Cameroun - Demographic and Health Survey - 1999
Publication date: 1999
INDICATEURS DU SOMMET MONDIAL POUR LES ENFANTS _______________________________________________________________________________________________________ INDICATEURS DE BASE_______________________________________________________________________________________________________ Mortalité infantile - Quotient de mortalité infantile (pour 1 000 naissances vivantes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 - Quotient de mortalité infanto-juvénile (pour 1 000 naissances vivantes) . . . . . . . . . . . 151 Mortalité maternelle - Taux de mortalité maternelle (pour 100 000 naissances vivantes) . . . . . . . . . . . . . . . . . 430 Malnutrition des enfants - Pourcentage d'enfants de moins de 3 ans accusant un retard de croissance . . . . . . . . . . . 29 - Pourcentage d'enfants de moins de 3 ans présentant une insuffisance pondérale . . . . . . 22 - Pourcentage d'enfants de moins de 3 ans émaciés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Accès à une eau potable salubre - Pourcentage de ménages disposant d'eau potable salubre1 à moins de 15 minutes . . . . . 30 Accès à des installations sanitaires - Pourcentage de ménages disposant de chasse d'eau (personnelle ou en commun) . . . . . . 7 d'évacuation des excréments Éducation de base - Pourcentage de femmes de 15-49 ans ayant achevé l'école primaire . . . . . . . . . . . . . . . . 40 - Pourcentage d'hommes de 15-49 ans ayant achevé l'école primaire . . . . . . . . . . . . . . . . 54 - Pourcentage de filles de 6-12 ans fréquentant l'école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 - Pourcentage de garçons de 6-12 ans fréquentant l'école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 - Pourcentage de femmes de 15-49 ans alphabétisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Enfants en situation - Pourcentage d'enfants de moins de 15 ans qui sont orphelins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,6 particulièrement difficile - Pourcentage d'enfants de moins de 15 ans qui ne vivent pas avec leur mère biologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 - Pourcentage d'enfants de moins de 15 ans qui vivent dans un ménage comptant un seul adulte de 15 ans ou plus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 _______________________________________________________________________________________________________ INDICATEURS DE SUPPORT_______________________________________________________________________________________________________ Santé des femmes Espacement des naissances - Pourcentage de naissances à moins de 24 mois de la naissance précédente . . . . . . . . . . . 25 Maternité sans risque - Pourcentage de naissances dont la mère a bénéficié de consultation prénatale auprès de personnel médical2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 - Pourcentage de naissances dont la mère a bénéficié de consultation prénatale au cours du premier trimestre de grossesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 - Pourcentage de naissances dont la mère a été assistée par du personnel médical3 au cours de l'accouchement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 - Pourcentage de naissances ayant lieu en établissement sanitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 - Pourcentage de naissances à hauts risques4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Planification familiale - Taux de prévalence contraceptive (femmes en union, en pour cent) . . . . . . . . . . . . . . . . 19 - Pourcentage de femmes en union ayant des besoins non-satisfaits en matière de planification familiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Nutrition Nutrition des mères - Pourcentage de mères avec un faible Indice de Masse Corporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Faible poids à la naissance - Pourcentage de naissances de faible poids à la naissance5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Allaitement - Pourcentage d'enfants de moins de 4 mois qui sont exclusivement allaités . . . . . . . . . . . 15 Sel iodé - Pourcentage de ménages disposant de sel iodé (d'après le résultat du test) . . . . . . . . . . . 82 Santé de l'enfant Vaccinations - Pourcentage d'enfants de moins de 3 ans dont la mère a reçu, au moins, une vaccination antitétanique pendant la grossesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 - Pourcentage d'enfants de 12-23 mois ayant été vaccinés contre la rougeole . . . . . . . . . . 54 - Pourcentage d'enfants de 12-23 mois ayant été complètement vaccinés (non compris la fièvre jaune) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Contrôle de la diarrhée - Pourcentage d'enfants de moins de 3 ans ayant eu la diarrhée durant les 2 dernières semaines et qui ont bénéficié d'une Thérapie de Réhydratation par voie Orale (TRO) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Infections respiratoires aiguës - Pourcentage d'enfants de moins de 3 ans ayant eu une infection respiratoire aiguë durant les 2 dernières semaines et qui ont été vus par du personnel médical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33_______________________________________________________________________________________________________ 1 Provenant de « Robinet dans le logement/cour/chez le voisin », « Borne fontaine » ou « Puits à pompe ». 2 Auprès d’un « Médecin », « Sage-femme », « Infirmière » ou «Aide-soignante ». 3 Par un « Médecin », « Sage-femme », « Infirmière » ou « Aide-soignante ». 4 Pour la définition des naissances à hauts risques, voir ci-après le tableau 9.4. 5 Voir les explications relatives au tableau 7.6. République du Cameroun Enquête Démographique et de Santé Cameroun 1998 Médard Fotso René Ndonou Paul Roger Libité Martin Tsafack Roger Wakou Aboubakar Ghapoutsa Samuel Kamga Pierre Kemgo Michel Kwekem Fankam Antoine Kamdoum Bernard Barrère Bureau Central des Recensements et des Études de Population Ministère des Investissements Publics et de l’Aménagement du Territoire Yaoundé, Cameroun Macro International Inc. Calverton, Maryland USA Mars 1999 Ce rapport présente les principaux résultats de la 2ème Enquête Démographique et de Santé (EDSC-II) réalisée au Cameroun en 1998 par le Bureau Central des Recensements et des Études de Population (BUCREP), Ministère des Investissements Publics et de l’Aménagement du Territoire (MINPAT). L'EDSC-II a été financée par l'Agence des États- Unis pour le Développement International (USAID), le Fonds des Nations-Unies pour la Population (FNUAP) et le Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance (UNICEF), et elle a bénéficié de l'assistance technique de Macro International Inc. L'EDSC-II fait partie du programme mondial des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys-DHS) dont l'objectif est de collecter, d'analyser et diffuser des données démographiques portant en particulier sur la fécondité, la planification familiale et la santé de la mère et de l'enfant. Des informations complém entaires sur l'EDSC-II peuvent être ob tenues auprès du Bureau Central des Recensements et des Études de Population (BUCREP), B.P. 7094, Yaoundé, Cameroun (Téléphone (237) 20 30 71). Concernant le programme DHS, des renseignements peuvent être obtenus auprès de Macro International Inc., 11785 Beltsville Drive, Suite 300, Calverton, MD 20705, USA (Téléphone 301-572-0200; Télex 198116; Fax 301-572-0999; e-mail : reports@macroint.com; Internet : http://www.macroint.com/dhs/). Citation recommandée: Fotso, Médard, René Ndonou, Paul Roger Libité, Martin Tsafack, Roger Wakou, Aboubakar Ghapoutsa, Samuel Kamga, Pierre Kemgo, Michel Kwekem Fankam , Antoine Kamdoum , Bernard Barrère . 1999. Enquête Démographique et de Santé, Cameroun 1998. Calverton, Maryland, U.S.A. : Bureau Central des Recensements et des Études de Population et Macro International Inc. iii TABLE DES MATIÈRES Page Liste des tableaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ix Liste des graphiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xv Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xix Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxi Sigles et abréviations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxiii Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxv Carte du Cameroun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx CHAPITRE 1 CONTEXTE GÉNÉRAL DU PAYS ET MÉTHODOLOGIE DE L'ENQUÊTE Médard Fotso . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.1.1 Situation géographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.1.2 Organisation politico-administrative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1.1.3 Quelques données socio-économiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1.1.4 Milieu humain et démographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1.1.5 Politique de population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 1.2 MÉTHODOLOGIE DE L'ENQUÊTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1.2.1 Cadre institutionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1.2.2 Objectifs de l'enquête . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1.2.3 Questionnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 1.2.4 Échantillonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.2.5 Personnel de l'EDSC-II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1.2.6 Déroulement des activités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES ET DES ENQUÊTÉS René Ndonou et Antoine Kamdoum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 2.1 ENQUÊTE MÉNAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 2.1.1 Structure par sexe et par âge de la population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 2.1.2 Taille et composition des ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 2.1.3 Niveau d'instruction de la population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 2.1.4 Caractéristiques des logements et biens possédés par le ménage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 2.1.5 Consommation du sel iodé par les ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 2.1.6 Biens possédés par le ménage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 2.2 ENQUÊTE INDIVIDUELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 iv Page 2.2.1 Caractéristiques socio-démographiques des enquêtés . . . . . . . . . . . . . . . . 25 2.2.2 Caractéristiques des couples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 2.2.3 Accès aux média . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 2.3 ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 CHAPITRE 3 FÉCONDITÉ Paul Roger Libité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 3.1 NIVEAU DE LA FÉCONDITÉ ET FÉCONDITÉ DIFFÉRENTIELLE . . . . . . . . . 38 3.2 TENDANCES DE LA FÉCONDITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 3.3 PARITÉ ET STÉRILITÉ PRIMAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 3.4 GROSSESSES IMPRODUCTIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 3.5 INTERVALLE INTERGÉNÉSIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 3.6 ÂGE À LA PREMIÈRE NAISSANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 3.7 FÉCONDITÉ DES ADOLESCENTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 3.8 PARITÉ DES HOMMES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 CHAPITRE 4 PLANIFICATION FAMILIALE Martin Tsafack et Roger Wakou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 4.1 CONNAISSANCE DE LA CONTRACEPTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 4.2 UTILISATION DE LA CONTRACEPTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 4.2.1 Utilisation passée de la contraception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 4.2.2 Utilisation actuelle de la contraception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 4.3 CONNAISSANCE DE LA PÉRIODE FÉCONDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 4.4 SOURCES D'APPROVISIONNEMENT DE LA CONTRACEPTION . . . . . . . . . . 75 4.5 UTILISATION FUTURE DE LA CONTRACEPTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 4.6 SOURCES D'INFORMATION SUR LA CONTRACEPTION . . . . . . . . . . . . . . . . 78 4.7 OPINIONS ET ATTITUDES VIS-À-VIS DE LA PLANIFICATION FAMILIALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 CHAPITRE 5 NUPTIALITÉ ET EXPOSITION AU RISQUE DE GROSSESSE Aboubakar Ghapoutsa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 5.1 ÉTAT MATRIMONIAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 5.2 POLYGAMIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 5.3 ENTRÉE EN PREMIÈRE UNION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 5.4 ENTRÉE DANS LA VIE SEXUELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 5.5 ACTIVITÉ SEXUELLE RÉCENTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 5.6 EXPOSITION AU RISQUE DE GROSSESSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 v Page CHAPITRE 6 PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE FÉCONDITÉ Samuel Kamga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 6.1 DÉSIR D'AVOIR DES ENFANTS (SUPPLÉMENTAIRES) . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 6.2 BESOINS EN MATIÈRE DE PLANIFICATION FAMILIALE . . . . . . . . . . . . . . 105 6.3 NOMBRE TOTAL D'ENFANTS DÉSIRÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107 6.4 PLANIFICATION DE LA FÉCONDITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 CHAPITRE 7 SANTÉ DE LA MÈRE ET DE L'ENFANT Bernard Barrère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 7.1 SOINS PRÉNATALS ET ACCOUCHEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 7.1.1 Soins prénatals . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 7.1.2 Accouchement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 7.1.3 Tendances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 7.2 VACCINATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 7.2.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 7.2.2 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122 7.2.3 Tendances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 7.3 MALADIES DES ENFANTS ET LEURS SOINS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 7.3.1 Infections respiratoires aiguës et fièvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 7.3.2 Diarrhée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 7.3.3 Tendances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 CHAPITRE 8 ALLAITEMENT ET ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS ET DES FEMMES Pierre Kemgo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 8.1 ALLAITEMENT ET ALIMENTATION DE COMPLÉMENT . . . . . . . . . . . . . . . 135 8.2 ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 8.2.1 Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 8.2.2 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 8.3 ÉTAT NUTRITIONNEL DES FEMMES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149 CHAPITRE 9 MORTALITÉ DES ENFANTS Michel Kwekem Fankam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 9.1 MÉTHODOLOGIE ET QUALITÉ DES DONNÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 vi Page 9.2 NIVEAUX ET TENDANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154 9.3 MORTALITÉ DIFFÉRENTIELLE ET GROUPES À HAUTS RISQUES . . . . . . 157 CHAPITRE 10 MORTALITÉ MATERNELLE Bernard Barrère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165 10.1 INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165 10.2 COLLECTE DES DONNÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165 10.3 ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166 10.4 ESTIMATION DIRECTE DE LA MORTALITÉ ADULTE . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 10.5 ESTIMATION DIRECTE DE LA MORTALITÉ MATERNELLE . . . . . . . . . . . . 172 10.6 ESTIMATION INDIRECTE DE LA MORTALITÉ MATERNELLE . . . . . . . . . . 173 10.7 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 CHAPITRE 11 MALADIES SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES ET SIDA Bernard Barrère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 11.1 COMPORTEMENT SEXUEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178 11.1.1 Nombre de partenaires sexuels des femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178 11.1.2 Nombre de partenaires sexuelles des hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181 11.1.3 Rapports sexuels et gratifications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181 11.1.4 Dernière partenaire sexuelle des hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182 11.2 MALADIES SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 11.2.1 Connaissance des MST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 11.2.2 Épisodes déclarés de MST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186 11.2.3 Comportement face aux MST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188 11.3 CONNAISSANCE, PERCEPTION DU RISQUE ET PRÉVENTION DU SIDA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189 11.3.1 Connaissance du sida et sources d'information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189 11.3.2 Connaissance des moyens d’éviter de contracter le sida . . . . . . . . . . . . . 192 11.3.3 Perception du sida . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196 11.3.3 Perception du risque de contracter le sida . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199 11.3.4 Raisons de la perception des risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201 11.3.5 Changement de comportement pour éviter de contracter le sida . . . . . . . 203 11.4 CONNAISSANCE ET UTILISATION DU CONDOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206 11.4.1 Connaissance du condom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206 11.4.2 Utilisation du condom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208 RÉFERÉNCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213 vii Page ANNEXE A PLAN DE SONDAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217 A.1 INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219 A.2 STRUCTURE DE L’ÉCHANTILLON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219 A.3 RÉPARTITION DE L’ÉCHANTILLON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219 A.4 STRATIFICATION ET TIRAGE D’UNITÉS ARÉOLAIRES . . . . . . . . . . . . . . . 220 A.5 SEGMENTATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220 A.6 PROBABILITÉS DE SONDAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220 A.7 RÉSULTATS DES ENQUÊTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222 ANNEXE B ERREURS DE SONDAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225 ANNEXE C TABLEAU POUR L’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES DONNÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241 ANNEXE D PERSONNEL DE L’EDSC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249 ANNEXE E QUESTIONNAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255 ix LISTE DES TABLEAUX Page Tableau 1.1 Indicateurs démographiques de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Tableau 1.2 Taille et couverture de l'échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Tableau 2.1 Population des ménages par âge et sexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Tableau 2.2 Population (de droit) par âge selon différentes sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Tableau 2.3 Composition des ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Tableau 2.4 Enfants orphelins et résidence des enfants avec les parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Tableau 2.5.1 Niveau d'instruction de la population des femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Tableau 2.5.2 Niveau d'instruction de la population des hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Tableau 2.6 Taux de scolarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Tableau 2.7 Caractéristiques des logements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Tableau 2.8 Consommation de sel iodé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Tableau 2.9 Biens durables possédés par le ménage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Tableau 2.10 Caractéristiques socio-démographiques des enquêtés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Tableau 2.11 Niveau d'instruction des femmes et des hommes enquêtés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Tableau 2.12 Fréquentation scolaire et raisons de l'abandon de l'école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Tableau 2.13 Caractéristiques différentielles des couples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Tableau 2.14 Accès aux média . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Tableau 2.15 Emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Tableau 2.16 Employeur et formes de revenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Tableau 2.17 Occupation des femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Tableau 2.18 Occupation des hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Tableau 3.1 Fécondité actuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 Tableau 3.2 Fécondité par caractéristiques socio-démographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Tableau 3.3 Fécondité selon différentes sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Tableau 3.4 Tendances de la fécondité par âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Tableau 3.5 Tendances de la fécondité par durée de l'union . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Tableau 3.6 Enfants nés vivants et enfants survivants des femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Tableau 3.7 Grossesses improductives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Tableau 3.8 Issue des grossesses improductives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 Tableau 3.9 Intervalle intergénésique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 x Page Tableau 3.10 Âge à la première naissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Tableau 3.11 Âge médian à la première naissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Tableau 3.12 Fécondité des adolescentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 Tableau 3.13 Enfants nés vivants et enfants survivants des hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Tableau 4.1 Connaissance des méthodes contraceptives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 Tableau 4.2 Connaissance des méthodes contraceptives modernes par caractéristiques socio-démographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Tableau 4.3 Connaissance des méthodes contraceptives par les couples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 Tableau 4.4 Utilisation de la contraception à un moment quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 Tableau 4.5 Utilisation actuelle de la contraception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 Tableau 4.6 Utilisation actuelle de la contraception par caractéristiques socio-démographiques (femmes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Tableau 4.7 Utilisation actuelle de la contraception par cararactéristiques socio-démographiques (hommes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 Tableau 4.8 Connaissance de la période féconde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Tableau 4.9 Source d'approvisionnement en contraceptifs modernes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 Tableau 4.10 Utilisation future de la contraception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 Tableau 4.11 Raison de non-utilisation de la contraception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Tableau 4.12 Messages sur la planification familiale diffusés à la radio et à la télévision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 Tableau 4.13 Discussion de la planification familiale avec le conjoint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Tableau 4.14 Opinion des couples face à la planification familiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Tableau 5.1 État matrimonial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 Tableau 5.2 Nombre d'épouses et de co-épouses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Tableau 5.3 Âge à la première union . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 Tableau 5.4 Âge médian à la première union . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Tableau 5.5 Âge des femmes aux premiers rapports sexuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 Tableau 5.6 Âge médian aux premiers rapports sexuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 Tableau 5.7 Activité sexuelle récente des femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 Tableau 5.8 Activité sexuelle récente des hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 Tableau 5.9 Aménorrhée, abstinence et insusceptibilité post-partum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 Tableau 5.10 Durée médiane de l'insusceptibilité post-partum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 Tableau 6.1 Préférences en matière de fécondité selon le nombre d'enfants vivants . . . . . . . . . . 100 xi Page Tableau 6.2 Préférences en matière de fécondité selon l'âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 Tableau 6.3 Préférences des couples monogames en matière de fécondité . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Tableau 6.4 Désir de limiter les naissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 Tableau 6.5 Besoins en matière de planification familiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Tableau 6.6 Nombre idéal d'enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 Tableau 6.7 Nombre idéal d'enfants par caractéristiques socio-démographiques . . . . . . . . . . . . 109 Tableau 6.8 Planification de la fécondité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111 Tableau 6.9 Taux de fécondité désirée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 Tableau 7.1 Soins prénatals . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 Tableau 7.2 Nombre de visites prénatales et stade de la grossesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 Tableau 7.3 Vaccination antitétanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 Tableau 7.4 Lieu de l'accouchement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 Tableau 7.5 Assistance lors de l'accouchement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119 Tableau 7.6 Caractéristiques de l'accouchement : naissances multiples, césariennes, poids et grosseur à la naissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120 Tableau 7.7 Vaccinations selon les sources d'information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122 Tableau 7.8 Vaccinations selon les caractéristiques socio-démographiques . . . . . . . . . . . . . . . . 124 Tableau 7.9 Prévalence et traitement des infections respiratoires aiguës et de la fièvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127 Tableau 7.10 Prévalence de la diarrhée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Tableau 7.11 Connaissance du traitement de la diarrhée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Tableau 7.12 Traitement de la diarrhée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Tableau 8.1 Allaitement initial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 Tableau 8.2 Type d'allaitement selon l'âge de l'enfant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 Tableau 8.3 Type d'aliments selon l'âge de l'enfant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 Tableau 8.4 Durée médiane et fréquence de l'allaitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140 Tableau 8.5 État nutritionnel des enfants par caractéristiques socio-démographiques . . . . . . . . 143 Tableau 8.6 Indicateurs anthropométriques de l'état nutritionnel des mères . . . . . . . . . . . . . . . . 150 Tableau 8.7 Indicateurs anthropométriques des mères par caractéristiques socio-démographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151 Tableau 9.1 Mortalité des enfants de moins de cinq ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 Tableau 9.2 Mortalité des enfants par caractéristiques de la mère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158 Tableau 9.3 Mortalité des enfants par caractéristiques démographiques de la mère et des enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 xii Page Tableau 9.4 Comportement procréateur à hauts risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 Tableau 10.1 Complétude de l'information sur les frères et soeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166 Tableau 10.2 Indicateurs de la qualité des données sur les frères et soeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168 Tableau 10.3 Estimation de la mortalité adulte par âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170 Tableau 10.4 Estimation directe de la mortalité maternelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172 Tableau 10.5 Estimation indirecte de la mortalité maternelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 Tableau 10.1.1 Nombre de partenaires sexuels: femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179 Tableau 11.1.2 Nombre de partenaires sexuelles: hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180 Tableau 11.2 Paiement pour rapports sexuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182 Tableau 11.3 Dernière personne avec laquelle les hommes ont eu des rapports sexuels . . . . . . . . 183 Tableau 11.4 Connaissance des Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) . . . . . . . . . . . . . . 185 Tableau 11.5 Maladies Sexuellement Transmisibles (MST) au cours des 12 derniers mois . . . . . 187 Tableau 11.6 Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) et comportement . . . . . . . . . . . . . . 189 Tableau 11.7.1 Connaissance du sida par les femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190 Tableau 11.7.2 Connaissance du sida par les hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191 Tableau 11.8.1 Connaissance par les femmes des moyens d'éviter de contracter le sida . . . . . . . . . 193 Tableau 11.8.2 Connaissance par les hommes des moyens d'éviter de contracter le sida . . . . . . . . . 194 Tableau 11.9.1 Perception du sida par les femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197 Tableau 11.9.2 Perception du sida par les hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198 Tableau 11.10 Perception du risque de contracter le sida . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199 Tableau 11.11 Perception du risque de contracter le sida par les couples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201 Tableau 11.12 Raisons pour lesquelles les risques de contracter le sida sont perçus comme nuls/minimes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 Tableau 11.13 Raisons pour lesquelles les risques de contracter le sida sont perçus comme modérés/importants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203 Tableau 11.14.1 Comportement des femmes pour éviter de contracter le sida . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 Tableau 11.14.2 Comportement des hommes pour éviter de contracter le sida . . . . . . . . . . . . . . . . . 205 Tableau 11.15 Connaissance du condom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207 Tableau 11.16 Utilisation du condom par les femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209 Tableau 11.17 Utilisation du condom par les hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211 Tableau A.1 Résultats des enquêtes auprès des ménages et des femmes par milieu de résidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223 Tableau A.4.2 Résultats des enquêtes auprès des ménages et des hommes par milieu de résidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224 xiii Page Tableau B.1 Variables utilisées pour le calcul des erreurs de sondage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230 Tableau B.2 Erreurs de sondage - Échantillon national . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231 Tableau B.3 Erreurs de sondage - Urbain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 Tableau B.4 Erreurs de sondage - Rural . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233 Tableau B.5 Erreurs de sondage - Autres villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234 Tableau B.6 Erreurs de sondage - Yaoundé/Douala . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235 Tableau B.7 Erreurs de sondage - Adamaoua/Nord/Extrême-Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236 Tableau B.8 Erreurs de sondage - Centre/Sud/Est . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237 Tableau B.9 Erreurs de sondage - Ouest/Littoral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238 Tableau B.10 Erreurs de sondage - Nord-Ouest/Sud-Ouest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239 Tableau C.1 Répartition par âge de la population des ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243 Tableau C.2 Répartition par âge des femmes éligibles et des femmes enquêtées . . . . . . . . . . . . 244 Tableau C.3 Répartition par âge des hommes éligibles et des hommes enquêtés . . . . . . . . . . . . . 244 Tableau C.4 Complétude de l'enregistrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245 Tableau C.5 Naissances par année de calendrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246 Tableau C.6 Enregistrement de l'âge au décès en jour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247 Tableau C.7 Enregistrement de l'âge au décès en mois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248 xix PRÉFACE L'Enquête Démographique et de Santé au Cameroun (EDSC-II) a été instituée à la suite d'un accord entre le Gouvernement et la société américaine Macro International Inc. en Avril 1997. Elle fait partie d'un programme régional d'enquêtes menées en Côte d'Ivoire, au Togo, au Cameroun et au Burkina Faso. La réalisation de cette importante opération a été possible avec le concours financier de l'Agence Américaine pour le Développement International (USAID), du Fonds des Nations-Unies pour la Population (FNUAP) et du Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance (UNICEF). L'exécution technique de l'enquête a été assurée par le Bureau Central des Recensements et des Études de Population (BUCREP) avec l'assistance de Macro International Inc. des États Unis. L'EDSC-II s'inscrit dans le cadre des efforts menés par le Gouvernement pour assurer une meilleure connaissance socio-économique, sanitaire et démographique du pays. Ses résultats permettent l'évaluation et la mise en oeuvre des programmes de santé et de population. Grâce à cette enquête, on connaît les niveaux réels de la fécondité, de la connaissance et de l'utilisation de la contraception, de la couverture vaccinale, de l'état nutritionnel des enfants et de leurs mères, de la mortalité infantile, juvénile et maternelle et de la connaissance des maladies sexuellement transmissibles (MST) et du SIDA. Incontestablement, l'EDSC-II apporte un éclairage sur un certain nombre de questions qui ne trouvent pas leurs réponses à travers les données classiques de recensement. Elle fournit, enfin, une base de données classiques assez riche pour des analyses ultérieures plus approfondies. Dans le souci de satisfaire aux nombreuses demandes, le BUCREP a dû publier à la fin des travaux d'exploitation des données (juillet 1998), un rapport préliminaire qui a fait l'objet d'une large diffusion. Le présent rapport principal d'analyse est une oeuvre collective mettant à profit la contribution des compétences nationales et celles des experts de Macro International. En plus de ce rapport principal, un rapport de synthèse a également été produit. Ce rapport principal d'analyse met à la disposition des autorités politiques, administratives, des partenaires bilatéraux et multilatéraux de développement, des chercheurs et de différents utilisateurs, des renseignements dont ils ont besoin dans le cadre de la planification socio-économique ou de leurs activités. Les différentes institutions et les chercheurs sont exhortés à exploiter à bon escient cette banque de données de l'ESDC-II. Au nom du Gouvernement, nous saisissons cette occasion pour exprimer notre profonde gratitude à l'USAID, au FNUAP et à l'UNICEF dont les contributions financières et matérielles ont permis l'exécution de cette enquête. Nous exprimons également toute notre reconnaissance aux experts de Macro International Inc. pour leur appui technique. Le Ministre des Investissements Publics et de l'Aménagement du Territoire Justin Ndioro xxi REMERCIEMENTS Le Cameroun a réalisé en 1998 sa deuxième Enquête Démographique et de Santé (EDSC-II) après celle de 1991. Cette opération d'envergure nationale a été entreprise, dans le cadre d’un projet sous-régional concernant également le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire et le Togo, avec le concours financier de l'USAID, du FNUAP et de l'UNICEF. L'EDSC-II a été conduite par le Bureau Central des Recensements et des Études de Population (BUCREP), avec l'assistance technique de Macro International Inc. Je saisis cette occasion pour adresser mes sincères remerciements à l'équipe dirigeante de cette institution pour la diligence avec laquelle elle a contribué à la mise en route de ce projet. Je voudrais tout particulièrement que M. Bernard Barrère trouve ici l'expression de ma profonde reconnaissance en sa qualité de coordonnateur du projet. À M. Jim Otto, consultant chargé du traitement des données, à M. Salif Ndiaye pour sa précieuse contribution lors de la formation du personnel et la supervision des travaux de collecte, nous adressons nos remerciements, ainsi qu'à M. Mamadou Thiam pour les travaux d’échantillonnage et à Mesdames Sidney Moore et Kaye Mitchell pour leur contribution à la finalisation du présent rapport. Il importe de relever l'intervention personnelle et décisive de Madame Eva-Maria Wiese Représentant du FNUAP pour le Cameroun, ainsi que la précieuse collaboration de Pierre Onguené. La contribution financière de leur institution a permis d'élargir la couverture géographique et la collecte des données sur la mortalité maternelle. Toute l'équipe garde un grand souvenir de cette action positive dans ce projet. Grâce à Mme Danielle F. Benjamin, Représentant de l'UNICEF au Cameroun, et au dynamisme de ses collaborateurs, en particulier Dr Traoré, Mme E. Etona et M. Julio Herrera, l'enquête a pu bénéficier du matériel adéquat pour déterminer l'état nutritionnel des enfants et de leur mère à partir des mesures du poids et de la taille, et pour tester la qualité de sel consommé dans les ménages. Qu'elles trouvent ici l'expression de notre reconnaissance. Je tiens à adresser les sincères remerciements de toute l'équipe de l'EDSC-II, aux autorités politiques, administratives, religieuses, traditionnelles et militaires pour leur soutien matériel et moral, ainsi qu'aux femmes et hommes des zones enquêtées qui n'ont ménagé aucun effort, malgré leurs multiples occupations quotidiennes, pour se prêter aux questions, souvent intimes, des agents enquêteurs et enquêtrices. Je saisis également cette occasion pour adresser nos remerciements à MM. Jules Mandessi, Ashu Agbor et Antoine Etoundi pour le laborieux travail de traduction des questionnaires en Fufuldé, Pidjin et Ewondo, ainsi qu'à MM. Daniel Sibetcheu, Martin Nankap et Roger Seukap pour leur appui technique au moment de la formation sur les mesures anthropométriques. J'adresse par ailleurs mes félicitations à l'équipe technique du BUCREP (Directeur technique et superviseurs), aux informaticiens et à tous les agents de bureau (personnel de saisie, comptable, secrétaire, chauffeurs et veilleurs) et de terrain (cartographes, énumérateurs, chefs d'équipes, contrôleuses, enquêteurs, enquêtrices) pour la conscience professionnelle et le dévouement dont ils ont fait montre tout le long du projet. xxii En particulier, j'exprime ma reconnaissance à M. Médard Fotso, Directeur Technique de l'enquête qui, à partir de la mi-février 1998, s'est acquitté avec beaucoup de sérieux et d'abnégation de ses tâches propres et de celles dévolues au Directeur National du projet. Qu'il en soit vivement félicité. Enfin, au moment où ce rapport est publié, nous rendons un vibrant hommage à M. Christopher Scott qui a donné le meilleur de lui-même pendant les travaux préparatoires, pour l'élaboration du plan de sondage et le tirage de l'échantillon. Il nous a quittés avant la fin de cette enquête, l'équipe de l'EDSC-II en garde un souvenir inoubliable. Le Directeur National de l'EDSC-II Martin Balépa xxiii SIGLES ET ABRÉVIATIONS BCG Bilié de Calmette et Guérin (vaccin anti tuberculeux) BUCREP Bureau Central des Recensements et des Études de Population CAMNAFAW Cameroon National Association for Family Welfare (Association Camerounaise pour le Bien-être Familial) CCVF Contraception Chirurgicale Volontaire Féminine CCVM Contraception Chirurgicale Volontaire Masculine CDC Centers for Disease Control (Centre de contrôle des maladies, U.S.A) CNLS Comité National de Lutte contre le Sida CNP Commission Nationale de la Population CTI Comité Technique Inter-ministériel DHS Demographic and Health Surveys DIU Dispositif intra-utérin DPD Direction de la Planification et du Développement DPNP Déclaration de la Politique Nationale de Population DSCN Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale DPTCoq Diphtérie, Tétanos, Coqueluche (vaccin) ECAM Enquête Camerounaise auprès des ménages EDSC-I Première Enquête Démographique et de Santé au Cameroun, 1991 EDSC-II Deuxième Enquête Démographique et de Santé au Cameroun, 1998 EDSRCA Enquête Démographique et de Santé de la République Centrafricaine de1995 EMF Enquête Mondiale Fécondité ENF Enquête Nationale sur la Fécondité de 1978 ENN Enquête Nationale sur la Nutrition FNUAP Fonds des Nations-Unies pour la Population GCEAL General Certificate of Education Advanced Level IMC Indice de Masse Corporelle ISF Indice Synthétique de Fécondité ISFD Indice Synthétique de Fécondité Désirée MINPAT Ministère des Investissements Publics et de l'Aménagement du Territoire MSP Ministère de la Santé Publique MST Maladies Sexuellement Transmissibles NCHS National Center for Health Statistics (Centre national des statistiques sanitaires, U.S.A.) NN Mortalité Néonatale ou probabilité de décéder entre la naissance et la fin du premier mois de vie xxiv OMS Organisation Mondiale de la Santé ONG Organisations Non Gouvernementales PEV Programme Élargi de Vaccination PF Planification Familiale PIB Produit Intérieur Brut PMI Protection Maternelle et Infantile PMSC Programme de Marketing Social au Cameroun PNN Mortalité Post-Néonatale ou probabilité de décéder après la période néonatale, mais avant le premier anniversaire PNP Programme National de Population RDV Risque de mortalité maternelle sur la Durée de Vie RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat SFPS Santé Familiale et Prévention du Sida SIDA Syndrome de l’Immuno-Déficience Acquise SMI/BEF Santé Maternelle et Infantile/Bien-être familial SMI/PF Santé Maternelle et Infantile/Planification Familiale SNEC Société Nationale des Eaux du Cameroun TBN Taux Brut de Natalité TGFG Taux Global de Fécondité Générale TMM Taux de mortalité maternelle UNICEF Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance UPP Unité de Planification de la Population USAID Agence Américaine pour le Développement International VIH Virus de l’Immuno-déficience Humaine ZD Zone de Dénombrement xxv RÉSUMÉ L’Enquête Démographique et de Santé au Cameroun (EDSC-II) a été exécutée par le Bureau Central des Recensements et Études de Population (BUCREP), avec l’assistance technique de Macro International Inc. Il s’agit de la deuxième enquête par sondage du genre, réalisée au niveau national après celle de 1991. Les objectifs étaient de fournir des informations détaillées sur la fécondité, la planification familiale, la santé de la mère et de l’enfant, l’état nutritionnel des enfants de moins de trois ans, la mortalité infanto-juvénile, et la mortalité maternelle. Ces informations donnent un éclairage de la situation démographique et sanitaire du Cameroun. Au cours de l’EDSC-II, réalisée sur le terrain de février à juin 1998, 4 697 ménages, 5 501 femmes en âge de procréer (15-49 ans) et 2 562 hommes de 15-59 ans ont été enquêtés avec succès, soit des taux de couverture respectifs de 98,0 %, 95,5 % et 91,3 %. Dans les 4 697 ménages enquêtés avec succès, 25 307 personnes résidentes de fait ont été dénombrées. Les femmes (13 060, soit 52 %) sont plus nombreuses que les hommes (12 188, soit 48 %). La répartition des ménages selon leur taille fait apparaître qu'un peu plus d'un ménage sur dix (13 %) est composé d'une seule personne et 44 % comptent de 2 à 5 personnes. Les ménages de grande taille (six personnes ou plus) représentent 45 %. La pyramide des âges de la population présente une allure régulière caractéristique des pays à forte fécondité et forte mortalité : une base large qui se rétrécit rapidement au fur et à mesure que l'on évolue vers les âges élevés. Le taux de possession de l'électricité par les ménages camerounais est passé de 29 % en 1991 à 41 % en 1998. Concernant l'eau utilisée pour la consommation, 45 % des ménages camerounais avaient accès à l'eau potable en 1998 contre 42 % en 1991. On observe qu'au niveau national, seulement 82 % des ménages consomment du sel iodé. Les femmes camerounaises ont une fécondité élevée, estimée à 5,2 enfants, et l'une des principales caractéristique cette fécondité est sa précocité. En effet, plus d'une femmes sur deux donne naissance à son premier enfant avant l'âge de 20 ans. Au cours des dernières années, la fécondité semble avoir amorcé une réelle baisse, passant de 6,4 enfants par femmes en 1978 (ENF), à 5,8 enfants par femme en 1991 (EDSC-I), pour atteindre 5,2 enfants par femme en 1998. L'augmentation modeste de la prévalence contraceptive au cours de cette période est peut-être l'un des principaux facteurs ayant contribué à cette baisse. En fonction de la résidence et du niveau d’instruction, on peut noter que les femmes de Yaoundé/Douala (3,1 enfants par femme) ont près de trois enfants de moins que celles du milieu rural (5,8 enfants); de même, les femmes sans niveau d'instruction (6,6 enfants) ont, en moyenne, trois enfants de plus que celles de niveau d'instruction secondaire ou plus. Malgré la forte fécondité observée, une part importante de femmes (29 %) ont eu, au cours de leur vie, au moins une grossesse qui n'a pas abouti à une naissance vivante, et une proportion importante des femmes restent stériles (6 % des femmes de 35-49 ans), même si cette stérilité connaît un recul important depuis 1978 (12 % à l'ENF). Bien que de plus en plus des femmes connaissent des méthodes contraceptives (81 % en 1998 contre 73 % en 1991), et en particulier des méthodes modernes (80 % en 1998 contre 66 % en 1991), peu de femmes les utilisent au Cameroun (24 % en 1998) et dans seulement un cas sur trois (8 %) il s'agit d'une méthode moderne. Malgré cette faible prévalence, la proportion des utilisatrices a nettement augmenté ces dernières années : de 16 % en 1991 chez les femmes en union à 19 % en 1998 pour l’ensemble des méthodes, et de 4 % en 1991 à 7 % en 1998 pour les méthodes modernes. En ce qui concerne les hommes, les niveaux de connaissance (89 %) et d’utilisation (39 %) sont nettement plus élevés que ceux des femmes. S’agissant de méthodes modernes, l’utilisation actuelle de la contraception par les hommes en union est près de deux xxvi fois plus élevée (13 %) que celles des femmes en union. En fonction des autres caractéristiques, la connaissance et l’utilisation de la contraception sont plus importantes en milieu urbain, pour les femmes et/ou les hommes les plus instruits, qu’en milieu rural et que pour les femmes et/ou les hommes n’ayant aucun niveau d’instruction. Par ailleurs, plus de la moitié des femmes en union et non utilisatrices (57 %, contre 48 % d'hommes) n'ont pas l'intention d'utiliser la contraception dans l'avenir. Le désir d'enfants est la raison principale avancée par les hommes et les femmes ( 50 % des hommes et 48 % des femmes) pour ne pas avoir l’intention d'utiliser la contraception dans l'avenir. Les hommes et les femmes camerounais restent encore attachés à une descendance nombreuse puisque pour les femmes, le nombre idéal d'enfants est de 6,0; il est de 7,2 enfants pour les hommes. Le mariage qui demeure le cadre presqu’exclusif de la procréation est quasi-universel au Cameroun : 64 % des femmes de 15-49 ans étaient mariées et seulement 3 % des femmes de 35-39 ans étaient encore célibataires au moment de l’enquête. En outre, près d’une femme mariée sur trois (33 %) vit en union polygame. L’entrée en union est précoce : à 17,4 ans la moitié des femmes vit déjà en union et à 22 ans cette proportion atteint 72 %. Toutefois, il semble se dessiner une tendance au vieillissement de l’âge d’entrée en union dans les jeunes générations. L’enquête révèle que d’une manière générale les premiers rapports sexuels ont lieu très tôt : à 15,8 ans, 50 % des filles ont déjà eu leurs premiers rapports sexuels Les hommes contractent leur première union à un âge plus tardif que celui des femmes, leur âge médian au mariage étant estimé à 25,1 ans. Cet âge médian au premier mariage est plus élevé à Yaoundé/Douala et dans les Autres Villes qu’en milieu rural. De même que chez les femmes, un niveau d’instruction élevé retarde l’entrée en union des hommes. De plus, la polygamie est relativement répandue puisqu’elle concerne environ un homme marié sur cinq (18 %). Les résultats de l'enquête montrent que seulement 18% des femmes ont déclaré ne plus vouloir d'enfants. Cependant, ce désir de limiter leur descendance est en augmentation par rapport à la situation de 1991 où l'on avait enregistré 12 % des femmes qui exprimaient le même souhait. En fait, si elles avaient la fécondité qu'elles désiraient, les femmes auraient moins d'enfants qu'elles n'en ont actuellement (4,6 au lieu de 5,2). Bien que le niveau d'utilisation actuelle de la contraception reste faible chez les femmes en union (19 %), les besoins non satisfaits en matière de planification familiale concernent 13 % des femmes, parmi lesquelles un peu plus de la moitié (7 %) souhaiteraient utiliser la contraception comme moyen d'espacement des naissances. À l'heure actuelle, 60 % de la demande potentielle totale en matière de planification familiale se trouve satisfaite chez les femmes en union. Au cours des trois années ayant précédé l'enquête, 79 % des naissances ont fait l’objet de consultations prénatales auprès de personnel de santé. Cette proportion n’a connu aucun changement depuis 1991. Par ailleurs, moins de sept naissances sur dix (69 %) ont été protégées contre le tétanos néonatal. Alors qu’en 1991, 63 % des naissances s’étaient déroulées dans un établissement sanitaire, cette proportion n’est plus que de 54 % en 1998. De même, en 1991, 64 % des accouchements avaient été assistés par du personnel formé, contre seulement 58 % en 1998. Environ un tiers des enfants de 12-23 mois (36 %) ont reçu toutes les vaccinations du Programme Élargi de Vaccination (PEV). En 1991, cette proportion atteignait 41 %. À l'inverse, un peu plus d’un enfant sur dix (12 %) n'a reçu aucun de ces vaccins. En ce qui concerne le BCG, 75 % des enfants de 12-23 mois ont été vaccinés, 54 % ont été vaccinés contre la rougeole, 51 % ont reçu les trois doses de DTCoq et 47 % ont été protégés contre la polio. De plus, 6 % des enfants de 12-23 mois ont été vaccinés contre la fièvre jaune. Le niveau d’instruction de la mère joue un rôle important dans le niveau de couverture vaccinale des enfants : seulement 23 % des enfants dont la mère n’a aucun niveau d’instruction sont complètement xxvii vaccinés, contre 36 % de ceux dont la mère a un niveau d’instruction primaire et 49 % de ceux dont la mère a un niveau secondaire ou plus. Un enfant de moins de trois ans sur cinq (19 %) a eu, au moins, un épisode diarrhéique au cours des deux semaines ayant précédé l'enquête. Parmi ces enfants, un sur six présentait un symptôme de dysenterie. C’est chez les enfants de 6-23 mois que la prévalence de la diarrhée est la plus importante : à cet âge, un enfant sur quatre a eu, au moins, un épisode diarrhéique durant les deux semaines ayant précédé l’enquête. Parmi les enfants ayant eu la diarrhée, 27 % n’ont bénéficié ni d’une Thérapie de Réhydratation par voie Orale (TRO) ni d’un supplément de liquides pendant la maladie. Par ailleurs, seulement 28 % des enfants malades ont été conduits en consultation dans un établissement sanitaire ou auprès de personnel médical. Parmi les enfants de moins de trois ans, un sur cinq (20 %) a souffert de toux et de respiration courte et rapide pendant les deux semaines précédant l'enquête. On ne constate pas de différence de prévalence selon le milieu de résidence. Parmi ces enfants malades, seulement un sur trois (33 %) a été conduit en consultation dans une formation sanitaire ou auprès de personnel médical. En outre, un enfant sur trois (30 %) a eu de la fièvre au cours des deux semaines précédant l’enquête. La quasi-totalité des enfants camerounais nés au cours des trois années ayant précédé l'enquête (97 %) ont été allaités, et parmi eux proportion importante (59 %) ont été mis au sein dès la naissance. Alors que jusqu'à l'âge de 6 mois, tous les enfants ne devraient recevoir rien d'autre que le sein, dès 0-1 mois, 38 % des nouveau-nés reçoivent de l’eau en plus du lait et 46 % des compléments au lait maternel, ce qui affecte leur état nutritionnel et augmente leur risque de contracter des maladies infectieuses. En moyenne, et quelles que soient les caractéristiques de la mère, les enfants sont allaités pendant environ 18,6 mois. Près d’un enfant sur trois (29 %) est atteint d'un retard de croissance qui révèle un état de malnutrition chronique, et un tiers de ces enfants sont affectés par la forme sévère de cette malnutrition. Près d’un enfant sur vingt (6 %) est émacié, c'est-à-dire atteint de malnutrition aiguë. Cette situation nutritionnelle des enfants, déjà très préoccupante au niveau national, est encore plus alarmante au niveau de certaines sous- populations : ainsi, le retard de croissance atteint 32 % des enfants du milieu rural et en ce qui concerne la forme sévère de la malnutrition chronique, il y a environ deux fois plus d’enfants atteints en milieu rural qu’à Yaoundé/Douala; la prévalence de l’émaciation est beaucoup plus élevée dans les Autres Villes et en milieu rural qu’à Yaoundé/Douala (1,5 % contre 6,3 %). La structure par âge de la mortalité des enfants, pour les cinq dernières années avant l’enquête, se caractérise par une surmortalité aux âges post-néonatals et juvéniles. Le risque de mortalité néonatale (durant le premier mois) est inférieur à celui de la tranche d’âges 1-11 mois (37 ‰ contre 40 ‰). De même, la mortalité infantile (77 ‰) est inférieure à la mortalité juvénile (80 ‰). L’évolution de la mortalité des enfants est caractérisée, depuis 1990, par une tendance à la hausse des composantes post-néonatales et juvéniles et, par conséquent, de l’ensemble de la mortalité infanto-juvénile. La mortalité des enfants varie avec le milieu de résidence (urbain/rural) et les caractéristiques sociales de la mère comme le niveau d’instruction. Mais le comportement procréateur de la mère lié, à l’espacement des naissances (inférieur ou supérieur à 2 ans), à l’âge à la procréation (avant ou après 18 ans) et au nombre d’accouchements, déterminent encore plus les risques de mortalité des enfants quelles que soient, par ailleurs, les autres conditions sociales. La mortalité maternelle est élevée au Cameroun. Pour la période 1989-1998, parmi les décès de femmes âgées de 15-49 ans, environ un sur quatre (26 %) était associé à la grossesse, à l’accouchement ou à ses suites. Pour la même période, le taux de mortalité maternelle est estimé à 430 décès pour 100 000 xxviii naissances vivantes. En d’autres termes, une femme court un risque de décéder de 1 sur 42 par cause maternelle. Plus des trois quarts des femmes (78 %) et 93 % des hommes ont entendu parler des Maladies Sexuellement Transmissibles (MST). Par ailleurs, parmi ceux qui ont déjà eu des rapports sexuels, 2 % des femmes et 10 % des hommes ont déclaré avoir eu une MST au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête. La grande majorité des Camerounais (97 % des hommes et 90 % des femmes) ont entendu parler du sida. Cependant 5 % des femmes et 2 % des hommes pensent que rien ne peut être fait pour éviter de contracter cette maladie; de plus, 21 % des femmes et 12 % des hommes ne connaissent aucun moyen pour éviter le sida. En outre, 17 % des femmes et 22 % des hommes n’ont cité que des moyens erronés. Au Cameroun, 78 % des femmes et 86 % des hommes qui connaissent le sida pensent ne courir aucun risque ou seulement des risques minimes de contracter cette maladie. À l’opposé, 13 % des hommes et 22 % des femmes estiment que leurs risques de contracter le sida sont modérés ou importants. Par ailleurs, 81 % des hommes et 58 % des femmes ont modifié leur comportement sexuel pour éviter de contracter le sida. Bien que la quasi-totalité des hommes et des femmes connaissent le condom, seulement 3 % des femmes et 5 % des hommes ont déclaré en avoir utilisé un au cours de leurs derniers rapports sexuels. CAMEROUN NORD TCHAD NIGERIA NORD NORD- OUEST NGAOUND~E • ADAMAOUA BUD_ j r =-- OUEBT I"% OUEST CENTRE CENTRAFRIQUE LITTORAL (,~ YAOUNDE • 8ERTOUA EST OCEAN A TLANTIQUE EBOLOWA II 5UD GUINEE EQUATORIALE GABON CONGO xxiv 1 CHAPITRE 1 CONTEXTE GÉNÉRAL DU PAYS ET MÉTHODOLOGIE DE L'ENQUÊTE Médard Fotso 1.1 CARACTÉRISTIQUES DU PAYS 1.1.1 Situation géographique Pays d'Afrique Centrale, le Cameroun est situé au fond du Golfe de Guinée, entre les 2è et 13è degrés de latitude Nord et les 9è et 16è degrés de longitude Est. De forme triangulaire, le pays s'étire en hauteur, du sud au Lac Tchad, sur près de 1 200 km; la base s'étale d'ouest en est sur 800 km, présentant ainsi une superficie d'environ 465 000 km². Le Cameroun est limité, à l'est, par le Tchad et la République Centrafricaine, au sud, par le Congo, le Gabon et la Guinée Equatoriale, au sud-ouest, par l'Océan Atlantique et, à l'ouest, par le Nigéria. Enfin, au sommet supérieur du triangle, au nord, il est coiffé par le Lac Tchad. Le milieu naturel du Cameroun est diversifié. On dit de ce pays qu'il est «l'Afrique en miniature». En effet, plusieurs types de régions naturelles contribuent à la diversité géographique du pays : C Le sud forestier (provinces du Centre, de l'Est, du Littoral, du Sud et du Sud-Ouest) se situe dans des zones maritimes et équatoriales et se caractérise par une végétation dense, un vaste réseau hydrographique et un climat chaud et humide aux précipitations abondantes. Cette région est propice à la culture du cacao, du palmier à huile, de la banane, de l'hévéa, du tabac. Elle abrite les deux plus grandes villes du pays : Douala (principal port maritime et capitale économique avec ses activités commerciales et industrielles) et Yaoundé (deuxième ville et capitale politique et administrative). D’importants centres urbains comme Edéa, caractérisé par son industrie lourde et sa centrale hydro-électrique, et Limbé, siège de l'industrie pétrolière, font également partie de cette région. C Les hauts-plateaux de l'ouest (provinces de l'Ouest et du Nord-Ouest), dont l'altitude moyenne est supérieure à 1 100 m, forment une région riche en terres volcaniques favorables à l'agriculture (café, maraîchers.). La végétation y est moins dense que dans le sud forestier et le climat frais qui y règne est favorable à l'éclosion de toutes sortes d'activités. La forte densité de peuplement par rapport à la moyenne nationale en fait une des premières zones d'émigration. Les principales villes sont Bafoussam et Bamenda. C Le nord soudano-sahélien (provinces de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord) est une région de savanes et de steppes. En dehors du plateau de l'Adamaoua où le climat est plus tempéré, le reste de cette région est caractérisé par un climat tropical chaud et sec aux précipitations de plus en plus limitées au fur et à mesure que l'on se rapproche du Lac Tchad. La région est propice à l'élevage du bovin et à la culture du coton et du mil. 1 L'anglais et le français sont les deux langues officielles. 2 D’après les projections de la Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale (Ministère de l'Économie et des Finances), le Produit Intérieur Brut pour l'exercice fiscal 1997-1998 s'élevait à 5 433 000 millions de Francs CFA (1 $EU vaut environ 550 Francs CFA). 3 Source : Direction des Études, de la Planification et de l’Informatique, Ministère de la Santé Publique. 2 1.1.2 Organisation politico-administrative Le Cameroun est un pays bilingue1, composé initialement d'une zone francophone (Cameroun oriental avec, pour capitale, Yaoundé) ayant accédé à l'indépendance le 1er janvier 1960 et d'une zone anglophone (Cameroun occidental avec, pour capitale, Buéa) indépendante depuis le 1er octobre 1961, date à laquelle les deux parties se sont réunifiées, après plus de 45 ans de séparation, pour former une république fédérale. En mai 1972, après un référendum, le pays est devenu un État unitaire. L'ancien Cameroun oriental a été divisé en cinq provinces et l'ancien Cameroun occidental en deux provinces. En 1984, de nouvelles unités administratives ont été créées et, en 1998, le pays compte 10 provinces, 58 départements, 269 arrondissements et 53 districts. Le pouvoir exécutif est exercé par un Président de la République, élu au suffrage universel pour sept ans renouvelables. Une Assemblée Nationale de 180 députés exerce le pouvoir législatif, et une Cour Suprême le pouvoir judiciaire. Il existe également un Conseil Économique et Social. La Constitution de janvier 1996 prévoit un Sénat, un Conseil Constitutionnel et une Chambre des Comptes. Après 24 ans de pouvoir monopartite, depuis 1990, plusieurs partis politiques ont été autorisés à exercer librement leurs activités sur le territoire national. 1.1.3 Quelques données socio-économiques Les activités économiques du Cameroun, comme dans la plupart des pays en voie de développement, sont essentiellement tournées vers le secteur primaire. En 1997-1998, le PIB par tête était estimé à 376 000 Francs CFA (soit environ 684 $EU)2. Au recensement de 1987, 66 % de la population âgée de 15-64 ans était active. Toujours selon le recensement de 1987, le taux de scolarisation (pour les personnes de 6-14 ans) était évalué à plus de 73 %. Il est en nette progression, mais le taux d'analphabétisme reste encore élevé (41 %), particulièrement chez les femmes (50 % environ). En matière de santé, en 1990, le pays comptait 1 lit pour 393 habitants et 1 médecin pour 11 407 habitants; en 1997, on comptait seulement 1 médecin pour 14 730 habitants3. D'une manière générale, le pays est auto-suffisant sur le plan alimentaire bien que les habitudes alimentaires des populations ne favorisent pas toujours une alimentation quotidienne équilibrée. Il convient toutefois de relever que la partie nord du pays est souvent sujette à des famines épisodiques, conséquences des saisons sèches quelquefois très rudes. 3 Tableau 1.1 Indicateurs démographiques de base ____________________________________________________________________________________________________ RGPH ENF RGPH EDSC-I Indicateurs 1976a 1978 1987 1991 ____________________________________________________________________________________________________ Population totale 7 663 296 - 10 493 655a - Taux brut de natalité (pour 1 000) 45 - 41 39 Indice Synthétique de Fécondité (enfants par femme) 6,0 6,4 5,5 5,8 Taux brut de mortalité (pour 1 000) 20,4 20,2b 13,7 - Taux de mortalité infantile (pour 1 000) 156,5 113,0 86,0a 65,0 Espérance de vie à la naissance (en années) 44,4 44,9b 54,3a - ____________________________________________________________________________________________________ a Données ajustéesb Estimations 1.1.4 Milieu humain et démographie Le Cameroun compte plus de 230 ethnies réparties en six grands groupes : C les Soudanais, les Hamites et les Sémites qui vivent dans les provinces de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord; ils sont généralement animistes ou islamisés; C les Bantous et apparentés, et les pygmées dans le reste du pays; ils sont généralement animistes ou christianisés. Mises à part les enquêtes régionales parcellaires, les recherches approfondies sur la démographie camerounaise et couvrant tout le pays sont assez récentes. C'est dans les années 70 que les premiers recensements et enquêtes d'envergure nationale et à caractère socio-économique ont été réalisés : Recensement Agricole, Recensement Général de la Population et de l'Habitat, Enquête Nationale sur la Fécondité (ENF), Enquête Nationale sur la Nutrition (ENN). La décennie 80 a vu la réalisation de l'Enquête Budget-Consommation, du Deuxième Recensement Agricole et du Deuxième Recensement Général de la Population et de l'Habitat (2è RGPH). La première Enquête Démographique et de Santé (EDSC-I) a eu lieu au Cameroun en 1991 et l'Enquête Camerounaise auprès des Ménages (ECAM) en 1996. L'état-civil, bien que datant de l'époque coloniale, n'est pas généralisé dans tout le pays du fait de l'insuffisance des structures devant se charger de cette activité. Les données provenant de cette source sont évidemment incomplètes. Les sources de données les plus fiables restent les enquêtes démographiques régionales ou nationales et les recensements généraux de la population réalisés en 1976 et 1987 avec l'appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP). Le tableau 1.1 fait ressortir les principaux indicateurs démographiques tels qu'ils ont été évalués en 1976 lors du premier recensement démographique, en 1978 par l’ENF, en 1987 lors du 2è RGPH et en 1991 lors de l'EDSC-I. 4 Tiré du préambule de la Déclaration de Politique Nationale de Population (MINPAT, 1992). 4 La population du Cameroun est jeune : au dernier recensement, les personnes âgées de 0-14 ans représentaient 46,4 % de la population totale. En 1987, la densité moyenne de peuplement était de 23 habitants au km². Cette population est inégalement répartie sur le territoire national. Par ailleurs, elle est urbanisée à près de 38 %. Cette population augmente à un rythme important : estimé à 1,9 % en 1950, le taux d'accroissement annuel moyen a été évalué à 2,9 % en 1987. Cette évolution rapide de la population est surtout imputable à une baisse de la mortalité et à une fécondité relativement constante mais qui reste à un niveau élevé. À ce rythme de croissance, la population doublera en moins de 24 ans; en d'autres termes, d'ici 2014, le Cameroun compterait environ 23 millions d'habitants. 1.1.5 Politique de population Au début des années 80, le Cameroun a opté pour une intégration de la variable démographique dans le processus de développement socio-économique. Pour mener cette option à terme, les pouvoirs publics ont mis sur pied d'importantes mesures. C'est ainsi qu'une Commission Nationale de la Population (CNP) a été crée en mars 1985, avec pour mission principale d'assister le Gouvernement dans la définition, l'orientation et l'harmonisation ainsi que dans la recherche des voies et moyens de mise en oeuvre de cette politique. La Déclaration de la Politique Nationale de Population (DPNP) adoptée en 1992 par les pouvoirs publics, avec une large participation de toutes les couches de la société camerounaise, a pour but “.d'améliorer le niveau et la qualité de vie de la population dans la limite des ressources disponibles, en conformité avec la dignité humaine et les droits fondamentaux de l'Homme, notamment en oeuvrant pour assurer la satisfaction des besoins élémentaires de la population (santé, alimentation, emploi, logement)"4. Pour ce faire, dans le cadre de cette politique, plusieurs objectifs généraux ont été définis, parmi lesquels on peut retenir : C améliorer l'état sanitaire de la population en général et celui des mères et des enfants en particulier; C renforcer l'auto-suffisance et promouvoir la sécurité alimentaire; C promouvoir l'éducation de base pour tous, et notamment l'éducation des filles; C promouvoir et développer l'épanouissement des familles et des couples; C promouvoir et assurer un développement intégré et harmonieux des villes et des campagnes tout en préservant l'environnement. Ces objectifs généraux sont traduits en objectifs spécifiques et les orientations générales de leur mise en oeuvre sont également définies. Leur mise à exécution est l'oeuvre de divers organismes et départements ministériels concernés. La coordination est réalisée par la Commission Nationale de la Population aidée en cela par un Comité Technique Inter-ministériel (CTI). 5 1.2 MÉTHODOLOGIE DE L'ENQUÊTE 1.2.1 Cadre institutionnel L'Enquête Démographique et de Santé a été exécutée par le Bureau Central des Recensements et des Études de Population (BUCREP) du Ministère des Investissements Publics et de l'Aménagement du Territoire (MINPAT). L'enquête fait partie du programme international des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys-DHS). Elle a été réalisée avec le concours financier de l'USAID, du FNUAP et de l'UNICEF. 1.2.2 Objectifs de l'enquête La deuxième Enquête Démographique et de Santé du Cameroun (EDSC-II) vise à atteindre un certain nombre d'objectifs dont les principaux sont : C recueillir des données à l'échelle nationale et par milieu de résidence permettant de calculer divers indicateurs démographiques, en particulier les taux de fécondité et de mortalité infantile et juvénile; C mesurer le niveau de mortalité maternelle au niveau national; C analyser les facteurs directs et indirects qui déterminent les niveaux et tendances de la fécondité, tels que les structures du mariage et l'utilisation de la contraception; C identifier les catégories de femmes susceptibles d'avoir plus ou moins d'enfants et susceptibles d'utiliser la contraception; C mesurer les taux de connaissance et de pratique contraceptive par méthode, selon diverses caractéristiques socio-démographiques des femmes et des hommes; C analyser les facteurs directs et indirects qui déterminent les niveaux et tendances de la mortalité; C recueillir des données détaillées sur la santé maternelle et infantile : visite prénatale, assistance à l'accouchement, allaitement, vaccinations, prévalence et traitement de la diarrhée et d'autres maladies chez les enfants de moins de trois ans; C évaluer le niveau d'utilisation du sel iodé; C déterminer l'état nutritionnel des mères et des enfants de moins de trois ans au moyen des mesures anthropométriques (poids et taille); C recueillir des données détaillées sur la connaissance, les opinions et attitudes des femmes et des hommes vis-à-vis des Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) et du sida. L'ensemble des données collectées constitue une base de données qui facilitera le suivi et l'évaluation à long terme des programmes de Santé Maternelle et Infantile et du Bien-Être Familial (SMI/BEF) au Cameroun. 6 Enfin, la réalisation de cette enquête contribue au renforcement du cadre institutionnel et au renforcement des compétences des cadres nationaux, compétences nécessaires pour entreprendre la collecte et l'analyse de données démographiques, socio-économiques et sanitaires. 1.2.3 Questionnaires L'Enquête Démographique et de Santé a utilisé 3 types de questionnaires : C le questionnaire ménage; C le questionnaire individuel femme; C le questionnaire individuel homme. Ces questionnaires ont été développés à partir des questionnaires de base du programme DHS, préalablement adaptés au contexte camerounais et en tenant compte des objectifs de l'enquête. Par ailleurs, en plus des deux langues officielles du pays (français et anglais) les questionnaires individuels (femme et homme) ont été traduits en trois langues nationales : Ewondo, Pidjin et Fufuldé. Ces versions ont également été testées et améliorées au cours de la formation et du pré-test avant leur utilisation pour l'enquête principale. Questionnaire ménage Il permet d'établir la liste de tous les membres du ménage et des visiteurs, et de collecter à leur sujet un certain nombre d'informations telles que le nom, le lien de parenté avec le chef de ménage, la situation de résidence, le sexe, l'âge, le niveau d'instruction. En outre, grâce à ce questionnaire, on a collecté certaines caractéristiques des logements pour évaluer les conditions socio-économiques et environnementales dans lesquelles vivent les femmes et les hommes qui seront enquêtés individuellement. Enfin, la page de garde du questionnaire, comprend des informations relatives à la localisation du ménage (Province, Département, Arrondissement ou District, Canton, Village), au nombre de visites effectuées par l'enquêtrice, au résultat de l'interview ainsi qu'au contrôle de terrain et de bureau. L'objectif principal de ce questionnaire est de permettre l'identification des femmes éligibles (âgées de 15-49 ans) et, dans un ménage sur deux, celle des hommes éligibles (âgés de 15-59 ans). Le questionnaire ménage fournit également les informations permettant d'établir le dénominateur pour le calcul des taux démographiques. Questionnaire individuel femme Le questionnaire individuel femme constitue le document principal de l'EDSC-II. Il a été élaboré sur la base du questionnaire Modèle B du programme DHS (questionnaire pour les pays à faible prévalence contraceptive). Il comprend une page de garde similaire à celle du questionnaire ménage sur laquelle sont enregistrées les informations d'identification et les résultats des interviews. Les onze sections qui composent le questionnaire femme servent à recueillir des informations sur les différents domaines suivants : C Caractéristiques socio-démographiques. Cette section porte sur le lieu et la durée de résidence, l'âge et la date de naissance, la scolarisation, l'alphabétisation, la nationalité, la religion, l'ethnie et l'accès aux média. 7 C Reproduction. Cette section permet de collecter des informations sur les naissances vivantes que la femme a eues durant sa vie ainsi que sur leur état de survie au moment de l'enquête, sur l'état de grossesse au moment de l'enquête, les dates des dernières règles et sur la connaissance de la période féconde au cours du cycle menstruel. C Contraception. Cette section porte sur la connaissance, spontanée ou non, des diverses méthodes contraceptives, sur leur utilisation ainsi que sur les diverses sources d’approvisionnement. Des questions concernant les raisons de la non utilisation de la contraception figurent également dans cette section. C Grossesse et allaitement. Cette section porte uniquement sur les naissances ayant eu lieu au cours des trois années précédant l'enquête. Le questionnaire permet d'obtenir des informations sur la période de la grossesse, les soins prénatals y compris la vaccination antitétanique, le lieu d'accouchement et la qualification de la personne ayant assisté la femme pendant l’accouchement, le retour des règles et la reprise des rapports sexuels après la naissance de l'enfant. Concernant l'allaitement, les questions portent sur sa fréquence et sa durée, sur le type d'allaitement (maternel ou artificiel), ainsi que sur l'utilisation des différents compléments nutritionnels. C Vaccination et santé. Cette section porte également sur les naissances ayant eu lieu au cours des trois années précédant l'enquête. Elle porte en outre sur les vaccinations incluses dans le Programme Élargi de Vaccination (PEV), sur la santé des enfants de moins de trois ans et, plus particulièrement, sur la prévalence et le traitement de la fièvre, de la toux et de la diarrhée. C Mariage. Cette section permet de recueillir des informations sur l'état matrimonial, le régime de mariage (monogamie ou polygamie), l'âge au premier mariage et aux premiers rapports sexuels ainsi que sur l'activité sexuelle. C Préférences en matière de fécondité. Cette section recueille des informations sur le désir d'enfants supplémentaires, l'intervalle entre les naissances et l'attitude concernant la taille de la famille. C Caractéristiques du conjoint et activités économiques de la femme. Dans cette section, les questions posées portent sur les caractéristiques socio-professionnelles du conjoint des femmes en union et sur l'activité professionnelle des femmes. C Sida et autres Maladies Sexuellement Transmissibles. Cette section permet d’obtenir des informations sur la connaissance et la prévalence des maladies sexuellement transmissibles ainsi que sur les modes de transmission et de prévention du sida. C Mortalité maternelle. Au niveau de cette section, on enregistre des informations sur l'âge et l'état de survie des frères et soeurs de l'enquêtée. Pour les soeurs décédées à l'âge de 12 ans ou plus, des questions supplémentaires permettent de déterminer si le décès est en rapport avec la maternité. Des questions supplémentaires sur le nombre d'enfants de la soeur (décédée ou non) sont aussi posées. C Taille et poids des mères et des enfants. Cette section est consacrée aux mesures anthropométriques des femmes enquêtées et de leurs enfants âgés de moins de trois ans. 8 Questionnaire individuel homme Le questionnaire homme qui est une forme allégée du questionnaire individuel femme permet de collecter des informations sur la connaissance et l'utilisation de la contraception par les hommes, sur leurs opinions en matière de fécondité, de taille de la famille et de planification familiale ainsi que sur les MST et le sida. 1.2.4 Échantillonnage L'EDSC-II a été réalisée à partir d’un échantillon national d’environ 6 000 femmes de 15 à 49 ans et 3 000 hommes de 15 à 59 ans et basé sur un sondage par grappes, stratifié à deux degrés. Au premier degré, 203 grappes ont été tirées à partir de la liste des Zones de Dénombrement (ZD) établie lors du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGHP) de 1987, réalisé par la Direction 2è RGPH, devenu par la suite le Bureau Central des Recensements et des Études de Population (BUCREP). Les 203 grappes étaient composées de tout l'échantillon de la première Enquête Démographique et de Santé (EDSC-I) de 1991 (154 grappes) plus un échantillon supplémentaire de 49 grappes. Toutes les grappes sélectionnées ont fait l'objet d'une cartographie et d'un dénombrement exhaustif des ménages. Au deuxième degré, des ménages ont été tirés à partir des listes établies lors de l'opération de dénombrement. Toutes les femmes âgées de 15 à 49 ans (résidentes habituelles ou visiteuses) qui se trouvaient dans les ménages ont été enquêtées. De plus, dans un ménage sur deux, tous les hommes de 15 à 59 ans (résidents habituels ou visiteurs) ont été enquêtés. Les principaux domaines d'études retenus sont : Yaoundé/Douala (les deux plus grandes villes du pays), les Autres Villes et le milieu rural. La taille de l'échantillon ne permet pas d'obtenir des résultats statistiquement représentatifs au niveau de chacune des 10 Provinces. Pour cette raison, des groupes de provinces ont été constitués pour former les régions suivantes : Yaoundé/Douala, Adamaoua/Nord/Extrême- Nord, Centre/Sud/Est, Ouest/Littoral, et Nord-Ouest/Sud-Ouest. Ces domaines d'études sont les mêmes que ceux utilisés lors de l'EDSC-I de 1991, ce qui facilite la comparaison des résultats. Compte tenu de la taille variable de chaque strate (Yaoundé/Douala, Autres Villes et Rural), constituant chacune un domaine d'études, différents taux de sondage ont été appliqués à chaque strate et les résultats ont été pondérés au niveau national. Par contre, l'échantillon est auto-pondéré au niveau de chaque domaine. Au total, 5 011 logements ont été sélectionnés pour l'enquête ménage : 4 791 ont été identifiés et parmi ceux-là, 4 697 ont pu être enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 98,0 % (tableau 1.2). En ce qui concerne les femmes de 15-49 ans, sur les 5 760 éligibles pour l’enquête individuelle, 5 501 ont pu être enquêtées, soit un taux de réponse de 95,5 %. Ce taux de réponse est satisfaisant puisqu'il est supérieur à celui proposé dans le plan de sondage (95 %). S'agissant des hommes, le taux de réponse de 91,3 % est également supérieur à celui prévu par le plan de sondage (90 %) pour l'enquête homme. En effet, sur les 2 806 hommes âgés de 15-59 ans identifiés dans les ménages, 2 562 ont été enquêtés avec succès. 9 Tableau 1.2 Taille et couverture de l'échantillon Effectifs des ménages, des femmes et des hommes sélectionnés, identifiés et enquêtés, et taux de réponse selon le milieu de résidence, EDSC-II Cameroun 1998 ________________________________________________________________________________ Résidence _____________________________________ Yaoundé/ Autres Ensemble Enquête Douala villes urbain Rural Ensemble ________________________________________________________________________________ Enquête ménage Nombre de logements sélectionnés Nombre de ménages identifiés Nombre de ménages enquêtés Taux de réponse des ménages Enquête individuelle femme Nombre de femmes éligibles Nombre de femmes enquêtées Taux de réponse des femmes Ménages pour l'enquête homme Nombre de logements sélectionnés pour l'enquête homme Nombre de ménages identifiés Nombre de ménages enquêtés Taux de réponse des ménages pour l'enquête homme Enquête individuelle homme Nombre d'hommes éligibles Nombre d'hommes enquêtés Taux de réponse des hommes 1 099 1 205 2 304 2 707 5 011 1 072 1 155 2 227 2 564 4 791 1 037 1 137 2 174 2 523 4 697 96,7 98,4 97,6 98,4 98,0 1 479 1 379 2 858 2 902 5 760 1 379 1 330 2 709 2 792 5 501 93,2 96,4 94,8 96,2 95,5 546 592 1 138 1 338 2 476 530 565 1 095 1 267 2 362 511 555 1 066 1 245 2 311 96,4 98,2 97,4 98,3 97,8 818 664 1 482 1 324 2 806 700 622 1 322 1 240 2 562 85,6 93,7 89,2 93,7 91,3 1.2.5 Personnel de l'EDSC-II Pour assurer la bonne réalisation de l'EDSC-II, une Direction Technique a été mise en place sous la responsabilité du Directeur du BUCREP. La Direction Technique a été assurée par le Chef de Division de la Méthodologie et des Opérations de Terrain du BUCREP, assisté par une équipe d'experts nationaux composée des cadres démographes et statisticiens du BUCREP renforcée par deux cadres de la Division de la Planification et du Développement (DPD). Des experts internationaux ont assisté l'équipe technique du projet pour la conception du plan de sondage, l’adaptation des questionnaires, la formation du personnel de terrain et le traitement des données. Le BUCREP a également fait appel aux cadres du Ministère de la Santé Publique et à ceux du projet Santé Familiale et Prévention du Sida (SFPS) pour l'élaboration du questionnaire, la traduction des expressions et termes relatifs aux points sensibles, en particulier les questions sur la reproduction, l'activité sexuelle, la contraception et les mesures anthropométriques. 10 1.2.6 Déroulement des activités Cartographie Les travaux de mise à jour de 203 grappes échantillon ont été réalisés par huit équipes de deux agents de cartographie et de dénombrement. Ces travaux se sont déroulés de septembre à décembre 1997. Ils consistaient spécifiquement à déterminer avec exactitude les limites des grappes, faire leur plan de situation et leur croquis, indiquer les positions relatives de chaque structure occupée par les ménages et dresser la liste de ces ménages. Enquête pilote Les questionnaires et autres instruments de l'enquête (manuels des enquêteurs, des chefs d'équipe/contrôleuses, etc.) ont été testés dans le cadre d'une pré-enquête à laquelle ont participé trois enquêteurs et seize enquêtrices devenues, pour la plupart, contrôleuses dans le cadre de l'enquête principale. Cette pré-enquête a duré environ une semaine et s'est déroulée dans deux grappes rurales (banlieue de Yaoundé) et une grappe urbaine à Yaoundé sous l'encadrement du Directeur Technique du projet et de trois superviseurs. L'enquête pilote a permis d’identifier certaines erreurs dans les questionnaires, certaines imprécisions dans les traductions ainsi que des lacunes dans la formation; à partir de ces enseignements, il a été possible de préparer la version finale des questionnaires, des traductions et des instructions de l’enquête. Formation et collecte La formation pour l'enquête principale qui a commencé le 5 janvier 1998 a duré environ quatre semaines. Outre l'équipe technique du BUCREP, cette formation a vu l'intervention des différents consultants nationaux et internationaux pour présenter au personnel de collecte un panorama complet des objectifs de l'enquête, des instructions à suivre pour la collecte des données et de l'importance de l'EDSC-II. À l'issue de la formation, huit équipes au total, dont six composées chacune de trois enquêtrices, d'un enquêteur chargé de l'enquête auprès des hommes, d'une contrôleuse et d'un chef d'équipe, et deux autres constituées chacune de sept personnes dont quatre enquêtrices, un enquêteur, une contrôleuse et un chef d'équipe ont visité les grappes sélectionnées pour procéder à la collecte des informations. L'enquête principale a commencé sur le terrain le 3 février 1998 et s'est achevée à la fin du mois de juin 1998. Toutes les grappes ont pu être convenablement visitées. Traitement des données La saisie des données sur micro-ordinateur a commencé une semaine après le début de la collecte et a été réalisée par six opérateurs de saisie entre le 10 février et le 11 mai 1998 et par huit opérateurs de saisie de mai à juillet 1998. Ces opérateurs étaient assistés de deux contrôleurs. La supervision technique a été assurée par deux informaticiens sous la responsabilité du Directeur Technique du projet. Tout au long de la saisie, les données ont été éditées par un informaticien et un démographe du BUCREP. L'édition des données a permis à l'équipe technique de vérifier la cohérence interne des réponses. La vérification finale a été réalisée par un informaticien, consultant sous la responsabilité d'un expert démographe de Macro International Inc. 11 Analyse Les travaux d'analyse ont été réalisés en collaboration avec Macro International. Sur les onze chapitres du rapport final, sept ont été analysés par les cadres nationaux, trois par les experts de Macro International, et un chapitre conjointement. Un séminaire d'harmonisation d'une durée de dix jours a été organisé à Bamenda dans le Nord-Ouest du pays avant la finalisation du rapport national. Ce séminaire qui a regroupé uniquement les auteurs des différents chapitres (à l'exception des experts de Macro) a permis aux participants de faire des observations sur les différents chapitres afin de préparer leur version finale. Cette version (du rapport principal et rapport de synthèse) a été réalisée au siège de Macro International par deux cadres du BUCREP et deux experts de cette institution. 1 Ce chiffre inclut 59 cas pour lequel le sexe est manquant. 2 Il s'agit des personnes qui ont passé la nuit précédant l'enquête dans le ménage sélectionné, qu'ils soient membre du ménage ou non. 13 Tableau 2.1 Population des ménages par âge et sexe Répartition (en %) de la population (de fait) des ménages par groupe d'âges quinquennal, selon le milieu de résidence et le sexe, EDSC-II Cameroun 1998_______________________________________________________________________________________________________ Urbain Rural Total__________________________ __________________________ __________________________ Groupe d'âges Hommes Femmes Ensemble Hommes Femmes Ensemble Hommes Femmes Ensemble1_______________________________________________________________________________________________________ 0-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75-79 80 ou plus Non déterminé/NSP Total Effectif 13,1 12,9 13,0 16,7 16,5 16,7 15,6 15,4 15,5 15,2 14,7 15,0 17,3 15,6 16,5 16,6 15,3 16,0 14,1 14,8 14,5 15,5 12,6 14,0 15,0 13,3 14,2 13,4 11,9 12,6 8,5 9,1 8,8 10,1 10,0 10,0 10,8 10,8 10,8 7,2 8,1 7,6 8,4 8,9 8,6 7,9 7,9 7,9 6,3 7,0 6,6 6,9 7,2 7,0 5,9 6,3 6,1 4,7 5,2 5,0 5,1 5,6 5,3 4,8 5,5 5,1 4,2 4,9 4,5 4,4 5,0 4,7 3,8 3,9 3,8 3,8 3,5 3,6 3,8 3,6 3,7 3,2 2,2 2,7 3,0 2,9 2,9 3,0 2,7 2,8 2,2 2,5 2,3 2,9 3,2 3,0 2,6 3,0 2,8 1,6 2,1 1,9 1,9 3,0 2,5 1,8 2,7 2,3 1,3 1,7 1,5 2,6 3,3 2,9 2,2 2,8 2,5 1,2 1,0 1,1 2,2 2,1 2,1 1,9 1,8 1,8 0,8 1,0 0,9 1,7 1,5 1,6 1,4 1,3 1,3 0,3 0,2 0,3 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,3 0,7 0,5 0,9 0,9 0,9 0,7 0,8 0,8 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 4 013 4 103 8 129 8 175 8 957 17 178 12 188 13 060 25 307 _______________________________________________________________________________________________________ 1 L'effectif total comprend 59 cas pour lesquels le sexe est "non déclaré." CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES ET DES ENQUÊTÉS René Ndonou et Antoine Kamdoum Le questionnaire ménage de l'EDSC-II a permis de recueillir des informations sur lesménages et les logements, et d'identifier les femmes et les hommes éligibles pour l'interview individuelle. Ce chapitre traite des principales caractéristiques des ménages recensés, de la population qui les compose et des personnes enquêtées. 2.1 ENQUÊTE MÉNAGE 2.1.1 Structure par sexe et par âge de la population Le tableau 2.1 présente la répartition par sexe et par âge de la population des ménages enquêtés. Dans les 4 697 ménages enquêtés avec succès, 25 3071 personnes résidentes de fait2 ont été dénombrées. Les femmes (13 060, soit 52 %) sont plus nombreuses que les hommes (12 188, soit 48 %), soit un rapport de 14 masculinité de 93 hommes pour 100 femmes. Cette sous-représentation des hommes dans la population camerounaise avait déjà été notée lors du RGPH de 1987 et à l'enquête EDSC-I de 1991. La répartition de la population selon le milieu de résidence indique que la population camerounaise est essentiellement rurale : 68 % des personnes recensées vivent en milieu rural contre 32 % en milieu urbain. Par ailleurs, le rapport de masculinité est de 98 hommes pour 100 femmes en milieu urbain contre 91 pour 100 en milieu rural. Ce déséquilibre est certainement dû à l'importante migration masculine du milieu rural vers les centres urbains. La pyramide des âges de la population présente une allure régulière caractéristique des pays à forte fécondité et forte mortalité : une base large qui se rétrécit rapidement au fur et à mesure que l'on évolue vers les âges élevés (graphique 2.1). Les enfants de 5-9 ans, et particulièrement les garçons, sont proportionnellement plus nombreux que ceux de 0-4 ans ce qui peut, en partie, s’expliquer par la baisse récente de la fécondité (voir Chapitre 3 - Fécondité). Cependant, le fait qu’il existe un léger déséquilibre entre les sexes à 0-4 ans (rapport de masculinité de 94) pourrait également être le signe d’omissions de jeunes enfants, en particulier de sexe masculin. On note également une légère surreprésentation des femmes de 50-54 ans et hommes de 60-64 ans. Ceci est certainement dû, en partie, à un vieillissement artificiel des femmes et des hommes par les enquêtrices, dans le but de les exclure des tranches d'âges d'éligibilité (15-49 ans, pour les femmes et 15-59 ans pour les hommes) afin de réduire le nombre d'interviews individuelles à réaliser : ainsi certaines femmes de 45-49 ans sont enregistrées comme étant âgées de 50 ans ou plus et certains hommes de 55-59 ans comme ayant 60 ans ou plus. Le tableau 2.2 présente la répartition de la population par grands groupes d'âges à différentes dates. De ce tableau, il ressort que la population des jeunes de moins de 15 ans a augmenté régulièrement de 1976 à 1987, passant de 42 % à 46 %. Cette proportion qui était de 47 % à l’EDSC-I de 1991 est de 45 % à l’EDSC-II de 1998. Bien que les données de structures par âges observées aux recensements et aux enquêtes ne soient pas rigoureusement comparables, on peut cependant noter que les proportions observées à l’EDSC- II sont assez cohérentes (proches de celles de 1987). Ceci traduit la bonne représentativité de l’échantillon. Néanmoins, la légère diminution de la proportion des jeunes de moins de 15 ans pourrait être la conséquence de la baisse récente de la fécondité déjà évoquée précédemment. 15 Tableau 2.2 Population (de droit) par âge selon différentes sources Répartition (en %) de la population par grand groupe d'âges d'après le RGPH de 1976, l'ENF de 1978, le RGPH de 1987, l'EDSC-I de 1991 et l'EDSC-II de 1998 ________________________________________________________________________ RGPH ENF RGPH EDSC-1 EDSC-II Groupe d'âges 1976 1978 1987 1991 1998 ________________________________________________________________________ <15 ans 15-64 65 ou plus NSP/ND Total Âge médian Rapport de dépendance 42,2 44,1 46,4 47,4 45,2 54,6 51,1 50,2 49,2 50,3 3,2 3,6 3,4 3,4 4,4 - 0,2 - 0,1 0,1 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 - - 16,7 16,3 17,4 83 92 99 103 99 ________________________________________________________________________ Sources : RGPH 1976 : DSCN, 1978b ENF 1978 : DSCN et EMF, 1983a RGPH 1987 : Direction Nationale du 2è RGPH, 1992b, 1992c EDSC-I 1991 : Balépa et al., 1992 2.1.2 Taille et composition des ménages Les données du tableau 2.3 indiquent qu'au Cameroun, près de quatre ménages sur cinq (78 %) sont dirigés par des hommes et 22 % des ménages ont à leur tête une femme. En 1991 déjà, 18 % des ménages avaient une femme à leur tête. Cette forte proportion s'explique, en partie, par la définition du chef de ménage qui se réfère au statut de résidence : ainsi, un homme polygame, dont les différentes femmes ne vivent pas sous le même toit, est généralement recensé comme chef du ménage dans lequel il a passé la nuit avant l'enquête et ses autres femmes peuvent alors être considérées comme chef de ménage. Cependant, le fait qu’une proportion relativement élevée de femmes soient veuves ou divorcées (10 %) explique également ce phénomène. De plus, on peut noter que les femmes chefs de ménage sont, proportionnellement, plus nombreuses en milieu urbain (26 %) qu'en milieu rural (21 %). À Yaoundé/Douala, un chef de ménage sur quatre est une femme (25 %). La répartition des ménages selon leur taille fait apparaître qu'environ un ménage sur huit (13 %) est composé d'une seule personne et 44 % comptent de 2 à 5 personnes. Les ménages de grande taille (six personnes ou plus) représentent 43 % dont près de la moitié (18 %) comptent 9 personnes ou plus. Ces ménages de très grande taille sont plus fréquents dans les Autres Villes et en milieu rural (18 %) qu’à Yaoundé/Douala (15 %). En moyenne, il y a 5,5 personnes par ménage et cette taille varie de 5,3 personnes par ménage à Yaoundé/Douala à 5,5 personnes en milieu rural. Le tableau 2.3 fournit également la proportion de ménages comptant un ou plusieurs enfants de moins de 15 ans dont les parents biologiques ne vivent pas dans le ménage, soit parce qu'ils sont décédés, soit parce qu'ils vivent ailleurs. Près du quart des ménages (22 %) comptent, comme membre, un ou plusieurs enfants qui ne vivent pas avec leurs parents. En outre, on constate que cette proportion est nettement plus élevée dans les Autres Villes (26 %) qu’en milieu rural (22 %) et qu’à Yaoundé/Douala (20 %). 16 Tableau 2.3 Composition des ménages Répartition (en %) des ménages par sexe du chef de ménage, taille du ménage, et pourcentage de ménages comprenant des enfants sans leurs parents, selon le milieu de résidence, EDSC-II Cameroun 1998_________________________________________________________________________________ Yaoundé/ Autres Ensemble Caractéristique Douala villes urbain Rural Ensemble_________________________________________________________________________________ Chef de ménage Homme Femme Nombre de membres habituels 1 2 3 4 5 6 7 8 9 ou plus Total Taille moyenne Pourcentage de ménages avec des enfants sans leurs parents 75,4 73,4 74,1 79,3 77,6 24,6 26,5 25,8 20,7 22,4 12,2 15,7 14,4 11,8 12,7 10,8 10,8 10,8 12,3 11,8 12,7 12,0 12,3 10,4 11,0 11,5 10,8 11,1 11,1 11,1 9,5 9,4 9,5 11,0 10,5 10,0 8,2 8,8 10,4 9,9 9,5 7,6 8,3 8,2 8,3 8,2 6,8 7,3 6,9 7,0 15,3 18,4 17,3 17,6 17,5 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 5,3 5,4 5,4 5,5 5,5 20,4 25,5 23,7 21,8 22,4 Tableau 2.4 Enfants orphelins et résidence des enfants avec les parents Répartition (en %) de la population (de droit) des enfants de moins de quinze ans, par état de survie des parents et résidence avec les parents, selon l'âge, le sexe et le milieu de résidence de l'enfant, EDSC-II Cameroun 1998 __________________________________________________________________________________________________________ Vivant avec Vivant avec la mère le père Vivant avec aucun Vivant ______________ ______________ ___________________________________ avec les Père Père Mère Mère Les 2 Père Mère Les 2 Caractéristique 2 parents en vie décédé en vie décédée en vie en vie en vie décédés ND Total Effectif __________________________________________________________________________________________________________ Âge 0-2 3-5 6-9 10-14 Sexe Masculin Féminin Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Ensemble 73,0 19,1 1,4 1,0 0,1 2,5 0,2 0,2 0,2 2,3 100,0 2 259 66,4 13,2 2,7 4,8 0,7 8,4 0,4 0,6 0,2 2,7 100,0 2 459 58,6 10,4 4,5 6,9 1,8 12,0 1,1 2,0 0,5 2,2 100,0 3 299 51,6 9,5 6,7 7,1 2,4 14,5 1,4 3,5 1,3 2,1 100,0 3 623 60,8 12,6 4,2 6,0 1,5 9,2 0,8 1,8 0,6 2,4 100,0 5 784 61,2 12,2 4,1 4,6 1,3 11,0 0,9 1,9 0,7 2,2 100,0 5 806 58,4 15,9 4,4 4,6 0,6 10,3 1,0 2,1 0,8 1,9 100,0 1 096 57,6 14,4 3,5 6,7 0,3 12,1 0,9 2,6 0,7 1,2 100,0 2 358 57,8 14,9 3,8 6,0 0,4 11,5 0,9 2,4 0,7 1,4 100,0 3 453 62,1 11,3 4,4 5,1 1,8 9,6 0,8 1,6 0,6 2,7 100,0 8 187 60,9 12,4 4,2 5,4 1,4 10,1 0,9 1,8 0,6 2,3 100,0 11 641 Le tableau 2.4 fournit la répartition des enfants de moins de 15 ans selon l’état de survie des parents biologiques et selon leur résidence. À la lecture de ce tableau, il apparaît qu'au Cameroun, seulement 61 % des enfants vivent avec leurs deux parents biologiques (graphique 2.2). Cette proportion varie de 73 % chez les enfants de 0-2 ans à 52 % chez les enfants de 10-14 ans. 17 En milieu urbain, 58 % des enfants de moins de 15 ans vivaient, au moment de l'enquête, avec leurs deux parents biologiques, contre 62 % en milieu rural. S'agissant des enfants vivant avec un seul des parents (23 %), on constate que 17 % vivent avec leur mère, que le père soit en vie ou non, et 7 % vivent avec leur père, la mère étant vivante ou décédée. Au total, 16 % d'enfants de moins de 15 ans ne vivent ni avec leur père ni avec leur mère. Par ailleurs, la proportion d’enfants ne vivant avec aucun de leurs parents directs augmente rapidement avec l'âge, passant de 5 % chez les enfants de 0-2 ans à 23 % chez ceux de 10-14 ans. Ces proportions importantes d'enfants vivant sans leurs parents s'expliquent, en partie, par le décès des parents : au niveau national, 0,6 % des enfants sont orphelins de mère et de père, 2,3 % n'ont plus leur mère et 6 % n'ont plus leur père. Globalement, près de 9 % des enfants camerounais de moins de 15 ans sont orphelins d'au moins un des deux parents. Comme il fallait s'y attendre, ces proportions augmentent avec l'âge de l'enfant. Elles varient de 2,1 % chez les enfants de 0-2 ans, à 15 % chez ceux de 10-14 ans. Par ailleurs, les proportions d'enfants orphelins de père et/ou de mère sont légèrement plus élevées en milieu rural (9 %) qu'en milieu urbain (8 %). 2.1.3 Niveau d'instruction de la population Dans le cadre de l'enquête ménage, pour chaque membre du ménage âgé de 6 ans ou plus, on a collecté des informations sur le niveau d'instruction atteint ainsi que sur la dernière classe achevée. Tout comme à l'EDSC-I, on a distingué 3 niveaux d'instruction : le primaire, le secondaire et le supérieur. En outre, au niveau de l’analyse, les écoles professionnelles du niveau d'instruction secondaire ou supérieur ont été assimilées au niveau correspondant. Au Cameroun, l'âge d'entrée dans le système scolaire est fixé à 6 ans (système francophone) ou 5 ans (système anglophone). Les études durent respectivement six ou sept ans selon le système. L'entrée en secondaire a lieu, en théorie, à 12 ans et les études durent sept ans à ce niveau, quel que soit le système, pour se terminer par le Baccalauréat, dans le système francophone, ou par le General Certificate of Education Advanced Level (GCEAL), dans le système anglophone. Quant à l'enseignement supérieur, il est unique et reçoit les élèves provenant des deux systèmes. Les tableaux 2.5.1 et 2.5.2 donnent, pour chaque sexe et par âge, la répartition des membres des ménages selon le niveau d'instruction atteint. 18 Tableau 2.5.1 Niveau d'instruction de la population des femmes Répartition (en %) de la population féminine (de fait) des ménages, âgée de six ans et plus, par niveau d'instruction atteint et nombre médian d'années d'éducation selon l'âge et le milieu de résidence, EDSC-II Cameroun 1998___________________________________________________________________________________________ Niveau d'instruction Nombre___________________________________ médian Caractéristique Aucun Primaire Secondaire Supérieur ND Total Effectif d'années___________________________________________________________________________________________ Groupe d'âges 6-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65 ou plus Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Ensemble1 27,5 70,7 0,1 0,0 1,7 100,0 1 608 1,0 16,3 72,3 10,5 0,0 0,9 100,0 1 737 3,9 17,8 42,9 38,5 0,2 0,6 100,0 1 301 6,6 22,2 34,6 39,5 2,5 1,2 100,0 1 163 7,2 26,7 36,9 32,5 2,8 1,0 100,0 945 6,3 32,3 38,6 26,0 1,9 1,1 100,0 725 5,3 36,5 41,2 20,5 1,2 0,7 100,0 659 4,9 42,3 40,2 15,2 0,8 1,5 100,0 471 3,6 51,2 39,9 7,6 0,5 0,9 100,0 351 0,0 70,5 21,4 4,8 0,6 2,7 100,0 386 0,0 75,6 20,8 1,3 0,3 1,9 100,0 358 0,0 86,6 11,1 0,6 0,0 1,7 100,0 365 0,0 92,1 5,5 0,1 0,0 2,2 100,0 573 0,0 7,1 41,3 46,8 3,7 1,1 100,0 1 245 7,5 29,0 44,6 23,8 1,6 1,0 100,0 2 208 3,9 21,1 43,4 32,1 2,3 1,0 100,0 3 453 5,3 41,5 46,1 11,0 0,1 1,4 100,0 7 203 1,6 34,9 45,2 17,8 0,8 1,3 100,0 10 656 2,8 ___________________________________________________________________________________________ 1 Y compris les "non-determinés" Tableau 2.5.2 Niveau d'instruction de la population des hommes Répartition (en %) de la population masculine (de fait) des ménages, âgée de six ans et plus, par niveau d'instruction atteint et nombre médian d'années d'éducation selon l'âge et le milieu de résidence, EDSC-II Cameroun 1998___________________________________________________________________________________________ Niveau d'instruction Nombre__________________________________ médian Caractéristique Aucun Primaire Secondaire Supérieur ND Total Effectif d'années___________________________________________________________________________________________ Groupe d'âges 6-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65 ou plus Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Ensemble1 25,6 72,4 0,3 0,0 1,7 100,0 1 630 - 11,4 79,6 8,5 0,0 0,5 100,0 1 833 3,7 10,2 45,7 43,3 0,2 0,7 100,0 1 233 7,1 9,2 40,2 46,0 3,7 0,8 100,0 1 020 7,8 12,3 35,2 43,8 7,6 1,1 100,0 837 8,1 14,7 35,3 41,3 7,9 0,9 100,0 620 7,8 20,9 35,9 34,2 7,0 2,1 100,0 530 6,9 25,4 38,6 29,3 5,7 1,0 100,0 464 6,6 27,5 43,1 23,9 4,6 0,8 100,0 369 5,7 41,2 37,8 17,2 3,1 0,8 100,0 321 3,5 44,6 41,0 11,6 1,3 1,6 100,0 222 2,0 47,9 38,8 7,9 1,1 4,3 100,0 263 - 64,7 29,3 1,9 0,9 3,2 100,0 540 0,0 3,8 38,6 47,8 8,6 1,1 100,0 1 257 8,5 14,4 49,0 31,5 4,0 1,2 100,0 2 113 5,5 10,5 45,1 37,6 5,7 1,2 100,0 3 370 6,6 26,5 55,3 15,9 0,9 1,4 100,0 6 525 3,5 21,0 51,8 23,3 2,6 1,3 100,0 9 895 4,5 ___________________________________________________________________________________________ 1 Y compris les "non-déterminés" 3 Rapport du nombre de personnes d'un groupe d'âges donné fréquentant actuellement un établissement scolaire à la popu lation totale de ce groupe d'âges. 19 Au niveau de l'ensemble du pays et tous âges confondus, à partir de 6 ans, plus d'un homme sur cinq (21 %) et plus d'une femme sur trois (35 %) n'ont aucun niveau d'instruction. Le nombre médian d'années achevées dans le système scolaire est de 4,5 pour les hommes et de 2,8 pour les femmes. De ce fait, il apparaît que les hommes sont plus scolarisés que les femmes. En plus, ils achèvent plus d'années d'études que les femmes. Quoique les proportions de la population sans niveau d'instruction soient en nette diminution par rapport à 1991 (32 % pour les hommes et 43 % pour les femmes), elles demeurent encore élevées. Par ailleurs, le temps passé dans le système éducatif reste faible principalement chez les femmes. Du point de vue de l'âge, on constate tout d'abord que la proportion la plus faible d’hommes sans instruction se situe à 20-24 ans (9 %). Cette proportion diminue régulièrement des anciennes générations aux jeunes générations, passant de 65 % chez les hommes de 65 ans ou plus à 9 % à 20-24 ans. Chez les femmes, la proportion de celles sans instruction est de 92 % à 65 ans ou plus, et elle diminue régulièrement pour atteindre 16 % à 10-14 ans. Cette diminution des proportions de personnes sans instruction résulte en fait d’une amélioration progressive de l’instruction au fil des générations. Entre 6 et 9 ans, âges auxquels les enfants sont supposés être déjà entrés dans le système éducatif, 26 % de garçons et 28 % de filles sont sans niveau d'instruction, ce qui traduit une entrée tardive d'une partie importante des enfants dans le système éducatif. Parallèlement à la diminution des proportions de personnes sans instruction au fil des générations, on assiste, pour les deux sexes, à une augmentation des proportions de personnes ayant atteint un niveau primaire : à 10-14, 80 % des hommes et 72 % des femmes ont atteint ce niveau et, globalement, 52 % des Camerounais de 6 ans et plus et 45 % des Camerounaises ont un niveau d’instruction primaire. Par ailleurs, 23 % des hommes et 18 % des femmes ont un niveau secondaire : entre 15 et 35 ans, la proportion d’hommes ayant un niveau secondaire dépasse 40 % et elle atteint 39 % chez les femmes de 15-24 ans. Enfin, 3 % des hommes et 1 % des femmes ont atteint l’instruction supérieure. Le niveau d'instruction atteint varie selon le milieu et la région de résidence. C'est dans les zones rurales que les proportions de personnes n'ayant aucun niveau d'instruction sont les plus élevées (27 % pour les hommes et 42 % pour les femmes); dans les villes autres que Yaoundé et Douala, on compte 14 % d'hommes et 29 % de femmes sans d'instruction; enfin, à Yaoundé/Douala, 4 % d’hommes et 7 % de femmes n’ont jamais fréquenté l’école. Des questions relatives à la fréquentation scolaire ont été posées à toutes les personnes âgées de 6 à 24 ans. Afin d’avoir une indication sur l’accés actuel de la population à la scolarisation, on a calculé des taux de scolarisation3. Ces taux par sexe et par milieu de résidence selon les groupes d'âges figurent au tableau 2.6 et sont représentés au graphique 2.3. Au niveau national, le taux de scolarisation est de 71 % chez les enfants de 6-10 ans et atteint son maximum à 11-15 ans (75 %), âges qui correspondent à la fois au niveau primaire et au premier cycle du secondaire. À 16-20 ans, âges correspondant, en principe, au second cycle du secondaire, ce taux tombe à 34 % et, à 21-24 ans, il n'est plus que de 15 %. 20 Tableau 2.6 Taux de scolarisation Proportion de la population (de fait) des ménages, âgée de 6 à 24 ans, fréquentant un établissement scolaire, par âge, selon le sexe et le milieu de résidence, EDSC-II Cameroun 1998 ________________________________________________________________________________________________________ Hommes Femmes Ensemble ____________________________ ___________________________ __________________________ Groupe d'âges Urbain Rural Ensemble Urbain Rural Ensemble Urbain Rural Ensemble ________________________________________________________________________________________________________ 6-10 11-15 6-15 16-20 21-24 88,2 63,7 71,2 83,6 64,6 70,4 85,9 64,1 70,7 85,3 74,8 78,1 82,1 64,3 70,8 83,7 70,1 74,7 86,9 68,7 74,3 82,9 64,5 70,5 84,9 66,7 72,5 54,8 33,1 42,7 44,6 17,1 27,2 49,8 24,0 34,4 33,2 7,4 18,9 22,7 4,2 11,4 28,1 5,6 15,0 Le taux de scolarisation est plus élevé dans les centres urbains que dans les campagnes et l'écart s'accentue avec l'âge. En effet, à 6-15 ans, le taux est de 85 % en milieu urbain contre 67 % en milieu rural. Entre 16 et 20 ans, les jeunes des centres urbains sont deux fois plus scolarisés que ceux des zones rurales (50 % contre 24 %) et, à 21-24 ans, ces taux sont, respectivement, de 28 % contre 6 %. Ces grands écarts de scolarisation selon l’âge et selon le milieu de résidence s'expliquent, d'une part, par une plus grande facilité d'accès à l'école des enfants du milieu urbain par rapport à ceux du milieu rural et, d'autre part, par une différence de comportement des parents de ces deux milieux surtout dans certaines régions du pays où la scolarisation des jeunes filles connaît quelques difficultés. Le niveau de scolarisation selon le sexe présente également des disparités. En effet, le taux de scolarisation des garçons est de 74 % pour le groupe d'âges 6-15 ans contre 71 % chez les filles. Cet écart se creuse au fur et à mesure que l'âge (et donc, le niveau d'études) augmente : à 16-20 ans, 43 % des garçons sont scolarisés contre 27 % des filles et, à 21-24 ans, ce taux est de 19 % chez les garçons contre seulement 11 % chez les filles. 21 2.1.4 Caractéristiques des logements et biens possédés par le ménage Lors de l'enquête ménage, on a recueilli des informations sur les caractéristiques des logements (utilisation de l'électricité, approvisionnement en eau, type de toilettes, matériau du plancher, etc.) ainsi que sur la possession de certains biens en vue de mesurer le niveau socio-économique et le niveau de confort du ménage. L'examen du tableau 2.7, illustré par le graphique 2.4, permet de constater que la couverture du Cameroun par l'énergie électrique s'est nettement améliorée depuis 1991. Le niveau d’équipement des ménages en électricité est passé de 29 % en 1991 à 41 % en 1998. Ceci traduit les efforts du Gouvernement en vue de mettre l'énergie électrique à la disposition du plus grand nombre de ménages camerounais. Malgré ces efforts, l'électricité reste le privilège des citadins. En effet, 79 % des ménages urbains sont équipés en électricité contre seulement 22 % des ménages du milieu rural. Concernant l'eau utilisée pour la consommation, en 1998, 45 % des ménages camerounais ont accès à l'eau potable : 37 % disposent de l’eau du robinet ou s’approvisionnent à une borne fontaine (eau distribuée par la Société Nationale des Eaux du Cameroun - SNEC) et 8 % s’approvisionnent à des puits à pompe. En 1991, seulement 42 % des ménages avaient accès à l’eau potable. Par ailleurs, 18 % des ménages utilisent l’eau de puits sans pompe et, bien que l'eau de surface (fleuve, rivière, etc.) soit impropre à la consommation, 36 % des ménages en consomment. La principale source d'approvisionnement en eau varie fortement selon le milieu de résidence. En milieu urbain, 37 % des ménages utilisent l’eau du robinet et 38 % s'approvisionnent auprès des revendeurs d'eau (bornes fontaines publiques). Par contre, près de la moitié des ménages ruraux (48 %) consomment de l'eau de surface, 22 % s’approvisionnent aux puits sans pompe et 14 % à des bornes fontaines publiques, payantes ou non. Plus de la moitié des ménages (52 %) mettent plus de 15 minutes pour s'approvisionner en eau et le temps médian pour s’approvisionner en eau est de 10,9 minutes. Ce temps médian varie fortement selon le milieu de résidence : il est d’un peu moins de 6 minutes pour les ménages urbains, contre près de 16 minutes pour les ménages ruraux. La majorité des ménages camerounais (70 %) ne disposent pas de toilettes adéquates, puisque 59 % utilisent des installations sanitaires très sommaires et 11 % ne disposent d’aucune forme de toilettes. Par ailleurs, 23 % des ménages utilisent des latrines aménagées et seulement 7 % des ménages disposent de toilettes avec chasse d'eau. Les différences entre milieux de résidence sont très marquées : les ménages urbains utilisent généralement des latrines aménagées (42 %) ou des toilettes avec chasse d'eau (18 %), tandis que 69 % des ménages ruraux ne disposent que de toilettes sommaires et 16 % n'en disposent pas du tout. S'agissant du plancher des logements, on note que, dans 55 % des cas, il est en terre battue et que, dans 45 % des cas, il est en ciment, carrelage, ou autre matériau fini. La grande majorité des logements urbains (79 %) ont un sol en ciment ou carrelage alors que près des trois quarts (73 %) des sols des logements ruraux sont en terre battue. La connaissance du nombre de personnes qui dorment dans une même pièce fournit une indication sur le degré “d'entassement”, lequel est lié à la situation socio-économique du ménage. En effet, plus le ménage est pauvre, moins il dispose d'espace pour vivre et le risque de contagion ou de contamination des personnes est important dans un ménage dont les membres sont très entassés. Le tableau 2.7 montre que, dans 78 % des cas, une ou deux personnes dorment dans une même pièce et que, dans 19 % des cas, ce sont trois ou quatre personnes qui dorment dans une même pièce. De plus, dans 2 % des ménages, on constate 22 Tableau 2.7 Caractéristiques des logements Répartition (en %) des ménages par caractéristiques des logements, selon le milieu de résidence, EDSC-II Cameroun 1998________________________________________________________________________________ Caractéristique Yaoundé/ Autres Ensemble des logements Douala villes urbain Rural Ensemble________________________________________________________________________________ Électricité Non Oui Total Approvisionnement en eau à boire Robinet dans le logement Robinet dans la cour Robinet du voisin Borne fontaine Puits à pompe manuelle Puits sans pompe Eau de surface Autre Total Temps nécessaire pour s'approvisionner en eau Moins de 15 minutes (en %) Temps médian (en minutes) Type de toilettes Chasse d'eau Latrines sommaires Latrines améliorées Pas de toilettes/nature Autre Total Type de sol Terre Bois Ciment Carrelage Autre matériau fini Autre Total Nombre de personnes par pièce utilisée pour dormir <3 3-4 5-6 7 ou plus ND Total Moyenne Effectif de ménages 5,0 29,8 20,9 78,0 59,3 94,9 70,1 79,0 22,0 40,7 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 24,7 18,0 20,4 1,5 7,7 9,5 7,0 7,9 1,4 3,6 10,2 7,9 8,7 1,0 3,6 37,1 37,7 37,5 14,3 21,9 2,9 1,3 1,9 11,2 8,1 5,8 11,0 9,1 22,4 18,1 8,3 11,9 10,6 47,6 35,5 1,5 5,1 3,8 0,5 1,6 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 74,0 71,1 72,1 41,5 51,5 5,5 5,9 5,7 15,7 10,9 24,2 14,6 18,1 1,3 6,8 35,6 39,6 38,1 68,5 58,5 39,2 44,1 42,3 13,9 23,2 0,6 1,2 1,0 15,9 11,0 0,4 0,5 0,5 0,4 0,4 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 7,1 25,6 18,9 73,1 55,4 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 78,7 65,3 70,1 25,4 40,0 10,8 8,4 9,2 0,8 3,6 2,7 0,3 1,1 0,2 0,5 0,4 0,3 0,3 0,1 0,2 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 77,3 78,8 78,3 77,2 77,6 19,6 18,2 18,7 18,7 18,7 1,6 1,8 1,7 2,4 2,2 0,5 0,5 0,5 0,9 0,8 1,0 0,7 0,8 0,8 0,8 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 2,1 2,1 2,1 2,1 2,1 553 983 1 537 3 160 4 697 23 Tableau 2.8 Consommation de sel iodé Répartition (en %) des ménages par type de sel utilisé pour la cuisine, selon le milieu de résidence, EDSC-II Cameroun 1998___________________________________________________________________________________________________ Type de sel______________________________________________________________________________ Sel Sel Emballé Sel emballé Sel iodé : Sel emballé (non pour Sel en (iodé Autre/ résultats Résidence local (iodé) iodé) animaux vrac ou non) ND Total du test___________________________________________________________________________________________________ Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Ensemble 2,6 6,7 0,1 0,0 84,5 2,5 3,7 100,0 85,6 1,0 6,4 0,2 0,1 85,8 1,7 4,9 100,0 82,7 1,6 6,5 0,1 0,1 85,3 2,0 4,5 100,0 83,7 0,7 11,3 0,3 0,0 81,1 2,5 4,0 100,0 81,1 1,0 9,8 0,3 0,0 82,5 2,4 4,1 100,0 82,0 que cinq ou six personnes partagent la même pièce et, dans 1 % des cas, sept personnes ou plus dorment dans une même pièce. En moyenne, 2,1 personnes dorment dans une même pièce. Cet indicateur est le même quel que soit le milieu de résidence et est demeuré constant depuis l'EDSC-I. 2.1.5 Consommation du sel iodé par les ménages Il est établi que, chez l'enfant, la carence en iode peut provoquer des troubles pouvant retarder son développement mental et affecter sa croissance. Chez l'adulte, cette carence peut, entre autres, favoriser l'apparition du goitre. On a d’abord demandé au ménage quel type de sel il consommait. De plus, lorsque le sel était disponible, l'enquêteur procédait à un test pour vérifier si ce sel était ou non iodé. 24 Tableau 2.9 Biens durables possédés par le ménage Pourcentage de ménages possédant certains biens de consommation durables, selon le milieu de résidence, EDSC-II Cameroun 1998 ______________________________________________________________________ Yaoundé/ Autres Ensemble Biens durables Douala villes urbain Rural Ensemble ______________________________________________________________________ Radio Télévision Téléphone Réfrigérateur Réchaud/cuisinière Bicyclette Motocyclette Voiture Aucun Effectif de ménages 82,5 65,0 71,3 43,4 52,5 51,4 27,0 35,8 7,0 16,4 9,4 2,7 5,1 0,1 1,8 40,3 13,4 23,1 3,2 9,7 77,0 41,6 54,3 13,6 26,9 5,3 11,5 9,3 15,2 13,3 7,0 11,1 9,6 5,1 6,6 12,9 6,1 8,5 2,2 4,3 6,2 22,8 16,8 45,6 36,2 553 983 1 537 3 160 4 697 Au Cameroun, un train de mesures réglementaires ont été prises par les autorités pour obliger les opérateurs économiques à mettre sur le marché uniquement du sel iodé. Malgré toutes ces mesures, on observe qu'au niveau national, d’après les résultats du test, seulement 82 % des ménages consomment du sel iodé. Cette proportion se situe à 86 % à Yaoundé/Douala et varie de 83 % dans les Autres Villes à 81 % dans la zone rurale. 2.1.6 Biens possédés par le ménage Les questions posées sur les biens de consommation durables des ménages ont porté sur la possession d'un poste radio, d'un poste téléviseur, d'un téléphone, d'un réfrigérateur et de certains moyens de transport tels que la bicyclette, la motocyclette, la voiture, etc. Le tableau 2.9 donne le pourcentage des ménages possédant ces biens, selon le milieu de résidence. Au niveau national, 36 % des ménages ont déclaré ne rien posséder. En milieu rural, ce sont 46 % des ménages qui ne disposent d'aucun bien, contre 17 % en milieu urbain. La radio est le bien le plus répandu parmi les ménages camerounais (53 %), aussi bien en milieu urbain (71 %) qu'en milieu rural (43 %). Au niveau national, 16 % des ménages possèdent un poste téléviseur : cette proportion atteint 51 % à Yaoundé/Douala et 27 % dans les Autres Villes. Malgré le fait que la télévision nationale couvre tout le territoire national, la possession d'un poste téléviseur par les ménages camerounais reste faible, surtout en milieu rural (7 %). Notons qu'au-delà du faible pouvoir d'achat des populations rurales, l'absence d'électricité dans la majorité des ménages ruraux (78 %) limite considérablement l'utilisation de la télévision. La possession du téléphone reste un privilège de rares ménages de Yaoundé/Douala (9 %) et des Autres villes (3 %). Il en est de même du réfrigérateur : 40 % à Yaoundé/Douala et seulement 3 % en milieu rural. En ce qui concerne les moyens de transport, 13 % des ménages possèdent une bicyclette et 7 % une motocyclette. C'est dans les Autres Villes que la motocyclette est la plus répandue (11 %) alors que la possession d’une bicyclette est la plus fréquente en milieu rural (15 %). Tout comme le téléphone, la possession d'une voiture reste le fait de quelques privilégiés (4 % au niveau national) qui résident dans les Autres Villes (6 %) et surtout à Yaoundé/Douala (13 %). 25 2.2 ENQUÊTE INDIVIDUELLE L'étude des caractéristiques socio-économiques des personnes enquêtées est essentielle pour comprendre et expliquer les comportements en matière de fécondité, de contraception, d'hygiène, de nutrition et d'utilisation des services. Le questionnaire individuel a permis de recueillir quelques-unes de ces caractéristiques telles que l'âge, le milieu de résidence, le niveau d'instruction, l'état matrimonial et la religion. Cette partie présente les caractéristiques des femmes et des hommes enquêtés, caractéristiques qui, dans la suite de l'analyse, seront utilisées comme variables de classification de la plupart des phénomènes étudiés. Par ailleurs, cette partie porte aussi sur l'accès aux média des femmes et des hommes, ce qui est d'une importance particulière pour la mise en place des programmes de planification familiale et de santé. Enfin, une section particulière sera consacrée à l'activité économique des enquêtés. 2.2.1 Caractéristiques socio-démographiques des enquêtés L'âge, variable fondamentale de l'analyse des phénomènes démographiques, est l'une des informations les plus difficiles à obtenir lorsque l’enregistrement des événements, en particulier les naissances, n’est pas généralisé. De ce fait, un soin particulier a été accordé à son estimation au moment de l'enquête individuelle. On demandait d'abord aux femmes et aux hommes leur date de naissance, puis leur âge. Lorsque la date de naissance et l'âge étaient obtenus, l'enquêtrice contrôlait la cohérence des deux informations. Dans le cas où l'enquêté ne connaissait pas sa date de naissance ou son âge, l'enquêtrice essayait d'obtenir un document officiel (carte d'identité, acte de naissance, etc.) où figure la date de naissance. Lorsqu'aucun document n'était pas disponible, l'enquêtrice devait estimer l'âge de la femme ou de l'homme, soit par comparaison avec l'âge d'autres membres du ménage, soit par déduction à partir de certains événements marquants (mariage, décès, etc.) de l'enquêté, ou encore en utilisant le calendrier historique. La distribution des femmes de 15-49 ans par groupe d'âges quinquennal présente une allure assez régulière (tableau 2.10), les proportions des femmes de chaque groupe d'âges diminuant régulièrement au fur et à mesure que l'on avance vers les âges élevés, passant de 23 % entre 15-19 ans à 13 % à 30-34 ans et à 7 % à 45-49 ans. On observe également que près des deux tiers des femmes (61 %) sont âgées de moins de 30 ans. Pour être sélectionnés en vue de l'enquête individuelle, les hommes devaient être âgés de 15 à 59 ans. Plus de la moitié des hommes enquêtés ont moins de 30 ans (56 %). La structure de cette population présente, comme pour les femmes, une allure qui se rétrécit régulièrement, passant de 21 % dans la tranche d'âges 15-19 ans à 6 % à 45-49 ans. Concernant l'état matrimonial, précisons que, dans le cadre de l'EDSC-II, ont été considérés en union tous les hommes et femmes mariés, de façon formelle ou non, ainsi que ceux vivant en union consensuelle. Selon cette définition, on constate que la majorité des femmes (67 %) étaient en union au moment de l'enquête. À l'inverse, seulement 23 % étaient célibataires. Cette proportion est en nette augmentation par rapport à 1991 où elle était de 19 %. La proportion de femmes en rupture d'union (veuves, divorcées, séparées) représente 10 % des enquêtées. Chez les hommes, on observe une répartition de même type mais avec une proportion de célibataires (44 %) beaucoup plus élevée que chez les femmes (23 %), du fait d'un âge à l'union beaucoup plus tardif chez les hommes que chez les femmes. Chez les hommes, 51 % des personnes interrogées sont en union. Enfin, on remarque que la proportion d'hommes en rupture d'union (5 %) est beaucoup plus faible que chez les femmes (10 %); ce résultat s'explique, en partie, par la sous- représentation des hommes dans la population camerounaise, ainsi que par la facilité de remariage des hommes divorcés et veufs, surtout aux âges avancés. 26 Tableau 2.10 Caractéristiques socio-démographiques des enquêtés Répartition (en %) des femmes et des hommes enquêtés par âge, état matrimonial, milieu de résidence, niveau d'instruction, religion, et ethnie, EDSC-II Cameroun 1998 ________________________________________________________________________________________________ Femmes Hommes ________________________________ _______________________________ Effectif Effectif Caractéristique Pourcentage ____________________ Pourcentage ___________________ socio-démographique pondéré Pondéré Non pondéré pondéré Pondéré Non pondéré ________________________________________________________________________________________________ Âge des enquêt(é)s 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-59 État matrimonial actuel Jamais marié En union Veuf Divorcé/séparé Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Région Yaoundé/Douala Adamaoua/Nord/ Extrême-Nord Centre/Sud/Est Ouest/Littoral Nord-Ouest/Sud-Ouest Niveau d'instruction Aucun Primaire Secondaire Supérieur Religion Catholique Protestante Musulmane Autres/ND Ethnie Arabe-Choa/Peulh/Maoussa/ Kanuri Biu-Mandara Adamaoua-Oubangui Bantoïde Sud-ouest Grassfields Bamilike/Bamoun Côtier/Ngoe/Oroko Beti/Bassa/Mbam Kako/Meka/Pygmé Étranger ND Ensemble 23,3 1 282 1 296 21,0 539 551 20,5 1 128 1 153 20,6 528 533 16,7 921 924 14,5 372 376 13,0 714 709 10,5 270 277 11,2 618 620 10,4 267 267 8,7 479 465 8,5 217 213 6,5 360 334 5,9 152 144 0,0 0 0 8,5 217 201 23,4 1 290 1 425 44,1 1 129 1 182 66,8 3 676 3 530 51,1 1 310 1 260 3,2 173 166 0,5 12 12 6,6 361 380 4,3 111 108 14,1 773 1 379 16,4 420 700 21,2 1 168 1 330 21,5 551 622 35,3 1 941 2 709 37,9 971 1 322 64,7 3 560 2 792 62,1 1 591 1 240 14,1 773 1 379 16,4 420 700 29,5 1 623 1 412 26,8 686 595 22,6 1 245 1 048 23,0 590 495 14,5 796 736 13,8 354 329 19,3 1 064 926 20,0 512 443 28,1 1 547 1 329 14,9 381 325 38,6 2 123 1 992 39,3 1 008 916 31,7 1 744 2 057 40,9 1 047 1 159 1,6 87 123 4,9 126 162 38,6 2 125 2 216 39,4 1 010 1 039 34,2 1 879 1 920 30,2 775 781 18,8 1 033 960 19,3 496 460 8,4 464 405 11,0 282 282 6,3 344 336 5,7 147 138 15,5 854 731 14,2 363 315 8,9 487 419 8,7 224 199 1,6 87 81 1,1 27 27 13,8 761 678 13,2 337 299 19,6 1 080 1 266 21,0 538 643 4,3 236 262 4,7 119 124 22,6 1 246 1 362 23,2 593 627 6,0 327 289 5,9 151 132 1,3 72 73 2,5 63 57 0,1 5 4 0,0 1 1 100,0 5 501 5 501 100,0 2 562 2 562 4 L'éco le coranique n 'a pas été considérée com me faisant partie du système éducatif formel. 27 Tableau 2.11 Niveau d'instruction des femmes et des hommes enquêtés Répartition (en %) des femmes et des hommes par niveau d'instruction atteint, selon le groupe d'âges et le milieu de résidence, EDSC-II Cameroun 1998 ________________________________________________________________________________________________________ Niveau d'instruction des femmes Niveau d'instruction des hommes __________________________________________ _________________________________________ Secon- Supé- Secon- Supé- Caractéristique Aucun Primaire daire rieur Total Effectif Aucun Primaire daire rieur Total Effectif ________________________________________________________________________________________________________ Groupe d'âges 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-59 Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Religion Catholique Protestante Musulmane Autre/ND Ensemble 16,7 41,8 41,1 0,3 100,0 1 282 6,9 45,1 47,7 0,3 100,0 539 21,3 34,8 41,5 2,4 100,0 1 128 5,6 39,6 50,8 4,1 100,0 528 27,3 35,8 33,7 3,2 100,0 921 12,5 34,6 43,9 9,0 100,0 372 31,3 38,9 28,1 1,6 100,0 714 10,9 34,6 46,6 7,9 100,0 270 34,9 42,2 21,5 1,4 100,0 618 20,0 37,7 32,2 10,1 100,0 267 42,9 40,3 16,0 0,9 100,0 479 18,4 44,2 32,4 5,0 100,0 217 54,7 36,9 7,9 0,5 100,0 360 33,5 33,3 29,9 3,3 100,0 152 - - - - 0,0 0 43,6 39,7 14,2 2,5 100,0 217 1,8 25,4 67,2 5,6 100,0 773 2,7 20,1 64,1 13,0 100,0 420 24,5 31,7 41,0 2,9 100,0 1 168 9,3 28,9 53,9 7,9 100,0 551 15,5 29,2 51,4 3,9 100,0 1 941 6,5 25,1 58,3 10,1 100,0 971 35,0 43,7 21,0 0,3 100,0 3 560 20,0 48,0 30,2 1,8 100,0 1 591 12,2 43,6 42,1 2,2 100,0 2 125 4,2 43,1 46,8 5,9 100,0 1 010 14,3 45,0 38,8 1,9 100,0 1 879 6,2 40,1 48,3 5,5 100,0 775 66,8 25,6 7,3 0,3 100,0 1 033 37,1 38,6 22,3 2,0 100,0 496 71,4 18,6 9,9 0,1 100,0 464 37,9 25,3 31,7 5,1 100,0 282 28,1 38,6 31,7 1,6 100,0 5 501 14,9 39,3 40,9 4,9 100,0 2 562 Pour les deux sexes, la distribution de la population selon le milieu de résidence est proche de celle obtenue au RGPH de 1987, ce qui met en évidence la bonne représentativité de l'échantillon de l'EDSC-II. La population camerounaise est surtout concentrée en zone rurale : 65 % des femmes et 62 % des hommes. Selon les données recueillies sur la religion pratiquée, les chrétiens sont majoritaires. En effet, les catholiques représentent 39 % aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Quant aux protestants, ils représentent 34 % des femmes et 30 % des hommes. Enfin, quelque soit le sexe, 19 % des camerounais sont de religion musulmane. S’agissant de l’ethnie, les grands groupes les plus représentés sont les Beti/Bassa/Mbam (23 %, pour chaque sexe), suivi des Bamiléké/Bamoun (20 % des femmes et 21 % des hommes), des Bui-Mandara (16 % des femmes et 14 % des hommes), des Grassfields (14 % des femmes et 13 % des hommes) et des Adamaoua/Oubangui (9 % pour chaque sexe). Concernant le niveau d'instruction, 28 % des femmes et 15 % des hommes n'ont jamais fréquenté l'école formelle4. Parmi les personnes ayant fréquenté l'école, la plupart ont un niveau d'instruction primaire : 39 % des femmes et des hommes. Les femmes ayant un niveau d'instruction secondaire ne représentent que 32 % alors que cette proportion atteint 41 % chez les hommes. Enfin, 2 % des femmes ont un niveau d’études supérieures contre 5 % des hommes. Les données du tableau 2.11 font apparaître que la proportion des femmes sans niveau d'instruction diminue au fil des générations, passant de 55 % chez les femmes de 45-49 ans à 17 % dans le groupe d'âges 15-19 ans, soit un écart de 38 points. Corrélativement, les proportions de femmes ayant un niveau 28 Tableau 2.12 Fréquentation scolaire et raisons de l'abandon de l'école Répartition (en %) des femmes de 15 à 29 ans par fréquentation scolaire et raisons de l'abandon de l'école, selon le niveau d'instruction atteint, EDSC-II Cameroun 1998 ________________________________________________________________________ Niveau d'instruction___________________________________ Fréquentation Primaire Secondaire Supérieur Ensemble ________________________________________________________________________ Fréquente actuellement Oui Non ND Total Raisons d'abandon scolaire Fréquente actuellement Est tombée enceinte S'est mariée S'occupe des enfan ts Aide sa famille au travail Ne pouvait payer école Avait besoin argent Emploi Assez scolarisée Échec à l'école N'aimait pas l'école École non accessible Malad ie Autre NSP/ND Ensemble Effectif 7,5 34,9 48,2 22,0 91,5 65,0 51,8 77,4 1,1 0,1 0,0 0,6 100,0 100,0 100,0 100,0 7,5 34,9 48,2 22,0 4,7 13,8 3,0 9,2 6,5 4,9 0,0 5,6 1,6 0,4 0,0 1,0 3,2 0,3 0,0 1,7 51,2 26,5 2,8 37,8 1,1 1,3 3,5 1,3 2,0 3,0 4,6 2,6 1,3 1,7 0,9 1,5 4,0 4,6 0,9 4,2 8,8 3,0 0,9 5,8 0,4 0,7 0,0 0,5 3,7 3,1 0,0 3,3 3,3 1,2 2,1 2,2 0,6 0,7 33,0 1,4 100,0 100,0 100,0 100,0 1 258 1 305 61 2 625 d'instruction primaire varient au fil des générations et se situent entre 35 % et 42 %. La proportion des femmes ayant atteint le niveau secondaire reste faible (32 %), mais augmente fortement au fil des générations, passant de 8 % chez les femmes âgées de 45-49 ans à 42 % chez celles de 20-24 ans. Selon le milieu de résidence, on constate que 65 % des femmes du milieu rural ont atteint le niveau d'instruction primaire ou plus, contre 85 % en milieu urbain. Par ailleurs, les résultats selon la religion montrent que la très grande majorité des femmes musulmanes (67 %) sont sans niveau d'instruction contre, respectivement, 12 % et 14 % chez les catholiques et les protestantes. Chez les hommes, 85 % ont fréquenté l'école et 46 % ont atteint le niveau d'instruction secondaire ou plus. Tout comme chez les femmes, les proportions d'hommes instruits sont plus élevées parmi les jeunes générations que parmi les plus âgées; à 50-59 ans, 44 % des hommes n'ont jamais fréquenté l'école contre 7 % pour les 15-19 ans. En milieu rural, seulement 80 % des hommes sont allés à l'école contre 93 % en milieu urbain. Selon la religion déclarée, les musulmans sont les moins scolarisés (37 % sans instruction) tandis que chez les catholiques et les protestants, les proportions de ceux n’ayant jamais fréquenté l'école sont très faibles (respectivement, 4 % et 6 %). Le tableau 2.12 présente la répartition des femmes de 15-29 ans selon qu'elles fréquentaient ou non l'école au moment de l'enquête. Dans ce tableau, figure également la répartition des femmes de 15-29 ans qui ne sont plus scolarisées selon les raisons qui les ont poussées à quitter l'école. Sur l'ensemble des femmes de 15-29 ans ayant fréquenté l’école, 77 % avaient arrêté leurs études au moment de l'enquête. La raison la plus souvent évoquée pour l'arrêt des études a trait aux difficultés financières : 38 % des femmes ont déclaré être dans l'incapacité de payer leur scolarité, soit par leurs propres moyens, soit à l'aide des parents, amis ou 29 Tableau 2.13 Caractéristiques différentielles des couples Répartition (en %) des couples par différence d'âges entre conjoints et différence de niveau d'instruction, EDSC-II Cameroun 1998 ____________________________________________ Différence Pourcentage Effectif ____________________________________________ Âge Femme plus âgée Homme + âgé de : 0-4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15 ans ou plus Difference d'âges moyenne 1ère femme 2e femme ou+ Ensemble des femmes Niveau d'instruction Homme et femme : aucun Femme instruite, homme non Homme instruit, femme non Homme et femme instruits Total 4,7 54 25,3 291 31,5 363 18,9 218 19,7 228 8,1 978 15,2 175 9,2 1 153 24,9 287 3,7 42 15,1 174 56,4 650 100,0 1 153 connaissances. La grossesse est aussi citée comme cause d'abandon de l'école par près d’une femme sur dix (9 %) et 6 % des femmes ont abandonné l'école pour se marier. Lorsqu'on examine de près ces raisons selon le niveau d'instruction atteint au moment de l'abandon, on constate que la plupart des femmes qui ont arrêté l'école au niveau primaire l'ont fait parce qu'elles ne pouvaient plus payer l'école (51 %) ou encore parce qu'elles n'aimaient pas l'école (9 %). Pour celles ayant atteint le niveau d'instruction secondaire, ce sont encore les difficultés financières (27 %) et le fait d’être tombée enceinte (14 %) qui sont avancés le plus fréquemment comme motifs d'abandon. 2.2.2 Caractéristiques des couples Parmi les hommes interviewés, 1 310 étaient en union au moment de l'enquête et, parmi ces derniers, seulement 1 153 de leur(s) épouse(s) ont été également enquêtées. Il est alors possible d'associer l'homme à sa femme et de reconstituer ainsi des couples qui, par la suite, seront étudiés du point de vue de leur convergence ou divergence d'idées en matière de planification familiale et de la dimension idéale de la famille. Il faut préciser que dans les cas où plusieurs épouses d'un même homme étaient interrogées, cet homme a été associé à chacune de ses femmes pour former autant de différents couples : c'est ainsi que 1 153 couples ont pu être formés. Pour cette raison, au niveau du couple, on ne compare l'homme qu'avec une seule de ses épouses. On présente ici quelques-unes des caractéristiques des 1 153 couples qui ont ainsi été reconstitués (tableau 2.13 et graphique 2.5). Dans la quasi-totalité des couples (95 %), le mari est plus âgé que sa femme : dans 25 % des cas, la différence d'âges est de 0-4 ans, dans 32 % des cas, l'écart est de 5-9 ans et, pour environ un couple sur cinq (19 %), l'écart est de 10 à 14 ans; enfin, dans 20 % des couples, le mari a, au moins, 15 ans de plus que sa femme. En moyenne, les maris ont 9,2 ans de plus que leurs femmes. Comme il fallait s'y attendre, l'écart d'âges entre conjoints est beaucoup moins important quand il s'agit d'une première épouse (8,1 ans) que lorsqu'il s'agit d'une deuxième épouse (15,2 ans). Les caractéristiques selon le niveau d'instruction montrent qu'un quart des couples (25 %) sont composés d'un homme et d'une femme sans niveau d’instruction. À l'opposé, dans 56 % des cas, les deux partenaires ont fréquenté l'école. Lorsqu'un seul des partenaires est instruit, c'est plus souvent l'homme (15 %) et il est rare (4 % des cas) de trouver une femme instruite mariée à un homme sans niveau d'instruction. 30 2.2.3 Accès aux média La facilité d'accès aux média est d'une importance capitale pour accéder aux programmes d'éducation et d'information concernant, en particulier, la planification familiale, la santé, ainsi que les MST et le sida. Il est donc très important de savoir si la population a accès aux moyens modernes d'information, que ce soit la presse audio-visuelle ou écrite. Il faut rappeler qu'il n'est pas nécessaire de posséder un poste de radio ou de télévision pour avoir accès aux informations; de nombreuses personnes peuvent aller écouter la radio ou regarder la télévision chez des voisins. Les données du tableau 2.14 montrent que, dans l'ensemble, 56 % des femmes n'ont pas accès aux média et 24 % écoutent la radio, au moins, une fois par jour; elles sont un peu plus nombreuses à regarder la télévision, au mois, une fois par semaine (33 %) et près d'une femme sur sept (13 %) lit un journal ou magazine, au moins, une fois dans la semaine. Chez les hommes, 31 % n'ont accès à aucun média, 32 % lisent un journal, 45 % regardent la télévision et 50 % écoutent la radio. Dans l’ensemble, seulement 6 % des femmes et 17 % des hommes écoutent la radio tous les jours, et regardent la télévision et lisent le journal, au moins, une fois semaine. Chez les femmes, l'accès aux média varie généralement avec l'âge, le milieu de résidence ou le niveau d'instruction. En effet, environ 50 % des femmes de 15-24 ans ont accès à, au moins, une des trois sources d’informations, contre 24 % seulement des femmes de 45-49 ans. Par ailleurs, l'accès aux média est beaucoup plus important en milieu urbain qu'en milieu rural (respectivement, 71 % et 29 % ont accès à, au moins, une des trois sources d’informations). Parmi les citadins, 27 % lisent un journal et 60 % regardent la télévision, au moins, une fois par semaine et 40 % écoutent la radio, au moins, une fois par jour. À Yaoundé/Douala, 75 % des enquêtés regardent la télévision et 41 % lisent un journal, au moins, une fois par semaine et 55 % écoutent la radio, au moins, une fois par jour. De même, les enquêtées instruites ont un accès plus fréquent aux média que les autres. Parmi les enquêtées de niveau secondaire ou supérieur, 31 % lisent un journal, 63 % regardent la télévision, 44 % écoutent la radio et 16 % ont accès aux trois sources d’informations, alors que 88 % des enquêtées sans niveau d'instruction n'ont accès à aucun média. 31 Tableau 2.14 Accès aux média Pourcentage de femmes et d'hommes qui, habituellement, lisent un journal, regardent la télévision au moins un fois par jour et/ou écoutent la radio au moins une fois par jour selon certaines caractéristiques socio-démographiques (pour les femmes), EDSC-II Cameroun 1998 ______________________________________________________________________________ Lit un Écoute journal Regarde la la radio au moins TV au moins au moins Les Aucun une fois/ une fois/ une fois/ trois Caractéristique média semaine semaine jour média Effectif ______________________________________________________________________________ Groupe d'âges 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Niveau d'instruction Aucun Primaire ou plus - Primaire - Secondaire ou plus Ensemble des femmes 49,2 14,1 42,3 21,6 5,3 1 282 49,8 15,9 37,6 27,8 7,4 1 128 54,4 17,1 32,8 29,0 8,3 921 58,8 12,4 29,4 25,8 6,7 714 58,5 11,8 27,6 23,8 5,4 618 67,6 8,9 21,9 19,5 4,0 479 76,4 5,1 15,4 14,1 2,7 360 12,6 40,5 75,0 54,8 23,9 773 39,4 17,5 49,6 29,9 7,8 1 168 28,7 26,7 59,7 39,8 14,2 1 941 70,6 6,2 18,3 15,7 1,7 3 560 87,8 0,5 8,1 6,0 0,1 1 547 43,3 18,5 42,6 31,4 8,5 3 954 60,9 7,3 25,3 20,8 2,0 2 123 23,0 31,4 62,7 43,6 16,0 1 831 55,8 13,4 32,9 24,2 6,1 5 501 ______________________________________________________________________________ Ensemble des hommes 31,4 32,0 45,1 50,1 17,0 2 562 2.3 ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE L'EDSC-II a collecté des informations relatives à l'emploi des femmes. Selon la définition adoptée dans l'enquête, est considérée comme ayant un emploi, toute personne ayant déclaré une activité régulière ou non dans le secteur formel ou informel, avec une contrepartie financière ou non. Le tableau 2.15 donne la répartition des femmes selon qu'elles ont un emploi ou non, par caractéristiques socio-démographiques. Près d’un tiers des femmes (31 %) ne travaillaient pas au moment de l'enquête : dans leur majorité (28 %) ces femmes n’avaient pas travaillé au cours des douze derniers mois; par contre une minorité (3 %) avaient occupé une activité quelconque au cours de l’année précédant l’enquête. Parmi les femmes travaillant au moment de l’enquête (68 %), plus de la moitié (35 %) avaient travaillé toute l'année, près d’une sur trois (22 %) était occupée à des activités saisonnières et environ une sur six (12 %) n'occupaient qu’un emploi occasionnel. L'analyse des résultats met en évidence des disparités selon l'âge. Comme on pouvait s'y attendre, les jeunes femmes étaient, proportionnellement, moins nombreuses à travailler au moment de l'enquête que les femmes les plus âgées : 41 % des femmes de 15-19 exerçaient un emploi quelconque au moment de l’enquête, contre 64 % des femmes de 20-24 ans, 76 % de celles de 25-29 ans et 82 % et plus des femmes à partir de 30 ans. Selon le milieu de résidence, la proportion de femmes rurales occupées au moment de l'enquête est nettement supérieure à celle des femmes du milieu urbain (78 % contre 52 %). Cependant, parmi les femmes du milieu rural, une très forte proportion (30 %) ont déclaré travailler saisonnièrement 32 Tableau 2.15 Emploi Répartition (en %) des femmes selon qu'elles ont ou non un emploi et selon la durée de l'emploi, par caractéristique socio-démographique, EDSC-II Cameroun 1998________________________________________________________________________________ Ne travaille pas au moment de l'enquête___________________ N'a pas A travaillé travaillé Travaille au moment de l'enquête dans dans _____________________________ les 12 les 12 Saison- derniers derniers Toute nière- Occasion- Caractéristique mois mois l'année ment nellement Total1 Effectif________________________________________________________________________________ Groupe d'âges 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Niveau d'instruction Aucun Primaire ou plus - Primaire - Secondaire ou plus Ensemble 55,0 3,9 18,2 12,5 10,1 100,0 1 282 30,9 4,3 30,7 22,6 11,0 100,0 1 128 20,8 2,9 37,9 25,6 12,5 100,0 921 15,9 2,1 45,3 23,6 12,7 100,0 714 16,3 1,3 44,6 23,6 14,1 100,0 618 13,5 1,6 47,0 25,3 12,3 100,0 479 10,5 0,6 48,9 28,3 11,4 100,0 360 43,7 7,2 33,1 4,7 11,1 100,0 773 42,0 4,0 32,4 8,2 13,1 100,0 1 168 42,7 5,3 32,7 6,8 12,3 100,0 1 941 20,6 1,6 36,4 29,7 11,5 100,0 3 560 30,8 0,6 18,3 38,2 11,5 100,0 1 547 27,5 3,8 41,6 15,1 11,8 100,0 3 954 16,5 2,1 49,6 19,0 12,6 100,0 2 123 40,2 5,6 32,3 10,6 11,0 100,0 1 831 28,4 2,9 35,1 21,6 11,8 100,0 5 501 ________________________________________________________________________________ 1 Y compris les "non-déterminés" alors que la très grande majorité des femmes du milieu urbain (33 %) occupaient un emploi permanent. Du point de vue de l'instruction, c'est parmi les femmes ayant un niveau d'instruction secondaire ou plus que la proportion de celles ne travaillant pas au moment de l’enquête est la plus élevée (46 %). À l’opposé, ce sont les femmes de niveau d’instruction primaire qui étaient, proportionnellement, les plus nombreuses à travailler au moment de l'enquête (81 %). Le tableau 2.16 présente la répartition des femmes occupées au moment de l'enquête par type d'employeur, selon certaines caractéristiques socio-démographiques. La grande majorité des femmes actives travaillent à leur propre compte (86 %), 6 % pour un parent et 7 % pour quelqu'un d'autre (personne, société privée ou service public). Selon l’âge, il convient de noter la forte proportion de jeunes femmes de 15-19 ans (23 %) travaillant pour leurs parents. Cette proportion est encore relativement élevée à 20-24 ans (10 %), pour diminuer ensuite fortement et concerner moins de 3 % des femmes. Du point de vue de la résidence, les femmes qui travaillent à leur propre compte sont proportionnellement plus nombreuses en milieu rural (90 %) qu'en milieu urbain (76 %); par contre, c'est dans les Autres Villes et, plus particulièrement, à Yaoundé/Douala que la proportion des femmes travaillant pour un employeur autre qu’un parent est la plus élevée (respectivement, 12 % et 31 %). De même, les femmes sans instruction et celles de niveau primaire travaillent, dans leur très grande majorité, à leur compte (respectivement, 97 % et 87 %), alors qu’une part non négligeable des femmes de niveau secondaire ou plus (21 %) travaillent pour un employeur autre qu’un parent. 33 Tableau 2.16 Employeur et formes de revenus Répartition (en %) des femmes ayant un emploi par type d'employeur, selon les caractéristiques socio-démographiques, EDSC-II Cameroun 1998 _________________________________________________________________________ Travaille Effectif Travaille Travaille pour de femmes à son pour quelqu'un ayant Caractéristique compte parents d'autre ND Total un emploi _________________________________________________________________________ Groupe d'âges 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Niveau d'instruction Aucun Primaire ou plus - Primaire - Secondaire ou plus Ensemble 67,1 23,4 9,0 0,5 100,0 526 80,9 9,5 9,5 0,1 100,0 727 89,2 2,9 7,6 0,3 100,0 702 91,0 2,1 6,8 0,1 100,0 584 92,5 0,7 6,7 0,0 100,0 510 93,6 0,5 5,5 0,3 100,0 406 93,7 0,8 4,7 0,8 100,0 319 63,3 5,8 30,7 0,3 100,0 378 82,8 5,4 11,6 0,1 100,0 630 75,5 5,6 18,7 0,2 100,0 1 008 90,0 6,4 3,3 0,3 100,0 2 766 96,7 2,5 0,5 0,4 100,0 1 060 82,0 7,6 10,2 0,2 100,0 2 714 87,3 8,7 3,8 0,1 100,0 1 725 72,7 5,8 21,2 0,3 100,0 989 86,1 6,2 7,4 0,3 100,0 3 774 Les femmes qui exercent une activité sont, pour la plupart, occupées dans l'agriculture (60 %), qu’elles travaillent sur la terre de la famille (34 %), sur leur propre terre (21 %) ou sur une terre louée ou appartenant à quelqu’un d’autre (5 %) (tableau 2.17). Les ventes/services (29 %) constituent le secteur d’activité le plus important après l’agriculture. Enfin, près d’une femme sur dix occupe un emploi manuel (9 %), le plus souvent non qualifié (6 %), et seulement 1 % des femmes ont un emploi de cadre. Parmi les citadines actives, 54 % sont dans le secteur des ventes et services, alors que 75 % des femmes rurales actives travaillent dans l’agriculture. Selon le niveau d'instruction, 71 % des femmes sans niveau d’instruction ont un emploi dans l'agriculture ainsi que 70 % des femmes du niveau primaire; par contre, les femmes de niveau secondaire ou plus occupent plus souvent des emplois de ventes/services (39 %), 11 % d'entre elles exercent un emploi manuel exigeant une qualification et 1 % occupent des postes techniques, d’encadrement ou de direction. 34 Tableau 2.17 Occupation des femmes Répartition (en %) des femmes ayant un emploi par type d'occupation actuelle et par catégorie de terres sur lesquelles elles travaillent, selon les caractéristiques socio-démographiques, EDSC-II Cameroun 1998 ________________________________________________________________________________________________ Occupation de l'enquêtée ________________________________________________________________ Non-agricole _______________________________________ Profes- Agricole sionnel/ Effectif _______________________ Techni- Travail de Terre cien/ Ventes, manuel Travail femmes Propre Terre louée/ Admini- Ser- non manuel ayant un Caractéristique terre familiale Autre stration vices qualifié qualifié Autre Total1 emploi ________________________________________________________________________________________________ Groupe d'âges 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Niveau d'instruction Aucun Primaire ou plus - Primaire - Secondaire ou plus Ensemble 14,8 41,0 2,1 0,2 25,5 14,5 1,2 0,2 100,0 526 18,2 39,1 5,1 0,0 25,1 8,9 2,6 0,7 100,0 727 19,2 33,1 6,2 1,1 31,6 4,5 3,8 0,3 100,0 702 20,8 31,1 6,7 1,9 31,5 3,2 4,1 0,5 100,0 584 23,8 26,3 6,1 3,1 34,2 1,9 4,4 0,0 100,0 510 26,3 30,8 4,7 2,1 29,9 1,7 3,4 0,3 100,0 406 32,1 33,1 5,0 1,2 23,1 2,1 3,1 0,4 100,0 319 1,8 0,6 0,7 5,8 56,4 18,7 14,7 0,6 100,0 378 12,6 11,2 6,7 1,8 51,9 10,2 5,3 0,4 100,0 630 8,5 7,2 4,5 3,3 53,6 13,4 8,8 0,5 100,0 1 008 25,7 43,6 5,5 0,5 19,9 2,9 1,2 0,3 100,0 2 766 38,1 28,1 4,5 0,0 28,0 0,4 0,0 0,6 100,0 1 060 14,5 36,2 5,5 1,7 29,3 7,8 4,5 0,3 100,0 2 714 19,7 43,8 6,6 0,2 23,8 4,7 0,7 0,3 100,0 1 725 5,4 22,7 3,5 4,5 38,9 13,2 11,2 0,2 100,0 989 21,1 33,9 5,2 1,3 28,9 5,7 3,2 0,4 100,0 3 774 ________________________________________________________________________________________________ 1 Y compris les "non-déterminés" Parmi les hommes interrogés, 79 % exerçaient une activité quelconque au moment de l'enquête (tableau 2.18). Cette proportion augmente considérablement avec l'âge passant de 42 % dans la tranche d'âges 15-19 ans à 97 % à 40 - 44 ans. La faible proportion des jeunes générations dans la vie active s'explique, en grande partie, par le fait qu'ils fréquentent encore l'école. Les hommes qui travaillaient au moment de l'enquête sont, en proportion, plus nombreux en milieu rural (87 %) qu'en milieu urbain (66 %). Par ailleurs, ceux qui sont sans instruction sont plus fréquemment actifs (97 %) que ceux qui ont le niveau d’instruction primaire (87 %) et surtout que ceux de niveau secondaire ou plus (66 %). Au niveau national, on constate que 51 % des hommes actifs sont employés dans l’agriculture (contre 60 % des femmes), 20 % dans les ventes et services, 13 % occupent des emplois manuels non qualifiés, 9 % des emplois manuels qualifiés et 4 % occupent des postes techniques et/ou d’encadrement. En milieu rural, 69 % des hommes actifs sont occupés dans l’agriculture et, comme chez les femmes, c'est dans les centres urbains que les proportions d'hommes actifs occupés dans les ventes et services (37 %) et dans les emplois manuels qualifiés (15 %) sont les plus élevées. 35 Tableau 2.18 Occupation des hommes Répartition (en %) des hommes selon qu'ils ont ou non un emploi, selon le type d'occupation actuelle et par catégorie de terres sur lesquelles ils travaillent, selon les caractéristiques socio-démographiques, EDSC-II Cameroun 1998_____________________________________________________________________________________________________________________ Occupation de l'enquêté______________________________________________________________________ Non-agricole____________________________________________ Profes- Agricole sionnel/_______________________ Tech- Travail Travail Ne Terre nicien/ Ventes, manuel manuel travaille Propre Terre louée/ Admini- Serv- non qual- Caractéristique pas terre familiale Autre stration ices qualifié ifié Autre Total1 Effectif______________________________________________________________________________________________________________________ Groupe d'âges 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-59 Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Niveau d'instruction Aucun Primaire ou plus - Primaire - Secondaire ou plus Ensemble 58,0 2,4 16,5 1,9 0,0 7,5 10,9 1,3 1,4 100,0 539 27,3 10,9 19,3 4,5 0,5 18,8 12,0 4,0 2,0 100,0 528 12,3 16,4 19,2 6,4 2,3 22,3 13,1 5,7 2,0 100,0 372 4,6 19,5 13,7 3,3 4,3 20,8 14,3 14,4 3,2 100,0 270 3,0 30,8 12,4 2,8 10,5 20,9 5,6 11,4 2,2 100,0 267 2,6 30,9 11,8 7,3 8,4 14,4 7,9 14,8 1,8 100,0 217 0,8 36,8 14,1 5,1 9,5 15,3 6,3 9,8 2,3 100,0 152 5,6 46,6 13,4 10,9 3,1 9,6 2,8 5,5 1,6 100,0 217 30,7 0,4 0,3 0,3 7,9 29,9 19,0 10,7 0,7 100,0 420 36,3 4,2 3,5 3,7 5,5 20,7 15,0 9,2 1,6 100,0 551 33,9 2,6 2,1 2,2 6,5 24,7 16,7 9,8 1,2 100,0 971 13,4 29,3 24,4 6,3 1,7 10,7 6,0 5,2 2,4 100,0 1 591 2,9 53,3 13,1 9,9 0,2 12,7 3,4 0,8 3,4 100,0 381 24,4 13,2 16,4 3,8 4,1 16,6 11,2 8,0 1,7 100,0 2 181 12,6 21,0 25,1 4,5 0,7 16,4 11,3 5,7 1,8 100,0 1 008 34,4 6,4 9,0 3,3 7,0 16,7 11,1 10,0 1,6 100,0 1 173 21,2 19,2 15,9 4,7 3,5 16,0 10,0 6,9 2,0 100,0 2 562 _______________________________________________________________________________________________________________ 1 Y compris les "non-déterminés" 1 Ignégongba, 1991. 37 CHAPITRE 3 FÉCONDITÉ Paul Roger Libité Les informations fournies par l’EDSC-II sur l'histoire génésique des femmes permettent d'estimer les niveaux et les tendances de la fécondité à l’échelle nationale, selon le milieu de résidence, le niveau d'instruction et la région. Toutes ces informations ont été obtenues par l’intermédiaire d'une série de questions que les enquêtrices ont posées aux femmes éligibles. Au cours de l’interview, les enquêtrices devaient enregistrer le nombre total d'enfants que la femme avait eus, en distinguant les garçons des filles, ceux vivant avec elle de ceux vivant ailleurs, et ceux encore en vie de ceux décédés. L'enquêtrice reconstituait ensuite avec la femme interrogée, l'historique complète de ses naissances, de la plus ancienne à la plus récente, en enregistrant, pour chacune d'entre elles le type de naissance (simple ou multiple), le sexe, la date de naissance et l'état de survie; pour les enfants encore en vie, elle enregistrait leur âge et distinguait ceux vivant avec leur mère de ceux vivant ailleurs; pour les enfants décédés, elle enregistrait l'âge au décès. À la fin de l'interview sur le volet reproduction, l'enquêtrice devait s'assurer que le nombre total d'enfants déclaré par la mère (pour chaque catégorie : vivants, décédés, .) était cohérent avec le nombre d'enfants obtenu à partir de l'historique des naissances. Malgré l'organisation mise en place pour atteindre les objectifs de l'enquête, la formation et les instructions données aux agents de terrain, ainsi qu’à ceux chargés du traitement informatique des données, malgré aussi les contrôles opérés à tous les niveaux, les données obtenues peuvent être sujettes à différents types d’erreurs. Ces erreurs sont principalement celles inhérentes aux enquêtes rétrospectives. Il s'agit notamment : • du sous-enregistrement des naissances, en particulier l'omission d'enfants qui vivent ailleurs, de ceux qui meurent très jeunes, quelques heures ou quelques jours seulement après la naissance, ce qui peut entraîner une sous-estimation des niveaux de fécondité; • de l'imprécision des déclarations de date de naissance et/ou d'âge, en particulier l'attraction pour des années de naissance ou pour des âges ronds, ce qui peut entraîner des sous- estimations ou des surestimations de la fécondité à certains âges et pour certaines périodes; • de l'effet de sélectivité1 : c'est-à-dire que les femmes enquêtées sont celles qui sont survivantes. Si l’on suppose que la fécondité des femmes décédées avant l'enquête est différente de celle des survivantes, les niveaux de fécondité obtenus s’en trouveraient légèrement biaisés. Par ailleurs, il est possible qu'il y ait eu certains déplacements de dates de naissance d'enfants nés depuis janvier 1995 vers les années précédentes. Ces déplacements d'année de naissance sont souvent effectués volontairement par les enquêtrices pour éviter de poser les questions sur la santé des enfants (Section 4 du questionnaire) qui ne portent que sur les enfants nés depuis janvier 1995 et pour éviter de prendre les mesures anthropométriques (poids et taille) de ces enfants. Ces déplacements sont généralement plus fréquents lorsque la mère ne connaît pas avec exactitude le mois et l'année de naissance ou l'âge de ses 2 À l'Annexe C, le tableau C.5 fournit la distribution des naissances par année de naissance. Le rapport de naissances annuelles (rapport des naissances d'année x à la demi-somme des naissances des années précédente et suivante, so it Nx/[(Nx-1+Nx+1)/2]), rend compte des déplacements d'années de naissance. Le rappor t semble indiquer un manque de naissances en 1995 (rapport = 86,1 < 100) et un excédent en 1994 (rapport = 115,6 > 100). 38 enfants. Dans le cas de l'EDSC-II, il semble effectivement y avoir eu des transferts de naissances de 1995 sur celles de 19942. Cependant, les niveaux de fécondité étant calculés par période quinquennale, soit la période 1993-98 pour la période récente et, 1988-93, 1983-88 et 1978-83 pour les périodes précédentes, ils ne devraient pas être affectés de façon significative par ces déplacements qui se produisent à l’intérieur des intervalles de référence. Enfin, au cours de l’enquête auprès des hommes, comme au cours de celle auprès des femmes, on a recueilli des informations sur leur fécondité totale, en leur posant une série de questions sur le nombre total d'enfants qu'ils ont eus, en distinguant les garçons des filles, ceux vivant avec eux de ceux vivant ailleurs, et ceux encore en vie de ceux qui sont décédés. Par contre, les enquêteurs n'avaient pas à reconstituer l’historique complet des naissances des hommes. 3.1 NIVEAU DE LA FÉCONDITÉ ET FÉCONDITÉ DIFFÉRENTIELLE Le niveau actuel de la fécondité ainsi que ses variations différentielles sont mesurés par les taux de fécondité générale par âge et l'Indice Synthétique de Fécondité (ISF) ou somme des naissances réduites. Les taux de fécondité par âge sont calculés en rapportant les naissances issues des femmes de chaque groupe d'âges à l'effectif des femmes du groupe d'âges correspondant. Quant à l'ISF, qui est un indicateur conjoncturel de fécondité, il est obtenu à partir du cumul des taux de fécondité par âge. Il correspond au nombre moyen d'enfants que mettrait au monde une femme à la fin de sa vie féconde si elle subissait les taux de fécondité par âge observés à une période considérée, ici la période de cinq ans ayant précédé l'enquête, soit approximativement, 1993-1998. Cette période de référence de cinq années a été choisie comme compromis entre trois critères : fournir des indicateurs de fécondité les plus récents possibles, minimiser les erreurs de sondage et éviter au maximum les problèmes de transfert de dates de certaines naissances signalés précédemment. Le tableau 3.1, illustré par le graphique 3.1, indique qu'au niveau national, les taux de fécondité générale par groupe d’âges suivent le schéma classique observé en général dans les pays à forte fécondité : une fécondité précoce élevée (142 ‰ à 15-19 ans) et qui augmente très rapidement pour atteindre des maxima à 20-24 ans (237 ‰) et à 25-29 ans (244 ‰) et qui se maintient longtemps à des niveaux importants (189 ‰ à 30-34 ans et 136 ‰ à 35-39 ans), avant de décroître très rapidement. Autrement dit, la fécondité des camerounaises demeure élevée puisqu'en arrivant en fin de vie féconde, une femme a, en moyenne, 5,2 enfants. Les données du tableau 3.1 mettent en évidence des différences très nettes de fécondité selon le milieu de résidence. Les femmes du milieu urbain ont un niveau de fécondité nettement plus faible que celles qui résident dans les zones rurales. L'ISF, estimé à 5,2 enfants par femme pour l'ensemble du pays, varie de 3,1 à Yaoundé/Douala, à 4,5 dans les Autres Villes et à 5,8 en zone rurale. Cela signifie que, si les niveaux actuels de fécondité se maintenaient invariables, une femme d’une zone rurale aurait en moyenne, en fin de vie féconde, pratiquement 2,7 enfants de plus qu’une femme de Yaoundé/Douala et 1,3 enfants de plus qu’une femme des Autres Villes. 39 Tableau 3.1 Fécondité actuelle Taux de fécondité par âge, indice synthétique de fécondité (ISF), taux brut de natalité (TBN) et taux global de fécondité générale (TGFG) pour la période des cinq années précédant l’enquête, selon le milieu de résidence, EDSC-II Cameroon 1998 ________________________________________________________________________ Résidence____________________________________ Yaoundé/ Autres Ensemble Groupe d’âges Douala villes urbain Rural Ensemble________________________________________________________________________ 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 ISF 15-49 (pour 1 femme) ISF 15-44 (pour 1 femme) TGFG (pour 1 000) TBN (pour 1 000) 67 102 88 174 142 152 203 180 270 237 155 215 191 270 244 121 178 155 207 189 88 131 114 148 136 22 55 43 72 63 19 12 14 22 20 3,1 4,5 3,9 5,8 5,2 3,0 4,4 3,9 5,7 5,1 109 153 135 204 180 29,1 32,9 31,5 40,1 37,4 ________________________________________________________________________ Note : Les taux sont calculés pour la période de 1-59 mois avant l’enquête. Les taux à 45-49 ans peuvent être légèrement biaisés du fait de données incomplètes pour ce groupe d’âges. Cette différence de niveau de fécondité s’observe à tous les âges (graphique 3.1) et c’est à 15-34 ans que l'écart relatif entre les taux est le plus élevé. À 25-29 ans, mille femmes de Yaoundé/Douala ont, en moyenne, 155 naissances contre 215 naissances pour les femmes des Autres Villes et 270 naissances pour celles du milieu rural. À 30-34 ans, ces nombres d’enfants pour mille femmes sont, respectivement, de 121, 178 et 207. Toutefois, quel que soit le milieu de résidence, les femmes réalisent le maximum de leur fécondité entre 25-29 ans mais, pour le milieu rural en particulier, on observe une fécondité bimodale. 40 L'augmentation des taux entre 15 et 24 ans est significativement différente selon le milieu de résidence. En milieu rural, les taux passent de 174 ‰ à 270 ‰, soit une augmentation de 55 %, alors que cette augmentation atteint 99 % pour les femmes des Autres Villes et même 127 % pour les femmes de Yaoundé/Douala. Aux jeunes âges (15-19 ans), les taux de fécondité sont très élevés en milieu rural (174 ‰) et dans les Autres Villes ( 102 ‰) alors qu'à Yaoundé/Douala, ils ne sont que de 67 ‰ (niveau qui reste, malgré tout, important). Autrement dit, quel que soit le milieu de résidence, la fécondité est très précoce. Par ailleurs, quel que soit le milieu de résidence, après les âges de fécondité maximale (20-29 ans), les taux de fécondité déclinent rapidement (graphique 3.1). Au tableau 3.1 figurent également le Taux Brut de Natalité (TBN), ou nombre annuel moyen de naissances vivantes dans la population totale, qui est estimé à 37 ‰ pour l’ensemble du pays, et le Taux Global de Fécondité Générale (TGFG), c'est-à-dire le nombre annuel moyen de naissances vivantes dans la population des femmes en âge de procréer qui est estimé à 180 ‰. Comme l'ISF, ces deux indicateurs varient suivant le lieu de résidence. Ainsi, avec un TGFG de 204 ‰ en milieu rural, 1000 femmes de 15-49 ans de ce milieu de résidence donnent naissance annuellement, en moyenne, à 95 enfants de plus que leurs consoeurs de Yaoundé/Douala (109 ‰) et à 51 enfants de plus que les femmes des Autres Villes (153 ‰). De même, le taux brut de natalité en milieu rural (40 ‰) est supérieur de 11 points à celui de Yaoundé/Douala (29 ‰) et de 7 points à celui des Autres Villes (33 ‰). L'ISF présente des variations importantes selon le niveau d'instruction des femmes (tableau 3.2). Dans les pays à faible prévalence contraceptive, on constate souvent que les femmes ayant un niveau d’instruction primaire ont une fécondité légèrement plus élevée que celles sans niveau d’instruction mais qu’ensuite la fécondité baisse avec l’augmentation du niveau d’instruction; cette situation qui avait effectivement été observée lors de l'EDSC-I de 1991, s’est modifiée en 1998. En effet, avec un ISF de 6,6 enfants, une femme sans niveau d'instruction a, en moyenne, 1,3 enfants de plus que celle qui a un niveau d'instruction primaire (5,3) et 3,0 enfants de plus, en moyenne, que celle qui a, au moins, un niveau d'instruction secondaire (3,6). En comparant ces résultats avec ceux de l'EDSC-I, on constate que le niveau de fécondité a tendance à augmenter chez les femmes sans niveau d'instruction (6,2 en 1991 contre 6,6 en 1998). Par contre, le niveau de fécondité a plutôt tendance à baisser chez les femmes de niveau d'instruction primaire (passant de 6,4 en 1991 à 5,3 en 1998) et chez celles du niveau d'instruction secondaire ou plus (passant de 4,5 en 1991 à 3,6 en 1998). Si l’on considère les différentes régions, on remarque que le niveau de l'ISF varie considérablement, passant d’un niveau de fécondité maximum de 6,6 enfants par femme dans l’Adamaoua/Nord/Extrême-Nord à un niveau minimal de 4,6 enfants par femmes dans le Nord-Ouest/Sud-Ouest. En d'autres termes, les femmes de l’Adamaoua/Nord/Extrême-Nord ont, en moyenne, 2 enfants de plus que les femmes du Nord- Ouest/Sud-Ouest, 1,9 enfants de plus que celles de l’Ouest/Littoral et 1,2 enfants de plus que les femmes du Centre/Sud/Est. Ces écarts ont significativement augmenté car, lors de l'EDSC-I en 1991, ils ne variaient de que 0,7 à 0,1 enfant. De plus, par rapport à l'EDSC-I, on constate une très légère augmentation de la fécondité dans l’Adamaoua/Nord/Extrême-Nord, contrairement aux autres régions du pays dans lesquelles on observe plutôt une réduction de la fécondité. Cette réduction est relativement importante dans l’Ouest/Littoral (moins 1,3 enfants, en moyenne, par femme) et même dans le Nord-Ouest/Sud-Ouest (moins 1,1 enfants, en moyenne, par femme); elle est de 0,9 enfant, en moyenne, par femme dans le Centre/Sud/Est. Au tableau 3.2 figure également le nombre moyen d'enfants nés vivants pour les femmes de 40-49 ans : ce nombre est assimilable à la descendance finale. À l’inverse de l'ISF (qui mesure la fécondité actuelle des femmes de 15-49 ans), ce nombre moyen est le résultat de la fécondité passée des femmes enquêtées qui atteignent la fin de leur vie féconde. Dans une population où la fécondité reste invariable, cette descendance tend à se rapprocher de l'ISF. Par contre, si l'ISF est inférieur au nombre moyen d'enfants par femme en fin de vie féconde, cela indique une tendance à la baisse de la fécondité. Au Cameroun, dans l'ensemble, 41 Tableau 3.2 Fécondité par caractéristiques socio-démographiques Indice synthétique de fécondité pour les cinq années précédant l'enquête, proportion de femmes actuellement enceintes et nombre moyen d'enfants nés vivants pour les femmes de 40-49 ans, par caractéristiques socio-démographiques, EDSC-II Cameroun 1998___________________________________________________________________ Pourcentage Nombre moyen Indice de femmes d'enfants nés synthétique actuellement vivants pour les Caractéristique de fécondité1 enceintes femmes de 40-49 ans___________________________________________________________________ Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Région Yaoundé/Douala Adamaoua/Nord/ Extrême-Nord Centre/Sud/Est Ouest/Littoral Nord-Ouest/Sud-Ouest Niveau d'instruction Aucun Primaire Secondaire ou plus Ensemble 3,1 5,7 5,1 4,5 7,8 6,1 3,9 7,0 5,7 5,8 11,0 6,4 3,1 5,7 5,1 6,6 11,9 6,4 5,4 10,2 6,3 4,7 7,4 6,3 4,6 9,8 6,3 6,6 12,1 6,2 5,3 9,8 6,5 3,6 7,2 5,2 5,2 9,6 6,2 ___________________________________________________________________ 1 Indice synthétique de fécondité pour les femmes âgées de 15-49 ans cette descendance estimée à 6,2 enfants est nettement supérieure à l'ISF (5,2). La différence entre ces deux indicateurs est suffisamment importante pour que l'on puisse conclure que la fécondité au Cameroun s'est engagée dans une phase de baisse décisive. Avec les données de l'EDSC-I, cette différence n'était que de 0,4 enfant, ce qui avait été relevé comme le signe d'une légère baisse de la fécondité. Les résultats de l'EDSC-II confirment non seulement cette baisse, mais en plus indiquent que celle-ci s'est accrue. Selon le milieu de résidence, il ressort également que les différences entre la descendance finale et l’ISF sont importantes, à l’exception peut-être du milieu rural où la descendance finale n'est supérieure que de 0,6 enfants à l’ISF (graphique 3.2). À Yaoundé/Douala et dans les Autres Villes, l’ISF est inférieur, respectivement, de 2,0 et 1,6 enfants à la descendance finale. La comparaison avec les différences observées en 1991 (entre l'ISF et la descendance finale) montre que la baisse de la fécondité se confirme quel que soit le milieu de résidence. Cependant, lorsqu’on considère le niveau d'instruction, on constate que l'ISF des femmes sans niveau d'instruction est supérieur à la descendance de 0,4 enfant. Ce qui indiquerait que pour ces femmes, la fécondité aurait tendance à augmenter légèrement, contrairement à ce qui avait été observé en 1991. Par contre, pour les femmes du niveau d'instruction primaire ou du niveau d’instruction secondaire ou plus, la fécondité aurait tendance à baisser. En effet, la descendance finale pour ces femmes est supérieure à l'ISF de, respectivement, 1,2 et 1,6 enfants. Il convient de relever que, si pour les femmes de niveau secondaire ou plus, la tendance à la baisse de la fécondité avait été observée en 1991, il en était autrement pour les femmes du niveau d'instruction primaire. En effet, en 1991, pour les femmes du niveau d'instruction primaire, comme aujourd’hui pour les femmes sans instruction, on avait plutôt noté une tendance à la hausse. 42 Par ailleurs, selon la région, l'on constate que la fécondité des femmes de l’Adamaoua/Nord/ Extrême-Nord a tendance à légèrement augmenter contrairement à celle de leurs consoeurs des autres régions. En effet, l'ISF des femmes de l’Adamaoua/Nord/Extrême-Nord est supérieur à la descendance finale de 0,2 enfant. Par contre, l’ISF est inférieur à la descendance finale de 0,9 enfant pour les femmes du Centre/Sud/Est, et de 1,6 enfants pour les femmes de l’Ouest/Littoral et du Nord-Ouest/Sud-Ouest. Il faut rappeler qu'en 1991, en dehors du Centre/Sud/Est et de l’Adamaoua/Nord/Extrême-Nord, où on avait observé une légère tendance à la hausse de la fécondité, la tendance à la baisse avait déjà été observée dans toutes les autres régions du pays. Le tableau 3.2 fournit également le pourcentage de femmes qui se sont déclarées enceintes au moment de l'enquête. Il faut préciser qu'il ne s'agit pas de la proportion exacte de femmes qui sont enceintes dans la mesure où les enquêtées qui sont en début de grossesse et ne savent pas si elles sont enceintes n'ont pas déclaré leur état. Au niveau national, on constate que 10 % des femmes se sont déclarées enceintes. En outre, selon leur âge, leur milieu, leur culture et/ou leurs croyances, si les femmes savent ou croient qu'elles sont enceintes, elles déclarent plus ou moins facilement cet état. De ce fait les différences minimes constatées ici entre les proportions de femmes qui se sont déclarées enceintes doivent être interprétées avec beaucoup de prudence. Cependant ces proportions sont cohérentes avec les niveaux de fécondité actuelle, variant de 6 % chez les femmes de Yaoundé/Douala qui ont l’ISF le plus faible, à 12 % chez les femmes de l’Adamaoua/Nord/Extrême-Nord et chez celles sans instruction qui ont la fécondité la plus élevée. 3.2 TENDANCES DE LA FÉCONDITÉ Depuis son accession à l'indépendance, le Cameroun a réalisé plusieurs opérations de collecte de données démographiques d'envergure nationale. Il s'agit des Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat de 1976 et 1987, qui ont permis de recueillir des informations sur le mouvement naturel de la population. Ces recensements ont permis d'estimer le niveau de la fécondité du moment grâce à des questions concernant les naissances survenues au cours des douze derniers mois ayant précédé la collecte. De manière générale, cette méthode sous-estime le niveau de la fécondité. Par contre, le second type d'opération de 43 Tableau 3.3 Fécondité selon différentes sources Taux de fécondité par âge et indice synthétique de fécondité selon l’ENF (1978), l’EDSC-I (1991), et l’EDSC-II (1998) ________________________________________________ ENF EDSC-I EDSC-II Groupe d’âges 1978 1991 1998 ________________________________________________ 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 ISF 15-49 186 164 142 295 282 237 276 260 244 220 228 189 155 149 136 106 62 63 36 20 20 6,4 5,8 5,2 ________________________________________________ Note : Taux de fécondité par groupe d’âges pour 1 000 femmes. collecte de données démographiques réalisé au Cameroun, qui utilise une méthode de collecte plus appropriée (basée sur l’histoire génésique de la femme), fournit des résultats plus fiables. Il s’agit des enquêtes ENF de 1978, EDSC-I de 1991 et EDSC-II de 1998. Aussi, paraît-il pertinent d’examiner les tendances de la fécondité au Cameroun à partir des résultats de ces trois enquêtes. La comparaison des résultats de l’EDSC-II avec ceux de l'ENF et l'EDSC-I indique que les niveaux de fécondité par âge et de l’ISF sont nettement plus faibles lors de la dernière enquête (tableau 3.3 et graphique 3.3). Les trois courbes des taux de fécondité présentent une allure assez similaire : elles augmentent de la même manière à partir de 15-19 ans, accusent ensuite un pallier entre 20-29 ans et décroissent régulièrement jusqu'à 45-49 ans. La différence entre ces courbes est que celle de l'EDSC-II est située nettement en dessous de celles des autres enquêtes, à tous les âges avant 35 ans. À partir de 35-39 ans, les courbes de l'EDSC-I et de l'EDSC-II sont presque confondues. D’après l'ENF, une femme arrivée en fin de vie féconde avait, en moyenne, 6,4 enfants; l'EDSC-I a estimé ce nombre à 5,8 enfants alors que d’après l’EDSC-II une femme aurait, en moyenne, 5,2 enfants en fin de vie féconde soit, au total, 1,2 enfants de moins par rapport au niveau de 1978. 44 Tableau 3.4 Tendances de la fécondité par âge Taux de fécondité par âge par période de cinq ans précédant l’enquête, selon l’âge de la mère, EDSC-II Cameroun 1998 ___________________________________________________ Périodes précédant l’enquête (en années) Groupe __________________________________ d’âges 0-4 5-9 10-14 15-19 ___________________________________________________ 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 142 168 189 177 237 296 292 303 244 271 283 306 189 242 256 [234] 136 187 [202] - 63 [136] - - [20] - - - ___________________________________________________ Note : Taux de fécondité par groupe d’âges pour 1 000 femmes. Les taux entre crochets sont calculés sur la base de données incomplètes. Les données collectées lors de l'EDSC- II permettent également de retracer les tendances passées de la fécondité à partir des taux de fécondité par groupes d'âges des femmes, par période quinquennale avant l'enquête (tableau 3.4 et graphique 3.4). Les taux de fécondité semblent avoir diminué régulièrement de la période la plus ancienne (15-19 ans avant l’enquête) jusqu’à la période 5- 9 ans avant l’enquête, sauf peut-être pour les groupes d'âges 15-19 ans et 30-34 ans pour lesquels on observe une légère augmentation au cours de la période 10-14 ans avant l'enquête. La hausse apparente des taux de fécondité entre les périodes 15-19 ans et 10-14 ans avant l’enquête pour ces groupes d'âges pourrait certainement être due à une dégradation de la qualité des déclarations des femmes pour les périodes les plus anciennes. Toutefois, les comparaisons respectives des taux de fécondité par âge au cours des périodes 5-9 ans et 15-19 ans avec l'ENF et l’EDSC-I indiquent que les données sur la fécondité collectées lors de l'EDSC-II sont dans l'ensemble de bonne qualité. Les taux observés au cours de ces périodes sont dans l'ensemble supérieurs à ceux des enquêtes ENF et EDSC-I. Les taux de la période la plus récente (0-4 ans avant l’enquête) sont, à tous les âges, très nettement inférieurs aux taux observés pour les périodes précédentes ce qui semble indiquer que la baisse de fécondité, jusqu’ici assez limitée, s’est récemment accélérée. 3 L'essentiel de la fécondité des femmes en union est réalisé au cours des vingt premières années de mariage (0-19 ans). 45 À partir des taux par âge de l'EDSC-II (tableau 3.4), on a également calculé, pour chaque période quinquennale, l'ISF des femmes de 15-34 ans, âges auxquels elles ont déjà eu l’essentiel de leurs naissances. Ces données, représentées au graphique 3.5, ont été positionnées par rapport à l'année centrale de chaque période pour laquelle la fécondité a été estimée. On a également porté sur ce graphique les données similaires de l'ENF (par période quinquennale) et de l'EDSC-I (par période de quatre ans). D’après ce graphique, on observe trois mouvements. Il s'agit notamment : - d'une phase de hausse réelle de la fécondité de 1961 à 1977 qui résulterait d'une baisse de la stérilité due à l'amélioration des conditions sanitaires et de la protection maternelle (DSCN et EMF, 1983a); - d'une phase de stabilité de la fécondité à un niveau élevé de 1977 à 1985 marquée par la faible utilisation des moyens contraceptifs; et - d'une amorce d'un déclin de la fécondité à partir de 1985, déclin qui se serait accéléré récemment. L’analyse des différents déterminants de la fécondité (voir Chapitres 4, 5 et 6 suivants) laisseraient effectivement entrevoir un début de changement de comportement des femmes, lequel pourrait être à l’origine de cette baisse. Le tableau 3.5 présente le même type de données que le tableau précédant, mais les taux de fécondité sont calculés ici par durée de mariage. Quelle que soit la durée de l’union, on constate une relative diminution des taux de fécondité de la période la plus ancienne, centrée autour de l’année 1980, jusqu’à la période récente centrée sur l'année 1995. En calculant l'ISF des vingt premières années de mariage3, on 4 Les taux de fécondité selon la durée de mariage à l'EDSC-I sont calculés par période de quatre ans. 5 La légère différence dans les estimations est en partie due à des erreurs de sondage; d'une manière générale les indicateurs de l'EDSC-II sont légèrem ent supérieurs à ceux de l'EDSC-I au cours des périodes considérées. Ceci témoigne, une fois de plus, que les données sur la fécondité sont de meilleure qualité pour l’enquête de 1998. 6 Pour le calcul de l’Indice Synthétique de Fécondité Désirée, voir Chapitre 6 - Préférences en matière de fécondité. 46 Tableau 3.5 Tendances de la fécondité par durée de l’union Taux de fécondité des femmes non-célibataires par période de cinq ans précédant l’enquête, selon la durée écoulée depuis la première union, EDSC-II Cameroun 1998 ___________________________________________________ Nombre d’années Périodes précédant l’enquête (en années) depuis la première __________________________________ union 0-4 5-9 10-14 15-19 ___________________________________________________ 0-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 285 304 304 309 258 313 327 317 231 279 279 292 188 229 254 [246] 117 188 [187] - 51 [138] - - ___________________________________________________ Note : Taux de fécondité pour 1 000 femmes non-célibataires. Les taux entre crochets sont calculés sur la base de données incomplètes. constate que, dans le cadre des unions, le niveau de fécondité s’est maintenu a un niveau élevé au cours de années 1980-1985 (autour de 5,8 enfants) et a amorcé, depuis 1990, une baisse significative (passant à 5,6 pour la période 5-9 ans avant l’enquête à 4,8 autour de l’année 1995). Lorsqu'on considère le même type de données relatives à l'EDSC-I4, on observe que le niveau de l'ISF dans les unions est resté pratiquement stable, autour de 5,7 enfants, de 1977 (année centrale de la période la plus ancienne) jusqu'à la période 4-7 ans avant l'enquête de 1991 (période centrée sur l'année 1985). Ceci est conforme aux tendances constatées avec les données de l'EDSC-II. La concordance des résultats se poursuit, puisqu'à l'EDSC-I on observe une légère baisse de la fécondité dans les unions autour de 1989 (année centrale de la période récente; 0-3 ans avant l'enquête de 1991), de même que, d’après l'EDSC-II, l'amorce de la baisse est située autour de 19905. En première analyse, ces résultats semblent indiquer le début d'une réelle baisse récente de la fécondité. En fait, le niveau actuel de l’ISF (5,2 enfants par femme) correspond à l’Indice Synthétique de Fécondité Désirée (ISFD)6 qui avait été calculé lors de l’enquête de 1991. L’examen des différents déterminants de la fécondité fait apparaître quelques modifications récentes de comportement susceptibles d’expliquer une telle baisse, en particulier, l’âge au premier mariage, l’âge aux premiers rapports sexuels et l’âge à la première naissance qui ont varié au fil des générations (voir Chapitre 5 - Nuptialité - et section 3.6, ci-dessous). De même, l’utilisation de la contraception, bien que restant à un niveau faible (voir Chapitre 4 - Planification familiale), pourrait être à l’origine de la modification récente de la fécondité. 3.3 PARITÉ ET STÉRILITÉ PRIMAIRE À partir du nombre total d'enfants que les femmes ont eus au cours de leur vie, on a calculé les parités moyennes par groupe d'âges, pour l'ensemble des femmes et pour les femmes actuellement en union (tableau 3.6). Les parités des femmes, tous statuts matrimoniaux confondus, augmentent de façon régulière et rapide avec l'âge de la femme : ainsi de 0,3 enfant en moyenne à moins de 20 ans, la parité atteint 1,3 enfants à moins de 25 ans et, à la fin de sa vie féconde, une femme a donné naissance à 6,4 enfants, en moyenne. Par ailleurs, la répartition de ces femmes selon le nombre de naissances met en évidence une fécondité précoce élevée puisqu'un quart des jeunes filles de moins de 20 ans (25 %) ont déjà donné naissance à, au moins, un 47 Tableau 3.6 Enfants nés vivants et enfants survivants des femmes Répartition (en %) de toutes les femmes et des femmes actuellement en union par nombre d’enfants nés vivants, nombre moyen d’enfants nés vivants et nombre moyen d’enfants survivants, selon l’âge des femmes, EDSC-II Cameroun 1998 _____________________________________________________________________________________________________________________ Nombre Nombre Nombre d ’enfants nés vivants Effectif moyen moyen Groupe _______________________________________________________________________ de d’enfants d’enfants d’âges 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 ou + Total femmes nés vivants survivants _____________________________________________________________________________________________________________________ TOUTES LES FEMMES _____________________________________________________________________________________________________________________ 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Ensemble 75,0 19,4 4,7 1,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 1 282 0,32 0,27 32,0 28,0 22,7 12,6 3,5 1,0 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 1 128 1,31 1,14 9,5 16,3 17,6 20,7 18,0 11,4 5,0 1,3 0,2 0,0 0,0 100,0 921 2,83 2,42 4,9 8,2 10,2 11,0 15,1 18,1 15,8 10,0 4,6 1,9 0,2 100,0 714 4,34 3,69 5,7 6,7 6,7 9,0 10,7 12,5 14,5 13,4 8,2 6,7 5,9 100,0 618 5,22 4,41 4,4 6,9 5,0 5,1 8,7 10,0 11,0 14,0 11,8 8,4 14,7 100,0 479 6,08 4,96 8,0 5,9 4,2 5,3 6,4 6,1 7,3 12,2 15,1 10,1 19,4 100,0 360 6,36 5,08 27,8 15,8 11,5 9,5 8,1 7,1 6,0 5,1 3,6 2,4 3,2 100,0 5 501 2,91 2,44 _____________________________________________________________________________________________________________________ FEMMES ACTUELLEMENT EN UNION _____________________________________________________________________________________________________________________ 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Ensemble 45,4 39,1 12,7 2,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 430 0,73 0,62 18,0 29,9 29,0 16,9 4,5 1,5 0,2 0,1 0,0 0,0 0,0 100,0 746 1,66 1,45 6,6 12,9 16,4 21,6 21,3 13,3 6,1 1,6 0,2 0,0 0,0 100,0 737 3,12 2,65 3,5 6,4 9,2 9,8 15,6 19,4 16,7 11,6 5,4 2,1 0,2 100,0 583 4,60 3,91 5,2 5,9 5,4 8,4 10,5 12,1 15,6 14,6 8,4 7,2 6,8 100,0 515 5,44 4,60 4,0 6,9 2,9 4,1 8,6 10,0 10,5 13,9 13,6 9,4 15,9 100,0 390 6,34 5,16 8,0 4,9 2,8 4,5 5,0 6,9 8,9 12,0 16,2 10,0 20,9 100,0 276 6,64 5,28 12,6 16,2 13,4 11,6 10,4 9,3 7,9 6,6 4,7 3,1 4,2 100,0 3 676 3,71 3,11 _____________________________________________________________________________________________________________________ FEMMES DE 35 À 49 ANS ACTUELLEMENT EN UNION _____________________________________________________________________________________________________________________ Total Urbain Rural 5,5 6,0 4,0 6,1 8,6 10,2 12,3 13,8 11,9 8,6 13,1 100,0 1 180 6,01 4,95 4,5 4,5 6,4 7,2 11,8 11,4 13,7 14,3 8,8 6,6 10,8 100,0 354 5,71 4,89 5,9 6,6 2,9 5,6 7,3 9,7 11,7 13,6 13,3 9,4 14,0 100,0 826 6,14 4,97 enfant; de plus, 1 % d’entre elles ont déjà eu 3 enfants. Un peu plus d'une femme de 20-24 ans sur six (17 %) a déjà eu 3 enfants ou plus. Enfin, il apparaît que beaucoup de femmes sont de “grandes multipares” puisqu’en fin de vie féconde (45-49 ans), plus de la moitié des femmes (57 %) ont donné naissance à, au moins, 7 enfants. Les résultats relatifs aux femmes actuellement en union diffèrent peu de ceux concernant toutes les femmes, sauf aux jeunes âges. C'est ainsi que l'on remarque que plus de la moitié des femmes de 15-19 ans en union (55 %) ont déjà eu, au moins, un enfant contre un quart (25 %) pour l'ensemble des femmes. Même à 20-24 ans où la proportion de femmes non mariées est déjà faible (26 % : voir Chapitre 5 - Nuptialité), l'écart entre la proportion de femmes en union ayant déjà eu, au moins, un enfant (82 %) et celle de l'ensemble des femmes dans la même situation (68 %) demeure important. Arrivée en fin de vie féconde (45- 49 ans) une femme en union a, en moyenne, 6,6 enfants alors que lorsqu’on considère l’ensemble des femmes, chacune d’elles a 6,4 enfants en moyenne. Ce niveau de fécondité laisse penser qu’au Cameroun, l'essentiel des naissances se produisent dans le cadre de l’union. D'une manière générale, les femmes qui restent volontairement sans enfant sont relativement rares en Afrique et, en particulier, au Cameroun où la population reste encore pro-nataliste (voir Chapitre 6 - Préférences en matière de fécondité). Par conséquent, la parité zéro des femmes actuellement en union et âgées de 35-49 ans permet d'estimer le niveau de la stérilité totale ou primaire. Au Cameroun, 5,5 % seulement des femmes actuellement en union et âgées de 35-49 ans (âges auxquels l'arrivée d'un premier enfant est peu probable) n'ont jamais eu d'enfants et peuvent être considérées comme stériles. Cette 48 Tableau 3.7 Grossesses improductives Répartition (en %) des femmes ayant déjà eu des rapports sexuels par nombre de grossesses improductives, et nombre moyen de grossesses improductives, selon les caractéristiques socio-démographiques, EDSC-II Cameroun 1998______________________________________________________________________________________________ Nombre Nombre de grossesses improductives Effectif moyen de__________________________________ de grossesses Caractéristique 0 1 2 3 ou + Total1 femmes improductives______________________________________________________________________________________________ Groupe d’âges 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Milieu de résidence Yaoundé/Douala Autres villes Ensemble urbain Rural Niveau d’ins
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