Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples du Cameroun 2011
Publication date: 2012
Cameroun C am eroun 2011 Enquête D ém ographique et de Santé et à Indicateurs M ultiples Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples 2011 RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN ENQUÊTE DÉMOGRAPHIQUE ET DE SANTÉ ET À INDICATEURS MULTIPLES (EDS-MICS) 2011 Institut National de la Statistique Ministère de l’Économie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire Ministère de la Santé Publique Yaoundé, Cameroun ICF International Calverton, Maryland, U.S.A. Septembre 2012 « L’Excellence en Biologie accessible à tous » Les personnes suivantes ont participé à l’analyse des données de l’EDS-MICS 2011 et à la rédaction du rapport principal : Paul Roger LIBITE (INS) Samuel KELODJOUE (INS) Anaclet Désiré DZOSSA (INS) Marie Antoinette FOMO (INS) Rosalie NIEKOU (INS) Eric JAZET (INS) Romain WOUNANG (INS) Ghislaine NGONO (INS) Fernande EVINA (INS) Félicien FOMEKONG (INS) Pierre SOHKADJIE (INS) Honoré TCHAMGOUE (INS) Emilienne TCHEKANDA (INS) Moussa SOUAIBOU (INS) Guy NDEFFO (INS) Azer NANTCHOUANG (INS) Bruno Magloire KAMGHO TEZANOU (INS) Geoffroy Casimir KETCHOUM NGAHANE (INS) Bernard BARRERE (ICF International) Par ailleurs, les personnes ressources suivantes ont contribué à la relecture dudit rapport : Dr Célestin KOUAMBENG (PNLP/MINSANTE) Dr Robert TCHIO (PEV/MINSANTE) Dr Serge BILLONG (CNLS/MINSANTE) Mme Florence BOPDA (MINEPAT) M. Augustin NDONGMO NANFACK (MINSANTE) M. Jean Pierre MAKANG (MINPROFF) Ce rapport présente les principaux résultats de la quatrième Enquête Démographique et de Santé (EDSC-IV), combinée à l’Enquête par Grappe à Indicateurs Multiples (MICS). L’EDS-MICS a été réalisée au Cameroun de Janvier à Août 2011 par l’Institut National de la Statistique (INS), Ministère de l’Économie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique. L’EDS-MICS a été réalisée avec l’appui financier du Gouvernement du Cameroun, de l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), et de la Banque Mondiale. D’autres institutions ont également apporté leur expertise à la réalisation de cette opération, en particulier le Centre Pasteur du Cameroun (CPC) pour la réalisation des tests du VIH. En outre, ICF International a fourni l’assistance technique par le biais du programme MEASURE DHS, programme financé par l’USAID et dont l’objectif est de fournir un support et une assistance technique à des pays du monde entier pour la réalisation d’enquêtes sur la population et la santé. Pour tous renseignements concernant l’EDS-MICS, contacter l’Institut National de la Statistique (INS), BP 134, Yaoundé, Cameroun. Tel: (237) 22 22 04 45. Fax: (237) 22 23.24 37, Internet: www.statistics-cameroon.org Pour obtenir des informations sur le programme MEASURE DHS, contactez ICF International, 11785 Beltsville Drive, Suite 300, Calverton, MD 20705, USA; Téléphone: 301-572-0200, Fax: 301-572-0999, E-mail: reports@measuredhs.com, Internet: http://www.measuredhs.com. Citation recommandée : Institut National de la Statistique (INS) et ICF. International. 2012. Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples du Cameroun 2011. Calverton, Maryland, USA : INS et ICF International. Tableau des matières • iii TABLEAU DES MATIÈRES LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES . ix PRÉFACE . xix REMERCIEMENTS . xxi SIGLES ET ABRÉVIATIONS . xxiii INDICATEURS DU MILLENAIRE . xxvii CARTE DU CAMEROUN . xxviii CHAPITRE 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE 1.1 Caractéristiques du pays. 1 1.1.1 Situation géographique . 1 1.1.2 Organisation politico administrative . 2 1.1.3 Aperçu socioéconomique . 2 1.1.4 Milieu humain et démographie . 4 1.1.5 Politique de population . 5 1.1.6 Politique de santé . 6 1.1.6.1 Bref aperçu historique jusqu’en 2001 . 6 1.1.6.2 Réformes récentes et mise en place d’une politique de santé . 6 1.2. Présentation de l'enquête . 9 1.2.1 Organisation de l’enquête . 9 1.2.2 Objectifs . 10 1.2.3 Échantillonnage . 11 1.2.4 Questionnaires . 12 1.2.5 Tests d’hémoglobine, du paludisme et du VIH . 14 1.2.6 Formation et collecte des données . 16 1.2.7 Traitement des données . 16 CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES LOGEMENTS ET DE LA POPULATION DES MÉNAGES 2.1 Conditions de vie . 17 2.1.1 Caractéristiques de l’habitat . 18 2.1.2 Biens durables possédés par les ménages . 22 2.1.3 Indice de bien-être de la population . 23 2.1.4 Sécurité du logement et précarité de l’habitat . 24 2.2 Caractéristiques de la population des ménages . 28 2.2.1 Structure par sexe et âge de la population . 28 2.2.2 Taille et composition des ménages . 29 2.2.3 Niveau d'instruction et fréquentation scolaire . 30 iv • Tableau des matières CHAPITRE 3 CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES ET DES HOMMES ENQUÊTÉS 3.1 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés . 37 3.2 Niveau d’instruction par caractéristiques sociodémographiques . 40 3.3 Alphabétisation . 43 3.4 Caractéristiques des couples . 46 3.5 Exposition aux médias . 47 3.6 Emploi . 49 3.7 Assurance médicale . 55 3.8 Consommation de tabac . 57 CHAPITRE 4 NUPTIALITÉ ET EXPOSITION AU RISQUE DE GROSSESSE 4.1 État matrimonial . 59 4.2 Polygamie . 61 4.3 Âge à la première union . 63 4.4 Âge aux premiers rapports sexuels . 65 4.5 Activité sexuelle récente . 67 CHAPITRE 5 FÉCONDITÉ 5.1 Niveau de la fécondité et fécondité différentielle . 72 5.2 Tendances de la fécondité . 75 5.3 Parité et stérilité primaire . 78 5.4 Grossesses improductives . 79 5.5 Intervalle intergénésique . 81 5.6 Exposition au risque de grossesse . 82 5.7 Âge à la première naissance . 85 5.8 Fécondité des adolescentes . 86 CHAPITRE 6 PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ 6.1 Désir d’avoir des enfants (Supplémentaires) . 90 6.2 Nombre idéal d'enfants . 93 6.3 Planification de la fécondité . 96 CHAPITRE 7 PLANIFICATION FAMILIALE 7.1 Connaissance de la contraception . 101 7.2 Utilisation actuelle de la contraception . 103 7.3 Sources d'approvisionnement de la contraception . 108 7.4 Informations relatives aux méthodes contraceptives . 109 7.5 Connaissance de la période féconde . 110 7.6 Besoins en matière de planification familiale . 111 7.7 Utilisation future de la contraception . 113 7.8 Sources d’information sur la contraception . 114 7.9 Contact des non utilisatrices de la contraception avec des prestataires de planification familiale . 115 7.10 Opinions et attitudes des couples vis-à-vis de la planification familiale . 116 Tableau des matières • v CHAPITRE 8 SANTÉ DE LA REPRODUCTION 8.1 Soins prénatals, accouchement et soins postnatals . 119 8.1.1 Soins prénatals . 119 8.1.2 Accouchement . 125 8.1.3 Soins postnatals . 128 8.2 Accès aux soins de santé . 131 8.3 Connaissance et prévalence de la fistule obstétricale . 132 CHAPITRE 9 SANTÉ DE L’ENFANT 9.1 Poids à la naissance . 135 9.2 Vaccination des enfants . 138 9.3 Prévalence et traitement des maladies des enfants . 146 9.3.1 Infections respiratoires . 146 9.3.2 Fièvre . 149 9.3.3 Diarrhée . 151 9.4 Évacuation des selles des enfants . 157 CHAPITRE 10 ÉTAT NUTRITIONNEL, ALLAITEMENT ET PRATIQUES ALIMENTAIRES 10.1 État nutritionnel des enfants de moins de 5 ans . 160 10.1.1 Méthodologie . 160 10.1.2 Retard de croissance . 161 10.1.3 Émaciation . 163 10.1.4 Insuffisance pondérale . 164 10.1.5 Surpoids . 165 10.1.6 Tendance de la malnutrition . 165 10.2 Allaitement maternel et alimentation de complément . 166 10.2.1 Début de l'allaitement maternel. 166 10.2.2 Allaitement exclusif et introduction de l'alimentation de complément . 169 10.2.3 Durée et fréquence de l’allaitement maternel . 171 10.2.4 Type d’aliments de complément . 173 10.3 Prévalence de l’anémie et micronutriments chez les enfants . 174 10.3.1 Prévalence de l’anémie chez les enfants . 174 10.3.2 Consommation de micronutriments et prise de vermifuges par les enfants . 176 10.4 Présence de sel iodé dans les ménages . 179 10.5 État nutritionnel des femmes de 15-49 ans . 181 10.5.1 Poids et taille des femmes âgées de 15-49 ans . 181 10.5.2 Prévalence de l’anémie chez les femmes et consommation de micronutriments . 183 vi • Tableau des matières CHAPITRE 11 PALUDISME 11.1 Situation du paludisme et stratégies de lutte . 188 11.2 Disponibilité des moustiquaires . 190 11.3 Pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide résiduel . 192 11.4 Utilisation des moustiquaires . 193 11.5 Chimio prévention du paludisme chez la femme enceinte . 198 11.6 Traitement du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans . 200 11.7 Résultat des tests de diagnostic rapide du paludisme chez les enfants . 203 CHAPITRE 12 MORTALITÉ DES ENFANTS 12.1 Méthodologie et qualité des données . 205 12.2 Niveaux et tendances de la mortalité des enfants . 207 12.3 Mortalité différentielle et groupes à hauts risques . 211 CHAPITRE 13 MORTALITÉ ADULTE ET MORTALITÉ MATERNELLE 13.1 Évaluation de la qualité des données . 220 13.2 Estimation de la mortalité adulte . 220 13.3 Estimation de la mortalité maternelle . 222 CHAPITRE 14 CONNAISSANCE, ATTITUDES ET COMPORTEMENTS VIS-À-VIS DES IST/SIDA 14.1 Connaissance du VIH/SIDA . 226 14.1.1 Connaissance des moyens de prévention et de transmission . 227 14.1.2 Stigmatisation envers les personnes vivant avec le VIH . 233 14.2 Opinions concernant la prévention des IST et du VIH . 236 14.3 Partenaires sexuels multiples et utilisation du condom . 239 14.4 Test du VIH . 246 14.5 Circoncision . 251 14.6 Infections sexuellement transmissibles . 252 14.7 Prévalence des injections médicales . 254 14.8 Comportements sexuels chez les jeunes et VIH/SIDA . 255 14.9 Test du VIH parmi les jeunes . 262 CHAPITRE 15 PRÉVALENCE DU VIH ET FACTEURS ASSOCIÉS 15.1 Protocole de test du VIH . 267 15.1.1 Collecte . 267 15.1.2 Procédures de laboratoire . 268 15.2 Taux de couverture du test du VIH . 269 15.3 Prévalence du VIH . 272 15.3.1 Prévalence du VIH selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 272 15.3.2 Prévalence du VIH selon certaines caractéristiques démographiques . 276 15.3.3 Prévalence du VIH et facteurs de risque . 277 15.3.4 Prévalence du VIH parmi les jeunes . 279 15.3.5 Prévalence du VIH et autres facteurs de risque . 281 15.3.6 Prévalence du VIH et circoncision . 283 15.3.7 Prévalence du VIH parmi les couples . 284 Tableau des matières • vii CHAPITRE 16 HANDICAP 16.1 Prévalence des handicaps . 288 16.2 Causes des handicaps . 289 CHAPITRE 17 MORBIDITÉ, RECOURS AUX SOINS ET DÉPENSES DE SANTÉ DANS LES MÉNAGES 17.1 Morbidité et recours aux soins . 294 17.1.1 Morbidité . 294 17.1.2 Recours aux soins . 296 17.2 Dépenses de santé . 300 17.2.1 Dépenses de santé par malade . 300 17.2.2 Dépenses de santé par ménage . 301 17.2.3 Dépenses de santé par type de dépenses . 303 17.3 Financement des dépenses de santé des ménages . 307 CHAPITRE 18 STATUT DE LA FEMME ET PARTICIPATION AU DÉVELOPPEMENT 18.1 Emploi, revenus et contrôle de l’utilisation de l’argent . 309 18.2 Participation des femmes aux prises de décisions . 315 18.3 Attitudes par rapport à la violence domestique . 317 18.4 Pouvoir d’action des femmes . 320 18.5 Participation de la femme au développement . 320 CHAPITRE 19 VIOLENCE DOMESTIQUE 19.1 Méthodologie . 326 19.2 Violence physique depuis l’âge de 15 ans . 327 19.3 Violence sexuelle . 330 19.4 Violence physique pendant la grossesse. 334 19.5 Contrôle exercé par le mari/partenaire . 335 19.6 Violence conjugale contre les femmes . 337 19.7 Recherché d’aide . 345 19.8 Violence contre les hommes . 347 19.8.1 Violences des femmes contre leur conjoint . 347 19.8.2 Violences depuis l’âge de 15 ans . 349 CHAPITRE 20 SITUATION DES ENFANTS 20.1 Protection de l’enfant . 353 20.1.1 Enregistrement des naissances d’enfants de moins de 5 ans . 353 20.1.2 Enfants orphelins et résidence avec les parents . 355 20.1.3 Travail des enfants âgés de 5-14 ans . 356 20.2 Développement de l’enfant . 361 20.2.1 Apprentissage éducatif et activités d’éveil chez l’enfant . 361 20.2.2 Encadrement des enfants . 364 20.2.3 Niveau de développement des jeunes enfants . 366 viii • Tableau des matières RÉFÉRENCES . 369 ANNEXE A PLAN DE SONDAGE A.1. Introduction . 373 A.2. Base de sondage . 373 A.3. Échantillonnage . 374 A.4. Modification du plan de sondage . 377 A.5. Poids de sondage . 378 A.6. Résultats des interviews et du test du VIH. . 379 ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE . 387 ANNEXE C TABLEAU POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉS . 409 ANNEXE D PERSONNEL DE L’EDSBF-MICS IV, 2010 . 415 ANNEXE E QUESTIONNAIRES . 423 Tableaux et graphiques • ix LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES CHAPITRE 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE Tableau 1.1 Indicateurs démographiques de base . 4 Tableau 1.2 Résultats des interviews Ménages et Individuelles . 12 Graphique 1.1 Organisation de l'EDS-MICS 2011 . 13 CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES LOGEMENTS ET DE LA POPULATION DES MÉNAGES Tableau 2.1 Eau de boisson utilisée par les ménages . 19 Tableau 2.2 Type de toilettes utilisées par les ménages . 20 Tableau 2.3 Caractéristiques du logement . 21 Tableau 2.4 Biens possédés par les ménages . 22 Tableau 2.5 Quintiles de bien-être économique . 24 Tableau 2.6 Sécurité de la propriété . 25 Tableau 2.7 Durabilité du logement . 26 Tableau 2.8 Habitat précaire . 27 Tableau 2.9 Population des ménages par âge, selon le sexe et le milieu de résidence . 28 Tableau 2.10 Composition des ménages . 30 Tableau 2.11.1 Niveau d'instruction de la population des ménages: Femme . 31 Tableau 2.11.2 Niveau d'instruction de la population des ménages: Homme . 32 Tableau 2.12 Taux de fréquentation scolaire . 34 Graphique 2.1 Pyramide des âges de la population . 29 Graphique 2.2 Taux de fréquentation scolaire par âge . 35 CHAPITRE 3 CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES ET DES HOMMES ENQUÊTÉS Tableau 3.1 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés . 38 Tableau 3.2.1 Niveau d'instruction: Femmes . 41 Tableau 3.2.2 Niveau d'instruction: Hommes . 42 Tableau 3.3.1 Alphabétisation: Femmes . 43 Tableau 3.3.2 Alphabétisation: Hommes. 44 Tableau 3.4 Caractéristiques différentielles des couples . 46 Tableau 3.5.1 Exposition aux média: Femmes . 47 Tableau 3.5.2 Exposition aux média: Hommes . 48 Tableau 3.6.1 Emploi: Femmes . 50 Tableau 3.6.2 Emploi: Hommes . 51 Tableau 3.7.1 Occupation: Femmes . 53 Tableau 3.7.2 Occupation: Hommes . 54 Tableau 3.8 Type d'emploi : Femmes . 55 Tableau 3.9.1 Assurance médicale: Femmes . 56 Tableau 3.9.2 Assurance médicale: Hommes . 56 Tableau 3.10.1 Consommation de tabac: Femmes . 57 Tableau 3.10.2 Consommation de tabac: Hommes . 58 Graphique 3.1 Proportion de femmes et d'hommes de 15-49 ans alphabétisés . 45 Graphique 3.2 Répartition des couples par différence d'âges entre conjoints . 46 x • Tableaux et graphiques CHAPITRE 4 NUPTIALITÉ ET EXPOSITION AU RISQUE DE GROSSESSE Tableau 4.1 État matrimonial actuel . 60 Tableau 4.2.1 Nombre de coépouses . 61 Tableau 4.2.2 Nombre d'épouses . 62 Tableau 4.3 Âge à la première union . 63 Tableau 4.4 Âge médian à la première union selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 64 Tableau 4.5 Âge aux premiers rapports sexuels . 65 Tableau 4.6 Âge médian aux premiers rapports sexuels selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 66 Tableau 4.7.1 Activité sexuelle récente des femmes . 68 Tableau 4.7.2 Activité sexuelle récente des hommes . 69 Graphique 4.1 Proportion de femmes célibataires par âge selon différentes sources . 60 Graphique 4.2 Âge médian à la première union . 64 Graphique 4.3 Âges médians des femmes à la première union et aux premiers rapports sexuels . 66 CHAPITRE 5 FÉCONDITÉ Tableau 5.1 Fécondité actuelle . 73 Tableau 5.2 Fécondité par caractéristiques sociodémographiques . 74 Tableau 5.3.1 Tendance des taux de fécondité par âge et de l’Indice Synthétique de Fécondité . 75 Tableau 5.3.2 Tendance de la fécondité par âge . 76 Tableau 5.4 Enfants nés vivants et enfants survivants des femmes . 78 Tableau 5.5 Grossesses improductives . 79 Tableau 5.6 Issue des grossesses improductives . 80 Tableau 5.7 Intervalle inter génésique . 81 Tableau 5.8 Aménorrhée, abstinence et insusceptibilité post-partum . 83 Tableau 5.9 Durée médiane de l'aménorrhée, de l'abstinence post-partum et de l'insusceptibilité post-partum . 84 Tableau 5.10 Ménopause . 85 Tableau 5.11 Âge à la première naissance . 85 Tableau 5.12 Âge médian à la première naissance . 86 Tableau 5.13 Grossesse et maternité des adolescentes . 87 Graphique 5.1 Fécondité par âge selon le milieu de résidence . 73 Graphique 5.2 Tendance de la fécondité par âge . 76 Graphique 5.3 Taux de fécondité par âge par période de 5 ans ayant précédé l'EDS-MICS 2011 . 77 Graphique 5.4 Tendance de l'ISF pour les femmes de 15-34 ans par période de 5 ans avant les EDS . 77 Graphique 5.5 Adolescentes de 15-19 ans ayant commencé leur vie féconde . 88 CHAPITRE 6 PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ Tableau 6.1 Préférences en matière de fécondité par nombre d'enfants vivants . 90 Tableau 6.2.1 Désir de limiter les naissances: Femmes . 92 Tableau 6.2.2 Désir de limiter les naissances: Hommes . 93 Tableau 6.3 Nombre idéal d'enfants . 94 Tableau 6.4 Nombre idéal d'enfants par caractéristique sociodémographique . 95 Tableau 6.5 Planification de la fécondité . 97 Tableau 6.6 Taux de fécondité désirée . 97 Tableaux et graphiques • xi Graphique 6.1 Désir d'enfant supplémentaire des femmes en union selon le nombre d'enfants vivants . 91 Graphique 6.2 Nombre idéal moyen d'enfants . 96 Graphique 6.3 Indice synthétique de fécondité et indice synthétique de fécondité désirée . 98 CHAPITRE 7 PLANIFICATION FAMILIALE Tableau 7.1 Connaissance des méthodes contraceptives . 102 Tableau 7.2 Connaissance des méthodes contraceptives par caractéristiques sociodémographiques . 103 Tableau 7.3 Utilisation actuelle de la contraception selon l’âge . 104 Tableau 7.4 Utilisation actuelle de la contraception par caractéristiques sociodémographiques . 107 Tableau 7.5 Source d'approvisionnement en méthodes modernes . 108 Tableau 7.6 Choix éclairé de la méthode . 109 Tableau 7.7 Connaissance de la période féconde . 110 Tableau 7.8 Besoins en matière de planification familiale des femmes actuellement en union . 112 Tableau 7.9 Utilisation future de la contraception . 113 Tableau 7.10 Exposition aux messages sur la planification familiale . 114 Tableau 7.11 Contact des non utilisatrices de la contraception avec des agents de planification familiale . 116 Tableau 7.12 Discussion de la planification familiale avec le conjoint . 117 Graphique 7.1 Prévalence contraceptive parmi les femmes en union . 105 Graphique 7.2 Tendance de la prévalence contraceptive moderne parmi les femmes en union . 106 CHAPITRE 8 SANTÉ DE LA REPRODUCTION Tableau 8.1 Soins prénatals . 120 Tableau 8.2 Nombre de visites prénatales et stade de la grossesse . 121 Tableau 8.3 Composants des visites prénatales . 122 Tableau 8.4 Vaccination antitétanique . 124 Tableau 8.5 Lieu de l'accouchement . 126 Tableau 8.6 Assistance lors de l'accouchement . 127 Tableau 8.7 Soins postnatals . 129 Tableau 8.8 Type de prestataire de santé qui a dispensé les premiers soins postnatals . 130 Tableau 8.9 Problèmes d'accès aux soins de santé . 131 Tableau 8.10 Connaissance et prévalence de la fistule obstétricale . 133 Graphique 8.1 Soins prénatals, lieu d'accouchement et assistance à l'accouchement . 128 Graphique 8.2 Évènement à la suite duquel est apparue la fistule obstétricale . 134 CHAPITRE 9 SANTÉ DE L’ENFANT Tableau 9.1 Taille et poids de l'enfant à la naissance . 136 Tableau 9.2 Enfants de faible poids à la naissance . 137 Tableau 9.3 Vaccinations par sources d'information . 139 Tableau 9.4 Vaccinations selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 142 Tableau 9.5 Vaccinations au cours de la première année . 144 Tableau 9.6 Prévalence et traitement des symptômes d'Infections Respiratoires Aiguës (IRA) . 147 Tableau 9.7 Prévalence et traitement de la fièvre . 150 Tableau 9.8 Prévalence de la diarrhée. 152 Tableau 9.9 Traitement de la diarrhée . 154 xii • Tableaux et graphiques Tableau 9.10 Pratiques alimentaires durant la diarrhée . 155 Tableau 9.11 Connaissance des sachets de SRO, . 156 Tableau 9.12 Évacuation des selles des enfants . 157 Graphique 9.1 Vaccination des enfants de 12-23 mois selon le type de vaccin . 141 Graphique 9.2 Proportion d'enfants de 12-59 mois à l'enquête vaccinés avant l'âge de 12 mois selon la période au cours de laquelle ils ont été vaccinés, EDSC-III 2004 et EDS-MICS 2011 . 145 Graphique 9.3 Couverture vaccinale des enfants de 12-23 mois par type de vaccin selon l'EDS-I 1991, l'EDS-II 1998, l'EDS-III 2004 et l'EDS-MICS 2011 . 146 Graphique 9.4 Prévalence des IRA, de la fièvre et de la diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans selon l'âge. 148 CHAPITRE 10 ÉTAT NUTRITIONNEL, ALLAITEMENT ET PRATIQUES ALIMENTAIRES Tableau 10.1 État nutritionnel des enfants . 160 Tableau 10.2 Allaitement initial . 168 Tableau 10.3 Type d'allaitement selon l'âge de l'enfant . 170 Tableau 10.4 Durée médiane de l'allaitement . 172 Tableau 10.5 Aliments et liquides reçus par les enfants le jour ou la nuit ayant précédé l'interview . 173 Tableau 10.6 Prévalence de l'anémie chez les enfants . 175 Tableau 10.7 Consommation de micronutriments par les enfants . 177 Tableau 10.8 Présence de sel iodé dans le ménage . 180 Tableau 10.9 État nutritionnel des femmes . 182 Tableau 10.10 Prévalence de l'anémie chez les femmes . 184 Tableau 10.11 Consommation de micronutriments par les mères . 185 Graphique 10.1 État nutritionnel des enfants de moins de 5 ans . 162 Graphique 10.2 État nutritionnel des enfants de moins de 5 ans selon l'EDSC-III 2004 et l'EDS-MICS 2011 . 166 Graphique 10.3 Allaitement selon l'âge de l'enfant . 171 CHAPITRE 11 PALUDISME Tableau 11.1 Possession de moustiquaires par les ménages . 191 Tableau 11.2 Pulvérisation intradomiciliaire d'insecticide résiduel (PID) contre les moustiques . 193 Tableau 11.3 Utilisation des moustiquaires par la population des ménages . 194 Tableau 11.4 Utilisation des moustiquaires par les enfants . 195 Tableau 11.5 Utilisation des moustiquaires par les femmes enceintes . 198 Tableau 11.6 Utilisation d'antipaludéens à titre préventif et du Traitement Préventif Intermittent (TPIg) par les femmes au cours de la grossesse . 199 Tableau 11.7 Prévalence et traitement précoce de la fièvre chez les enfants . 200 Tableau 11.8 Type d'antipaludéens et moment de leur prise par les enfants ayant eu de la fièvre . 202 Tableau 11.9 Couverture du Test de Diagnostic Rapide (TDR) du paludisme chez les enfants (non pondéré) . 203 Tableau 11.10 Résultat du Test de Diagnostic Rapide (TDR) du paludisme chez les enfants . 204 Carte 11.1 Durée de transmission du paludisme . 189 Graphique 11.1 Possession de moustiquaires par les ménages . 192 Graphique 11.2 Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans ayant dormi sous une moustiquaire la nuit avant l'enquête . 196 Tableaux et graphiques • xiii CHAPITRE 12 MORTALITÉ DES ENFANTS Tableau 12.1 Quotients de mortalité des enfants de moins de 5 ans . 208 Tableau 12.2 Quotients de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques socio-économiques . 213 Tableau 12.3 Quotients de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques démographiques de la mère et des enfants . 214 Tableau 12.4 Comportement procréateur à hauts risques . 217 Graphique 12.1 Tendances de la mortalité néonatale et post-néonatale . 209 Graphique 12.2 Tendances de la mortalité infantile, juvénile et infanto-juvénile . 210 Graphique 12.3 Mortailité infanto-juvénile avec intervalles de confiance pour la période 0-4 ans avant l'EDSC-II 1998, l'EDSC-III 2004 et l'EDS-MICS 2011 . 212 Graphique 12.4 Mortalité infantile et caractéristiques des naissances . 215 CHAPITRE 13 MORTALITÉ ADULTE ET MORTALITÉ MATERNELLE Tableau 13.1 Taux de mortalité des adultes . 221 Tableau 13.2 Quotient de mortalité adulte . 221 Tableau 13.3 Mortalité maternelle . 222 Graphique 13.1 Rapport de mortalité maternelle avec intervalles de confiance pour la période 0-6 ans avant l'EDS 1998, l'EDSC-III 2004 et l'EDS-MICS 2011 . 223 CHAPITRE 14 CONNAISSANCE, ATTITUDES ET COMPORTEMENTS VIS-À-VIS DES IST/SIDA Tableau 14.1 Connaissance du sida . 226 Tableau 14.2 Connaissance des moyens de prévention du VIH . 228 Tableau 14.3.1 Connaissance approfondie du sida : Femme . 230 Tableau 14.3.2 Connaissance approfondie du sida : Homme . 231 Tableau 14.4 Connaissance de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant . 233 Tableau 14.5.1 Attitudes de tolérance à l'égard des personnes vivant avec le VIH : Femme . 234 Tableau 14.5.2 Attitudes de tolérance à l'égard des personnes vivant avec le VIH: Homme . 235 Tableau 14.6 Opinion sur la négociation de rapports sexuels protégés avec le conjoint . 237 Tableau 14.7 Adultes favorables à l'enseignement de l'utilisation du condom en tant que moyen de prévention du sida . 238 Tableau 14.8.1 Partenaires sexuels multiples : Femme . 240 Tableau 14.8.2 Partenaires sexuels multiples : Homme . 242 Tableau 14.9 Prévalence ponctuelle et prévalence cumulée des partenaires sexuels concomitants . 244 Tableau 14.10 Rapports sexuels payants et utilisation du condom au cours des derniers rapports sexuels payants . 246 Tableau 14.11.1 Couverture du test du VIH antérieur à l'enquête : Femme . 247 Tableau 14.11.2 Couverture du test du VIH antérieur à l'enquête : Homme . 249 Tableau 14.12 Femmes enceintes conseillées et ayant effectué un test du VIH. 250 Tableau 14.13 Circoncision . 251 Tableau 14.14 Prévalence déclarée des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et symptômes déclarés d'IST . 252 Tableau 14.15 Prévalence des injections médicales . 254 Tableau 14.16 Connaissance approfondie du VIH/sida et connaissance d'un endroit où se procurer des condoms parmi les jeunes . 256 Tableau 14.17 Âge aux premiers rapports sexuels parmi les jeunes . 257 Tableau 14.18 Rapports sexuels prénuptiaux et utilisation du condom au cours des rapports sexuels prénuptiaux parmi les jeunes . 259 xiv • Tableaux et graphiques Tableau 14.19.1 Partenaires sexuels multiples au cours des 12 derniers mois parmi les jeunes : Femme . 260 Tableau 14.19.2 Partenaires sexuelles multiples au cours des 12 derniers mois parmi les jeunes : Homme . 261 Tableau 14.20 Disparité d'âges entre partenaires sexuels parmi les femmes et les hommes de 15-19 ans . 262 Tableau 14.21 Test du VIH récent parmi les jeunes . 263 Graphique 14.1 Recherche de conseils ou de traitement pour les IST . 253 CHAPITRE 15 PRÉVALENCE DU VIH ET FACTEURS ASSOCIÉS Tableau 15.1 Couverture du test du VIH selon le milieu et la région de résidence . 270 Tableau 15.2 Couverture du test du VIH selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 271 Tableau 15.3 Prévalence du VIH selon l'âge . 272 Tableau 15.4 Prévalence du VIH selon certaines caractéristiques socio-économiques . 274 Tableau 15.5 Prévalence du VIH selon certaines caractéristiques démographiques . 276 Tableau 15.6 Prévalence du VIH selon certaines caractéristiques du comportement sexuel . 278 Tableau 15.7 Prévalence du VIH parmi les jeunes de 15-24 ans selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 279 Tableau 15.8 Prévalence du VIH parmi les jeunes de 15-24 ans selon certaines caractéristiques du comportement sexuel . 281 Tableau 15.9 Prévalence du VIH selon d'autres caractéristiques . 282 Tableau 15.10 Test du VIH antérieur à l'enquête et prévalence du VIH . 282 Tableau 15.11 Prévalence du VIH et circoncision . 283 Tableau 15.12 Prévalence du VIH parmi les couples . 284 Carte 15.1 Prévalence du VIH par région (Femmes et hommes de 15-49 ans) . 275 Graphique 15.1 Algorithme du test de dépistage du VIH, EDS-MICS 2011 . 268 Graphique 15.2 Prévalence du VIH par sexe et âge . 273 Graphique 15.3 Prévalence du VIH par sexe et région . 273 Graphique 15.4 Prévalence du VIH par sexe et âge chez les jeunes de 15-24 ans . 280 CHAPITRE 16 HANDICAP Tableau 16.1 Prévalence des handicaps . 288 Tableau 16.2 Cause des handicaps . 289 Tableau 16.3 Prévalence des handicaps par caractéristique de la population . 290 Graphique 16.1 Prévalence des handicaps dans l'ensemble de la population par type de handicap et sévérité . 289 CHAPITRE 17 MORBIDITÉ, RECOURS AUX SOINS ET DÉPENSES DE SANTÉ DANS LES MÉNAGES Tableau 17.1.1 Maladies et blessures dans la population des ménages . 294 Tableau 17.1.2 Maladies et blessures dans les ménages . 296 Tableau 17.2.1 Recours aux soins par les malades : automédication, recherche de conseils ou traitement et hospitalisation . 297 Tableau 17.2.2 Recours aux soins par les ménages : automédication, recherche de conseils ou traitement et hospitalisation . 299 Tableau 17.3 Dépense totale moyenne de santé par malade . 300 Tableau 17.4 Dépense totale moyenne de santé par ménage . 302 Tableaux et graphiques • xv Tableau 17.5 Répartition de la dépense totale moyenne de santé par malade . 303 Tableau 17.6 Dépense totale moyenne par malade pour l'automédication . 304 Tableau 17.7 Dépense totale moyenne par malade pour la recherche des conseils ou traitements par type d'établissement/prestataire . 306 Tableau 17.8 Dépense totale moyenne par malade pour la recherche des conseils ou traitements par type de dépenses . 307 Tableau 17.9 Source de financement des dépenses de santé . 308 Graphique 17.1 Pourcentage de malades ou de blessés au cours des 30 derniers jours parmi l'ensemble de la population des ménages . 295 Graphique 17.2 Dépense totale moyenne de santé par malade ou blessée au cours des 30 derniers jours (en milliers de FCFA) . 301 Graphique 17.3 Dépense totale moyenne de santé par ménage pour les malades ou blessées au cours des 30 derniers jours (en milliers de FCFA) . 303 CHAPITRE 18 STATUT DE LA FEMME ET PARTICIPATION AU DEVELOPPEMENT Tableau 18.1 Emploi et type de rémunération des femmes et des hommes actuellement en union . 310 Tableau 18.2.1 Contrôle de l'utilisation de l'argent gagné par les femmes et importance de l'argent gagné par les femmes par rapport à celui gagné par le conjoint . 311 Tableau 18.2.2 Contrôle de l'utilisation de l'argent gagné par les hommes . 312 Tableau 18.3 Contrôle`par les femmes de l'utilisation de leurs propres gains et contrôle de l'utilisation des gains du conjoint . 313 Tableau 18.4 Possession de biens par la femme . 314 Tableau 18.5 Participation dans la prise de décision . 315 Tableau 18.6 Participation des femmes dans la prise de décision selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 316 Tableau 18.7.1 Opinion des femmes concernant le fait qu'un mari batte sa femme . 318 Tableau 18.7.2 Opinion des hommes concernant le fait qu'un mari batte sa femme . 319 Tableau 18.8 Indicateurs du pouvoir d'action des femmes . 320 Tableau 18.9 Fonctions assumées par les femmes au niveau de leur communauté . 321 Tableau 18.10 Participation des femmes à des activités associatives . 322 Tableau 18.11 Obtention du crédit par les femmes . 323 Tableau 18.12 Utilisation du crédit par les femmes . 324 Graphique 18.1 Participation des femmes en union à la prise de décision . 317 CHAPITRE 19 VIOLENCE DOMESTIQUE Tableau 19.1 Violence physique contre les femmes . 328 Tableau 19.2 Auteurs des violences physiques contre les femmes . 329 Tableau 19.3 Premiers rapports sexuels forcés . 330 Tableau 19.4 Violence sexuelle . 332 Tableau 19.5 Âge au moment de la première expérience de violence sexuelle . 333 Tableau 19.6 Auteurs des violences sexuelles contre les femmes . 333 Tableau 19.7 Expérience de diverses formes de violence . 334 Tableau 19.8 Violence pendant la grossesse . 335 Tableau 19.9 Contrôle exercé par le mari/partenaire . 336 Tableau 19.10 Formes de violence conjugale . 338 Tableau 19.11 Violence conjugale selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 339 Tableau 19.12 Violence conjugale selon les caractéristiques sociodémographiques du mari/partenaire et les indicateurs du pouvoir d’action de la femme . 340 Tableau 19.13 Violence conjugale contre les femmes selon les déclarations des hommes . 342 Tableau 19.14 Fréquence de la violence conjugale . 343 Tableau 19.15 Premier épisode de violence conjugale . 344 xvi • Tableaux et graphiques Tableau 19.16 Blessures dues à la violence conjugale . 345 Tableau 19.17 Recherche d’aide . 346 Tableau 19.18 Sources/personnes auprès desquelles l’aide a été recherchée . 347 Tableau 19.19 Violence des femmes contre leur conjoint . 348 Tableau 19.20 Violence physique contre les hommes . 350 Tableau 19.21 Auteurs des violences physiques contre les hommes . 351 Graphique 19.1 Pourcentage de femmes ayant subi différentes formes de violence depuis l'âge de 15 ans . 329 CHAPITRE 20 SITUATION DES ENFANTS Tableau 20.1 Enregistrement des naissances d'enfants de moins de 5 ans . 354 Tableau 20.2 Enfants orphelins et résidence avec les parents . 355 Tableau 20.3 Fréquentation scolaire par état de survie des parents . 356 Tableau 20.4 Travail des enfants . 358 Tableau 20.5 Travail des enfants et fréquentation scolaire. 360 Tableau 20.6 Education de la petite enfance . 361 Tableau 20.7 Soutien à l'apprentissage . 362 Tableau 20.8 Matériel d'apprentissage . 363 Tableau 20.9 Encadrement inapproprié des enfants . 365 Tableau 20.10 Indice de développement du jeune enfant . 366 ANNEXE A PLAN DE SONDAGE Tableau A.1 Nombre de ZD et taille moyenne d’une ZD par domaine et par type de résidence . 374 Tableau A.2 Répartition des ménages et des résidents par domaine et selon le type de résidence . 374 Tableau A.3 Répartition de l’échantillon de grappes et de l’échantillon de ménages par domaine et selon le milieu de résidence . 375 Tableau A.4 Nombre attendu d'hommes et de femmes enquêtés avec succès par domaine d’étude et selon le milieu de résidence . 376 Tableau A.5 Nombre d'hommes et de femmes éligibles pour le test du VIH par domaine d’étude et selon le milieu de résidence . 376 Tableau A.6 Nombre attendu d'hommes et de femmes testés pour le VIH par domaine d’étude et selon le milieu de résidence . 376 Tableau A.7 Répartition de l’échantillon de grappes et de l’échantillon modifié de ménages par domaine et selon le milieu de résidence . 377 Tableau A.8 Résultats de l'interview auprès des ménages et des femmes . 380 Tableau A.9 Résultats de l'interview auprès des ménages et des hommes . 381 Tableau A.10 Couverture du test du VIH parmi les femmes enquêtées selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 382 Tableau A.11 Couverture du test du VIH parmi les hommes enquêtés selon certaines caractéristiques sociodémographiques . 383 Tableau A.12 Couverture du test du VIH parmi les femmes enquêtées selon certaines caractéristiques du comportement sexuel . 384 Tableau A.13 Couverture du test du VIH parmi les hommes enquêtés selon certaines caractéristiques du comportement sexuel . 385 Tableaux et graphiques • xvii ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE Tableau B.1 Liste des variables sélectionnées pour le calcul des erreurs de sondage, Cameroun 2011 . 390 Tableau B.2 Erreurs de sondage: Échantillon Total, Cameroun 2011 . 391 Tableau B.3 Erreurs de sondage: Échantillon Yaoundé/Douala, Cameroun 2011 . 392 Tableau B.4 Erreurs de sondage: Échantillon Autres villes, Cameroun 2011 . 393 Tableau B.5 Erreurs de sondage: Échantillon Urbain, Cameroun 2011 . 394 Tableau B.6 Erreurs de sondage: Échantillon Rural, Cameroun 2011 . 395 Tableau B.7 Erreurs de sondage: Échantillon Adamaoua, Cameroun 2011 . 396 Tableau B.8 Erreurs de sondage: Échantillon Centre (sans Yaoundé), Cameroun 2011 . 397 Tableau B.9 Erreurs de sondage: Échantillon Douala, Cameroun 2011 . 398 Tableau B.10 Erreurs de sondage: Échantillon Est, Cameroun 2011 . 399 Tableau B.11 Erreurs de sondage: Échantillon Extrême-Nord, Cameroun 2011 . 400 Tableau B.12 Erreurs de sondage: Échantillon Littoral (sans Douala), Cameroun 2011 . 401 Tableau B.13 Erreurs de sondage: Échantillon Nord, Cameroun 2011 . 402 Tableau B.14 Erreurs de sondage: Échantillon Nord-Ouest, Cameroun 2011. 403 Tableau B.15 Erreurs de sondage: Échantillon Ouest, Cameroun 2011 . 404 Tableau B.16 Erreurs de sondage: Échantillon Sud, Cameroun 2011 . 405 Tableau B.17 Erreurs de sondage: Échantillon Sud-ouest, Cameroun 2011 . 406 Tableau B.18 Erreurs de sondage: Échantillon Yaoundé, Cameroun 2011 . 407 Tableau B.19 Erreurs de sondage pour les taux de mortalité adulte et les taux de mortalité maternelle, Cameroun 2011 . 408 ANNEXE C TABLEAU POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉS Tableau C.1 Répartition par âge de la population des ménages . 409 Tableau C.2.1 Répartition par âge des femmes éligibles et des femmes interviewées . 410 Tableau C.2.2 Répartition par âge des hommes éligibles et des hommes interviewés . 410 Tableau C.3 Complétude de l'enregistrement . 411 Tableau C.4 Naissances par année de naissance . 411 Tableau C.5 Enregistrement de l'âge au décès en jours . 412 Tableau C.6 Enregistrement de l'âge au décès en mois . 412 Tableau C.7 État nutritionnel des enfants basé sur la Population de Référence Internationale du NCHS/CDC/OMS . 413 Tableau C.8 Complétude de l'information sur les frères et sœurs . 414 Tableau C.9 Taille de la fratrie et rapport de masculinité des frères et sœurs . 414 Préface • xix PRÉFACE e Gouvernement est en train de mettre en œuvre une politique de développement déclinée dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), laquelle devra hisser le Cameroun au rang des pays émergents. Les Grandes Réalisations lancées par Son Excellence Paul BIYA, Président de la République, répondent concrètement à cette ambition. La mise en œuvre du DSCE s’appuie, pour les préoccupations de suivi et d’évaluation des progrès accomplis, sur la Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (SNDS). Cette Stratégie est adossée à un Programme Statistique Minimum (PSM) qui définit la liste et la périodicité de conduite des opérations et études d’envergure nationale pour la production des indicateurs pertinents au suivi-évaluation des politiques et programmes mis en œuvre par le Gouvernement et ses partenaires. La réalisation en 2011 de l’Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples (EDS- MICS), sept ans après l’Enquête Démographique et de Santé (EDSC-III) de 2004, offre la possibilité au Gouvernement, sur la base de nombreux indicateurs élaborés, d’actualiser sa connaissance de la situation, de pouvoir apprécier le chemin parcouru, et de réorienter éventuellement les politiques et les stratégies en matière de population et de santé. Ainsi, l’EDS-MICS 2011 a été conçue pour fournir des données de suivi et d’évaluation des progrès dans les domaines de la population et de la santé depuis la dernière EDS réalisée en 2004. Les données collectées sur le terrain du 24 janvier au 15 août 2011, fournissent des estimations actualisées des indicateurs démographiques et sanitaires de base. Plus précisément, l’EDS-MICS a permis de collecter des données sur les niveaux de fécondité, sur les préférences en matière de fécondité, la connaissance et l’utilisation des méthodes de planification familiale, les pratiques d’allaitement, la mortalité des enfants, la santé infantile et maternelle, la possession et l’utilisation de moustiquaires, l’état nutritionnel et les pratiques alimentaires de la mère et de l’enfant. En outre, elle a permis d’estimer la prévalence de l’anémie, du paludisme et du VIH. Le présent rapport d'analyse est une œuvre mettant à profit la contribution des compétences nationales multisectorielles et celles des experts d’ICF International. Ce document met à la disposition de tous les acteurs impliqués et des chercheurs, des renseignements dont ils ont certainement besoin pour fonder leurs actions. Nous saisissons cette occasion pour renouveler les remerciements et la reconnaissance du Gouvernement aux partenaires au développement qui ont contribué de façon décisive à la réalisation de cette enquête. Il s’agit de la Banque Mondiale, du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), et de l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID). Il est important de noter que la réussite de l’EDS-MICS a été le fruit d’une étroite collaboration technique entre les équipes de l’Institut National de la Statistique, du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, du Ministère de la Santé Publique, du Centre Pasteur du Cameroun et d’ICF International. Au nom du Gouvernement, nous leur adressons nos félicitations pour la détermination, le dévouement et la maîtrise qui leur ont permis de produire un travail de grande qualité. Bonne exploitation./- L Le Ministre de l’Economie, de la Planification, et de l’Aménagement du Territoire Emmanuel NGANOU DJOUMESSI Le Ministre de la Santé André MAMA FOUDA Remerciements • xxi REMERCIEMENTS e Cameroun a réalisé en 2011 l’Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples (EDS- MICS), après la troisième Enquête Démographique et de Santé (EDSC-III) de 2004, qui avait été précédé des deux premières réalisées en 1991 et 1998. Cette EDS-MICS est une opération d’envergure nationale qui a mobilisé d’importantes ressources humaines, financières et matérielles. Elle est le résultat de l’effort conjugué de nombreuses institutions nationales et internationales acquis à la mise en place d’un système statistique au service du développement. En effet, l’EDS-MICS a été conduite par l'Institut National de la Statistique (INS), en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique (MINSANTE). Elle a bénéficié de l'assistance technique d’ICF International, organisme en charge du programme international des Enquêtes Démographiques et de Santé. Cette opération a également bénéficié de la participation active des populations enquêtées et du soutien fort appréciable de diverses institutions et administrations nationales et locales et de proximité, ainsi que de certaines personnalités de la société civile, à travers notamment leurs actions de sensibilisation. Il s’agit du Ministère de la Santé Publique, du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, et du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. À toutes ces institutions et personnalités, nous adressons nos sincères remerciements pour leur disponibilité et la qualité de l’assistance qu’elles ont apportée et qui ont contribué à la réussite de cette importante opération. Il est important de relever que cette opération, qui s’inscrit dans le programme statistique minimum pour le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des politiques gouvernementales et des stratégies sectorielles des Ministères, a bénéficié du soutien financier du Gouvernement, de la Banque Mondiale à travers le projet PAISS, de l’UNICEF, de l’UNFPA et de l’USAID. C’est le lieu pour nous de leur exprimer toute notre gratitude. Nous adressons toute notre reconnaissance au personnel du PAISS, en particulier à M. ENANDJOUM BWANGA, aux responsables du CPC de Yaoundé, en particulier au Pr Dominique BAUDON et à sa collaboratrice Dr Valerie NGONO, ainsi qu’à l’équipe de ICF International, en particulier à M. Bernard BARRERE. À toute l'équipe technique camerounaise mise en place pour la réalisation de l'EDS-MICS conduite par M. Paul Roger LIBITE, Chef de département des statistiques démographiques et sociales à l’INS, Coordonnateur technique, nous adressons nos chaleureuses félicitations. Elle a en effet su se mobiliser et cristalliser tous les efforts pour conduire avec maîtrise toutes les activités. Nous n’oublions pas les chefs d’équipe, les cartographes, les contrôleuses, les enquêteurs et enquêtrices, les agents de vérification, les agents de saisie, les secrétaires, les chauffeurs et tous les autres personnels d’appui qui ont exécuté avec détermination et dévouement toutes les tâches qui leur ont été confiées. À l’équipe d’appui administratif et financier de l’INS et du MINSANTE, nous adressons également nos félicitations pour leur diligence.- L Sigles et abréviations • xxiii SIGLES ET ABRÉVIATIONS ACMS Association Camerounaise de Marketing Social ARMA Atlas du Risque de la Malaria en Afrique ARV Antirétroviral BCG Bacille Calmette Guérin BUCREP Bureau Central des Recensements et des Études de Population CAMNAFAW Association Camerounaise pour le Bien-être Familial CDC Centers for Disease Control and Prevention CEDEF Convention sur l’Élimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard de la Femme CEMAC Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale CHU Centre Hospitalier Universitaire CIM Classification Internationale des Maladies CIPD Conférence Internationale sur la Population et le Développement CPC Centre Pasteur du Cameroun CPDV Centre de Prévention et de Dépistage Volontaire CSPro Census and Survey Processing System CTA Combinaison Thérapeutique à base d’Artémisinine DBS Dried Blood Spots DHS Demographic and Health Surveys DIU Dispositif Intra Utérin DPNP Déclaration de Politique Nationale de Population DSCE Document de Stratégie pour la Croissance et lʼEmploi DSCN Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté DTCoq Diphtérie, Tétanos, Coqueluche EBC Enquête Budget-Consommation ECAM Enquête Camerounaise Auprès des Ménages EDS Enquête Démographique et de Santé EDSC Enquête Démographique et de Santé du Cameroun EDS-MICS Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples EESI Enquêtes sur l’Emploi et le Secteur Informel ENF Enquête Nationale sur la Fécondité ENN Enquête Nationale sur la Nutrition FASR Facilité d’Ajustement Structurel Renforcée FCFA Francs de la Communauté Financière d’Afrique FCRP Facilité pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté FMI Fonds Monétaire International GCEAL General Certificate of Education - Advanced Level IBW Institutions de Bretton Woods IMC Indice de Masse Corporelle xxiv • Sigles et abréviations INS Institut National de la Statistique IRA Infections Respiratoires Aiguës ISF Indice Synthétique de Fécondité ISFD Indice Synthétique de Fécondité Désirée IST Infections Sexuellement Transmissibles IVACG International Vitamin A Consultative Group MAMA Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée MICS Enquête à Indicateurs Multiples MII Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide MIILDA Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide à Longue Durée d’Action MINEPAT Ministère de l’Économie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire MINFI Ministère des Finances MINSANTE Ministère de la Santé Publique NCHS National Center for Health Statistics NN Mortalité Néonatale OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS Organisation Mondiale de la Santé ONG Organisation Non Gouvernementale ONU Organisation des Nations Unies ONUSIDA Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida OUA Organisation de l’Unité Africaine PAISS Projet d’Appui aux Investissements dans le Secteur de la Santé PBS Phosphate Buffer Saline PCA Paquet Complémentaire d’Activités PCIME Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant PEV Programme Élargi de Vaccination PF Planification Familiale PIB Produit Intérieur Brut PID Pulvérisation Intradomiciliaire d’insecticide résiduel PMA Paquet Minimum d’Activités PMSC Programme de Marketing Social au Cameroun PNLP Programme National de Lutte contre le Paludisme PNN Mortalité Post-Néonatale PPTE Pays Pauvres Très Endettés PSM Programme Statistique Minimum PSNLP Plan Stratégique National de Lutte contre le Paludisme PTF Partenaires Techniques et Financiers RA Recensement Agricole RDPC Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais RDV Risque de mortalité maternelle sur la Durée de Vie RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat RMM Rapport de mortalité maternelle SDN Société Des Nations SFPS Santé Familiale et Prévention du Sida SIDA Syndrome de l’Immuno-défience Acquise SMI Santé Maternelle et Infantile Sigles et abréviations • xxv SMIG Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti SMR Solution Maison Recommandée SNDS Stratégie Nationale de Développement de la Statistique SP Sulfadoxine Pyriméthamine SRO Sel de Réhydratation par voie Orale SSP Soins de Santé Primaires SSS Stratégie Sectorielle de Santé TBN Taux Brut de Natalité TDR Test de Diagnostic Rapide TGFG Taux Global de Fécondité Générale TME Transmission de la mère à l’enfant TPIg Traitement Préventif Intermittent durant la grossesse TRO Thérapie de Réhydratation par voie Orale UNAIDS United Nations programme on HIV/AIDS UNFPA United Nations Population Fund UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance USAID United States Agency for International Development VIH Virus de l’Immuno-déficience Humaine WHO World Heath Organisation ZD Zone de Dénombrement Indicateurs des objectifs du millénaire pour le développement • xxvii Indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement Indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement, Cameroun 2011 Indicateur Sexe Ensemble Masculin Féminin 1. Éliminer l’extrême pauvreté et la faim 1.8 Prévalence de l’insuffisance pondérale parmi les enfants de moins de cinq ans 15,1 % 14,2 % 14,6 % 2. Assurer l’éducation primaire pour tous 2.1 Taux net de fréquentation scolaire au niveau primaire1 83,4 % 79,0 % 81,3 % 2.3 Taux d’alphabétisation dans la population des 15-24 ans2 86,1 % a 77,5 % 81,8 %b 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes 3.1a Ratio filles/garçons dans l’enseignement primaire3 na na 0,9 3.1b Ratio filles/garçons dans l’enseignement secondaire3 na na 1,0 3.1ac Ratio filles/garçons dans l’enseignement tertiaire 3 na na 0,8 4. Réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans 4.1 Taux de mortalité infanto-juvénile4 135 ‰ 122 ‰ 122 ‰ 4.2 Taux de mortalité infantile4 73 ‰ 65 ‰ 62 ‰ 4.3 Pourcentage d’enfants d’un an vaccinés contre la rougeole 70,0 % 71,1% 70,6 % 5. Améliorer la santé maternelle 5.1 Taux de mortalité maternelle5 na 782 na 5.2 Pourcentage de naissances dont l’accouchement a été assisté par un prestataire de santé formé6 na na 63,6 % 5.3 Taux de prévalence contraceptive7 na 23,4 % na 5.4 Taux de fécondité des adolescentes8 na 127 ‰ na 5.5 Couverture en soins prénatals 5.5a Au moins une visite prénatale na 84,7 % na 5.5b Quatre visites prénatales ou plus na 62,2 % na 5.6 Besoins non satisfaits en matière de planification familiale na 23,5 % na 6. Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies 6.1 Prévalence du VIH dans la population des 15-24 ans 0,5 %a 2,7 % 1,7 % 6.2 Utilisation du condom au cours des derniers rapports sexuels à risques9 46,5 %a 71,8 % 59,1 %b 6.3 Proportion de la population de 15-24 ans ayant une connaissance « approfondie » du VIH/sida10 33,5 % a 28,5 % 31,1 %b 6.4 Ratio du pourcentage d’orphelins qui fréquentent l’école au pourcentage des non orphelins de 10-14 ans qui fréquentent l’école 1,04 0,85 0,94 6.7 Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans dormant sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide (MII) 21,4 % 20,6 % 21,0 % 6.8 Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans dont la fièvre a été traitée avec des antipaludéens appropriés11 23,9 % 22,3 % 23,1 % Urbain Rural Ensemble 7. Assurer un environnement durable 7.8 Proportion de la population utilisant une source d’eau améliorée12 89,7 % 49,6 % 68,6 % 7.9 Proportion de la population utilisant des installations sanitaires améliorées13 55,4 % 26,1 % 39,9 % na = Non applicable. 1 Le taux est basé sur la fréquentation déclarée, non l’inscription, au niveau primaire parmi les enfants d'âge de fréquentation du niveau primaire (6-11 ans). Le taux comprend aussi les enfants d'âge de fréquentation du niveau primaire qui fréquent le niveau secondaire. Il s’agit d’une mesure indirecte de l’indicateur 2.1 des OMD : Taux net total de scolarisation dans le primaire. 2 Correspond aux enquêtés qui ont fréquenté l’école secondaire ou le supérieur, ou qui peuvent lire une phrase ou une partie de phrase. 3 Basé sur la fréquentation nette déclaré, non l’inscription, parmi les 6-11 ans pour le primaire, 12-18 ans pour le secondaire et 19-24 ans pour le tertiaire. 4 Exprimé en termes de décès pour 1 000 naissances vivantes. La mortalité par sexe fait référence à la période de 10 ans précédant l’enquête. La mortalité pour les deux sexes ensemble fait référence à la période de 5 ans précédant l’enquête. 5 Exprimé en termes de décès maternels pour 100 000 naissances au cours des 7 ans précédant l’enquête. 6 Parmi les naissances des cinq années précédant l’enquête. 7 Pourcentage de femmes actuellement en union qui utilisent une méthode contraceptive quelconque. 8 Équivaut au taux de fécondité par âge pour les femmes de 15-19 ans for la période de 3 ans précédant l’enquête, exprimé en termes de naissances pour 1 000 femmes de 15-19 ans. 9 Des rapports sexuels à hauts risques sont des rapports sexuels avec un partenaire non marital et non cohabitant. Exprimé en pourcentage de femmes et d’hommes de 15-24 ans qui ont eu des rapports sexuels à hauts risques au cours des 12 derniers mois. 10 Sont considérées comme ayant une connaissance "approfondie", les personnes qui savent que l'utilisation régulière du condom au cours des rapports sexuels et la limitation des rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté permettent de réduire les risques de contracter le virus du sida, celles qui savent qu'une personne en bonne santé peut néanmoins avoir contracté le virus du sida et celles qui rejettent les deux idées locales erronées les plus courantes concernant la transmission ou la prévention du sida. 11 Pourcentage d’enfants de 0-59 mois ayant eu de la fièvre au cours des deux semaines précédant l’enquête et qui ont reçu n’importe quel médicament antipaludéen. 12 Pourcentage de la population de droit dont la source principale d’eau de boisson est un robinet dans le logement/cours, un robinet public/fontaine, un puits à pompe/forage, un puits creusé protégé, une source d’eau protégée, la collecte d’eau de pluie, ou l’eau en bouteille. 13 Pourcentage de la population de droit dont le ménage a une chasse d’eau, fosse d’aisance auto-aérée, ou une fausse d’aisance avec dalle et ne partage pas cette installation avec d’autres ménages. a Limité aux hommes dans le sous-échantillon de ménages sélectionnés pour l’enquête au près des hommes. b Le total est calculé comme une simple moyenne arithmétique des pourcentages des colonnes des hommes et des femmes. xxviii • Carte du Cameroun Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête • 1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS ET PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE 1 Samuel KELODJOUE, Paul Roger LIBITÉ et Eric JAZET e chapitre est consacré à la présentation de certaines caractéristiques du Cameroun et de l’Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples (EDS-MICS) réalisée en 2011. Il a pour objectif de familiariser le lecteur avec le contexte et la méthodologie de l’enquête. 1.1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS 1.1.1 Situation géographique Le Cameroun est un pays de l’Afrique Centrale situé au fond du Golfe de Guinée, entre les 2e et 13e degrés de latitude nord et les 9e et 16e degrés de longitude est. Le pays s’étend sur une superficie de 475 650 km². Il présente une forme triangulaire qui s’étire du sud jusqu’au lac Tchad sur près de 1 200 km tandis que la base s’étale de l’ouest à l’est sur 800 km. Il possède au sud-ouest une frontière maritime de 420 km le long de l’océan Atlantique. Il est limité à l’ouest par le Nigéria, au sud par le Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale, à l’est par la République Centrafricaine, et au nord-est par le Tchad. Au sommet du triangle, au nord, il est coiffé par le Lac Tchad. Le milieu naturel du Cameroun est assez diversifié. On dit d’ailleurs de ce pays qu’il est l’Afrique en miniature. En effet, plusieurs zones agro-écologiques contribuent à la diversité géographique du pays. Le sud forestier (régions du Centre, de l’Est, du Littoral, du Sud et du Sud-Ouest) est situé dans les zones maritime et équatoriale. Cette zone écologique se caractérise par une végétation dense, un vaste réseau hydrographique et un climat chaud et humide aux précipitations abondantes. Cette zone est propice à la culture du cacao, du palmier à huile, de la banane, de l’hévéa et du tabac, etc. Elle abrite les deux plus grandes métropoles du pays : Douala (première ville, principal port et capitale économique avec ses activités commerciales et industrielles) et Yaoundé (deuxième ville et capitale politique). On y trouve aussi d’importants centres urbains comme Edéa, caractérisé par son industrie lourde et sa centrale hydro-électrique, Limbé, siège de l’industrie pétrolière, et Kribi, terminal du pipeline Tchad-Cameroun, qui abrite la centrale à gaz et le port en eau profonde en construction. Les hauts plateaux de l’ouest (régions de l’Ouest et du Nord-Ouest), dont l’altitude moyenne est supérieure à 1 100 m, forment une zone riche en terres volcaniques favorables à l’agriculture (café, maraîchers, etc.). La végétation y est moins dense que dans le sud forestier et le climat frais qui y règne est favorable à l’éclosion de toutes sortes d’activités. De plus, la forte densité de peuplement par rapport à la moyenne nationale en fait une des premières zones d’émigration. Les principales villes sont Bafoussam, Bamenda et Dschang. Le nord soudano-sahélien (régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord) est une zone de savanes et de steppes. En dehors du plateau de l’Adamaoua où le climat est plus tempéré, le reste de cette zone est caractérisé par un climat tropical chaud et sec aux précipitations de plus en plus limitées au fur et à mesure que l’on se rapproche du lac Tchad. La zone est propice à l’élevage du bovin et à la culture du coton, de l’oignon, du mil, de la pomme de terre, de l’igname blanche et des arachides. Les principales villes sont C 2 • Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête Garoua, NGaoundéré et Maroua. Cette dernière ville connaît depuis 2008 une augmentation substantielle de sa population avec la création de l’Université et ses écoles annexes. 1.1.2 Organisation politico administrative Le Cameroun a été découvert par les Portugais en 1472 et placé sous protectorat de l’Allemagne en 1884. C’est un pays bilingue1, composé d’une zone francophone et d’une zone anglophone. En effet, au terme du Traité de Versailles (à la fin de la première guerre mondiale), le Cameroun a été placé, en 1919, par la Société des Nations (SDN) sous mandat des administrations française (pour le Cameroun Oriental avec pour capitale Yaoundé) et anglaise (pour le Cameroun Occidental avec pour capitale Buea). Le pays accède à l’indépendance le 1er janvier 1960 pour le Cameroun sous tutelle2 française et le 1er octobre 1961 pour le Cameroun sous tutelle anglaise. À cette dernière date, le Cameroun devient un État fédéral. Le 20 mai 1972, à la suite d’un référendum, la Fédération cède la place à l’État unitaire. Puis en 1983, la République Unie du Cameroun devient République du Cameroun. Après une longue période de régime du parti unique au lendemain de l’indépendance, le multipartisme est réintroduit au Cameroun par la loi N°90/053 du 19 décembre 1990. Le pouvoir exécutif est exercé par un Président de la République élu au suffrage universel pour un mandat de sept ans renouvelable. Le Président Paul Biya, au pouvoir depuis le 6 novembre 1982, a été réélu en octobre 2011 pour un troisième septennat. L’Assemblée Nationale composée de 180 députés exerce le pouvoir législatif. Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti proche du pouvoir, y détient depuis septembre 2007 une large majorité avec 153 sièges. Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Suprême. Il existe également un Conseil Économique et Social et une Chambre des Comptes. La Constitution de janvier 1996 prévoit par ailleurs un Sénat et un Conseil Constitutionnel. 1.1.3 Aperçu socioéconomique Le développement économique du Cameroun, comme celui de la plupart des pays en voie de développement, repose principalement sur le secteur primaire. Les productions agricoles vivrières (maïs, manioc, banane plantain, macabo, riz, mil, sorgho, arachide, etc.) et de rente (cacao, café, coton, caoutchouc, banane, ananas, etc.) font de l’agriculture camerounaise la plus riche de l’Afrique Centrale. Malgré la diversification des cultures, les habitudes alimentaires des populations ne favorisent pas toujours une alimentation quotidienne équilibrée. Le pays, qui fut pendant longtemps considéré comme auto-suffisant sur le plan alimentaire, a été violemment secoué par la crise alimentaire mondiale de 2008. En février 2008, face à la forte hausse des prix des denrées alimentaires, les populations de certaines villes se sont soulevées pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie. Il convient de relever que la partie nord du pays est souvent sujette à des famines épisodiques, conséquences des aléas climatiques (sécheresse prolongée, inondations) et des invasions des acridiens (criquets migrateurs), des éléphants et des oiseaux granivores. Les ressources pétrolières et forestières s’ajoutent à celles d’origine pastorale et agricole pour constituer des arguments de poids en faveur d’une base industrielle sur laquelle le pays pourrait s’appuyer pour accélérer son développement. Cependant, selon les estimations, le Produit intérieur brut (PIB) est passé de 7 755 milliards de FCFA en 2004 à 9 239 milliards de FCFA en 2010, soit un taux de croissance réel oscillant 1 L’anglais et le français sont les deux langues officielles. 2 Après la seconde guerre mondiale, la SDN devient l’Organisation des Nations Unies (ONU). La notion de « mandat » devient alors « tutelle » et c’est ainsi que le Cameroun Oriental est placé sous tutelle française et le Cameroun Occidental sous tutelle anglaise. Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête • 3 autour de 2-3 % seulement par an (INS et MINFI, 2010). Le Cameroun qui constituait un poids lourd3 dans la sous-région CEMAC au début du millénaire s’est vu rattraper par la Guinée Equatoriale dont le PIB a été estimé à 8 008 milliards de FCFA en 2008 contre 8 699 milliards de FCFA pour le Cameroun, chacun des deux pays ayant près du quart du PIB de la CEMAC estimé à 37 352 milliards de FCFA. En attendant que les nombreux projets et programmes de développement engagés ou en voie de l’être impactent véritablement le bien-être des populations, le Cameroun reste un pays pauvre. En effet, selon les deux précédentes Enquêtes Camerounaises Auprès des Ménages (ECAM) réalisées respectivement en 2001 et 2007, deux personnes sur cinq (40 %) vivaient en dessous du seuil de pauvreté monétaire. Les indicateurs sur l’emploi et l’éducation ont peu varié au cours de la dernière décennie. D’une part, selon les deux précédentes Enquêtes sur l’Emploi et le Secteur Informel réalisées en 2005 et 2010, le taux d’activité de la population de 10 ans ou plus estimé en 2005 à 72 % est passé à 69 % en 2010 ; environ 76 % de la population active occupée en 2005 et 70 % en 2010 sont en situation de sous-emploi global, c’est-à-dire travaillent, involontairement, moins que la durée hebdomadaire minimale de 35 heures, ou gagnent moins que le SMIG horaire. D’autre part, le taux net de scolarisation au primaire (personnes de 6-11 ans) est resté autour de 80 % en 2005 et 2010. Le taux d’alphabétisation des personnes de 15 ans ou plus, estimé à 71 % en 2010, demeure faible pour les femmes (55 %). Sur le plan macroéconomique, on notera qu’après une période de croissance soutenue jusqu’au milieu des années 80, le Cameroun a connu une crise économique à partir de 1986. Le pays en est progressivement sorti à partir de 1994, à la suite de la mise en œuvre des politiques économiques axées sur l’ajustement monétaire et les gains de compétitivité induits. Après l’exécution satisfaisante entre 1997 et 2000 de son premier programme économique et financier, appuyé par une Facilité d’Ajustement Structurel Renforcée (FASR) du Fonds Monétaire International (FMI), les autorités camerounaises ont conclu en décembre 2000 un second programme soutenu par une Facilité pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (FCRP) mise en place par le FMI. Le Cameroun a enregistré de bonnes performances macroéconomiques en début du millénaire, ce qui lui a permis d’être admis à l’Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Le point de décision a été franchi en octobre 2000. La mise en œuvre des programmes consignés dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP, 2003), approuvé par les Institutions de Bretton Woods (IBW) à partir de 2003, a permis au Gouvernement de maintenir la stabilité macroéconomique et de soutenir des taux de croissance positifs jusqu’en 2010. L’atteinte du point d’achèvement en 2006 a engendré des ressources substantielles provenant de l’annulation d’une partie importante de la dette extérieure et a permis de relancer l’économie et de définir un nouveau programme consigné dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi adopté en 2009 (DSCE, 2009). Le DSCE constitue pour la période 2010-2020, le cadre de référence de la stratégie de développement du pays. Il intègre les prémices de la vision à long terme (Vision 2035, 2009) centrée sur l'accélération de la croissance, la création d'emplois formels et la réduction de la pauvreté. Il vise en conséquence à (i) porter la croissance à 5,5 % en moyenne annuelle dans la période 2010-2020 ; (ii) ramener le sous-emploi de 76 % à moins de 50 % en 2020 avec la création de dizaines de milliers d'emplois formels par an dans les dix prochaines années ; et (iii) ramener le taux de pauvreté monétaire de 39,9 % en 2007 à 28,7 % en 2020. Sur le plan sanitaire, la situation n’est pas encore satisfaisante au regard de l’évolution de certains indicateurs figurant au tableau 1.1, à l’instar du taux de mortalité infantile qui est reste élevé (77 ‰ en 1998 et 74 ‰ en 2004) et l’espérance de vie à la naissance estimé à moins de 55 ans aussi bien en 1987 qu’en 2005. Par ailleurs, avec respectivement un médecin pour 9 164 habitants en 1998, un pour 10 083 en 2000 et un médecin pour 13 468 habitants en 2007 d’après le ministère de la Santé Publique, le ratio d’encadrement 3 En 2002, le PIB du Cameroun était estimé à 7 609 milliards de FCFA, soit près de la moitié de celui de la CEMAC estimé à 16 627 milliards de FCFA. 4 • Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête sanitaire de la population reste de loin en deçà de la norme de un médecin pour 1000 habitants fixée par l’OMS. 1.1.4 Milieu humain et démographie Le Cameroun compte plus de 230 ethnies réparties en six grands groupes. Les Soudanais, les Hamites et les Sémites vivant dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord; ils sont généralement animistes ou islamisés. Les Bantous, Semi Bantous et apparentés, et les Pygmées dans le reste du pays : ils sont généralement animistes ou christianisés. Mises à part quelques enquêtes parcellaires, les recherches approfondies de portée nationale sur les problèmes démographiques du Cameroun sont assez récentes. L’état civil date de l’époque coloniale. Cependant, l’enregistrement des évènements à l’état civil n’est pas encore vraiment ancré dans les mœurs des populations. En plus des dysfonctionnements du système, les données provenant de cette source sont incomplètes, ne permettant pas d’estimer de manière fiable les phénomènes démographiques. C’est dans les années 70 que les premiers recensements et enquêtes d’envergure nationale et à caractère socio-économique ont été réalisés comme le Recensement Agricole (RA, 1972), le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH, 1976), l’Enquête Nationale sur la Fécondité (ENF, 1978) et l’Enquête Nationale sur la Nutrition (ENN 1978). Au cours de la décennie 80, les opérations suivantes ont été réalisées : l’Enquête Budget-Consommation (EBC 1983-84), le deuxième Recensement Agricole (RA, 1984) et le deuxième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (2e RGPH, 1987). Au cours de la décennie 90, parmi les opérations réalisées, on peut citer deux Enquêtes Démographiques et de Santé (EDSC-I, 1991 et EDSC-II, 1998) et, entre ces deux opérations, la première Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (ECAM I, 1996). De 2000 à 2010, le Cameroun a réalisé l’Enquête par grappe à Indicateurs Multiples de deuxième génération (MICS, 2000), l’Enquête sur les Dépenses des Ménages (EDM, 2000), la deuxième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (ECAM 2, 2001), la troisième Enquête Démographique et de Santé (EDSC-III, 2004), la première Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel (EESI 1, 2005), le troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (3è RGPH, 2005), l’Enquête par grappes à Indicateurs Multiples de troisième génération (MICS 3, 2006), la troisième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (ECAM 3, 2007), et la deuxième Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel (EESI 2, 2010). Le tableau 1.1 présente les principaux indicateurs démographiques tels qu’ils ont été estimés par certaines de ces sources. Tableau 1.1 Indicateurs démographiques de base Indicateurs Source RGPH 1976a ENF 1978 RGPH 1987 EDSC-I 1991 EDSC-II 1998 EDSC-III 2004 RGPH 2005 Population totale (en milliers) 7 663 - 10 494 - - - 17 463 Taux brut de natalité (pour 1 000) 45,0 - 41,0 39 37 37,8 39,6 c Indice Synthétique de Fécondité 6,0 6,4 5,5 5,8 5,2 5,0 5,2 Taux brut de mortalité (pour 1 000) 20,4 20,2b 13,7 - - - 10,8 c Taux de mortalité infantile (pour 1 000) 156,5 113,0 86,0a 65,0 77,0 74,0 77,2 a Espérance de vie (eo, en années) 44,4 44,9b 54,3a - - - 54,8 a Données ajustées b Estimations c Données brutes Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête • 5 Selon les résultats du troisième recensement de la population de 2005 (BUCREP, 2010a), le Cameroun comptait 17 463 836 habitants en 2005 dont 51 % de femmes. La densité moyenne de la population s’établissait donc en 2005 à 38 habitants au kilomètre carré. Selon certaines projections, cette population est estimée à environ 20 millions en 2011 (BUCREP, 2010b). Elle est inégalement répartie sur le territoire national : les deux métropoles que sont Douala et Yaoundé abritent à elles seules près de 20 % de la population totale ; la proportion des personnes vivant en milieu urbain, qui était de 49 % en 2005, est estimée à 52 % en 2010 (BUCREP, 2011). La population du Cameroun est jeune : les personnes de 0-4 ans représentaient 17 % de la population totale en 2005 ; celles de 5-14 ans repré27 % ; et seulement 5 % de personnes ont 60 ans ou plus. Les femmes de 15-49 ans et les hommes de 15-59 ans représentent, respectivement, 24 % et 25 % de la population totale. . La population camerounaise augmente rapidement. Le taux d’accroissement annuel moyen qui était estimé à 1,9 % en 1950 et 2,9 % en 1987, a été évalué à 2,8 % en 2005. Cette évolution est imputable à la baisse de la mortalité et à une fécondité relativement constante mais dont le niveau demeure élevé. À ce rythme de croissance, la population doublerait en moins de 30 ans ; en d’autres termes, si ce rythme de croissance se maintenait jusqu’en 2035, le Cameroun compterait environ 35 millions d’habitants. 1.1.5 Politique de population La population constitue un facteur moteur du développement à travers une croissance démographique maîtrisée, la formation du capital humain, et l'allongement de l'espérance de vie. Au début des années 80, le Cameroun a opté pour une intégration des variables démographiques dans le processus de développement socio-économique. Pour atteindre à terme cet objectif, d’importantes mesures ont été mises en œuvre. Il s’agit notamment de la création de la Commission Nationale de la Population en 1985. Cette Commission est chargée d’assister le Gouvernement dans la définition, l’orientation, l’harmonisation de sa politique en matière de population et dispose d’un Secrétariat technique. En outre, au cours de la présentation du VIe plan quinquennal, le Chef de l’État a mis en exergue les défis auxquels le pays était confronté. Pour y faire face, une Déclaration de Politique Nationale de Population (DPNP) a été adoptée le 28 juillet 1992 par la Commission Nationale de la Population. Lors de l’évaluation des progrès réalisés, cette Déclaration s’est trouvée en retrait face aux multiples changements intervenus tant aux plans national qu’international. C’est ainsi que la Politique Nationale de Population a été actualisée en 2002 avec la participation de toutes les couches de la société camerounaise. Le but visé par cette politique est « d’améliorer le niveau et la qualité de vie de la population dans le cadre d’un développement durable, en conformité avec la dignité humaine et les droits fondamentaux de l’Homme, en assurant notamment l’adéquation entre la croissance démographique et les ressources disponibles et accessibles » (République du Cameroun, 2002). Il s’agit donc de doter le Cameroun d’un potentiel humain de qualité. Pour atteindre le but visé ci-dessus, les objectifs généraux suivants ont été définis : Améliorer l’état de santé de la population en général, en particulier la santé des mères et des enfants ; Promouvoir l’éducation de base pour tous, et celle des filles en particulier ; Renforcer la lutte contre le chômage ; Promouvoir l’égalité et l’équité entre les sexes ; Promouvoir l’occupation rationnelle de l’espace et la préservation de l’environnement ; Améliorer les conditions nécessaires à l’épanouissement et à la sauvegarde de la famille et de l’individu ; 6 • Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête Améliorer les conditions de mise en œuvre et de suivi/évaluation des programmes de population. Ces objectifs généraux sont traduits en objectifs spécifiques et les orientations générales de leur mise en œuvre sont également définies. Ils sont régulièrement mis à jour pour prendre en compte diverses Conventions ratifiées et résolutions de Conférences internationales approuvées par le Cameroun notamment sur le genre et la population comme, par exemple, la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement (1994) et la Conférence de Beijing consacrée aux femmes (1995). Leur exécution s’appuie sur des stratégies opérationnelles élaborées dans chaque secteur (stratégies sectorielles des différents ministères et organismes). Des actions appropriées, quantifiées, réalistes et plus nombreuses ces dernières années, sont entreprises pour atteindre les objectifs fixés et, en particulier, pour intégrer et mettre en œuvre la politique de population dans les cadres nationaux de développement. La coordination de la mise en œuvre de la PNP est assurée par le MINEPAT à travers la Division des analyses démographiques et des migrations (DADM). 1.1.6 Politique de santé 1.1.6.1 Bref aperçu historique jusqu’en 2001 Quatre étapes majeures ont marqué l’évolution de la politique sanitaire du Cameroun jusqu’en 2001 : La période coloniale qui correspond à l’apogée de la stratégie d’Eugène Jamot avait pour caractéristique : (i) l’exercice d’une médecine mobile initiée par le Docteur Eugène Jamot dans le Cameroun Oriental ; (ii) la gratuité des soins médicaux aux administrateurs coloniaux, militaires, religieux et accessoirement aux colonisés ; (iii) l’extension (après la 1ère guerre mondiale) du réseau sanitaire vers les zones rurales ; (iv) la formation médicale (Dakar) et paramédicale (Ayos) ; (v) la mise sur pied des programmes verticaux mobiles de lutte contre les endémies locales (trypanosomiase, paludisme). La période post-indépendance, phase des expérimentations axée sur la santé communautaire, avait pour objectif général « d’expérimenter des approches de santé communautaire, susceptibles d’assurer aux populations des soins de santé techniquement valables et en harmonie avec leurs réalités locales. » La période post-Alma-Ata basée sur les Soins de Santé Primaires adoptée en 1982, caractérisée par la mise en œuvre des Soins de Santé Primaires, avait comme objectif général « d’amener d’ici à l’an 2000, tous les peuples à un niveau de santé, leur permettant de mener une vie socialement et économiquement productive. » La politique de réforme du secteur santé à travers la réorientation des soins de santé primaires qui se situe dans le cadre d’une approche de la région africaine de l’OMS et qui tient compte des similitudes des systèmes sanitaires globalement en déclin. Elle tient donc compte des recommandations issues de certaines rencontres importantes organisées par les Etats africains au cours desquelles des stratégies concertées ont été développées. Parmi ces rencontres, il convient de citer ici la Conférence de Lusaka (1985), la Conférence interrégionale de l´OMS à Harare (Août 1987), et la Conférence de Bamako (septembre 1987). 1.1.6.2 Réformes récentes et mise en place d’une politique de santé Au Cameroun, les réformes élaborées et rendues publiques en 1989 ont été officiellement adoptées en 1992 par la Déclaration de Politique Sectorielle de Santé et, en 1993, par la Déclaration de mise en œuvre de la « Réorientation des Soins de Santé Primaires ». Dans ce concept, les principes suivants constituent les éléments de base : Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête • 7 la participation de la communauté dans le but de son auto-responsabilisation vis-à-vis de ses problèmes de santé ; la mise en évidence du lien étroit entre le développement et la santé ; le respect des Droits de l’Homme, comme celui d’être informé et celui de l’intégrité de l’individu y compris son libre arbitre. Dans le cadre de ces réformes, le centre de santé est appelé à jouer le rôle d’intermédiaire entre la communauté et les services de santé ; c’est aussi dans les centres de santé que sont dispensés les soins intégrés, continus et globaux. Ces réformes reposent sur : le financement des activités des Soins de Santé Primaires (SSP) par le biais des contributions communautaires et non communautaires ; le succès de la mise en œuvre des SSP par la supervision et le Système National d’Information Sanitaire ; le développement de la participation communautaire par la mise sur pied et le fonctionnement des structures de dialogue et de gestion. La mise en œuvre de ces politiques a conduit à l’élaboration du document de Stratégie Sectorielle de Santé (SSS) adopté en octobre 2001 pour la période 2001-2010, lequel a été plus tard révisé en 2010 pour donner lieu à la stratégie sectorielle de santé 2001-2015. Stratégie sectorielle de santé 2001-2010 Dans le document de Stratégie Sectorielle de Santé, le Gouvernement comptait, à l’horizon 2010 : (i) réduire de 1/3 au moins la charge morbide globale et la mortalité des groupes de populations les plus vulnérables ; (ii) mettre en place, à une heure de marche et pour 90 % de la population, une formation sanitaire délivrant le Paquet Minimum d’Activités (PMA) ; et (iii) pratiquer une gestion efficace et efficiente des ressources dans 90 % des formations sanitaires et services de santé publics et privés à différents niveaux de la pyramide. Pour atteindre ces objectifs, les autorités ont développé un ensemble de huit programmes à travers lesquels elles mènent des actions spécifiques pour améliorer sensiblement la santé des Camerounais. Il s’agit de : (i) la lutte contre la maladie, (ii) la santé de la reproduction, (iii) la promotion de la santé, (iv) les médicaments et consommables médicaux essentiels, (v) le processus gestionnaire, (vi) l’amélioration de l’offre de la santé, (vii) le financement du secteur de la santé et (viii) le développement institutionnel. Le programme « Lutte contre la Maladie » est axé sur : (i) la lutte contre les grandes endémies de santé publique que sont le paludisme, première cause de mortalité et de morbidité pour lequel un programme spécifique a été élaboré, la lèpre, l’onchocercose, la cécité, la trypanosomiase humaine africaine, le ver de Guinée, la schistosomiase ; (ii) la lutte contre certaines maladies chroniques constituant un problème de santé publique au nombre desquels l’hypertension artérielle, le diabète, l’épilepsie, la drépanocytose, le cancer, l’asthme, les affections rhumatismales, la surdité ; (iii) la lutte contre les épidémies, notamment le choléra, la rougeole, la méningite cérébro-spinale, et la prise en charge des urgences dues aux catastrophes et accidents ; et (iv) la lutte contre la tuberculose et les IST/sida pour lesquelles un programme spécifique a été adopté en septembre 2000. Le programme « Santé de la Reproduction » met l’accent sur : (i) la santé de la mère, de l’adolescent et de la personne âgée ; (ii) le programme élargi de vaccination (PEV) axé sur la protection des enfants de 0 à 8 • Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête 11 mois et de 1 à 5 ans contre des maladies évitables par la vaccination telles que la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, l’hépatite, la fièvre jaune, la poliomyélite, la rougeole ; (iii) la promotion de la Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant (PCIME) notamment les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës, le paludisme, la rougeole et les carences nutritionnelles chez les enfants de moins de 5 ans. Le programme « Promotion de la Santé » concerne surtout : (i) l’information, l’éducation et la communication de santé, éléments nécessaires pour amener les populations à adopter des comportements et styles de vie favorables à leur santé ; (ii) l’alimentation et la nutrition nécessaires pour réduire l’incidence des malnutritions protéino-énergétiques, de l’anémie et de la carence en vitamine A chez les enfants de moins de 5 ans, les adolescents, les femmes enceintes et celles qui allaitent ; et (iii) la santé mentale et le comportement humain. Le programme « Médicaments Réactifs et Dispositifs Médicaux Essentiels » a pour but de développer des stratégies permettant de rendre disponibles dans toutes les structures sanitaires les médicaments essentiels, de préférence sous leur forme générique, les réactifs ainsi que les dispositifs médicaux essentiels de qualité, et d’en faciliter l’accès aux populations. Le programme « Processus Gestionnaire », porte sur l’amélioration de la gestion financière du secteur de la santé, des infrastructures et équipements, des ressources humaines, du système d’information sanitaire, en vue d’améliorer l’offre des soins et services de la santé. Le programme « Amélioration de l’Offre des Soins et Services » porte sur le développement des ressources humaines et des infrastructures et équipements, la réforme hospitalière et sur la définition et des protocoles et normes des soins. Ces différentes actions permettront de : (i) rendre disponibles des ressources humaines tant sur le plan qualitatif que quantitatif pour la mise en œuvre de la politique sanitaire nationale ; (ii) contribuer à l’amélioration de l’offre des services en matière de santé pour toutes les couches de la population camerounaise ; et (iii) contribuer à l’amélioration de la qualité des soins et de la prise en charge des malades dans le réseau hospitalier. Le programme « Financement de la Santé » consiste à : (i) mettre en place un système tarifaire par protocole de soins, permettant d’assurer l’accessibilité sur le plan financier de toutes les couches de la population, en particulier des plus pauvres, aux soins de santé ; (ii) augmenter le financement public de la santé et sa liquidité ; et (iii) encourager la promotion du partage du risque maladie dans le financement de la santé par l’intermédiaire notamment de la création par les communautés d’une mutuelle de santé au niveau de chaque district de santé. Le programme « Développement Institutionnel », axé sur le renforcement des capacités institutionnelles et le développement du partenariat, vise à définir le rôle des différents acteurs qui interviennent dans le système de santé et de recentrer le rôle de coordination que doit jouer le Ministère de la Santé Publique pour le succès de la mise en œuvre de la stratégie. Stratégie sectorielle de santé 2001-2015 Le passage en 2010 de la stratégie sectorielle de santé 2001-2010 à celle 2001-2015 a permis de l’arrimer à l’échéance des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), et de l’aligner sur les axes du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi qui résulte de la révision du DSRP. La stratégie sectorielle de santé 2001-2015 matérialise à ce titre l’un des engagements majeurs pris par le Gouvernement et ses Partenaires, à Kribi le 05 mai 2005, à savoir évoluer vers la mise en place d’un nouveau mécanisme de gestion du secteur de la santé : l’Approche Sectorielle connue sous l’acronyme anglais SWAP. Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête • 9 L’amélioration de l’état de santé des populations demeure plus que jamais un objectif de développement social et de croissance économique. C’est pourquoi la SSS actualisée 2001-2015 reflète clairement la volonté des autorités camerounaises, de garantir de manière pérenne, l’accès universel aux services et aux soins de santé de qualité, à travers l’amélioration de leur offre et du financement de leur demande. De manière plus concrète, elle vise les cinq objectifs spécifiques ci-après : amener 80 % des 178 districts de santé existants à achever au moins la phase de consolidation du processus de viabilisation d’un district de santé ; amener 100 % des structures de santé des niveaux stratégique et intermédiaire à jouer leur rôle d’appui et d’orientation recours ; réduire de 1/3 la charge morbide chez les pauvres et les populations les plus vulnérables ; réduire de 2/3 la mortalité des enfants de moins de 5 ans ; réduire de 2/5 la mortalité maternelle. Pour atteindre ces objectifs spécifiques, cinq axes stratégiques ont été retenus : (i) le renforcement du système de santé ; (ii) la vulgarisation de la mise en œuvre du Paquet Minimum d’Activités (PMA) et du Paquet Complémentaire d’Activités (PCA) dans le district de santé ; (iii) le développement d’un système d’orientation-recours opérationnel ; d) le renforcement du partenariat dans le secteur ; et e) la stimulation de la demande. Les deux caractéristiques fondamentales suivantes permettent de se faire une idée de cette stratégie sectorielle. Premièrement, elle met l’accent sur le renforcement du système de santé en matière de ressources humaines, infrastructures, de chaîne d’approvisionnement en différents intrants, des informations sanitaires et de financement de la santé, y compris le soutien de la demande en santé, selon une approche intégrée, soutenue par une forte incitation à la gouvernance et à la décentralisation. Cette orientation est soutenue par les réflexions en cours au sein de la Communauté sanitaire internationale, sur la nécessité de développer autant que possible, les synergies potentielles entre les systèmes de santé et les « Initiatives Mondiales pour la Santé », en vue d’améliorer les résultats sanitaires et la rationalité économique. Deuxièmement, cette stratégie innove en mettant en relation étroite le renforcement du système de santé et les prestations des soins et services de santé de qualité, assortis d’un accent particulier sur le suivi-évaluation afin de suivre de manière continue les résultats obtenus. 1.2. PRÉSENTATION DE L'ENQUÊTE 1.2.1 Organisation de l’enquête L’Enquête Démographique et de Santé (EDS) et l’Enquête par grappe à Indicateurs Multiples (MICS) font partie respectivement du programme international des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys, DHS) géré par ICF International, Calverton, Maryland, USA, et du Programme International des Enquêtes à Indicateurs Multiples de l’UNICEF. Ces deux enquêtes sont inscrites dans le Programme Statistique Minimum (PSM) et la Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (SNDS) du Cameroun avec une périodicité de 5 ans pour l’EDS et 3 ans pour la MICS. La MICS produit principalement des indicateurs du plan d’action "Un Monde Digne des Enfants". Ces deux opérations ont en commun beaucoup d’indicateurs et devaient en principe être renouvelées en 2009. C’est pour cette raison que la quatrième EDS du Cameroun et la quatrième génération de MICS ont été couplées en une seule opération 10 • Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête dénommée EDS-MICS. Du fait de quelques lourdeurs administratives liées aux procédures des différents partenaires techniques et financiers, cette enquête a finalement été réalisée sur le terrain en 2011. L’EDS-MICS 2011 a été réalisée par l’Institut National de la Statistique (INS), en collaboration avec le Ministère de la Santé publique. Le programme DHS d’ICF International a fourni l’assistance technique. D’autres institutions ont également apporté leur expertise à la réalisation de cette opération, en particulier le Centre Pasteur du Cameroun (CPC) pour la réalisation des tests du VIH. Le financement de l’EDS-MICS 2011 a été assuré par l’UNFPA, l’UNICEF, la Banque Mondiale par l’intermédiaire des fonds du projet PAISS/MINSANTE et par l’USAID. En outre, le gouvernement du Cameroun a apporté sa contribution par la mise à disposition des cadres techniques, de la logistique et des financements venant des budgets du MINSANTE, du MINEPAT et de l’INS. 1.2.2 Objectifs L’EDS-MICS 2011 du Cameroun, réalisée sur un échantillon représentatif de ménages, de femmes de 15-49 ans et d’hommes de 15-59 ans, vise à atteindre un certain nombre d’objectifs dont les principaux sont : recueillir des données à l'échelle nationale permettant de calculer des taux démographiques essentiels, plus particulièrement les taux de fécondité et de mortalité infantile et infanto-juvénile ; analyser les facteurs directs et indirects qui déterminent le niveau et la tendance de la fécondité et de la mortalité des enfants ; mesurer les niveaux de connaissance et de pratique contraceptive des femmes par méthode ; recueillir des données sur la santé de la mère et de l’enfant : vaccination, prévalence et traitement de la diarrhée et d'autres maladies chez les enfants de moins de cinq ans, visites prénatales et assistance à l'accouchement ; recueillir des données sur la prévention et sur le traitement du paludisme, en particulier la possession et l’utilisation de moustiquaires, la prévention du paludisme chez les femmes enceintes, le traitement des enfants atteints de fièvre et/ou de convulsions ; recueillir des données sur les pratiques nutritionnelles des enfants, y compris l’allaitement, et prendre des mesures anthropométriques pour évaluer l’état nutritionnel des femmes et des enfants ; recueillir des données sur les handicaps ; recueillir des données sur les dépenses de santé ; recueillir des données sur la connaissance et les attitudes des femmes et des hommes au sujet des IST et du sida et sur leur comportement sexuel ; recueillir des données permettant d’estimer, à l’échelle nationale, le niveau de la mortalité adulte et de la mortalité maternelle ; recueillir des données sur la violence domestique ; effectuer des prélèvements de sang pour le dépistage du VIH auprès des femmes de 15-49 ans et des hommes de 15-59 ans ; effectuer des tests sanguins auprès des femmes et des enfants de moins de 5 ans afin d’estimer la prévalence de l’anémie ; Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête • 11 effectuer des tests sanguins auprès des enfants de moins de 5 ans afin d’estimer la prévalence du paludisme. Les informations collectées au cours de l’EDS-MICS 2011 permettent de mettre à jour des indicateurs de base sur la situation démographique et sanitaire estimés lors des précédentes EDS de 1991, 1998 et 2004 et des précédentes MICS de 2000 et 2006. Ces données vont aussi faciliter le suivi et l’évaluation des programmes de lutte contre le VIH/sida, du paludisme et ceux concernant spécifiquement la santé maternelle et infantile et le bien-être familial. Par ailleurs, les données ayant été collectées selon une méthodologie similaire à celle utilisée dans les opérations précédentes et dans de nombreux autres pays ayant participé au programme DHS, elles font partie de ce fait, d’une base de données utilisables et comparables avec les périodes antérieures et au niveau international. 1.2.3 Échantillonnage L’EDS-MICS 2011 vise la population des individus qui résident dans les ménages ordinaires de l’ensemble du pays. Un échantillon national de 15 050 ménages a été sélectionné. L’échantillon est stratifié de façon à fournir une représentation adéquate des milieux urbain et rural ainsi que des 12 domaines d’étude, correspondant aux 10 régions administratives et aux villes de Yaoundé et Douala, pour lesquels on dispose d’une estimation pour tous les indicateurs clés4. Il s’agit d’un échantillon aréolaire stratifié et tiré à deux degrés. Au premier degré, des grappes ou Zones de Dénombrement (ZD) ont été tirées sur l’ensemble du territoire national à partir de la liste des ZD établie pour le troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2005. Globalement, 580 grappes, dont 291 en milieu urbain et 289 en milieu rural, ont été sélectionnées en procédant à un tirage systématique avec probabilité proportionnelle à la taille, celle-ci correspondant au nombre de ménages de la ZD. Un dénombrement des ménages dans chacune de ces grappes a fourni une liste des ménages à partir de laquelle a été tiré au second degré un échantillon de ménages avec un tirage systématique à probabilité égale. Toutes les femmes de 15-49 ans vivant habituellement dans les ménages sélectionnés, ou présentes la nuit précédant l’enquête, étaient éligibles pour être enquêtées. De plus, dans un sous-échantillon d’un ménage sur deux (voir Figure 1), un échantillon d’environ 7 500 hommes de 15-59 ans ont également été enquêtés. Dans ce sous-échantillon, toutes les femmes et tous les hommes éligibles pour l’enquête individuelle étaient aussi éligibles pour le test du VIH. Par ailleurs, dans le sous-échantillon de ménages non sélectionnés pour l’enquête homme, on a réalisé un test d’hémoglobine pour estimer la prévalence de l’anémie auprès de toutes les femmes et de tous les enfants de 6-59 mois identifiés dans les ménages. Dans ce même sous-échantillon, toutes les femmes ainsi que tous les enfants de moins de cinq ans étaient éligibles pour être mesurés et pesés afin d’évaluer leur état nutritionnel. Enfin, dans ce sous échantillon, les enfants de 6-59 mois étaient également éligibles pour un test du paludisme. Le tableau 1.2 récapitule les résultats de la collecte. Il apparaît que sur les 580 grappes sélectionnées dans le cadre de l’EDS-MICS 2011, 578 ont pu être enquêtées, deux étant inaccessibles. Au total, 15 050 ménages ont été sélectionnés et, parmi eux, 14 354 ont été identifiés et étaient présents au moment de l’enquête. Parmi ces 14 354 ménages, 14 214 ont pu être enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 99 %. À l’intérieur des 14 214 ménages enquêtés, 15 852 femmes de 15-49 ans ont été identifiées comme étant éligibles pour l’enquête individuelle et pour 15 426 d’entre elles, l’interview a pu être menée avec succès. Le 4 Étant donné que, dans ce rapport, les villes de Yaoundé et de Douala constituent deux domaines d’études indépendants, les résultats concernant la région du Centre excluent la ville de Yaoundé et ceux de la région du Littoral excluent la ville de Douala. Par ailleurs, pour les besoins de l’analyse, le milieu urbain est décomposé en deux domaines : les deux capitales (Yaoundé et Douala) et le reste du milieu urbain, ou « autres villes ». 12 • Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête taux de réponse s’établit donc à 97 % pour les interviews auprès des femmes. L’enquête homme a été réalisée dans un ménage sur deux. Au total 7 525 hommes de 15-59 ans ont été identifiés dans les ménages de l’échantillon. Parmi ces hommes devant être interviewés individuellement, 7 191 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 96 %. Tableau 1.2 Résultats des interviews Ménages et Individuelles Effectif de ménages, nombre d'interviews et taux de réponse par milieu de résidence (non pondéré), Cameroun 2011 Résultat Milieu de résidence Total Yaoundé/ Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Interviews Ménages Ménages sélectionnés 2 554 4 572 7 126 7 924 15 050 Ménages occupés 2 448 4 355 6 803 7 551 14 354 Ménages interviewés 2 394 4 317 6 711 7 503 14 214 Taux de réponse des ménages1 97,8 99,1 98,6 99,4 99,0 Interviews des femmes de 15-49 ans Effectif de femmes éligibles 2 963 5 066 8 029 7 823 15 852 Effectif de femmes éligibles interviewées 2 811 4 961 7 772 7 654 15 426 Taux de réponse des femmes éligibles2 94,9 97,9 96,8 97,8 97,3 Interviews des hommes de 15-59 Effectif d'hommes éligibles 1 420 2 410 3 830 3 695 7 525 Effectif d'hommes éligibles interviewés 1 291 2 335 3 626 3 565 7 191 Taux de réponse des hommes éligibles2 90,9 96,9 94,7 96,5 95,6 1 Ménages enquêtés/ménages occupés 2 Enquêtés interviewés/enquêtés éligibles Que ce soit pour l’enquête ménage ou les enquêtes individuelles, les taux de réponse sont toujours plus faibles en milieu urbain et en particulier à Yaoundé et Douala qu’en milieu rural. Cependant, quel que soit le milieu de résidence, les taux de réponse des ménages, des femmes et des hommes sont nettement supérieurs à ceux utilisés dans la conception du plan de sondage, ce qui dénote la bonne qualité des opérations de collecte. 1.2.4 Questionnaires Trois questionnaires ont été utilisés au cours de l’enquête : le questionnaire ménage, le questionnaire femme et le questionnaire homme. Le contenu de ces documents est basé sur les questionnaires modèles développés par le programme DHS, auxquels ont été rajoutés d’autres modules développés par DHS et par l’UNICEF dans le cadre des MICS. Des réunions regroupant des experts représentant le Gouvernement et les partenaires techniques et financiers ont été organisées pour définir les objectifs spécifiques de l’enquête. À l’issue de ces réunions, les questionnaires de base ont été adaptés pour tenir compte des besoins des utilisateurs et refléter les problèmes pertinents qui se posent en termes de population, de santé, de planification familiale, de VIH/sida et dans d’autres domaines de santé spécifiques, comme le paludisme. La figure 1 présente les différents questionnaires et leur contenu ainsi que les populations ou sous-populations auxquelles ils s’appliquent. Le questionnaire ménage permet d’enregistrer tous les membres du ménage avec certaines de leurs caractéristiques : lien de parenté avec le chef de ménage, sexe, âge, situation de résidence, niveau d’instruction, etc. Le but premier du questionnaire ménage est de fournir les informations permettant de déterminer les populations de référence pour le calcul des taux démographiques (mortalité, natalité, fécondité), et d’identifier les femmes et les hommes éligibles pour être interviewés individuellement. Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête • 13 Figure 1.1 Organisation de l'EDS-MICS 2011 Le questionnaire ménage contient également des informations relatives aux conditions de vie du ménage et à la mortalité générale. En outre différents modules ont été rajoutés dans la moitié des ménages (voir Figure 1). Il s’agit de : Protection contre les moustiques ; Handicaps ; Travail des enfants ; Dépenses de santé. ENQUÊTE MÉNAGE 100% des ménages 1- Caractéristiques des membres du ménage 2- Mortalité 3- Caractéristiques du logement 50% des ménages 50% des ménages 4- Protection contre moustiques 8- Handicap 5- Travail des enfants 9- Dépenses de santé 6&7- Poids et taille: femmes et enfants 10- Test VIH: femmes et hommes Test anémie: femmes et enfants Test paludisme enfants ENQUÊTE FEMME 100% des ménages 1- Caractéristiques 2- Reproduction 3- Contraception 4- Grossesse et soins postnatals 4+- Fistule 5- Santé des enfants - Nutrition 6- Mariage et activité sexuelle 7- Préférences 8- Caractéristiques du conjoint et travail 9- Mortalité maternelle ENQUÊTE FEMME ENQUÊTE FEMME 50% des ménages 50% des ménages 10- Développement et éveil de l’enfant 12- Sida et autres IST 11- Relations dans le ménage 13- Autres problèmes de santé 14- Participation au développement ENQUÊTE HOMME 1- Caractéristiques 2- Fécondité 3- Contraception 4- Mariage et activité sexuelle 5- Préférences 6- Emploi 7- Sida et autres IST 8- Autres problèmes de santé 9- Relations dans le ménage 14 • Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête Enfin le questionnaire ménage a également été utilisé pour enregistrer les résultats des mesures anthropométriques (poids et taille), des tests d’hémoglobine (pour l’anémie) et de paludisme, et des prélèvements sanguins effectués pour le test du VIH. Le questionnaire individuel femme est utilisé pour enregistrer les informations concernant les femmes éligibles, c’est-à-dire les femmes de 15-49 ans. Il comprend les sections suivantes : Caractéristiques sociodémographiques de l’enquêtée ; Reproduction (historique des naissances et mortalité des enfants) ; Contraception (Connaissance et utilisation des méthodes contraceptives) ; Grossesse et soins postnatals ; Vaccination, santé et nutrition des enfants ; Fistule obstétricale ; Mariage et activité sexuelle ; Préférences en matière de fécondité ; Caractéristiques du conjoint et activité économique de la femme ; Mortalité maternelle. En outre, les modules suivants ont été rajoutés dans la moitié des ménages (Figure 1) : Développement et éveil de l’enfant ; Relations dans le ménage ; VIH/sida et autres infections sexuellement transmissibles (connaissances et attitudes) ; Autres problèmes de santé ; Participation au développement. Le questionnaire individuel homme est complètement indépendant du questionnaire individuel femme, mais la plupart des questions posées aux hommes de 15-59 ans sont identiques à celles posées aux femmes de 15-49 ans. Le questionnaire comprend les sections suivantes : Caractéristiques sociodémographiques de l’enquêté ; Reproduction ; Contraception ; Mariage et activité sexuelle ; Préférences en matière de fécondité ; Emploi et rôle des sexes ; Relations dans le ménage ; VIH/sida et autres infections sexuellement transmissibles (connaissances et attitudes) ; Autres problèmes de santé. 1.2.5 Tests d’hémoglobine, du paludisme et du VIH Dans un ménage sur deux, les femmes de 15-49 ans et les hommes de 15-59 ans étaient éligibles pour le test du VIH. Dans l’autre moitié des ménages, les femmes et les enfants de 6-59 mois étaient éligibles pour le test d’hémoglobine. En outre, dans ce même sous-échantillon, les enfants de 6-59 mois étaient éligibles pour le test du paludisme. Les protocoles pour les tests d’hémoglobine, du VIH et du paludisme ont été approuvés par le Comité National d’Éthique du Cameroun et par le Comité d’Éthique (Institutional Review Board) d’ICF International. Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête • 15 Test d’hémoglobine Le test d’hémoglobine est la principale méthode pour diagnostiquer l’anémie ; ce test est effectué en utilisant le système HemoCue. Après obtention du consentement éclairé, l’enquêteur piquait le bout du doigt avec une lancette rétractable, stérile et non réutilisable. Une goutte de sang était récupérée dans une micro cuvette et ensuite introduite dans le photomètre HemoCue qui indiquait le niveau d’hémoglobine. Ce résultat, enregistré dans le questionnaire ménage, était communiqué à la personne testée, ou au parent/adulte responsable de l’enfant, en lui expliquant la signification du résultat. Si la personne présentait une anémie sévère (un niveau d’hémoglobine <7 g/dl), l’enquêteur lui fournissait une fiche de référence pour rechercher des soins auprès d’un service de santé. Test du paludisme Le paludisme, est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagée par la piqûre d’un moustique femelle du genre Anophèle. Les prélèvements de sang ont été effectués auprès de tous les enfants de 6-59 mois des ménages sélectionnés, pour lesquels les parents ou adultes responsables avaient donné leur consentement éclairé. Le test de paludisme consistait en un test de diagnostic rapide (TDR), plus précisément le SD Bioline Malaria Antigen Pf/Pan. Après obtention du consentement éclairé, l’enquêteur collectait une goutte de sang (généralement de la même piqûre faite pour le test d’hémoglobine) sur la bandelette du TDR. Le résultat du test était disponible au bout de 15 minutes et était communiqué immédiatement aux parents ou personnes responsables de l’enfant après avoir été enregistré dans le questionnaire ménage. Un traitement (Combinaison Thérapeutique d'Artémisinine, ou CTA, à base d’Artésunate et d’Amodiaquine) était alors offert aux parents des enfants positifs au TDR. Test du VIH Le test du VIH a été effectué dans le sous-échantillon de ménages sélectionnés pour l’enquête homme. Les prélèvements de sang ont été réalisés auprès de tous les hommes et de toutes les femmes éligibles de ces ménages qui acceptaient volontairement de se soumettre au test. Le protocole pour dépister le VIH est basé sur le protocole anonyme-lié développé par le programme DHS. Selon ce protocole, aucun nom ou autre caractéristique individuelle ou géographique permettant d’identifier un individu ne peut être lié à l’échantillon de sang. Étant donné que les tests du VIH sont strictement anonymes, il n’est pas possible d’informer les enquêtés des résultats de leur test. Par contre, au moment de la collecte, on a remis aux personnes éligibles, qu’elles aient accepté ou non d’être testées pour le VIH, une carte de conseils/dépistage pour obtenir, si elles le souhaitaient, des conseils et un test gratuit auprès des établissements de santé offrant ces services. Après obtention du consentement éclairé, l’enquêteur prélevait des gouttes de sang capillaire sur un papier filtre. Une étiquette contenant un code à barres était alors collée sur le papier filtre. On a ensuite collé une deuxième étiquette avec le même code à barres sur le questionnaire ménage, sur la ligne correspondant à la personne éligible. Les gouttes de sang sur papier filtre étaient séchées pendant 24 heures dans une boîte de séchage contenant des dessicatifs pour absorber l’humidité. Le lendemain, chaque échantillon séché était placé dans un petit sac en plastique imperméable et à fermeture hermétique. Les sacs en plastique individuels ont été ainsi conservés jusqu’à leur acheminement à la coordination de l’enquête à l’INS à Yaoundé pour enregistrement, vérification et transfert au Centre Pasteur du Cameroun (CPC). Le CPC enregistrait à son tour les prélèvements avant de les stocker à basse température. Lorsque la saisie des questionnaires a été terminée à l’INS, le fichier de données de l’enquête a été vérifié, apuré, et les coefficients de pondération ont été appliqués. Après avoir vérifié que le fichier de données 16 • Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête était dans son format final, les résultats présentés ici ont été générés et tous les identifiants permettant de retrouver un individu (plus précisément les numéros de ménage et de grappe) ont été brouillés et remplacés par des numéros générés aléatoirement. Tous les identifiants originaux ont été détruits du fichier de données. Par ailleurs, les couvertures des questionnaires contenant ces identifiants ont également été détruites. Ce n’est qu’à ce stade que le CPC a été autorisé à commencer l’analyse des prélèvements de sang. Lorsqu’on a disposé du fichier du CPC contenant le résultat de chaque test, ces résultats ont été « liés » aux données des interviews en utilisant les codes à barres pour permettre l’analyse détaillée de la prévalence du VIH selon les caractéristiques des individus. Cependant, s’il est possible de retrouver les caractéristiques de chaque individu, les informations d’identification ayant été brouillées dans le fichier de données, il n’est plus possible d’identifier et de localiser ces individus. Les données restent donc anonymes. 1.2.6 Formation et collecte des données Toutes les procédures de collecte de données ont été pré-testées. Une quarantaine d’agents ont été recrutés et formés pendant trois semaines (du 5 au 28 octobre 2009) sur le remplissage des questionnaires et les procédures de tests. La formation a comporté une phase théorique et une phase pratique en salle. Les activités de terrain du pré-test se sont déroulées dans deux zones de Yaoundé et deux zones rurales en dehors de l’échantillon. Le taux élevé d’acceptation des prélèvements sanguins au cours du pré-test a montré que la réalisation des tests pendant l’enquête proprement dite était possible. Les leçons tirées de ce pré-test ont été valorisées dans la finalisation des instruments et de la logistique de l’enquête. Pour l’enquête principale, l’INS a recruté 163 candidats, ayant au moins le baccalauréat ou le niveau d’infirmier diplômé d’état, qui ont tous reçu une formation complète sur tous les volets de l’enquête du 15 décembre 2010 au 20 janvier 2011. Tous les agents ont bénéficié de la formation sur le remplissage des questionnaires et les prélèvements sanguins. La formation des enquêteurs a duré six semaines et a comporté également une phase pratique dans des établissements sanitaires et dans des quartiers de Yaoundé hors échantillon. À l’issue d’un test pratique, les meilleurs agents ont été retenus pour constituer 20 équipes de six personnes. Chaque équipe était composée d’un chef d’équipe, d’une contrôleuse, de trois enquêtrices et d’un enquêteur. Chacune des 20 équipes a été placée sous la responsabilité d’un superviseur ayant une expérience en matière de collecte de données. Les contrôleuses et les chefs d’équipes ont reçu une formation complémentaire axée sur le contrôle technique, l’organisation et la logistique, le contact avec les autorités et les populations. La collecte de données a démarré le 24 janvier 2011 à Yaoundé. Ce domaine d’enquête a été totalement couvert avant le déploiement des équipes dans les autres régions. Cette approche a permis d’assurer un suivi rapproché des équipes, qui ont été déployées dans leurs zones respectives de travail, en fonction de leurs connaissances linguistiques. La collecte s’est achevée au mois d’août 2011. 1.2.7 Traitement des données Les données de l’enquête ont été saisies au fur et à mesure de la collecte au moyen du logiciel CSPro. Un programme de contrôle de qualité a permis de détecter pour chaque équipe et même, le cas échéant, pour chaque agent enquêteur/enquêtrice, les principales erreurs de collecte. Ces informations étaient communiquées aux équipes de terrain lors des missions de supervision afin d'améliorer la qualité des données. La saisie des données a commencé dès février 2012 ; la vérification de la cohérence interne des données saisies a été réalisée en août et septembre 2011. Caractéristiques des logements et de la population des ménages • 17 CARACTÉRISTIQUES DES LOGEMENTS ET DE LA POPULATION DES MÉNAGES 2 Guy NDEFFO, Anaclet Désiré DZOSSA et Azer NANTCHOUANG e chapitre porte sur l’analyse des résultats concernant certaines caractéristiques des logements ainsi que les biens durables possédés par les ménages. Y sont également présentées les caractéristiques sociodémographiques de la population des ménages telles que la structure par âge et sexe, le taux de fréquentation scolaire et le niveau d’instruction. La connaissance de ces caractéristiques socio-économiques et environnementales est importante parce qu’elles constituent les déterminants de l’état de santé de la population et de ses conditions de vie. 2.1 CONDITIONS DE VIE Au cours de l’enquête ménage, on s’est intéressé à certaines caractéristiques de l’habitat à savoir la source d'approvisionnement en eau de boisson, le type de toilettes utilisées par le ménage, l’accès à l’électricité, le matériau de revêtement du sol, le nombre de pièces du logement et le type de combustible utilisé pour la cuisine. On a également recueilli des informations sur la possession d’un certain nombre d’équipements modernes (radio, télévision, téléphone, réfrigérateur, cuisinière, etc.) et de moyens de transport (bicyclette, motocyclette, véhicule), sur la sécurité du logement et la précarité de l’habitat. Ces informations permettent d’évaluer les conditions de vie de la population des ménages ainsi que le niveau de bien-être socio- économique des ménages. C Principaux résultats La proportion des ménages utilisant de l’eau de boisson salubre (provenant d’une source améliorée) est passée de 53 % en 2004 à 71 % en 2011. Cette proportion est plus élevée en milieu urbain (91 %) qu’en milieu rural (50 %). L’accès à des installations sanitaires améliorées, qui est un Objectif du Millénaire pour le Développement, reste limité au Cameroun : globalement, 41 % de ménages (67 % en milieu rural et 15 % en milieu urbain) ne disposent pas de toilettes améliorées. En dépit des progrès accomplis au fil des années, 46 % des ménages (81 % en milieu rural et 12 % en milieu urbain) ne disposent toujours pas d’électricité. Dans l’ensemble, 85 % des ménages (97 % en milieu rural et 72 % en urbain) vivent dans un logement précaire. Un chef de ménage sur quatre (26 %) est de sexe féminin, et un ménage compte en moyenne 5,0 personnes. Parmi les personnes de 6 ans ou plus, 26 % de femmes et 15 % d’hommes n’ont aucun niveau d’instruction. Le taux net de fréquentation scolaire pour le primaire chez les 6-11 ans est de 79 % : il est plus élevé chez les garçons (81 %) que chez les filles (76 %) et en milieu urbain (87 %) qu’en milieu rural (72 %). 18 • Caractéristiques des logements et de la population des ménages 2.1.1 Caractéristiques de l’habitat Eau de boisson La connaissance de la source d’approvisionnement en eau de boisson donne une indication sur la salubrité de l’eau consommée par le ménage. Les sources d’approvisionnement en eau considérées comme adéquates sont listées au tableau 2.1 sous la catégorie « source améliorée », et les sources qui peuvent ne pas être de qualité adéquate figurent sous la catégorie « source non améliorée ». La classification des sources d’approvisionnement en source « améliorée » et « non améliorée » est celle proposée par le Programme commun OMS/UNICEF de surveillance de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement (www.wssinfo.org/definitions-methods/watsan-categories/). Les résultats du tableau 2.1 montrent qu’au niveau national, 71 % de ménages consomment de l’eau provenant d’une source améliorée : 27 % utilisent de l’eau provenant d’une borne fontaine, 15 % ont un robinet à domicile, 16 % s’approvisionnent à des puits à pompe/forage et 7 % à des puits protégés et 5 % à une source d’eau protégée. En 1991, selon l’EDSC-I, seulement 42 % des ménages avaient accès à de l’eau provenant d’une source améliorée. Cette proportion est passée à 45 % en 1998 (EDSC-II), à 53 % en 2004 (EDSC-III) pour atteindre 71 % en 2011. Dans 19 % des cas, l’eau consommée par les ménages provient de puits non protégés ou d’une source non protégée ; en outre, bien que l’eau de surface (fleuve, rivière, marigot, ruisseau, lac, étang, etc.) soit impropre à la consommation, on note qu’environ un ménage sur dix (9 %) l’utilise comme eau de boisson. La principale source d’approvisionnement en eau de boisson varie fortement selon le milieu de résidence. En milieu urbain, neuf ménages sur dix (91 %) utilisent une source d’eau améliorée (27 % de robinet à domicile, 40 % de borne fontaine et 13 % de puits à pompe). Par contre, en milieu rural, la moitié des ménages utilisent pour boire de l’eau provenant d’un puits non protégé (16 %), d’une source non protégée (17 %), ou de l’eau de surface (17 %). Ces résultats montrent que 9 % des ménages urbains et 50 % des ménages ruraux s’approvisionnent en eau de boisson auprès de sources non améliorées et sont donc exposés à toutes les maladies liées à l'eau de mauvaise qualité. On note également au tableau 2.1 que seulement 19 % des ménages disposent d’eau sur place. La proportion de ménages s’approvisionnant en eau de boisson sur place est beaucoup plus élevée en milieu urbain (31 %) qu’en milieu rural (7 %). Dans un peu plus d’un ménage sur deux (54 %), la personne en charge d’approvisionner le ménage en eau de boisson consacre moins de 30 minutes à cette tâche et pour plus d’un quart des ménages, il faut 30 minutes ou plus pour aller chercher de l’eau, la collecter et la ramener : cette proportion est nettement plus élevée en milieu rural (35 %) qu’en milieu urbain (18 %). Les résultats sur le traitement de l’eau montrent que dans près de neuf ménages sur dix (87 %), l’eau de boisson n’est pas traitée. En milieu rural, 91 % des ménages ne traitent pas l’eau de boisson contre 83 % en milieu urbain. C’est à Yaoundé/Douala que ce pourcentage est le plus faible (76 %). Un peu plus d’un ménage sur dix (12 %) utilise une méthode de traitement approprié de l’eau de boisson, à savoir essentiellement l’ébullition, le filtrage à l’aide d’un linge ou d’un filtre et surtout l’ajout de chlore, utilisé par 6 % des ménages. Les ménages de Yaoundé/Douala (22 %) sont ceux qui utilisent le plus fréquemment une méthode appropriée de traitement de l’eau de boisson. Caractéristiques des logements et de la population des ménages • 19 Tableau 2.1 Eau de boisson utilisée par les ménages Répartition (en %) des ménages et de la population de droit par la source d’approvisionnement en eau de boisson, temps pour s'approvisionner en eau et par le moyen utilisé pour traiter l'eau, selon le milieu de résidence, Cameroun 2011 Caractéristique Ménages Population Yaoundé/ Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Ensemble Yaoundé/ Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Ensemble Source d'approvisionnement en eau de boisson Source améliorée 98,6 85,9 91,1 49,6 70,8 98,5 84,3 89,7 49,6 68,6 Robinet dans logement/concession 32,0 22,7 26,5 2,4 14,7 32,5 21,4 25,6 2,3 13,3 Robinet public/fontaine 41,0 39,9 40,3 12,4 26,6 41,0 38,7 39,5 11,9 25,0 Puits à pompe/forage 16,9 10,7 13,2 18,9 16,0 17,1 11,3 13,5 19,6 16,7 Puits protégé 1,5 5,2 3,7 10,3 6,9 1,7 6,0 4,4 10,3 7,5 Source d'eau protégée 3,8 6,8 5,5 5,3 5,4 4,5 6,6 5,8 5,3 5,5 Eau de pluie 0,0 0,1 0,0 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 Eau en bouteille 3,5 0,5 1,7 0,1 0,9 1,7 0,3 0,8 0,0 0,4 Source non améliorée 0,9 11,9 7,4 50,1 28,4 1,1 13,2 8,6 50,1 30,5 Puits non protégée 0,1 4,0 2,4 16,3 9,2 0,1 4,8 3,0 18,0 10,9 Source d'eau non protégée 0,8 5,1 3,3 16,7 9,9 1,0 5,1 3,5 15,0 9,6 Camion-citerne/charrette avec petite citerne 0,0 0,9 0,6 0,2 0,4 0,0 1,1 0,7 0,2 0,4 Eau de surface 0,0 2,0 1,2 16,9 8,9 0,0 2,2 1,4 17,0 9,6 Autre 0,5 2,2 1,5 0,2 0,9 0,5 2,5 1,7 0,3 0,9 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Pourcentage utilisant l'eau de boisson provenant d'une source améliorée 98,6 85,9 91,1 49,6 70,8 98,5 84,3 89,7 49,6 68,6 Temps de trajet pour s'approvisionner en eau de boisson Eau sur place 36,5 26,5 30,6 6,6 18,8 35,9 25,3 29,3 6,6 17,4 Moins de 30 minutes 50,2 49,5 49,8 57,6 53,6 50,5 49,2 49,7 57,4 53,7 30 minutes ou plus 12,4 22,2 18,2 35,1 26,5 12,8 23,5 19,5 35,3 27,8 NSP/manquant 0,9 1,8 1,4 0,7 1,1 0,8 2,0 1,6 0,7 1,1 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Moyen de traitement de l'eau1 Ébullition 1,3 1,9 1,7 1,8 1,7 1,2 1,5 1,4 1,6 1,5 Ajout d'eau de Javel/chlore 5,0 7,0 6,2 5,9 6,1 4,5 7,4 6,3 6,6 6,5 Passée à travers un linge 6,8 1,4 3,6 1,0 2,3 6,9 1,1 3,3 1,0 2,1 Céramique, sable ou autre filtre 9,2 2,0 4,9 0,4 2,7 9,8 1,7 4,8 0,4 2,5 Désinfection solaire 0,4 0,1 0,2 0,1 0,1 0,4 0,0 0,2 0,1 0,1 Autre 3,2 0,8 1,8 0,9 1,4 3,1 0,7 1,6 0,8 1,2 Aucun traitement 75,7 87,8 82,9 90,5 86,6 75,8 88,4 83,7 90,0 87,0 Pourcentage utilisant une méthode de traitement appropriée2 21,7 11,6 15,7 8,7 12,3 21,8 11,1 15,1 9,4 12,1 Effectif 2 953 4 291 7 244 6 970 14 214 12 659 20 904 33 563 37 319 70 882 1 Les enquêtés pouvant déclarer plusieurs types de traitement, la somme des pourcentages peut excéder 100 %. 2 Les méthodes appropriées pour le traitement de l'eau comprennent l'ébullition, l'ajout de chlore, l'utilisation d'un linge pour passer l'eau, le filtrage et la désinfection solaire. Lieux d’aisances/toilettes Le tableau 2.2 présente la proportion de ménages et de la population des ménages ayant accès à des installations d’assainissement améliorées. Comme pour l’eau de boisson, les types de lieux d’aisances utilisés sont classés en « améliorés » ou non, selon la classification du Programme commun OMS/UNICEF de surveillance de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement. 20 • Caractéristiques des logements et de la population des ménages Environ un ménage sur trois (36 %) utilise des toilettes améliorées non partagées, essentiellement des fosses d’aisances avec dalle (25 %) et des toilettes avec chasse d’eau (10 %). Par ailleurs, 23 % des ménages utilisent des toilettes qui pourraient être considérées comme améliorées si elles n’étaient pas partagées avec d’autres ménages. Enfin, 33 % utilisent des fosses d’aisances sans dalle ou des trous ouverts et 7 % ne disposent d’aucun type de toilettes. Globalement, 41 % des ménages ne disposent pas de toilettes améliorées : cette proportion était de 70 % en 1998 (EDSC-II) et 64 % en 2000 (EDSC-III). Les différences entre les milieux de résidence sont très marquées : 54 % des ménages ruraux ne disposent que de fosses d’aisances sans dalle ou de trous ouverts et 13 % ne disposent pas de toilettes, alors que 47 % des ménages urbains ont des toilettes améliorées non partagées (18 % avec chasse d’eau). Tableau 2.2 Type de toilettes utilisées par les ménages Répartition (en %) des ménages et de la population de droit par type de toilettes, selon le milieu de résidence, Cameroun 2011 Type de toilettes Ménages Population Yaoundé/ Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Ensemble Yaoundé/ Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Ensemble Toilettes améliorées, non partagées 47,7 47,0 47,3 24,0 35,9 56,2 549 55,4 26,1 39,9 Chasse d'eau/chasse manuelle connectée à un système d'égout 1,7 1,2 1,4 0,1 0,8 1,7 1,3 1,4 0,1 0,7 Chasse d'eau/chasse manuelle reliée à une fosse septique 23,7 10,8 16,0 0,6 8,5 25,8 10,3 16,1 0,6 8,0 Chasse d'eau/chasse manuelle reliée à une fosse d'aisances 1,6 0,5 1,0 0,1 0,6 2,1 0,6 1,2 0,1 0,6 Fosse d'aisances améliorées auto- aérées 0,6 1,8 1,3 0,2 0,7 0,7 1,4 1,2 0,2 0,6 Fosses d'aisances avec dalle 20,1 32,7 27,6 23,0 25,3 25,9 41,3 35,5 25,1 30,0 Toilettes partagées1 45,9 30,8 37,1 8,9 23,3 37,1 22,1 27,8 7,3 17,0 Chasse d'eau/chasse manuelle connectée à un système d'égout 0,2 0,0 0,1 0,0 0,1 0,1 0,0 0,1 0,0 0,0 Chasse d'eau/chasse manuelle reliée à une fosse septique 2,8 1,2 1,9 0,1 1,0 2,2 0,5 1,1 0,1 0,6 Chasse d'eau/chasse manuelle relié à une fosse d'aisances 1,2 0,2 0,6 0,1 0,3 0,9 0,1 0,4 0,0 0,2 Fosse d'aisances améliorées auto- aérées 0,9 1,3 1,2 0,2 0,7 0,8 0,9 0,9 0,1 0,5 Fosse d'aisances avec dalle 40,8 28,1 33,3 8,5 21,2 33,1 20,6 25,3 7,1 15,7 Toilettes non améliorées 6,0 21,9 15,4 66,9 40,6 6,4 22,8 16,6 66,3 42,7 Fosse d'aisances sans dalle/trou ouvert 5,4 19,1 13,5 53,6 33,2 5,6 20,1 14,6 53,5 35,1 Seau 0,1 0,0 0,1 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 Toilettes/latrines suspendues 0,3 0,1 0,1 0,5 0,3 0,4 0,1 0,2 0,4 0,3 Pas de toilettes/nature 0,2 2,5 1,6 12,7 7,0 0,2 2,3 1,5 12,3 7,2 Autre 0,0 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1 0,3 0,3 0,1 0,1 Manquant 0,3 0,2 0,3 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Effectif 2 953 4 291 7 244 6 970 14 214 12 659 20 904 33 563 37 319 70 882 1 Toilettes partagées qui seraient considérées comme "améliorées" si elles n'étaient pas partagées. Électricité On constate, au niveau global, qu’un peu plus de la moitié des ménages dispose de l’électricité (54 %). Par rapport aux précédentes enquêtes, on note une nette progression dans l’accès des ménages à l’électricité, puisque cette proportion est passée de 29 % en 1991 à 41 % en 1998, 47 % en 2004 et 54 % en 2011. Malgré cette amélioration, les disparités entre milieux de résidence persistent. En effet, en milieu rural, seulement 19 % des ménages disposent de l’électricité contre 88 % en milieu urbain (cette proportion atteint un maximum de 98 % à Yaoundé/Douala). Caractéristiques des logements et de la population des ménages • 21 Tableau 2.3 Caractéristiques du logement Répartition (en %) des ménages en fonction de certaines caractéristiques du logement, et pourcentage utilisant du combustible solide pour cuisiner, selon le milieu de résidence, Cameroun 2011 Caractéristique du logement Milieu de résidence Ensemble Yaoundé/ Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Électricité Oui 98,4 80,0 87,5 18,5 53,7 Non 1,6 19,9 12,4 81,5 46,3 Total1 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Matériau de revêtement du sol Terre, sable 5,4 21,2 14,7 72,7 43,2 Bandes de vinyle ou asphalte 3,8 4,9 4,4 2,7 3,6 Carreau 16,2 6,0 10,2 0,7 5,5 Ciment 67,5 59,8 62,9 21,2 42,5 Moquette 6,0 6,7 6,4 1,1 3,8 Autre 1,0 1,4 1,3 1,4 1,4 Total1 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Pièces utilisées pour dormir Une 39,9 33,1 35,9 26,2 31,1 Deux 26,7 25,2 25,9 28,8 27,3 Trois ou plus 33,0 40,9 37,7 44,4 41,0 Manquant 0,3 0,8 0,6 0,6 0,6 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Endroit pour cuisiner Dans la maison 60,7 26,7 40,6 18,9 29,9 Dans un bâtiment séparé 14,1 43,5 31,5 56,3 43,7 A l'extérieur 20,8 26,0 23,9 22,7 23,3 Autre 0,0 0,2 0,2 0,1 0,1 Manquant 4,3 3,5 3,9 2,0 3,0 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Combustible utilisé pour la cuisine Électricité 0,3 0,1 0,2 0,0 0,1 GPL/gaz naturel/biogaz 54,4 20,5 34,3 1,6 18,3 Kérosène/Pétrole 9,4 4,7 6,6 0,9 3,8 Charbon/lignite 0,8 0,4 0,6 0,0 0,3 Charbon de bois 5,0 2,3 3,4 1,3 2,4 Bois 22,5 67,8 49,3 92,5 70,5 Paille/branchage/herbe 2,2 0,3 1,1 0,4 0,7 Résidus agricoles/Bouse 0,0 0,0 0,0 1,3 0,6 Autre 1,0 0,5 0,7 0,1 0,4 Pas de repas préparé dans le ménage 4,2 3,5 3,8 1,9 2,9 Total1 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Pourcentage utilisant un combustible solide pour la cuisine2 30,6 70,7 54,4 95,4 74,5 Effectif 2 953 4 291 7 244 6 970 14 214 GPL = Gaz de pétrole liquéfié 1 Y compris les non déterminés. 2 Inclut Charbon/lignite, Charbon de bois, Bois, Paille/branchages/herbe, Résidus agricoles et Bouse. Matériau de revêtement du sol Environ quatre ménages sur dix (43 %) vivent dans des logements dont le sol est nu, c’est-à-dire seulement recouvert de terre ou de sable. Cette proportion est de 73 % en milieu rural et de 15 % en milieu urbain. Plus d’un ménage sur quatre (43 %) vit dans un logement dont le sol est recouvert de ciment. Cette proportion varie d’un minimum de 21 % en milieu rural à un maximum de 68 % à Yaoundé/Douala. Seulement 1 % des ménages ruraux ont un sol recouvert de moquette contre 6 % en milieu urbain. Les sols recouverts de carreaux sont quasiment inexistants en milieu rural alors qu’en milieu urbain, 10 % des ménages vivent dans un logement dont le sol est recouvert de ce type de matériau. 22 • Caractéristiques des logements et de la population des ménages Nombre de pièces utilisées pour dormir Dans 41 % des ménages, trois pièces ou plus sont utilisées pour dormir (44 % en milieu rural et 38 % en milieu urbain). Les ménages qui utilisent deux pièces pour dormir représentent 27 %. Près d’un tiers des ménages (31 %) ne disposent que d’une pièce pour dormir dans un contexte où la taille moyenne des ménages est de 5 personnes. Cette proportion atteint 40 % à Yaoundé/Douala. Emplacement de la cuisine et type de combustible utilisé Le tableau 2.3 fournit également des informations sur l’endroit utilisé pour cuisiner dans le ménage. Dans l’ensemble, 44 % des ménages ont une cuisine se trouvant dans un bâtiment séparé du logement principal. La séparation de la cuisine du logement principal est observée plus fréquemment dans les ménages du milieu rural (56 %) qu’en milieu urbain (32 %). À l’opposé, à Yaoundé/Douala, dans 61 % des ménages, la cuisine se trouve à l’intérieur du logement principal. Le tableau 2.3 présente aussi les résultats concernant le type de combustible utilisé pour la cuisine. Dans l’ensemble du pays, trois ménages sur quatre (75 %) utilisent un combustible solide pour la cuisine, principalement le bois (71 %). En milieu rural, 93 % des ménages utilisent le bois, alors que plus d’un tiers des ménages du milieu urbain utilisent le GPL/gaz naturel/biogaz (34 %), même si le bois reste encore, en ville, le combustible le plus utilisé (49 %). 2.1.2 Biens durables possédés par les ménages Le niveau de vie des ménages peut être évalué, entre autres, par la possession de certains biens durables, de moyens de transport, et la possession de terres ou d’animaux de ferme (Tableau 2.4). Dans l’ensemble, le bien le plus fréquemment possédé par les ménages est le téléphone portable (67 %) ; la proportion de ménages possédant un téléphone portable est plus élevée en milieu urbain (88 %) qu’en milieu rural (46 %). En 2004, c’était la radio qui était le bien le plus fréquemment possédé par les ménages, avec un taux de possession de 63 %, loin devant le téléphone portable (24 %). Toutefois en 2011, 56 % des ménages possèdent une radio et cette proportion varie de 64 % en milieu urbain à 48 % en milieu rural. Près d’un ménage sur deux possède une télévision (46 %) et comme pour la radio, ce sont les ménages vivant en milieu urbain (73 % contre 17 % en rural), en particulier à Yaoundé/Douala (88 %), Tableau 2.4 Biens possédés par les ménages Pourcentage de ménages possédant certains équipements, des moyens de transport de la terre agricole et du bétail/animaux de ferme selon le milieu de résidence, Cameroun 2011 Possession Milieu de résidence Ensemble Yaoundé/ Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Biens possédés par le ménage Radio 67,4 62,4 64,4 47,5 56,1 Télévision 87,8 62,5 72,8 17,3 45,6 Téléphone portable 95,3 82,6 87,8 45,7 67,2 Téléphone fixe 7,6 2,9 4,8 0,6 2,7 Réfrigérateur 42,4 17,3 27,5 2,2 15,1 Cuisinière 27,4 12,9 18,8 1,6 10,4 Réchaud à gaz 50,3 26,7 36,3 3,7 20,3 Climatiseur 3,9 1,4 2,4 0,0 1,2 Ventilateur 59,7 24,0 38,6 3,0 21,1 Lecteur CD/DVD 66,0 48,9 55,8 10,9 33,8 Ordinateur 20,9 9,2 14,0 0,6 7,4 Moulin à grains 9,2 11,1 10,3 13,1 11,7 Mixeur 21,4 8,5 13,7 0,9 7,4 Internet 7,0 2,9 4,5 0,1 2,4 Câblé au réseau 58,2 24,6 38,3 2,8 20,9 Groupe électrogène 0,8 2,4 1,7 6,1 3,8 Pompe à eau 1,4 1,2 1,3 0,6 0,9 Montre ou horloge 66,7 63,8 65,0 48,0 56,7 Moyens de transport Bicyclette 5,4 12,0 9,3 20,3 14,7 Charette tirée par un animal 0,1 0,6 0,4 2,0 1,2 Motocyclette/scooter 11,9 19,6 16,4 16,7 16,6 Voiture/camion 12,9 7,1 9,5 1,7 5,7 Bateau à moteur 0,0 0,1 0,0 0,2 0,1 Pourcentage possédant de la terre agricole 28,5 50,1 41,3 89,6 65,0 Pourcentage possédant du bétail/animaux de ferme1 8,9 28,6 20,6 63,7 41,7 Effectif 2 953 4 291 7 244 6 970 14 214 1 Vaches, taureaux, chevaux, ânes, chèvres, moutons, porcs ou volaille. Caractéristiques des logements et de la population des ménages • 23 qui en sont le plus fréquemment équipés. De plus, 21 % des ménages sont câblés au réseau (58 % à Yaoundé/Douala). Un peu plus de la moitié des ménages possèdent une montre ou horloge (57 %), un tiers possèdent un lecteur de CD/DVD (34 %), 21 % un ventilateur, 20 % un réchaud à gaz, 15 % un réfrigérateur, 10 % une cuisinière et 7 % un ordinateur. De façon générale, les ménages du milieu urbain sont mieux équipés (surtout ceux de Yaoundé/Douala) que ceux du milieu rural. En ce qui concerne les moyens de transport, on note que 17 % des ménages possèdent une motocyclette ou un scooter, 15 % une bicyclette et seulement 6 % des ménages ont une voiture ou un camion. La motocyclette ou scooter est le moyen de locomotion le plus fréquent dans les ménages du milieu urbain (16 %). À l’opposé, en milieu rural, c’est la bicyclette qui est le plus fréquemment utilisé pour se déplacer (20 %). Enfin à Yaoundé/Douala 13 % des ménages possèdent une voiture ou un camion. On constate enfin que 65 % des ménages possèdent des terres pour l’agriculture et 42 % du bétail ou des animaux de ferme. Ces proportions sont évidemment bien plus élevées en milieu rural qu’en milieu urbain, mais restent néanmoins élevées en milieu urbain. Ainsi, 90 % des ménages ruraux contre 41 % des ménages urbains possèdent des terres agricoles et 64 % des ménages ruraux possèdent du bétail ou des animaux de ferme contre 21 % des ménages urbains. 2.1.3 Indice de bien-être de la population En plus des caractéristiques sociodémographiques de base, la plupart des résultats de ce rapport sont présentés par quintile de bien-être économique, un indicateur de la situation économique des ménages. Bien que l’EDS-MICS 2011 n’ait pas collecté de données sur les revenus et la consommation des ménages, des informations détaillées ont été collectées sur le logement et ses caractéristiques et sur l’accès des ménages à une variété de biens de consommation et services qui sont utilisés comme une mesure de la situation économique. L'indice de bien-être économique est construit en utilisant les données sur les caractéristiques des logements et les possessions des ménages, grâce à une analyse en composantes principales. L’indice est construit en trois étapes : Dans la première étape, un sous-ensemble de biens ou de caractéristiques communs aux deux milieux urbain et rural est utilisé pour créer des partitions de richesse pour les ménages de ces deux domaines. Toute modalité d’une variable qualitative de ce sous-ensemble est transformée en variable dichotomique (0 ou 1). Une analyse en composante principale est réalisée avec l’ensemble des variables (dichotomiques ou non) du sous-ensemble pour générer un poids (score ou coefficient) commun pour chaque ménage. Dans une deuxième étape, des poids (score ou coefficient) distincts sont produits pour les ménages du milieu urbain et ceux du milieu rural en utilisant des indicateurs spécifiques à chaque milieu. La troisième étape combine les scores communs et scores spécifiques à chaque milieu afin de produire un indice de bien-être à l'échelle nationale en utilisant une régression sur les scores factoriels communs. Les scores qui en résultent sont standardisés selon une distribution normale standard de moyenne 0 et d'écart type 1 (Gwatkin et al. 2000). On attribue à chaque ménage un score pour chaque bien et on fait la somme de tous les scores par ménage. Les ménages sont alors classés par ordre croissant de score total et divisés en 5 catégories d’effectifs égaux appelés quintiles. On établit ainsi une échelle allant de 1 (quintile le plus pauvre) à 5 (quintile le plus riche). 24 • Caractéristiques des logements et de la population des ménages Cette procédure en trois étapes permet une plus grande adaptabilité de l'indice de bien-être aux milieux urbain et rural1. Le score de chaque ménage est affecté aux individus qui le composent et les individus sont ainsi répartis dans les différentes catégories et ont le même classement que leur ménage. Le tableau 2.5 présente la répartition de la population par quintile de bien-être économique selon le milieu et la région de résidence. Tableau 2.5 Quintiles de bien-être économique Répartition (en %) de la population de droit par quintile de bien-être économique et coefficient de Gini, selon le milieu de résidence et la région, Cameroun 2011 Milieu et région de résidence Quintiles de bien-être économique Total Effectif de la population Coefficient de Gini Le plus pauvre Second Moyen Quatrième Le plus riche Milieu de résidence Yaoundé/Douala 0,0 0,0 5,7 32,2 62,1 100,0 12 659 10,0 Autres villes 0,0 5,6 31,1 37,2 26,1 100,0 20 904 18,7 Ensemble urbain 0,0 3,5 21,5 35,3 39,7 100,0 33 563 18,1 Rural 38,0 34,8 18,6 6,3 2,3 100,0 37 319 25,7 Région Adamaoua 17,7 21,9 26,9 22,7 10,9 100,0 3 344 22,7 Centre (sans Yaoundé) 2,0 28,4 29,6 24,0 16,0 100,0 5 287 32,4 Douala 0,0 0,0 6,3 31,1 62,6 100,0 6 174 11,6 Est 20,1 27,3 21,0 20,0 11,5 100,0 3 077 24,3 Extrême-Nord 54,8 24,9 12,4 5,5 2,3 100,0 13 775 26,7 Littoral (sans Douala) 2,5 12,6 32,0 31,6 21,2 100,0 2 887 15,9 Nord 51,7 15,4 17,2 11,3 4,5 100,0 8 421 29,4 Nord-Ouest 9,2 33,5 26,5 20,2 10,6 100,0 6 357 26,0 Ouest 2,3 28,8 29,7 25,9 13,3 100,0 8 061 22,5 Sud 1,4 29,7 26,4 21,4 21,1 100,0 2 005 23,0 Sud-Ouest 1,9 18,7 32,8 21,1 25,6 100,0 5 009 21,0 Yaoundé 0,0 0,1 5,2 33,2 61,6 100,0 6 485 8,5 Ensemble 20,0 20,0 20,0 20,0 20,0 100,0 70 882 33,5 Près de 75 % de la population urbaine se classent dans les quatrième et cinquième quintiles correspondant respectivement aux riches et aux plus riches. À l’opposé, en milieu rural, cette proportion n’est que de 9 %, alors que 73 % de la population rurale sont classés dans les deux premiers quintiles. On constate des écarts importants entre les villes de Douala et Yaoundé et les autres régions d’enquête. Dans les villes de Douala et de Yaoundé, environ 94 % de la population vivent dans des ménages situés dans les deux catégories du haut de l’échelle de bien-être. C’est dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord que les proportions de population classée dans le quintile le plus pauvre sont les plus élevées (respectivement 55 % et 52 %). Le tableau 2.5 présente aussi le coefficient de Gini qui indique le niveau de concentration du bien-être économique ; une valeur proche de 0 % signifie une distribution égalitaire et une valeur proche de 100 % une distribution totalement inégalitaire. La valeur du coefficient de Gini est de 34 %, ce qui indique une distribution plus égalitaire qu’inégalitaire du niveau de bien-être économique de la population. Les inégalités en termes de bien-être économique sont moins accentuées en milieu urbain (18 %), notamment à Yaoundé (9 %) et à Douala (12 %), qu’en milieu rural (26 %). 2.1.4 Sécurité du logement et précarité de l’habitat Au cours de l'enquête, on a également collecté des données permettant d'évaluer la proportion de la population affectée par l’absence de sécurité de logement. Les résultats présentés au tableau 2.6 montrent que, dans l'ensemble, 60 % de la population ne disposent pas de document (même informel) en règle (bail, contrat de location ou titre de propriété) pour le logement occupé ; cependant, seulement 10 % de la population 1 Néanmoins les améliorations méthodologiques apportées à la construction de l’indice ne modifient pas considérablement le classement des ménages par quintile par rapport à celui effectué lors des précédentes enquêtes (Rutstein, 2008). Caractéristiques des logements et de la population des ménages • 25 pensent être à risque d’être expulsés de son logement. Globalement, 65 % de la population des ménages n’ont pas de sécurité de logement, c’est-à-dire qu’ils ne disposent d’aucun document (même informel) en règle et/ou pensent pouvoir être expulsés du logement. Cette proportion décroît en fonction du bien-être économique, de 95 % chez les plus pauvres à 35 % chez les plus riches. Elle est beaucoup plus élevée en milieu rural (83 %) qu’en milieu urbain (45 %). C’est à Yaoundé/Douala que la proportion de la population n’ayant pas de document en règle est la plus faible (28 %) ; par contre, c’est aussi dans ces villes que la proportion de la population à risque d’être expulsée est la plus élevée (18 %). Tableau 2.6 Sécurité de la propriété Pourcentage de la population de droit des ménages qui ne possède pas de documents en règle pour la résidence occupée ou qui pense être à risque d'être expulsée de son logement, et pourcentage de la population de droit des ménages qui a été expulsée de son logement au cours des 5 dernières années, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Cameroun 2011 Caractéristique sociodémographique Pourcentage de population : Effectif de la population des ménages Qui ne dispose pas de document en règle pour le logement occupé Qui pense être à risque d'être expulsée du logement Dont le ménage n'a pas de sécurité de logement1 Expulsée de son logement au cours des 5 dernières années Milieu de résidence Yaoundé/Douala 28,1 17,8 40,4 6,0 12 659 Autres villes 41,9 10,1 47,5 3,9 20 904 Ensemble urbain 36,7 13,0 44,8 4,7 33 563 Rural 80,6 7,0 82,5 2,4 37 319 Région Adamaoua 64,9 8,6 68,4 2,0 3 344 Centre (sans Yaoundé) 61,3 20,1 69,9 3,7 5 287 Douala 27,3 10,0 34,6 5,3 6 174 Est 70,0 4,4 71,8 1,6 3 077 Extrême-Nord 85,2 6,1 87,1 2,5 13 775 Littoral (sans Douala) 49,9 7,6 52,9 2,3 2 887 Nord 71,4 6,0 73,7 3,2 8 421 Nord-Ouest 61,2 4,2 62,6 2,4 6 357 Ouest 56,6 6,7 60,2 2,8 8 061 Sud 70,2 20,9 76,8 2,6 2 005 Sud-Ouest 44,1 8,8 48,1 5,9 5 009 Yaoundé 28,9 25,3 46,0 6,6 6 485 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 94,3 4,8 95,0 1,9 14 186 Second 81,8 7,4 83,7 2,6 14 152 Moyen 57,0 10,2 61,6 3,8 14 172 Quatrième 39,2 14,5 47,9 5,0 14 189 Le plus riche 26,7 12,2 35,2 4,0 14 183 Ensemble 59,8 9,8 64,7 3,5 70 882 1 Les ménages sont considérés comme n'ayant pas de sécurité de logement lorsqu'ils n'ont pas un document en règle (bail, contrat, titre de propriété), ou lorsque les membres du ménage se sentent à risque d'être expulsés du logement Par ailleurs, au cours des cinq dernières années précédant l’enquête, 4 % de la population a été expulsée de son logement. Cette proportion est plus élevée en milieu urbain (5 %) qu’en milieu rural (2 %). Les villes de Douala (5 %) et Yaoundé (7 %) et la région du Sud-Ouest (6 %) sont celles où ces proportions sont les plus élevées. Les résultats sur la durabilité du logement sont présentés au tableau 2.7. Dans l'ensemble, 44 % des ménages vivent dans des logements dont le sol est en terre ou sable ; 14 % dans des logements jugés en mauvais état (c’est-à-dire nécessitant au moins deux types de réparations suivantes : fissures ou trous dans le mur, pas de fenêtre, vitres de fenêtres cassées, trous dans le toit, toiture incomplète, porte non sécuritaire). Par ailleurs, 1 % des logements sont considérés comme étant vulnérables aux accidents (c'est-à-dire situés dans un emplacement avec des passages étroits entre maisons, de nombreux câbles électriques ou à haute tension connectés au poste le plus proche), et 0,1 % sont situés dans une zone à risque (c’est-à-dire près d’au moins quatre types d’endroits dangereux suivants : zone d’éboulement, zone inondable, bord d’une rivière, flanc raide d’une colline, pile d’ordures, zone industriellement polluée, chemin de fer, centrale électrique, pont aérien). 26 • Caractéristiques des logements et de la population des ménages Au regard de ces critères, il ressort globalement que 10 % des ménages occupent des logements considérés comme non-durables, c’est-à-dire qui se trouvent dans, au moins, une des trois conditions suivantes : (i) logement dont le sol est en terre ou sable et qui est en mauvais état ; (ii) logement vulnérable aux accidents ; (iii) logement situé dans des zones à risque. Cette proportion baisse lorsque le niveau de bien-être économique augmente, passant de 18 % à 2 %. Elle est plus élevée en milieu rural (14 %) qu’en milieu urbain (6 %). Les résultats selon la région font apparaître des proportions élevées de ménages occupant des logements considérés comme non-durables dans les régions du Centre (19 %), de l’Est (19 %), du Nord (17 %) et du Sud (15 %). C’est en milieu rural que les logements dont le sol est en terre ou sable et les logements en mauvais état sont le plus fréquemment observés (respectivement, 73 % et 18 %, contre 15 % et 10 % en milieu urbain). Par ailleurs, la vulnérabilité des logements aux accidents est globalement faible ; elle est cependant préoccupante à Yaoundé et au Nord où, respectivement, 6 % et 3 % des logements sont considérés comme vulnérables aux accidents. Enfin, c’est aussi à Yaoundé que se trouvent le plus fréquemment les ménages situés dans des zones à risque (près de 1 %). Tableau 2.7 Durabilité du logement Pourcentage de ménages et pourcentage de la population de droit des ménages occupant des logements considérés comme non durables, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Cameroun 2011 Caractéristique sociodémographique Pourcentage de ménages : Effectif de ménages Pourcentage de la population des ménages occupant des logements considérés comme non durables4 Effectif de la population des ménages Dont le sol du logement est un sol en terre ou sable Dont le logement est en mauvais état1 Dont le logement est vulnérable aux accidents2 Dont le logement est situé dans une zone à risque3 Occupant des logements considérés comme non- durables4 Milieu de résidence Yaoundé/Douala 5,4 7,5 3,4 0,4 4,9 2 953 4,9 12 659 Autres villes 21,5 12,3 1,3 0,0 6,6 4 291 7,3 20 904 Ensemble urbain 14,9 10,3 2,1 0,2 5,9 7 244 6,4 33 563 Rural 73,2 17,6 0,1 0,1 14,5 6 970 13,6 37 319 Région Adamaoua 40,2 13,1 0,2 0,0 5,7 653 4,8 3 344 Centre (sans Yaoundé) 40,3 27,6 0,4 0,0 19,0 1 119 19,9 5 287 Douala 5,8 3,8 0,8 0,0 2,3 1 483 1,8 6 174 Est 55,5 19,9 0,9 0,0 18,9 642 20,2 3 077 Extrême-Nord 77,3 10,0 0,1 0,1 9,1 2 378 8,5 13 775 Littoral (sans Douala) 30,1 22,8 0,0 0,3 12,9 642 12,6 2 887 Nord 77,2 18,1 2,8 0,0 17,1 1 368 17,0 8 421 Nord-Ouest 50,0 9,2 0,1 0,0 6,7 1 258 7,8 6 357 Ouest 43,6 9,8 0,6 0,0 6,0 1 574 4,7 8 061 Sud 44,3 17,4 0,1 0,0 14,6 430 14,5 2 005 Sud-Ouest 29,9 21,5 0,0 0,1 12,2 1 196 12,5 5 009 Yaoundé 4,9 11,3 5,9 0,8 7,6 1 470 7,8 6 485 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 98,0 17,4 0,1 0,1 17,5 2 601 16,7 14 186 Second 86,0 20,3 0,2 0,0 18,4 2 805 17,1 14 152 Moyen 37,3 20,3 1,4 0,1 11,2 2 743 11,8 14 172 Quatrième 6,0 10,1 2,5 0,2 3,6 2 896 3,7 14 189 Le plus riche 0,7 3,3 1,5 0,2 1,7 3 168 1,7 14 183 Ensemble 43,5 13,9 1,1 0,1 10,1 14 214 10,2 70 882 1 Le logement a besoin d'au moins deux sortes de réparation pour les raisons suivantes : fissures ou trous dans le mur, pas de fenêtres, vitres de fenêtre cassées, trous dans le toit, toiture incomplète, porte non sécuritaire. 2 Existence de passages étroits entre les maisons (au lieu de routes/rues) avec de nombreux câbles électriques et ou à haute tension connectés au poste le plus proche. 3 Le logement est situé près de quatre endroits dangereux ou plus : zone d'éboulement, zone inondable, bord d'une rivière, flanc raide d'une colline, pile d'ordures, zone industriellement polluée, chemin de fer, centrale électrique, pont aérien. 4 Un logement est considéré non durable si : a) le sol du logement est en terre ou sable (colonne 1) et le logement est en mauvais état (colonne 2), ou b) il est vulnérable aux accidents (colonne 3), ou c) il est situé dans des zones à risque (colonne 4). Caractéristiques des logements et de la population des ménages • 27 Le tableau 2.8 montre que 85 % des ménages sont considérés comme occupant un habitat précaire. Il s’agit des ménages dont le logement remplit au moins un des cinq critères suivants : être non durable (10 %), non sécurisé (65 %), surpeuplé (16 %), sans source améliorée d’approvisionnement en eau (29 %), sans installations sanitaires améliorées (64 %). Cette proportion baisse régulièrement quand l’on passe des ménages les plus pauvres vers ceux les plus riches. La quasi-totalité des ménages du milieu rural (97 %) sont considérés comme occupant un habitat précaire contre 72 % en milieu urbain. Les villes de Douala (66 %), de Yaoundé (76 %) et la région du Littoral (79 %) enregistrent les proportions les moins élevées, soit moins de huit ménages sur dix occupant un habitat précaire. En revanche, à l’Est, au Nord, au Sud et à l’Extrême-Nord, plus de neuf ménages sur dix occupent un habitat considéré comme précaire. L’absence de sécurité dans le logement et l’absence d’installations sanitaires améliorées dans le logement sont les deux principales raisons de la précarité de l’habitat des ménages. Tableau 2.8 Habitat précaire Pourcentage de ménages et pourcentage de la population de droit des ménages dont l’habitat est précaire, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Cameroun 2011 Caractéristique sociodémographique Pourcentage de ménages : Effectif de ménages Pourcentage de la population des ménages considérée comme vivant en habitat précaire6 Effectif de la population des ménages Dont le logement est considéré comme non durable1 Qui n'ont pas de sécurité de logement2 Dont le logement est surpeuplé3 Qui ne disposent pas de source améliorée d'approvi- sionnement en eau4 Qui ne disposent pas d'installations sanitaires améliorées5 Considérés comme occupant un habitat précaire6 Milieu de résidence Yaoundé/Douala 4,9 45,7 14,3 1,4 52,3 71,0 2 953 65,8 12 659 Autres villes 6,6 50,2 14,8 14,1 53,0 76,8 4 291 75,0 20 904 Ensemble urbain 5,9 48,3 14,6 8,9 52,7 74,5 7 244 71,5 33 563 Rural 14,5 81,5 17,5 50,4 76,0 96,5 6 970 96,5 37 319 Région Adamaoua 5,7 70,7 17,9 30,2 35,8 85,3 653 83,5 3 344 Centre (sans Yaoundé) 19,0 64,8 10,8 25,9 67,5 85,8 1 119 89,7 5 287 Douala 2,3 42,5 13,8 1,0 47,9 66,1 1 483 59,7 6 174 Est 18,9 72,9 14,2 45,6 78,1 90,1 642 89,7 3 077 Extrême-Nord 9,1 86,8 23,3 45,1 65,4 96,1 2 378 96,1 13 775 Littoral (sans Douala) 12,9 54,2 10,7 26,0 56,8 78,5 642 77,3 2 887 Nord 17,1 73,7 20,7 46,9 69,5 91,6 1 368 91,1 8 421 Nord-Ouest 6,7 64,3 16,7 34,2 76,3 89,8 1 258 88,3 6 357 Ouest 6,0 62,0 10,5 32,6 63,5 83,9 1 574 82,9 8 061 Sud 14,6 75,6 10,4 27,9 77,0 91,5 430 91,8 2 005 Sud-Ouest 12,2 53,9 16,8 32,8 76,9 86,8 1 196 82,4 5 009 Yaoundé 7,6 48,9 14,8 1,7 56,8 76,0 1 470 71,5 6 485 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 17,5 93,9 22,7 61,1 82,2 99,6 2 601 99,6 14 186 Second 18,4 81,4 16,1 51,6 77,8 98,5 2 805 98,6 14 152 Moyen 11,2 60,9 16,7 28,3 69,0 91,1 2 743 92,2 14 172 Quatrième 3,6 52,6 15,7 8,6 60,0 81,1 2 896 77,6 14 189 Le plus riche 1,7 39,7 10,2 3,0 36,7 60,5 3 168 55,4 14 183 Ensemble 10,1 64,6 16,0 29,2 64,1 85,3 14 214 84,7 70 882 1 Voir définition au Tableau 2.7 2 Voir définition au Tableau 2.6 3 Un logement est considéré comme surpeuplé, lorsqu'il y a plus de trois personnes par pièce utilisée pour dormir. 4 Absence de source améliorée d'approvisionnement en eau, voir définition au tableau 2.1. 5 Absence d'installations sanitaires améliorées, voir définition au tableau 2.2. 6 Un ménage est considéré comme occupant un habitat précaire si l’un des 5 critères précédents (colonnes 1 à 5) est vérifié. 28 • Caractéristiques des logements et de la population des ménages 2.2 CARACTÉRISTIQUES DE LA POPULATION DES MÉNAGES L’enquête ménage a aussi permis de recueillir des informations concernant les membres des ménages, en particulier l’âge, le sexe, et le niveau d’instruction. 2.2.1 Structure par sexe et âge de la population Le tableau 2.9 présente la répartition par âge et sexe de la population de fait des ménages enquêtés, selon le milieu de résidence. Parmi les 70 358 personnes identifiées, 33 980 sont des hommes et 36 379 sont des femmes, soit 48,3 % d’hommes et 51,7 % de femmes. Cette structure est assez proche de celle observée au Cameroun depuis le RGPH de 1976. Tableau 2.9 Population des ménages par âge, selon le sexe et le milieu de résidence Répartition (en %) de la population de fait des ménages par groupe d'âges quinquennal, selon le sexe et le milieu de résidence Cameroun 2011 Groupe d'âges Urbain Rural Ensemble Homme Femme Ensemble Homme Femme Ensemble Homme Femme Ensemble <5 15,1 15,1 15,1 19,2 17,8 18,5 17,2 16,6 16,9 5-9 13,7 12,8 13,2 18,3 16,6 17,4 16,1 14,8 15,4 10-14 12,6 11,6 12,1 14,4 12,5 13,4 13,6 12,1 12,8 15-19 11,5 11,8 11,6 8,9 8,9 8,9 10,1 10,2 10,2 20-24 10,6 11,2 10,9 5,5 7,0 6,3 7,9 9,0 8,5 25-29 8,4 9,0 8,7 5,4 6,8 6,1 6,8 7,8 7,4 30-34 6,6 6,2 6,4 4,7 5,0 4,9 5,6 5,6 5,6 35-39 5,0 5,2 5,1 4,3 4,5 4,4 4,6 4,8 4,7 40-44 4,3 3,6 3,9 3,7 3,5 3,6 4,0 3,5 3,8 45-49 3,2 3,4 3,3 2,8 3,1 2,9 3,0 3,2 3,1 50-54 2,9 3,1 3,0 2,7 3,6 3,1 2,8 3,4 3,1 55-59 1,9 2,1 2,0 2,1 3,0 2,6 2,0 2,6 2,3 60-64 1,8 1,4 1,6 2,5 2,5 2,5 2,1 2,0 2,1 65-69 0,9 1,0 1,0 1,7 1,6 1,7 1,3 1,3 1,3 70-74 0,7 0,9 0,8 1,7 1,6 1,6 1,2 1,3 1,2 75-79 0,5 0,6 0,6 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 80 + 0,4 0,8 0,6 1,2 1,2 1,2 0,8 1,0 0,9 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Effectif 16 178 17 189 33 366 17 802 19 190 36 992 33 980 36 379 70 358 Note: Le total inclut 2 femmes et 11 hommes pour lesquels l’âge n'a pas été déterminé. La pyramide des âges présente une base élargie qui se rétrécit rapidement et régulièrement au fur et à mesure que l’on avance vers les âges élevés (Graphique 2.1). Cette forme de la pyramide des âges est caractéristique des populations jeunes, à forte fécondité et à mortalité élevée, avec 45 % de la population qui ont moins de 15 ans et seulement 6 % âgés de 60 ans ou plus. Caractéristiques des logements et de la population des ménages • 29 Graphique 2.1 Pyramide des âges de la population -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75-79 80 + Pourcentage Âge Homme Femme 9 8 7 6 5 4 3 2 1 EDS-MICS 2011 2.2.2 Taille et composition des ménages Le tableau 2.10 présente la répartition des ménages par sexe du chef de ménage et taille du ménage selon le milieu de résidence. On constate que, dans l’ensemble, 26 % des ménages ont à leur tête une femme. Ce type de ménages est légèrement plus fréquent en milieu urbain (27 %), en particulier dans les Autres villes, (29 %), qu’en milieu rural (24 %). Dans l’ensemble, un ménage compte, en moyenne, 5,0 personnes. Cette taille moyenne varie de 4,6 personnes en milieu urbain à 5,4 personnes en milieu rural. C’est à Yaoundé/Douala qu’elle est la plus faible (4,3 personnes). Au niveau global, près de la moitié des ménages (47 %) comptent entre 2 et 5 personnes. Près de 15 % de ménages sont composés d’une seule personne. À l’opposé, 13 % des ménages comptent au moins 9 personnes et c’est en milieu rural qu’ils sont proportionnellement les plus nombreux (15 %). Plus d’un quart des ménages (27 %) comptent des enfants de moins de 18 ans qui vivent sans leurs parents, 2 % des ménages abritent des enfants dont les deux parents sont décédés et 12 % des ménages comprennent des enfants dont l’un des parents est décédé. Globalement, près d’un tiers des ménages (32 %) comptent des enfants orphelins ou qui vivent sans leurs parents. 30 • Caractéristiques des logements et de la population des ménages Tableau 2.10 Composition des ménages Répartition (en %) des ménages par sexe du chef de ménage et par taille du ménage; taille moyenne du ménage; pourcentage de ménages avec des orphelins et des enfants de moins de 18 ans vivant sans leurs parents, selon le milieu de résidence, Cameroun 2011 Caractéristique Milieu de résidence Ensemble Yaoundé/ Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Chef de ménage Homme 74,5 71,5 72,7 76,5 74,5 Femme 25,5 28,5 27,3 23,5 25,5 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Nombre de membres habituels 1 16,9 18,7 18,0 12,2 15,1 2 13,6 10,5 11,8 9,9 10,8 3 13,7 11,5 12,4 11,2 11,8 4 14,6 10,7 12,3 12,5 12,4 5 12,5 10,7 11,4 12,6 12,0 6 10,2 11,0 10,7 10,8 10,7 7 6,7 8,1 7,5 9,0 8,2 8 4,6 6,0 5,4 6,3 5,9 9+ 7,0 12,8 10,4 15,3 12,8 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Taille moyenne du ménage 4,3 4,9 4,6 5,4 5,0 Pourcentage de ménages avec des orphelins et des enfants de moins de 18 ans vivant sans leurs parents Enfants vivants sans leurs parents1 21,3 30,1 26,5 28,0 27,3 Orphelin double 2,0 2,1 2,0 2,1 2,1 Orphelin simple2 8,5 14,5 12,0 12,4 12,2 Enfants orphelins ou vivant sans leurs parents 24,7 35,0 30,8 32,3 31,5 Effectif de ménages 2 953 4 291 7 244 6 970 14 214 Note: Le tableau est basé sur la population de droit des ménages, c'est-à-dire les résidents habituels. 1 Les enfants vivant sans leurs parents sont les enfants de moins de 18 ans qui vivent dans un ménage dans lequel il n'y a ni leur père, ni leur mère. 2 Comprend les enfants dont l'un des parents est décédé et dont l'état de survie de l'autre est inconnu. 2.2.3 Niveau d'instruction et fréquentation scolaire Le niveau d'instruction des membres du ménage est un élément important qui contribue à l'amélioration des conditions de vie du ménage car il peut affecter le comportement procréateur, l’utilisation de la contraception, le comportement en matière de santé, le niveau de scolarisation des autres membres du ménage ainsi que les habitudes en matière d’hygiène et de nutrition. Dans le cadre de l’enquête ménage, pour chaque membre du ménage de 3 ans ou plus, on a collecté des informations sur le niveau d’instruction atteint ainsi que sur la dernière classe achevée avec succès. Tout comme à l’EDSC-III de 2004, on a distingué 3 niveaux d’instruction : primaire, secondaire et supérieur. Toutefois, au cours de l’EDS-MICS 2011, pour les niveaux primaire et secondaire, l’on a distingué le niveau complet de celui incomplet. En outre, les écoles professionnelles du cycle secondaire ou supérieur ont été assimilées au niveau correspondant. Au Cameroun, jusqu’en 2006, l’âge légal d’entrée en cycle primaire était fixé à 6 ans (système francophone) ou 5 ans (système anglophone). Les études primaires duraient respectivement six ou sept ans selon le système. Depuis 2007, avec le début d’uniformisation intervenue entre les sous-systèmes francophone et anglophone, l’enseignement primaire dure désormais 6 ans et l’âge légal d’admission est de 6 ans. L’entrée en cycle secondaire a lieu, en théorie, à 12 ans et les études durent sept ans à ce niveau, quel que soit le système. La fin des études secondaires est sanctionnée par le Baccalauréat dans le système francophone, et par le General Certificate of Education Advanced Level (GCE A Level) dans le système anglophone. Quant à l’enseignement supérieur, il est unique et reçoit les élèves provenant des deux systèmes. Les résultats sur la répartition de la Caractéristiques des logements et de la population des ménages • 31 population de fait selon le niveau d’instruction sont présentés au tableau 2.11.1 pour les femmes et au tableau 2.11.2 pour les hommes. Globalement, il ressort des résultats que 15 % des hommes de 6 ans et plus et une proportion plus élevée de femmes (26 %) n’ont aucun niveau d’instruction. À titre de comparaison, ces proportions étaient respectivement de 17 % et 29 % en 2004. On observe des écarts importants selon le milieu de résidence aussi bien chez les femmes que chez les hommes : c’est en milieu rural que la proportion de personnes sans instruction est la plus élevée (respectivement, 38 % et 22 % pour les deux sexes). À l’opposé, c’est dans les villes de Yaoundé/Douala que ces proportions sont les plus faibles (respectivement, 5 % et 3 %). C’est dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord que l’on enregistre les proportions les plus élevées d’enquêtés sans aucun niveau d’instruction. Enfin, les résultats selon le quintile de bien-être montrent que des ménages les plus pauvres aux plus riches, les proportions de femmes et d’hommes n’ayant aucun niveau d’instruction diminuent de manière importante. Tableau 2.11.1 Niveau d'instruction de la population des ménages: Femme Répartition (en %) de la population de fait des femmes des ménages âgées de six ans et plus, en fonction du plus haut niveau d'instruction atteint ou achevé et nombre médian d'années complétées, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Cameroun 2011 Caractéristique sociodémographique Aucun Primaire incomplet Primaire complet1 Secondaire incomplet Secondaire complet2 Supérieur Ne sait pas/ manquant Total Effectif Nombre médian d'années complétées Groupe d’âges 6-9 24,6 74,6 0,1 0,3 0,0 0,0 0,5 100,0 4 294 0,4 10-14 11,5 62,3 2,9 23,0 0,0 0,0 0,3 100,0 4 404 3,5 15-19 10,2 21,6 6,9 59,4 0,2 1,5 0,3 100,0 3 728 6,8 20-24 15,3 17,9 12,9 42,9 2,4 8,5 0,1 100,0 3 264 6,5 25-29 22,9 17,5 16,7 31,0 2,8 8,7 0,5 100,0 2 851 5,5 30-34 22,7 18,8 18,9 29,9 3,3 5,9 0,4 100,0 2 036 5,4 35-39 26,6 19,5 19,8 27,2 1,9 4,7 0,3 100,0 1 751 5,2 40-44 31,0 21,9 15,0 25,5 1,7 4,2 0,7 100,0 1 289 4,7 45-49 30,0 24,8 19,2 19,9 1,5 3,8 0,8 100,0 1 182 4,5 50-54 38,0 25,6 16,0 15,1 1,9 2,7 0,7 100,0 1 226 3,2 55-59 48,1 24,2 14,3 10,6 1,1 0,9 0,8 100,0 932 0,5 60-64 67,0 14,9 10,8 4,9 1,0 0,5 0,9 100,0 731 0,0 65+ 81,6 11,6 3,9 0,9 0,3 0,4 1,3 100,0 1 575 0,0 Milieu de résidence Yaoundé/Douala 4,8 22,8 9,9 48,8 3,2 9,8 0,7 100,0 5 429 7,5 Autres villes 16,9 34,0 11,0 32,2 1,6 3,9 0,3 100,0 8 730 4,9 Ensemble urbain 12,3 29,7 10,6 38,6 2,2 6,2 0,5 100,0 14 159 5,6 Rural 37,9 38,1 9,3 13,6 0,2 0,4 0,5 100,0 15 105 1,3 Région Adamaoua 38,3 40,2 6,5 14,2 0,1 0,6 0,1 100,0 1 389 1,2 Centre (sans Yaoundé) 9,6 38,9 14,3 33,5 0,5 2,9 0,3 100,0 2 103 5,1 Douala 5,1 22,3 10,0 51,8 2,5 7,4 0,8 100,0 2 638 7,4 Est 19,1 49,2 5,9 24,4 0,5 0,7 0,2 100,0 1 241 3,2 Extrême-Nord 61,0 32,8 0,9 4,1 0,1 0,2 0,9 100,0 5 322 0,0 Littoral (sans Douala) 14,2 36,5 11,2 35,5 0,6 1,7 0,2 100,0 1 257 4,9 Nord 50,4 38,8 2,7 6,9 0,3 0,2 0,6 100,0 3 236 0,0 Nord-Ouest 16,6 29,1 24,4 24,9 2,2 2,4 0,3 100,0 2 936 5,2 Ouest 13,0 43,1 10,0 30,7 0,7 2,2 0,2 100,0 3 434 4,5 Sud 6,4 34,7 14,3 42,1 0,5 1,6 0,3 100,0 829 5,5 Sud-Ouest 9,2 31,5 21,2 30,1 2,0 5,7 0,2 100,0 2 090 5,4 Yaoundé 4,5 23,2 9,9 46,0 3,9 12,0 0,6 100,0 2 792 7,5 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 62,0 32,8 2,3 2,2 0,0 0,0 0,7 100,0 5 501 0,0 Second 32,5 42,3 10,9 13,7 0,1 0,1 0,4 100,0 5 932 1,8 Moyen 20,9 41,4 13,9 22,4 0,4 0,5 0,4 100,0 5 790 3,7 Quatrième 10,3 32,9 12,6 39,9 1,2 2,6 0,4 100,0 5 971 5,4 Le plus riche 4,9 21,4 9,5 47,6 4,1 12,1 0,4 100,0 6 070 7,9 Ensemble3 25,5 34,0 9,9 25,7 1,2 3,2 0,5 100,0 29 265 3,7 1 A achevé avec succès 6 classes du niveau primaire. 2 A achevé avec succès 7 classes du niveau secondaire. 3 Y compris 3 femmes dont l’âge est non déterminé. 32 • Caractéristiques des logements et de la population des ménages Tableau 2.11.2 Niveau d'instruction de la population des ménages: Homme Répartition (en %) de la population de fait des hommes des ménages âgés de six ans et plus, en fonction du plus haut niveau d'instruction atteint ou achevé et nombre médian d'années complétées, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Cameroun 2011 Caractéristique sociodémographique Aucun Primaire incomplet Primaire complet1 Secondaire incomplet Secondaire complet2 Supérieur Ne sait pas/ manquant Total Effectif Nombre médian d'années complétées Groupe d‘âges 6-9 20,8 78,3 0,1 0,3 0,0 0,0 0,6 100,0 4 376 0,4 10-14 6,3 70,4 2,4 20,6 0,1 0,0 0,3 100,0 4 611 3,5 15-19 5,5 22,4 7,0 63,4 0,4 1,0 0,2 100,0 3 438 6,7 20-24 6,7 15,4 10,8 53,1 1,7 12,0 0,2 100,0 2 701 8,3 25-29 9,2 17,3 17,3 37,3 4,1 14,3 0,5 100,0 2 325 7,1 30-34 11,6 19,8 18,7 34,1 4,6 10,4 0,8 100,0 1 905 5,9 35-39 12,0 17,3 17,1 36,5 6,0 10,2 0,8 100,0 1 579 6,4 40-44 16,8 17,8 15,1 33,4 4,8 11,7 0,5 100,0 1 356 5,9 45-49 17,0 18,2 18,2 30,1 4,1 11,4 0,9 100,0 1 016 5,7 50-54 18,1 19,2 21,3 27,0 4,2 9,4 0,8 100,0 942 5,5 55-59 24,9 21,5 23,3 19,9 3,7 6,1 0,7 100,0 677 5,1 60-64 33,9 23,2 19,9 16,2 1,9 4,0 0,9 100,0 730 4,0 65+ 53,5 22,8 12,9 7,3 1,3 1,5 0,7 100,0 1 363 0,0 Milieu de résidence Yaoundé/Douala 3,3 22,0 8,5 44,7 4,9 15,7 0,9 100,0 5 047 8,2 Autres villes 8,7 34,6 10,5 36,2 2,4 7,3 0,4 100,0 8 248 5,5 Ensemble urbain 6,6 29,8 9,7 39,4 3,3 10,5 0,6 100,0 13 295 6,0 Rural 22,1 45,0 10,6 20,4 0,7 0,9 0,4 100,0 13 735 2,9 Région Adamaoua 23,6 41,8 7,2 23,7 1,1 2,3 0,3 100,0 1 245 2,8 Centre (sans Yaoundé) 4,3 38,6 11,9 35,3 1,4 8,2 0,3 100,0 2 124 5,4 Douala 3,5 22,8 8,8 45,9 4,8 13,5 0,8 100,0 2 494 7,9 Est 11,3 43,9 7,7 33,2 1,4 2,1 0,4 100,0 1 205 4,5 Extrême-Nord 38,2 44,8 2,4 12,9 0,2 0,9 0,6 100,0 4 949 0,5 Littoral (sans Douala) 4,1 34,5 11,9 44,0 2,0 3,5 0,1 100,0 1 188 5,7 Nord 28,6 48,0 4,4 17,1 0,5 0,6 0,8 100,0 3 111 2,1 Nord-Ouest 8,6 35,6 25,7 23,8 2,8 2,9 0,5 100,0 2 312 5,2 Ouest 3,4 45,2 8,3 37,3 1,3 4,4 0,1 100,0 2 975 5,1 Sud 2,5 33,9 11,5 45,0 2,6 4,1 0,4 100,0 837 5,9 Sud-Ouest 3,6 29,3 26,7 29,8 3,2 7,4 0,0 100,0 2 036 5,6 Yaoundé 3,2 21,2 8,2 43,6 4,9 17,8 1,0 100,0 2 553 8,5 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 39,5 47,1 3,5 9,1 0,1 0,0 0,7 100,0 5 134 0,4 Second 17,1 48,0 12,3 21,5 0,4 0,3 0,4 100,0 5 095 3,4 Moyen 10,9 43,6 14,9 28,0 1,1 1,1 0,3 100,0 5 327 4,6 Quatrième 5,5 31,7 12,4 43,0 2,6 4,3 0,4 100,0 5 595 5,7 Le plus riche 2,2 20,2 7,6 43,8 5,3 20,2 0,7 100,0 5 879 8,8 Ensemble3 14,5 37,5 10,2 29,7 2,0 5,6 0,5 100,0 27 030 4,7 1 A achevé avec succès 6 classes du niveau primaire. 2 A achevé avec succès 7 classes du niveau secondaire. 3 Y compris 11 hommes dont l’âge est indéterminé. En outre, 48 % des hommes et 44 % des femmes ont un niveau d’instruction primaire, dont un quart environ (10 % pour chaque sexe) un niveau d’instruction primaire complet. Près d’un homme sur trois (32 %) et plus d’une femme sur quatre (27 %) ont le niveau secondaire. Une proportion très faible d’hommes comme de femmes ont un niveau supérieur (respectivement 6 % et 3 %). Cependant, les résultats indiquent une amélioration substantielle de la scolarisation des générations les plus anciennes aux générations les plus récentes : en effet la proportion de personnes sans niveau d’instruction passe de 82 % pour les femmes de 65 ans ou plus à 10 % pour celles de 15-19 ans. Chez les hommes, cette proportion passe de 54 % à 6 % pour les mêmes groupes d’âges. Parallèlement, les proportions de femmes et d’hommes ayant au moins un niveau secondaire ont augmenté de façon importante : ainsi, 3 % de femmes de 65 ans ou plus ont au moins un niveau secondaire incomplet, contre 61 % des femmes de 15-19 ans ; cette proportion passe de 10 % chez les hommes de 65 ans ou plus à 67 % chez ceux de 20-24 ans. Caractéristiques des logements et de la population des ménages • 33 Les tableaux 2.11.1 et 2.11.2 présentent également le nombre médian d’années d’études complétées. Globalement, on constate une disparité entre les sexes puisque la médiane est estimée à 4,7 années d’études pour les hommes contre 3,7 pour les femmes. Les nombres médians d’années d’études les plus élevés concernent les jeunes générations âgées aujourd’hui de 15-29 ans, le milieu urbain, en particulier Yaoundé et Douala, et les hommes et les femmes des ménages des quintiles les plus élevés. Le principal indicateur du niveau d’accès de la population au système éducatif est le niveau de fréquentation scolaire des personnes en âge d’aller à l’école. Au cours de l’EDS-MICS 2011, des questions relatives à la fréquentation scolaire ont été posées pour toutes les personnes âgées de 3 à 24 ans, ce qui a permis de calculer les taux nets et bruts de fréquentation scolaire2, par sexe et niveau d’instruction, selon le milieu et la région de résidence et le quintile de bien-être économique (Tableau 2.12). Dans l’ensemble, le taux net de fréquentation scolaire pour le primaire est de 79 %, ce qui signifie que plus des trois-quarts de la population de 6-11 ans (âge officiel de fréquentation du niveau primaire) fréquentent l’école primaire. Ce taux est légèrement plus élevé pour les garçons (81 %) que pour les filles (76 %) et il est plus faible en milieu rural (72 %) qu’en milieu urbain (87 %). Au niveau des régions, on constate que c’est dans l’Extrême-Nord (52 %) et dans le Nord (67 %) que les taux nets de fréquentation scolaire sont les plus faibles. Le taux brut de fréquentation scolaire pour le niveau d’enseignement primaire est de 111 % ce qui signifie que 111 élèves de tous âges fréquentent l’école primaire pour 100 personnes âgés de 6-11 ans, âge officiel de fréquentation du primaire. Quand ce taux est supérieur au taux net pour un niveau d’étude donné, cela signifie qu’un nombre important d’enfants plus âgés ou plus jeunes par rapport à l’âge officiel de fréquentation de ce niveau d’études fréquentent ce niveau3 et, quand le taux net est déjà élevé, le taux brut peut facilement dépasser 100 % comme c’est le cas ici. Ce taux est plus élevé chez les garçons (117 %) que chez les filles (105 %) et on observe des variations par caractéristiques sociodémographiques similaires à celles observées pour le taux net. Pour le niveau secondaire qui concerne la population âgée de 12-18 ans, le taux net de fréquentation scolaire est beaucoup plus faible que pour le niveau primaire et s’établit à 46 % : cela signifie que moins de la moitié de la population d’âge officiel de niveau secondaire (12-18 ans) fréquente effectivement ce niveau. Il n’y a pratiquement pas d’écart selon le sexe (47 % pour les garçons contre 45 % pour les filles). Par contre, comme pour le niveau primaire, le taux net au niveau secondaire est beaucoup plus faible en milieu rural (30 %) qu’en milieu urbain (62 %). Au niveau des régions, l’Extrême-Nord et le Nord se distinguent par les taux les plus faibles (respectivement, 14 % et 18 %). Les résultats selon le quintile de bien-être montrent, comme pour le primaire, que les taux augmentent des ménages les plus pauvres aux plus riches. Le taux brut pour le niveau secondaire est de 66 %, soit beaucoup plus élevé que le taux net (46 %), ce qui signifie qu’un nombre important d’enfants plus âgés ou plus jeunes que l’âge officiel de fréquentation du niveau secondaire fréquentent ce niveau. Comme pour le primaire, ce taux est plus élevé chez les garçons que chez les filles (70 % contre 62 %) et on constate des variations par caractéristique sociodémographique similaires à celles observées pour le taux net. 2 Les définitions de ces indicateurs sont données en note du tableau 2.12. 3 Certains y accèdent précocement et d’autres en sortent tardivement. 34 • Caractéristiques des logements et de la population des ménages Tableau 2.12 Taux de fréquentation scolaire Taux net de fréquentation scolaire (TNF) et taux brut de fréquentation scolaire (TBF) de la population de fait des ménages, par sexe et niveau d'études, et indice de parité entre les genres selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Cameroun 2011 Caractéristique sociodémographique Taux net de fréquentation scolaire1 Taux brut de fréquentation scolaire2 Masculin Féminin Ensemble Indice de parité entre les genres3 Masculin Féminin Ensemble Indice de parité entre les genres3 NIVEAU PRIMAIRE Milieu de résidence Yaoundé/Douala 90,2 87,3 88,8 0,97 115,4 108,6 112,0 0,94 Autres villes 87,4 86,0 86,7 0,98 121,8 115,3 118,6 0,95 Ensemble urbain 88,3 86,4 87,4 0,98 119,8 113,2 116,5 0,94 Rural 75,4 68,7 72,1 0,91 114,6 98,8 106,9 0,86 Région Adamaoua 79,0 72,4 75,9 0,92 115,3 105,8 110,7 0,92 Centre (sans Yaoundé) 90,5 92,7 91,6 1,03 131,0 123,1 127,2 0,94 Douala 91,0 88,3 89,7 0,97 115,7 109,6 112,8 0,95 Est 84,3 86,1 85,2 1,02 117,2 112,0 114,5 0,96 Extrême-Nord 58,0 46,2 52,2 0,80 98,4 71,2 85,0 0,72 Littoral (sans Douala) 93,2 95,3 94,2 1,02 131,9 127,3 129,6 0,97 Nord 73,8 59,7 66,8 0,81 120,1 93,1 106,7 0,77 Nord-Ouest 89,5 92,7 91,0 1,04 124,5 125,1 124,8 1,01 Ouest 94,3 95,0 94,6 1,01 127,8 131,8 129,7 1,03 Sud 93,0 89,6 91,4 0,96 123,5 113,0 118,5 0,92 Sud-Ouest 90,5 90,8 90,6 1,00 116,6 114,8 115,7 0,98 Yaoundé 89,5 86,5 87,9 0,97 115,0 107,8 111,3 0,94 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 60,7 46,8 54,1 0,77 101,8 74,7 88,9 0,73 Second 81,5 78,1 79,8 0,96 123,7 107,6 115,6 0,87 Moyen 87,7 86,2 87,0 0,98 125,0 117,7 121,4 0,94 Quatrième 90,2 87,6 88,9 0,97 119,9 116,0 118,0 0,97 Le plus riche 90,4 88,9 89,7 0,98 115,4 114,3 114,8 0,99 Ensemble 80,8 76,1 78,5 0,94 116,8 104,8 110,9 0,90 NIVEAU SECONDAIRE Milieu de résidence Yaoundé/Douala 73,0 67,7 70,1 0,93 107,3 103,7 105,4 0,97 Autres villes 57,4 58,8 58,1 1,02 89,7 80,4 85,0 0,90 Ensemble urbain 62,0 61,7 61,8 0,99 94,9 87,9 91,3 0,93 Rural 32,8 27,8 30,3 0,85 45,8 35,2 40,5 0,77 Région Adamaoua 37,7 24,7 30,7 0,66 57,6 33,7 44,6 0,58 Centre (sans Yaoundé) 51,5 52,5 52,0 1,02 77,1 71,6 74,5 0,93 Douala 73,3 72,5 72,9 0,99 105,6 112,8 109,3 1,07 Est 50,4 38,1 44,2 0,75 71,0 52,5 61,7 0,74 Extrême-Nord 17,7 10,1 14,1 0,57 30,0 13,3 22,0 0,44 Littoral (sans Douala) 60,6 59,1 59,9 0,97 96,8 80,1 88,9 0,83 Nord 22,3 13,0 17,8 0,58 38,4 18,4 28,7 0,48 Nord-Ouest 55,3 63,3 59,7 1,15 72,5 80,1 76,6 1,10 Ouest 64,1 63,1 63,6 0,98 92,4 82,9 87,7 0,90 Sud 60,7 65,6 63,1 1,08 85,3 89,3 87,3 1,05 Sud-Ouest 63,3 68,5 66,1 1,08 91,2 91,4 91,3 1,00 Yaoundé 72,7 63,9 67,7 0,88 109,0 96,5 102,0 0,89 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 12,4 5,1 8,9 0,41 21,4 5,7 14,0 0,27 Second 34,1 31,3 32,7 0,92 46,0 38,6 42,3 0,84 Moyen 45,0 43,5 44,3 0,97 63,4 56,6 60,1 0,89 Quatrième 65,0 60,2 62,5 0,93 97,6 86,5 91,8 0,89 Le plus riche 76,6 73,4 74,9 0,96 117,3 105,3 110,8 0,90 Ensemble 46,9 44,9 45,9 0,96 69,5 61,8 65,6 0,89 1 Le taux net de fréquentation scolaire (TNF) pour le niveau primaire est le pourcentage de la population d'âge de fréquentation du niveau primaire (6-11 ans) qui fréquente l'école primaire. Le taux net de fréquentation scolaire pour le niveau secondaire est le pourcentage de la population d'âge de fréquentation du niveau secondaire (12-18 ans) qui fréquente l'école secondaire. Par définition le taux net de fréquentation ne peut excéder 100 %. 2 Le taux brut de fréquentation scolaire (TBF) au niveau primaire est le nombre total d'élèves du niveau primaire, exprimé en pourcentage de la population d'âge officiel de fréquentation du niveau primaire. Le taux brut de fréquentation scolaire au niveau secondaire est le nombre total d'élèves du niveau secondaire, exprimé en pourcentage de la population d'âge officiel de fréquentation du niveau secondaire. S'il y a pour un niveau donné un nombre important d'élèves plus âgés ou plus jeunes que l'âge officiel pour ce niveau, le TBF peut excéder 100 %. 3 L'indice de parité entre les genres pour le primaire est le ratio du taux de fréquentation au niveau primaire des filles sur le taux de fréquentation des garçons. L'indice de parité entre les genres pour le secondaire est le ratio du taux de fréquentation au niveau secondaire des filles sur le taux de fréquentation des garçons. Caractéristiques des logements et de la population des ménages • 35 Le tableau 2.12 présente également l’indice de parité de genre qui est le rapport entre le taux de fréquentation scolaire des femmes et celui des hommes. Plus l’indice de parité est proche de 1, moins l’écart entre les taux de fréquentation scolaire des filles et des garçons est important. Au niveau primaire, l’indice est estimé à 0,94 pour le taux net et à 0,90 pour le taux brut ; au niveau secondaire, il est respectivement de 0,96 et 0,89. Ce constat révèle l’existence d’une certaine disparité au désavantage des filles en ce qui concerne la fréquentation scolaire. Globalement, l’importance de cette disparité varie selon les différentes caractéristiques de la même façon que les taux de fréquentation. Dans le Nord et l’Extrême-Nord, l’indice de parité pour le taux net n’est, respectivement, que de 0,82 et 0,81 pour le niveau primaire et il passe à 0,57 et 0,58 pour le niveau secondaire. L’indice est aussi toujours plus faible en milieu rural qu’en milieu urbain et parmi les ménages les plus pauvres par rapport aux plus riches. Il semblerait donc qu’en plus des pesanteurs socioculturelles, la discrimination observée à l’égard des filles résulte d’un choix économique que certains ménages, pauvres en général, sont obligés d’effectuer en raison des coûts d’accès au système scolaire. Les résultats tendent à montrer que, dans ces situations, ce sont les garçons qui sont envoyés ou maintenus dans le système scolaire au détriment des filles. Le graphique 2.2 qui présente la proportion de garçons et de filles de chaque âge qui fréquentent l’école (quel que soit le niveau) met en évidence les disparités entre les garçons et les filles : ces disparités existent à tous les âges et tendent à augmenter avec l’âge. Graphique 2.2 Taux de fréquentation scolaire par âge 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 P o ur ce nt ag e Âge Masculin Féminin EDS-MICS 2011 Caractéristiques des femmes et des hommes enquêtés • 37 CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES ET DES HOMMES ENQUÊTÉS 3 Bruno Magloire KAMGHO TEZANOU, Félicien FOMEKONG et Pierre SOHKADJIE e chapitre porte sur les caractéristiques sociodémographiques des femmes et des hommes enquêtés. Ces informations sont importantes car elles permettent de mieux comprendre les résultats présentés dans les chapitres qui suivent. Tout comme le questionnaire ménage, les questionnaires individuels ont permis de recueillir des informations sur l’âge, l’état matrimonial, le milieu et la région de résidence, le niveau d’instruction des enquêtés, etc. qui sont utilisées comme variables d'analyse dans la suite de ce rapport. En outre, dans ce chapitre, sont également analysés les résultats sur l’alphabétisation, l’accès aux médias, l’activité économique, la couverture médicale et la consommation de tabac. 3.1 CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES DES ENQUÊTÉS Le tableau 3.1 présente la répartition des femmes et des hommes de 15-49 ans selon certaines caractéristiques sociodémographiques, à savoir l’âge, l’état matrimonial, le milieu et la région de résidence, le niveau d’instruction et le quintile de bien-être économique. Comme cela a été déjà expliqué dans le plan de sondage (voir Annexe A), certaines régions ont été, selon le cas, suréchantillonnées ou sous-échantillonnées de façon à disposer pour chaque région d’un nombre de cas suffisant pour pouvoir estimer des résultats avec un niveau de précision acceptable. Les résultats ont ensuite été pondérés pour redonner à chaque région son poids réel dans la population d’ensemble du Cameroun. Le tableau 3.1 présente, pour chaque catégorie, le nombre de cas non pondérés, c’est-à-dire le nombre de personnes effectivement interviewées dans chaque catégorie, et le nombre de cas pondérés, c’est-à-dire le nombre de cas de chaque catégorie selon le poids réel de cette catégorie au niveau national. Dans le reste de ce chapitre et de tout le rapport, tous les effectifs présentés sont des effectifs pondérés. C Principaux résultats Bien que la grande majorité des femmes et des hommes de 15-49 ans soient instruits, il subsiste une frange non négligeable de la population sans niveau d’instruction (8 % des hommes et 20 % des femmes). Les femmes sont moins alphabétisées (69 %) que les hommes (82 %). Le taux d’alphabétisation varie aussi de manière importante entre les régions : pour les femmes, il varie de 23 % dans l’Extrême-Nord à 92 % au Sud ; pour les hommes, il passe de 53 % dans l’Extrême-Nord à 93 % dans le Littoral. L’exposition des populations-cibles aux médias (presse audiovisuelle et écrite) n’est pas encore généralisée : 40 % des femmes et 20 % des hommes ne sont exposés à aucun média. Près de sept femmes sur dix (69 %) et de huit hommes sur dix (78 %) ont exercé une activité économique au cours des 12 derniers mois ayant précédé l’enquête ; parmi eux, près de deux sur cinq travaillaient dans l’agriculture. 38 • Caractéristiques des femmes et des hommes enquêtés Tableau 3.1 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés Répartition (en %) des femmes et des hommes enquêtés de 15-49 ans selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Cameroun 2011 Caractéristique sociodémographique Femme Homme Pourcentage pondéré Effectif pondéré Effectif non pondéré Pourcentage pondéré Effectif pondéré Effectif non pondéré Groupe d’âges 15-19 23,3 3 589 3 590 24,7 1 591 1 612 20-24 20,3 3 127 3 118 19,0 1 227 1 191 25-29 17,4 2 689 2 661 16,6 1 074 1 017 30-34 12,6 1 942 1 908 12,8 828 836 35-39 10,9 1 679 1 688 10,8 697 714 40-44 8,1 1 244 1 274 8,9 577 601 45-49 7,5 1 156 1 187 7,1 460 481 Religion Catholique 36,6 5 642 5 735 38,5 2 484 2 471 Protestant 33,8 5 221 5 415 30,3 1 953 2 104 Musulman 20,4 3 146 2 996 20,6 1 328 1 259 Animiste 2,8 433 310 2,0 128 103 Autre chrétien 2,5 390 398 2,3 151 147 Autre 1,2 186 185 1,4 89 84 Aucune 2,4 369 341 4,8 308 271 Manquant 0,3 40 46 0,2 14 13 Ethnie Arabes-Choa/Peulh/Haoussa/Kanuri 9,2 1 421 1 451 8,6 554 562 Biu-Mandara 14,0 2 157 1 620 14,4 932 725 Adamaoua-Oubangui 9,5 1 471 1 639 9,8 631 686 Bantoïde Sud-Ouest 1,4 211 212 1,4 94 96 Grassfields 14,1 2 170 2 252 12,8 825 860 Bamilike/Bamoun 24,0 3 709 3 267 24,3 1 567 1 397 Côtier/Ngoe/Oroko 4,3 669 671 4,7 303 308 Beti/Bassa/Mbam 17,9 2 765 3 239 18,6 1 202 1 373 Kako/Meka/Pygmé 2,6 397 612 2,6 170 274 Etranger/autre 2,6 395 401 2,2 145 146 Manquant 0,4 61 62 0,5 31 24 État matrimonial Célibataire 27,9 4 307 4 282 50,0 3 227 3 179 Marié 49,2 7 584 7 301 34,5 2 226 2 183 Vivant ensemble 14,3 2 208 2 504 11,3 732 806 Divorcé/séparé 5,7 881 865 3,7 237 250 Veuf 2,9 446 474 0,5 33 34 Milieu de résidence Yaoundé/Douala 22,5 3 467 2 811 23,3 1 501 1 174 Autres villes 31,4 4 842 4 961 32,6 2 106 2 146 Ensemble urbain 53,9 8 309 7 772 55,9 3 607 3 320 Rural 46,1 7 117 7 654 44,1 2 847 3 132 Région Adamaoua 4,8 746 1 279 4,1 262 469 Centre (sans Yaoundé) 7,1 1 092 1 233 8,3 534 566 Douala 11,1 1 712 1 459 11,0 707 604 Est 3,9 604 974 4,2 270 447 Extrême-Nord 16,1 2 490 1 666 14,8 956 625 Littoral (sans Douala) 4,0 615 896 4,4 287 418 Nord 10,9 1 676 1 576 11,3 729 701 Nord-Ouest 9,9 1 521 1 601 8,2 529 563 Ouest 10,6 1 634 1 320 10,2 659 519 Sud 2,6 402 940 2,9 185 440 Sud-Ouest 7,6 1 180 1 130 8,4 543 530 Yaoundé 11,4 1 755 1 352 12,3 794 570 Niveau d'instruction Aucun 20,0 3 086 2 796 8,3 533 501 Primaire 33,8 5 214 5 480 32,1 2 073 2 101 Secondaire 1er cycle 27,1 4 185 4 399 31,1 2 005 2 080 Secondaire 2nd cycle 13,6 2 099 2 027 19,1 1 234 1 243 Supérieur 5,5 842 724 9,4 610 527 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 16,1 2 481 2 292 15,3 987 917 Second 17,8 2 751 3 053 16,0 1 032 1 199 Moyen 19,0 2 923 3 188 18,2 1 175 1 313 Quatrième 22,8 3 517 3 443 22,7 1 465 1 430 Le plus riche 24,3 3 753 3 450 27,8 1 795 1 593 Ensemble 15-49 100,0 15 426 15 426 100,0 6 455 6 452 Hommes 50-59 na na na na 736 739 Ensemble 15-59 na na na na 7 191 7 191 Note: Le niveau d'instruction correspond au plus haut niveau d'instruction atteint, qu'il ait été achevé ou non. na = non applicable Caractéristiques des femmes et des hommes enquêtés • 39 Les femmes âgées de 15-49 ans, c’est-à-dire celles en âge de procréer, et les hommes de 15-59 ans constituent des populations-cibles de l’EDS-MICS 2011. Cependant, dans ce chapitre et dans les suivants, par souci de comparaison, les résultats portent sur les hommes et les femmes de la même tranche d’âges (15-49 ans). En général, les résultats concernant les hommes de 50-59 ans constituent une catégorie à part, présentés au bas des tableaux. Âge L'âge, variable fondamentale dans l'analyse des phénomènes démographiques, est l'une des informations les plus difficiles à obtenir de façon précise lorsque l'enregistrement écrit des événements (notamment des faits d’états civils) n'est pas suffisamment ancré dans les habitudes de certaines populations, comme c'est le cas au Cameroun. De ce fait, un soin particulier a été accordé à son estimation au moment de l'enquête individuelle. On a d'abord demandé aux enquêtés leur date de naissance, puis leur âge. Lorsque ces deux informations étaient obtenues, l'enquêtrice/enquêteur contrôlait la cohérence entre elles. Dans le cas où l'enquêté(e) ne connaissait pas sa date de naissance ou son âge, l'enquêtrice/enquêteur essayait d'obtenir un document officiel (carte d'identité, acte de naissance, etc.) où figure la date de naissance. Lorsque aucun document n'était disponible, l'enquêtrice/enquêteur devait estimer l'âge de l'enquêté(e), soit par comparaison avec l'âge d'autres membres du ménage, soit par déduction à partir de l'histoire de l'enquêté(e), ou encore en utilisant des références historiques. Les distributions par âge présentent une allure assez régulière, les proportions de chaque groupe d'âges, pour chaque sexe, diminuant régulièrement au fur et à mesure que l'on avance vers les âges élevés. Pour les femmes, elles passent de 23 % à 15-19 ans à 8 % pour la tranche d’âges 45-49 ans. Pour les hommes, les proportions varient de 25 % à 15-19 ans à 7 % à 45-49 ans. Religion En ce qui concerne la religion, les résultats montrent que la majorité des enquêtés se sont déclarés de confession catholique (37 % des femmes et 39 % des hommes) ; la religion protestante vient en seconde position (respectivement 34 % et 30 %). Vient ensuite la religion musulmane avec 20 % des femmes et 21 % des hommes. Les autres religions (y compris l’animisme) ne sont pratiquées que par de faibles proportions de femmes et d’hommes (3 % ou moins). Ethnie La répartition de la population selon l’ethnie rend compte de la diversité ethnoculturelle du Cameroun. Selon les regroupements effectués, on constate que les principaux groupes sont : les Bamiléké/Bamoun (24 % des femmes et 24 % des hommes) ; les Beti/Bassa/Mbam (respectivement, 18 % et 19 %) ; les Biu-Mandara (14 % pour chaque sexe) ; les Grassfields (14 % des femmes et 13 % des hommes), les Adamaoua-Oubangui (10 % pour chaque sexe) et les Arabes-Choa/Peulh/Haoussa/Kanuri (9 % pour chaque sexe). Les autres groupes ethniques du Cameroun représentent en tout près de 11 % et les étrangers près de 3 % de la population résidente. État matrimonial Dans le cadre de l’EDS-MICS 2011, sont considérés comme étant en union toutes les femmes et tous les hommes mariés légalement ou non ainsi que tous ceux et toutes celles vivant en union consensuelle. Selon cette définition, on constate qu’environ trois femmes sur dix (28 %) étaient célibataires au moment de l’enquête, environ deux femmes sur trois (64 %) étaient mariées ou vivaient en union consensuelle, et 9 % étaient en rupture d’union (divorcées, séparées ou veuves). Du fait d’une entrée en union beaucoup plus 40 • Caractéristiques des femmes et des hommes enquêtés tardive, la répartition des hommes par état matrimonial est très différente de celle des femmes. Au moment de l’enquête, un homme sur deux (50 %) était célibataire, 46 % étaient en union et 4 % en rupture d’union. Milieu et région de résidence Les résultats selon le milieu de résidence montrent que la majorité des enquêtés résidaient, au moment de l’enquête, en milieu urbain (54 % des femmes et 56 % des hommes) dont un peu moins de la moitié dans les villes de Yaoundé et Douala. La répartition des enquêtés selon la région administrative reflète bien le poids démographique respectif de chaque région. Elle ne fait pas apparaître d’écarts significatifs entre les hommes et les femmes. Niveau d’instruction En outre, on constate que, globalement, les hommes sont plus instruits que les femmes. En effet, 8 % des hommes de 15-49 ans contre 20 % des femmes de ce groupe d’âges n’ont aucun niveau d’instruction. Au niveau primaire, les proportions sont pratiquement les mêmes (32 % des hommes et 34 % des femmes). Cependant, au niveau secondaire, les proportions sont de 41 % pour les femmes (27 % pour le premier cycle et 14 % pour le second) et de 50 % pour les hommes (31 % pour le premier cycle et 19 % pour le second). Bien qu’en augmentation au fil du temps, les proportions de personnes ayant atteint le niveau d’instruction supérieur sont encore faibles (6 % chez les femmes et 9 % chez les hommes). Niveau de bien-être Au moment de l’enquête, environ une femme sur quatre (24 %) et trois hommes sur dix (28 %) vivaient dans un ménage du quintile le plus riche. Moins d’une femme et d’un homme sur cinq (respectivement, 16 % et 15 %) vivaient dans un ménage du quintile le plus pauvre. 3.2 NIVEAU D’INSTRUCTION PAR CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES Les tableaux 3.2.1 et 3.2.2 présentent la répartition des femmes et des hommes enquêtés selon le plus haut niveau d’instruction atteint, en fonction de certaines caractéristiques sociodémographiques. Globalement, comme cela a été mentionné précédemment, les hommes ont un niveau d’instruction plus élevé que les femmes. Les enquêtés n’ayant aucun niveau d’instruction sont proportionnellement plus nombreux parmi les femmes (20 %) que parmi les hommes (8 %). L’examen des tableaux 3.2.1 et 3.2.2 révèle que les proportions élevées de personnes sans niveau d’instruction s’observent à 45-49 ans (32 % des femmes et 17 % des hommes), en milieu rural (respectivement 34 % et 15 %), dans les régions de l’Extrême-Nord (63 % et 26 %), du Nord (52 % et 21 %) et de l’Adamaoua (40 % et 17 %) ainsi que dans les ménages les plus pauvres (63 % et 29 %). À l’opposé, les proportions les plus faibles de personnes non instruites sont enregistrées à 15-19 ans (11 % des femmes et 5 % des hommes), en milieu urbain (8 % et 3 %), et plus particulièrement à Yaoundé/Douala (2 % pour chaque sexe) et dans les ménages les plus riches. Caractéristiques des femmes et des hommes enquêtés • 41 Tableau 3.2.1 Niveau d'instruction: Femmes Répartition (en %) des femmes de 15-49 ans en fonction du plus haut niveau d'instruction atteint ou achevé et nombre médian d'années d'instruction complétées, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Cameroun 2011 Caractéristique sociodémographique Plus haut niveau d'instruction atteint Total Nombre médian d'années complétées Effectif de femmes Sans instruction Primaire incomplet Primaire complet1 Secondaire incomplet Secondaire complet2 Supérieur Groupe d’âges 15-24 12,7 19,0 9,6 52,3 1,6 4,8 100,0 6,8 6 716 15-19 10,9 20,0 6,6 60,5 0,4 1,5 100,0 6,9 3 589 20-24 14,8 17,8 12,9 42,9 3,1 8,5 100,0 6,6 3 127 25-29 22,2 18,0 16,6 31,6 2,6 8,9 100,0 5,5 2 689 30-34 22,5 19,6 18,4 30,4 3,5 5,6 100,0 5,4 1 942 35-39 26,1 20,1 18,8 28,4 1,9 4,6 100,0 5,2 1 679 40-44 31,4 22,5 16,0 24,4 1,5 4,2 100,0 4,6 1 244 45-49 32,0 24,0 18,6 20,2 1,5 3,7 100,0 4,4 1 156 Milieu de résidence Yaoundé/Douala 1,7 7,7 11,3 61,5 4,2 13,7 100,0 8,8 3 467 Autres villes 12,7 17,4 14,9 45,7 2,8 6,5 100,0 6,5 4 842 Ensemble urbain 8,1 13,4 13,4 52,3 3,4 9,5 100,0 7,9 8 309 Rural 33,9 27,1 15,0 22,9 0,5 0,7 100,0 3,9 7 117 Région Adamaoua 39,5 28,8 9,0 21,4 0,1 1,2 100,0 2,7 746 Centre (sans Yaoundé) 2,1 22,9 17,5 51,2 0,8 5,5 100,0 6,5 1 092 Douala 1,7 7,7 11,5 65,0 3,3 10,8 100,0 8,7 1 712 Est 15,3 33,4 9,3 39,4 1,2 1,4 100,0 5,1 604 Extrême-Nord 62,6 27,4 2,0 7,3 0,1 0,5 100,0 0,0 2 490 Littoral (sans Douala) 2,6 17,4 16,1 59,8 1,1 2,9 100,0 7,2 615 Nord 52,0 31,9 3,4 11,5 0,7 0,4 100,0 0,0 1 676 Nord-Ouest 6,3 11,1 37,8 36,1 4,4 4,3 100,0 5,8 1 521 Ouest 2,3 25,2 15,6 50,9 1,5 4,5 100,0 6,5 1 634 Sud 1,1 12,4 17,1 65,8 0,8 2,8 100,0 7,4 402 Sud-Ouest 2,8 12,5 30,9 41,8 3,2 8,8 100,0 6,8 1 180 Yaoundé 1,6 7,7 11,1 58,0 5,0 16,5 100,0 9,0 1 755 Quintile de bien-être économique Le plus pauvre 63,0 29,2 3,8 4,0 0,0 0,0 100,0 0,0 2 481 Second 28,0 29,2 18,7 23,7 0,2 0,2 100,0 4,4 2 751 Moyen 14,9 26,5 20,8 36,0 0,8 1,1 100,0 5,4 2 923 Quatrième 6,6 15,5 16,1 55,3 2,3 4,3 100,0 7,2 3 517 Le plus riche 2,3 5,1 10,5 59,1 5,5 17,4 100,0 9,5 3 753 Ensemble 20,0 19,7 14,1 38,7 2,0 5,5 100,0 5,6 15 426 1 A achevé avec succès 6 classes du niveau primaire. 2 A achevé avec succès 7 classes du niveau secondaire. 42 • Caractéristiques des femmes et des hommes enquêtés Tableau 3.2.2 Niveau d'instruction: Hommes Répartition (en %) des hommes de 15-49 ans en fonction du plus haut niveau d'instruction atteint ou achevé et nombre médian d'années d'instruction complétées, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Cameroun 2011 Caractéristique sociodémographique Plus haut niveau d'instruction atteint Total Nombre médian d'années complétées Effectif d'hommes Sans instruction Primaire incomplet Primaire complet1 Secondaire incomplet Secondaire complet2 Supérieur Groupe d’âges 15-24 5,1 18,2 9,1 54,6 6,6 6,4 100,0 7,6 2 818 15-19 5,2 20,2 7,0 62,1 4,5 1,0 100,0 7,1 1 591 20-24 5,1 15,6 11,8 44,9 9,2 13,4 100,0 8,5 1 227 25-29 8,9 17,0 16,0 39,1 4,6 14,4 100,0 7,4 1 074 30-34 7,2 19,4 19,3 38,5 3,7 11,8 100,0 6,6 828 35-39 10,8 18,4 16,6 41,1 4,0 9,0 100,0 6,6 697 40-44 13,7 20,8 14,5 34,4 4,8 11,9 100,0 6,0 577 45-49 17,1 24,1 14,9 30,5 3,6 9,8 100,0 5,5 460 Milieu de résidence Yaoundé/Douala 2,3 6,6 8,7 54,0 7,6 20,7 100,0 9,5 1 501 Autres villes 3,6 14,3 12,1 51,0 7,0 12,2 100,0 8,3 2 106 Ensemble urbain 3,1 11,1 10,7 52,2 7,2 15,7 100,0 8,8 3 607 Rural 14,8 28,7 16,5 35,7 2,7 1,5 100,0 5,3 2 847 Région Adamaoua 16,5 28,9 9,3 39,9 1,1 4,3 100,0 5,4 262 Centre (sans Yaoundé) 1,3 16,1 10,7 54,2 3,6 14,0 100,0 8,0 534 Douala 2,7 5,9 8,5 57,0 6,3 19,7 100,0 9,3 707 Est 7,4 24,4 6,8 52,7 4,4 4,2 100,0 6,7 270 Extrême-Nord 26,1 40,2 4,1 24,8 2,9 1,8 100,0 3,4 956 Littoral (sans Douala) 0,7 11,3 13,1 62,2 4,8 7,9 100,0 8,1 287 Nord 21,1 34,9 6,4 33,4 3,4 0,8 100,0 4,6 729 Nord-Ouest 1,9 7,4 39,5 41,4 5,0 4,8 100,0 6,1 529 Ouest 0,2 17,0 13,0 53,5 7,5 8,8 100,0 8,2 659 Sud 1,4 9,7 11,4 62,6 8,1 6,8 100,0 8,5 185 Sud-Ouest 1,5 9,1 34,0 38,3 6,1 10,9 100,0 7,1 543 Yaoundé 2,1 7,3 8,9 51,4 8,7
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