruction : le primaire, le secondaire et le supérieur. Les écoles professionnelles ont été assimilées au niveau secondaire. En Guinée, l’âge officiel d’entrée à l’école est fixé à 7 ans mais de plus en plus les enfants sont admis à l’école avant cet âge. Les études primaires et secondaires durent respectivement six et sept ans. Celles supérieures varient de quatre à six ans. Les résultats de l’enquête sont présentés aux tableaux 2.3.1 pour les femmes et 2.3.2 pour les hommes. Tableau 2.2 Composition des ménages Répartition (en %) des ménages par sexe du chef de ménage et taille du ménage, selon le milieu de résidence, EDSG-III Guinée 2005 Milieu de résidence Caractéristique sociodémographique Urbain Rural Ensemble Sexe du chef de ménage Masculin 81,2 84,2 83,3 Féminin 18,8 15,8 16,7 Total 100,0 100,0 100,0 Nombre de résidents habituels 1 8,7 4,1 5,4 2 7,8 6,8 7,1 3 9,9 11,7 11,1 4 10,4 14,3 13,2 5 12,2 13,8 13,3 6 12,3 12,7 12,6 7 8,7 10,2 9,8 8 7,4 7,5 7,5 9 ou plus 22,6 19,1 20,1 Total 100,0 100,0 100,0 Taille moyenne 6,3 6,0 6,1 Effectif de ménages 1 788 4 494 6 282 Note : Tableau basé sur la population de droit, c.-à-d. les résidents habituels. 22 | Caractéristiques des Ménages Tableau 2.3.1 Niveau d’instruction de la population des ménages – femmes Répartition (en %) de la population (de fait) des femmes des ménages, âgés de six ans et plus par niveau d’instruction atteint, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Caractéristique sociodémographique Aucune instruction Primaire incomplet Primaire complet Secondaire incomplet Secondaire complet Supérieur Total Effectif de femmes Groupe d’âges 6-9 64,0 35,2 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 2 746 10-14 45,6 49,7 0,4 3,9 0,0 0,0 100,0 2 739 15-19 53,1 23,1 1,8 21,5 0,1 0,1 100,0 1 722 20-24 73,9 9,1 1,1 14,1 0,8 0,7 100,0 1 205 25-29 84,6 7,9 1,2 4,2 1,0 0,7 100,0 1 309 30-34 82,1 9,2 1,5 5,4 0,7 0,7 100,0 1 180 35-39 87,2 6,1 0,6 5,5 0,3 0,2 100,0 1 221 40-44 86,3 5,1 0,8 6,0 0,9 0,7 100,0 869 45-49 88,5 4,8 0,7 2,7 0,7 2,0 100,0 828 50-54 92,5 2,8 0,5 1,9 0,7 0,9 100,0 683 55-59 94,5 1,4 0,0 1,8 0,9 0,7 100,0 509 60-64 97,4 1,0 0,3 0,4 0,3 0,2 100,0 446 65 ou plus 99,0 0,2 0,2 0,1 0,0 0,2 100,0 697 Milieu de résidence Urbain 49,2 31,1 1,6 15,1 1,2 1,2 100,0 4 727 Rural 81,8 15,5 0,4 1,9 0,0 0,1 100,0 11 434 Région administrative Boké 74,6 19,7 0,3 4,5 0,1 0,2 100,0 1 882 Conakry 42,8 32,4 2,4 18,0 1,8 2,0 100,0 2 200 Faranah 74,1 19,8 0,5 4,1 0,5 0,2 100,0 1 291 Kankan 83,0 13,6 0,5 2,3 0,1 0,0 100,0 1 970 Kindia 77,1 18,2 0,6 3,8 0,0 0,3 100,0 2 223 Labé 80,6 14,7 0,7 3,3 0,2 0,1 100,0 1 911 Mamou 82,5 13,7 0,3 2,7 0,0 0,1 100,0 1 217 N’Zérékoré 71,7 22,5 0,4 4,9 0,2 0,1 100,0 3 464 Région naturelle Basse Guinée 75,1 19,7 0,4 4,2 0,1 0,3 100,0 3 603 Moyenne Guinée 81,4 14,1 0,5 3,2 0,1 0,1 100,0 3 631 Haute Guinée 82,4 14,0 0,4 2,3 0,1 0,1 100,0 2 719 Guinée Forestière 70,8 23,0 0,5 5,1 0,3 0,1 100,0 4 007 Conakry 42,8 32,4 2,4 18,0 1,8 2,0 100,0 2 200 Ensemble 72,3 20,0 0,7 5,8 0,4 0,4 100,0 16 160 Dans l’ensemble, on constate que 55 % des hommes et une proportion très élevée de femmes (72 %) n’ont aucun niveau d’instruction. À titre de comparaison, ces proportions étaient respectivement de 60 % et 76 % à l’enquête de 1999. On observe des écarts importants entre les milieux de résidence quel que soit le sexe. En milieu rural, les proportions d’hommes et de femmes sans niveau d’instruction sont plus élevées (respectivement 67 % et 82 %) qu’en milieu urbain (respectivement 29 % et 49 %). Dans les régions, on constate également des disparités : quel que soit le sexe, ce sont les régions de Kankan (respectivement, 73 % et 83 %), Mamou (66 % et 83 %) et Labé (65 % et 81 %) qui détiennent les proportions les plus élevées d’hommes et de femmes sans aucun niveau d’instruction. Par rapport à Caractéristiques des Ménages | 23 l’enquête de 1999, les résultats montrent que les proportions de femmes (respectivement 76 % et 72 %) et d’hommes (60 % et 55 %) sans niveau d’instruction ont diminué. En outre, les résultats montrent que 18 % des hommes et seulement 7 % des femmes ont achevé au moins le niveau primaire. Pour les femmes, il apparaît donc que l’accès à l’instruction reste beaucoup plus limité que pour les hommes. Seulement 1 % des femmes contre 4 % des hommes ont atteint un niveau secondaire complet ou supérieur. Tableau 2.3.2 Niveau d’instruction de la population des ménages – hommes Répartition (en %) de la population (de fait) des hommes des ménages, âgés de six ans et plus par niveau d’instruction atteint, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Caractéristique sociodémographique Aucune instruction Primaire incomplet Primaire complet Secondaire incomplet Secondaire complet Supérieur Total Effectif d’hommes Groupe d’âges 6-9 59,6 39,9 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 2 851 10-14 36,8 59,0 0,5 3,5 0,1 0,0 100,0 2 859 15-19 32,7 27,4 1,9 37,7 0,1 0,0 100,0 1 623 20-24 36,3 11,7 2,0 45,1 3,0 1,8 100,0 1 028 25-29 57,0 11,1 1,5 20,2 4,8 5,2 100,0 790 30-34 62,5 15,0 1,6 12,9 2,2 5,9 100,0 690 35-39 64,1 11,1 1,8 16,0 2,0 4,8 100,0 800 40-44 63,4 10,2 2,3 15,0 3,5 5,3 100,0 708 45-49 66,9 10,0 1,2 11,9 1,3 8,3 100,0 652 50-54 67,1 7,1 1,5 8,9 4,0 11,1 100,0 568 55-59 75,6 7,3 1,6 6,3 3,4 5,6 100,0 425 60-64 88,9 2,7 0,9 1,7 1,2 4,6 100,0 407 65 ou plus 94,9 2,3 0,5 0,9 0,6 0,5 100,0 1 004 Milieu de résidence Urbain 29,2 33,2 1,9 26,1 3,1 6,3 100,0 4 594 Rural 67,4 24,3 0,7 6,4 0,5 0,5 100,0 9 825 Région administrative Boké 63,3 23,2 0,8 10,3 0,6 1,5 100,0 1 591 Conakry 26,4 31,9 2,7 26,5 4,3 7,7 100,0 2 354 Faranah 56,8 27,2 0,7 12,4 0,6 1,7 100,0 1 131 Kankan 72,7 18,4 0,7 6,4 0,5 1,2 100,0 1 847 Kindia 60,3 29,9 0,5 7,8 0,5 0,9 100,0 2 003 Labé 64,7 24,9 1,2 7,1 0,7 0,9 100,0 1 398 Mamou 65,9 24,6 0,9 7,2 0,3 0,6 100,0 971 N’Zérékoré 51,1 30,7 0,6 14,7 1,1 1,8 100,0 3 125 Région naturelle Basse Guinée 60,3 28,2 0,5 9,1 0,6 1,0 100,0 3 178 Moyenne Guinée 66,1 23,6 1,2 7,1 0,5 1,0 100,0 2 784 Haute Guinée 71,5 19,4 0,6 6,5 0,5 1,2 100,0 2 495 Guinée Forestière 49,8 31,1 0,6 15,4 1,1 1,9 100,0 3 607 Conakry 26,4 31,9 2,7 26,5 4,3 7,7 100,0 2 354 Ensemble 55,2 27,1 1,1 12,7 1,3 2,4 100,0 14 419 24 | Caractéristiques des Ménages Les résultats par groupe d’âges permettent de constater une amélioration du niveau d’instruction chez les hommes comme chez les femmes même si, chez ces dernières, le niveau reste inférieur à celui observé pour les hommes et même si l’augmentation des proportions de scolarisées se fait moins rapidement que celle constatée chez les hommes. En effet, chez les femmes, la proportion de celles sans niveau d’instruction est passée de 99 % parmi celles de 65 ans et plus à 46 % parmi celles de 10-14 ans. Chez les hommes, ces proportions sont passées de 95 % à 37 % dans les mêmes groupes d’âges. Le principal indicateur du niveau d’accès de la population au système éducatif est le niveau de fréquentation scolaire des personnes en âge d’aller à l’école. Au cours de l’EDSG-III, des questions relatives à la fréquentation scolaire ont été posées pour toutes les personnes âgées de 6 à 24 ans. Afin d’avoir une indication sur l’accès actuel de la population à la scolarisation, on a calculé des taux de fréquentation scolaire (graphique 2.2). Le tableau 2.4 présente les taux net et brut de fréquentation scolaire1, par niveau d’instruction, par sexe, et selon le milieu et la région de résidence. Le taux net de fréquentation scolaire (TNFS) pour le primaire est de 44 %, ce qui signifie que moins de la moitié de la population de 6-11 ans fréquente l’école primaire. Ce taux est légèrement plus élevé chez les garçons que chez les filles (47 % contre 41 %). En outre, il présente des écarts selon le milieu de résidence : c’est en milieu rural qu’il est le plus faible : 34 % contre 70 % pour le milieu urbain. Dans les régions administratives, on constate que c’est à Kankan (29 %), Mamou (35 %) et Labé (37 %) qu’ils sont les plus faibles. Le taux le plus élevé est enregistré dans la région de Conakry (77 %). 1 Les définitions de ces indicateurs figurent au bas du tableau 2.4. Graphique 2.2 Taux de fréquentation scolaire par âge (Pourcentage de la population de 5-24 ans fréquentant l’école par âge et sexe) EDSG-III 2005 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Âge 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Pourcentage Hommes Femmes Caractéristiques des Ménages | 25 Tableau 2.4 Taux de fréquentation scolaire Taux net de fréquentation scolaire (TNFS) et taux brut de fréquentation scolaire (TBFS) de la population (de droit) des ménages, selon le niveau d’instruction, le sexe et selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Taux net de scolarisation1 Taux brut de scolarisation2 Caractéristique sociodémographique Masculin Féminin Ensemble Masculin Féminin Ensemble Indice de parité de genre3 NIVEAU PRIMAIRE Milieu de résidence Urbain 74,1 66,5 70,3 120,0 107,4 113,7 0,90 Rural 36,8 31,1 34,1 63,7 49,6 56,9 0,78 Région administrative Boké 43,4 35,1 39,1 66,4 60,3 63,3 0,91 Conakry 80,8 73,8 77,4 124,1 113,7 119,1 0,92 Faranah 39,0 37,6 38,3 75,0 60,4 67,8 0,81 Kankan 30,2 28,0 29,2 47,4 43,5 45,6 0,92 Kindia 51,5 40,2 46,0 90,0 60,5 75,6 0,67 Labé 39,7 33,0 36,5 59,9 51,2 55,7 0,86 Mamou 38,0 32,7 35,4 73,9 55,2 64,9 0,75 N’Zérékoré 46,9 42,2 44,5 86,9 71,3 79,0 0,82 Ensemble 46,6 40,8 43,8 78,5 65,4 72,1 0,83 NIVEAU SECONDAIRE Milieu de résidence Urbain 38,2 28,5 33,3 71,5 42,7 57,0 0,60 Rural 10,1 4,9 7,5 16,4 6,5 11,5 0,39 Région administrative Boké 22,9 9,8 16,0 32,4 13,6 22,4 0,42 Conakry 38,8 33,0 35,8 76,2 49,3 62,3 0,65 Faranah 20,4 10,4 15,4 36,6 14,8 25,7 0,40 Kankan 12,5 6,6 9,6 19,0 9,8 14,4 0,51 Kindia 12,4 9,1 10,9 20,7 14,6 17,9 0,70 Labé 17,6 10,7 14,2 21,9 15,6 18,8 0,71 Mamou 14,0 7,5 10,9 26,2 10,6 18,7 0,41 N’Zérékoré 17,6 10,9 14,2 37,9 14,5 26,0 0,38 Ensemble 20,1 13,5 16,8 35,9 19,6 27,8 0,55 1 Le taux net de fréquentation scolaire (TNFS) pour le niveau primaire est le pourcentage de la population d’âge de fréquentation du niveau primaire (6-11 ans) qui fréquente l’école primaire. Le taux net de fréquentation scolaire pour le niveau secondaire est le pourcentage de la population d’âge de fréquentation du niveau secondaire (12-18 ans) qui fréquente l’école secondaire. Par définition le taux net de fréquentation ne peut excéder 100 pour cent. 2 Le taux brut de fréquentation scolaire (TBFS) pour le niveau primaire est la proportion des élèves du niveau primaire, quel que soit leur âge, dans la population d’âge officiel de fréquentation du niveau primaire. Le taux brut de fréquentation scolaire pour le niveau secondaire est la proportion des élèves du niveau secondaire, quel que soit leur âge, dans la population d’âge officiel de fréquentation du niveau secondaire. S’il y a pour un niveau donné un nombre important d’élèves plus âgés ou plus jeunes que l’âge officiel pour ce niveau, le TBFS peut excéder 100 pour cent. 3 L’indice de parité de genre pour l’école primaire est le ratio du TBFS au niveau primaire des filles sur le TBFS des garçons. L’indice de parité de genre pour l’école secondaire est le ratio du TBFS au niveau secondaire des filles sur le TBFS des garçons. 26 | Caractéristiques des Ménages Pour le niveau secondaire qui concerne la population âgée de 12-18 ans, le taux net de fréquentation scolaire s’établit à 17 %. On constate un taux net de scolarisation plus élevé chez les garçons (20 %) que chez les filles (14 %). Comme pour le niveau primaire, le taux net au niveau secondaire est beaucoup plus faible en milieu rural (8 %) qu’en milieu urbain (33 %). Au niveau des régions administratives, les résultats montrent que ce sont celles de Kankan (10 %), Kindia (11 %) et Mamou (11 %) qui enregistrent les taux les plus faibles. À l’opposé, le taux le plus élevé est encore enregistré dans la région de Conakry (36 %). Le taux brut pour le niveau de l’enseignement primaire est de 72 % et de 28 % pour le niveau secondaire ; cela signifie qu’au niveau primaire, un nombre important d’enfants plus âgés ou plus jeunes par rapport à l’âge officiel du niveau de fréquentation scolaire fréquentent ce niveau. Quel que soit le niveau d’études, ce taux est plus élevé chez les garçons que chez les filles (79 % contre 65 % au niveau primaire ; 36 % contre 20 % au niveau secondaire). De plus, on constate les mêmes variations que celles observées pour le taux net. Le tableau 2.4 présente également l’indice de parité de genre qui est le rapport entre le taux brut de fréquentation scolaire des femmes et celui des hommes. Plus l’indice de parité est proche de 1, moins l’écart entre les taux de fréquentation scolaire entre les sexes est important. Un indice égal à 1 indique l’égalité totale. En Guinée, l’indice de parité de genre pour le niveau primaire est estimé à 0,83, ce qui révèle l’existence d’une certaine discrimination à l’égard des filles. L’importance de cette discrimination varie d’un milieu de résidence à l’autre et d’une région à l’autre. C’est dans les régions administratives, de Kindia (0,67) et Mamou (0,75) que cet indice de parité pour le niveau primaire est le plus faible. Cette discrimination est nettement plus accentuée au niveau secondaire (0,55). L’indice pour le niveau secondaire est aussi plus faible en milieu rural (0,39) qu’en milieu urbain (0,60). En outre, dans les régions de Boké, Kankan, Mamou, N’Zérékoré et Faranah, la discrimination des filles par rapport aux garçons est relativement plus élevée. La discrimination observée à l’égard des filles résulterait de la combinaison de plusieurs facteurs. En effet, certains ménages, pour des raisons d’éloignement de l’école, de coûts liés à la scolarisation (tenue, fournitures, nourriture) ou de besoin d’aide dans les travaux ménagers, préfèrent garder les filles à la maison. Les garçons sont donc envoyés ou maintenus dans le système scolaire au détriment des filles. En outre, les abandons consécutifs aux grossesses non désirées ou aux mariages précoces des filles pourraient aussi contribuer à expliquer cette situation. 2.3 CONDITIONS DE VIE Au cours de l’enquête ménage, on s’est intéressé à certaines caractéristiques du logement à savoir la disponibilité de l’électricité, l’approvisionnement en eau de boisson, les matériaux de revêtement du sol et le type de toilettes. On a également recueilli des informations sur la possession d’un certain nombre d’équipements modernes (radio, télévision, réfrigérateur, bicyclette, motocyclette, véhicule). Ces informations qui servent d’indicateurs de la situation socioéconomique des ménages, ont également une influence déterminante sur l’état de santé des membres du ménage. Les résultats obtenus sont présentés dans les tableaux 2.5 et 2.6. 2.3.1 Caractéristiques des logements Dans l’ensemble, très peu de ménages disposent de l’électricité (20 %). Par rapport à 1999, on note cependant une amélioration puisque la proportion est passée de 16 % à 20 %. Malgré les efforts accomplis, on constate toujours des disparités entre milieux de résidence. En effet, en milieu rural, moins de 3 % des ménages disposent de l’électricité contre 64 % en milieu urbain. Caractéristiques des Ménages | 27 Tableau 2.5 Caractéristiques des logements Répartition (en %) des ménages par caractéristiques des logements, selon le milieu de résidence, EDSG-III Guinée 2005 Milieu de résidence Caractéristique des logements Urbain Rural Ensemble Électricité Oui 63,8 2,8 20,2 Non 35,5 96,9 79,4 ND 0,7 0,3 0,4 Total 100,0 100,0 100,0 Source d’eau pour boire Eau du robinet dans le logement 15,4 0,5 4,7 Eau du robinet dans la cour/concession 12,0 0,7 3,9 Eau du robinet ailleurs 40,6 2,1 13,0 Puits ouvert dans le logement 2,8 2,4 2,5 Puits ouvert dans la cour 1,8 1,3 1,4 Puits ouvert ailleurs 4,8 8,1 7,2 Puits protégé dans le logement 3,8 1,5 2,2 Puits protégé dans la cour/concession 0,7 0,6 0,7 Puits protégé ailleurs 4,6 4,9 4,8 Forage 10,1 39,3 31,0 Source aménagée 1,1 1,8 1,6 Source non aménagée 0,7 12,7 9,3 Fleuve/rivière 1,3 23,2 17,0 Mare, lac 0,2 0,4 0,3 Barrage 0,0 0,2 0,2 Eau de pluie 0,0 0,0 0,0 Autre 0,1 0,0 0,0 ND 0,1 0,2 0,1 Total 100,0 100,0 100,0 Temps nécessaire pour s’approvisionner en eau Moins de 15 minutes (%) 80,5 55,2 62,4 Temps médian pour s’approvisionner en eau 4,2 9,8 9,4 Type de toilettes Chasse d’eau 7,0 0,4 2,3 Fosse/latrines non couvertes 37,7 43,6 41,9 Fosse/latrines couvertes 49,8 12,8 23,3 Fosse/latrines ventilée améliorées 3,1 1,5 2,0 Pas de toilette, nature 2,2 41,5 30,3 ND 0,2 0,2 0,2 Total 100,0 100,0 100,0 Type de sol Terre, sable 9,3 74,6 56,0 Bois/autres végétaux 0,0 0,8 0,5 Ciment 80,6 23,8 39,9 Carrelage 9,4 0,4 3,0 Autre fini 0,4 0,2 0,3 ND 0,3 0,2 0,2 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif de ménages 1 788 4 494 6 282 Les principales sources d’approvisionnement en eau des ménages guinéens sont dans l’ordre : les forages (31 %), les robinets (22 %) et les fleuves/rivières (17 %). Près d’un ménage sur dix (9 %) s’approvisionne à partir de sources non aménagées et 7 % utilisent les puits ouverts situés ailleurs que dans le logement et dans la cour. 28 | Caractéristiques des Ménages La source d’approvisionnement en eau varie fortement selon le milieu de résidence. En milieu urbain, on dispose plus fréquemment de l’eau au robinet (41 % ailleurs, 15 % dans le logement, 12 % dans la cour ou concession). Par contre, en milieu rural, 39 % des ménages utilisent de l’eau de forages, 23 % de l’eau des fleuves/rivières et 13 % de l’eau de sources non aménagées. Globalement, ces résultats montrent qu’en Guinée près de 12 % des ménages urbains et 49 % des ménages ruraux ne consomment pas d’eau potable2 et sont donc exposés à toutes les maladies liées à l’eau. On note également au tableau 2.5 que 62 % des ménages mettent moins de 15 minutes pour s’approvisionner en eau. Cette proportion est plus faible en milieu rural (55 %) qu’en milieu urbain (81 %). Concernant le type de toilettes, les résultats montrent que, dans l’ensemble, près d’un ménage sur trois (30 %) ne dispose pas du tout de toilettes. Ceux qui utilisent des installations sommaires (fosses/latrines non couvertes) représentent 42 %. Un peu plus d’un ménage sur quatre (27%) dispose de toilettes « adéquates » (25 % avec fosses/latrines couvertes ou ventilées améliorées et 2 % de toilettes avec chasse d’eau). Les résultats selon les milieux de résidence font apparaître des écarts très nets : 44 % des ménages ruraux ne disposent que de latrines sommaires et 41 % ne disposent pas de toilettes du tout, alors qu’en milieu urbain 50 % des ménages ont des latrines couvertes et 7 % des toilettes avec chasse d’eau. Le type de matériau de revêtement du sol est souvent utilisé comme un indicateur des conditions matérielles de vie du ménage. Les résultats de l’EDSG-III mettent en évidence une certaine précarité des conditions de logement en Guinée. Plus de la moitié des ménages (56 %) vivent dans des logements dont le sol est en terre ou sable, ce qui favorise la propagation des maladies infectieuses et parasitaires. Par ailleurs, 40 % des logements ont un sol en ciment et seulement 3 % en carreaux. Des différences importantes apparaissent selon le milieu de résidence. Si en milieu urbain la majorité des logements ont un sol recouvert de ciment (81 %), en milieu rural le sol des trois-quarts des logements (75 %) est en terre, sable ou bois. 2.3.2 Biens durables possédés par les ménages Le niveau de vie des ménages est évalué par la possession de certains biens durables. Les résultats présentés au tableau 2.6 indiquent que dans l’ensemble, la radio (64 %) est le bien le plus fréquemment possédé par les ménages, cela quel que soit le milieu de résidence La proportion de ménages possédant une radio est plus élevée en milieu urbain (76 %) qu’en milieu rural (59 %). En outre, au niveau national, seuls 11 % des ménages possèdent une télévision, cette proportion variant de seulement 1 % en milieu rural à 36 % en milieu urbain. Les biens d’équipement dont le fonctionnement requiert de l’électricité, sont quasiment absents en milieu rural. Ainsi, 36 % des ménages possèdent une télévision en milieu urbain contre seulement 1 % en milieu rural. De même, la proportion de ménages disposant de réfrigérateur est de 25 % en milieu urbain contre moins de 1 % en zone rurale. 2 L’eau potable correspond aux modalités : eau du robinet dans le logement, eau de robinet dans la cour/concession , eau de robinet ailleurs, puits protégés dans le logement , puits protégés dans la cour/concession , puits protégés ailleurs et forage. Tableau 2.6 Biens durables possédés par les ménages Pourcentage de ménages possédant certains biens de consommation durables, selon le milieu de résidence, EDSG-III Guinée 2005 Milieu de résidence Bien durable Urbain Rural Ensemble Radio 76,0 59,0 63,8 Télévision 36,5 1,1 11,2 Téléphone 20,4 0,2 6,0 Réfrigérateur 24,8 0,6 7,5 Réchaud/cuisinière à gaz 9,6 0,2 2,9 Bicyclette 14,1 29,3 25,0 Mobylette/motocyclette 13,9 6,5 8,6 Voiture/camion 12,1 0,8 4,0 Aucun de ce qui précède 16,3 34,0 28,9 Effectif de ménages 1 788 4 494 6 282 Caractéristiques des Ménages | 29 En ce qui concerne les moyens de déplacement, on constate qu’un ménage sur quatre possède une bicyclette (29 % en milieu rural contre 14 % en milieu urbain). À l’opposé, la mobylette, la motocyclette, la voiture et le camion sont des moyens de transport plus fréquemment possédés par les ménages du milieu urbain. Enfin il faut noter que 29 % des ménages ne possèdent aucun de ces biens (34 % en milieu rural et 16 % en milieu urbain). 2.3.3 Bien-être économique des ménages Afin de mesurer le bien être économique des ménages, un indice a été construit a partir des données sur les biens des ménages et en utilisant l’analyse en composante principale. Les informations sur les biens des ménages proviennent des réponses aux questions relatives à la possession par les ménages de certains biens durables (télévision, radio, voiture, etc.) et celles concernant certaines caractéristiques du logement (disponibilité de l’électricité, type d’approvisionnement en eau de boisson, type de toilettes, matériau de revêtement du sol, nombre de pièces utilisées pour dormir, type de combustible pour la cuisine, etc.). Cet indice est construit de la manière suivante : x on affecte à chacun des biens ou caractéristiques un poids (score ou coefficient) généré à partir d’une analyse en composante principale ; x les scores des biens qui en résultent sont standardisés selon une distribution normale standard de moyenne 0 et d’écart type 1 (Gwatkin et al. 2000) ; x on attribue à chaque ménage un score pour chaque bien et on fait la somme de tous les scores par ménage ; x les ménages sont classés par ordre croissant de score total et divisés en 5 catégories d’effectifs égaux appelées quintiles. On établit ainsi une échelle allant de 1 (quintile le plus pauvre) à 5 (quintile le plus riche) ; et x le score de chaque ménage est affecté aux individus qui le composent. Les individus sont ainsi repartis dans les différentes catégories. La répartition de la population par quintile de bien-être est présentée au tableau 2.7 ci-dessous. Les données montrent que les ménages les plus riches (un sur cinq) sont quasiment concentrés en milieu urbain et, en particulier, à Conakry : en effet, 66 % des ménages du milieu urbain et 96 % des ménages de Conakry sont classés dans le quintile le plus riche. Dans les régions de Kindia et Boké, les proportions de ménages appartenant à ce quintile sont respectivement de 13 % et 11 %. Dans l’ensemble, ce sont les ménages du second quintile qui sont, proportionnellement, les plus nombreux (23 %) ; ils constituent plus du tiers des ménages de Boké. Les ménages les plus pauvres représentent 19 % ; ils sont proportionnellement plus nombreux dans la région de N’Zérékoré (36 %). 30 | Caractéristiques des Ménages Tableau 2.7 Quintiles de bien-être économique Répartition (en %) des ménages par quintile de bien-être économique selon le milieu de résidence, EDSG-III Guinée 2005 Quintile de bien-être économique Caractéristique sociodémographique Le plus pauvre Second Moyen Quatrième Le plus riche Total Effectif Milieu de résidence Urbain 0,9 1,6 4,7 27,2 65,7 100,0 1 788 Rural 26,4 30,8 25,6 16,1 1,1 100,0 4 494 Région administrative Boké 19,6 34,6 20,3 15,0 10,5 100,0 699 Conakry 0,0 0,0 0,1 3,4 96,4 100,0 901 Faranah 20,5 30,6 19,4 24,8 4,6 100,0 521 Kankan 13,5 29,5 30,7 23,8 2,6 100,0 748 Kindia 14,8 27,9 23,7 20,5 13,1 100,0 837 Labé 23,1 28,8 22,1 21,9 4,1 100,0 772 Mamou 19,1 28,5 22,8 24,5 5,0 100,0 537 N’Zérékoré 35,7 14,4 21,0 23,1 5,7 100,0 1 267 Ensemble 19,1 22,5 19,6 19,2 19,5 100,0 6 282 2.4 SITUATION DES ORPHELINS Le tableau 2.8 et le graphique 2.3 présente la répartition des enfants de moins de 15 ans par état de survie des parents et résidence avec les parents. Dans l’ensemble, on constate que 69 % des enfants vivent avec leurs deux parents biologiques. Dans 12 % des cas, les enfants vivent seulement avec leur mère biologique, que le père soit en vie ou décédé, et dans 6 % des cas, ils vivent seulement avec leur père, que la mère soit en vie ou non. On constate également que 13 % des enfants ne vivent avec aucun des deux parents biologiques, que ceux-ci soient en vie ou décédés. La proportion d’enfants vivant avec leurs deux parents diminue avec l’âge des enfants passant de 82 % chez les enfants de moins de 2 ans à 61 % chez ceux de 10-14 ans. On ne note pas de différence significative selon le sexe de l’enfant. Par contre, la proportion d’enfants de moins de 15 ans vivant avec leurs deux parents biologiques est plus élevée en milieu rural (71 %) qu’en milieu urbain (61 %). C’est dans les régions de Labé (52 %) et Conakry (60 %) que l’on rencontre les plus faibles proportions d’enfants vivant avec leurs deux parents. Caractéristiques des Ménages | 31 Tableau 2.8 Enfants orphelins et résidence des enfants avec les parents Répartition (en %) de la population d’enfants (de droit) de moins de 15 ans par état de survie des parents et résidence avec les parents, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Vivant avec la mère seulement Vivant avec le père seulement Ne vit avec aucun des deux parents Caractéristique sociodémographique Vivant avec ses deux parents Père en vie Père décédé Mère en vie Mère décédée Les deux sont vivants Seul le père est vivant Seule la mère est vivante Les deux sont décédés Inform- ation sur père/ mère non déclarée Total Effectif d’enfants de moins de 15 ans Âge <2 81,9 15,3 1,7 0,5 0,0 0,3 0,0 0,0 0,0 0,2 100,0 2 548 2-4 75,8 10,6 2,0 2,9 0,4 6,6 0,5 0,5 0,6 0,1 100,0 3 511 5-9 66,0 7,5 3,0 6,3 1,1 12,8 0,7 1,4 0,9 0,3 100,0 6 583 10-14 60,6 6,0 5,1 5,8 2,2 13,9 1,0 2,2 2,0 1,2 100,0 5 602 Sexe Masculin 69,2 8,6 3,4 5,1 1,3 8,8 0,5 1,5 1,0 0,4 100,0 9 313 Féminin 67,6 8,8 3,0 4,2 1,0 11,7 0,8 1,0 1,1 0,7 100,0 8 930 Milieu de résidence Urbain 60,6 10,8 4,2 4,5 0,8 13,6 0,8 1,7 1,9 1,1 100,0 4 888 Rural 71,4 7,9 2,9 4,7 1,3 9,0 0,6 1,1 0,8 0,4 100,0 13 355 Région administrative Boké 76,1 5,2 1,9 2,7 1,0 9,6 0,4 1,6 1,0 0,5 100,0 2 119 Conakry 59,6 9,1 5,2 4,4 1,0 12,9 1,1 1,7 3,2 1,8 100,0 2 229 Faranah 72,8 6,5 3,0 5,1 0,6 9,2 1,0 0,9 0,6 0,2 100,0 1 544 Kankan 77,7 4,1 2,6 5,9 1,2 6,6 0,3 0,8 0,4 0,3 100,0 2 619 Kindia 73,0 5,0 2,4 4,6 1,5 11,3 0,5 0,8 0,9 0,1 100,0 2 532 Labé 52,1 18,4 5,2 4,2 1,4 13,2 1,3 1,7 1,6 1,0 100,0 2 036 Mamou 68,4 9,4 2,0 3,0 0,6 14,0 0,7 1,0 0,5 0,6 100,0 1 229 N’Zérékoré 67,1 11,5 3,3 5,7 1,2 8,3 0,4 1,6 0,6 0,2 100,0 3 936 Région naturelle Basse Guinée 74,5 4,7 1,9 3,8 1,4 11,2 0,5 1,0 0,8 0,3 100,0 4 080 Moyenne Guinée 60,5 13,9 4,0 3,7 1,1 12,3 1,0 1,5 1,3 0,8 100,0 3 835 Haute Guinée 77,0 4,5 2,4 5,7 1,1 7,3 0,5 0,8 0,4 0,3 100,0 3 527 Guinée Forestière 67,4 11,0 3,5 5,6 1,1 8,4 0,5 1,5 0,6 0,2 100,0 4 572 Conakry 59,6 9,1 5,2 4,4 1,0 12,9 1,1 1,7 3,2 1,8 100,0 2 229 Ensemble 68,5 8,7 3,2 4,7 1,1 10,2 0,7 1,3 1,1 0,6 100,0 18 243 Graphique 2.3 Survie des parents des enfants de moins de 15 ans et résidence des enfants avec les parents EDSG-III -2004 Survie des parents Résidence des enfants Père et mère vivants 92 % Mère décédée 2 % Père et mère décédés 1 % Père décédé 5 % Vit avec père et mère 69% Vit avec père 6 % Vit avec mère 12 % Vit avec aucun 13 % 32 | Caractéristiques des Ménages Le tableau 2.9 présente le pourcentage d’enfants de 10-14 ans orphelins ou non, selon qu’ils fréquentent ou non l’école. Il semble qu’en Guinée, la situation familiale affecte la fréquentation scolaire des enfants. En effet, quand les deux parents sont en vie et que l’enfant vit avec au moins l’un des deux parents, 57 % vont à l’école. Quand les enfants ne vivent avec aucun des deux parents alors que ceux-ci sont en vie, la proportion de scolarisés est légèrement plus faible (53 %). Par contre, quand les deux parents sont décédés, seulement 42 % fréquentent l’école. Le décès du père semble avoir un peu plus de conséquences que celui de la mère en termes de scolarité puisque quand seule la mère est décédée, 61 % des enfants continuent d’aller à l’école contre 57 % lorsque seul le père est décédé. Tableau 2.9 Scolarisation des enfants de 10-14 ans orphelins ou non et selon la résidence avec les parents Pourcentage d’enfants (de droit) de 10-14 ans orphelins et non orphelins fréquentant actuellement l’école, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Les deux parents en vie, vivant avec au moins un parent Les deux parents en vie, ne vivant avec aucun parent Seule la mère est décédée Seul le père est décédé Les deux parents sont décédés Mère, père ou les deux sont décédés Caractéristique sociodémographique % à l’école Effectif % à l’école Effectif % à l’école Effectif % à l’école Effectif % à l’école Effectif % à l’école Effectif Sexe Masculin 62,0 2 087 56,0 358 64,0 89 61,0 246 (47,0) 54 59,0 389 Féminin 52,0 1 967 49,9 419 58,3 89 52,5 166 37,3 60 51,2 315 Milieu de résidence Urbain 85,8 1 127 64,8 310 (89,5) 48 75,9 151 (49,5) 58 72,5 257 Rural 46,1 2 927 45,0 467 50,6 131 46,5 261 33,8 56 46,1 447 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 41,2 837 38,9 67 (33,6) 33 26,8 56 * 10 27,8 99 Second 36,6 796 27,5 120 (56,2) 35 32,4 74 * 12 39,6 121 Moyen 50,4 862 47,8 142 (53,3) 39 60,1 85 * 22 54,0 145 Quatrième 71,2 858 63,5 227 (70,5) 35 68,5 118 * 21 65,6 174 Le plus riche 90,5 702 63,4 220 (90,1) 36 82,6 79 (53,4) 49 75,5 164 Ensemble 57,1 4 054 52,9 777 61,0 178 57,3 412 41,8 114 55,7 704 * Basé sur trop peu de cas non pondérés. ( ) Basé sur un faible nombre de cas non pondérés. Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés | 33 CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES ET DES HOMMES ENQUÊTÉS 3 M’Balou BERETE Ce chapitre porte sur les caractéristiques sociodémographiques des femmes enquêtées de 15-49 ans et des hommes enquêtés de 15-59 ans. Il permet de mieux comprendre et d’expliquer les comportements de la population vis-à-vis de la contraception, des IST, du VIH/sida et de connaître les préférences en matière de fécondité. Tout comme le questionnaire ménage, les questionnaires individuels ont permis de recueillir des informations sur l’âge, le milieu de résidence, l’état matrimonial et le niveau d’instruction des enquêtés. Dans ce chapitre sont également analysés les résultats sur l’alphabétisation, l’accès aux médias et l’activité économique des hommes et des femmes. Ces différentes caractéristiques seront utilisées comme variables d’analyse dans la suite de ce rapport. De plus, les réponses à des questions spécifiques, ayant pour objet d’évaluer le niveau de contrôle qu’exercent les femmes dans leur ménage et le pouvoir de décision concernant l’utilisation de leurs revenus, y sont analysées. Enfin, au cours de l’enquête, on a demandé aux femmes leur opinion concernant l’acceptation ou le rejet de certains comportements des hommes vis-à-vis des femmes. 3.1 CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES DES ENQUÊTÉS L’âge, variable fondamentale dans l’analyse des phénomènes démographiques, est l’une des informations les plus difficiles à obtenir de façon précise, lorsque l’enregistrement écrit des événements (notamment des faits d’état civil) n’est pas ancré dans les habitudes des populations, comme c’est le cas en Guinée. De ce fait, un soin particulier a été accordé à l’estimation de l’âge au moment de l’enquête individuelle. On a d’abord demandé aux enquêtés leur date de naissance, puis leur âge. Lorsque la date de naissance et l’âge étaient obtenus, l’enquêtrice/enquêteur contrôlait la cohérence entre les deux informations. Dans le cas où l’enquêté(e) ne connaissait pas la date de sa naissance ou son âge, l’enquêtrice/enquêteur essayait d’obtenir un document officiel (carte d’identité, acte de naissance, etc.) où figure la date de naissance. Quand aucun document n’était disponible, l’enquêtrice/enquêteur estimait l’âge de l’enquêté(e), soit par comparaison avec l’âge d’autres membres du ménage, soit par déduction à partir de l’histoire de l’enquêté(e), ou encore en utilisant des références historiques. Les résultats présentés dans le tableau 3.1 montrent que les répartitions des femmes de 15-49 ans et des hommes de 15-59 ans par groupe d’âges quinquennaux sont à peu près les mêmes que celles observées en 1999 (EDSG-II). Ces distributions présentent une allure assez régulière, les proportions de chaque groupe d’âges diminuant au fur et à mesure que l’on avance vers les âges élevés. Les questions sur l’état matrimonial ont été posées à toutes les femmes et à tous les hommes éligibles de l’échantillon. Dans le cadre de l’EDSG-III, ont été considérés comme étant en union, toutes les femmes et tous les hommes mariés, légalement ou non, ainsi que tous ceux et toutes celles vivant en union consensuelle (tableau 3.2). Selon cette définition, on constate que près d’une femme sur cinq (17 %) était célibataire au moment de l’enquête, plus des trois quarts (79 %) étaient mariées ou vivaient en union consensuelle, et 4 % étaient en rupture d’union (divorcées, séparées ou veuves). Chez les hommes, plus du tiers étaient célibataires (37 %) et plus d’un homme sur deux était marié (59 %). La proportion d’hommes en rupture d’union est identique à celle des femmes (4 %). 34 | Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés Tableau 3.1 Répartition par âge des enquêtés Répartition (en %) des femmes et des hommes enquêtés selon le groupe d’âges, EDSG-III Guinée 2005 Femmes Hommes Groupe d’âges Pourcentage pondéré Effectif pondéré Effectif non pondéré Pourcentage pondéré Effectif pondéré Effectif non pondéré 15-19 20,7 1 648 1 632 20,9 664 680 20-24 14,5 1 152 1 136 15,2 482 444 25-29 15,8 1 259 1 240 9,8 311 306 30-34 14,1 1 119 1 114 9,7 307 297 35-39 14,7 1 170 1 194 11,4 362 362 40-44 10,3 821 825 9,5 301 297 45-49 9,9 785 813 8,9 281 297 50-54 na na na 8,6 272 278 55-59 na na na 6,1 194 213 Ensemble 15-49 ans 100,0 7 954 7 954 85,3 2 709 2 683 Ensemble 15-59 ans na na na 100,0 3 174 3 174 na = Non applicable Les résultats selon le milieu de résidence montrent que la majorité des enquêtés vivaient, au moment de l’enquête, en milieu rural (69 % des femmes et 61 % des hommes) à l’image de la répartition de la population totale dont les deux tiers résident en milieu rural. Les données par région administrative ne font pas apparaître d’écarts significatifs entre les proportions de femmes et d’hommes enquêteés au sein d’une même région. On note toutefois qu’à Conakry la proportion d’hommes est supérieure à celles des femmes (respectivement 21 % et 15 %) tandis qu’à Labé les femmes prédominent (10 % et 7 %). En ce qui concerne la répartition par région naturelle, les résultats montrent que la Guinée Forestière a les proportions les plus élevées d’hommes et de femmes (respectivement, 27 % et 25 %). La moyenne Guinée se caractérise par un écart plus élevé entre proportions de femmes et d’hommes (20 % contre 16 %), probablement conséquence de l’exode rural. En ce qui concerne la religion, la majorité des enquêtés se sont déclarés de confession musulmane (85 % des femmes et 84 % des hommes). La religion chrétienne vient en seconde position (11 % des femmes et 11 % des hommes). Ensuite vient l’animisme avec 2 % des femmes et 4 % des hommes. Par ailleurs, la proportion de personnes sans religion est plus élevée chez les femmes (3 %) que chez les hommes (1 %). Quant à la répartition de la population selon l’ethnie, elle rend compte de la diversité culturelle de la Guinée. Les enquêtés se repartissent comme suit : Peulhs (36 % des femmes et 34 % des hommes), Malinkés (26 % des femmes et 28 % des hommes), Soussous (20 % des femmes et 20 % des hommes), les ethnies de la Guinée Forestière (Guerzés, Kissis, Tomas) représentent 17 % des femmes et 18 % des hommes ; les autres groupes ethniques et les étrangers sont faiblement représentés (1 % pour chaque sexe). Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés | 35 Tableau 3.2 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés Répartition (en %) des femmes de 15-49 ans et des hommes de 15-59 ans enquêtés selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Femmes Hommes Caractéristique sociodémographique Pourcentage pondéré Effectif pondéré Effectif non pondéré Pourcentage pondéré Effectif pondéré Effectif non pondéré État matrimonial Célibataire 16,5 1 311 1 298 36,6 1 161 1 156 En union 79,1 6 292 6 327 59,2 1 879 1 883 Divorcé, séparé, veuf 4,4 351 329 4,2 134 135 Milieu de résidence Urbain 31,1 2 472 2 355 38,6 1 226 1 147 Rural 68,9 5 482 5 599 61,4 1 948 2 027 Région administrative Boké 11,8 941 1 037 10,7 340 377 Conakry 15,0 1 192 941 21,3 677 519 Faranah 7,8 619 971 6,9 219 359 Kankan 11,7 935 1 018 11,3 358 406 Kindia 14,5 1 155 1 154 12,9 409 435 Labé 10,3 817 857 7,1 224 256 Mamou 6,8 544 826 6,5 205 321 N’Zérékoré 22,0 1 752 1 150 23,3 741 501 Région naturelle Basse Guinée 23,2 1 847 1 872 20,7 657 694 Moyenne Guinée 20,2 1 610 2 002 16,4 521 695 Haute Guinée 16,2 1 285 1 591 15,1 478 611 Guinée Forestière 25,4 2 020 1 548 26,5 840 655 Conakry 15,0 1 192 941 21,3 677 519 Niveau d’instruction Aucune instruction 77,5 6 162 6 228 51,2 1 625 1 671 Primaire 11,4 909 864 16,7 529 512 Secondaire 10,5 837 816 27,6 877 854 Supérieur 0,6 46 46 4,5 143 137 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 20,6 1 640 1 617 17,5 556 563 Second 19,0 1 508 1 607 16,8 535 576 Moyen 19,3 1 535 1 556 17,8 563 582 Quatrième 20,0 1 594 1 667 19,1 606 649 Le plus riche 21,1 1 677 1 507 28,8 914 804 Religion Musulmane 84,8 6 742 6 962 84,0 2 668 2 737 Chrétienne 10,7 854 708 11,3 357 317 Animiste 2,0 160 130 3,6 115 97 Sans religion 2,5 197 154 1,1 34 23 Ethnie Soussou 20,1 1 602 1 495 19,6 622 590 Peulh 35,6 2 834 3 201 33,8 1 073 1 188 Malinké 26,2 2 080 2 092 28,0 887 895 Kissi 5,2 412 398 6,0 189 181 Toma 4,4 350 260 4,1 129 97 Guerzé 7,4 587 432 7,8 247 195 Autre/étranger 1,1 89 76 0,8 27 28 Total 100,0 7 954 7 954 100,0 3 174 3 174 Note : Le niveau d’instruction correspond au plus haut niveau d’instruction atteint, qu’il soit achevé ou non. 36 | Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés 3.2 NIVEAU D’INSTRUCTION Les tableaux 3.3.1 et 3.3.2 présentent les données selon le niveau d’instruction atteint par les enquêtés. On constate que la proportion de femmes n’ayant reçu aucune instruction formelle est nettement plus élevée que celle des hommes (78 % contre 51 %). Quelque soit le niveau d’instruction, on constate que la proportion d’hommes est toujours nettement supérieure à celle des femmes : au niveau primaire les proportions sont de 17 % chez les hommes contre 11 % chez les femmes. En outre, 28 % des hommes ont atteint le niveau secondaire contre à peine 11 % des femmes et au niveau supérieur, la proportion est cinq fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes (5 % contre 1 %). Cependant, on constate que, quel que soit le sexe, le niveau d’instruction s’améliore des générations les plus anciennes aux générations les plus récentes. En effet, chez les femmes, la proportion de celles sans instruction passe de 89 % parmi celles de 45-49 ans à 54 % parmi celles de 15-19 ans. La proportion de femmes ayant un niveau d’instruction primaire passe de 6 % parmi celles de 45-49 ans à 24 % chez celles de 15-19 ans. Pour le secondaire, les proportions correspondantes sont de 4 % et 22 %. On note une tendance similaire chez les hommes : les proportions de ceux sans niveau d’instruction passent de 66 % à 45-49 ans à 28 % chez ceux de 15-19 ans. Dans le même temps, les proportions de ceux ayant atteint le niveau primaire passent de 13 % chez les hommes de 45-49 ans à 28 % chez ceux de 15-19 ans. Au niveau du secondaire, les proportions d’hommes varient de 13 % parmi ceux âgés de 45-49 ans à 44 % parmi ceux de 15-19 ans. Malgré cette amélioration, ces résultats montrent qu’il existe toujours des écarts importants entre le niveau d’instruction des hommes et celui des femmes, surtout en ce qui concerne l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur. On constate par ailleurs que le niveau d’instruction des enquêtés varie en fonction du milieu de résidence. En effet, les proportions d’hommes et de femmes instruits sont plus élevées en milieu urbain qu’en milieu rural : en zone urbaine, seulement 54 % des femmes et 24 % des hommes n’ont aucun niveau d’instruction contre, respectivement, 88 % et 68 % en milieu rural. Il faut noter cependant que chez les hommes, pour le niveau primaire, on ne constate quasiment pas d’écart entre les deux milieux de résidence (17 % contre 16 % en milieu urbain). Par contre, en zone rurale, les femmes sont pratiquement deux fois moins nombreuses à avoir atteint le niveau primaire que les hommes (9 % contre 17 %) alors qu’en urbain, elles sont légèrement plus nombreuses (18 % contre 16 %). Par contre, pour les autres niveaux, l’écart se creuse quel que soit le milieu : les proportions d’hommes qui ont atteint les niveaux secondaire et supérieur sont bien plus élevées que celles observées pour les femmes. Les résultats selon les régions administratives mettent aussi en évidence de fortes disparités. Les proportions de femmes sans aucun niveau d’instruction sont particulièrement élevées dans les régions de Kankan et Mamou (90 % chacune). La région de N’Zérékoré occupe une position intermédiaire (77 %) tandis que Conakry se caractérise par la proportion la plus faible de femmes sans niveau d’instruction (47 %). Chez les hommes, c’est également, à Kankan (71 %) que la proportion de ceux sans niveau d’instruction est la plus élevée ; viennent les régions de Labé (70 %) et Kindia (68 %). La zone de Conakry et la région de N’Zérékoré enregistrent les proportions les plus faibles (respectivement 23 % et 46 %). Par ailleurs, les résultats montrent qu’il y a une relation positive entre le niveau d’instruction et le niveau de bien-être économique du ménage. En effet, quel que soit le sexe, on constate que les proportions d’hommes et de femmes qui n’ont aucun niveau d’instruction diminuent de façon importante. Il faut noter, toutefois, que même dans le quintile le plus riche, 48 % des femmes n’ont aucun niveau d’instruction contre 23 % des hommes ; de même, dans ce quintile, la proportion d’hommes ayant atteint le niveau supérieur est quatre fois plus élevée que celle des femmes. Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés | 37 Tableau 3.3.1 Niveau d’instruction par caractéristiques sociodémographiques - femmes Répartition (en %) des femmes de 15-49 ans enquêtées en fonction du plus haut niveau d’instruction atteint selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Niveau d’instruction Caractéristique sociodémographique Aucune instruction Primaire Secondaire Supérieur Total Effectif de femmes Groupe d’âges 15-19 53,5 24,4 22,1 0,1 100,0 1 648 20-24 74,2 10,4 14,7 0,7 100,0 1 152 25-29 84,8 9,3 5,4 0,6 100,0 1 259 30-34 82,8 9,7 6,7 0,8 100,0 1 119 35-39 87,9 5,8 6,1 0,2 100,0 1 170 40-44 85,9 6,1 7,3 0,7 100,0 821 45-49 88,9 5,6 3,8 1,6 100,0 785 Milieu de résidence Urbain 53,9 17,7 26,7 1,7 100,0 2 472 Rural 88,1 8,6 3,2 0,1 100,0 5 482 Région administrative Boké 82,0 10,2 7,5 0,3 100,0 941 Conakry 46,5 20,0 30,8 2,8 100,0 1 192 Faranah 80,1 11,5 8,3 0,1 100,0 619 Kankan 89,7 6,5 3,7 0,1 100,0 935 Kindia 84,1 8,9 6,5 0,5 100,0 1 155 Labé 85,9 7,3 6,5 0,2 100,0 817 Mamou 89,8 5,4 4,7 0,1 100,0 544 N’Zérékoré 76,6 14,3 9,1 0,0 100,0 1 752 Région naturelle Basse Guinée 82,6 9,9 7,0 0,4 100,0 1 847 Moyenne Guinée 87,4 6,5 5,9 0,2 100,0 1 610 Haute Guinée 89,5 6,5 3,9 0,1 100,0 1 285 Guinée Forestière 75,5 14,8 9,6 0,0 100,0 2 020 Conakry 46,5 20,0 30,8 2,8 100,0 1 192 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 92,2 6,7 1,1 0,0 100,0 1 640 Second 91,9 6,9 1,2 0,0 100,0 1 508 Moyen 86,3 10,2 3,5 0,0 100,0 1 535 Quatrième 71,6 13,8 14,4 0,2 100,0 1 594 Le plus riche 47,6 19,0 30,9 2,5 100,0 1 677 Ensemble 77,5 11,4 10,5 0,6 100,0 7 954 38 | Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés Tableau 3.3.2 Niveau d’instruction par caractéristiques sociodémographiques - hommes Répartition (en %) des hommes de 15-59 ans enquêtés en fonction du plus haut niveau d’instruction atteint selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Niveau d’instruction Caractéristique sociodémographique Aucune instruction Primaire Secondaire Supérieur Total Effectif d’hommes Groupe d’âges 15-19 28,0 28,4 43,5 0,0 100,0 664 20-24 34,2 12,8 51,3 1,6 100,0 482 25-29 55,5 13,4 25,4 5,6 100,0 311 30-34 60,3 19,7 14,7 5,3 100,0 307 35-39 63,5 12,5 19,6 4,3 100,0 362 40-44 59,6 15,1 20,0 5,3 100,0 301 45-49 66,2 13,4 12,8 7,5 100,0 281 50-54 67,5 8,1 10,4 13,9 100,0 272 55-59 71,0 12,9 10,5 5,6 100,0 194 Milieu de résidence Urbain 23,9 15,8 50,3 10,0 100,0 1 226 Rural 68,4 17,2 13,3 1,1 100,0 1 948 Région administrative Boké 59,4 16,4 21,6 2,7 100,0 340 Conakry 23,1 15,6 49,8 11,5 100,0 677 Faranah 48,1 18,6 29,1 4,2 100,0 219 Kankan 70,5 10,8 15,8 2,8 100,0 358 Kindia 68,2 15,3 15,6 0,8 100,0 409 Labé 70,0 11,8 14,2 4,0 100,0 224 Mamou 64,4 14,5 20,3 0,8 100,0 205 N’Zérékoré 46,0 22,8 28,1 3,1 100,0 741 Région naturelle Basse Guinée 63,3 16,6 18,8 1,3 100,0 657 Moyenne Guinée 68,0 12,5 16,8 2,7 100,0 521 Haute Guinée 68,7 12,0 16,6 2,7 100,0 478 Guinée Forestière 44,1 22,8 29,7 3,5 100,0 840 Conakry 23,1 15,6 49,8 11,5 100,0 677 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 76,0 16,7 7,3 0,0 100,0 556 Second 72,4 17,7 9,4 0,5 100,0 535 Moyen 61,9 16,4 20,1 1,6 100,0 563 Quatrième 41,9 19,3 35,0 3,9 100,0 606 Le plus riche 23,3 14,4 50,4 11,8 100,0 914 Ensemble 51,2 16,7 27,6 4,5 100,0 3 174 Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés | 39 3.3 ALPHABÉTISATION Au cours de l’enquête, on a demandé aux personnes qui n’avaient aucun niveau d’instruction et à celles qui avaient déclaré avoir atteint le niveau primaire de lire une phrase rédigée en français ou dans l’une des langues nationales. Trois modalités de réponse ont été retenues : « peut lire toute la phrase », « peut lire une partie de la phrase » ou « ne peut pas lire du tout ». Les enquêtés ayant atteint le niveau secondaire ou plus ont été considérés d’office comme étant alphabétisés. Les résultats sont présentés aux tableaux 3.4.1 pour les femmes et 3.4.2 pour les hommes, ainsi qu’au graphique 3.1. Tableau 3.4.1 Alphabétisation – femmes Répartition (en %) des femmes enquêtées par niveau d’instruction atteint et niveau d’alphabétisation, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Pas d’instruction ou école primaire Caractéristique sociodémographique École secondaire ou plus Peut lire une phrase entière Peut lire une partie de phrase Ne peut pas lire du tout Total1 Effectif de femmes Pourcentage alpha- bétisées2 Groupe d’âges 15-19 22,2 4,0 9,9 63,4 100,0 1 648 36,0 20-24 15,4 0,6 3,3 80,5 100,0 1 152 19,3 25-29 5,9 0,6 2,5 90,4 100,0 1 259 9,1 30-34 7,5 0,4 2,3 89,6 100,0 1 119 10,2 35-39 6,2 0,4 1,4 91,9 100,0 1 170 8,0 40-44 8,0 0,4 2,3 88,8 100,0 821 10,7 45-49 5,5 0,0 1,7 92,6 100,0 785 7,2 Milieu de résidence Urbain 28,4 1,9 7,2 61,9 100,0 2 472 37,5 Rural 3,3 0,8 2,3 93,3 100,0 5 482 6,5 Région administrative Boké 7,8 0,8 4,1 87,1 100,0 941 12,7 Conakry 33,6 2,1 7,0 56,6 100,0 1 192 42,6 Faranah 8,4 0,8 3,2 87,4 100,0 619 12,4 Kankan 3,8 0,7 2,5 93,0 100,0 935 7,0 Kindia 7,0 1,0 4,0 88,0 100,0 1 155 12,0 Labé 6,7 0,7 3,9 88,3 100,0 817 11,4 Mamou 4,8 1,8 1,7 91,6 100,0 544 8,3 N’Zérékoré 9,1 1,2 3,0 85,9 100,0 1 752 13,4 Région naturelle Basse Guinée 7,4 1,0 4,3 87,2 100,0 1 847 12,7 Moyenne Guinée 6,1 1,0 2,9 89,7 100,0 1 610 10,1 Haute Guinée 4,0 0,9 2,2 92,8 100,0 1 285 7,1 Guinée Forestière 9,7 1,1 3,3 85,2 100,0 2 020 14,1 Conakry 33,6 2,1 7,0 56,6 100,0 1 192 42,6 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 1,1 0,3 1,3 96,9 100,0 1 640 2,7 Second 1,2 0,5 2,2 95,6 100,0 1 508 3,9 Moyen 3,5 1,0 2,5 92,7 100,0 1 535 7,0 Quatrième 14,6 2,0 5,2 78,0 100,0 1 594 21,9 Le plus riche 33,4 1,9 7,7 56,5 100,0 1 677 43,0 Ensemble 11,1 1,2 3,8 83,5 100,0 7 954 16,1 1 Y compris les non déterminés 2 Correspond aux femmes qui ont, au moins, fréquenté l’école secondaire et à celles pouvant lire une phrase entière ou une partie de phrase 40 | Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés Tableau 3.4.2 Alphabétisation – hommes Répartition (en %) des hommes enquêtés par niveau d’instruction atteint et niveau d’alphabétisation, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Pas d’instruction ou école primaire Caractéristique sociodémographique École secondaire ou plus Peut lire une phrase entière Peut lire une partie de phrase Ne peut pas lire du tout Total1 Effectif d’hommes Pourcentage alpha- bétisés2 Groupe d’âges 15-19 43,5 10,8 11,2 33,4 100,0 664 65,6 20-24 52,9 2,4 6,0 37,2 100,0 482 61,4 25-29 31,0 2,0 7,6 58,3 100,0 311 40,7 30-34 20,0 3,8 11,4 64,1 100,0 307 35,2 35-39 24,0 3,3 5,3 66,0 100,0 362 32,6 40-44 25,3 1,6 6,8 64,1 100,0 301 33,7 45-49 20,4 2,9 5,1 70,0 100,0 281 28,3 50-54 24,4 2,6 4,0 68,3 100,0 272 30,9 55-59 16,1 6,3 4,1 71,1 100,0 194 26,4 Milieu de résidence Urbain 60,3 5,5 7,5 25,2 100,0 1 226 73,3 Rural 14,4 4,0 7,3 73,0 100,0 1 948 25,8 Région administrative Boké 24,3 2,8 6,6 59,6 100,0 340 33,6 Conakry 61,3 4,6 8,3 24,6 100,0 677 74,3 Faranah 33,3 4,9 4,0 56,3 100,0 219 42,2 Kankan 18,7 1,5 6,2 73,4 100,0 358 26,3 Kindia 16,4 1,2 8,9 73,5 100,0 409 26,5 Labé 18,2 1,0 8,1 72,4 100,0 224 27,3 Mamou 21,1 6,4 7,2 64,5 100,0 205 34,8 N’Zérékoré 31,2 9,2 7,5 51,4 100,0 741 47,9 Région naturelle Basse Guinée 20,1 2,2 8,5 67,0 100,0 657 30,8 Moyenne Guinée 19,5 3,0 6,9 68,5 100,0 521 29,4 Haute Guinée 19,3 1,5 5,9 73,0 100,0 478 26,7 Guinée Forestière 33,2 9,2 7,0 49,8 100,0 840 49,3 Conakry 61,3 4,6 8,3 24,6 100,0 677 74,3 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 7,3 4,0 7,3 80,2 100,0 556 18,6 Second 9,9 3,6 6,7 78,6 100,0 535 20,2 Moyen 21,7 4,3 5,9 66,5 100,0 563 31,8 Quatrième 38,8 6,5 8,3 44,8 100,0 606 53,6 Le plus riche 62,2 4,4 8,3 24,0 100,0 914 74,9 Ensemble 32,1 4,6 7,4 54,6 100,0 3 174 44,1 1 Y compris les non déterminés 2 Correspond aux hommes qui ont, au moins, fréquenté l’école secondaire et à ceux pouvant lire une phrase entière ou une partie de phrase Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés | 41 Dans l’ensemble, on constate qu’en Guinée, le niveau d’alphabétisation demeure encore faible : seulement 16 % des femmes et 44 % des hommes sont alphabétisés. En comparant les niveaux d’instruction et d’alphabétisation, on note des proportions plus élevées de personnes non alphabétisées que de personnes non instruites quel que soit le sexe. En effet, les tableaux 3.3.1 et 3.4.1 indiquent que chez les femmes, 84 % ne savent pas lire du tout contre 78 % de femmes n’ayant jamais fréquente l’école. Chez les hommes, ces proportions sont respectivement 55 % et 51 % (tableaux 3.3.2 et 3.4.2). Les écarts révèlent qu’une partie non négligeable de la population n’a pas fréquenté suffisamment l’école pour savoir lire et écrire ou bien qu’après avoir quitté l’école, elle a oublié ce qu’elle avait appris et est redevenue analphabète (phénomène de la désalphabétisation fonctionnelle). Les proportions de femmes et d’hommes analphabètes varient sensiblement selon le milieu de résidence. En milieu urbain, 62 % des femmes et 25 % des hommes sont analphabètes contre respectivement 93 % et 73 % en milieu rural. Les écarts entre quintiles de bien-être économique sont également importants. Dans le quintile le plus riche, 57 % des femmes et 24 % des hommes ne sont pas alphabétisés tandis que dans le quintile le plus pauvre, ces proportions sont respectivement de 97 % et 80 %. Graphique 3.1 Proportion d’analphabètes parmi les femmes de 15-49 ans et les hommes de 15-59 ans EDSG-III 2005 83.5 61.9 93.3 96.9 95.6 92.7 78 56.5 54.6 25.2 73 80.2 78.6 66.5 44.8 24 GUINÉE RÉSIDENCE Urbain Rural QUINTILE DE BIEN-ÊTRE Le plus pauvre Second Moyen Quatrième Le plus riche 0 20 40 60 80 100 120 Pourcentage Femmes Hommes 73.0 78.0 24.0 3.4 EXPOSITION AUX MÉDIAS Les données relatives à l’exposition des femmes et des hommes aux médias sont particulièrement importantes pour la mise en place des programmes d’éducation et de diffusion d’informations dans tous les domaines, notamment dans ceux de la santé et de la planification familiale. Les tableaux 3.5.1 et 3.5.2 présentent les données sur l’exposition des femmes et des hommes aux médias (la presse audiovisuelle ou écrite). Précisons qu’il n’est pas nécessaire que le ménage possède une radio ou un téléviseur pour y avoir accès, de nombreuses personnes pouvant écouter la radio ou regarder la télévision chez des amis ou des voisins. 42 | Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés Tableau 3.5.1 Exposition aux médias – femmes Pourcentage de femmes qui, habituellement, lisent un journal, regardent la télévision et/ou écoutent la radio au moins une fois par semaine, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Caractéristique sociodémographique Lit un journal au moins une fois par semaine Regarde la télévision au moins une fois par semaine Écoute la radio au moins une fois par semaine Exposition aux trois médias Aucun média Effectif de femmes Groupe d’âges 15-19 7,1 25,3 46,6 4,4 45,0 1 648 20-24 7,8 25,3 47,1 5,0 45,5 1 152 25-29 3,3 20,1 44,3 2,8 50,6 1 259 30-34 3,6 18,6 42,3 2,8 53,2 1 119 35-39 1,7 12,1 40,6 1,2 55,6 1 170 40-44 3,1 13,4 38,5 2,1 57,0 821 45-49 3,5 9,1 40,6 2,1 56,7 785 Niveau d’instruction Aucune instruction 0,1 11,1 38,1 0,0 57,9 6 162 Primaire 2,7 32,3 52,3 1,5 38,5 909 Secondaire ou plus 37,7 58,5 71,1 25,9 16,0 883 Milieu de résidence Urbain 12,7 53,2 60,3 9,2 24,8 2 472 Rural 0,9 3,3 35,8 0,3 62,9 5 482 Région administrative Boké 2,8 12,9 61,5 1,8 36,2 941 Conakry 17,8 77,9 62,5 14,2 14,2 1 192 Faranah 2,2 5,4 20,7 0,8 77,3 619 Kankan 1,6 6,4 44,3 0,6 53,2 935 Kindia 3,1 13,0 51,0 2,4 47,3 1 155 Labé 2,0 5,3 50,8 0,6 47,4 817 Mamou 1,1 6,1 35,6 0,2 62,4 544 N’Zérékoré 2,0 7,0 22,2 0,8 74,4 1 752 Région naturelle Basse Guinée 3,1 14,1 56,6 2,3 41,3 1 847 Moyenne Guinée 1,7 5,4 45,4 0,4 52,8 1 610 Haute Guinée 1,4 5,8 37,5 0,5 60,5 1 285 Guinée Forestière 2,3 7,1 22,2 0,9 74,3 2 020 Conakry 17,8 77,9 62,5 14,2 14,2 1 192 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 0,3 1,3 23,8 0,0 75,3 1 640 Second 0,2 2,0 40,4 0,0 58,8 1 508 Moyen 0,8 2,6 38,8 0,1 60,2 1 535 Quatrième 3,9 12,9 47,4 1,4 48,4 1 594 Le plus riche 16,6 71,5 65,7 13,0 14,5 1 677 Ensemble 4,5 18,8 43,4 3,1 51,1 7 954 Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés | 43 Tableau 3.5.2 Exposition aux médias – hommes Pourcentage d’hommes qui, habituellement, lisent un journal, regardent la télévision et/ou écoutent la radio au moins une fois par semaine, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Caractéristique sociodémographique Lit un journal au moins une fois par semaine Regarde la télévision au moins une fois par semaine Écoute la radio au moins une fois par semaine Exposition aux trois médias Aucun média Effectif d’hommes Groupe d’âges 15-19 7,1 38,2 54,9 5,3 33,7 664 20-24 17,3 50,6 76,6 12,2 15,7 482 25-29 11,5 36,9 72,8 10,9 20,5 311 30-34 8,8 29,2 81,2 8,1 15,3 307 35-39 7,8 25,4 79,7 5,5 17,0 362 40-44 12,2 26,8 81,4 9,2 16,1 301 45-49 5,0 20,9 79,0 3,8 19,2 281 50-54 13,1 18,6 75,4 8,7 23,4 272 55-59 9,1 21,0 79,5 6,9 19,7 194 Niveau d’instruction Aucune instruction 0,4 14,6 69,3 0,1 28,2 1 625 Primaire 2,2 30,8 66,6 1,5 24,2 529 Secondaire ou plus 30,1 61,2 83,0 23,3 8,8 1 020 Milieu de résidence Urbain 23,1 73,0 81,8 19,2 6,6 1 226 Rural 2,1 6,6 67,8 0,6 30,5 1 948 Région administrative Boké 6,4 21,8 81,7 3,7 15,5 340 Conakry 30,1 85,0 81,5 25,9 5,0 677 Faranah 7,6 18,6 59,2 4,5 36,7 219 Kankan 2,9 19,5 69,0 2,2 27,2 358 Kindia 3,9 17,5 79,9 1,9 17,0 409 Labé 5,5 15,7 77,5 3,1 20,5 224 Mamou 1,2 17,8 67,2 1,2 29,7 205 N’Zérékoré 5,6 16,2 64,8 3,4 31,7 741 Région naturelle Basse Guinée 4,0 20,1 82,0 2,1 14,9 657 Moyenne Guinée 5,0 16,5 72,4 3,0 25,1 521 Haute Guinée 3,2 16,9 64,1 2,0 32,2 478 Guinée Forestière 6,3 17,9 65,5 3,9 30,8 840 Conakry 30,1 85,0 81,5 25,9 5,0 677 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 0,9 3,0 56,9 0,0 41,8 556 Second 1,7 4,9 69,1 0,1 28,9 535 Moyen 2,6 7,8 72,8 1,1 25,4 563 Quatrième 7,3 31,7 78,9 4,6 15,9 606 Le plus riche 27,5 81,5 82,1 23,3 5,4 914 Ensemble 10,2 32,3 73,3 7,8 21,3 3 174 44 | Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés On constate qu’une femme sur deux (51 %) et un homme sur cinq (21 %) ne sont exposés à aucun média. Cependant, par rapport à l’EDSG-II, on note une nette amélioration car, ces proportions étaient respectivement de 62 % et 41 %. De tous les médias, la radio1 est celui qui est le plus écouté : un peu plus de deux femmes sur cinq (43 %) et près des trois quarts des hommes (73 %) ont déclaré l’écouter, au moins une fois par semaine. La télévision2 vient en seconde position : elle est regardée au moins une fois par semaine par près d’une femme sur cinq (19 %) et par trois hommes sur dix (32 %). On note également que les hommes ont déclaré plus fréquemment que les femmes qu’ils lisaient des journaux : seulement 5 % des femmes contre 10 % des hommes ont déclaré lire un journal au moins une fois par semaine. Les proportions de ceux et celles qui ont été exposés à la fois aux trois médias sont très faibles : seulement 3 % des femmes et 8 % des hommes. Les résultats selon l’âge montrent que les proportions de femmes qui ne sont exposées à aucun média diminuent des générations anciennes aux plus récentes passant de 57 % à 45-49 ans à 45 % à 15-19 ans. Par contre, chez les hommes, on constate que la tendance avec l’âge est moins régulière que chez les femmes. Ainsi, à 15-19 ans, un tiers des jeunes hommes, contre 19 % à 45-49 ans, ont déclaré n’avoir été exposés à aucun média. Selon le milieu de résidence, les résultats font apparaître des différences significatives. Les femmes qui ne sont exposées à aucun média sont proportionnellement plus nombreuses en milieu rural (63 %) qu’en milieu urbain (25 %). Il est aussi fréquent en milieu rural que les femmes n’aient pas accès aux médias même si ceux-ci existent dans le ménage. Cependant, chez les hommes, les résultats mettent aussi en évidence des écarts, la proportion de ceux qui ne sont exposés à aucun média variant de 31 % en rural à 7 % en urbain. En outre, le niveau d’instruction semble influencer de manière significative le niveau d’exposition aux médias. Que ce soit chez les femmes ou chez les hommes, ceux ayant le niveau secondaire ou plus sont les plus fréquemment exposés aux trois médias : 26 % des femmes et 23 % des hommes contre seulement 2 % des femmes et 2 % des hommes ayant le niveau d’instruction primaire. Par ailleurs, les résultats montrent que 58 % des femmes sans niveau d’instruction ne sont exposées à aucun média contre 16 % de celles ayant un niveau secondaire ou plus. Ces proportions sont respectivement de 28 % et 9 % chez les hommes. De même que pour le niveau d’instruction, on note une relation positive entre le niveau de bien- être du ménage et l’exposition aux médias. On constate que ce sont les hommes et les femmes vivant dans les ménages les plus riches qui sont les plus fréquemment exposés aux trois médias : 13 % des femmes et 23 % des hommes contre 0 % des hommes et des femmes des ménages les plus pauvres. 3.5 ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE Lors de l’EDSG-III, des questions relatives à l’emploi ont été posées aux hommes et aux femmes. On a considéré comme ayant un travail, les hommes et les femmes qui ont déclaré avoir eu au cours des douze mois précédant l’enquête, une activité rémunérée ou non, indépendamment du secteur d’activité. Les résultats, sont présentés au tableau 3.6. 1 64 % des ménages en Guinée possèdent un poste radio (voir tableau 2.6). 2 11 %, un poste de télévision (voir tableau 2.6). Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés | 45 Tableau 3.6 Emploi Répartition (en %) des femmes et des hommes selon qu’ils ont, ou non, un emploi et par durée de l’emploi, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Femmes Hommes A travaillé dans les 12 mois précédant l’enquête A travaillé dans les 12 mois précédant l’enquête Caractéristique sociodémographique Travaille actuelle- ment Ne travaille pas actuelle- ment N’a pas travaillé au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête Total Effectif de femmes Travaille actuelle- ment Ne travaille pas actuelle- ment N’a pas travaillé au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête Total Effectif d’hommes Groupe d’âges 15-19 55,0 2,5 42,5 100,0 1 648 31,5 2,5 65,9 100,0 664 20-24 74,0 2,4 23,6 100,0 1 152 55,6 3,0 41,5 100,0 482 25-29 83,8 3,3 12,8 100,0 1 259 85,9 3,4 10,2 100,0 311 30-34 87,9 3,2 9,0 100,0 1 119 92,7 2,0 5,4 100,0 307 35-39 87,1 3,5 9,4 100,0 1 170 96,9 1,6 1,5 100,0 362 40-44 89,9 2,8 7,3 100,0 821 98,3 0,3 1,4 100,0 301 45-49 88,3 3,4 8,3 100,0 785 93,1 1,9 4,9 100,0 281 50-54 na na na na na 95,1 1,3 3,4 100,0 272 55-59 na na na na na 91,6 1,1 7,3 100,0 194 État matrimonial Célibataire 51,2 2,9 45,8 100,0 1 311 43,8 3,0 53,0 100,0 1 161 En union 84,0 2,9 13,1 100,0 6 292 93,8 1,5 4,7 100,0 1 879 Divorcé séparé, veuf 82,7 4,1 13,2 100,0 351 76,8 1,4 21,8 100,0 134 Nombre d’enfants vivants 0 55,9 2,9 41,1 100,0 1 866 69,4 3,0 27,4 100,0 833 1-2 80,7 3,2 16,1 100,0 2 317 76,2 1,4 22,3 100,0 1 015 3-4 87,2 3,0 9,8 100,0 2 000 74,9 2,5 22,5 100,0 801 5 ou plus 89,8 2,8 7,4 100,0 1 771 80,4 1,1 18,5 100,0 525 Milieu de résidence Urbain 67,7 2,0 30,3 100,0 2 472 58,2 3,3 38,3 100,0 1 226 Rural 83,4 3,4 13,1 100,0 5 482 85,2 1,3 13,5 100,0 1 948 Région administrative Boké 81,2 3,0 15,8 100,0 941 79,3 1,6 19,1 100,0 340 Conakry 63,1 3,1 33,8 100,0 1 192 58,6 5,3 35,9 100,0 677 Faranah 85,1 0,9 14,0 100,0 619 77,6 1,7 20,7 100,0 219 Kankan 87,9 1,1 11,0 100,0 935 85,3 1,3 13,3 100,0 358 Kindia 83,5 1,5 15,0 100,0 1 155 79,5 0,5 20,1 100,0 409 Labé 64,0 12,5 23,4 100,0 817 79,7 0,4 19,9 100,0 224 Mamou 62,4 5,2 32,4 100,0 544 73,4 1,9 24,3 100,0 205 N’Zérékoré 88,9 0,5 10,6 100,0 1 752 77,9 1,2 20,9 100,0 741 Niveau d’instruction Aucune instruction 83,6 3,2 13,2 100,0 6 162 93,6 1,4 4,9 100,0 1 625 Primaire 70,3 2,5 27,2 100,0 909 67,2 2,2 30,6 100,0 529 Secondaire ou plus 51,6 1,9 46,4 100,0 883 48,7 3,0 48,0 100,0 1 020 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 90,2 5,4 4,4 100,0 1 640 91,1 1,3 7,6 100,0 556 Second 81,6 3,1 15,2 100,0 1 508 87,2 1,0 11,7 100,0 535 Moyen 83,2 2,6 14,3 100,0 1 535 85,1 1,2 13,7 100,0 563 Quatrième 76,1 1,3 22,6 100,0 1 594 63,4 1,7 34,9 100,0 606 Le plus riche 62,5 2,5 35,0 100,0 1 677 58,8 4,0 37,1 100,0 914 Ensemble 78,5 3,0 18,5 100,0 7 954 74,8 2,1 23,1 100,0 3 174 na = Non applicable 46 | Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés Dans l’ensemble, un peu plus d’une femme sur cinq (22 %) ne travaillait pas au moment de l’enquête ; parmi elles, une faible proportion (3 %) ne travaillait pas au moment de l’enquête mais avait eu une activité au cours des 12 derniers mois. À l’opposé, plus des trois quarts des femmes (79 %) exerçaient une activité. On note que le pourcentage de femmes qui travaillaient au moment de l’enquête augmente régulièrement avec l’âge, passant de 55 % à 15-19 ans à 88 % à 45-49 ans. Du point de vue de l’état matrimonial, les résultats montrent que ce sont les femmes en union (84 %) et celles en rupture d’union (83 %) qui étaient proportionnellement les plus nombreuses à exercer une activité au moment de l’enquête contre 51 % des célibataires. Le nombre d’enfants influence également l’activité économique de la femme. Plus le nombre d’enfants augmente, plus la proportion de femmes exerçant une activité augmente : de 56 % quand les femmes n’ont pas d’enfant, la proportion passe à 90 % quand elles en ont 5 ou plus. Les données selon le milieu de résidence montrent que c’est en milieu rural que la proportion de femmes qui travaillaient au moment de l’enquête est la plus élevée (83 % contre 68 % en milieu urbain). Dans les régions administratives, la proportion de femmes ayant une activité varie d’un minimum de 62 % à Mamou à un maximum de 89 % à N’Zérékoré. Selon le niveau d’instruction, on constate que les femmes ayant un niveau d’instruction primaire (70 %) étaient proportionnellement plus nombreuses à exercer une activité que celles ayant un niveau d’instruction secondaire ou plus (52 %). Les résultats concernant les hommes montrent que 75 % exerçaient une activité quelconque au moment de l’enquête. Comme chez les femmes, le pourcentage d’hommes qui travaillaient au moment de l’enquête augmente régulièrement avec l’âge, passant de 32 % à 15-19 ans à 98 % à 40-44 ans. Du point de vue de l’état matrimonial, les résultats montrent que les hommes en union et ceux en rupture d’union étaient, proportionnellement, les plus nombreux à travailler au moment de l’enquête (respectivement, 94 % et 77 %). Par rapport au milieu de résidence, c’est en milieu rural que la proportion d’hommes qui travaillaient au moment de l’enquête est la plus élevée : 85 % contre 58 % en milieu urbain. Concernant le niveau d’instruction, on constate que les hommes sans niveau d’instruction (94 %) étaient, proportionnellement, plus nombreux à exercer une activité que ceux ayant un niveau primaire (67 %) et que ceux de niveau d’instruction secondaire ou plus (49 %). Enfin, on observe que dans les ménages les plus pauvres, la proportion d’hommes qui travaillaient est plus élevée que dans les ménages les plus riches (91 % contre 59 %). Le tableau 3.7.1 présente les résultats selon le type d’occupation des femmes. Plus d’une femme sur deux (55 %), parmi celles qui exerçaient une activité au moment de l’enquête ou qui avaient exercé une activité au cours des douze derniers mois ayant précédé l’enquête travaillait dans le secteur agricole. En outre, 35 % étaient occupées dans le secteur des ventes et services et dans 6 % des cas, les femmes ont déclaré effectuer un travail manuel qualifié. Seulement 2 % exerçaient une activité technique ou administrative et 2 % un travail manuel non qualifié. Selon le milieu de résidence, on constate que la proportion de femmes ayant déclaré une activité agricole est bien sûr plus élevée en milieu rural (73 %) qu’en milieu urbain (5 %). Du point de vue de la région administrative, c’est seulement dans la zone de Conakry que l’on constate une proportion élevée de femmes ayant ou ayant eu un emploi au cours des 12 derniers mois dans le secteur des ventes et services (70 %). Dans les autres régions, la majorité des femmes en activité travaillent dans l’agriculture. Cette proportion varie de 58 % à Kindia, Boké et Kankan à 73 % à Mamou. En ce qui concerne le niveau d’instruction, les résultats montrent aussi que 62 % des femmes sans instruction travaillent dans l’agriculture et parmi celles de niveau secondaire ou plus, cette proportion est de 9 %. Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés | 47 Tableau 3.7.1 Occupation des femmes Répartition (en %) des femmes ayant, ou ayant eu un emploi, au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête par type d’occupation selon certaines caractéristiques sociodémographiques, EDSG-III Guinée 2005 Caractéristique sociodémographique Professionnelle/ technicienne/ administrative Employée Ventes et services Travail manuel qualifié Travail manuel non qualifié Agri- culture ND Total Effectif de femmes Groupe d’âges 15-19 0,2 0,0 38,2 12,5 2,1 44,2 2,8 100,0 948 20-24 0,3 0,0 37,9 11,1 1,7 48,6 0,4 100,0 880 25-29 1,8 0,1 34,0 6,7 2,1 55,1 0,3 100,0 1 097 30-34 2,2 0,4 37,3 3,7 1,9 54,4 0,1 100,0 1 019 35-39 0,9 0,2 32,5 2,5 2,2 61,2 0,5 100,0 1 060 40-44 2,6 0,2 34,9 2,0 1,9 58,4 0,0 100,0 761 45-49 3,0 0,1 28,7 1,1 1,2 65,6 0,4 100,0 720 État matrimonial Célibataire 0,7 0,0 47,6 19,0 1,5 27,6 3,6 100,0 711 En union 1,5 0,2 32,7 3,8 1,9 59,6 0,3 100,0 5 469 Divorcée, séparée, veuve 3,8 0,0 45,7 11,2 1,9 37,5 0,0 100,0 305 Nombre d’enfants vivants 0 1,0 0,2 40,7 15,6 1,8 38,4 2,4 100,0 1 098 1-2 2,1 0,1 33,4 6,0 1,6 56,3 0,5 100,0 1 943 3-4 1,2 0,2 34,5 3,5 2,2 58,1 0,3 100,0 1 804 5+ 1,5 0,0 33,3 1,6 1,9 61,5 0,2 100,0 1 639 Milieu de résidence Urbain 4,5 0,3 71,1 14,1 3,0 5,1 1,7 100,0 1 724 Rural 0,4 0,1 21,8 2,8 1,5 73,2 0,3 100,0 4 761 Région administrative Boké 0,9 0,0 37,4 2,9 0,9 57,5 0,4 100,0 793 Conakry 5,9 0,6 69,9 15,3 5,4 0,6 2,2 100,0 789 Faranah 1,3 0,1 34,0 4,2 0,2 59,0 1,2 100,0 532 Kankan 0,6 0,1 27,7 4,6 7,7 58,2 0,9 100,0 831 Kindia 0,5 0,1 39,9 1,6 0,0 57,6 0,3 100,0 981 Labé 0,9 0,0 19,9 9,2 0,0 69,4 0,6 100,0 626 Mamou 0,9 0,0 21,7 3,3 0,1 73,3 0,6 100,0 368 N’Zérékoré 1,1 0,1 26,2 5,5 0,4 66,7 0,0 100,0 1 565 Niveau d’instruction Aucune instruction 0,2 0,0 31,6 4,1 1,8 62,1 0,2 100,0 5 350 Primaire 1,5 0,1 47,9 15,8 2,1 31,1 1,5 100,0 661 Secondaire ou plus 16,0 1,7 54,5 11,0 2,7 9,2 4,7 100,0 473 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 0,1 0,0 6,2 1,1 0,4 92,1 0,0 100,0 1 568 Second 0,4 0,0 22,4 1,9 1,0 74,2 0,1 100,0 1 278 Moyen 0,5 0,0 29,1 3,7 3,1 63,2 0,5 100,0 1 316 Quatrième 1,4 0,1 59,4 9,6 1,5 26,8 1,1 100,0 1 233 Le plus riche 6,1 0,7 70,4 15,3 4,0 1,5 1,9 100,0 1 089 Ensemble 1,5 0,1 34,9 5,8 1,9 55,1 0,7 100,0 6 485 48 | Caractéristiques des Femmes et des Hommes Enquêtés C’est également dans l’agriculture que la majorité

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