Burkina Faso - Multiple Indicator Cluster Survey - 2006

Publication date: 2006

ii iii Tableau synoptique des résultats Enquête par Grappes à Indicateurs Multiples (MICS) et Indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), Burkina Faso, 2006 Rubrique Numéro d’indicateur MICS Numéro d’indicateur OMD Indicateur Valeur MORTALITE DES ENFANTS Mortalité des Enfants 1 13 Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (période de référence : mars 2000 -avril 2002) 188 ‰ NUTRITION 6 4 Prévalence d’insuffisance pondérale 37,4 % 7 Prévalence de retard de croissance 34,6 % Statut nutritionnel 8 Prévalence de l’émaciation 23,1 % 45 Allaitement à la première heure de naissance 19,6 % 15 Taux d’allaitement exclusif 8,2 % Taux d’allaitement continu à 12-15 mois 96,1 % 16 à 20-23 mois 85,4 % 17 Taux d’alimentation complémentaire à 6-9 mois 49,6 % 18 Fréquence d’alimentation complémentaire 40,6 % Allaitement 19 Enfants bien nourris 25,0 % 42 Supplémentation en vitamine A (enfants de moins de 5 ans) 67,1 % Vitamine A 43 Supplémentation en vitamine A (accouchée) 48,3 % 9 Enfants avec un faible poids à la naissance 16,2 % Faible poids à la naissance 10 Enfants pesés à la naissance 39,0 % SANTE INFANTILE 25 Couverture vaccinale contre la tuberculose 91,4 % 26 Couverture vaccinale contre la polio 77,4 % 27 Couverture vaccinale contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos 76,5 % 28 15 Couverture vaccinale contre la rougeole 70,3 % 31 Enfants complètement vaccinés 60,5 % Vaccination 30 Couverture vaccinale contre la fièvre jaune 70,8 % Toxoide Tétanique 32 Protection contre le tétanos néonatal 75,0 % 33 Utilisation de la thérapie de réhydratation par voie orale (TRO) 23,3 % 34 Traitement à domicile de la diarrhée 36,3 % 35 TRO reçu ou apport d’aliments liquides et poursuite de l’alimentation 42,4 % 23 Consultations pour les enfants suspectés de pneumonie 38,5 % Soins de santé 22 Traitement antibiotique des enfants suspectés de pneumonie 31,4 % Utilisation de combustibles solides 24 29 Combustibles solides 93,9 % 36 Disponibilité de moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII) dans les ménages 23,3 % 37 22 Enfants de moins de 5 ans dormant sous moustiquaire imprégnée d’insecticide 9,6 % 38 Enfants de moins de 5 ans dormant sous moustiquaire 18,0 % 39 22 Traitement antipaludéen des enfants de moins de 5 ans 41,0 % Paludisme 40 Traitement préventif du paludisme (chez la femme enceinte) 1,3 % Source et coûts 96 Source d’approvisionnement (de sources publiques) iv Rubrique Numéro d’indicateur MICS Numéro d’indicateur OMD Indicateur Valeur Moustiquaire imprégnée d’insecticide 45,6 % Antipaludéens 52,7 % Antibiotiques 72,9 % Sel de réhydratation orale 77,5 % 97 Coût d’approvisionnement (coût moyen) Moustiquaires imprégnées d’insecticide Sources publiques 1500,0 FCFA Sources privées 1500,0 FCFA Antipaludéens Sources publiques 500,0 FCFA Sources privées 433,0 FCFA Sel de réhydratation orale Sources publiques 100,0 FCFA d’approvisionne- ment Sources privées 100,0 FCFA ENVIRONNEMENT 11 30 Utilisation de sources améliorées d’eau de boisson 77,3 % 13 Traitement de l’eau 3,3 % 12 31 Utilisation de sanitaires améliorés 36,9 % Eau et Assainissement 14 Evacuation des excréta des enfants 17,4 % 93 Bail assuré 49,9 % 94 Durabilité du logement 0,5 % Bail assuré et durabilité de l’habitat 95 32 Taudis 68,9 % SANTE DE LA REPRODUCTION 21 19c Prévalence contraceptive 17,4 % 98 Besoins de planification familiale non satisfaits 31,1 % Contraception et besoins non satisfaits 99 Demande de planification familiale satisfaite 35,9 % 20 Soins prénatals 85,0 % 44 Contenu des soins prénatals 86,3 Prélèvement de sang 34,5 % Prise de la tension 82,8 % Prélèvement d’urine 73,7 % Mesure du poids 85,3 % 4 17 Assistance pendant l’accouchement par un personnel qualifié 53,5 % Santé de la mère et de l’enfant 5 Accouchement dans un centre qualifié 50,5 % DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT 46 Soutien à l’apprentissage 11,7 % Développement de l’enfant 47 Soutien à l’apprentissage par le père 23,7 % EDUCATION 52 Fréquentation préscolaire 2,2 % 53 Prédisposition pour la scolarisation 1,4 % 54 Taux net d’admission au CP1 38,7 % 55 6 Taux net de scolarisation au primaire 46,2 % 56 Taux net de scolarisation au secondaire 15,8 % 57 7 Enfants atteignant la 5ème année 91,3 % 58 Taux de transition au secondaire 53,8 % 59 7b Taux d’achèvement du primaire 16,9 % Indice de parité genre Ecole primaire 0,90 ratio Education 61 9 Ecole secondaire 0,91 ratio v Rubrique Numéro d’indicateur MICS Numéro d’indicateur OMD Indicateur Valeur Alphabétisation 60 8 Taux d’alphabétisation des jeunes femmes de 15-24 ans 25,0 % PROTECTION DE L’ENFANT Enregistrement des naissances 62 Enregistrement des naissances 63,7 % Discipline de l’enfant Discipline de l’enfant 74 Punition psychologique/physique 83.3 % Mariage avant l’âge de 15 ans 3,9 % 67 Mariage avant l’âge de 18 ans 52,0 % 68 Jeunes femmes de 15-19 ans actuellement mariées ou en union 23,5 % 70 Polygamie 49,1 % Différence d’âge de 10 ans et plus entre les époux Femmes âgées de 15-19 ans 24,5 % Mariage précoce et polygamie 69 Femmes âgées de 20-24 ans 27,7 % Mutilations Génitales Féminines 66 Approbation de la pratique des mutilations génitales féminines 11,1 % Prévalence de Mutilations génitales féminines (MGF) 63 Prévalence de mutilations génitales féminines 72,5 % 64 Prévalence de formes extrêmes de mutilations génitales féminines 3,4 % 65 Prévalence de mutilations génitales féminines chez les filles 24,7 % Violence domestique 100 Attitudes vis-à-vis de la violence conjugale 71,4 % VIH/SIDA, COMPORTEMENT SEXUEL, ET ENFANTS ORPHELINS ET VULNERABLES 82 19b Connaissance exhaustive de la prévention de la transmission du VIH chez les jeunes 16,2 % 89 Connaissance de la transmission mère-enfant du VIH 55,5 % 86 Attitude à l’égard des personnes atteintes du VIH/Sida 6,7 % 87 Femmes connaissant un lieu où faire le dépistage du VIH 39,9 % 88 Femmes ayant subi le test de dépistage du VIH 11,4 % 90 Couverture du Counselling pour la prévention de la transmission mère-enfant du VIH 38,8 % Connaissance et comportements vis-à-vis du VIH 91 Test de dépistage du VIH/Sida lors des Consultations Post-natales (CPN) 7,2 % 84 Age au premier rapport sexuel 5,9 % 92 Age des partenaires sexuels 23,7 % 83 19a Utilisation de préservatifs avec les partenaires non réguliers 63,7 % Comportement sexuel 85 Rapport sexuel à risque élevé durant l’année passé 29,7 % 75 Prévalence d’orphelins 7,4 % 78 Condition d’accueil des enfants (enfants de moins de 18 ans ne vivant pas avec un parent biologique) 10,5 % 76 Prévalence d’enfants vulnérables 9,0 % 77 20 Scolarisation des orphelins par rapport aux non orphelins 0,71 ratio 81 Soutien extérieur aux enfants orphelins et rendus vulnérables par le VIH/Sida 7,0 % Malnutrition des enfants orphelins et rendus vulnérables par le VIH/Sida ratio Insuffisance pondérale 1,08 ratio Retard de croissance 1,07 ratio 79 Emaciation 1,09 ratio Soutien aux enfants orphelins et vulnérables 80 Sexualité précoce des enfants orphelins et rendus vulnérables par le VIH/Sida 1,19 ratio vi vii Remerciements Ce rapport présente les résultats de l’Enquête par grappes à indicateurs multiples, MICS (Multiple Indicator Cluster Survey), conduite en 2006 par l’Institut National de la Statistique et de la Démographie du Burkina Faso, avec le soutien technique et financier du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). L’enquête MICS est un outil de suivi et d’évaluation de l’impact des efforts déployés par le Gouvernement et ses partenaires au développement en vue d’atteindre les objectifs et cibles définis par la "Déclaration du Millénaire" et le Plan d’action de la campagne "Un Monde Digne des Enfants", respectivement adoptés en septembre 2000 et en mai 2002. Les objectifs poursuivis sont de collecter, d’analyser et de diffuser des données relatives à la situation des femmes et des enfants. Le succès de cette enquête est l’aboutissement de la collaboration et de l’engagement de plusieurs institutions et d’un grand nombre de personnes à divers niveaux. L’enquête MICS du Burkina Faso est une opération d’envergure nationale qui a nécessité la disponibilité, les efforts et le soutien technique et/ou financier de structures et d’institutions nationales et du Fonds des Nations Unis pour l’Enfance (UNICEF). Des structures suivantes ont été mises en place pour le suivi, la coordination et l’analyse : − Un Comité de pilotage interministériel chargé du suivi de l’organisation et du déroulement des activités de l’enquête MICS ; − Une Coordination technique chargée de coordonner la mise en œuvre des activités de l’enquête ; − Un Comité de rédaction chargé de l’analyse des données et de la production du rapport. L’enquête MICS a également bénéficié des efforts de 48 enquêtrices, contrôleuses et chefs d’équipe ainsi que de la coopération des populations enquêtées. Que tous soient remerciés pour leur contribution à la réalisation de cette importante opération. viii ix Table des Matières Tableau synoptique des résultats . iii Remerciements.vii Table des matières.ix Liste des tableaux.xi Liste des graphiques.xv Liste des abréviations .xvi Résumé exécutif .xx I Introduction.1 1.1 Contexte.1 1.2 Objectifs de l’enquête .2 II Méthodologie d’échantillonnage et d’enquête .3 2.1 Conception de l’échantillon.3 2.2 Questionnaires .3 2.3 Formation et travail sur le terrain .4 2.4 Traitement des données .4 III Représentativité de l’échantillon et caractéristiques des ménages et des personnes interrogées .6 3.1 Représentativité de l’échantillon.6 3.4 Caractéristiques des ménages .6 3.3 Structure par âge de la population enquêtée.8 IV Mortalité des enfants de moins de cinq ans .10 4.1 Méthodologie.10 4.2 Niveaux de la mortalité des enfants de moins de cinq ans .10 V Nutrition.13 5.1 Etat nutritionnel.13 5.2 Allaitement au sein.15 5.3 Supplémentation en vitamine A.18 5.4 Faible poids à la naissance .19 VI Santé de l'enfant.21 6.1 Couverture vaccinale.21 6.2 Anatoxine tétanique .22 6.3 Traitement par la réhydratation orale .23 6.4 Recherche de soins et traitement de la pneumonie aux antibiotiques.25 6.5 Utilisation de combustible solide .26 6.6 Paludisme .26 x VII Environnement .31 7.1 Eau.31 7.2 Assainissement.33 7.3 Bail assuré et durabilité de l’habitat .34 VIII Santé de la reproduction .36 8.1 Contraception.36 8.2 Besoins de contraception non couverts .36 8.3 Consultations prénatales .38 8.4 Assistance pendant l'accouchement .39 IX Développement de l’enfant .40 X Education .41 10.1 Fréquentation scolaire/préscolaire.41 10.2 Alphabétisation .43 XI Protection de l’enfant.45 11.1 Enregistrement des naissances à l’état civil .45 11.2 Discipline de l’enfant.46 11.3 Mariage précoce et polygamie.47 11.4 Mutilation génitale féminine.50 11.5 Violences conjugales.51 XII VIH/Sida, Comportement sexuel et enfants orphelins et vulnérables .53 12.1 Connaissance de la transmission du VIH/Sida et utilisation du préservatif .53 12.2 Comportement sexuel lié à la transmission du VIH.57 12.3 Orphelins et enfants vulnérables.58 TABLEAUX. 62 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . 141 Annexe A Conception de l’Echantillon . 143 Annexe B Liste du personnel de l’enquête MICS3. 147 Annexe C Estimations des Erreurs d’Echantillonnage . 149 ANNEXE D Tableaux sur la Qualité des Données. 155 Annexe E Indicateurs MICS : Numérateurs et Dénominateurs. 165 Annexe F Questionnaires . 175 xi Liste des Tableaux Tableau 1 : Répartition de la population par grand groupe d’âges selon EDS-III (2003) et MICS3 (2006) . 6 Tableau 2 : Niveaux de mortalité des enfants de moins de 5 ans selon différentes sources et selon les périodes de référence des estimations. 11 Tableau HH.1: Résultats des enquêtes auprès des ménages et des personnes . 64 Tableau HH.2: Population des ménages par âge et sexe . 65 Tableau HH.3: Composition du ménage . 66 Tableau HH.4: Caractéristiques individuelles des femmes . 67 Tableau HH.5: Caractéristiques individuelles des enfants . 68 Tableau CM.1 : Mortalité infanto-juvénile (référence : mars 2000 -avril 2002) . 69 Tableau CM.2 : Naissances vivantes et proportion de décès. 70 Tableau NU.1 : Malnutrition infantile . 71 Tableau NU.2 : Allaitement à la naissance . 72 Tableau NU.3 : Allaitement maternel . 73 Tableau NU.4 : Alimentation adéquate des nourrissons . 74 Tableau NU.6 : Supplémentation des enfants en vitamine A . 75 Tableau NU.7: Supplémentation post-partum de la mère en vitamine A. 76 Tableau NU.8 : Faible poids à la naissance. 77 Tableau CH.1 : Vaccination au cours de la première année . 78 Tableau CH.2 : Vaccinations selon les caractéristiques sociodémographiques . 79 Tableau CH.2 : Vaccinations selon les caractéristiques sociodémographiques (suite) . 80 Tableau CH.3 : Protection contre le tétanos néonatal. 81 Tableau CH.4 : Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans ayant eu la diarrhée au cours des deux dernières semaines qui ont reçu une SRO (sel de réhydratation orale) ou une TRO (traitement de réhydratation orale), Burkina Faso, 2006 . 82 Tableau CH.5 : Pourcentage d’enfants de 0-59 mois ayant eu la diarrhée au cours des 2 semaines précédant l’enquête dont on a augmenté la consommation de fluides et poursuivi l’alimentation pendant la maladie, Burkina Faso, 200. 83 Tableau CH6 : Recherche de soins pour présomption de Pneumonie. 84 Tableau CH.7 : Pourcentage d’enfants de 0 à 59 mois suspectés de pneumonie ayant reçu un traitement antibiotique, Burkina Faso, 2006. 85 xii Tableau CH7A : Pourcentage de mères/personnes en charge d’enfants âgés de 0-59 mois qui connaissent des signes nécessitant un recours immédiatement aux soins, Burkina Faso, 2006 . 86 Tableau CH.10 : Pourcentage de ménages avec au moins une moustiquaire imprégnée (MI), Burkina Faso, 2006 . 88 Tableau CH.11 : Enfants dormant sous une moustiquaire. 89 Tableau CH.12 : Traitement des enfants à l’aide d’antipaludéens . 90 Tableau CH.13 : Traitement préventif du paludisme. 91 Tableau CH.14 : Répartition (en %) des ménages selon la source d'approvisionnement en moustiquaires imprégnées à l’insecticide et coût médian d’une moustiquaire, Burkina Faso, 2006 . 92 Tableau CH.15 : Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans ayant eu la fièvre au cours des deux dernières semaines et qui ont reçu des médicaments de traitement du paludisme selon la source et le coût médian, Burkina Faso, 2006. 93 Tableau CH.16 : Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans suspectés de pneumonie au cours des deux dernières semaines et qui ont reçu des antibiotiques selon la source et le coût médian, Burkina Faso, 2006 . 94 Tableau CH.17 : Source et en coûts d'approvisionnement en sel de réhydratation orale . 95 Tableau EN.1 : Répartition (en %) de la population des ménages selon la principale source d’eau potable et pourcentage de la population des ménages utilisant des sources d’eau potable améliorées, Burkina Faso, 2006. 96 Tableau EN2 : Répartition (en %) de la population des ménages selon la méthode de traitement utilisée pour rendre l’eau potable, Burkina Faso, 2006 . 97 Tableau EN.3 : Répartition (en %) des ménages selon le temps mis pour se rendre, prendre de l’eau et revenir de la source d’approvisonnement en eau de boisson et temps moyen d'approvisionnement en eau de boisson, Burkina Faso, 2006 . 98 Tableau EN4 : Répartition (en %) de ménages selon la personne chargée de l’approvisionnement en eau de boisson, Burkina Faso, 2006. 99 Tableau EN.5 : Répartition (en %) de la population selon le type de toilettes utilisées et de la population utilisant les moyens sanitaires pour l'évacuation des excréta, Burkina Faso, 2006 . 100 Tableau EN6 : Répartition (en %) de la population des enfants de 0-2 ans selon le mode d’évacuation des excréta, Burkina Faso, 2006 . 101 Tableau EN7 : Répartition (en %) de la population des ménages utilisant des sources appropriées d’eau de boisson et des sanitaires appropriés pour l’évacuation des excréta, Burkina Faso, 2006 . 102 Tableau EN.8 : Pourcentage des membres du ménage résidant en milieu urbain quartiers précaires possédant un document formel de l'habitation, et pourcentage des ménages qui ont été expulsés de leur habitation au cours des 5 années précédant l’enquête, Burkina Faso, 2006 . 102 Tableau EN.9 : Pourcentage des ménages vivant dans des logements considérés non durables (logements précaires) en milieu urbain, selon les caractéristiques de la population, Burkina Faso, 2006 . 103 xiii Tableau EN.10 : Pourcentage de ménages et de membres de ménage en milieu urbain, vivant dans des logements considérés non durables (logements précaires) selon les caractéristiques socio-économiques, Burkina Faso, 2006 . 104 Tableau RH.1 : Utilisation de contraceptifs . 105 Tableau RH2 : Besoins en contraception non couverts . 106 Tableau RH3 : Personnel dispensant les soins prénatals . 107 Tableau RH.4 : Contenu des soins prénatals. 108 Tableau RH.5 : Assistance pendant l’accouchement . 109 Tableau CD.1 : Soutien familial dans l'éducation de la petite enfance . 110 Tableau ED.1 : Niveau d’instruction préscolaire . 111 Tableau ED.2 : Admission à l'école primaire. 112 Tableau ED.3 : Taux de fréquentation net du cycle primaire. 113 Tableau ED. 4: Taux net de scolarisation secondaire . 114 Tableau ED.4w : Enfants ayant l'âge de fréquenter le cours secondaire qui fréquentent l'école primaire . 115 Tableau ED.5 : Enfants atteignant la 5ème année. 116 Tableau ED.6 : Achèvement de l'école primaire et passage au cours secondaire . 117 Tableau ED.7 : Parité des sexes dans l’éducation. 118 Tableau ED.8 : Alphabétisation des adultes . 119 Tableau CP.1 : Enregistrement des naissances . 120 Tableau CP.5 : Mariage précoce et polygamie . 122 Tableau CP.6 : Différence d’âge entre les époux. 123 Tableau CP.7 : Mutilation Génital Féminine / Excision. 124 Tableau CP.8 : Excision des filles. 125 Tableau CP.9 : Attitudes vis-à-vis de la violence conjugale . 126 Tableau HA.1 : Connaissance de la prévention de la transmission du VIH. 127 Tableau HA.2 : Conceptions erronées sur le VIH/SIDA . 128 Tableau HA.3 : Connaissances générales sur la transmission du VIH/SIDA . 129 Tableau HA.4 : Connaissance de la transmission mère-enfant du VIH. 130 Tableau HA.5 : Attitudes envers les personnes vivant avec le VIH/SIDA. 131 Tableau HA.6 : Connaissance d'un centre de dépistage du VIH. 132 Tableau HA.7 : Conseil-dépistage du VIH pendant les consultations prénatales . 133 Tableau HA.8 : Comportement sexuel à risque d'infection par le VIH. 134 xiv Tableau HA.9 : Utilisation d’un préservatif lors des derniers rapports sexuels à haut risque . 135 Tableau HA.10 : Milieu de résidence des enfants avec les parents et état de survie des parents 136 Tableau HA.11 : Prévalence des orphelins et enfants vulnérables . 137 Tableau HA.12 : Fréquentation scolaire des enfants orphelins et vulnérables (OEV) . 138 Tableau HA.13 : Soutien aux enfants orphelins et rendus vulnérables par le SIDA . 139 Tableau HA.14 : Malnutrition des orphelins et enfants vulnérables. 140 Tableau HA.15 : " Comportement sexuel des jeunes femmes selon le statut de survie des parents et de vulnérabilité dû au SIDA ", . 140 Tableau 1: Répartition des grappes de l’échantillon selon le milieu de résidence. 143 Tableau SE.1 : Indicateurs choisis pour le calcul des erreurs d’échantillonnage . 150 Tableau SE.2 : Erreurs d’échantillonnage, Niveau national . 152 Tableau SE.3 : Erreurs d’échantillonnage, Urbain . 153 Tableau SE.4 : Erreurs d’échantillonnage, Rural . 154 Tableau DQ. 1: Répartition de la population des ménages par âge. 155 Tableau DQ.2: Répartition par âge des femmes concernées et des femmes interrogées. 156 Tableau DQ.3: Répartition par âge des enfants de moins de 5 ans concernées et interrogés. 157 Tableau DQ.4: Répartition par âge des enfants de moins de 5 ans. 158 Tableau DQ.5: Exactitude des âges et des périodes . 159 Tableau DQ.6: Exhaustivité du rapport . 160 Tableau DQ.7: Présence de la mère dans le ménage et de la personne interrogée pour le questionnaire des enfants de moins de 5 ans. 161 Tableau DQ.9: Rapports de masculinité des enfants nés vivants et des enfants survivants . 163 Tableau DQ.10: Répartition des femmes par temps écoulé depuis le dernier accouchement . 164 xv Liste des Graphiques Graphique HH1: Pyramide des âges, Burkina Faso, MICS 2006. 7 Graphique CM.1 : Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans selon certaines caractéristiques, Burkina Faso, 2006 . 11 Graphique CM.2: Tendance dans la mortalité des enfants de moins de 5 ans, Burkina Faso, 2006 . 12 Graphique NU1 : Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans soufrant de malnutrition, Burkina Faso, 2006. 15 Graphique NU.2 : Pourcentage de femmes ayant commencé à allaiter moins d'une heure et moins d'un jour après la naissance, Burkina Faso, 2006 . 16 Graphique NU.3 : Pourcentage d'enfants âgés de moins de 3 ans selon la forme d'alimentation et l'âge, Burkina Faso, 2006. 17 Graphique NU.4 : Pourcentage de naissances vivantes dont le poids est inférieur à 2500 grammes à la naissance, Burkina Faso, 2006 . 20 Graphique CH.1 : Pourcentage d’enfants âgés de 12 à 23 mois ayant reçu les vaccins recommandés avant l’âge de 12 mois, Burkina Faso, 2006 . 22 Graphique CH.2 : Pourcentage de mères avec une naissance vivante au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête et qui sont protégées contre le tétanos néonatal, Burkina Faso, 2006 . 23 Graphique CH.3 : Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans ayant eu la diarrhée au cours des deux dernières semaines qui ont reçu une SRO (sel de réhydratation orale) ou une TRO (traitement de réhydratation orale), Burkina Faso, 2006 . 24 Graphique CH.4 : Pourcentage d’enfants de 0-59 mois atteints de diarrhée au cours des 2 semaines précédant l’enquête dont on a augmenté la consommation de fluides et poursuivi l’alimentation pendant la maladie, Burkina Faso, 2006 . 25 Graphique EN.1 : Répartition (%) de la population des ménages selon la source d'approvisionnement en eau de boisson, Burkina Faso, 2006 . 32 Graphique HA.1 : Pourcentage des femmes qui ont une connaissance approfondie du VIH/Sida, Burkina Faso, 2006 . 55 Graphique HA.2: Comportement qui augmente le risque d'infection par le VIH, Burkina Faso, 2006 . 57 xvi Liste des Abréviations CDE: Convention sur les Droits de l’Enfant CEDEF : Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes CNLPE : Comité National de Lutte contre la Pratique de l’Excision CPN : Consultation PréNatale CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté CSPRO : Census and Survey Processing System CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale CVA : Carence en Vitamine A DIU : Dispositif Intra Utérin DSF : Direction de la Santé de la Famille E/MGF : Excision/Mutilation Génitale Féminine EDS : Enquête Démographique et de Santé (Demographic and Health Survey – DHS) EDSBF : Enquête Démographique et de Santé du Burkina Faso ENSP : Ecole Nationale de Santé Publique FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie IPS : Indice de Parité des Sexes (Gender Parity Index, GPI) IRA : Infection Respiratoire Aiguë IST : Infections Sexuellement Transmissibles MAMA : Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée MDE : Un Monde Digne des Enfants (World Fit For Children WFFE) MI : Moustiquaires Imprégnées MII : Moustiquaires Imprégnées à l’Insecticide MICS: Multiple Indicator Cluster Survey (EIM : Enquête par Grappes à Indicateurs Multiples) OEV : Orphelins et Enfants Vulnérables OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONU : Organisation des Nations Unies PAM : Programme Alimentaire Mondial PDDEB : Plan Décennal de Développement de l’Education de Base SIDA : Syndrome de l’Immunodéficience Acquise SMI : Soins Maternels et Infantiles CNLP : Centre National de Lutte contre le Paludisme SP/CNLPE : Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre la Pratique de l’Excision CNRFP Centre National de Recherche et de Formation sur le Paludisme SPSS: Statistical Package for Social Sciences SRO : Sels de Réhydratation Orale TPI ; Traitement Préventif Intermittent TRO : Traitement de Réhydratation par voie Orale UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine xvii xviii L’Enquête à Indicateurs Multiples du Burkina Faso (MICS3) de 2006 a été réalisée par l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD). Elle a été entièrement financée par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Cette enquête intervient après l’enquête MICS1 réalisée par le Burkina Faso et financée par l’UNICEF en 1996. La troisième édition des enquêtes MICS (MICS3) a concerné plus de 50 pays à travers le monde au cours de la période 2005-2006. Les outils et méthodes de l’enquête sont fondés sur des modèles et standards développés par le projet MICS dont la mission consiste en la collecte d’informations sur la situation des enfants et des femmes dans les différents pays à travers le monde. Pour de plus amples informations, consulter le site www.childinfo.org. xix xx Résumé exécutif L’Enquête par grappe à indicateurs multiples (MICS 2006) du Burkina Faso est une enquête nationale qui porte sur les ménages, les femmes et les enfants. Elle est représentative aux niveaux national et du milieu de résidence. L’objectif principal est de collecter des informations récentes pour le suivi des progrès relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adopté en septembre 2000 et au Plan d'action d'un Monde Digne des Enfants (MDE), adopté en mai 2002. L’Enquête à Indicateurs Multiples du Burkina Faso (MICS3) de 2006 a été réalisée par l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD). Elle a été entièrement financée par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Cette enquête intervient après l’enquête MICS1 réalisée par le Burkina Faso et financée par l’UNICEF en 1996. La troisième édition des enquêtes MICS (MICS3) a concerné plus de 50 pays à travers le monde au cours de la période 2005-2006. Les outils et méthodes de l’enquête sont fondés sur des modèles et standards développés par le projet MICS dont la mission consiste en la collecte d’informations sur la situation des enfants et des femmes dans les différents pays à travers le monde. Pour de plus amples informations, consulter le site www.childinfo.org. MORTALITE DES ENFANTS DE MOINS DE CINQ ANS Dans le cadre de l’enquête MICS3, les taux de mortalité infanto-juvénile sont calculés sur la base d’une technique d’estimation indirecte dénommée Méthode de Brass. Le taux de mortalité infanto-juvénile (avant cinq ans) est de 188%0 pour la période de mars 2000 à avril 2002. Le taux de mortalité infanto-juvénile est plus élevé chez les enfants de sexe féminin que chez les enfants de sexe masculin (190%0 contre 186%0). Les probabilités de décès des enfants de moins de cinq ans sont environ 1,5 fois plus élevées en milieu rural qu’en milieu urbain (respectivement 196%0 et 126%0). ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS Statut nutritionnel - Un enfant sur trois âgés de moins de cinq ans (37%) souffre d’insuffisance pondérale. Egalement un enfant sur trois âgés de moins de cinq ans (35%) souffre d’un retard de croissance et un enfant sur cinq (23%) souffre d’émaciation. - Sept pour cent (7%) des enfants âgés de moins de six (6) mois sont exclusivement allaités au sein maternel. A l'âge de 6-9 mois, 50% des enfants reçoivent du lait maternel et des aliments solides ou pâteux. Et à l'âge de 20-23 mois, 85% des enfants continuent d'être allaités au sein. - Parmi les enfants de moins de 12 mois, 25% sont nourris convenablement. Apport en vitamine A - Au cours des six mois précédant l’enquête MICS3, près de sept enfants sur dix (67%) âgés de 6-59 mois ont reçu de la vitamine A et 18% n’en ont jamais reçu. - La moitié des femmes âgées de 15-49 ans (48%) qui ont accouché au cours de l'année précédant MICS3 ont reçu une supplémentation en vitamine A dans les huit semaines suivant l'accouchement. xxi Faible poids à la naissance - Quatre enfants sur dix (39 %) nés au cours des deux dernières années précédant l’enquête MICS3 ont été pesés et près de 16 % de ces enfants ont un poids inférieur à 2500 grammes. SANTE DE L’ENFANT Couverture vaccinale - Les résultats de l’enquête MICS3 indiquent que 67% des enfants âgés de 12-23 mois ont reçu tous les vaccins recommandés. Ce pourcentage est plus faible en milieu rural (63%) qu’en milieu urbain (83%). - Parmi les enfants âgés de 12-23 mois actuellement vaccinés, 92% ont reçu le BCG ; 79% la DTP3 ; 79% la Polio3 ; 76% la fièvre jaune et 75% la rougeole. - Parmi les femmes ayant eu une naissance au cours des 12 derniers mois, trois sur quatre (75%) ont bénéficié de la protection prénatale contre le tétanos. Cette proportion est de 85% en milieu urbain contre 73% en milieu rural. Diarrhée - Au cours des deux semaines précédant l’enquête, un enfant sur quatre âgé de moins de cinq ans (20%) a eu la diarrhée. Dix-sept pour cent (17%) des enfants sont concernés en milieu urbain contre 21% en milieu rural. Les enfants dont l’âge est compris entre 6-23 mois ont davantage souffert des épisodes diarrhéiques que les autres. - Plus du tiers des enfants (36%) ayant souffert de la diarrhée ont reçu un traitement avec le liquide SRO préparé ou préemballé, ou encore les fluides recommandés faits à domicile. - Durant les épisodes diarrhéiques, 42% des enfants malades ont reçu une thérapie de réhydratation par voie orale, ont pris davantage de fluides et ont continué de manger. Infections respiratoires aiguës - Quatre pour cent (4%) des enfants de moins de cinq ans ont souffert d’une infection respiratoire aiguë (IRA). La prévalence des IRA est plus élevée en milieu rural (5%) qu’en milieu urbain (2%). - Trente-neuf pour cent (39%) des enfants ayant souffert d’une IRA ont bénéficié des prestations d’un personnel de soins de santé approprié. Parmi les filles malades, 34% ont été traitées par les prestataires de soins de santé appropriés, contre 42% chez les garçons. - Trente et un pour cent (31%) des enfants de moins de 5 ans atteints d’une IRA ont reçu des antibiotiques. - Seulement 3% des mères ou des personnes en charge des enfants connaissent les deux signes d’IRA pour lesquels un enfant doit être emmené immédiatement dans un établissement de santé, à savoir une respiration rapide et une respiration difficile. Paludisme - Dix-huit pour cent (18%) des enfants âgés de moins de cinq ans ont dormi sous une moustiquaire la nuit précédant l'enquête. Cette proportion n’est que de 10% pour les moustiquaires traitées. Le coût moyen d’une moustiquaire traitée est de 1500 FCFA dans le public et dans le privé. - Un enfant sur cinq de moins de cinq ans (20%) a eu la fièvre au cours des deux semaines précédant l'enquête. La prévalence de la fièvre est de 22% en milieu urbain contre 19% en milieu rural. Les enfants âgés de 12-23 mois sont plus touchés par le paludisme que les autres (24%). - Près de la moitié (48%) des enfants fébriles ont reçu un traitement antipaludéen approprié. Dans les 24 heures qui ont suivi les symptômes du paludisme, 41% des enfants fébriles ont reçu un traitement antipaludéen approprié. xxii - Durant la grossesse, quatre femmes sur cinq (79%) ont reçu un médicament antipaludéen dont 1% a reçu deux fois ou plus du SP/Fansidar. Le traitement à la chloroquine demeure élevée (73% des femmes). EAU ET ASSAINISSEMENT - Selon la définition "internationale" utilisée dans l’enquête MICS3, 77% de la population a accès à l'eau potable ; 94% en milieu urbain contre 72% en milieu rural. - Pour 11% des ménages, la source d’approvisionnement en eau de boisson se trouve sur place. Pour les autres ménages, le temps moyen pour aller chercher l’eau et revenir est de 36 minutes. Le temps mis pour aller à la source d’eau et revenir est plus élevé en milieu rural (37 minutes) qu’en milieu urbain (29 minutes). - La femme adulte est la personne qui va chercher l’eau dans 85% des cas, quand la source d’approvisionnement en eau de boisson ne se trouve pas sur place. Les hommes adultes ne vont chercher de l’eau que dans 8% des cas. - Un peu plus d’un tiers (37%) de la population vit dans des ménages disposant de toilettes appropriées. En milieu urbain, 94% de la population des ménages contre 19% en milieu urbain disposent de toilettes appropriées. - La proportion d’enfants dont les excréta sont évacués sainement est de 17%. Cette proportion est de 63% en milieu urbain contre 7% en milieu rural. - Un tiers (32%) de la population utilise à la fois des sources améliorées d’approvisionnement en eau et des moyens améliorés d’évacuation des excréta. Le milieu urbain enregistre 89% contre 14% en milieu rural. CONDITIONS D’HABITATION - En milieu urbain, 50% de la population des ménages n’ont pas de bail assuré (pas de papier en règle ou risque d’être expulsés). Par ailleurs, 69% des ménages vivent dans des habitations considérées précaires. SANTE DE LA REPRODUCTION Soins prénatals - Au cours des visites prénatales, 85% des femmes ont fait prendre leur poids, 83% ont eu une prise de tension, 74% ont eu un prélèvement d’urines et 35% une prise de sang. - Plus de quatre femmes sur cinq (85%) âgées de 15-49 ans ayant donné naissance au cours des deux dernières années précédant l’enquête ont reçu des soins prénatals de professionnels de santé. Cette proportion est de 98% en milieu urbain contre 82% en milieu rural. Assistance pendant l'accouchement - Parmi les femmes ayant accouché au cours des deux années précédant l'enquête, 51% l’ont fait dans un centre de santé. En ville, 94% des femmes ont accouché dans un centre de santé contre 40 % en milieu rural. - Au cours de la période considérée, 54% des accouchements ont été assistés par un personnel de santé qualifié. Les accouchements sont davantage assistés en milieu urbain (66%) qu'en milieu rural (51%). Contraception - Treize pour cent (13%) des femmes âgées de 15-49 ans mariées ou en union utilisent (ou dont le partenaire utilise) une méthode moderne de contraception. Cette proportion est de 32% en milieu urbain contre 8% en milieu rural. xxiii PROTECTION DE L’ENFANT Enregistrement des naissances - Parmi les naissances d’enfants de moins 5 ans, 64% ont été enregistrées à l'Etat Civil. Cette proportion est de 86% en milieu urbain contre 58% en milieu rural. Discipline de l’enfant - La grande majorité des enfants de 2-14 ans (83%) font l’objet de punitions psychologiques ou de punitions physiques et 37% des mères/personnes en charge des enfants pensent recourir à des punitions physiques pour la discipline de l’enfant. EXCISION - Trois quarts des femmes âgées de 15-49 ans (73%) ont été excisées. Cette pratique touche aussi bien les femmes en milieu urbain (76%) que celles du milieu rural (72%). - La forme extrême de l’excision concerne 3% des femmes excisées. VIOLENCES CONJUGALES - Près des trois quarts des femmes (71%) pensent qu’un mari a le droit de frapper ou de battre sa femme/partenaire lorsqu’elle néglige les enfants, sort sans le prévenir, lui tient tête dans les discussions, brûle la nourriture ou refuse des rapports sexuels. Cette proportion est plus élevée en milieu rural (76%) qu’en milieu urbain (59%). DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT - Douze pour cent (12%) des enfants âgés de moins de 5 ans ont bénéficié de quatre activités d’apprentissage avec l’encadrement d’un adulte de son ménage. L’implication du père dans ces activités s’est observée dans 23% de ces cas. EDUCATION Education préscolaire − Un peu plus de 2% des enfants de 3-4 ans fréquentent un établissement d’éducation préscolaire. Cette proportion est d’environ 8% en milieu urbain contre moins de 1% en milieu rural. − Les enfants de sexe masculin sont en plus grande proportion que ceux du sexe féminin à fréquenter ce type d’établissement, respectivement 3% et 1%. Education primaire et secondaire - Près de deux enfants sur cinq (39%) en âge d’être inscrits en première année du primaire (taux net d’admission) sont effectivement inscrits ; - Moins de la moitié (46%) des enfants en âge d'aller à l'école primaire (enfants âgés de 7-12 ans) fréquentent une école primaire : 79% en milieu urbain contre 36% en milieu rural. - Selon le sexe, les garçons sont plus scolarisés que les filles (49% contre 44% au primaire ; 17% contre 15% au secondaire). Neuf enfants sur dix (91%) qui entrent au CP1 finissent par atteindre la classe de CM1. - Selon la définition des enquêtes MICS, le taux d’alphabétisation de la population féminine âgée de 15 à 24 ans est de 25%. Ce taux est de 51% en milieu urbain contre 10% en milieu rural. VIH / SIDA, ENFANTS ORPHELINS ET VULNERABLES Connaissance de la transmission du VIH/Sida et utilisation du préservatif - La grande majorité des femmes de 15-49 ans (94%) ont déjà entendu parler du VIH/Sida. - Seulement 16% des femmes ont une connaissance approfondie du VIH/Sida, c’est-à-dire qu’elles identifient deux moyens de préventions et trois idées fausses sur le VIH/Sida. - Deux femmes sur cinq (40%) connaissent un centre de dépistage, un dixième des femmes (12%) ont déjà fait leur test, et parmi elles, environ neuf femmes sur dix (88%) se sont intéressées au résultat de leur test. xxiv - Parmi les femmes qui ont eu des consultations prénatales auprès d’un personnel médical qualifié (85%), 39% ont reçu des informations et conseils sur le VIH/Sida au cours d’une visite prénatale et 8% ont fait le test de dépistage; seulement 7% ont pris connaissance de leur résultat. - Parmi les jeunes femmes de 15-24 ans, 57% ont eu des rapports sexuels au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, et parmi elles 30% ont eu ces rapports avec des partenaires avec lesquels elles ne sont pas en union. Près de deux tiers de ces jeunes femmes (64%) qui ont eu ce type de rapports ont déclaré avoir utilisé un préservatif lors du dernier rapport sexuel. Enfants orphelins et vulnérables - Plus de trois quarts (77%) des enfants âgés de 0-17 ans vivent avec leurs deux parents, 11% ne vivent pas avec un parent biologique et 7% ont un ou les deux parents décédés. - 15% des enfants de moins de 18 ans sont des enfants orphelins ou vulnérables. Parmi eux, trois enfants sur cinq (9%) sont vulnérables. - Le ratio du taux de fréquentation scolaire des enfants orphelins et vulnérables au taux de fréquentation des enfants ni orphelins ni vulnérables est égal à 1,04, ce qui signifie qu’il n’y a pas de différence apparente entre les deux groupes d’enfants dans la fréquentation scolaire. - La majorité des enfants orphelins et vulnérables (93%) ne reçoit aucun soutien de la part du gouvernement et des organisations communautaires. Seuls 7 % de ces enfants ont reçu au moins un des quatre types de soutien au cours des douze derniers mois tandis qu’une proportion très infime (0,2%) a reçu tous les quatre types de soutien (médical, émotionnel ou psychosocial, social ou matériel et scolaire). - De façon générale, les enfants orphelins et vulnérables présentent des indices nutritionnels moins reluisants que ceux non orphelins ou non vulnérables. - Le pourcentage d’adolescentes âgées de 15-17 ans qui ont eu des rapports sexuels avant l'âge de 15 ans est légèrement plus élevé chez les jeunes orphelines et vulnérables (7%) que chez les adolescentes n’étant ni orphelines et ni vulnérables (6%). 1 I. Introduction 1.1. Contexte Le présent rapport est basé sur les résultats de l’Enquête nationale à indicateurs multiples (MICS3) du Burkina Faso, réalisée en 2006 par l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD). Cette enquête fournit des informations précieuses sur la situation des enfants et des femmes au Burkina Faso et se base en grande partie sur la nécessité de surveiller la progression vers les objectifs et cibles émanant d'accords internationaux récents: la Déclaration du Millénaire, adoptée par tous les 191 Etats membres des Nations Unies en septembre 2000 et le Plan d'Action d'un Monde Digne des Enfants, adopté par 189 Etats membres lors d'une session spéciale des Nations Unies sur les enfants en mai 2002. Ces deux engagements se basent sur les promesses faites par la communauté internationale lors du Sommet mondial pour les enfants de 1990. Par la signature de ces conventions internationales, les gouvernements se sont engagés à améliorer les conditions de vie des enfants et à assurer le suivi de la mise en œuvre de ces engagements. Dans le cadre de ces engagements, l’UNICEF joue un rôle de soutien (voir encadré ci-dessous). Un engagement à l'action: Responsabilités nationales et internationales de compte-rendu Les gouvernements qui ont signé la Déclaration du Millénaire ainsi que la Déclaration et le Plan d'Action pour un Monde digne des enfants se sont également engagés à surveiller les progrès réalisés pour atteindre les buts et les objectifs qu'ils contiennent : "Nous allons surveiller régulièrement au niveau national et régional si c’est nécessaire et évaluer les progrès dans le cadre de la réalisation des objectifs du présent Plan d'Action au niveau national, régional et international. De même, nous allons renforcer notre capacité statistique nationale à recueillir, analyser et subdiviser les données, selon le sexe, l'âge et d'autres facteurs pertinents qui pourraient engendrer des disparités et soutenir un large éventail de travaux de recherche sur les enfants. Nous allons renforcer la coopération internationale afin de soutenir les efforts de renforcement des capacités statistiques et de renforcer les capacités communautaires de surveillance, d'évaluation et de planification". (Un Monde Digne des enfants, paragraphe 60) “…Nous allons effectuer des révisions périodiques des progrès au niveau national et sous national afin de lever les obstacles de manière plus efficace et d'accélérer les actions…." (Un Monde digne des enfants, paragraphe 61) Le Plan d’Action (paragraphe 61) préconise également l'implication spécifique de l'UNICEF dans la rédaction de rapports d'étape périodiques: “… Alors qu'il est demandé à l'agence mondiale pour les enfants, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance de continuer à recueillir et à diffuser, en étroite collaboration avec les Gouvernements, les organismes de financement appropriés, les programmes et agences spécialisées du système des Nations Unies et tous les autres acteurs concernés, les informations sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Déclaration et du Plan d'Action". De la même façon, la Déclaration du Millénaire (paragraphe 31) suggère la rédaction périodique de rapports sur ces progrès: “…Nous demandons à l'Assemblée Générale de réviser régulièrement les progrès réalisés dans l'application des dispositions de cette Déclaration, et demandons au Secrétaire Général de publier des rapports périodiques à soumettre à l'Assemblée Générale et qui serviront de base à d'autres actions". 2 Le gouvernement du Burkina Faso a souscrit aux différents engagements régionaux et internationaux (plan de lutte contre le paludisme d’Abuja, le plan stratégique de réduction de la pauvreté, le plan du fonds mondial de lutte contre le sida, etc). Il a mis en place depuis 1991 une politique de population. Un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) élaboré en 2000 puis révisé en 2003, exprime clairement les ambitions du gouvernement en matière de réduction de la pauvreté, notamment par la promotion de l’éducation, la santé, l’hygiène, l’assainissement et l’eau potable. Le ministère de la santé a fait de la santé de la reproduction (maternité sans risque et santé des enfants, planification familiale, infections sexuellement transmissibles, violences sexuelles, etc.) une composante essentielle de sa politique. Un plan d’action national pour l’enfance a été élaboré et son suivi semestriel permet de veiller à l’atteinte des objectifs de protection de l’enfance sur les plans juridique, économique et social. La politique nationale de l’éducation de base est actuellement conduite à travers le Programme Décennal de Développement de l’Education de Base (PDDEB) qui œuvre au renforcement global du système éducatif tout en accordant une attention particulière aux groupes défavorisés. Le Burkina Faso a rédigé régulièrement ses rapports périodiques sur la Convention sur les droits de l’enfant (CDE) et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). Ce rapport final présente les résultats des indicateurs et des sujets couverts dans le cadre de l’enquête. 1.2. Objectifs de l’enquête L’Enquête nationale à indicateurs multiples 2006 du Burkina Faso s’est fixé les principaux objectifs suivants : - Fournir des informations récentes pour l’évaluation de la situation des enfants et des femmes du Burkina Faso ; - Fournir les données nécessaires pour suivre l’état de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, des objectifs du plan d’action "Un Monde Digne des Enfants" (MDE) et d’autres objectifs fixés au plan international, comme base à une action future ; - Contribuer à l’amélioration des systèmes de collecte de données et de suivi des indicateurs du Burkina Faso et renforcer l’expertise technique en matière de conception, de mise en œuvre et d’analyse de ces systèmes. 3 II. Méthodologie d’échantillonnage et d’enquête 2.1. Conception de l’échantillon L’échantillon de l’Enquête nationale à indicateurs multiples (MICS3) de 2006 du Burkina Faso a été constitué pour permettre des estimations basées sur un grand nombre d’indicateurs relatifs à la situation des enfants et des femmes, au niveau national et au niveau du milieu de résidence. L’échantillon de l’enquête MICS3 est un sous-échantillon de l’Enquête Démographique et de Santé de 2003. Le milieu de résidence a été identifié comme le principal domaine d’échantillonnage et le tirage de l’échantillon a été effectué de façon indépendante dans chaque domaine. L’échantillon a été sélectionné en deux étapes. Dans un premier temps, dans chaque milieu de résidence des grappes ont été sélectionnées avec une probabilité proportionnelle à la taille. Le nombre total de grappes sélectionnées est de 198. Dans un second temps, après l’établissement d’une liste des ménages dans les grappes sélectionnées, un échantillon systématique de 30 ménages par grappe a été tiré de façon aléatoire en milieu rural et un échantillon de 32 (Ouagadougou) à 36 (autres villes) ménages en milieu urbain. Une grappe n’a pu être visitée en raison de l’absence de son croquis durant la période de travail sur le terrain, ce qui ramène à 197 le nombre de grappes visitées. L’échantillon a été stratifié par milieu de résidence et n’est pas auto-pondéré. Pour obtenir des résultats au niveau national, des pondérations ont donc été calculées et appliquées aux résultats de l’enquête selon la méthodologie MICS. On peut trouver une description plus détaillée du plan d’échantillonnage dans l’Annexe A. 2.2. Questionnaires Trois types de questionnaires ont été utilisés dans le cadre de l’enquête : 1) un questionnaire pour les ménages en vue de recueillir des informations sur les ménages, sur leurs résidants habituels et sur les caractéristiques de leurs habitations; 2) un questionnaire femme, administré dans chaque ménage à toutes les femmes âgées de 15 à 49 ans, et 3) un questionnaire enfant, administré aux mères ou personnes en charge des enfants de moins de cinq ans vivant dans le ménage. Ces questionnaires comprenaient les modules suivants : • Questionnaire pour les ménages : - Liste des membres du ménage - Education - Eau et assainissement - Bail assuré/Durabilité de l’habitat - Caractéristiques du ménage - Moustiquaires traitées aux insecticides - Enfants vulnérables et orphelins - Discipline de l’enfant - Iodation du sel • Questionnaire individuel pour les femmes : - Mortalité des enfants - Anatoxine tétanique - Santé de la mère et du nouveau-né - Union et mariage - Contraception et besoins non satisfaits - Excision - Attitudes vis-à-vis de la violence domestique - Comportement sexuel - VIH/Sida 4 • Le questionnaire pour les enfants de moins de cinq ans a été administré aux mères des enfants de moins de cinq ans1 vivant dans les ménages ; dans les cas où la mère ne figure pas sur la liste des membres du ménage, la personne en charge de l’enfant a été identifiée et interviewée. Le questionnaire comprenait les modules suivants : - Enregistrement des naissances et éducation de la petite enfance - Vitamine A - Allaitement - Soins aux enfants malades - Paludisme chez les enfants de moins de cinq ans - Vaccination - Anthropométrie Ces questionnaires sont basés sur le modèle de questionnaire MICS32. A partir de la version anglaise du modèle de questionnaire MICS3, les questionnaires ont été traduits en français. A partir du modèle de questionnaires MICS3, un comité de pilotage composé de représentants de différents départements ministériels a adapté le contenu des questionnaires au contexte du Burkina Faso. En outre, une enquête pilote réalisée du 28 novembre au 31 décembre 2005 dans deux zones urbaines et deux zones rurales de la Région du Centre a permis d’apporter des modifications à la formulation et à la traduction des questionnaires. Une copie des questionnaires MICS3 du Burkina Faso est fournie dans l’Annexe F. En plus de l’administration des questionnaires, les équipes en charge du travail sur le terrain ont testé la teneur en iode du sel de cuisine utilisé par les ménages et mesuré le poids et la taille des enfants de moins de 5 ans. Les détails et conclusions de ces mesures sont fournis dans le rapport. 2.3. Formation et travail sur le terrain Le personnel de terrain a subi une formation de 12 jours (du 02 au 13 février 2006). La formation a regroupé 54 stagiaires et a porté sur la compréhension des concepts, le contenu des questionnaires ainsi que sur des interviews simulées. Les documents de la formation sont les questionnaires, le manuel de l’enquêtrice et celui du chef d’équipe et de la contrôleuse, tous adaptés des modèles MICS. Le manuel de l’enquêtrice décrit les tâches, définit les concepts clés et contient les instructions de remplissage. En revanche, le manuel de la contrôleuse et du chef d’équipe décrit les tâches d’organisation et de contrôle du travail des enquêtrices. A l’issue de la formation, 48 agents ont été retenus pour l’exécution des travaux de terrain. Les données ont été collectées par huit (8) équipes comprenant chacune quatre (4) enquêtrices, une contrôleuse, un chef d’équipe et un chauffeur. Le travail sur le terrain a commencé le 29 mars 2006 et s’est terminé le 14 juin. La supervision des travaux a été assurée par l’équipe de coordination du projet MICS3. 2.4. Traitement des données Les données ont été saisies à l’aide du logiciel CSPro. Huit (8) micro-ordinateurs ont été utilisés par seize (16) opérateurs de saisie répartis en deux (2) équipes. Le contrôle, l’adaptation des programmes et l’édition ont été assurés par un programmeur, un superviseur de saisie et trois (3) éditeurs de données. Afin de garantir un contrôle de la qualité, tous les questionnaires ont fait l’objet d’une double saisie ; puis, il a été procédé à des contrôles de la cohérence interne. Les procédures et programmes standard élaborés dans le cadre du projet global MICS3 et adaptés aux questionnaires du Burkina Faso ont 1 Les termes “ enfants de moins de 5 ans”, “enfants de 0 à 4 ans » et « enfants de 0 à 59 mois » sont utilisés indifféremment dans ce rapport. 2 On peut trouver le modèle de questionnaire MICS3 sur www.childinfo.org, ou dans UNICEF, 2006. 5 été utilisés tout au long du processus. Le traitement des données a commencé en juin 2006 et s’est achevé après janvier 2007 pour tenir compte des modifications dans les syntaxes apportées par le projet MICS3 (atelier de Dakar de janvier 2007). Les données ont été analysées en utilisant le logiciel Statistical Package for Social Sciences (SPSS), Version 14 dont le modèle de syntaxes et les plans d’exploitation des données ont été élaborés par l’UNICEF. Compte tenu du déménagement de l’INSD de son site suivi du retour à ce même site, il a été difficile de procéder à la saisie simultanée en même temps que la collecte des données. 6 III. Représentativité de l’échantillon et caractéristiques des ménages et des personnes interrogées 3.1. Représentativité de l’échantillon Sur les 6034 ménages sélectionnés pour constituer l’échantillon, 5954 ont été identifiés. Sur ces ménages, 5523 ont pu être interrogés, soit un taux de réponse des ménages de 93%. Dans les ménages enquêtés, 8159 femmes (âgées de 15 à 49 ans) ont été identifiées. Sur ces femmes, 7316 ont pu être interrogées, soit un taux de réponse de 90%. En outre, 5677 enfants de moins de cinq ans figuraient dans le questionnaire des ménages. Des questionnaires ont été remplis pour 5283 de ces enfants, ce qui correspond à un taux de réponse de 93% (Tableau HH.1). Les taux de réponse globaux pour les femmes et les enfants sont respectivement de 83% et 86%. De façon générale, les taux de réponse sont au moins de 90% et les différences selon le milieu de résidence ne sont pas importantes. Toutefois, le taux de réponse pour les femmes est plus faible. Les déplacements de certaines femmes éligibles hors de leurs ménages durant la période de collecte des données n’ont pas permis de les interviewer. 3.2. Caractéristiques des ménages La distribution par âge et par sexe de la population enquêtée est fournie dans le tableau HH.2. Cette distribution est également utilisée pour la construction de la pyramide des âges (Graphique HH.1). Dans les 5523 ménages interrogés avec succès au cours de l’enquête, 37070 membres du ménage ont été identifiés. Parmi ces membres du ménage, 18071 sont des hommes et 18999 sont des femmes, soit 49% d’hommes contre 51% de femmes. La taille moyenne des ménages est de 6,7 personnes. La distribution par âge et sexe de la population est fournie dans le tableau HH2. Le tableau 1 présente la structure par grand groupe d’âges selon l’EDS-III de 2003 et MICS3 de 2006. Les structures par grand groupe d’âge selon les deux sources sont comparables. Tableau 1 : Répartition de la population par grand groupe d’âges selon EDS-III (2003) et MICS3 (2006) Groupes d’âges EDS-III MICS3 <15 ans 47,7 46,6 15-64 ans 48,5 49,3 65 ans+ 3,8 3,9 7 Graphique HH1: Pyramide des âges, Burkina Faso, MICS 2006 9 7 5 3 1 1 3 5 7 9 0-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 74-79 80+ Pourcentage Homme Femme La structure par âge et par sexe est également traduite par la pyramide de population dans le graphique HH.1. La pyramide des âges présente une allure régulière caractérisée par une base large avec une forte population de moins de 18 ans représentant près de la moitié de la population et un sommet rétréci à cause de la mortalité élevée des adultes. Un rétrécissement de la base (moins de 5 ans) lié probablement au mauvais enregistrement des agents enquêteurs pour diminuer les interviews des enfants de moins de cinq ans est aussi observé. La pyramide révèle également une surestimation des femmes âgées de 50-54 ans au détriment du groupe 45-49 ans. Ce transfert entre ces deux groupes d’âge est opéré éventuellement par les enquêtrices dans le souci de réduire le nombre de questionnaires individuels femmes de 15-49 ans à administrer. Cette situation est liée à l’insuffisance de contrôle de terrain et au fait que la saisie n’a pu être faite simultanément à la collecte des données. En effet, cela aurait normalement permis de prendre des dispositions pour améliorer la collecte des données au fur et à mesure du contrôle de qualité au bureau et sur le terrain. Une légère sous-estimation des 20-24 ans au profit des 25-29 ans est également observée. Le tableau HH.3 fournit des informations de base sur les ménages. Le sexe du chef de ménage et le milieu de résidence sont présentés dans ce tableau et sont également utilisées dans d’autres tableaux de ce rapport ; les chiffres dans ce tableau ont aussi pour objectif de présenter le nombre d’observations pondérées et non pondérées selon ces catégories de base. Le tableau HH3 donne également les proportions de ménages où au moins un enfant de moins de 18 ans, au moins un enfant de moins de cinq ans et au moins une femme éligible de 15-49 ans ont été trouvés. Environ neuf ménages sur dix (88% des ménages) comportent en leur sein au moins un enfant de moins de 18 ans, trois sur cinq (60% des ménages) un enfant de moins de cinq ans et plus de quatre ménages sur cinq (84% des ménages) au moins une femme âgée de 15-49 ans. 8 Les ménages composés d’une seule personne ne représentent que 5%. Moins de la moitié des ménages (46%) comptent entre quatre et sept membres. Un cinquième des ménages (20%) sont composés d’au moins 10 membres. En considérant les effectifs pondérés, 28% des ménages sont situés en milieu urbain et 72% en milieu rural. Le chef de ménage est un homme dans neuf ménages sur dix. Les données de l’enquête MICS3 de 2006 concernent surtout les femmes de 15-49 ans et les enfants de moins de 18 ans. A l’EDS-III de 2003, les enfants de moins de 5 ans représentaient environ 51% des enfants de moins de 10 ans. Cette proportion est de 46% à MICS3. La proportion des femmes de 15-49 ans parmi les femmes de 10-54 ans était de 72% contre 68% à l’enquête MICS3. Quant aux groupes de femmes d’âge 20-24 ans et 25-29 ans, elles représentaient respectivement 13% et 12% parmi les femmes de 10- 54 ans à EDS 2003 contre 11% et 12% à MICS3. Ce constat conforte le fait que l’ampleur des erreurs de déclarations d’âge n’est pas de nature à affecter la validité des résultats. 3.3. Caractéristiques des personnes enquêtées Les Tableaux HH.4 et HH.5 fournissent des informations sur les caractéristiques de base des femmes interrogées dont l’âge est compris entre 15 et 49 ans et des enfants de moins de cinq ans. Le tableau HH4 fournit des caractéristiques de base sur les femmes interrogées âgées de 15-49 ans. Il comprend des informations sur la distribution des femmes selon le milieu de résidence, l’âge, la situation matrimoniale, le statut de mère, l’éducation3 et les quintiles4 de bien-être économique. Les écarts entre les effectifs pondérés et non pondérés selon le milieu de résidence indiquent un sous-échantillonnage du milieu urbain. Une grappe du milieu urbain n’a pu être enquêtée du fait de l’absence de son croquis durant les travaux cartographiques. En outre, le nombre de ménages enquêtés par grappe en milieu urbain, de 30 ménages (Ouagadougou) à 32 ménages (autres villes) est inférieur à celui du milieu rural (36 ménages). Parmi les femmes âgées de 15-49 ans, les 15-19 ans représentent le pourcentage le plus important, soit 20%. Ce pourcentage baisse progressivement à mesure que l'âge augmente pour atteindre seulement 8% pour le groupe d'âges 45-49 ans. Les trois quarts (75%) des femmes sont en union et 76% des femmes ont déjà donné naissance à un enfant. La majorité des femmes n'ont reçu aucune éducation (75%), 14% ont le niveau primaire et seulement 11% ont atteint au moins le niveau secondaire. Certaines caractéristiques de base des enfants de moins de cinq ans sont présentées dans le tableau HH.5 notamment le sexe, le milieu de résidence, l’âge en mois, l’éducation de la mère ou de la personne en charge et les quintiles de bien-être économique. 3A moins qu’il n’ait été expliqué autrement, le terme “éducation” fait référence au niveau d’instruction des personnes interrogées dans tout le rapport quand il est utilisé comme une variable de base. 4Une analyse des composantes de base a été effectuée en utilisant les informations sur la propriété des biens et des équipements des ménages afin d’assigner des coefficients de pondération aux biens de chaque ménage et d’obtenir des scores de richesse pour chaque ménage de l’échantillon (les biens utilisés dans ces calculs sont les suivants : la nature du sol, des murs, la principale source d’eau de boisson, le nombre de pièces utilisées pour dormir, type de toilette utilisé, combustible principal utilisé pour la cuisine, la possession ou non d’électricité, de radio, de télévision, de téléphone mobile, de téléphone non mobile, de réfrigérateur, de montre, de bicyclette, de motocyclette ou scooter, de charrette et de camion). Chaque ménage a été ainsi pondéré par le nombre des membres du ménage et la population des ménages a été divisée en cinq groupes de taille égale, du quintile le plus pauvre au quintile le plus riche, sur la base des scores de richesse des ménages dans lesquels ils vivaient. Les quintiles de bien-être économique sont supposés capturer la richesse sous-jacente à long terme à travers les informations recueillies sur les biens du ménage et a pour but de produire un classement des ménages selon leur richesse, des plus pauvres au plus riches. Les quintiles de bien-être économique ne fournissent pas d’informations sur la pauvreté absolue, les revenus actuels ou les niveaux de dépense, et les scores de richesse calculés sont applicables uniquement pour les données particulières sur lesquelles elles sont basées. D’autres informations sur les quintiles de bien-être économique peuvent être trouvées dans Rutstein and Johnson, 2004, et Filmer and Pritchett, 2001. 9 La répartition par sexe des enfants de moins de 5 ans révèle 51% de garçons contre 49% de filles. La plupart des mères/ personnes en charge des enfants âgés de moins de 5 ans n'ont reçu aucune instruction (85 %). Plus de deux enfants sur cinq (42%) appartiennent à des ménages classés pauvres ou très pauvres. 10 IV. Mortalité des enfants de moins de cinq ans L’un des objectifs les plus importants des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de la déclaration de « Un Monde digne des enfants » est de réduire la mortalité infantile et infanto-juvénile. En particulier, les OMD prônent la réduction de la mortalité infanto-juvénile de deux tiers entre 1990 et 2015. La surveillance des progrès vers cet objectif est une tâche importante mais difficile. L’évaluation de la mortalité infantile semble une chose aisée, mais les tentatives d’utiliser des questions directes telles que, « un membre de ce ménage est-il décédé l’année dernière ? » donne des résultats approximatifs. L’utilisation d’évaluations directes de la mortalité infantile à partir des naissances fait perdre beaucoup de temps, est plus coûteuse et nécessite d’accorder une plus grande attention à la formation et à la supervision. Au contraire, les méthodes indirectes mises au point pour calculer les taux de mortalité infantile donnent des estimations solides comparables à celles obtenues à partir d’autres sources. Les méthodes indirectes minimisent les pièges des trous de mémoire, des définitions inexactes ou mal interprétées et des mauvaises techniques de sondage. 4.1 Méthodologie Le taux de mortalité infantile est la probabilité de mourir avant le premier anniversaire. Le taux de mortalité infanto-juvénile est la probabilité de mourir avant le cinquième anniversaire. Dans le cadre des enquêtes de type MICS, les taux de mortalité infantile et infanto-juvénile sont calculés sur la base d’une technique d’estimation indirecte dénommée Méthode de Brass (Nations Unies, 1983 ; 1990a ; 1990b). Les données utilisées pour les estimations sont les suivantes : le nombre moyen d’enfants nés par groupes d’âge quinquennaux de femmes âgées de 15 à 49 ans, et la proportion de ces enfants qui sont décédés, également pour les mêmes groupes d’âge quinquennaux de ces femmes. Cette technique convertit ces données en probabilités de mourir en tenant compte tant des risques de mortalité auxquels les enfants sont exposés que de la durée de leur exposition au risque de mourir, en supposant un type de mortalité particulière selon le groupe d’âge. Sur la base des informations recueillies précédemment sur la mortalité au Burkina Faso, le tableau type de mortalité Nord a été sélectionné comme le plus approprié. 4.2 Niveaux de la mortalité des enfants de moins de cinq ans Le tableau CM.1 présente des estimations de la mortalité des enfants de moins de cinq ans selon certaines caractéristiques, alors que le tableau CM.2 présente les données de base utilisées dans le calcul des taux de mortalité pour le total national. Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est estimé à 188%0. Ces estimations ont été calculées en faisant la moyenne des estimations de mortalité obtenues de femmes entre 25-29 ans et 30-34 ans et se rapportent à la période de mars 2000 à avril 2002 avec pour année centrale mars 2001. Le graphique CM1, ci-dessous, présente les taux de mortalité infanto-juvénile selon certaines caractéristiques comme le sexe des enfants, le niveau d’instruction de la mère et les quintiles de bien-être économique. Il existe des différences, quoique faibles, dans les probabilités de mourir entre les garçons (186%0) et les filles (190%0). Par contre, le taux de mortalité infanto-juvénile est près de deux fois plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain (196%0 contre 126%0). Il y a également des différences importantes des taux de mortalité selon les niveaux d’instruction et les quintiles de bien-être économique. En particulier, les probabilités de 11 mourir des moins de cinq ans vivant dans les 40% des ménages les plus riches sont considérablement plus faibles que la moyenne nationale. Les enfants de moins de cinq ans dont les mères sont sans instruction courent deux fois plus de risques de mourir que ceux dont les mères ont un niveau d’instruction secondaire ou plus. Graphique CM.1 : Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans selon certaines caractéristiques, Burkina Faso, 2006 126 196 193 150 88 199 159 188 0 50 100 150 200 250 300 M ilieu de résidence Urbain Rural Niveau d'instruct ion de la mère Aucune Primaire Secondaire ou plus Quint ile de bien-être Pauvres (60%) Riches (40%) Burkina Faso Pour 1000 Il ressort du tableau 2 ci-dessous une tendance à la baisse de la mortalité des moins de 5 ans selon les EDS de 1998/1999 et de 2003 qui utilisent une méthode d’estimation directe de la mortalité des enfants. L’estimation fournit par l’enquête MICS3 sur la base d’une méthode indirecte et qui se rapporte à la période allant de mars 2000 à avril 2002 présente une cohérence avec celle de l’EDS 2003. Tableau 2 : Niveaux de mortalité des enfants de moins de 5 ans selon différentes sources et selon les périodes de référence des estimations Sources EDS 1998/99 EDS 2003 MICS 2006 Méthode d’estimation Directe Directe Indirecte Période de référence 1993 à 1998/1999 1999-2003 Mars 2000 à avril 2002 Niveau de la mortalité des enfants de moins de 5 ans (%0) 219 184 188 Le graphique CM2 montre l’évolution de la mortalité au cours du temps à partir des résultats de EDS 1998/99, EDS 2003 et MICS3. On observe une baisse de la mortalité selon ces trois sources au cours de la période 1986-2000. Toutefois, les résultats de MICS indiquent une remontée de la mortalité des moins de cinq ans au cours de la période de 2000 à 2002. 12 Graphique CM.2: Tendance dans la mortalité des enfants de moins de 5 ans, Burkina Faso, 2006 0 50 100 150 200 250 300 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 Années P ou r 1 00 0 MICS 2006 EDS 2003 EDS 1998/99 13 V. Nutrition5 5.1 Etat nutritionnel L’état nutritionnel des enfants est le reflet de leur état de santé général. Lorsqu’un enfant a accès à une source d’alimentation appropriée et qu’il n’est pas sujet à des maladies récurrentes et qu’il est bien protégé, il atteint son potentiel de croissance et il est considéré comme bien nourri. A l’opposé, les enfants mal nourris tombent dans un état de déficit nutritionnel appelé malnutrition. La malnutrition est due à des déficits aigus ou chroniques de calories, de protéines ou de micronutriments tels que les vitamines et les éléments minéraux. Elle est associée à plus de la moitié des décès d’enfants dans le monde. Les enfants en état de malnutrition courent plus de risque de mourir des maladies communes de l’enfance et ceux qui survivent souffrent de maladies répétées et de retard de croissance. Trois quarts des enfants qui sont morts de causes liées à la malnutrition n’étaient que légèrement ou modérément malnutris – c'est-à-dire qu’ils ne présentaient pas de signes extérieurs de leur vulnérabilité. Un des Objectifs du Millénaire pour le développement est de réduire de moitié la proportion des personnes souffrant de la faim entre 1990 et 2015. L’objectif d’un Monde digne des enfants est de réduire la prévalence de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans d’au moins un tiers (entre 2000 et 2010), en accordant une attention particulière aux enfants de moins de deux ans. Une réduction de la prévalence de la malnutrition contribuera à atteindre l’objectif de la réduction de la mortalité de l’enfant. Au sein d’une population bien nourrie, il existe une répartition standard de la taille et du poids chez les enfants de moins de cinq ans. L’état nutritionnel d’une population s’évalue en comparant l’état des enfants à une population de référence. Dans le cadre de cette enquête, la population de référence WHO/CDC/NCHS, dont l’utilisation est recommandée par l’UNICEF et l’OMS a été utilisée. Trois indices anthropométriques ont été utilisés pour évaluer l’état nutritionnel des enfants : le poids-pour-âge (P/A), la taille-pour-âge (T/A) et le poids-pour-taille (P/T). Ils ont été exprimés en unités d’écart type (z-scores) par rapport à la médiane de la population de référence. Le poids-pour-âge est une mesure tant de la malnutrition aiguë que chronique. Les enfants dont le poids-pour-âge est supérieur à deux écarts types en dessous de la médiane de la population de référence sont considérés comme souffrant d’insuffisance pondérale modérée ou sévère alors que ceux dont le poids-pour-âge est supérieur à trois écarts types en dessous de la médiane sont considérés comme souffrant d’insuffisance pondérale sévère. La taille-pour-âge est une mesure de la croissance linéaire. Les enfants dont la taille- pour-âge est supérieure à deux écarts types en dessous de la médiane de la population de référence sont considérés comme courts pour leur âge et comme souffrants d’un retard de croissance modéré ou sévère. Ceux dont la taille-pour-âge est supérieure à trois écarts types en dessous de la médiane sont considérés comme souffrant d’un retard de croissance sévère. Le retard de croissance reflète une malnutrition chronique due à l’insuffisance d’une nutrition adéquate sur une longue période et aux maladies chroniques ou récurrentes. 5 Les résultats du test de l’iodation du sel n’ont pas été présentés. Les tests effectués pourraient avoir été influencés, entre autres, par l’interprétation subjective de la coloration du sel au réactif des kits. Le test fournit 3 nuances possibles et à un résultat donné pourrait être assignée une nuance inappropriée selon la perception de l’enquêteur. Des analyses approfondies sont nécessaires sur ces résultats. 14 Enfin, les enfants dont le poids-pour-taille est supérieur à deux écarts types en dessous de la médiane de la population de référence sont considérés comme émaciés de façon modérée ou sévère, tandis que ceux qui ont plus de trois écarts types en dessous de la médiane sont considérés comme émaciés de façon sévère. L’émaciation est en général la conséquence d’une insuffisance nutritionnelle récente. Cet indicateur peut présenter des variations saisonnières importantes associées à l’évolution de la disponibilité de la nourriture ou la prévalence des maladies. Le tableau NU.1 présente les pourcentages d’enfants classés dans chacune de ces catégories, sur la base des mesures anthropométriques prises durant le travail sur le terrain. En outre, ce tableau comprend le pourcentage d’enfants en surcharge pondérale, qui prend en compte les enfants dont le poids-pour-taille est supérieur à deux écarts types au dessus de la médiane de la population de référence. Dans le tableau NU.1, les enfants qui n’ont pas été pesés et mesurés (3%) et ceux dont les mesures se situent en dehors de la fourchette plausible (7%) sont exclus. En outre, une proportion de 14% d’enfants dont les dates de naissance ne sont pas connues n’ont pas été pris en compte. Au total, un quart des enfants sont exclus des analyses. De ce fait, les résultats présentés dans ce rapport doivent être pris avec précaution. Environ un enfant de moins de cinq ans sur trois (37%) souffre d’insuffisance pondérale et un enfant sur sept (14%) souffre de la forme sévère. La forme sévère concerne davantage les garçons et le milieu rural, les enfants dont la mère n’est pas instruite et ceux qui vivent dans des ménages les plus pauvres. En outre, elle est particulièrement sensible à l’âge de l’enfant : de 1% sous sa forme sévère chez les enfants de moins de six mois, la prévalence passe à 12% chez les enfants de 6-11 mois et atteint un pic d’environ 20% chez ceux de 12-23 mois (âge du sevrage avant de tomber jusqu'à 10% chez les plus âgés (48-59 mois). Les résultats de l’enquête ont donné une prévalence de retard de croissance de 35%. La prévalence de la forme sévère est de 15%. Le retard de croissance sévère est particulièrement répandu en milieu rural (17% des enfants contre 5% en milieu urbain), parmi les enfants dont la mère n’est pas instruite (17% contre 2% quand celle-ci atteint le niveau d’instruction secondaire) et parmi les enfants des ménages les plus pauvres (20% contre 4% parmi les plus riches). Comme pour l’insuffisance pondérale, l’âge est un facteur déterminant dans la fréquence du retard de croissance sévère chez les enfants. Le pourcentage d’enfants atteints passe d’environ 2% chez les moins de six mois à 6% chez les moins de 6-11 mois et à 17% chez ceux de 12-23 mois. Il atteint un maximum de 19% parmi les enfants de 12-23 mois et chez ceux de 24-35 mois avant de tomber à 15% chez ceux de 48-59 mois. L’émaciation touche plus d’un enfant de moins de cinq ans sur cinq (23%)6 et 7% sous sa forme sévère. L’émaciation, particulièrement la forme sévère, est plus fréquente en milieu rural (8%), chez les enfants de 6-11 mois et ceux de 12-23 mois (respectivement 12% et 13%) qui atteignent l’âge du sevrage, que chez les plus jeunes (5%), les plus âgés (3%) et les enfants du milieu urbain (5%). La prévalence de l’obésité chez les jeunes enfants est d’environ 4% 6 Une analyse initiale de la qualité des données anthropométriques, ainsi que les comparaisons des résultats de l’enquête avec ceux des enquêtes précédentes ont révélé que les données, particulièrement celles de l’émaciation devraient être utilisées avec précaution. La prévalence inhabituellement élevée d’émaciation (23,1%, comparée aux estimations inférieures à 19% dans les autres enquêtes), la proportion élevée de valeurs arrondies au niveau des mesures de poids et de taille, la proportion élevée de valeurs extrêmes, ainsi que la proportion élevée d’enfants dont la date de naissance exacte n’est pas connue sont des problèmes indicatifs d’une assez pauvre qualité des données. Des analyses approfondies des données anthropométriques seront nécessaires pour identifier les sources possibles de biais sur les indicateurs nutritionnels. 15 Graphique NU1 : Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans soufrant de malnutrition, Burkina Faso, 2006 0 10 20 30 40 50 60 0 6 12 18 24 30 36 42 48 54 60 Age (en mois) P ou rc en ta ge Insuffisance pondérale Retard de croissance Emaciation 5.2 Allaitement au sein L’allaitement maternel pendant les premières années de la vie protège l’enfant des infections, lui apporte une source idéale d’éléments nutritifs. De plus, il est économique et sûr. Toutefois, de nombreuses mères abandonnent l’allaitement trop tôt au profit du lait artificiel pour nourrisson. Ce mode d’allaitement peut être source de perturbations de croissance et de malnutrition dues à une carence en micronutriments. Le plan d’action « Un monde digne des enfants » stipule que les enfants doivent être allaités exclusivement au sein pendant 6 mois, et, bénéficier parallèlement à l’allaitement, d’aliments complémentaires sûrs, appropriés et suffisants, et ce jusqu’à l’âge de 2 ans au moins. L’OMS et l’UNICEF donnent les recommandations d’alimentation suivantes : - Allaitement exclusif au cours des six premiers mois ; - Poursuite de l’allaitement jusqu’à deux ans ou plus ; - Alimentation complémentaire sûre, appropriée et adéquate à partir du sixième mois ; - Fréquence de l’alimentation complémentaire : deux fois par jour pour les enfants de 6 à 8 mois ; trois fois par jour pour les enfants de 9 à 11 mois. L’allaitement exclusif fait référence aux nourrissons qui n’ont reçu que du lait maternel et des vitamines, des compléments minéraux ou des médicaments. L’allaitement complémentaire fait référence aux enfants qui reçoivent le lait maternel et les aliments solides ou semi solides. Il est également recommandé que l’allaitement au sein commence dans l’heure qui suit la naissance. Les indicateurs des pratiques d’alimentation des enfants recommandées sont les suivants : - Taux d’allaitement exclusif (< 6 mois et < 4 mois) - Taux d’alimentation complémentaire opportune (6-9 mois) - Taux de poursuite de l’allaitement (12-15 et 20-23 mois) - Début opportun de l’allaitement (dans l’heure qui suit la naissance) - Fréquence de l’alimentation complémentaire (6-11 mois) - Bébés adéquatement nourris (0-11 mois) 16 Le tableau NU.2 présente la proportion de femmes qui ont commencé à allaiter leurs nouveau-nés dans l’heure qui a suivi la naissance et de femmes qui ont commencé à les allaiter dans la journée qui a suivi la naissance (comprenant celles qui ont commencé à allaiter au bout d’une heure). Deux enfants sur trois sont allaités dès le premier jour de naissance (60%) tandis qu’un enfant sur cinq (20%) a été allaité dans l’heure qui a suivi la naissance L’allaitement durant la première heure de naissance est moins observé en milieu urbain (18%) qu’en milieu rural (20%), mais l’allaitement durant le premier jour de naissance est pratiqué par environ sept femmes sur dix en milieu urbain (74%) contre environ la moitié des femmes en milieu rural (57%). Le pourcentage d’enfants allaités dès la première heure de naissance, à l’instar du milieu de résidence est peu différencié selon le niveau d’instruction de la mère et le quintile de bien-être économique. En revanche, plus le niveau d’instruction de la mère augmente, plus le pourcentage d’enfants allaités durant le premier jour de naissance augmente (57% pour les mères sans instruction, 72% pour les femmes de niveau d’instruction primaire et 80% pour celles de niveau secondaire ou plus). De même, l’allaitement dès le premier jour de naissance augmente des ménages les plus pauvres (54%) à ceux les plus riches (74%). Graphique NU.2 : Pourcentage de femmes ayant commencé à allaiter moins d'une heure et moins d'un jour après la naissance, Burkina Faso, 2006 57.3 72.1 80.0 73.7 56.8 60.0 19.3 21.1 20.5 17.9 20.0 19.6 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Po ur ce nt ag e Moins d'un jour Moins d'une heure Dans le tableau NU.3, le statut d’allaitement est basé sur les déclarations des mères/personnes en charge des enfants concernant la consommation d’aliments de complément au cours des 24 heures précédant l’enquête. Par allaitement exclusif, on entend les enfants qui ne reçoivent que du lait maternel (et des vitamines, des suppléments minéraux ou des médicaments). Ce tableau présente l’allaitement exclusif des enfants au cours des six premiers mois de la vie (séparément pour les 0-3 mois et les 0-5mois), ainsi que l’allaitement complémentaire des enfants de 6-9 mois et la poursuite de l’allaitement des enfants de 12-15 mois et de 20-23 mois. Il ressort de ce tableau que seulement 7% des enfants de 0-5 mois sont allaités exclusivement au sein avec des différences entre garçons et filles (8% des garçons et 5% des filles). Même au cours des trois premiers mois de vie, ce pourcentage n’est que de 8%. Ces niveaux sont très faibles par rapport à la norme recommandée. La pratique de l’allaitement exclusif semble plus faible en milieu urbain qu’en milieu rural ; parmi les plus pauvres, la proportion d’enfants concernés est légèrement supérieure à la moyenne nationale. A 6-9 mois, 50% des enfants continuent d’être allaités tout en recevant des aliments solides ou semi solides. Cela signifie que la moitié des enfants ne reçoivent pas les aliments complémentaires auxquels ils ont droit, si on considère leur âge. Sur ce plan, les enfants du milieu urbain sont mieux nourris : près de six enfants sur dix de ce groupe d’âges sont allaités tout en recevant des aliments solides et semi solides, pourcentage qui 17 tombe à 47% en milieu rural. La pratique de l’allaitement est assez répandue au Burkina Faso et la grande majorité des enfants sont allaités longtemps après la naissance. Ainsi, à 12-15 mois, 96% des enfants continuent d’être allaités et à 20-23 mois, 85% des enfants sont toujours allaités. L’allaitement continu à 20-23 mois est plus fréquent chez les enfants de sexe féminin (91%) que chez ceux de sexe masculin (80%), en milieu rural qu’en milieu urbain (87% contre 76%). L’occupation des femmes et les habitudes culturelles pourraient expliquer le faible taux d’allaitement exclusif au sein. Les femmes occupant des emplois modernes sont souvent obligées d’associer le biberon dans l’allaitement de leurs enfants. Par ailleurs, il est de coutume que certaines décoctions chaudes soient données aux enfants, même dès les premiers jours de la naissance. Ces décoctions qui jouaient jadis le rôle de traitements préventifs et immunisants doivent cependant laisser la place aux traitements modernes éprouvés. Néanmoins, si les femmes ont foi aux effets bienfaisants de telles décoctions, il faut veiller à qu’elles ne constituent pas un frein à l’allaitement. Le graphique NU.3 présente la situation détaillée du statut d’allaitement par âge de l’enfant en mois. Même aux âges très jeunes, la majorité des enfants reçoivent des liquides ou des aliments autres que le lait maternel. A la fin du sixième mois, le pourcentage des enfants allaités exclusivement est inférieur à 2% tandis qu’environ 60% continuent encore d’être allaités après 2 ans. Graphique NU.3 : Pourcentage d'enfants âgés de moins de 3 ans selon la forme d'alimentation et l'âge, Burkina Faso, 2006 0 20 40 60 80 100 0- 1 2- 3 4- 5 6- 7 8- 9 10 -1 1 12 -1 3 14 -1 5 16 -1 7 18 -1 9 20 -2 1 22 -2 3 24 -2 5 26 -2 7 28 -2 9 30 -3 1 32 -3 3 34 -3 5 Age (en mois) P ou rc en ta ge Allaitement exclusif Allaitement maternelle et eau Allaitement maternel et liquides autre que le lait Allaitement maternel et autre lait Allaitement et aliments de complément Sévré (non allaité) Les indicateurs de nutrition adéquate des enfants de moins de 12 mois sont présentés dans le tableau NU.4. Différents critères de nutrition adéquate sont utilisés selon l’âge de l’enfant. Pour les enfants de 0-5 mois, l’allaitement exclusif est considéré comme adéquat. Les enfants de 6-8 mois sont adéquatement nourris s’ils reçoivent du lait maternel et des aliments complémentaires au moins deux fois par jour, tandis que les enfants de 9-11 mois sont considérés comme adéquatement nourris s’ils reçoivent du lait maternel et consomment des aliments complémentaires au moins trois fois par jour. La proportion d’enfants nourris de façon adéquate est de 7% pour les enfants de 0-5 mois, 39% pour les enfants de 6-8 mois et 43% pour ceux de 9-11 mois. D’après les types d’alimentation présentés dans ce tableau, on constate que seulement 41% des enfants de 6-11 mois sont nourris adéquatement. En considérant tous les enfants de 0-11 mois, 18 l’alimentation adéquate est observée pour un enfant sur quatre (25%). Il n’y a pas de différence importante selon le sexe de l’enfant. Par contre, la proportion d’enfants adéquatement alimentés est plus élevée chez les mères instruites que non instruites, dans les ménages les plus riches comparativement aux autres. Il semble ne pas exister de différences importantes entre les quatre premiers quintiles du bien-être économique. 5.3 Supplémentation en vitamine A La vitamine A est essentielle pour la santé des yeux et le bon fonctionnement du système immunitaire. On la trouve dans des aliments comme le lait, le foie, les œufs, les fruits rouges et oranges, l’huile de palme rouge et les légumes à feuilles vertes, bien que la quantité de vitamine A que le corps tire de ces sources varie largement. Dans les régions en développement, où la vitamine A est largement consommée sous forme de fruits et de légumes, la consommation quotidienne par habitant est souvent insuffisante pour couvrir les besoins alimentaires. Cette consommation insuffisante est encore aggravée par l’augmentation des besoins en vitamine A durant la croissance de l’enfant ou durant les périodes de maladie ainsi que par les pertes accrues durant les infections de l’enfance. En conséquence, la carence en vitamine A est assez répandue dans les pays en développement et particulièrement dans les pays où le taux de morbidité dans l’enfance est élevé. Le Sommet mondial pour les enfants de 1990 s’était fixé comme objectif l’élimination presque totale de la carence en vitamine A et de ses conséquences, comme la cécité, d’ici l’an 2000. Cet objectif a également été approuvé par la Conférence politique sur Ending Hidden Hunger (Mettre un terme à la faim cachée) de 1991, la Conférence internationale sur la nutrition de 1992 et la Session spéciale de l’Assemblée Générale de l’ONU sur les enfants de 2002. Le rôle essentiel de la vitamine A pour la santé de l’enfant et le renforcement du système immunitaire fait du contrôle de sa carence un élément essentiel des efforts pour la survie de l’enfant et la réalisation du quatrième objectif du millénaire pour le développement : à savoir une réduction de deux tiers de la mortalité des moins de cinq ans d’ici 2015. La Carence en Vitamine A (CVA) affaiblit le système immunitaire des enfants, accroît le risque de mourir de maladies courantes de l'enfance et mine la santé de la femme allaitante ou enceinte. Donner aux jeunes enfants deux capsules de vitamine A par an est une stratégie sûre, peu coûteuse et efficace pour éliminer la carence en vitamine A et améliorer la survie des enfants. Donner de la vitamine A aux nouvelles mères allaitantes aide à protéger leurs enfants durant les premiers moments de la vie et aide à la reconstitution des réserves de la mère en vitamine A, qui s’épuisent pendant la grossesse et l’allaitement. L'UNICEF et l’OMS recommandent que tous les pays dont le taux de mortalité des moins de cinq ans dépasse 70 pour 1000 naissances vivantes ou dans lesquels la carence en vitamine A constitue un problème de santé publique mettent en place un programme de lutte contre la carence en vitamine A. Conformément aux directives de l'UNICEF/OMS, le Ministère de la santé du Burkina Faso recommande que les enfants âgés de 6-12 mois reçoivent une capsule d'une dose de vitamine A de 100 000 UI tous les six mois, et que les enfants âgés de plus d'un an reçoivent une dose élevée de 200 000 UI tous les six mois. Pour les pays qui ont des programmes de supplémentation en vitamine A tel que le Burkina Faso, la définition de l’indicateur est le pourcentage des enfants de 6-59 mois qui ont reçu au moins une dose de supplément en vitamine A au cours des six derniers mois. Au Burkina Faso, la distribution des capsules de vitamine A est intégrée aux activités de vaccination. Les données du tableau NU.6 montrent qu’au cours des six mois qui ont précédé l’enquête MICS, 67% des enfants de 6-59 mois ont reçu une dose de suppléments en vitamine A. Cinq pour cent (5%) ont reçu un supplément de vitamine A avant les 6 mois 19 précédents l’enquête. Dans 10 % des cas, les mères/personnes en charge des enfants de 6-59 mois n’ont pas pu préciser la période. Enfin, environ 18% des enfants de 6-59 mois n’ont jamais reçu de suppléments de vitamine A. Le niveau d’instruction de la mère influence la prise de supplément en vitamine A. En effet, le pourcentage d’enfants ayant reçu un supplément au cours des six derniers mois est de 65% chez les enfants dont les mères n’ont pas d’instruction, contre 78% pour ceux dont les mères ont un niveau d’instruction primaire et 72% lorsque la mère a un niveau d’instruction secondaire ou plus. Le taux de supplémentation croît avec le niveau de bien- être économique du ménage, allant de 56% dans les ménages les plus pauvres à 77% dans les ménages les plus riches. Le tableau NU.7 indique que 48% des mères avec une naissance au cours des deux années avant l’enquête MICS3 de 2006 ont reçu un supplément en vitamine A avant que l’enfant n’atteigne l’âge de huit semaines. Ce pourcentage est plus élevé en milieu urbain (64%) qu’en milieu rural (45%), et croît avec le niveau d’instruction de la mère (de 47% à 57%) et avec le niveau de bien-être économique des ménages (de 38% à 67%). 5.4 Faible poids à la naissance Le poids à la naissance est un bon indicateur non seulement de la santé et du statut nutritionnel de la mère mais également des chances de survie, de croissance, de santé à long terme et de développement psychosocial du nouveau-né. Un faible poids à la naissance (moins de 2500 grammes) comporte un ensemble de risques graves pour la santé des enfants. Les bébés sous-alimentés dans le ventre de leur mère risquent davantage de mourir au cours de leurs premiers mois ou années de vie. Ceux qui survivent ont un système immunitaire affaibli et ont plus de chances de tomber malades ; ils vont probablement rester malnutris ce qui va entraîner une réduction de leur force musculaire tout au long de leur vie. Ils seront en outre davantage exposés au diabète et aux maladies cardiovasculaires à l'âge adulte. Les enfants présentant un faible poids à la naissance ont tendance à avoir un quotient intellectuel plus bas et des troubles cognitifs, qui ont une incidence sur leur réussite scolaire et leurs opportunités d'emploi en tant qu'adultes. Dans les pays en développement, un faible poids à la naissance découle principalement d'une mauvaise santé et d'un mauvais statut nutritionnel de la mère. Trois facteurs ont le plus d'impact sur le faible poids à la naissance: le mauvais statut nutritionnel de la mère avant la conception, sa petite taille et une mauvaise nutrition durant la grossesse. La prise de poids insuffisante durant la grossesse joue un rôle particulièrement important puisque responsable en grande partie du retard de la croissance du fœtus. Qui plus est, des maladies comme la diarrhée et le paludisme, qui sont courantes dans de nombreux pays en développement, peuvent sensiblement retarder la croissance du fœtus si la mère en est atteinte durant sa grossesse. Les adolescentes qui donnent naissance à des enfants alors qu'elles n'ont pas terminé leur propre croissance courent le risque de mettre au monde des enfants souffrant d'insuffisance pondérale. Un des principaux obstacles à l'évaluation de l'incidence du faible poids à la naissance est le fait que plus de la moitié des nourrissons ne sont pas pesés à la naissance dans les pays en développement. Par le passé, la plupart des estimations de la faiblesse du poids à la naissance dans les pays en développement étaient basées sur les données collectées auprès des structures sanitaires. Cependant, ces estimations étaient biaisées pour la plupart des pays en développement parce que la majorité des nouveau-nés ne naissent pas dans ces structures, et ceux qui y voyaient le jour ne représentaient qu'un échantillon sélectionné de toutes les naissances. Ce bais est de plus en plus réduit avec l’amélioration du taux d’accouchement assisté dans une formation sanitaire. 20 Etant donné que de nombreux nourrissons ne sont pas pesés à la naissance et que ceux qui le sont peuvent constituer un échantillon biaisé de toutes les naissances, les poids à la naissance notifiés ne peuvent généralement pas être utilisés pour évaluer la prévalence du faible poids à la naissance pour tous les enfants. Par conséquent, le pourcentage des naissances dont le poids est inférieur à 2500 grammes est calculé à partir de deux éléments du questionnaire : l'évaluation faite par la mère de la taille de l'enfant à la naissance (c'est à dire très petit, plus petit que la moyenne, moyen, plus gros que la moyenne, très gros) et le poids enregistré sur une fiche de santé si l'enfant a été pesé à la naissance. Le tableau NU.8 révèle que 39% des bébés ont été pesés à la naissance. La proportion d’enfants pesés à la naissance est deux fois plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural. De même, la proportion d’enfants pesés à la naissance augmente avec le niveau d’instruction de la mère et le quintile de bien-être économique. Dans l’ensemble, on estime à 16% les nourrissons qui pèsent moins de 2500 grammes à la naissance. Le pourcentage de faible poids à la naissance varie peu selon le milieu de résidence, le niveau d’instruction de la mère ou le quintile de bien-être économique. Graphique NU.4 : Pourcentage de naissances vivantes dont le poids est inférieur à 2500 grammes à la naissance, Burkina Faso, 2006 16,9 16,4 16,7 16,2 14,3 15,9 16,3 16,2 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 bi en -ê tre é co no m iqu Tr ès p au vr e Pa uv re M oy en Ri ch e Tr ès ri ch e M ilie u de ré sid en ce Ur ba in Ru ra l Bu rk ina F as o Po ur ce nt ag e 21 VI. Santé de l'enfant 6.1. Couverture vaccinale Le quatrième Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) est de réduire la mortalité infantile de deux tiers entre 1990 et 2015. La couverture vaccinale joue un rôle essentiel pour l’atteinte de cet objectif. La vaccination a sauvé les vies de millions d'enfants en trois décennies depuis le lancement du Programme Elargi Vaccination (PEV) en 1974. Dans le monde il y a encore 27 millions d'enfants qui ne bénéficient pas d'une vaccination systématique. En conséquence les maladies évitables parle biais de la vaccination causent plus de deux millions de décès par an. Un des objectifs d'un Monde digne des enfants est de garantir la couverture vaccinale totale de 90% des enfants de moins d'un an au niveau national, avec une couverture d'au moins 80% dans chaque district ou unité administrative équivalente. Selon les directives de l'UNICEF et de l'OMS, un enfant devrait recevoir la vaccination du BCG pour le protéger contre la tuberculose, trois doses de la DTC pour le protéger contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos, trois doses de vaccin contre la polio et une vaccination contre la rougeole avant l'âge de 12 mois. Dans le cadre de l’enquête MICS3 de 2006, il a été demandé aux mères de fournir les carnets de vaccination pour leurs enfants de moins de cinq ans. L’enregistrement des informations concernant la vaccination dans le questionnaire a permis d’évaluer la couverture vaccinale du PEV. En tout, 79% des enfants avaient des carnets de santé (Tableau CH.2). Si l'enfant n'avait pas de carnet, l'enquêteur demandait à la mère de se rappeler si l'enfant avait reçu ou non chacune des vaccinations et, pour la DTC et la polio, combien de fois. Le pourcentage des enfants âgés de 12-23 mois qui ont reçu chacune des vaccinations est présenté dans le tableau CH.1. Pour les enfants n'ayant pas de carnets de vaccination, la proportion des vaccinations reçues avant le premier anniversaire est supposée être la même que celle pour les enfants disposant de carnets de vaccination. Environ 91% des enfants âgés de 12-23 mois ont reçu un vaccin du BCG avant le premier anniversaire et la première dose de la DTCoq a été administrée à 89% des enfants de 12- 23 mois avant leur premier anniversaire. Le pourcentage baisse pour les doses suivantes de la DTCoq à 84% pour la deuxième dose et 77% pour la troisième dose (Graphique CH1). De même, 92% des enfants ont reçu la Polio1 avant le premier anniversaire et ce pourcentage baisse à 77% pour la troisième dose. La couverture pour le vaccin contre la rougeole avant le premier anniversaire s'établit à 70%. De façon globale, environ deux enfants sur trois (61%), ont reçu tous les vaccins recommandés avant leur premier anniversaire. 22 Graphique CH.1 : Pourcentage d’enfants âgés de 12 à 23 mois ayant reçu les vaccins recommandés avant l’âge de 12 mois, Burkina Faso, 2006 91.4 89.3 84.1 76.5 92.3 87.1 77.4 70.3 60.5 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 BCG DTC1 DTC2 DTC3 Polio1Polio2Polio3 Rougeole Tous Po ur ce nt ag e Couverture vaccinale des enfants de 12-23 mois quel que soit l’âge à la vaccination Le tableau CH.2 présente les résultats concernant les enfants vaccinés à un moment quelconque. Il en ressort qu’environ 67% des enfants de 12-23 mois ont reçu tous les vaccins, tandis que 5% n’ont reçu aucun des vaccins au moment de l’enquête. La couverture vaccinale connaît une variation selon les caractéristiques socio- économiques. Elle est de 83% en milieu urbain contre 63% en milieu rural. Les taux de couverture les plus élevés sont également observés chez les enfants des femmes instruites (88% des enfants de femmes instruites contre 64% des enfants de femmes non instruites) et des ménages les plus riches (81% des enfants de ménages les plus riches contre 64% des enfants de ménages les plus pauvres). 6.2 Anatoxine tétanique Un des OMD consiste à réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle, avec une stratégie visant à éliminer le tétanos maternel. En outre, un autre objectif est la réduction de l'incidence du tétanos néonatal à moins d'un cas pour 1000 naissances vivantes dans chaque district. Un des objectifs d'un Monde digne des enfants était d'éliminer le tétanos maternel et néonatal d'ici 2005. La prévention du tétanos maternel et néonatal consiste à s'assurer que toutes les femmes enceintes reçoivent au moins deux doses d’anatoxine tétanique. Toutefois, si une femme n'a pas reçu deux doses de ce vaccin durant la grossesse, elle est considérée (ainsi que son nouveau-né) comme étant protégée si les conditions suivantes sont réunies: - Elle a reçu au moins deux doses d’anatoxine tétanique, la dernière au cours des trois années précédentes; - Elle a reçu au moins trois doses d’anatoxine tétanique, la dernière au cours des cinq dernières années; - Elle a reçu au moins quatre doses, la dernière au cours des 10 dernières années; - Elle a reçu au moins cinq doses qui lui assurent une protection pour toute la vie. Dans l’ensemble, 75% des mères de 15-49 ans sont protégées contre le tétanos néonatal (Tableau CH.3). Les femmes vivant en milieu urbain (85%) sont mieux protégées que celles du milieu rural (73%) (Graphique CH.2). La couverture vaccinale augmente avec le niveau d’instruction de la mère et les quintiles de bien-être économique des ménages. Ainsi, les mères les plus instruites sont mieux protégées (83%) que celles qui n’ont aucun niveau d’instruction (74%). Les mères vivant dans les ménages les plus riches ont un taux 23 de couverture vaccinale plus élevé (88%) que celles des ménages les plus pauvres (71%). En considérant le moment auquel la mère a reçu le vaccin antitétanique, il ressort que 66% des mères ont reçu, au moment de leur dernière grossesse, au moins deux doses de vaccin nécessaires pour la protection de leurs nouveau-nés contre le tétanos. Seulement 7% des mères en ont reçu dans les trois années précédant l’enquête. Au delà des trois années précédant l’enquête, les proportions de femmes protégées contre le tétanos sont très faibles (moins de 1%). Graphique CH.2 : Pourcentage de mères avec une naissance vivante au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête et qui sont protégées contre le tétanos néonatal, Burkina Faso, 2006 84,9 72,8 73,9 80,6 83,4 75,0 0 20 40 60 80 100 Milieu de résidence Urbain Rural Niveau d'instruction de la mère Aucun niveau Primaire Secondaire+ Burkina Faso Pourcentage 6.3. Traitement par la réhydratation orale La diarrhée est la deuxième principale cause de mortalité des enfants de moins de cinq ans dans le monde. La plupart des décès liés à la diarrhée dans l'enfance sont dus à la déshydratation du fait de la perte de grandes quantités d'eau et d'électrolytes du corps sous forme de selles liquides. Le traitement de la diarrhée – soit par les Sels de Réhydratation Orale (SRO) soit par l’absorption de liquides à domicile (préparations recommandées) - permet d'éviter nombre de ces décès. Prévenir la déshydratation et la malnutrition par l'augmentation de l'absorption de liquides et la poursuite de l'alimentation de l'enfant constitue également une stratégie importante de lutte contre la diarrhée. Les stratégies de lutte contre la diarrhée doivent permettre d’atteindre les objectifs suivants: - réduire de moitié les décès dus à la diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans d'ici 2010 comparé à 2000 (Un Monde digne des enfants) ; - réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans d'ici 2015 comparé à 1990 (Objectifs du Millénaire pour le développement) ; - réduire de 25% la prévalence de la diarrhée (objectif d'un Monde digne des enfants). Les indicateurs découlant de ces objectifs se présentent ainsi qu’il suit: - La prévalence de la diarrhée ; - La Thérapie de Réhydratation par voie Orale (TRO) ; - La prise en charge à domicile de la diarrhée ; - TRO (augmentation de l'absorption de liquides) et poursuite de l'alimentation. 24 Dans le questionnaire de la MICS3 de 2006, des questions ont été posées aux mères (ou aux personnes en charge des enfants) pour savoir si leur enfant avait eu ou non la diarrhée au cours des deux semaines précédant l'enquête. Au cas où l’enfant avait eu la diarrhée au cours des deux dernières semaines, une série de questions étaient posées à la mère sur ce que l'enfant a bu et mangé durant l'épisode et si les quantités consommées étaient supérieures ou inférieures à ce que l'enfant avait l'habitude de manger et de boire. Prévalence de la diarrhée D'une manière générale, environ 20 % des enfants âgés de moins de cinq ans ont eu la diarrhée au cours des deux semaines précédant l'enquête (Tableau CH.4). Cette prévalence est de 21% en milieu rural contre 17% en milieu urbain. Elle est plus importante parmi les enfants de mères non instruites, de ménages pauvres, et dans le groupe d’âges de 6-23 mois. Thérapie de réhydratation par voie orale Le tableau CH.4 et le graphique CH.3 présentent également le pourcentage des enfants qui reçoivent les différents types de fluides recommandés pendant l'épisode de diarrhée. Etant donné que les mères ont pu citer plus d'un type de fluide, le total des pourcentages n'est pas nécessairement égal à 100. Près d’un quart (23%) des enfants qui ont eu la diarrhée ont reçu un TRO, dont 15% ont reçu des fluides préparés à partir de sachets de SRO, 2% des fluides de SRO liquides pré-conditionnés et 8% des fluides recommandés faits à la maison. Ainsi, environ trois quarts n'ont pas reçu de traitement. Graphique CH.3 : Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans ayant eu la diarrhée au cours des deux dernières semaines qui ont reçu une SRO (sel de réhydratation orale) ou une TRO (traitement de réhydratation orale), Burkina Faso, 2006 28,8 22,2 23,3 0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0 35,0 Urbain Rural Burkina Faso Po ur ce nt ag e Environ la moitié (51%) des enfants de moins de cinq ans ayant eu la diarrhée ont bu plus que d'habitude, tandis que 47% ont bu autant ou moins (Tableau CH.5). Environ sept enfants sur dix (74%) ont mangé un peu moins, autant ou plus que d'habitude (poursuite de l'alimentation), tandis qu’un quart (25%) ont beaucoup moins mangé que d'habitude ou presque pas. En associant les informations du tableau CH.5 à celles du tableau CH.4, il ressort que deux enfants sur cinq (42%) ont reçu soit une TRO soit davantage de fluides et qu'en même temps ils avaient continué de manger comme il a été recommandé. Un tiers des enfants ont reçu le traitement à domicile (36%). Il existe des différences importantes dans la prise en charge à domicile de la diarrhée 25 selon les caractéristiques sociodémographiques, ainsi que présenté dans le graphique CH.4. En milieu urbain, 52% des enfants de moins de 5 ans qui ont eu la diarrhée ont reçu une TRO ou davantage de fluides et ont continué de manger, tandis que cela a été le cas pour 41% des enfants du milieu rural. De façon générale, la proportion d’enfants qui ont reçu une TRO ou davantage de fluides et ont continué de manger est plus élevée dans les ménages dont les quintiles de bien-être économique sont élevés et chez les mères instruites: 53% d’enfants des ménages les plus riches contre 38% de ceux des ménages les plus pauvres ; 55% d’enfants de mères de niveau primaire contre 41% de ceux de mères non instruites. Graphique CH.4 : Pourcentage d’enfants de 0-59 mois atteints de diarrhée au cours des 2 semaines précédant l’enquête dont on a augmenté la consommation de fluides et poursuivi l’alimentation pendant la maladie, Burkina Faso, 2006 51,5 40,6 42,4 0 10 20 30 40 50 60 Milieu de résidence Urbain Rural Burkina Faso Pourcentage 6.4. Recherche de soins et traitement de la pneumonie aux antibiotiques Les Infections Respiratoires Aigues (IRA) dont la pneumonie, sont la principale cause de mortalité chez les enfants et l'utilisation des antibiotiques chez les enfants de moins de cinq ans souffrant de pneumonie présumée est une intervention essentielle. Un des objectifs d'un Monde digne des enfants est de réduire d'un tiers les décès liés aux IRA. Les enfants souffrant de pneumonie présumée sont ceux qui ont eu une maladie avec une toux accompagnée d'une respiration rapide ou difficile et dont les symptômes n'étaient pas dus à un problème au niveau de la poitrine et à une obstruction nasale. Prévalence des enfants suspectés de la pneumonie et soins Le tableau CH.6 présente la prévalence de la pneumonie présumée et les lieux de soins. Au cours des deux dernières semaines précédant l’enquête, 4% des enfants âgés de moins de cinq ans ont souffert des IRA. La faiblesse des effectifs ne permet pas de se prononcer sur les différences selon certaines caractéristiques de différenciation (âge, milieu de résidence et quintile de bien-être). Parmi les enfants qui ont souffert des IRA, 39% ont été emmenés chez un prestataire de soins de santé approprié. Le tableau CH.7 présente l'utilisation des antibiotiques pour le traitement de la pneumonie présumée chez les enfants âgés de moins de cinq ans selon certaines caractéristiques. Trente et un pour cent (31%) des enfants âgés de moins de cinq ans souffrant d'une 26 pneumonie présumée ont reçu un antibiotique au cours des deux semaines qui ont précédé l'enquête. La faiblesse des effectifs observés ne permet pas une analyse selon les caractéristiques de différenciation de base. Connaissance des indicateurs d'alerte de la pneumonie La connaissance de la mère des signes d'alerte est un déterminant important de la recherche de soins. Dans l'ensemble, seulement 3% des femmes connaissent les deux signes d'alerte de la pneumonie - à savoir une respiration difficile et rapide. Six pour cent (6%) des mères ont identifié la respiration rapide et 12% des mères ont identifié la difficulté respiratoire comme des symptômes nécessitant que l'enfant soit emmené immédiatement chez un prestataire de soins de santé. Les autres symptômes identifiés pour emmener un enfant dans un établissement sanitaire sont la fébrilité de l’enfant (80%), l’aggravation de la maladie (34%), l’incapacité de boire ou de téter (14%) et l’apparition de sang dans les selles (6%). 6.5 Utilisation de combustibles solides Plus de 3 milliards de personnes dans le monde dépendent des combustibles solides (biomasse et charbon) pour leurs besoins en énergie de base, comme la cuisine et le chauffage. Faire la cuisine et se chauffer avec des combustibles solides entraîne des niveaux élevés de pollution de l'air intérieur, par la production d'un mélange complexe de polluants nuisibles pour la santé. Le principal problème posé par l'utilisation de combustibles solides est les émanations d'une combustion incomplète, comme le monoxyde de carbone (CO), les hydrocarbures aromatiques polycycliques, le dioxyde d'azote (SO2) et autres éléments toxiques. L'utilisation de combustibles solides augmente les risques de maladies respiratoires aiguës, de pneumonie, d'obstruction pulmonaire chronique, de cancer et peut-être de tuberculose, de faible poids à la naissance, de cataracte et d'asthme. Le principal indicateur est la proportion de la population utilisant des combustibles solides comme source principale d'énergie domestique pour la cuisine. Au Burkina Faso, plus de neuf ménages sur dix (94%) utilisent des combustibles solides pour faire la cuisine. L'utilisation des combustibles solides est plus faible en milieu urbain (82%) qu’en milieu rural (99%). Des différences importantes existent selon les quintiles de bien-être économique des ménages et selon le niveau d'instruction du chef de ménage. Les résultats montrent que l'utilisation des combustibles solides est moins élevée dans les ménages les plus riches (78%) que dans les ménages les plus pauvres (100%), dans les ménages dont le chef a le niveau secondaire ou plus (67%) que dans ceux dont le chef n’a aucun niveau d’instruction (97%). Les ménages urbains, ceux qui sont les plus riches et ceux dont le chef est instruit sont ceux qui font davantage usage du gaz pour la cuisine. L'utilisation de combustible solide a plus ou moins d’effet sur la pollution intérieure, selon le type de foyer utilisé. L'utilisation de fourneaux fermés avec des cheminées réduit la pollution intérieure, tandis qu'un fourneau ouvert ou un feu ouvert sans cheminée ni hotte signifie qu'il n'y a pas de protection contre les effets nocifs des combustibles solides7. 6.6. Paludisme Le paludisme est une des principales causes de décès chez les enfants âgés de moins de cinq ans au Burkina Faso. Il contribue également à l'anémie chez les enfants tout en étant responsable d'un fort absentéisme scolaire. Des mesures de prévention, particulièrement 7 Du fait d’un saut incorrect dans le questionnaire, les résultats du tableau CH9 relatifs à l’utilisation d’une cheminée pour feux à ciel ouvert et fours/foyers ouverts n’ont pas été présentés. 27 l'utilisation de moustiquaires imprégnées, peuvent réduire de manière appréciable les taux de mortalité due au paludisme chez les enfants. Dans les régions où le paludisme est endémique, les recommandations internationales suggèrent de traiter toute fièvre de l'enfant comme s'il s'agissait du paludisme et de donner immédiatement à l'enfant un traitement complet de comprimés antipaludéens recommandés. Les enfants présentant des symptômes de paludisme sévère, tels que la fièvre ou les convulsions, doivent être emmenés dans un établissement de santé. De même, les enfants convalescents du paludisme doivent recevoir des fluides et des aliments supplémentaires et continuer d'être allaités. Disponibilité et utilisation des moustiquaires Le questionnaire comprend des questions sur la disponibilité et l'utilisation des moustiquaires tant dans les ménages que chez les enfants de moins de cinq ans, ainsi que sur le traitement antipaludéen et la prophylaxie intermittente pour le paludisme. Au Burkina Faso, les résultats de l'enquête indiquent que 52% des ménages possèdent au moins une moustiquaire (Tableau CH.10) mais seulement 23% possèdent une moustiquaire imprégnée. La disponibilité des moustiquaires dans les ménages varie selon le milieu, le niveau d’instruction et le niveau de bien être économique. Selon le milieu, 65% des ménages possèdent une moustiquaire en milieu urbain et 47% en milieu rural ; 45% des ménages en milieu urbain et 15% en milieu rural possèdent au moins une moustiquaire imprégnée. Selon le niveau d’instruction du chef de ménage, 47% des ménages dont le chef est sans instruction disposent d’une moustiquaire dont 17% de moustiquaire imprégnées ; par contre, 79% des ménages dont le chef est de niveau d’instruction secondaire ou plus disposent d’une moustiquaire dont 61% de moustiquaires imprégnées. Selon le niveau de bien-être économique, 37% des ménages les plus pauvres disposent d’une moustiquaire dont 8% de moustiquaires imprégnées ; 72% des ménages les plus riches disposent d’une moustiquaire et 52% de moustiquaires imprégnées. Les résultats de l'enquête indiquent que 18% des enfants âgés de moins de cinq ans ont dormi sous une moustiquaire et 10% sous une moustiquaire imprégnée la nuit précédant l'enquête (Tableau CH.11). Il n'y a pas de disparités significatives entre les filles et les garçons pour l'utilisation de moustiquaires. Par contre, les enfants vivant en zones urbaines ont quatre fois plus de chances de dormir sous une moustiquaire imprégnée que ceux des zones rurales (24% contre 6%). Les enfants des ménages les plus riches ont six fois plus de chances que ceux des ménages les plus pauvres de dormir sous une moustiquaires imprégnées. 28 Prévalence et traitement de la fièvre Des questions sur la prévalence et le traitement de la fièvre ont été posées pour tous les enfants âgés de moins de cinq ans. Des réponses, il ressort que 20% de ces enfants ont été malades avec de la fièvre au cours des deux semaines qui ont précédé l'enquête (Tableau CH.12). La prévalence de la fièvre semble moins importante en milieu rural et chez les enfants dont les mères sont sans niveau d’instruction (19%). Il a été demandé aux mères de mentionner tous les médicaments administrés à l'enfant pour traiter la fièvre, aussi bien les médicaments donnés à domicile que ceux donnés ou prescrits dans un établissement sanitaire. Il en ressort que 41% des enfants fébriles au cours des deux dernières semaines ont reçu des antipaludéens appropriés dans les 24 heures qui ont suivi l'apparition des symptômes. Les antipaludéens "appropriés" sont la chloroquine, la quinine, le sulfadoxine pyriméthamine (SP) et l'association de médicaments à base d'artémisine (Fansidar, Armodiaquine, etc.). Au Burkina Faso, 46% des enfants fébriles ont reçu de la chloroquine et moins de 1% du Sulfadoxine Pyriméthamine. Les enfants ont également reçu des médicaments autres que les antipaludéens dans les proportions suivantes: paracétamol (45%), aspirine (4%), ibuprofène (moins de 1%). Les enfants en zone urbaine ont près de deux fois plus de chances d'être traités de manière appropriée dans les 24 heures que les enfants en zone rurale (61% contre 36%). Il y a peu de différences entre les filles et les garçons en ce qui concerne l'administration d'antipaludéens appropriés (40% contre 42%). Les enfants de fébriles de mères instruites ou de ménages les plus riches ont également plus de chances de recevoir des soins appropriés dans les délais adéquats. Prévention et traitement de la fièvre chez les femmes enceintes Les femmes enceintes vivant dans des zones où la prévalence du paludisme est forte ont quatre fois plus de chances que les autres adultes de contracter cette maladie et deux fois plus de chances d'en mourir. En cas d'infection, les femmes enceintes risquent l'anémie, l'accouchement prématuré et de donner naissance à un enfant mort-né. Leurs bébés risquent de présenter un faible poids à la naissance, ce qui compromet leurs chances de survie au bout de leur première année. Pour cette raison, des mesures sont prises pour protéger les femmes enceintes en leur distribuant des moustiquaires traitées à l'insecticide et en leur faisant prendre des médicaments lors des consultations prénatales pour prévenir l'infection au paludisme (Traitement Préventif Intermittent, TPI). Dans le cadre de l’enquête MICS3 de 2006 du Burkina Faso, il a été demandé aux femmes de mentionner les médicaments qu'elles avaient reçus durant leur dernière grossesse au cours des deux ans qui ont précédé l'enquête. Les femmes sont considérées comme ayant reçu une thérapie préventive intermittente si elles ont reçu au moins deux doses de SP/Fansidar durant la grossesse. Le traitement préventif intermittent du paludisme chez les femmes enceintes ayant accouché au cours des deux années précédant l'enquête est présenté dans le tableau CH.13. Environ 79% des femmes ont reçu un traitement préventif intermittent du paludisme. La chloroquine est le produit le plus utilisé (73%) suivi du SP/Fansidar (moins de 2%). Le traitement préventif est plus courant en milieu urbain (95%) qu’en milieu rural (76%). Il augmente avec le niveau d’instruction de la femme (de 77% pour les femmes sans instruction à 98% pour les femmes de niveau d’instruction secondaire ou plus) et avec le niveau de bien-être du ménage (de 72% pour les ménages les plus pauvres à 95% pour les ménages les plus riches). 29 Sources et Coûts d’approvisionnement en moustiquaires Dans l’enquête MICS3 de 2006 du Burkina Faso, des questions ont été incluses pour recueillir des informations sur les sources et les coûts de quatre types d'approvisionnement en moustiquaires imprégnées, antipaludéens, antibiotiques et sels de réhydratation orale. Ces informations sont très importantes en ce sens qu'elles permettent une évaluation des programmes relatifs aux moyens de prévention/traitement des maladies. Ces informations sont également utiles pour contrôler la fourniture de matériel gratuit ou subventionné et pour l'évaluation des coûts du matériel, étant donné que le prix du matériel peut constituer un obstacle à son utilisation. Pour les responsables de programmes souhaitant déterminer la part des secteurs tant public que privé dans ces approvisionnements, et l'importance relative de chacune des sources, les informations sur les sources et coûts des approvisionnements peuvent être essentielles. Au Burkina Faso, il existe un programme national de lutte contre le paludisme qui comporte entre autres stratégies, la promotion de l’utilisation des moustiquaires imprégnées. Elle se fait à travers la vente à prix social dans les formations sanitaires publiques et dans les communautés par les agents de distribution à base communautaire. Les sources et coûts de l'approvisionnement en moustiquaires imprégnées (MI) sont fournis dans le tableau CH.14. Ce tableau donne des informations sur l'obtention des MI auprès de sources publiques ou privées, le pourcentage des ménages qui ont obtenu des MI gratuitement et le coût moyen des MI pour les ménages qui les ont payées. De ce tableau, il ressort que les principales sources d’approvisionnement en moustiquaire sont le secteur médical public (46%) et les autres sources, comme les commerçants, 38% ; en dernier lieu intervient le secteur médical privé (16%). Dans une proportion de 21% les moustiquaires sont distribuées gratuitement dans le secteur public et dans le secteur privé elles le sont à 3%. Que ce soit dans le public ou le privé, le coût moyen d’une moustiquaire imprégnée est de 1500 FCFA. Source et coût moyen d’approvisionnement en antipaludéens Les sources et les coûts de l'approvisionnement en antipaludéens pour les enfants âgés de moins de cinq ans sont présentés dans le tableau CH.15 ci-dessous. D’une manière générale, la principale source d’approvisionnement en médicaments antipaludéens est le secteur médical public. En effet, 53% des enfants de moins de cinq ans ont été traités avec des médicaments antipaludéens provenant des établissements sanitaires du secteur public contre 26% dans le secteur médical privé. Du point de vue gratuité des médicaments, il n’y a pas de différence significative entre le secteur public et le secteur privé. Les antipaludéens ont été acquis gratuitement dans le secteur médical public pour 5% des enfants de moins de cinq ans et pour également 5% d’entres eux dans le secteur médical privé. Le coût moyen d’un médicament antipaludéen est de 500 FCFA dans le secteur médical public et 433 FCFA dans le secteur médical privé. Source et coût moyen des sels de réhydratation orale Les sources et coûts d'approvisionnement des sels de réhydratation orale pour les enfants âgés de moins de cinq ans qui ont eu la diarrhée au cours des deux dernières semaines précédant l’enquête et à qui on a donné du sel de réhydratation orale sont présentés dans le tableau CH.16. Plus de trois quarts (73%) des enfants de moins de cinq ans ont bénéficié de sel de réhydratation orale provenant des établissements sanitaires du secteur public contre 18% 30 dans le secteur médical privé. Seulement 8% des enfants de moins de cinq ans ont bénéficié de sel de réhydratation orale gratuitement mais seulement auprès du secteur médical public. Le coût moyen d’un sachet de SRO est de 100 FCFA dans le secteur médical public et dans le secteur médical privé. 31 VII. Environnement L’eau potable est une nécessité de base pour une bonne santé. Une eau non potable peut être un vecteur important de maladies telles que le trachome, le choléra, la fièvre typhoïde et la schistosomiase. L’eau de boisson peut également être contaminée par des produits chimiques, des matières physiques et radiologiques qui ont des effets néfastes sur la santé humaine. En plus de son association aux maladies, l’accès à l’eau potable peut être particulièrement important pour les femmes et les enfants, particulièrement dans les zones rurales, où le transport de l’eau, souvent sur de longues distances leur incombe principalement. L’objectif des OMD est de réduire de moitié, entre 1990 et 2015, les proportions des personnes qui n’ont pas un accès durable à une eau de boisson potable et à une hygiène de base. L’objectif d’un Monde digne des enfants est la réduction d’au moins d’un tiers la proportion des ménages qui n’ont pas accès à des installations sanitaires hygiéniques et à une eau potable salubre à un coût abordable. 7.1 Eau Accès de la population aux sources améliorées d’eau de boisson La répartition de la population selon la source d’approvisionnement en eau potable est présentée dans le tableau EN.1 et le graphique EN.1. La population utilisant des sources d’approvisionnement en eau potable améliorées est celle utilisant l’un des types d’approvisionnement en eau suivants: l’eau courante (dans les habitations, les cours ou les parcelles), les fontaines publiques/bornes fontaines, puits tubes/forages, les puits protégés et l’eau de source protégée. Dans l’ensemble, près de huit personnes sur dix (77%) utilisent une source d’approvisionnement améliorée en eau. En milieu urbain, cette proportion est de 94% contre 72% en milieu rural. Les sources d’approvisionnement en eau potable varient suivant le niveau d’instruction du chef et le quintile de bien-être économique du ménage. La proportion de personnes utilisant une source d’eau appropriée est de 94% de la population des ménages dont le chef a un niveau secondaire ou plus contre 75% lorsqu’il n’a aucun niveau d’instruction. Cette proportion est de 95% de la population des ménages les plus riches contre 78% de celle des ménages les plus pauvres. Selon la principale source d’eau potable, les résultats de l’enquête MICS3 de 2006 révèlent que 42% de la population des ménages utilisent les puits à pompe ou forages, 22% les robinets publics ou bornes-fontaines, 8% les puits ou sources protégés et 6% les robinets dans le logement ou dans la parcelle. 32 Graphique EN.1 : Répartition (%) de la population des ménages selon la source d'approvisionnement en eau de boisson, Burkina Faso, 2006 Puit ou source non protégée 18,9% Eau en bouteille 0,1% Puit ou source protégée 8,2% Eau de surface 3,0% Charettes avec eau/fût 0,8% Eau de robinet dans le logement, cour ou parcelle 5,6% Robinet public, borne- fontaine 21,5% Puit à pompe, forage 41,8% Utilisation d’une méthode adéquate de traitement de l’eau de boisson Le traitement de l’eau à domicile est présenté dans le tableau EN.2. Il a été demandé aux ménages de quelle manière ils peuvent traiter l’eau à domicile pour la rendre plus sûre à boire – la faire bouillir, y ajouter de l’eau de Javel ou du chlore, utiliser un filtre à eau et utiliser la désinfection solaire ont été considérés comme des moyens de traitement adéquats de l’eau de boisson. Ce tableau présente les pourcentages des membres des ménages utilisant des méthodes appropriées de traitement de l’eau, séparément pour tous les ménages, pour les ménages utilisant des sources d’approvisionnement en eau de boisson améliorées et non améliorées. Au niveau national, seulement 3% des membres des ménages utilisent une méthode appropriée de traitement de l’eau de boisson provenant de toutes sources d’approvisionnement. La proportion est légèrement plus élevée en milieu urbain (4%) qu’en milieu rural (3%) ainsi qu’au sein des ménages les plus riches (9%) et surtout des ménages dont les chefs ont un niveau d’instruction au moins secondaire (28%). Temps d’approvisionnement en eau de boisson Le temps qu’il faut pour obtenir de l’eau est présenté dans le tableau EN.3 et la personne qui recueille habituellement l’eau dans le tableau EN.4. Il faut noter que ces résultats se rapportent à un aller-retour de la maison à la source d’approvisionnement en eau de boisson. Les informations sur le nombre de trajets effectués en une journée n’ont pas été recueillies. Le tableau EN.3 montre que pour 11% des ménages, la source d’approvisionnement en eau de boisson se trouve sur place. Pour 41% des ménages hormis ceux qui disposent d’une source d’approvisionnement sur place, il faut moins de 30 minutes pour arriver à la source d’approvisionnement en eau et apporter l’eau, tandis que 46% des ménages consacrent au moins 30 minutes à cette tâche. Sauf pour les ménages qui ont accès à l’eau sur place, le temps moyen pour se rendre à la source d’approvisionnement en eau 33 est de 36 minutes. Le temps mis en milieu rural (37 minutes) pour s’approvisionner en eau est plus élevé qu’en milieu urbain (29 minutes). Personne recueillant l’eau de boisson Le tableau EN.4 montre que dans la majorité des ménages (85%), une femme adulte est généralement la personne qui va chercher l’eau, quand la source d’approvisionnement en eau de boisson ne se trouve pas sur place. Les hommes adultes ne vont chercher de l’eau que dans 8% des cas, tandis que pour le reste des ménages, les filles ou les garçons de moins de 15 ans vont chercher de l’eau (6%). En milieu urbain, les femmes sont plus nombreuses (90%) à se charger de l’approvisionnement en eau qu’en milieu rural (67%). Dans le milieu rural, les hommes adultes participent davantage à l’approvisionnement en eau (21%) qu’en milieu urbain (4%). Le même constat vaut pour les enfants de moins de 15 ans. 7.2 Assainissement Utilisation d’installations sanitaires améliorées L’élimination inadéquate des excréments humains et une mauvaise hygiène personnelle sont associées à une série de maladies, notamment les maladies diarrhéiques et la polio. Les installations sanitaires améliorées pour l’élimination des excréments sont : les toilettes à chasse d’eau reliées à un système d’égouts à des fosses septiques ou des latrines ; les fosses d’aisance améliorées ventilées, les fosses d’aisance avec dalle et les toilettes à compostage. Selon les résultats de l’enquête MICS3, 37% de la population vit dans des ménages disposant d’installations sanitaires améliorées. Le tableau EN.5 indique que l’utilisation d’installations sanitaires améliorées varie considérablement selon certaines caractéristiques. L’utilisation de sanitaires améliorés est plus répandue en milieu urbain et concerne 94% de la population des ménages, soit neuf ménages sur dix. En revanche, leur utilisation est faible en milieu rural, 19% de la population des ménages, soit environ un ménage sur cinq. Neuf personnes sur dix (90%) dont les chefs de ménage ont le niveau secondaire utilisent des sanitaires améliorés contre un tiers de personnes (30%) dont le chef de ménage est sans instruction. Par rapport au quintile de bien-être économique, les résultats révèlent que la presque totalité de la population des ménages les plus riches (98%) utilisent des sanitaires appropriées contre moins de 1% de la population des ménages les plus pauvres. Enfin, près des deux tiers (63%) des personnes ne disposent pas de toilettes et utilisent la nature pour leurs besoins. Elimination hygiénique des excréta des enfants L’élimination sûre des excréments d’un enfant est l’élimination ou le rinçage des dernières selles d’un enfant dans des toilettes ou des latrines. L’élimination des excréments des enfants âgés de 0-2 ans est présentée dans le tableau EN.6. Le tableau EN.6 indique que la proportion d’enfants de moins de 2 ans dont les excréta sont évacués correctement représente 17%. Cette proportion est de 63% en milieu urbain contre 7% en milieu rural. Par ailleurs, la proportion d’enfants dont les excréta sont évacués correctement augmente avec le niveau d’instruction de la mère et le quintile de 34 bien-être économique du ménage. En effet, 63% des enfants de moins de 2 ans dont les mères ont le niveau secondaire ou plus contre 12% des enfants des mères sans niveau d’instruction connaissent une évacuation correcte de leurs excréta. De même, 62% des enfants de moins de 2 ans de ménages les plus riches contre moins de 1% des enfants de ménages les plus pauvres ont leurs excréta qui sont évacués correctement. Ainsi, 83% des enfants de moins de 2 ans ont leurs excréta qui ne sont pas correctement évacués. Les modes d’évacuation inappropriés les plus utilisés sont l’évacuation avec les ordures ménagères (38%), l’air libre (26%), les égouts ou le fossé (14%). Utilisation de sources améliorées d’approvisionnement en eau et des sanitaires appropriées pour l’évacuation des excréta Une vue d’ensemble de la population des ménages disposant de sources d’approvisionnement améliorées en eau de boisson et de moyens sanitaires pour l’élimination des excréments est présentée dans le tableau EN.7. Les résultats indiquent qu’un tiers de la population des ménages utilisent à la fois des sources d’eau de boisson appropriés et des sanitaires améliorées. De grandes disparités existent selon le milieu de résidence, le niveau d’instruction du chef de ménage et le quintile de bien-être du ménage. Environ neuf personnes sur dix (89%) en milieu urbain utilisent à la fois des sources d’eau de boisson appropriées et des sanitaires améliorés, contre un ménage sur sept en milieu rural (14%). Quatre-vingt cinq pour cent (85%) de la population des ménages dont le chef a le niveau d’instruction secondaire ou plus contre 26% de la population des ménages dont le chef est sans niveau d’instruction utilisent à la fois des sources d’eau de boisson appropriées et des sanitaires améliorés. Neuf personnes sur dix (92%) des ménages les plus riches contre moins de 1% des personnes des ménages les plus pauvres utilisent à la fois des sources de boisson appropriées et des sanitaires améliorés. 7.3 Bail assuré et durabilité de l’habitat L’objectif 11 des OMD est l’amélioration significative des conditions de vie d’au moins 100 millions d’habitants des bidonvilles et l’indicateur qui s’y rapporte est la proportion des membres des ménages urbains vivant dans des taudis. Dans le cadre de l’enquête MICS3 de 2006, trois indicateurs ont été introduits pour évaluer les problèmes liés au fait d’habiter dans les bidonvilles : la sécurité du bail, la durabilité de l’habitat et la proportion des ménages vivant dans des taudis. Un ménage urbain est considéré comme vivant dans un taudis dans le cadre de l’enquête MICS3 s’il remplit une des conditions suivantes : il n’a pas accès à des sources d’approvisionnement en eau améliorées, il ne dispose pas d’installations sanitaires améliorées, la surface habitable n’est pas suffisante, l’habitat n’est pas durable ou le bail n’est pas assuré. L’absence de bail assuré se définit par l’absence de documents officiels pour la résidence ou le risque perçu d’expulsion. Le tableau EN.8 indique que 32% des membres de ménages pensent ne pas être à l’abri d’expulsion de leurs habitations et 37% ne disposent pas de documents officiels pour l’habitation. En associant ces chiffres, 50% de la population des ménages ne disposent pas d’un bail assuré. A titre d’information supplémentaire, ce tableau montre également que 2% des ménages ont bien été expulsés d’une habitation où ils ont résidé ces cinq dernières années. Par ailleurs, on note davantage une différenciation du bail assuré selon le niveau d’instruction du chef de ménage. Les membres des ménages dont les chefs sont moins instruits sont davantage en situation de sécurité de bail que les membres de ménages de chefs instruits. Des analyses complémentaires des données de l’enquête MICS3 permettront de mieux élucider cette relation. 35 Le tableau EN.98 fournit des informations sur les conclusions de l’enquête. En tout, moins de 1% des ménages vivent dans des habitations considérées comme non durables (sol en matériau naturel ou en mauvais état). Le tableau EN.10 rassemble toutes les cinq composantes des habitats précaires. En tout, 69% des ménages sont considérés comme vivant dans des habitats précaires soit 60% de la population des ménages urbains. L’absence de sécurité de bail (60% des ménages) et la promiscuité (11%) sont les caractéristiques qui contribuent le plus à la précarité de l’habitation. 8 Il faut observer que le fait qu’il n’y ait pas de ménages dans des habitations vulnérables aux accidents ou situées dans des zones à risques s’explique par le fait qu’aucune habitation ne réunit simultanément les deux conditions d’exposition aux accidents (passage très étroit entre les maisons, trop de câbles électriques connectant le voisinage et le poste d’alimentation) et au moins les quatre critères de zones à risques (zone d’éboulement, zone prédisposée à l’inondation, bord de rivière, montagne/tas d’ordure, chemin de fer, zone industrielle, etc.). Des habitations répondent à l’un ou à l’autre critère mais pas de façon simultanée pour faire partie des habitations exposées aux accidents ou situés dans des zones à risques. Il est également opportun de noter l’existence d’habitations non encore achevées en ville mais qui sont occupées. Cet état de fait pourrait expliquer la proportion élevée de sol en matériau naturel au sein des quintiles dits riches. 36 VIII. Santé de la reproduction 8.1. Contraception Une planification familiale appropriée est importante pour la santé des femmes et des enfants pour : 1) la prévention des grossesses trop précoces ou trop tardives ; 2) l’extension de la période entre les naissances ; et 3) la limitation du nombre d’enfants. Un objectif d’un Monde digne des enfants est l’accès de tous les couples à l’information et aux services permettant la prévention des grossesses trop précoces, trop rapprochées, trop tardives ou trop nombreuses. L’utilisation de la contraception au moment de l’enquête a été mentionnée par 17% des femmes mariées ou vivant dans une union (Tableau RH.1). Toutes méthodes confondues, les femmes de 20-24 ans et celles de 25-29 ans sont celles qui utilisent le plus fréquemment les méthodes contraceptives (respectivement 21% et 22%). Les méthodes les plus utilisées sont les injections et la pilule, utilisées chacune par 5% des femmes en union. La méthode suivante la plus fréquemment utilisée est l’abstinence périodique (3%). Environ 2% des femmes ont mentionné l’utilisation des implants. Un pour cent (1%) des femmes ont cité les préservatifs masculins et la Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée (MAMA). Moins de 1% utilisent le DIU, la stérilisation féminine, le diaphragme/mousse/gelée et le retrait. Les méthodes modernes sont les plus utilisées. En effet, 13% des femmes utilisent des méthodes modernes contre 4% qui ont recours aux méthodes traditionnelles. La prédominance des méthodes modernes peut se justifier par l’accent mis sur celles-ci dans lors des Consultations Prénatales (CPN), et par la facilité d’accès à ces méthodes généralement subventionnées et disponibles auprès de la plupart des services de santé (dispensaire, SMI, CSPS,…). En milieu urbain, près d’une femme sur trois (32%) utilise une méthode moderne et en milieu rural, moins d’une femme sur dix (8%). L’utilisation de la contraception est en corrélation positive avec le niveau d’instruction, qu’il s’agisse des méthodes modernes ou traditionnelles : parmi les femmes qui ont un niveau d’instruction secondaire ou plus, 43% utilisent une méthode de contraception contre 15% parmi les femmes non instruites. De même, la contraception est plus utilisée parmi les femmes vivant dans les ménages les plus riches que chez celles vivant dans les ménages les plus pauvres (respectivement 41% et 9%). La proportion de femmes utilisatrices de contraception augmente avec le nombre d’enfant jusqu'à deux avant de baisser : elle passe de 3% des femmes sans enfants, à 18% des femmes ayant un enfant et à 23% des femmes ayant deux enfants, avant de retomber à 16% chez les femmes ayant trois enfants. 8.2. Besoins en contraception non couverts Les besoins à couvrir9 en matière de contraception font référence aux femmes fécondes (mariées ou en union) qui n’utilisent aucune méthode de contraception, mais qui souhaitent reporter la prochaine naissance ou qui souhaitent simplement arrêter d’enfanter. Les besoins à couvrir sont identifiés dans le cadre de l’enquête MICS3 en utilisant une série de questions portant sur les comportements et les préférences au moment de l’enquête en matière d’utilisation des contraceptifs, de fécondité et de fertilité. 9 L’évaluation des besoins à couvrir dans le cadre de l’enquête MICS est un peu différente de celle utilisée dans d’autres enquêtes sur les ménages, telles que les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS). Dans une EDS, des informations plus détaillées sont recueillies sur des variables supplémentaires, telles que l’aménorrhée post-partum et l’activité sexuelle. Les résultats de ces deux types d’enquête ne sont strictement pas comparables. 37 Les femmes dont les besoins ne sont pas couverts en matière d’espacement des naissances sont des femmes mariées (ou en union) au moment de l’enquête, fécondes (qui sont au moment de l’enquête enceintes ou qui pensent être physiquement en mesure de tomber enceinte), qui n’utilisent pas de contraceptifs au moment de l’enquête et qui souhaitent espacer leurs naissances. Les femmes enceintes sont considérées comme voulant espacer leurs naissances quand elles ne souhaitaient pas d’enfants au moment où elles sont tombées enceintes. Les femmes qui ne sont pas enceintes sont classées dans cette catégorie si elles souhaitent avoir un (autre) enfant, mais veulent cet enfant au moins dans deux ans ou après le mariage. Les femmes dont les besoins sont à couvrir en matière de limitation des naissances sont celles qui sont mariées (ou en union) au moment de l’enquête, fécondes (sont enceintes ou pensent qu’elles sont physiquement en mesure de tomber enceintes), n’utilisent aucun moyen de contraception et souhaitent limiter leurs naissances. Ce dernier groupe comprend les femmes qui sont enceintes au moment de l’enquête mais qui n’avaient pas du tout souhaité cette grossesse et les femmes qui ne sont pas enceintes au moment de l’enquête mais qui ne souhaitent pas avoir un (autre) enfant. L’ensemble des besoins non couverts en matière de contraception est simplement la somme des besoins à couvrir en matière d’espacement et de limitation des naissances. En utilisant les informations sur la contraception et les besoins à couvrir, le pourcentage de la demande satisfaite en matière de contraception est également estimé à partir des données de l’enquête MICS3. Le pourcentage de demande satisfaite en matière de contraception est défini comme la proportion des femmes mariées ou en union au moment de l’enquête qui utilisent une méthode contraceptive, sur la demande totale en matière de contraception. La demande totale de contraception concerne les femmes qui ont des besoins non couverts au moment de l’enquête (en matière d’espacement et de limitation), plus celles qui utilisent une contraception au moment de l’enquête. Le tableau RH.2 montre les résultats de l’enquête sur la contraception, les besoins à couvrir et la demande en contraception satisfaite. Il ressort que 31% des femmes de 15-49 ans ont des besoins en contraception non couverts. Parmi ces femmes, 24% ont des besoins non satisfaits pour espacer leurs naissances et 8% pour les limiter. Par ailleurs 17 % des femmes utilisent actuellement au moins une méthode contraceptive moderne ou traditionnelle et le pourcentage de demande en contraception satisfaite est de 36%. La demande totale de contraception, constituée par l’ensemble des femmes qui ont des besoins de contraception non satisfaits et de celles qui utilisent actuellement les contraceptifs est de 49%, tandis que la demande totale potentielle de contraception, constituée par l’ensemble des femmes qui ont des besoins de contraception non satisfaits et de celles qui ont des besoins de contraception satisfaits est de 67%. En milieu urbain, une femme sur cinq (21%) a des besoins en contraception non couverts contre une femme sur trois (34%) en milieu rural. La satisfaction de la demande de contraception est beaucoup plus importante en milieu urbain (65%) qu’en milieu rural (25%). Les besoins en contraception non couverts varient selon le groupe d’âges des femmes. En effet, le pourcentage de femmes dont les besoins en contraception sont non couverts pour l’espacement de naissance évolue de 35% pour la tranche 20-24 ans à moins de 2% pour la tranche 45-49 ans. Pour la limitation de naissance, cette proportion évolue en sens inverse, de moins de 1% pour la tranche 20-24 ans à 17% pour la tranche 45-49 ans. Les femmes les plus jeunes ont davantage de besoins de contraception non couvert pour l’espacement des naissances, tandis que les plus âgées ont davantage de besoins 38 de contraception non couvert pour la limitation du nombre d’enfants. Les besoins de contraception non couverts baissent avec le niveau d’instruction des femmes pendant que les demandes de contraception satisfaites augmentent avec le niveau d’instruction. Une femme sur trois sans niveau d’instruction a sa demande de contraception satisfaite, contre trois sur quatre pour les femmes de niveau secondaire ou plus. La même tendance est observée selon le niveau de bien-être : les femmes des ménages les plus riches ont trois fois plus de satisfaction de leur demande de contraception (68%) que celles des ménages les plus pauvres (23%). 8.3 Consultations prénatales Les soins prénatals contribuent à la santé de la mère et de l’enfant à naître. Durant la période prénatale, plusieurs interventions peuvent être vitales pour la santé et le bien- être des femmes enceintes et leurs bébés. Une meilleure compréhension de la croissance et du développement du fœtus et de sa relation avec la santé de la mère a débouché sur une attention accrue pour les soins prénatals en vue d'améliorer tant la santé de la mère que celle du nouveau-né. Par exemple, si durant les Consultations Prénatales (CPN) les femmes et les familles peuvent être informées des signes de danger et des symptômes ainsi que des risques du travail et de l'accouchement, elles peuvent ainsi constituer le moyen de s'assurer que les femmes enceintes accouchent, en pratique, avec l'assistance d'un prestataire de santé qualifié. La période prénatale est également l'occasion de donner des informations sur l'espacement des naissances, qui est reconnu comme un facteur important de l'amélioration de la survie de l'enfant. La vaccination contre le tétanos pendant la grossesse peut être un moyen de sauver la vie tant de la mère que de l'enfant. La prévention et le traitement du paludisme chez les femmes enceintes, la prise en charge de l'anémie durant la grossesse et le traitement des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) peuvent améliorer considérablement la santé du fœtus et de la mère. Un mauvais état de l’enfant et de la mère tel qu'un faible poids de naissance, peut être réduit par une combinaison des interventions visant à améliorer le statut nutritionnel des femmes et prévenir les infections (par exemple, le paludisme et les IST) durant la grossesse. Plus récemment, le potentiel de la période prénatale dans la prévention et la prise en charge du VIH, en particulier pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, a entraîné un regain d'intérêt pour l'accès aux soins prénatals et leur utilisation. L'OMS recommande un minimum de quatre consultations prénatales (à intervalles réguliers tout au long de la grossesse) qui comprennent : - une mesure de la tension artérielle ; - une analyse des urines pour détecter la présence de bactéries et d'albumine ; - une analyse sanguine pour dépister la syphilis et l'anémie sévère ; - la prise du poids et de la taille (facultative). Personnel dispensant les soins prénatals Le tableau RH.3 montre que la dispensation des soins prénatals par du personnel qualifié (un médecin, une infirmière, une sage-femme ou une accoucheuse auxiliaire) est relativement élevée au Burkina Faso. En effet, 85% des femmes qui reçoivent des soins prénatals au moins une fois pendant leur grossesse les reçoivent auprès d’un personnel qualifié, dont 37% auprès des accoucheuses auxiliaires, 25% auprès des infirmiers/infirmières, 22% auprès des sages-femmes/maïeuticiens et moins de 1% auprès de médecins. L’accès au personnel qualifié pour les soins prénatals est plus élevé en milieu urbain (98% des femmes) qu’en milieu rural (82%). Il varie également selon le groupe d’âges des femmes, leur niveau d’instruction et le quintile de bien-être économique du ménage. Il est 39 plus élevé dans les groupes d’âges plus jeunes et évolue de 83% pour les femmes sans instruction à 98% pour les femmes de niveau d’instruction secondaire ou plus. Il varie de 79% pour les femmes des ménages les plus pauvres à 98% pour les femmes des ménages les plus riches. Contenu des soins prénatals Le tableau RH.4 montre que dans l’ensemble, 86% des femmes ont bénéficié d’au moins une CPN durant leur grossesse. Au cours de ces CPN, 35% des femmes ont eu une prise de sang, 83% une prise de tension, 74% ont donné un échantillon d’urine et 85% ont été pesées. Davantage de femmes du milieu urbain ont bénéficié d’au moins une visite prénatale (99%) contre 84% pour le milieu rural. Les femmes pauvres, moins instruites, et celles de groupes d’âge élevés, sont les moins touchées par les consultations prénatales. 8.4. Assistance pendant l'accouchement Trois quarts de tous les décès maternels surviennent pendant l'accouchement et la période post-partum. L’accessibilité d’un centre de santé et l’assistance d’un personnel qualifié durant l’accouchement permettent de contribuer à une maternité sans risque. Un objectif du Monde digne des enfants est d’assurer que les femmes puissent accéder facilement et à moindre coût à une assistance qualifiée pendant l’accouchement. Les indicateurs sont la proportion des naissances avec l’assistance d’un personnel qualifié et la proportion des accouchements dans un établissement de santé. L’indicateur de l’assistance qualifiée pendant l’accouchement est également utilisé pour suivre les progrès réalisés dans le cadre de l’Objectif du millénaire pour le développement consistant à réduire le taux de mortalité maternelle de trois quarts entre 1990 et 2015. L’enquête MICS3 de 2006 comprenait plusieurs questions pour l’évaluation de la proportion des naissances assistées par un personnel qualifié. L’assistance par un personnel qualifié se définit comme un accouchement suivi par un médecin, une infirmière, une sage-femme, un maïeuticien ou une accoucheuse auxiliaire. L’assistance pendant l’accouchement par un personnel qualifié peut fortement améliorer les suites de couches pour la mère et l’état de santé de l’enfant grâce à l’utilisation de techniques appropriées. Elle permet également un diagnostic et un traitement précis et rapide des complications. Le tableau RH.5 fait ressortir qu’environ 54% des accouchements ayant eu lieu dans les deux dernières années précédant l’enquête MICS3 de 2006 ont été assistés par un personnel qualifié. Ce pourcentage est plus élevé en milieu urbain (66%) qu’en milieu rural (51%). Les femmes les plus instruites sont les plus nombreuses à accoucher avec l’assistance d’une personne qualifiée. Une naissance sur quatre (26%) a été assistée par une accoucheuse auxiliaire, une sur cinq (20%) par une sage-femme ou un maïeuticien, une sur quatorze (7%) par une infirmière et une sur 250 (0,4%) par un médecin. Environ 51% des naissances des deux dernières années ont eu lieu dans un centre de santé. Des disparités importantes existent entre milieu de résidence. La proportion de femmes accouchant dans un centre de santé en milieu urbain ((94%) est plus du double de celle du milieu rural (40%). Les femmes des groupes d’âges jeunes, instruites et de ménages ayant un niveau de bien-être économique élevé sont celles dont les naissances sont le plus souvent survenues dans un centre de santé. 40 IX. Développement de l’enfant Il est bien reconnu qu’une période rapide de développement du cerveau a lieu au cours des trois à quatre premières années de la vie et que la qualité de l’encadrement familial est un déterminant majeur du développement de l’enfant durant cette période. Les activités des adultes avec les enfants, l’initiation à la lecture des enfants sont des indicateurs de cet encadrement. Un objectif d’un Monde digne des enfants est que les “enfants doivent être physiquement sains, mentalement alertes, émotionnellement stables, socialement compétents et prêts à apprendre”. Des informations sur un grand nombre d’activités relatives à l’apprentissage des enfants de moins de 5 ans ont été recueillies dans le cadre de cette enquête. Elles sont relatives à l’implication des adultes dans les activités suivantes avec des enfants: lire des livres ou regarder les images des livres, raconter des histoires, chanter, amener les enfants en dehors de la maison, de la concession ou de la cour, jouer avec les enfants, et passer du temps avec les enfants à nommer, compter ou dessiner des choses. Pour plus d’un enfant sur dix (12%) de moins de cinq ans, un adulte était impliqué dans plus de quatre activités favorisant l’apprentissage et la maturité scolaire durant les trois jours précédant l’enquête (Tableau CD.1). Le nombre moyen d’activités que des adultes ont entrepris avec des enfants est de 2 activités. Ce tableau indique également que l’implication du père dans ces activités est quelque peu limitée. L’implication du père dans une activité ou plus est de 23%. Onze pour cent (11%) des enfants vivaient dans un ménage sans leur père. Il n’y a pas de différences entre le sexe des enfants du point de l’implication des adultes dans des activités de développement avec les enfants; cependant, une plus grande proportion de pères est engagée dans des activités avec les garçons (25%) qu’avec les filles (20%). Une plus grande proportion d’adultes est engagée dans des activités d’apprentissage et de maturité scolaire avec les enfants dans les zones urbaines (18%) que dans les zones rurales (10%). De fortes différences sont également observées selon le statut socio-économique: l’implication des adultes dans des activités avec les enfants est plus grande dans les ménages les plus riches (20%) que dans les ménages les plus pauvres (11%) ; chez les enfants de mères de niveau secondaire ou plus (20%) par rapport à ceux de mères non instruites (11%) ; chez les enfants de pères instruits (16%) comparativement à ceux de pères non instruits (11%) quoique les différences sont moins marquées qu’avec le niveau d’instruction de la mère. 41 X. Education 10.1 Fréquentation scolaire/préscolaire Suivi d’un programme d’éducation préscolaire et prédisposition à la scolarisation Recevoir une éducation préscolaire dans le cadre d’un enseignement organisé ou d’un programme d’éducation des enfants est déterminant dans la scolarisation ultérieure de l’enfant. Un des objectifs de la déclaration « un Monde digne des enfants » est la promotion de l’éducation de la petite enfance. Les résultats de l’enquête MICS3 de 2006 font ressortir que le pourcentage d’enfants âgés de 36-59 mois fréquentant un programme d’éducation préscolaire est de 2% au niveau national pour les deux sexes (Tableau ED.1). Si en milieu urbain le nombre d’enfants âgés de 36-59 mois fréquentant le préscolaire atteint 8%, ce chiffre n’est que de 1% en milieu rural. Le préscolaire est essentiellement assuré par le secteur privé et les Organisations Non Gouvernementales qui œuvrent dans le domaine de l’éducation. Ces organismes sont essentiellement présents dans les centres urbains, d’où la disparité observée selon le milieu de résidence. De même, on observe une disparité liée au genre. En effet, 3% de garçons ont fréquenté un programme d’éducation préscolaire contre 1% de filles. Les différences entre enfants en matière d’éducation préscolaire sont très marquées selon le niveau d’instruction de la mère. Les enfants de mères instruites suivent davantage un programme d’éducation préscolaire (28%) que ceux des mères non instruites (1%). De même, les enfants de ménages les plus riches (9%) sont en plus grande proportion à suivre un programme préscolaire que ceux des ménages les plus pauvres (moins de 1%). Au total, seulement 1% des enfants qui ont sept ans au moment de l’enquête et qui sont en première année du primaire étaient scolarisés dans un établissement préscolaire l’année précédente. Fréquentation du primaire des enfants d’âge scolaire L’accès de tous à une éducation de base et l’achèvement de l’éducation primaire par les enfants du monde constituent l’un des buts les plus importants des Objectifs du millénaire pour le développement et d’un Monde digne des enfants. L’éducation est une condition essentielle de la lutte contre la pauvreté, de la responsabilisation des femmes, de la protection des enfants contre le travail dangereux et l’exploitation par le travail et l’exploitation sexuelle, ainsi que de la promotion des droits humains et de la démocratie, de la protection de l’environnement et de l’influence sur la croissance démographique. Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays africains s’est fixé pour objectif de généraliser l’enseignement primaire à tous les enfants en âge scolaire pour l’horizon 2010. Le Gouvernement a élaboré un Plan Décennal de Développement de l’Education de Base (PDDEB) qui vise un taux de scolarisation au primaire de 70% et un taux d’alphabétisation de 40% à l’horizon 2010. Les indicateurs de la fréquentation de l’école primaire et secondaire sont entre autres : - Le taux net de nouvelles inscriptions au primaire ; - Le taux net de fréquentation du primaire ; - Le taux net de fréquentation du secondaire ; - Le taux net de fréquentation du primaire des élèves en âge de fréquenter le secondaire ; - L'indice de parité des sexes (IPS). 42 Les indicateurs de la progression scolaire sont entre autres : - Taux de réussite (survie) jusqu’en cinquième année ; - Taux de transition au secondaire ; - Taux net d’achèvement du cycle primaire. L’éducation primaire au Burkina Faso comprend six années d’étude. La première inscription en première année se fait à 7 ans (âge légal) mais celle-ci peut intervenir plus tôt ou plus tard. Les taux de scolarisation du primaire sont calculés en référence à l’âge scolaire officiel du primaire qui est de 7-12 ans. Taux net d’admission en première année du primaire Sur les enfants en âge d’entrer à l’école primaire (7 ans) au Burkina Faso, 39% sont inscrits en première année du primaire (Tableau ED.2). Il n’existe pas de disparités entre les sexes ; cependant il y a des écarts importants selon le milieu de résidence. Les enfants ont deux fois plus de chances d’être inscrits à l’école primaire selon l’âge légal en milieu urbain (62%) qu’en milieu rural (32%). Il est observé une corrélation positive entre le niveau d’instruction de la mère et le statut socio-économique ; pour les enfants âgés de 7 ans dont les mères ont le niveau d’instruction primaire, 68% sont inscrits en première année du primaire contre 35% pour les enfants de mères non instruites. Concernant, les enfants de mères de niveau secondaire ou plus, la faiblesse de l’effectif ne permet pas de tirer des conclusions fiables. Dans les ménages les plus riches, cette proportion est de 55%, tandis qu’elle est de 25% chez les enfants vivant dans les ménages les plus pauvres. Taux net de scolarisation au primaire et taux net de scolarisation au secondaire Les données du tableau ED.3 montrent que 46% des enfants en âge d’aller à l’école primaire fréquentent effectivement un établissement d’enseignement primaire ou secondaire. Des disparités de genre existent : 49% des garçons de 7-12 ans fréquentent un établissement d’enseignement primaire ou secondaire contre 44% des filles. La proportion est deux fois plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (79% contre 38%). Les différences dans la fréquentation scolaire des enfants de 7-12 ans sont importantes entre certaines catégories sociales, avec des taux de scolarisation passant du simple à plus du double. Par exemple, le taux de scolarisation est de 42% pour les enfants dont la mère n’est pas instruite et de 97% pour ceux dont la mère a un niveau d’instruction secondaire ou plus. Pour les enfants vivant dans les ménages les plus pauvres, ce taux est de 33% contre 82% pour les enfants vivant dans les ménages les plus riches. Le tableau ED.4 présente le taux net de scolarisation au secondaire. De façon générale, 16% des enfants en âge (13-19 ans) de fréquenter le secondaire fréquentent effectivement un établissement d’enseignement secondaire. Dix-sept pour cent (17%) des garçons en âge de fréquenter le secondaire fréquentent le secondaire contre 15% des filles. On observe des différenciations selon certaines caractéristiques. Ainsi, la proportion d’enfants en âge scolaire du secondaire qui fréquentent le secondaire est plus élevée en milieu urbain (39%) qu’en milieu rural (6%), au sein des ménages les plus riches (43%) que dans ceux les plus pauvres (4%). Le tableau ED.4W indique que 8% d’enfants d’âge scolaire du secondaire fréquentent toujours le primaire. Cette proportion est d’environ 8% chez les garçons et de 7% chez les filles. La proportion d’enfants d’âge scolaire du secondaire fréquentant toujours le primaire semble plus élevée en milieu urbain (10%) qu’en milieu rural (7%), plus élevée dans le quintile de bien-être économique le plus élevé (10%) que dans celui le plus bas (6%). 43 Probabilité de passage de la première à la cinquième année du cycle primaire Le pourcentage des enfants entrant en première année et qui finissent par atteindre la cinquième année est présenté dans le tableau ED.5. De tous les enfants qui entrent en première année, la majorité (91%) va en définitive atteindre la cinquième année, y compris les enfants qui redoublent des classes et qui finissent par passer en cinquième année. Les différences selon les caractéristiques de base du tableau (sexe, milieu de résidence, quintile de bien-être économique) ne sont pas très prononcées. Taux net d’achèvement du cycle primaire Le taux d’achèvement net du cycle primaire et le taux de passage au secondaire sont présentés dans le tableau ED.6. Au moment de l’enquête, 17% des enfants en âge d’achever le cycle primaire (12 ans) étaient en dernière année du cycle primaire. Cette valeur doit être distinguée du taux d’achèvement brut du cycle primaire qui comprend les enfants de tout âge en dernière année du primaire. Le taux net d’achèvement du primaire est plus élevé chez les garçons que chez les filles (19% contre 15%). Il est également trois fois plus élevé en milieu urbain (36%) qu’en milieu rural (10%) et sept fois plus élevé dans les ménages riches (40%) que dans les ménages pauvres (6%). Plus de la moitié (54%) des enfants qui ont achevé avec succès la dernière année de l’école primaire se trouvaient en première année du secondaire au moment de l’enquête. Cette proportion est plus élevée chez les garçons (57%) que chez les filles (51%), en milieu urbain (61%) qu’en milieu rural (44%) et chez les élèves de ménages riches (64%) comparativement à ceux des ménages pauvres (44%). Indice de parité des sexes dans le primaire et dans le secondaire L’indice de parité des sexes (IPS)10 dans le primaire et dans le secondaire est fourni dans le tableau ED.7. Il faut noter que les ratios ci-inclus sont obtenus à partir des ratios de fréquentation nets plutôt que des ratios de fréquentation bruts. Ces ratios bruts fournissent une description erronée de l’IPS principalement parce que dans la plupart des cas, la majorité des enfants trop âgés qui fréquentent l’école primaire sont des garçons. Le tableau indique que la parité entre les sexes en ce qui concerne l’école primaire est de 0,90. Des progrès ont été réalisés dans la scolarisation des filles, mais de façon générale, les filles restent moins scolarisées au primaire que les garçons. La sous scolarisation des filles au primaire par rapport aux garçons est plus prononcée en milieu rural, dans les ménages pauvres et chez les élèves dont les mères sont non instruites. Le tableau ED.7 indique également que la parité entre les sexes en ce qui concerne l’école secondaire est de 0,91. La sous scolarisation des filles au secondaire par rapport aux garçons est à l’inverse de la scolarisation primaire, plus prononcée en milieu urbain et dans les ménages riches. Des analyses complémentaires doivent être menées à ce sujet. 10.2. Alphabétisation11 Un des objectifs d’un Monde digne des enfants est de s’assurer de l’alphabétisation des adultes. L’alphabétisation des adultes est également un indicateur des OMD, qui se rapporte tant aux hommes qu’aux femmes. Dans le cadre de l’enquête MICS3 de 2006, 10 Les déclarations d’âge imparfaites peuvent avoir pour effet d’affecter les niveaux de l’indice de parité des sexes. 11 La définition de l’alphabétisation et le recueil de l’information adoptés dans l’enquête MICS3 sont différents de ceux d’autres sources telles que les enquêtes QUIBB. 44 étant donné que seul un questionnaire pour les femmes a été administré, les résultats sont basés uniquement sur les femmes âgées de 15-49 ans. L’alphabétisation a été évaluée d’après la capacité des femmes à lire une courte déclaration simple ou leur fréquentation de l’école. Le pourcentage de la population qui sait lire et écrire est présenté dans le tableau ED.8. Selon la définition de l’enquête MICS3, au niveau national, 25% des femmes âgées de 15-24 ans sont alphabétisées, c’est-à-dire en mesure de lire un texte court et simple ou sont scolarisées. La disparité entre le milieu urbain et le milieu rural est assez importante. Le milieu urbain compte une proportion de 50% de femmes alphabétisées, contre 10% en milieu rural. Selon les quintiles de bien-être économique du ménage, les femmes alphabétisées sont sept fois plus nombreuses dans le quintile le plus riche (51%) que dans le quintile le plus pauvre (7%). En fonction de l’âge, la proportion de femmes alphabétisées est de 28% pour celles de 15-19 ans contre 21% des femmes de 20-24 ans. 45 XI. Protection de l’enfant 11.1. Enregistrement des naissances à l’état civil La Convention sur les droits de l'enfant stipule que chaque enfant a droit à un nom, à une nationalité et à la protection contre la privation de son identité. L'enregistrement de la naissance est un moyen fondamental de garantir ces droits aux enfants. Les objectifs de la déclaration d’un « Monde digne des enfants » appellent à l'élaboration de systèmes pour garantir l'enregistrement à l'état civil de chaque enfant à la naissance ou peu après, et préserver ainsi son droit à avoir un nom et une nationalité, conformément aux lois nationales et aux instruments internationaux. L'indicateur retenu pour mesurer les avancées dans ce domaine est le pourcentage d'enfants âgés de moins de cinq ans dont la naissance a été enregistrée à l'état civil. L'enregistrement à l'état civil confère à l'enfant une existence juridique, préalable à la jouissance d'autres droits : l'appartenance à une nation, l'établissement d'autres pièces d'identité civiles, l'instruction, l'accès aux soins, la protection contre le trafic/travail des enfants, les mariages forcés ou précoces, la pédophilie. L’acte d’enregistrement à l’état civil établit la preuve matérielle de son existence et de son âge. Malheureusement, de nombreux enfants "vivent sans exister" pour n'avoir pas simplement été déclarés à l'état civil. Au Burkina Faso, la législation rend obligatoire l'enregistrement gratuit à l'état civil d'un enfant dans les 60 jours suivant la naissance. Au-delà de cette période, toute opération d'enregistrement est subordonnée au paiement préalable de frais de déclaration. Les résultats de l’enquête montrent que 64% des enfants ont fait l’objet d’enregistrement à la naissance (tableau CP.1). Il n'existe quasiment pas de discrimination sexuelle d'enregistrement des enfants. Mais la disparité est grande selon le milieu de résidence ; avec une différence de 28%, les populations urbaines enregistrent plus leurs enfants (86%) que celles vivant en milieu rural (58%). Près de la moitié des enfants en milieu rural ne jouissent pas d'une reconnaissance juridique d'existence. S’agissant de la déclaration de naissance selon l’âge, on note que, quel que soit l’âge, cette proportion dépasse 60%. Les efforts de sensibilisation, les appuis pour faciliter l’enregistrement et la prise de conscience de l’importance de ce document pour scolariser les enfants ces dernières années contribuent à l’acte de faire enregistrer les enfants. On enregistre une relation positive de l'enregistrement des naissances avec le niveau d'instruction de la mère et les quintiles de bien-être économique du ménage. Les enfants de mère instruites ou dont le ménage est riche sont plus souvent déclarés à l'état civil que ceux de ménages pauvres ou dont la mère a peu ou pas d'instruction. Il y a en effet 34 points de différence entre l’enregistrement des enfants de mères ayant une instruction secondaire (93%) et ceux dont les mères n’ont aucune instruction (59%). Selon le niveau économique, l’écart d’enregistrement entre les enfants de ménages pauvres et ceux vivant dans des ménages très riches est d’environ 38 points. Les enfants vivant dans les ménages très riches sont deux fois mieux déclarés que ceux des ménages pauvres. Avec une proportion moyenne de non enregistrement des naissances de 36%, c’est près de quatre enfants sur 10 qui ne sont pas inscrits à l’état civil au Burkina Faso. De nombreuses raisons expliquent cette situation de non enregistrement. En premier lieu sont mentionnés le désintérêt ou la négligence (42%). Puis suivent le coût jugé élevé de l’enregistrement applicable (10%), l’éloignement des services d’état civil (7%) et enfin l’ignorance de la nécessité de faire systématiquement enregistrer les enfants à la naissance (7%). 46 La faible couverture du territoire par le système d’état civil, pose le problème de l’accessibilité géographique des services d’état civil ; d’où la nécessité de rapprocher davantage l’administration civile des administrés à travers non seulement une politique volontariste de décentralisation des services d’état civil, mais aussi la mise en œuvre d’actions de sensibilisation pour un changement de comportement au profit d’un enregistrement systématique et exhaustif des naissances, notamment dans les régions rurales. De plus, l’alphabétisation et l’information ciblées des femmes contribueront à briser le mur de l’ignorance et de la négligence. En outre, la relation établie entre le niveau de vie et l’enregistrement des naissances est une preuve de la pertinence des cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté pour le respect des droits des enfants. Enfin, l’allègement des coûts liés à la déclaration des naissances pourrait être une initiative de nature à inciter les populations à davantage faire enregistrer les naissances à l’état civil. 11.2. Discipline de l’enfant Comme stipulé dans la déclaration d’un « Monde digne des enfants », « les enfants doivent être protégés contre tout acte de violence…. ». La Déclaration du Millénaire préconise aussi la protection des enfants contre les abus, l’exploitation et la violence. Dans le cadre de l’enquête MICS3 de 2006 du Burkina Faso, des questions ont été posées aux mères/personnes en charge des enfants âgés de 2 à 14 ans sur la manière de discipliner leurs enfants quand ces derniers se conduisent mal. Il faut noter que pour le module sur la discipline des enfants, un enfant âgé de 2 à 14 ans par ménage a été sélectionné au hasard au cours du travail sur le terrain. A partir des questions posées aux enquêtés, les indicateurs ci-après sont utilisés pour décrire les aspects de la discipline des enfants : la proportion d’enfants âgés de 2-14 ans qui subissent des agressions psychologiques comme punition, des corrections physiques légères ou des corrections physiques sévères et le nombre de parents/personnes en charge des enfants âgés de 2- 14 ans qui croient que pour élever correctement leurs enfants, ils doivent les corriger physiquement. La discipline, entendue comme l’ensemble des règles, des obligations qui régissent certains corps ou collectivités est, contrairement à la maltraitance, un traitement social recherchant le conformisme, par le respect étroit des normes et valeurs ou de la morale. Cette analyse aborde plus la discipline en termes de maltraitances ou sévices vécus par les enfants. La constitution du Burkina Faso stipule en son article 2 que : ‘’ sont interdits et punis par la loi, l’esclavage, les pratiques esclavagistes, les traitements inhumains et cruels, dégradants et humiliants, la torture physique ou morale, les sévices et les mauvais traitements infligés aux enfants et toutes les formes d’avilissements de l’Homme.’’ De façon globale, huit enfants sur dix (83%) ont subi une punition physique ou une punition psychologique comme méthode de discipline de la part de leurs mères ou personnes ayant leur charge (Tableau CP.4). Les punitions psychologiques sont administrées aux enfants dans une proportion de 79%. Les enfants subissent respectivement dans 56% et 19% des punitions physiques mineures et des punitions physiques sévères. Il ressort que seulement 6% des enfants ont subi seulement une punition non violente et 5% n’ont pas vécu une expérience de discipline ou de punition. Globalement, le sexe de l’enfant n’est pas un paramètre discriminant pour le recours à une quelconque forme de discipline ou de punition. Par contre, l’intensité de la punition physique varie selon le milieu de résidence. Ainsi, on dénombre près de 20% d’enfants victimes de punitions physiques sévères en milieu rural contre 17% chez leurs homologues du milieu urbain. Inversement, les punitions physiques mineures d’enfants sont plus élevées en milieu urbain (64%) qu’en milieu rural (54%). En ce qui concerne, la punition psychologique, il n’y a pas de différences prononcées selon le milieu de 47 résidence. Les enfants de 5-9 ans sont les plus soumis à toutes les formes de punitions (psychologiques, physiques, mineures et majeures). Le recours à la punition physique est justifié par près de deux mères ou personnes en charge des enfants sur cinq (37%). Toutefois, la proportion des mères, personnes en charge de l’enfant qui justifient le recours à la punition est inversement proportionnelle au niveau d’instruction et au niveau des quintiles de bien-être économique. 11.3. Mariage précoce et polygamie Le mariage avant l'âge de 18 ans est une réalité pour de nombreuses jeunes filles. Selon les estimations de l'UNICEF recueillies à travers le monde, plus de 60 millions de femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées/en union avant l'âge de 18 ans. Les facteurs qui influencent les taux de mariage précoce sont : l'état du système d'enregistrement à l'état civil d'un pays qui permet d'apporter la preuve de l'âge des enfants ; l'existence d'un cadre législatif adéquat assorti d'un mécanisme d'exécution pour se pencher sur les cas de mariages précoces ; et l'existence de lois coutumières ou religieuses qui tolèrent cette pratique. Dans plusieurs régions du monde, les parents encouragent le mariage de leurs filles alors qu'elles sont toujours des enfants, dans l'espoir que ce mariage va leur profiter tant au plan financier que social, tout en déchargeant la famille d'un fardeau financier. Dans la réalité, le mariage des enfants est une violation des droits humains, qui compromet le développement des filles et débouche souvent sur des grossesses précoces et un isolement social, le peu d'éducation et l'absence de formation professionnelle renforçant la nature inégalitaire de la pauvreté. Le droit à un consentement "libre et entier" d'un mariage est reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l'homme - qui stipule qu'un consentement ne peut être "libre et entier" quand l'une des parties concernées n'est pas suffisamment mûre pour prendre une décision éclairée sur un partenaire pour la vie. La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes mentionne le droit à la protection contre le mariage précoce dans son article 16, qui stipule: "Les fiançailles et le mariage d'un enfant n'ont pas d'effet légal et toutes les mesures nécessaires, y compris la législation, seront prises pour stipuler un âge minimum pour le mariage…" Tandis que le mariage n'est pas considéré directement dans la Convention sur les droits des enfants, le mariage précoce est lié à d'autres droits - tels que le droit d'exprimer librement ses opinions, le droit à la protection contre toutes les formes d'abus et le droit à être protégé contre les pratiques traditionnelles dangereuses - il est fréquemment évoqué par la Commission sur les droits de l'enfant. D'autres accords internationaux relatifs au mariage des enfants figurent dans la Convention sur le consentement au mariage, l'Age minimum fixé pour le mariage et l'enregistrement des mariages et la Charte africaine sur les droits et le bien-être des enfants et le Protocole de la Charte africaine sur les droits de l'homme et des peuples, sur les droits des femmes en Afrique. Le mariage précoce a également été identifié par le Forum Panafricain contre l'exploitation sexuelle des enfants comme un type d'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales. Les jeunes filles mariées sont un groupe unique, bien que souvent invisible. Obligées de faire la plupart des corvées ménagères, sous pression pour apporter la preuve de leur fécondité et responsable de l'éducation des enfants alors qu'elles sont elles-mêmes des enfants, les filles mariées et les mères enfants sont confrontées à l'obligation de prendre des décisions et à des choix de vie limités. Les garçons sont également affectés par le mariage précoce mais ce phénomène touche beaucoup plus les filles et avec beaucoup plus d'intensité. La cohabitation - quand le couple vit ensemble comme s'il était marié - pose les mêmes problèmes relatifs aux droits de l'homme que le mariage. Quand une fille vit avec un homme et assume le rôle de s'occuper de lui, l'on considère souvent qu'elle est devenue une femme adulte, même si elle n'a pas encore atteint l'âge de 18 ans. D'autres problèmes dus au caractère non officiel de cette relation - par exemple l'héritage, 48 la nationalité et la reconnaissance sociale - peuvent rendre les filles dans des unions informelles plus vulnérables sur plusieurs plans que celles dans des mariages officiellement reconnus. Les études montrent que plusieurs facteurs s'associent pour exposer les enfants à un mariage précoce. La pauvreté, la protection des filles, l'honneur de la famille et la recherche de stabilité pendant les périodes d'instabilité sociale sont considérés comme des facteurs importants dans l'exposition des filles à être mariées alors qu'elles sont encore des enfants. Les femmes mariées très jeunes sont plus enclines à penser qu'il est parfois acceptable pour un mari de battre son épouse et elles ont été elles-mêmes plus souvent exposées à la violence conjugale. La différence d'âge entre les partenaires contribue à une dynamique d'abus de pouvoir et à augmenter le risque de se retrouver veuve prématurément. Un autre problème des mariages précoces est l'âge auquel les filles deviennent actives au plan sexuel. Les femmes qui se sont mariées avant l'âge de 18 ans ont tendance à avoir plus d'enfants que celles qui se sont mariées plus tard. Les décès liés à la grossesse sont une cause principale de mortalité chez les filles mariées ou célibataires âgées de 15 à 19 ans, particulièrement chez les plus jeunes de ce groupe d'âge. On constate que les filles qui se marient à un jeune âge ont plus de chances d'épouser des hommes plus âgés, ce qui les expose à un risque accru de contracter une infection au VIH. La pression placée sur la jeune épouse pour qu'elle se reproduise et le déséquilibre des pouvoirs découlant de la différence d'âge font que ce genre de couples utilisent très peu le préservatif. Deux des indicateurs utilisés pour mesurer la précocité de l’union sont le pourcentage de femmes mariées avant l'âge de 15 ans et le pourcentage de celles mariées avant l'âge de 18 ans. Mariage précoce Le tableau CP.5 fournit le pourcentage de femmes mariées ou en union par âge. Il ressort que 4% des femmes de 15-49 ans se sont mariées avant l’âge de 15 ans et 52% des femmes de 15-49 ans se sont mariées avant l’âge de 18 ans. Ces proportions sont plus importantes en milieu rural (respectivement de 5% et 59%) qu’en milieu urbain (respectivement de 1% et 34%). Parmi les femmes âgées de 15-19 ans, 24% sont déjà mariées ou en union libre (31% en milieu rural contre 10% en milieu urbain). Ces mariages ou unions de filles de 15-19 ans sont plus fréquents parmi les filles non instruites (34%) que parmi celles qui sont instruites (6%) et moins fréquents chez les plus riches (8%) que chez les autres (au moins 25%). Polygamie La polygamie concerne 49% des femmes de 15-49 ans mariées ou en union au moment de l’enquête. Elle concerne 54% des femmes en milieu rural et 31% en milieu urbain. La prévalence de la polygamie baisse avec le niveau d’instruction: 54% des femmes sans niveau d’instruction, 28% de celles qui ont le niveau primaire et 20% pour celles qui ont le niveau secondaire ou plus vivent dans une union polygame. On observe aussi que les femmes des ménages les plus riches sont moins en situation de polygamie (31%) que dans les ménages des autres quintiles de richesse (au moins 45%). Une autre composante est la différence d'âge entre les époux dont l'indicateur est le pourcentage de femmes mariées/en union avec une différence d'âge de 10 ans ou plus avec leur conjoint actuel. Le tableau CP.6 présente les résultats de la différence d'âge entre les maris et les femmes. Dans l’ensemble, une adolescente sur quatre de 15-19 ans en union, a un conjoint avec lequel la différence d’âge est d’au moins 10 ans. Concernant les jeunes femmes de 20-24 ans, la proportion de celles qui sont en union avec un écart d’âge d’au moins 10 ans est de 28%. 49 50 11.4. Mutilation génitale féminine L'excision/mutilation génitale féminine (E/MGF) est l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins ou toute autre lésion causée aux organes génitaux féminins. L'E/MGF est toujours traumatisante avec des complications immédiates telles qu'une douleur insoutenable, l'état de choc, la rétention d'urine, l'ulcération des parties génitales et la lésion des tissus adjacents. Les autres complications sont la septicémie, la stérilité, l'arrêt de progression du travail d’accouchement et même la mort. L’excision est souvent pratiquée par des praticiens traditionnels, comme des accoucheuses et des coiffeurs, sans anesthésie, en utilisant des ciseaux, des lames de rasoir ou des éclats de verre. L'E/MGF est une violation fondamentale des droits humains. Elle expose les filles et les femmes à des risques pour leur santé et a des conséquences qui mettent leur vie en danger. Elle ne répond à aucune nécessité médicale. Le droit au plus haut niveau de santé réalisable et celui à l'intégrité physique font partie des droits violés par cette pratique. En outre, tout porte à croire que des filles de moins de 18 ans n'ont pas pu donner un consentement éclairé à des pratiques potentiellement si préjudiciables à leur santé que l'E/MGF. Les autorités Burkinabé conscientes de l’ampleur et de la gravité du phénomène de l’excision, ont mis en place un Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE) et lancé un programme national de lutte contre cette pratique en 1990. Dans le but de faire reculer le phénomène, un accent particulier a été mis sur la sensibilisation. Dès novembre 1996, une loi réprimant l’excision a été adoptée et plusieurs exciseuses ont été inculpées, jugées et condamnées après son adoption. L’application de cette loi a contraint de nombreuses femmes à renoncer publiquement à leur profession d’exciseuse. Par contre, des revers sont constatés dans la mesure où la pratique de l’excision passe dans la clandestinité. Dans le cadre de l’enquête MICS3, une série de 16 questions ont été posées pour déterminer le niveau de connaissance de l'E/MGF, la prévalence de l'E/MGF et les détails sur le type d'E/MGF pratiquée. Le tableau CP.7 présente la prévalence de l'E/MGF chez les femmes ainsi que le type ainsi que l'étendue de ces pratiques et l'attitude des femmes face à l'E/MGF. Prévalence de l’excision ou mutilation génitale féminine L’excision est une pratique très répandue au Burkina Faso, puisque près de 73% des femmes enquêtées ont déclaré avoir été excisées. Ce résultat est en baisse comparativement à celui de l’EDS de 2003 qui était d’environ 77% (INSD, 2004) mais reste similaire à celui de l’EDS 1998-1999 qui a révélé près de 72% des femmes de 15-49 ans étaient excisées (INSD, 2000). La proportion des femmes excisées est plus élevée en milieu urbain (76%) qu’en milieu rural (71%). La forme d’excision la plus répandue est l’enlèvement d’une partie de chairs qui représente 90% des formes d’excision recensées (91% en milieu urbain et 89% en milieu rural). La fermeture du vagin concerne 4% des femmes excisées. La proportion de femmes victimes de formes extrêmes atteint 3% et est légèrement plus élevée en milieu rural (4%) qu’en milieu urbain (3%). La répartition par groupes d’âges montre que la proportion de femmes excisées augmente avec l’âge, passant de 60% pour la tranche 15-19 ans à 81% pour la tranche d’âge 40-44 ans. L’excision recule aussi avec le niveau d’instruction, passant de 73% pour les femmes sans niveau d’instruction à 68% pour les femmes de niveau d’instruction secondaire ou plus. Les formes extrêmes d’excision sont surtout rencontrées auprès de non instruites ou de niveau primaire. 51 La répartition par quintiles de bien-être économique du ménage donne une proportion de femmes excisées plus élevée dans les ménages riches que dans les ménages moyens et pauvres. Les femmes des ménages du quatrième quintile présentent la proportion d’excision la plus élevée (78%). Opinions et croyances vis-à-vis de l’excision Au Burkina Faso, les raisons qui sous-tendent la pratique de l’excision sont multiples et multiformes. Les principaux arguments avancés pour perpétuer cette pratique sont entre autres les respects des traditions et des coutumes, la soumission à la logique communautaire, la maîtrise de l’instinct sexuel de la femme et la préservation de la santé de la mère et de l’enfant. Au delà de toutes ces raisons, le tableau CP7 révèle une opinion dominante favorable à l’abandon de cette pratique chez les femmes enquêtées. En effet, 81% des femmes estiment que l’excision doit disparaître, contre 11% qui estiment qu’elle doit continuer. Des efforts de sensibilisation sont nécessaires afin de réduire davantage les opinions favorables à la poursuite de cette pratique. La proportion de femmes favorables à la poursuite de l’excision est pratiquement identique selon le milieu de résidence (11%). L’opinion des femmes varie très peu en fonction de l’âge et du niveau de vie, bien que les plus jeunes (15-24 ans) et les pauvres (premier et second quintiles) soient plus favorables à la poursuite de l’excision. On observe cependant que parmi les femmes de niveau d’instruction élevé, seulement 3% sont favorables à la poursuite de l’excision, contre 12% et 14% pour les femmes sans niveau d’instruction et celles de niveau d’instruction primaire. Pratique de l’excision chez les filles des femmes enquêtées Le tableau CP.8 présente la pratique de l’excision chez les filles des femmes enquêtées, par type d’excision et selon certaines caractéristiques sociodémographiques. La proportion de femmes ayant au moins une fille excisée est de 25%. Cette proportion est de 32% à l’EDS 2003. La proportion de femmes ayant au moins une fille excisée est plus élevée en milieu urbain (28%) qu’en milieu rural (24%) La forme d’excision la plus répandue chez les filles excisées est l’enlèvement d’une partie de chairs qui représente 91% des formes d’excision recensées (90% en milieu urbain et 92% en milieu rural). La fermeture du vagin chez au moins une fille est déclarée par 5% des femmes et les formes extrêmes d’excision par 5% également de femmes (8% en milieu rural et 3% milieu urbain). La répartition par groupes d’âge montre que la proportion de femmes ayant au moins une fille excisée augmente avec l’âge, passant de 2% pour la tranche d’âges de 15-19 ans à 51% pour la tranche d’âges de 40-44 ans. Les filles ayant une entaille sans enlèvement de chairs sont surtout rencontrées chez les femmes de la tranche d’âges de 15-19 ans. L’excision des filles recule aussi avec le niveau d’instruction de leurs mères. En effet, la proportion de femmes ayant aux moins une fille excisée diminue avec le niveau d’instruction passant de 26% pour les femmes sans instruction à 11% pour les femmes de niveau d’instruction secondaire ou plus. La répartition par quintile de bien-être économique montre que la proportion de femmes ayant au moins une fille excisée est plus élevée pour les troisième et quatrième quintiles et plus faible pour les pauvres (premier et second quintile). 11.5. Violences conjugales Plusieurs questions ont été posées aux femmes âgées de 15-49 ans pour évaluer leur attitude concernant le fait que les maris aient des raisons de frapper ou battre leurs femmes/partenaires. Ces questions ont été posées pour avoir une indication des croyances culturelles qui tendent à être associées à la prévalence de la violence faite aux 52 femmes par leurs maris/partenaires. La principale supposition est que les femmes qui approuvent les déclarations indiquant que les maris/partenaires ont des raisons de battre leurs femmes/partenaires dans les situations décrites en réalité tendent à faire l'objet de violences de la part de leurs propres maris/partenaires. Le tableau CP.9 montre que la violence conjugale est une pratique admise par la majorité des femmes interrogées. En effet, sept femmes enquêtées sur dix (71%) trouvent qu’il est légitime qu’un mari batte sa femme lorsqu’elle sort sans l’informer, ne s’occupe pas bien des enfants, argumente avec lui, refuse les rapports sexuels ou brûle la nourriture. Cette proportion est de 59% en milieu urbain et de 76% en milieu rural. Même parmi les femmes jamais mariées ou jamais en union, 61% estiment que le mari peut battre sa femme pour l’une ou l’autre des raisons évoquées. Cette proportion est plus élevée chez les femmes mariées ou en union (74%). La perception du droit de l’homme à la violence conjugale évolue avec le niveau d’instruction de la femme et selon le groupe d’âges. En effet, 77% des femmes sans instruction estiment qu’un homme peut battre sa femme, contre 67% pour les femmes de niveau d’instruction primaire et 42% pour les femmes de niveau d’instruction secondaire et plus. Selon le groupe d’âges, la proportion de femmes qui pensent qu’un homme peut battre sa femme évolue de 68 % chez les 15-19 ans à 76 % chez les 45-49 ans. Cette variation, bien que faible, peut être attribuée à un effet de génération : les jeunes femmes sont davantage favorables au changement, tandis que les plus âgées restent toujours attachées à la tradition qui prônent la soumission totale de la femme à son mari. Par rapport aux quintiles de bien-être économique,, la tolérance de la violence conjugale est plus faible chez les femmes des ménages les plus riches (58%) et plus élevée dans les autres quintiles (entre 74% et 77%). Les raisons pour un homme de battre sa conjointe les plus citées par les femmes par ordre d’importance sont : lorsque la femme argumente avec son mari (55%), lorsqu’elle néglige les enfants (48%), lorsqu’elle sort sans aviser son conjoint (48%), lorsqu’elle refuse d’avoir des rapports sexuels (41%) et dans une moindre mesure lorsqu’elle brûle la nourriture (26%). 53 XII. VIH/SIDA, Comportement sexuel et enfants orphelins et vulnérables 12.1 Connaissance de la transmission du VIH/Sida et utilisation du préservatif Un des préalables les plus importants à la réduction du taux d'infection par le VIH est une connaissance précise de la manière dont le VIH se transmet et des stratégies de prévention de la transmission. Une information correcte est la première étape vers la sensibilisation et la mise à la disposition des jeunes des instruments de nature à les protéger contre l'infection au VIH. Les conceptions erronées sur le VIH sont répandues et peuvent semer la confusion chez les jeunes et faire obstacle aux efforts de prévention, certaines de ces conceptions erronées semblent universelles (par exemple, le fait de partager la nourriture peut transmettre le VIH, ou que les piqûres de moustiques peuvent transmettre le VIH). La Session spéciale de l'Assemblée Générale de l'ONU sur le VIH/Sida (UNGASS) a invité les gouvernements à renforcer les connaissances et les compétences des jeunes pour leur permettre de se protéger contre le VIH. Les indicateurs servant à mesurer cet objectif ainsi que l'OMD consistant à réduire les infections au VIH de moitié sont le renforcement du niveau de connaissance du VIH et sa prévention et le changement de comportements pour prévenir une propagation supplémentaire de la maladie. Le module sur le VIH a été administré aux femmes âgées de 15 à 49 ans. Un indicateur à la fois des OMD et de l'UNGASS est le pourcentage de jeunes femmes qui ont une connaissance globale et correcte de la prévention de la transmission du VIH. Les femmes ont été interrogées pour savoir si elles connaissaient les trois principaux moyens d'éviter la transmission - à savoir, avoir un seul partenaire non infecté fidèle, utiliser un préservatif à chaque fois et pratiquer l'abstinence sexuelle. Les résultats sont présentés dans Le tableau HA.1. Dans l’ensemble, 9 femmes sur 10 interrogées (94%) ont entendu parler du sida. Cependant, le pourcentage de femmes qui connaissent les trois principaux moyens de prévenir la transmission du VIH est de 57%. Quatre-vingt trois pour cent (83%) des femmes savent qu'il faut avoir un partenaire sexuel fidèle et non infecté, 67% savent qu'il faut utiliser un préservatif lors de chaque rapport sexuel et 79% connaissent l'abstinence sexuelle comme un moyen de prévenir la transmission du VIH. Tandis que 90% des femmes connaissent au moins un moyen, seulement une femme sur 10 ne connait aucun de ces trois moyens. Connaissance des principaux moyens pour éviter l’infection du VIH/Sida La connaissance du VIH/Sida est quasi universelle parmi les femmes instruites, du milieu urbain et de ménages riches. Sept femmes sur dix (71%) en milieu urbain contre une femme sur deux (51%) en milieu rural connaissent les trois moyens de prévention contre l’infection. Egalement sept femmes sur dix (73%) de niveau secondaire ou plus contre une femme sur deux (52%) non instruites connaissent les trois moyens de prévention contre l’infection. Concernant les quintiles de bien-être économique, sept femmes sur dix (72%) dans les ménages les plus riches contre moins de la moitié des femme

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